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00:00Europe 1, 16h18h, On marche sur la tête, Eliott Deval.
00:0616h33 sur Europe 1, on est toujours ensemble en direct pour On marche sur la tête avec l'équipe type Fabien Lequeu, Valérie Benahim, Olivier D'Artigol, Gautier Lebret, Stéphane Amar est avec nous dans les studios d'Europe 1.
00:17Vous êtes psychologue clinicien et on continue de se poser toutes les questions 24h après le drame nantais.
00:23Valérie Benahim, je vois lever le stylo, signe que vous voulez prendre la parole.
00:28Non, parce que je voulais voir, parce qu'effectivement on parlait de sentiments, de sentiments de violences ou d'insécurité, et donc je voulais voir les faits, je voulais connaître les chiffres.
00:39Donc je suis allée les chercher pendant la pause et j'ai appris que la délinquance des mineurs diminue en France, moins 25% depuis 2016.
00:46En revanche, et c'est là où c'est très intéressant et ça concerne notamment ce dont on parle aujourd'hui, les actes les plus violents chez les mineurs augmentent.
00:54Et ils augmentent pas un peu, ils augmentent beaucoup. Le nombre d'ados poursuivis pour assassinats, meurtres, coups mortels, violences aggravées a doublé.
01:03Il est passé de, enfin depuis 2017, il est passé de 1207 à 2095.
01:09Donc c'est ça qui est très intéressant.
01:10Je vous fais une confiance aveugle évidemment Valérie, mais j'ai un tout petit doute sur la baisse de la délinquance des mineurs, mais peut-être que je me trompe, attention.
01:19Alors en tout cas, les mineurs poursuivis par la justice, le nombre a diminué depuis 2016.
01:25Mais en revanche, la violence de ce qui leur est reproché a été multipliée.
01:29Fabien Lecoeuvre.
01:30Oui, alors moi je vais répondre justement, c'est peut-être une piste à creuser.
01:34Parce qu'en fait, tous ces enfants malheureux souvent, c'est la cellule familiale qui a éclaté.
01:40Le nombre de divorces en France, c'est en moyenne 128 000 divorces par an pour 230 000 mariages.
01:46Là, en 2022.
01:49En 1970, il y avait 340 000 mariages pour 39 000 divorces seulement.
01:53Oui, mais enfin, on ne va pas expliquer.
01:55Je suis fils de divorces, c'est responsable, moi-même étant divorcé, mon garçon, voilà, tu vois.
02:02Vous voyez un peu le tonnerre se provoquer dans le studio.
02:05Mais parce que je crois que c'est un vrai débat, l'éclatement de la cellule familiale, la famille.
02:09Aujourd'hui, les enfants, il n'y a plus d'éducation parce que le père travaille, la maman travaille,
02:14parce qu'on ne s'en sort pas qu'avec un seul salaire quand il y a deux ou trois enfants.
02:18Donc ils grandissent devant la télé.
02:19Non, pardon, mais moi je pense à toutes les mamans solos qui nous écoutent et qui élèvent très bien leurs enfants
02:24et qui vont dire, ben non, pardon, mais moi je gère mon enfant et mon enfant n'est pas ultra violent.
02:31Et parfois, il y a de la violence chez un fils qui a eu une très bonne famille avec les deux parents.
02:39Il s'appelait Owen, le meurtrier de la jeune Louise.
02:43Il avait des parents parfaitement insérés, CSP+, pas divorcés du tout.
02:47Et la violence s'est rappelée à eux.
02:49Et parfois, il ne la voit même pas.
02:52C'est quoi la bonne éducation ?
02:53La bonne éducation, c'est quoi ?
02:55Bien élevé, la bonne éducation, est-ce que c'est la même chose ?
02:57On a passé une partie de la première demi-heure tentant de comprendre, d'expliquer le profil du suspect nantais.
03:07On n'a pas parlé une seule seconde des victimes et de cette petite qui a été tuée.
03:12Moi, j'ai dit que les jeunes étaient autant victimes de la violence que responsables.
03:16Vous avez raison, Gauthier.
