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00:00Monsieur le Premier ministre, vous revenez de Shanghai, du salon d'automobile de Shanghai,
00:04vous étiez à la tête d'une délégation d'hommes politiques français,
00:06je crois qu'il y avait Jean-François Copé pour ne pas le citer à l'intérieur,
00:08emmené aussi par Luc Châtel, le patron de la plateforme automobile,
00:11Luc Châtel, l'ancien ministre, avec les gens de Mobiliance aussi,
00:14qui est ce grand syndicat patronal qui regroupe 180 000 entreprises du secteur de l'automobile.
00:21J'ai senti que les professionnels d'automobile français revenaient avec le moral dans les chaussettes,
00:25c'est-à-dire qu'ils ont l'impression que là où on faisait une carrosserie avec un moteur,
00:28les Chinois prennent un logiciel technologique, mettent des roues et ça s'appelle une voiture.
00:33Est-ce que le secteur automobile français, très en retard, européen, est condamné à acheter Chinois ?
00:39Je ne le pense pas, parce qu'il y a dans cette affaire une fragilité de nos constructeurs,
00:45mais une très grande force de nos équipements entiers.
00:48Le stand de Valeo, le stand de Fossia, la puissance qu'a Opé Mobilité en Chine,
00:54font que les équipes entiers, je crois qu'à E3, ils ont plus de 100 usines en Chine.
01:00Donc les équipes entiers savent travailler.
01:02Et les marques françaises, il sera combien dans quelques années ?
01:05Ça, c'est en effet très difficile.
01:08Mais ce qu'il faut voir, c'est que les Chinois jouent l'innovation à fond.
01:11Ils travaillent considérablement.
01:13J'ai fait une conférence à l'université de Pékin samedi,
01:16toute l'université au travail.
01:18C'est un pays qui travaille tout le temps.
01:20Chirac le disait, il dit, oh, méfiez-vous.
01:21Ils sont aussi intelligents que nous, ils travaillent deux fois plus.
01:24Donc ils finiront bien par y arriver.
01:26Et au fond, c'est ça qu'on voit aujourd'hui.
01:27C'est qu'ils bossent comme vraiment, ils n'ont peut-être jamais autant bossé.
01:31Technique, logiquement, ils sont très bons.
01:33Et ils arrivent à faire un certain nombre de choses.
01:35Alors, je trouve que nous avons trouvé à cette occasion,
01:38notamment avec Luc Châtel et tout ça,
01:39le bon discours, c'est que la course au droit de doigt nous paraît une course un peu dépassée.
01:45Le protectionniste n'a jamais créé de richesse.
01:47Ce qu'il faut, c'est exiger que quand une voiture chinoise arrive en France,
01:52il y ait un certain quota de production locale.
01:56C'est la production locale à l'intérieur de la voiture
02:00qui peut nous rendre la voiture étrangère acceptable.
02:03Mais c'est vrai des États-Unis, c'est vrai des États-Unis.
02:05Ça, c'est une règle qui a déjà été appliquée par la Chine
02:07et qui est appliquée par d'autres.
02:09Et je crois que tout le monde pourrait appliquer cette règle-là.
02:11Donc les professionnels sont en train de travailler sur ce contexte-là.
02:14Je pense que si nos amis allemands, et je compte beaucoup sur la venue du chancelier
02:19qui fait sa première visite en France, Mertz, qui vient le 7 mai,
02:23pour qu'il y ait un accord possible.
02:25Mais si on avait cet accord de dire qu'une voiture étrangère est acceptable en France,
02:30que si elle est produite en partie, il faut négocier la partie,
02:34en partie avec de la production locale et des travailleurs locaux.
02:37Je crois que c'est ça la vraie solution.
02:39Ce qu'on veut, c'est des emplois.
02:41Ce qu'on veut, c'est de l'innovation dans notre pays.
02:43Et pour ça, il faut que, quand on a une voiture quelque part,
02:45il faut qu'elle puisse être en partie française.
02:47Vous avez raison, Jean-Pierre Raffard,
02:48mais le taux de chômage ne continue d'augmenter dans notre pays.
