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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Pascal de la Tour du Pape.
00:04Nous serons évidemment à Rome dans une dizaine de minutes, puisque à 20h, le cercueil du Pape François va être scellé.
00:13Emmanuel Macron et Brigitte Macron se sont recueillis devant la dépouille du Pape il y a moins d'une heure maintenant.
00:19Mais d'abord je voudrais avec Jules Torres et avec Paul Melun que l'on revienne évidemment sur les mots.
00:22Et sur cette conférence de presse que le procureur de la République de Nantes a tenu tout à l'heure, après cette attaque du lycée à Nantes, et le profil de ce jeune homme.
00:33On va revenir après évidemment sur les mots et les discussions politiques qu'il y a autour de cet événement.
00:39Mais d'abord le profil de ce jeune homme est absolument glaçant, c'est-à-dire qu'il a visé une adolescente de son âge, qu'il avait éconduit plusieurs fois.
00:4757 coups de couteau, 57 coups de couteau, est-ce que vous vous rendez compte de ce que c'est ?
00:53Non.
00:54Je crois qu'on ne peut pas se rendre compte de ce que c'est.
00:56C'est de la rage.
00:57Alors évidemment cet adolescent est en psychiatrie ce soir, il y a quand même des questions, parce que la maman l'avait signalé,
01:03elle était dépassée par son enfant, qui était fascinée par Hitler, qui était un solitaire.
01:09Il avait un profil extrêmement inquiétant, mais il n'a pas été pris en charge correctement, alors que la maman l'avait signalé.
01:16Ça c'est déjà le premier point.
01:18C'est le vrai problème, c'est que des profils comme celui-ci, je remercie, il n'y en a pas des centaines de milliers en France,
01:24mais ceux qui existent, il faut les prendre en charge très tôt.
01:27Il faut essayer de débusquer ce type de profil avec des signaux qui sont quand même très inquiétants,
01:33un repli sur soi, de l'isolement, de la solitude.
01:37Cet écrit que j'ai lu tout à l'heure, avant de venir, ce manifeste qu'il a écrit avant de passer à l'acte, est glaçant.
01:43On y voit, si vous voulez, dans un ensemble un peu gazeux, nébuleux, il y confond un peu tout,
01:49il est dans une logique complotiste totale, avec des thèses conspirationnistes,
01:53dans lesquelles le monde est gouverné par quelques-uns qui dominent, etc.
01:57Il parle d'écocide dans son texte qui est plutôt attribué à l'ultra-gauche.
02:01En même temps, il y a d'autres choses un peu millénaristes, donc ça fait plutôt penser à l'extrême droite.
02:06En fait, si vous voulez, je défie quiconque de me résumer, en ayant lu ce texte, une quelconque orientation politique.
02:12C'est un sac de nœuds.
02:14On voit, si vous voulez, que dans l'esprit de ce jeune homme manifestement dérangé,
02:18il y a toutes sortes de névroses, de pathologies, et qu'il n'y a plus aucun surmoi pour parler comme Freud.
02:23Donc, si vous voulez, il y a effectivement dans ce passage à l'acte quelque chose qui aurait peut-être pu être prévenu.
02:28Il faut être prudent, mais s'il y a eu ce signalement de la mère de famille,
02:31ça aurait été tellement important que ce soit prévenu en amont.
02:35Et ça nous fait penser à un sujet qui est majeur et dont on parle assez peu,
02:39c'est le sujet de la pédopsychiatrie et du fait qu'il y a certains sujets qui sont...
02:42Mais de la psychiatrie en général, Paul Melinger, il est plus loin, mais on a laissé tomber la psychiatrie en France.
02:46Oui, oui, bien sûr.
02:46On l'a laissé tomber.
02:48On parle un peu plus souvent de psychiatrie, je crois, qui souffre de troubles de psychiatrie aujourd'hui, mais c'est terrible.
02:54Absolument.
02:55Jules Torres.
02:56Je pense qu'il faut utiliser les mots, les bons mots.
02:57Moi, j'en ai ras-le-bol d'entendre à chaque fois qu'il y a un drame comme ça,
03:02des ministres qui nous disent comment est-ce qu'on en est arrivé là, c'est un fait divers.
03:07Ce n'est pas un fait divers.
03:08On touche un élève, on touche la République.
03:10Moi, j'en ai marre de tout ça en réalité.
03:13On est face à un ensauvagement de la société.
03:15Il faut le dire, il faut le répéter.
03:17Ce mot, je pense que c'est celui qui décrit le mieux ce qu'on vit,
03:21comment un élève aujourd'hui, un élève de 14 ans,
03:24peut décider, quand bien même il serait orienté par des idéologies extrémistes,
03:30des idéologies de l'ultra-gauche, de l'idéologie de l'ultra-droite,
03:34comment on peut arriver et donner 57 coups de couteau à une personne.
03:39Moi, c'est ça le vrai sujet.
03:41Comment on en est arrivé à déshumaniser autant les personnes qui nous entourent ?
03:46Comment on en est arrivé à donner 57 coups de couteau à une jeune fille qui nous a éconduit ?
03:52Ça, vraiment, je ne le comprends pas.
03:54Et je pense que le débat psychiatrique, le débat qu'on peut avoir politique
03:57sur est-ce que oui ou non, on va mettre des portiques devant les collèges,
04:00est-ce qu'on va fouiller les élèves, est-ce qu'on va interdire la vente des armes blanches à des mineurs ?
04:05Mais on se trompe de débat.
04:06Le débat, c'est pourquoi nos jeunes sont violents,
04:09pourquoi notre société est de plus en plus violente.
04:10Dieu merci, ils ne donnent pas tous 57 coups de couteau.