03:17Et c'est vrai que je pense à tous ceux qui nous écoutent cet après-midi.
03:21C'est souvent d'ailleurs une France silencieuse qui est confrontée à cette violence quotidienne.
03:27C'est ce qu'on essaye de faire aujourd'hui.
03:29C'est-à-dire vous donner la parole au 01 80 20 39 21, prendre un peu de hauteur et ne pas rester sur le cas nantais parce qu'on a encore trop peu d'éléments.
03:39Mais revenir sur un fait, une réalité qui est cette délinquance qui malheureusement explose.
03:46Alors, vous dites que la délinquance des mineurs diminue sur les dix dernières années.
03:49Mais factuellement, la violence a explosé.
03:52David est en direct avec nous.
03:54Cher David, bonjour.
03:55Vous parlez de cette banalisation de la violence.
03:58Vous êtes lyonnais et vous n'en pouvez plus.
04:00Oui, bonjour à toute l'équipe.
04:02Bonjour David.
04:03Bonjour.
04:04J'ai 50 ans.
04:05Dans les années 80, il y avait un film qui s'appelait Classe 84.
04:09Un film qui se passait aux Etats-Unis dans un lycée où ils avaient mis des portiques pour éviter justement de faire pénétrer des âmes blanches.
04:15Bon, on est il y a plus de 40 ans.
04:17Donc, je pense qu'il faut peut-être arrêter aujourd'hui de dire, bon, pourquoi, comment expliquer côté psychologique ?
04:23Peut-être qu'il faut commencer à se dire, ça va être comme ça de pire en pire.
04:26Et qu'est-ce qu'on met en place pour nos enfants ou les adultes pour se protéger ?
04:30Alors, on ne peut pas se protéger des événements comme ça qui arrivent n'importe quand.
04:34Mais peut-être que, voilà, est-ce qu'on ne va pas inventer des fringues au Kevlar légère pour l'été, un peu plus lourd pour l'hiver ?
04:41Est-ce qu'on ne va pas finalement se dire, voilà, quand il y a...
04:44Ça, c'est la société, David, du confinement sécuritaire que vous proposez.
04:50Il y a peut-être une chose qui est importante et qu'on a oublié ces dernières années, c'est l'autorité.
04:55C'est la réponse pénale.
04:56C'est que le gamin, demain après-midi, il est la main qui tremble lorsqu'il imagine qu'il va tabasser à mort son camarade
05:04ou prendre un couteau pour tuer quelqu'un.
05:06Mais bien sûr, je suis d'accord avec vous seulement.
05:08C'est un exemple, un exemple. Et vraiment, on essaye de prendre encore une fois de la hauteur et ne pas parler que de Nantes.
05:14Mais vous savez, il y avait cette école primaire à Mézieux, en juin 2024, qui avait été saccagée par des délinquants adolescents.
05:23Ils avaient filmé leurs méfaits. Ils avaient ruiné cette école.
05:26Qu'est-ce qu'on apprend cette semaine ?
05:28Que ces deux adolescents ont été reconnus compables de l'incendie de l'école primaire.
05:32Ils ont été condamnés, le 24 mars dernier, à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal pour enfants de Lyon.
05:38Alors certes, ils sont très jeunes puisqu'ils ont 13 ans.
05:40Mais ils ont trouvé une certaine maturité pour défoncer cette école, pour se filmer, pour détruire cet établissement.
05:48Donc, une fois qu'on vous dit, écoutez, vous êtes sanctionné, vous avez quatre mois de prison avec sursis,
05:52vous ne vous mettez pas un pied dans un établissement fermé, vous n'avez peur de rien.
05:56Il faut voir si la peine a été accompagnée d'un dispositif socio-éducatif.
06:01C'est souvent le cas.
06:01Est-ce qu'il peut ajouter quelque chose ?
06:02Assorti d'une interdiction de détenir ou porter une arme pendant trois ans ?
06:08Oui.
06:10Tremblez, délinquant, tremblez.
06:13Je peux ajouter quelque chose ?
06:14Bien sûr.
06:14Vous voyez, ce dont vous parlez là, on en a déjà parlé il y a un an, il y a deux ans, il y a trois ans, il y a cinq ans, il y a dix ans, il y a vingt ans.