02:51Nous sommes dans une situation budgétaire que vous connaissez,
02:54un État en faillite, avec plus de 3 300 milliards de dettes.
02:57Comment attirer les entreprises ?
02:59Aujourd'hui, elles ferment les entreprises chez nous.
03:01Oui, enfin, soyons quand même très responsables.
03:04Aujourd'hui, nous sommes dans une situation internationale extrêmement grave.
03:07Il y a la guerre sur notre pays.
03:08Oui, mais vous croyez que ça n'a pas d'impact ?
03:11Les détaillants de l'entreprise, c'est chez nous.
03:13Vous croyez que les gens qui ont de l'argent aujourd'hui,
03:15ils cherchent vraiment à investir.
03:16Les gens cherchent la sécurité aujourd'hui.
03:18Parce que tout le monde a peur.
03:20Regardez l'Angleterre aujourd'hui.
03:21Ils ont peur de la guerre contre Poutine.
03:23Nous sommes dans une situation en France
03:24où on a une certaine distance vis-à-vis de tout ça,
03:26mais il y a des très grosses préoccupations aujourd'hui.
03:29Donc l'inquiétude, elle est très très forte.
03:30On ne peut pas croire qu'aujourd'hui,
03:32on est dans une situation comme on a été pendant très longtemps.
03:34Une seconde, parce que là, je vois, c'est extrêmement grave.
03:39Je pense aujourd'hui...
03:41Allez-y, allez-y, M. Rappard, termine.
03:43Ce n'est pas une défense.
03:45Le Portugal a été un accès non budgétaire.
03:47Mélonie a rétabli les finances publiques en Italie.
03:48L'Espagne se porte dix fois mieux que la France.
03:51Dans le même contexte politique et géopolitique.
03:52Et l'Allemagne et l'Angleterre,
03:53les pays qui ont eu un peu plus importants,
03:54connaissent de très grosses difficultés
03:55parce qu'ils ont une action internationale
03:56beaucoup plus lourde
03:57et que c'est l'action internationale
03:58qui est aujourd'hui en fléchissement.
04:00Je crois que nous sommes dans une situation extrêmement grave.
04:02et ayez quand même conscience.
04:04Moi, je veux bien qu'on puisse parler,
04:06comme on parlait il y a cinq, six ans,
04:08de la situation économique
04:09avec les questions de relance,
04:11avec les questions de développement.
04:12Mais aujourd'hui, on est dans une situation
04:14de grande inquiétude.
04:16Et donc, regardez l'évolution des taux d'intérêt.
04:20Regardez un peu les paramètres économiques aujourd'hui.
04:24Pour être ambitieux aujourd'hui sur le plan économique,
04:26il faut avoir beaucoup de courage.
04:27Vous parliez du secteur économique aujourd'hui,
04:30de l'automobile.
04:30Vous vous rendez compte ?
04:31Ils ont une très, très grande inquiétude
04:33quand même dans l'automobile
04:34avec ces droits de douane
04:35qui sont aujourd'hui annoncés partout.
04:37Et ceux qui avaient construit des usines,
04:40ils sont nombreux au Canada
04:41pour vendre des voitures aux Etats-Unis
04:42ou au Mexique pour vendre aussi des voitures aux Etats-Unis.
04:45Ils ne peuvent plus faire cela.
04:46Et donc, il y a des investissements
04:47qui sont mis en cause aujourd'hui.
04:49Donc, la situation économique,
04:50il faut bien la voir,
04:51elle est quand même préoccupante.
04:52Pour revenir sur ce que disait Eric Revelle,
04:54oui, il y a le contexte international
04:56que personne ne nie.
04:57Mais il y a aussi des choix stratégiques
04:58qui ont été faits
04:59par plusieurs dirigeants français successifs
05:02et qui nous ont conduits
05:03à une situation
05:04dans laquelle on est plus en aidé
05:06que les autres,
05:07où on a une bureaucratie extrêmement forte,
05:09où on a neuf fonctionnaires
05:11pour mille habitants.
