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00:00On va repartir en direct, Place de la Nation, rejoindre l'une de nos équipes.
00:04Est-ce que vous pouvez nous décrire ce qui se passe autour de vous ?
00:10Eh bien écoutez, donc Place de la Nation, l'ambiance est toujours plutôt calme.
00:17Les camions de syndicats continuent à arriver sous les acclamations des manifestants qui sont encore présents.
00:23Certains sont montés sur les abribus avec des fumigènes.
00:26On peut apercevoir de nombreux drapeaux palestiniens, bretons, des drapeaux représentant les différents syndicats de la musique.
00:35Beaucoup de manifestants ont entonné des chants.
00:39On a pu voir également certains manifestants qui sont carrément montés sur le toit d'un immeuble pour avoir une meilleure vue.
00:45Certains manifestants sont en train également de se disperser dans le calme.
00:49Ils commencent à regagner leur domicile ou en tout cas à quitter cette manifestation.
00:53Du côté des forces de l'ordre, elles sont en train de fermer le faubourg Saint-Antoine pour éviter une reprise des tensions.
00:59Ils sont postés à l'entrée de la rue en observation afin que cette manifestation continue en tout cas à se dérouler dans le calme et prête à intervenir en cas de violence.
01:11Pour ces précisions, Michel Auboin, ancien préfet, on peut dire effectivement qu'on est sur une manifestation où il y a eu quelques heures,
01:18mais qui n'a rien à voir avec l'ampleur de ce qu'il y avait il y a deux ou trois ans effectivement.
01:22Oui, tout à fait. Catherine, elle l'a dit très bien tout à l'heure.
01:25C'est vrai qu'on n'a pas du tout... Il n'y avait sans doute pas le fonds aujourd'hui qui permettait de mobiliser des centaines de milliers de manifestants.
01:33Et donc, on a eu une manifestation. 32 000 personnes à Paris, ce n'est pas beaucoup.
01:37Objectivement, c'est une petite manifestation.
01:40On le disait tout à l'heure pour les syndicats parce qu'on a des syndicats...
01:43Et c'est un peu dommage parce que les syndicats, c'est quand même aussi la liberté démocratique.
01:47Donc, des syndicats qui sont un peu en perte de vitesse, qui ont du mal à organiser des grandes manifestations pacifiques
01:52et qui sont du coup débordés par des mouvements qui, eux, sont minoritaires mais très bien organisés.
01:58Et donc, on a une manifestation qui s'est globalement bien déroulée.
02:02On a cité des incidents.
02:03La police a déployé une stratégie qui a parfaitement fonctionné.
02:09On voit très bien.
02:10On voit la fin de la manifestation avec des policiers ou des gendarmes qui ne sont pas casqués.
02:16Ce qui est important dans l'image.
02:18Le casque, il renforce aussi l'agressivité.
02:20C'est-à-dire qu'on attaque plus facilement quelqu'un qui est cassé que quelqu'un qui n'est pas.
02:25Et puis, ça renvoie à cette image qu'avaient donné les forces de l'ordre dans les Jeux Olympiques, je le rappelle,
02:28où on pouvait parler gentiment aux forces de l'ordre et tout s'était très bien passé.
02:34Donc, c'est important aussi de revenir à ces images.
02:36C'est important, bien sûr.
02:36Et je pense qu'on a effectivement aujourd'hui quelque chose qui s'est, on verra la suite, mais quelque chose qui est bien tenu.
02:42À Lyon, il y a eu des heures, je vous le disais, des commerces, du mobilier urbain vandalisé.
02:48On va écouter ce qui s'est passé.
02:50On va écouter aussi un commerçant dont le magasin a été attaqué avec des fumigènes, des gens.
02:57Alors là, entièrement cagoulés de noirs, ça, ça rappelle les Black Blocs, évidemment, Jean-Castrof Kouvy, un magasin attaqué.
03:04Et on va écouter ce commerçant.
03:06Et évidemment, il nous empêchait de faire notre travail.
03:09Écoutons le commerçant.
03:09J'étais tranquillement en train de préparer un petit barbecue en famille.
03:17Et donc, j'ai reçu des appels dans tous les sens.
03:22Là, on a 13 vitrines d'endommagés ou très endommagés.
03:29Ils sont rentrés dans l'un de nos bureaux.
03:30Ils ont mis tous les ordinateurs par terre.
03:32On avait une œuvre d'art aussi, une sculpture qu'ils ont même sorti du bureau, qu'ils ont porté avec eux jusqu'à une place qui se trouve à 400 mètres d'ici.
03:44Via notre société, on aide plusieurs associations de sans-abri.
03:50J'avoue que j'ai du mal à comprendre pourquoi on s'en prend.
03:53Nous, sûrement, la méconnaissance des actions qu'on peut mener avec Sixième Sens.
03:58Mais je suis très déçu.
04:00Voilà, donc une association qui s'occupait des sans-abri et qui a été vandalisée.
04:04C'est ça, Eric Naud, la logique nihiliste de ces manifestants.
04:07Non, mais de toute façon, tout participe d'un système d'oppression.