06:21Quand je vous dis, moi, de se préparer au ras-de-marée et à l'habitude, c'est la réalité.
06:28Dans d'autres pays, c'est comme ça.
06:29Depuis plusieurs années, ils sont confrontés à la violence de chaque jour.
06:33Donc, ces discours-là de psychologie, c'est super joli, mais on les entend depuis cinquante ans.
06:38Ça ne règle rien.
06:39Le gamin qui va planter quelqu'un, on va dire, attendez, le gamin qui va planter quelqu'un, d'accord ?
06:44Est-ce qu'il est fou, il n'est pas fou, est-ce qu'il ne sait pas ce qu'il fait ?
06:46Mais quand ils voient à la télévision, des adultes le font aussi, et qu'il ne se passe rien pour ces gens-là, ou pas grand-chose.
06:53C'est la normalité.
06:53Vous êtes en train de convaincre, je vous le dis, juste...
06:55Il faut essayer aussi de dire un truc, parce que vous avez un psychologue...
06:57Justement, vous avez un psychologue autour de vous, il y a un psychologue à votre table.
07:02Les parents qui ont fait gamin de 15 ans, eux-mêmes ont quel âge ?
07:07David, s'il vous plaît.
07:0735, 40 ans, eux-mêmes ont vécu déjà ces problèmes-là, il y a très très longtemps.
07:10Bien sûr, mais David, j'allais vous dire que justement, le psychologue qui est dans le studio d'Europe 1,
07:14il est plutôt d'accord avec vous, visiblement, il locher la tête lorsque vous parliez de cette...
07:19J'attire votre attention que si nous basculons dans la société que vous annoncez,
07:24ça veut dire que c'est foutu, c'est plié, il faut tous porter le gilet pare-balles, peut-être dès la crèche,
07:30et que nous ne pouvons être que dans le punitif, le répressif,
07:35quand bien même il faut certainement renforcer l'arsenal répressif,
07:39mais on ne peut absolument pas assécher notre société de politique, d'un imaginaire, de nouvelles solutions, en amont.
07:47Pour véritablement faire en sorte que cette souffrance psychique qui existe dans la jeune génération
07:53soit traitée, soit repérée, soit diagnostiquée,
07:58pour justement faire en sorte, dès les premiers signaux,
08:02que ces enfants n'aillent pas dans ce processus, c'est le continuum de violence.
08:06Olivier, juste...
08:06Il faut faire une chose, c'est un débat pour nous rappeler.
08:09Vous avez parlé du tout punitif, tout répressif,
08:10aujourd'hui, on est plus proche du peu punitif, peu répressif,
08:15que du tout punitif, tout répressif.
08:16Il y a des choses quand même à changer, et qu'on peut changer tout de suite,
08:22parce que j'entends les belles paroles, le sursaut,
08:25l'école doit rester un sanctuaire, la République ne doit pas reculer,
08:29c'est des mots creux utilisés à chaque fois.
08:31Il y a des choses qu'on peut faire concrètement,
08:33au-delà du portique et de la fouille du sac.
08:35Mais on va revenir quand même sur le portique, c'est intéressant.
08:36Très bien, mais vous prenez une réforme portée par Nicole Belloubet,
08:41fait adoptée par Éric Dupont-Moretti, qui s'appelle la césure,
08:44qui concerne le cas du jeune Elias qui a été tué dans les rues de Paris à coups de machette,
08:48qui consiste, quand vous avez un mineur, c'est la suppression de la comparution immédiate.
08:52Il y avait une forme de comparution immédiate avant, on l'a supprimée avec cette réforme.
08:55Le mineur, on le condamne en janvier,
08:57et on lui donne sa peine, et si c'est une peine de prison, en décembre.
09:01Et entre-temps, on le laisse dans la nature.
09:04Donc ça, c'est hyper concret.
09:05Demain, on a Gérald Darmanin qui nous dit,
09:07la césure s'est terminée, comparution immédiate,
09:10faut-il encore qu'il ait la majorité à l'Assemblée nationale pour le faire adopter ?