04:12Ils ne le sont pas tous, mais tant qu'il y aura des morts,
04:14tant qu'il y aura ce genre de drame...
04:15Est-ce qu'on peut écouter les mots de Bruno Retailleau, s'il vous plaît ?
04:17Alors oui, en sauvagement de la société, c'est exactement ce qu'a dit Bruno Retailleau,
04:19le ministre de l'Intérieur hier.
04:21Je pense que ce n'est pas un fait divers, ce drame, cette tragédie.
04:24C'est un fait de société.
04:26Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme,
04:30qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies,
04:36et qui a accouché finalement de toute cette violence.
04:40Il y a aussi une société à reconstruire, des repères à rebâtir, des hiérarchies à refaire,
04:47une autorité à restaurer.
04:49C'est une question qui nous est posée collectivement, collectivement,
04:54les familles, l'écoles, la société.
04:57Voilà le mot de Bruno Retailleau.
04:59Paul Melin, je vous voyais lever les yeux au ciel.
05:02Oui, non, moi je suis d'accord.
05:02Parce qu'en fait, je suis d'accord avec tout ce qu'a dit Bruno Retailleau, tout.
05:05Seulement, je n'applique pas tout ce qu'il a dit là à ce cas précis.
05:08Je ne mets pas cette attaque sur le dos, comme le fait Jules ou comme le fait le ministre,
05:14de l'ensauvagement en général.
05:15Je pense que c'est un cas bizarre, c'est un cas étrange.
05:18Donc nous ne savons pas encore tout.
05:20Lorsqu'il y a des bandes...
05:21Les coups de couteau, c'est devenu quand même...
05:22Je sais, mais justement, il y a coups de couteau et coups de couteau.
05:24Monnaie courante, malheureusement.
05:25Lorsque ce sont des bandes, ou lorsque ce sont des jeunes qui sont organisés,
05:30qui ont toutes leurs têtes, et qui donnent des coups de couteau pour un téléphone,
05:34ou pour rien du tout, parce qu'ils sont des trafiquants, vous avez raison.
05:37Il y a plein de cas qui peuvent conduire au coup de couteau.
05:40Là, en l'occurrence, je crois que le cœur du sujet pour ce jeune assaillant,
05:45c'est véritablement le sujet de la psychiatrie,
05:48le sujet des réseaux sociaux et de l'emprise des thèses complotistes
05:52qui circulent sur le net,
05:53mais qu'on n'est pas dans un banal cas d'ensauvagement classique
05:57comme il peut y en avoir d'autres.
05:59Donc, si vous voulez, l'honnêteté m'oblige à vous dire,
06:01j'y vois plutôt là pour le coup, je n'aime pas ce mot-là,
06:02un fait, si ce n'est d'hiver en tout cas,
06:04un fait isolé qui ne dit pas grand-chose de la société
06:06et qui existait déjà il y a 150 ans.
06:08Bon, je t'aurais, avant de vous entendre...
06:09Des gens qui donnent des coups de couteau, ça existe depuis la nuit des temps.
06:11Écoutez, Johanna Roland, la maire de Nantes hier,
06:14qui a commenté les propos de Bruno Retailleau.
06:17Eh bien moi, ce soir, je ne ferai pas de politique.
06:19Je suis la maire de cette ville.
06:21Cette ville, elle est endeuillée.
06:23La politique, c'est un autre moment.
06:27Moi, je suis d'abord dans la compassion à l'égard de cette famille,
06:32dans le soutien des habitantes et des habitants.
06:35Je crois que le moment n'est pas à la politique.
06:36Et je le dis parce que j'ai vu des responsables nationaux
06:39qui n'ont pas mis les pieds ici,
06:41qui ont tweeté de Paris,
06:43qui ont utilisé,
06:44qui ont instrumentalisé déjà.
06:48Alors oui, il y a des questions à poser.
06:50J'en pose une, la santé mentale de la jeunesse de ce pays.
06:53Ça fait partie des sujets.
06:55Posons les sujets de fond.
06:57Mais la politique, ce n'est pas ce soir.
07:00La politique, ce n'est pas ce soir, disait la maire de Nantes.
07:03C'est quand la politique, Mme Roland ?
07:04Vraiment, je lui demande.
07:05Quand est-ce qu'on a le droit de faire de la politique en France ?
07:07Parce que je vois bien, derrière, elle n'utilise pas le mot,
07:09mais elle dit, elle utilise encore une fois,
07:12cette vieille arme de la gauche,
07:13c'est le chantal à la récupération.
07:15Mais quand est-ce qu'on a le droit
07:17de mettre des sujets politiques
07:19sur le bord de la table ?
07:20Parce que, pour le coup, c'est ce que fait Bruno Rotaillot,
07:22et je pense qu'il a raison.
07:23Le politique, il décide de se lancer dans une carrière
07:26parce qu'il veut régler les problèmes
07:28qui se passent dans la société.
07:29Là, on a un problème de société.
07:31Objectivement, quand bien même,
07:32on le prend par mon prisme,
07:33celui de l'enchevaletement de la société
07:34ou celui de Paul sur la psychiatrie,
07:37le fait qu'on ne prévient pas assez.
07:39Mais c'est aux politiques,
07:40quand il y a ce genre d'affaires
07:40et quand elles interviennent,
07:42de prendre la mesure des choses
07:43et de faire des propositions.
07:45Ce n'est pas dans six mois
07:46qu'on va régler ce problème-là.
07:47C'est maintenant et c'est quand les Français
07:49sont attirés par ce sujet-là.
07:51On va aller à Rome dans un instant,
07:5219h28 sur Europe 1.
07:54Dans une demi-heure,
07:55le cercueil du pape sera scellé.
07:58C'est tout de suite sur Europe 1
08:00et nous vivons ça évidemment en direct.

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