04:11Donc, il ne faut pas le détail.
04:12Tout ce qui est plus ou moins officiel, vous dites association, il faut casser.
04:16Non, mais il y a un projet.
04:17C'est un projet nihiliste, mais ça reste un projet.
04:19Destruction.
04:20Absolument.
04:20Louis Dragnel.
04:21Non, mais ça va dans le sens de ce que vous disiez tout à l'heure.
04:24Moi, ce qui m'a frappé dans cette manifestation, c'est de voir le nombre de revendications qui n'ont rien à voir avec le 1er mai.
04:29On a vu des gens pour la défense du Kurdistan, contre Erdogan, pour la libération des Tamouls.
04:35Donc, pour Gaza, ça, on l'a beaucoup vu.
04:37Urgence Palestine, la défense des peuples autochtones, la défense des sans-papiers.
04:42Et ce qui est intéressant, c'est qu'on est passé vraiment de Blum et Jaurès à Gaza.
04:46Voilà.
04:47En fait, le 1er mai, c'est devenu ça.
04:48Et ce qui était, en fait, une fête de défense d'intérêts sociaux, de classe sociale des travailleurs,
04:55est devenu une manifestation ethno-culturelle, est devenue une manifestation antisémite et identitaire.
05:01Et ce qui est vrai, il y a une responsabilité politique.
05:04Alors, vous avez certes vu l'image, pour les auditeurs d'Europe 1,
05:07il y avait un symbole avec le camion de la CGT Cheminot qui était arboré du drapeau palestinien.
05:14Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit que même les syndicalistes, en tout cas certains d'entre eux,
05:18commencent à glisser dans cette dérive-là.
05:22Mais dès le début de la manifestation, moi, je garde quand même cette phrase de Jean-Luc Mélenchon
05:26qui est revenu sur le concept d'islamophobie.
05:29Il l'a défendu.
05:29Donc, c'était son discours, quand même, pour lancer le 1er mai.
05:33Et ensuite, il a dit que le 1er mai est d'abord et avant tout un rassemblement antiraciste.
05:38Et par ailleurs, c'est aussi la célébration de l'unité des travailleurs.
05:43De son côté, Éric Coquerel a commencé la manifestation en attaquant Bruno Retailleau,
05:48en expliquant qu'il a tué symboliquement, une deuxième fois, Abou Bakar.
05:52Vous savez, le jeune musulman qui a été assassiné devant une mosquée dans le Gard.
05:56Et il a dit qu'il a assassiné une deuxième fois Abou Bakar
05:59quand il a refusé de recevoir sa famille car il n'avait pas de papier.
06:03Ce qui est totalement faux, puisqu'on peut le dire aux auditeurs et aux téléspectateurs,
06:07la famille d'Abou Bakar Sissé sera reçue ce lundi au ministère de l'Intérieur par Bruno Retailleau.
06:13Donc, on voit bien, encore une fois, tout est prétexte pour politiser,
06:17tout est prétexte pour conflictualiser.
06:19Et on voit bien que la France insoumise,
06:20qui est censée défendre des intérêts sociaux catégoriels,
06:24en tout cas, c'est ce qu'elle essaie de revendiquer facialement de temps en temps,
06:27en réalité, se sert de cette volonté, en tout cas des syndicats,
06:32de se mobiliser à des fins politiques pour cibler Bruno Retailleau
06:35et pour relayer des slogans antisémiques, sans le dire officiellement,
06:39mais avec des drapeaux, avec Urgence Palestine,
06:41avec des collectifs qui, globalement, n'ont rien à voir avec la défense des travailleurs.
06:4518h23, quelques tensions, place de la nation,
06:48avec des policiers qui sont intervenus.
06:50On rejoint l'une de nos équipes.
06:51Que se passe-t-il exactement ?
06:53Écoutez, ici, ce que je peux vous dire,
06:59c'est que les forces de l'ordre ont dû reculer.
07:01Les manifestations ont demandé,
07:03sont venues un petit peu à la confrontation
07:06contre ces forces de l'ordre,
07:07qui ont été obligées de reculer.
07:10Il n'y a pas de violence,
07:12de gaz lacrymogène.
07:14Mais ce qui est assez frappant,
07:15c'est qu'à quelques mètres de ce blocage,
07:19on va dire,
07:20vous avez encore ce parc pour enfants,
07:21avec ces enfants qui sont en train de jouer tranquillement.
07:25Alors ici, on peut entendre
07:27« Tout le monde déteste la police »,
07:29ce genre de slogan.
07:31Beaucoup de bruit,
07:32mais pour l'instant, aucune violence n'est avérée.
07:35Tant mieux.
07:35Merci beaucoup.
07:36Je me demande ce que peuvent penser
07:37nos téléspectateurs et auditeurs en province
07:40avec un parc pour enfants,
07:42les enfants qui jouent tranquillement
07:43et à côté, tout le monde qui crie
07:44et tout le monde déteste la police.
07:45On est quand même...
07:46On nage en plein cauchemar.
07:49Côté Lebrette.