09:13Mais au-delà des belles paroles, il y a des actes à prendre,
09:16sans doute plus efficaces qu'un portique ou qu'une fouille de sac.
09:19Stéphane Amard, vous êtes psychologue, clinicien, je le rappelle,
09:22et on salue quand même Loïc Travers, délégué Alliance Police Nationale.
09:25On parlera justement de la police dans un instant,
09:28et on est heureux de vous avoir dans ce studio.
09:30D'abord, le psychologue, le docteur, Stéphane.
09:33Le témoignage de David a quelque chose d'intéressant,
09:36qui nous permet de...
09:38Enfin, qui pointe en tout cas,
09:39la distinction qui m'a l'air assez confuse pour le coup,
09:43et donc la distinction à faire,
09:44entre des réponses qui seraient des réponses de fond,
09:47et qui vont demander du temps.
09:49Et que j'ai l'impression qu'à chaque fois,
09:51qu'il se passe quelque chose comme ça,
09:53on vient chercher ces réponses-là,
09:56mais comme si elles allaient agir tout de suite,
09:58maintenant, sur les jeunes.
10:00Non.
10:00Donc, ce que dit David, finalement,
10:03ce que j'entends,
10:04c'est qu'il va falloir, de toute façon,
10:06éponger un certain temps
10:09tout ce qui a participé à ces passages à l'acte.
10:15Quand vous dites réponses de fond, Stéphane, pardonnez-moi,
10:17mais concrètement, c'est quoi ?
10:18C'est multifactoriel.
10:19J'entends.
10:20Si on commence à faire le diagnostic,
10:22ça va prendre du temps,
10:22mais en gros, c'est un peu ce que vous dites.
10:25C'est-à-dire que pour moi,
10:27tous ces passages à l'acte successifs,
10:29et on en a tellement que je pense que je pourrais venir tous les jours,
10:32c'est en effet des petites touches d'un tableau
10:35qui dépeignent un chaos.
10:39C'est-à-dire qu'on est dans une société, en fait,
10:41qui a perdu complètement ses repères.
10:43Alors, évidemment, ça ne touche pas que les jeunes,
10:45mais il se trouve que les jeunes sont les plus fragiles,
10:47qui cherchent des figures d'identification,
10:50d'autorité pour les contenir,
10:52et qui ne les trouvent pas.
10:53Donc, on pourrait presque dire que,
10:55d'une certaine manière,
10:56même les ados qui passent à l'acte
10:58et qui sont coupables sont aussi victimes.
11:01Ils sont aussi victimes de ce monde
11:02dans lequel on les laisse livrer à leurs pulsions,
11:06à leurs angoisses,
11:08et que, évidemment, certains vont trouver
11:09des solutions dans un passage à l'acte auto-agressif.
11:12C'est-à-dire que moi, j'ai connu,
11:14quand même, à la sortie du Covid,
11:15non pas pendant le Covid,
11:17mais à la sortie,
11:18une avalanche de tentatives de suicide
11:20qui était effrayante.
11:21Une vague dépressive.
11:23Ou alors, en effet,
11:24des passages à l'acte hétéro-agressifs.
11:26Non, mais c'est intéressant, la question de fond.
11:27On va aller sur la police,
11:28et c'est vraiment important d'avoir aussi
11:30le regard du policier.
11:32D'exemple, en effet, de réaction immédiate politique,
11:34des prises de décisions,
11:35qui, là, pour le coup,
11:36devrait être réfléchie et vite, en effet.
11:38Bien sûr.
11:39Mais il faut distinguer les deux.
11:40Mais bon, ça peut être intimement lié.
11:42Vous parlez de la crise de l'autorité
11:43et de la perte de repères.
11:44Quand un policier m'interpelle,
11:46je m'arrête.
11:47Quand un policier me demande mes papiers,
11:49je les donne.
11:50Quand un policier a besoin de...
11:52Je ne vais pas en confrontation avec lui.
11:54J'étais en train de regarder
11:55des chiffres qui sont ahurissants.
11:56C'était un article d'Europe 1
11:58qui date de mars 2024.
