Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1, 16h-18h, On marche sur la tête, Eliott Deval.
00:05Un peu plus de 17h40 sur Europe 1, on est toujours ensemble pour On marche sur la tête.
00:10Et dans un instant, le procureur, dans quelques instants du moins, le procureur de la République,
00:16prendra la parole pour une conférence de presse depuis Nantes,
00:20après cette attaque au couteau dans un collège lycée privé de Nantes,
00:24où un hommage a été rendu cet après-midi à l'adolescente tuée et aux trois autres blessés, bien évidemment.
00:34L'assaillant a été entendu par les enquêteurs, mais très rapidement, il a été hospitalisé en psychiatrie.
00:42Donc peut-être que dans quelques minutes, on comprendra un peu plus le profil de l'assaillant et de ses motivations.
00:50Il faut dire qu'il n'a pas été jugé apte avec la garde à vue par un psychiatre.
00:53Bien sûr, c'est très important, parce qu'aujourd'hui, on a besoin de savoir si oui ou non,
00:58il pourra être responsable pénalement de ses actes.
01:02Et puis responsable, absolument.
01:03Bien sûr.
01:04Il faut rappeler qu'il avait envoyé aux élèves un courriel qui était assez confus, d'à peu près 13 pages,
01:09où ça s'appelait l'action immunitaire.
01:12Oui, alors justement, est-ce que c'était de l'écologie radicale ?
01:16Est-ce que finalement, il est plus proche de la mouvance d'ultra-droite ?
01:19Bref, ce sont des questions peut-être auxquelles on aura des réponses, quelques réponses.
01:24Aux alentours de 18 heures.
01:25Mais avant cela, et c'est vrai qu'on a beaucoup parlé du profil du suspect,
01:29on a beaucoup fait de politique cet après-midi,
01:32on a peu donné la parole aux victimes, directes ou indirectes.
01:37Et je veux qu'on entende sur Europe 1, dans On Marche sur la Tête,
01:40des lycéens qui sont évidemment traumatisés par ce qui s'est passé.
01:43Les gens criaient, courez, courez, courez, vous devez y aller.
01:47Et on a senti que quelque chose n'allait pas bien, mais on ne savait pas quoi faire.
01:50J'ai une amie qui a vu ce qui s'est passé, qui était là quand la personne s'est fait poignarder.
01:55La personne s'est introduite dans sa classe, il a poignardé la deuxième personne la plus proche,
02:00parce que la première, elle a fui.
02:02Et la deuxième, il a poignardé apparemment plusieurs fois.
02:04Tout le monde était au fond de la classe, ils avaient tous hyper peur.
02:06Et il y a un monsieur de l'informatique qui l'a arrêté au bout d'un moment.
02:10Il a mis des coups de couteau à un de ses amis.
02:12Il y en a un, il lui a mis 10 coups de couteau, alors que c'était un de ses amis.
02:16Il faut souligner quand même le sang-froid du personnel enseignant aussi,
02:20et notamment de ce monsieur qui a eu le courage d'aller...
02:22Le prof d'informatique qui a réussi à neutraliser et appréhender l'assaillant.
02:27Moi j'entends ces adolescents qui disent qu'on ne savait pas quoi faire, on a peur.
02:33Habituellement aussi, on peut entendre dans ces cas-là,
02:35on pensait que ça pouvait arriver dans d'autres villes, d'autres quartiers, d'autres régions.
02:41Et là, ça tombe sur nous, alors que c'est un lycée sensible.
02:45Bref, c'est cette sidération qui peut frapper maintenant des adolescents.
02:49On est en direct avec Laetitia.
02:51Cher Laetitia, merci d'être avec nous.
02:54Est-ce qu'à travers ce drame, et la question qui était notre fil rouge,
02:58que faire face à l'ensauvagement de la société ?
03:02Vous y voyez un fait divers, c'est-à-dire qu'on ne peut vraiment pas...
03:05y faire quelque chose, voilà, ça tombe sur nous comme ça pourrait tomber sur n'importe qui.