07:50Je voulais dire deux choses
07:51par rapport à ce qu'a dit Louis.
07:52Déjà, Louis a cité Léon Blum.
07:53Il y a quelque chose de vertigineux.
07:55Parce que quand le père du Front Populaire
07:58a été déporté
07:59et qu'aujourd'hui,
08:00le nouveau Front Populaire
08:01qui emprunte, évidemment,
08:03à l'héritage de Blum,
08:04voit l'un des siens
08:05chassé par des militants d'extrême-gauche
08:07au cri de sales sionistes,
08:09donc de sales juifs,
08:10enfin, il y a quelque chose
08:10d'absolument vertigineux,
08:12historiquement, me semble-t-il.
08:14Et dans le discours de Jean-Luc Mélenchon,
08:16il dit que c'est la journée
08:16contre le racisme.
08:18Écoutez juste les slogans.
08:21Je ne sais pas si...
08:23Tout le monde...
08:24Non, mais c'est la provoque.
08:25Vous vous rendez compte,
08:26ils se mettent devant
08:27la rangée de policiers tendants
08:28et écrivent
08:29« Tout le monde déteste la police ».
08:30Ils viennent au contact, en fait.
08:31C'est la fin de manif.
08:33Ils viennent au contact,
08:34ils mettent les keffiers,
08:36c'est la provoque.
08:37Ils viennent prendre un peu d'adrénaline.
08:39Et quand il y en a un
08:39qui va prendre une baffe républicaine,
08:41ça va les chouiner
08:41et après, en disant
08:43« Regardez, les violences policières ».
08:45Mais c'est ça,
08:46en fait, c'est vrai
08:47que ça devient insupportable.
08:48Michel Auboyne.
08:49Michel Auboyne.
08:50Il sera fait voler son scooter
08:52et qui va aller au commissariat.
08:53Et qui va aller, évidemment.
08:54Aidez-moi la police.
08:55Ça va jouer aux révolutionnaires
08:56et après, ça va chouiner et pleurer.
08:59Et franchement, c'est insupportable.
09:00Mais c'est insupportable, c'est ça.
09:01Parce qu'en fait,
09:02ils se trompent de combat à chaque fois.
09:03Mais vu qu'ils n'en ont pas,
09:04ils n'ont pas de combat, en fait,
09:05à défendre.
09:06Combat sociétal,
09:07ils s'en foutent.
09:08Comment voulez-vous
09:08qu'on règle la problématique de Gaza
09:10alors même qu'on est déjà
09:11incapable de régler notre déficit,
09:14on est incapable
09:14de faire le dégel
09:15des points d'indices
09:16pour les fonctionnaires, etc.
09:17Je veux dire,
09:18à un moment donné,
09:18il faut se remettre à hauteur d'homme.
09:21Catherine ?
09:21On est là pour presque
09:22pousser les manifestants
09:24à aller un peu
09:25agacer les policiers
09:27parce que ça fait des photos
09:28et pour eux,
09:28c'est le regard du état.
09:30Maintenant, il y a les réseaux sociaux
09:32donc il y a beaucoup de gens qui filment.
09:33Eux, en direct,
09:34ils font des lives.
09:35Gauthier, on vous avait interrompu, pardon.
09:36Non, mais puis,
09:37inutile de rappeler
09:37que 70% des Français,
09:39même plus,
09:39soutiennent les policiers
09:40donc tout le monde
09:40ne déteste pas la police
09:42dès qu'on quitte l'extrême gauche.
09:44Jean-Luc Mélenchon,
09:45il y a une phrase
09:46vraiment qui m'a saisi
09:46dans son discours ce midi.
09:49Il a dit la chose suivante,
09:50que tous les Gazaouis
09:51sachent que nous sommes
09:52de tout corps avec eux.
09:53Jusque-là,
09:54pas de polémique.
09:54Je jure
09:55que nous jugerons
09:57les criminels de guerre
09:59quand nous aurons
09:59un gouvernement insoumis.
10:00Qu'est-ce que ça veut dire
10:01cette phrase ?
10:02Parce que ce n'est pas lui
10:03qui va juger
10:03Benyamin Netanyahou.
10:04Donc il ne parle pas
10:05de Benyamin Netanyahou.
10:05Il parle des Français.
10:06Il en est bien d'accord.
10:07Le gouvernement insoumis
10:08qui jugera des Français.
10:10Donc les tribunaux populaires.
10:12Exactement,
10:12parce qu'il n'y a pas
10:12de criminels de guerre en France.
10:13En fait,
10:13il n'y a personne
10:14qui a participé
10:14de près ou de loin
10:15contre le Hamas et Israël.
10:18Donc ça,
10:18ça veut dire
10:19que tous ceux
10:20qui auront critiqué
10:21la France insoumise,
10:22qui auront soutenu Israël
10:24dans son droit
10:25de se défendre,
10:26dans son simple droit
10:27à exister,
10:29pourraient se retrouver
10:29devant un tribunal populaire
10:31si Mélenchon arrive au pouvoir.
10:32C'est ça que ça veut dire.