12:00Il y a un an.
12:01Les auteurs de violences contre les policiers
12:02risquent jusqu'à 10 ans de prison,
12:03mais cela n'empêche pas les délinquants
12:05de s'en prendre toujours davantage à ces derniers.
12:07Plus de 40 sont blessés chaque jour.
12:10Voilà pourquoi le syndicat Alliance
12:12demande l'instauration des peines minimales.
12:15J'ai souvenir qu'on a plus parlé de votre syndicat
12:17parce qu'un jour,
12:18votre secrétaire général a dit,
12:20et peut-être que certains peuvent l'entendre,
12:22le problème de la police, c'est la justice,
12:23plutôt que d'aller sur les questions de fond,
12:25à savoir, mais pourquoi on s'en prend aux policiers ?
12:27Qu'est-ce qui fait qu'un délinquant, aujourd'hui,
12:30il n'a pas peur du bleu qui est en face de lui ?
12:33Alors, je vous remercie d'avoir souligné cette phrase
12:35parce qu'effectivement,
12:36elle avait paru comme étant ridicule
12:37ou simplement provocatrice,
12:39alors que même vous, aujourd'hui,
12:41vous la citez assez facilement.
12:42Et puis, en fait, elle ne fait plus débat
12:44parce qu'elle est rentrée dans le débat.
12:46Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'elle avait été prononcée.
12:48Et la réalité, en fait,
12:49de ce que vous avez cité avec votre exemple,
12:51c'est toujours le problème de la sévérité de la justice
12:53où on considère que, nous, elle ne passe pas,
12:56en tout cas, elle ne passe pas à la bonne hauteur,
12:58entre, effectivement,
12:59ce qu'on appelle, nous, la peine qui est encourue,
13:02la peine qui est prononcée
13:03et la peine qui est véritablement appliquée.
13:07Alors, non seulement il y a des délais
13:08entre chacune de ces points
13:10qui sont absolument impensables aujourd'hui,
13:13et malgré tout, c'est la réalité,
13:15et c'est surtout qu'en fait,
13:16on peut nous prouver à travers des chiffres,
13:19comme l'a fait, d'ailleurs, l'Institut pour la justice
13:20il n'y a pas si longtemps,
13:21ou, en fait, cette question du problème de la police pour la justice
13:24avec les exemples que vous avez cités
13:26et ce que je viens de dire,
13:27c'est toujours d'actualité.
13:28Mais juste un exemple.
13:28Loïc Travers, délégué Alliance Police Nationale
13:30qui est dans les studios de Europe 1,
13:31vous êtes très nombreux à vouloir réagir.
13:3301-80-20-39-21,
13:36vous prenez votre téléphone.
13:37Si vous êtes professeur,
13:39si vous êtes parent d'élèves inquiet,
13:41si vous êtes victime ou témoin
13:43de cette violence du quotidien,
13:44c'est à vous de prendre les rênes de l'émission,
13:46je le disais tout à l'heure,
13:47c'est vous qui donnez le tempo
13:48et c'est surtout à vous qu'on a envie d'entendre,
13:52qu'on n'entend pas suffisamment.
13:53Un exemple précis pour rassembler les deux sujets
13:57qui sont la violence contre les policiers
13:59et la justice défaillante des mineurs,
14:03Schiltigem,
14:04qui est pour moi le meilleur exemple
14:05ces derniers mois dans l'actualité.
14:07Vous avez un adolescent de 17 ans
14:09qui fonce sur un policier
14:11en motocross devant une école,
14:14qui le percute en plein buste,
14:17qui fait un délit de fuite.
14:18Ensuite,
14:19150 euros d'amende.
14:22Quatre mois de prison avec sursis.
14:24Percuter un policier
14:25dans l'exercice de ses fonctions
14:27avec une moto
14:28qui peut être une arme par destination,
14:30prendre la fuite,
14:31le tout devant une école,
14:33c'est 150 euros d'amende.
14:35Que voulez-vous dire après cela ?