05:12On est un pays aussi
05:13qui a moins de leviers,
05:15moins de ressorts
05:15que les autres aujourd'hui
05:16pour rebondir
05:17parce qu'on a fait des choix
05:18qui nous lient aujourd'hui
05:20dont on n'arrive pas à se délier.
05:21Soyez prudents sur les choix.
05:23Parce que si c'était si facile
05:24qu'il n'y ait que quelques choix
05:25de quelques personnes,
05:27vous croyez qu'on n'a pas
05:28un problème du travail en France ?
05:29Mais bien sûr.
05:30C'est un problème de société
05:32et ce ne sont pas des hommes politiques,
05:33ce sont des électeurs
05:34qui ont voté
05:35pour un certain nombre de règles comme ça.
05:37Le pays n'a pas voulu
05:38aller dans certaines directions.
05:40Moi, je me souviens,
05:41j'avais proposé la suppression
05:43de la grande partie de l'AME.
05:44Je me souviens
05:44que les professeurs de médecine
05:45avaient milité contre.
05:47Je me souviens
05:47qu'il y a un certain nombre de choses
05:48qui sont très difficiles.
05:49Le jour dernier.
05:50Aujourd'hui,
05:51quand on a créé
05:53le jour férié travaillé...
05:54Allez-y,
05:56t'invisez,
05:56il y a une question.
05:59Il y a peut-être,
06:00mais on a aussi
06:01notre culture,
06:03on a aussi un modèle social
06:04qui n'a rien à voir
06:05avec le modèle social allemand.
06:06Donc,
06:07rendez-vous compte
06:07des difficultés.
06:09Vous imaginez quand même
06:10un Macron,
06:10on peut dire ce qu'on veut,
06:11mais quand même,
06:12il s'est pris le Covid,
06:13il se prend la guerre en Ukraine,
06:14il se prend un certain nombre
06:15de difficultés
06:16qui sont majeures.
06:17Naturellement,
06:17il n'a pas fait que des choses bien.
06:19Naturellement,
06:19il a été trop seul.
06:20L'exercice solitaire de quoi ?
06:21Bien sûr,
06:22il y a des choses
06:22qui sont négatives,
06:23mais je pense que
06:24personne n'a été
06:25dans des conditions
06:26aussi difficiles
06:27pour gouverner le pays
06:28en dehors des périodes de guerre
06:30pendant très longtemps
06:31dans ce pays.
06:312008,
06:32c'était pas simple non plus,
06:34Jean-Pierre Farah.
06:34Il y a des erreurs.
06:36La crise des reprimes
06:36en 2008.
06:37La crise des reprimes,
06:38la guerre en Géorgie,
06:39etc.
06:39Je n'ai rien eu ces crises,
06:41M. Raffarin.
06:42Un dernier mot, M. Raffarin.
06:43Les crises que nous avons
06:45aujourd'hui
06:45sont des crises incroyables.
06:47Personne n'a vu
06:48le président des Etats-Unis
06:49être dans une situation
06:51de création
06:52d'un tel désordre mondial.
06:54On n'a jamais
06:55quand même connu ça.
06:55Moi, je me souviens
06:58des relations avec Poutine.
06:59On n'était pas du tout
07:00dans ce contexte
07:01dans lequel nous sommes.
07:02Donc, nous avons
07:03des bouleversements.
07:04Le terrorisme en Afrique
07:05est quelque chose
07:06de très important.
07:07Tout ce qui se passe
07:08à quoi sur la drogue...
07:10Mais je comprends bien
07:12ce que vous dites.
07:14Je comprends bien
07:15qu'on pourrait faire mieux.
07:16Je comprends bien
07:16que, sur le fond,
07:17je ne vous donne pas tort.
07:19Ce que je dis simplement,
07:20c'est que je veux défendre
07:21un peu une thèse
07:21qu'on n'entend pas beaucoup.
07:23Cette thèse,
07:24c'est que notre monde
07:24est, un, très dangereux
07:26et que, deux,
07:27les scènes sont exceptionnelles.
07:29Déjà la dernière,
07:29mais ça va trop vite.