14:37Et on peut toujours s'en prendre
14:38au syndicat Alliance
14:38qui dit que le problème de la police
14:40c'est la justice,
14:41quand vous donnez une amende
14:41de 150 euros à quelqu'un
14:43qui a manqué de tuer un policier,
14:44parce que c'est ce qui s'est passé.
14:45Comment voulez-vous qu'après
14:47le délinquant ait peur ?
14:48Notre fil rouge, Loïc,
14:51c'est cette question
14:52que faire face à l'ensauvagement
14:54de la société ?
14:55Déjà, c'est une question
14:56qu'on se pose.
14:57Est-ce que vous,
14:58vous êtes confronté
14:59à une société plus violente,
15:01à une délinquance plus importante
15:03et une délinquance juvénile ?
15:05Est-ce que vous avez
15:06des cas très concrets ?
15:07Alors oui,
15:08je vous confère effectivement
15:09que la délinquance
15:10telle qu'on la connaît aujourd'hui
15:12implique notamment des mineurs
15:14de plus en plus jeunes
15:15et de plus en plus violents.
15:17Alors, ce n'est pas parce que là,
15:18il y a un fait dramatique d'actualité.
15:21J'oserais dire que tous les jours,
15:22nos collègues interviennent
15:23dans les écoles.
15:24On oublie juste de le dire,
15:25que ce soit dans des collèges,
15:26voire dans des lycées
15:27et notamment en Ile-de-France,
15:29puisque moi,
15:29je suis ici de l'Ile-de-France
15:30et j'ai 25 ans de pratiques policières
15:31en Ile-de-France.
15:33Et j'aimerais saluer
15:34un dispositif
15:35qui n'est pas déconnant
15:36et je ne fais pas de politique,
15:37notamment celui de Valérie Pécresse
15:38avec ces brigades de sécurité mobile
15:41qui fonctionnent très bien.
15:43Et j'ai de nombreux témoignages
15:44de collègues,
15:45que ce soit d'ailleurs
15:45des policiers nationaux
15:47ou des collègues
15:47issus de la police municipale,
15:49qui travaillent en lien
15:50avec les services
15:51de Valérie Pécresse
15:51et qui interviennent notamment
15:52soit quand il y a eu
15:53des faits graves,
15:55souvent ce sont des bandes
15:56qui s'affrontent
15:57dans des lycées parisiens,
15:59ou tout simplement
15:59de manière préventive
16:00parce qu'il y a eu
16:02des signaux faibles
16:02qui ont été détectés
16:04et qu'en fait
16:05c'est arrivé au service
16:06de renseignements policiers
16:07et qu'on a mis en place
16:09ces brigades
16:09avec ou sans policiers.
16:11D'ailleurs,
16:11ce n'est pas forcément
16:12avec des policiers
16:13justement pour prévenir
16:15et faire la sécurisation
16:16des entrées
16:17et des sorties
16:18des lycées.
16:200,1,
16:2080, 20,
16:2139, 21,
16:22on est en direct
16:22sur Europe 1
16:23pour on marche sur la tête
16:24et on est ensemble
16:25jusqu'à 18h.
16:26On continue évidemment
16:27de se poser toutes les questions
16:28après ce nouveau drame,
16:3024h après ce drame
16:31au lendemain
16:32de l'attaque au couteau
16:32dans un collège lycée
16:33privé de Nantes
16:34où un hommage
16:36a été rendu
16:36cet après-midi d'ailleurs
16:37avec ces adolescents.
16:39On pense à eux
16:40évidemment les lycéens,
16:41on pense à la famille
16:42de la victime,
16:44on pense aux professeurs
16:45mais on a toujours
16:47ces mêmes images,
16:48ces marches blanches,
16:49ces bougies,
16:49ces minutes de silence
16:50et il y a aussi
16:51cette inquiétude
16:52de se dire
16:52mais qu'est-ce qu'on va
16:53pouvoir faire Valérie
16:54pour ne plus avoir
16:56à traiter aussi régulièrement
16:58de ces actualités dramatiques ?
17:00Je pense effectivement
17:02qu'il y a un travail
17:03à faire qui est sur le long cours
17:04on l'a dit
17:05mais ce que les gens
17:06attendent maintenant
17:07c'est l'immédiateté
17:09et dans l'immédiateté
17:10évidemment le réflexe premier
17:12on se tourne vers qui ?
17:13On se tourne vers la police
17:14mais moi j'écoutais justement
17:15un de vos collègues
17:16ce matin à la radio
17:17qui témoignait
17:18et qui expliquait que
17:19les services de police
17:20étaient à bout
17:21parce qu'on leur demande
17:22de sécuriser tout,
17:24tout le temps,
17:25que ce soit une synagogue,
17:26une église,
17:26une mosquée,
17:27que ce soit une manifestation,
17:29et que les effectifs
17:30sont sur les rotules.
17:32Si on leur donne ça en plus,
17:34est-ce qu'ils vont pouvoir
17:35tenir le coup ?
17:36Et est-ce qu'il y aura
17:36une possibilité
17:38de voir une solution ?
17:39Loïc Travers.
17:39Depuis 2015,
17:40en fait,
17:41la police,
17:41on le sait,
17:41elle est sursollicitée.
17:42Il y a eu les attentats,
17:44il y a eu les gilets jaunes,
17:45il y a eu tout un tas
17:45de manifestations
17:46qui ont été extrêmement violentes
17:47et en fait,
17:48on a l'impression
17:48que contrairement au passé,
17:50il n'y a plus de répit.
17:51C'est-à-dire,
17:51vous aviez des moments,
17:52bon voilà,
17:52de récurrence,
17:53le 1er mai,
17:54s'en était un,
17:55le 14 juillet,
17:56s'en était un autre,
17:57le 31 décembre,
17:59voilà,
17:59il y avait trois dates
18:00à peu près,
18:00toujours dans l'année,
18:01où il fallait mobiliser
18:02très fortement les policiers.
18:04Et là,
18:04dans certains endroits,
18:05notamment dans des grandes villes,
18:06notamment de provinces,
18:07qui étaient vraies
18:07sur la capitale il y a 20 ans,
18:09aujourd'hui,
18:09ça s'est répandu
18:10sur tout le territoire.
18:11Et vous avez donc
18:11les grandes villes
18:12qui sont systématiquement
18:13sollicitées
18:14pour des problématiques
18:15de maintien de l'ordre
18:16ou de violences urbaines
18:17ou de risques de violences urbaines
18:18quasiment tous les week-ends.
18:20Parce que,
18:21ben voilà,
18:21la démocratie s'exprime,
18:23c'est ainsi,
18:23il y a un certain nombre
18:24de manifestations,
18:25mais qui très souvent dégénèrent,
18:27ce qui n'était pas le cas auparavant.
18:27Mais elles dégénèrent aussi
18:28parce qu'il y a un climat politique,
18:30je ne vais viser personne,
18:32mais quand on explique
18:32que la police tue,
18:33qu'il y a un racisme systémique,
18:35j'enlève cette...
18:38Moi, je ne visais personne.
18:40Non mais excusez-moi,
18:40quand il y a un assistant parlementaire,
18:42on a juste une manifestation
18:43le 1er mai
18:43qui va arriver dans quelques jours
18:44quand vous avez
18:45un assistant parlementaire
18:46qui est tellement radical
18:47qu'il est interdit
18:48d'entrer à l'Assemblée nationale
18:49qui s'appelle M. Richie Thibault
18:51qui appelle le lundi
18:52à l'intifada
18:53dans les rues de Paris
18:54et le mardi
18:54a débordé le cadre policier
18:56le 1er mai.
18:57On peut dire que oui,
18:58il y a une violence
18:58instrumentalisée dans la société
18:59par un parti politique
19:00qui s'appelle
19:01la France Insoumise.
19:01Je disais également
19:02qu'il y avait un climat
19:03de manière générale
19:05concernant la police,
19:06police-tue,
19:07les violences systémiques
19:09et j'ai pu aller
19:10sur le terrain,
19:12j'ai vu ce qui se passait
19:13au plus près
19:13des forces de l'ordre
19:14au moment des manifestations
19:15sur la réforme des retraites,
19:17la loi sécurité globale,
19:19les gilets jaunes.
19:20Vous êtes confrontés
19:21dans ces mobilisations
19:22à une violence inouïe
19:24mais les gens
19:24ne se rendent même pas compte
19:25de ce qui se passe.
19:26Il suffit que vous mettiez
19:27un uniforme,
19:28un casque bleu
19:29et là,
19:30vous êtes parfois
19:31face à des individus
19:33souvent lâches,
19:35bien évidemment
19:35souvent cagoulés
19:36mais qui sont prêts
19:37à tout
19:37et à chaque manifestation
19:39quand je rentrais chez moi
19:40je me disais
19:40mais c'est un miracle
19:41qu'il n'y ait pas
19:42un policier
19:43gravement blessé
19:44à cette mobilisation.
19:46Mais post-gilet jaune
19:47là je parle,
19:48post-gilet jaune.
19:49Une petite minute
19:50avant la pause,
19:51on ira voir Olga
19:52dans un instant.
19:53Allez-y docteur,
19:54c'est important.
19:55Oui, je voulais juste
19:56reprendre ce que disait Gauthier
19:57parce que c'est très important
19:58d'aller un peu plus loin
20:00du point de vue psychologique.
20:02Vous savez,
20:02c'est comme deux parents
20:03l'un qui discréditerait l'autre,
20:05la mère qui discréditerait
20:07le père un peu trop sévère.
20:08Eh bien,
20:09on est un peu dans ce truc-là.
20:10C'est-à-dire que la portée
20:11et la gravité
20:12d'un discours
20:13d'un politique
20:14élu
20:15qui occupe une place symbolique
20:16de référence,
20:18la portée est dramatique
20:20et catastrophique
20:21parce qu'elle a du crédit
20:23précisément
20:24du fait de ce mandat
20:25et que
20:26pouvoir dire
20:27que la police
20:28du pouvoir
20:29discréditer complètement
20:30les figures d'autorité
20:31est appelée à la révolte
20:33d'une certaine manière,
20:34c'est permettre
20:35à des jeunes
20:36un peu perdus
20:37de s'identifier
20:38à ces figures-là
20:40et effectivement,
20:41du coup,
20:41de partir complètement
20:42à la dérive.
20:43Donc,
20:43qu'on ne s'étonne pas
20:44en effet avec ce discours,
20:45je suis assez d'accord
20:46sur le fait
20:46qu'il ait une responsabilité.
20:48Rapidement,
20:49je rappelle aux éditeurs
20:50que vous êtes délégué
20:51Alliance Police Nationale.
20:52Pour rebondir sur ce que vous disiez,
20:54effectivement,
20:54d'un point de vue idéologique,
20:55ce qui est beaucoup plus grave,
20:56c'est qu'il y a des corps
20:57entiers de professions
20:59qui ont quasiment
21:00l'application de ces doctrines
21:02ou de ces idéologies.
21:03Je vise certains syndicats,
21:05notamment de la magistrature,
21:07voire même dans le corps enseignant,
21:08où c'est particulièrement dramatique
21:10parce qu'en fait,
21:11ils ont accès
21:12à la population
21:13ou à des jeunes gens
21:15en construction intellectuelle.
21:16Vous parliez de syndicats de professeurs,
21:19j'en ai entendu certains
21:20très en colère hier
21:21en disant
21:21que ce n'est absolument pas
21:22une surprise qui s'est passée,
21:23notamment Maxime Repair,
21:24vice-président du SNALC.
21:26Il sera en direct avec nous
21:27dès 17h.
21:28On continue d'en parler
21:28dans On Marche sur la Tête
21:30et on entendra
21:31les réactions politiques,
21:32notamment celles de Bruno Retailleau.
21:33Ce n'est pas un fait divers,
21:34mais un fait de société.
21:3601, 80, 20, 39, 21.
21:39Un grand merci,
21:40Monsieur Amard,
21:41d'être venu
21:41dans les studios d'Europe 1.
21:43Je rappelle que vous êtes
21:44psychologue clinicien.
21:46A tout de suite sur Europe 1.
21:47Europe 1, 16h-18h,
21:50On Marche sur la Tête.