03:11Ou alors, il y a finalement des raisons politiques aussi, ou des conséquences politiques.
03:18Eh bien, tout d'abord, bonjour à tous.
03:20Bonjour.
03:20Bonjour à toutes.
03:22Alors, juste une aparté, je suis très très heureuse de passer en Doctel, parce que plus de temps que j'essaye de vous avoir.
03:29Et on est heureux de vous entendre, Laetitia.
03:31Merci, merci beaucoup.
03:34Je vous suis, dès que je quitte le bureau, et je regarde beaucoup ces news également.
03:38Donc, je connais bien une grande partie de l'équipe.
03:41Moi, vous êtes adorable, Laetitia.
03:42Merci de nous faire.
03:43Et il y a un petit préféré pour mon petit Gautier Lebrecht, que j'appelle Thierry Le Leron.
03:46Ah !
03:46Thierry Le Leron, elle a dit !
03:50C'est vrai que vous avez le bon goût.
03:51Je vous embrasse.
03:53Voilà.
03:54Donc, pour revenir un petit peu plus sérieusement sur ce drame, moi, j'avais souligné, quand j'ai appelé tout à l'heure, que pour moi, c'était un fait de société.
04:04Je crois que je vous fais beaucoup rire, je ne sais pas pourquoi.
04:06Non, c'est pas bien le cof qui dit des bêtises.
04:09Ah bon, d'accord.
04:10Allez-y, Laetitia.
04:11Moi, je vous écoute religieusement.
04:13Donc, je disais que pour moi, c'était plutôt un fait de société, car depuis 40 ans,
04:19alors moi, je vais avoir 53 ans, depuis 40 ans, on a voulu mettre en place pour nos enfants une éducation positive,
04:28ne plus se mettre en colère contre nos enfants, surtout ne pas les corriger, encore moins les frapper,
04:37mais dialoguer, leur expliquer calmement les choses.
04:41Donc, aujourd'hui, il se croit tout permis.
04:42C'est plutôt pas mal de ne pas les frapper, oui.
04:43Oui, non, enfin, quand je dis frapper, attention, entre guillemets, mais moi, ils allaient à l'école, forcément.
04:51Je ne me suis pas pris énormément de remontances, parce que j'étais plutôt une élève discrète et sérieuse.
04:56Non, mais Laetitia, ce que vous voulez dire, pour répondre à Olivier, cher Olivier, vous savez, il y avait eu, au moment des émeutes,
05:02un préfet qui avait dit, mais c'est des adolescents, le père, il doit venir, une fessée au lit.
05:09Le préfet, c'était Moutou, ça avait fait un scandale, parce qu'il avait dit,
05:13ceux qui viennent brûler des maternelles, des écoles, des mairies, qui cassent du mobilier urbain ou des voitures de police,
05:20c'est une claquette.
05:21Aujourd'hui, vous ne pouvez plus rien dire de choses comme cela, sans faire un tonnerre général, sans scandaliser tout le monde,
05:33mais la vérité, il va falloir quand même la regarder bien en face au bout d'un moment,
05:37parce que je me répète, ça fait 40 ans qu'on tolère tout, qu'on accepte tout, qu'il ne faut plus rien dire, plus rien faire.
05:43Et aujourd'hui, nous avons des parents qui étaient enfants à cette époque, à qui on a donné le droit à tout,
05:50qui font des enfants, et ils n'ont plus aucun repère, aucun repère.
05:54Moi, j'ai une jeune fille qui a 15 ans, donc elle est en troisième, mais elle me raconte des choses, mais c'est terrible.
06:03Et comme j'ai dit hors antenne, moi, elle me surnomme Marie-Antoinette.
06:06Mon époux de ton temps, maman, mais mon temps, il n'est pas si vieux que ça.
06:09Et moi, je me suis pris deux, trois fessées par mes parents, mais guère plus, je m'en souviens.
06:16Mais aujourd'hui, je ne le rende pas.
06:18Moi, j'ai une éducation, j'ai un savoir-vivre, j'ai des valeurs, je respecte les gens, je respecte tout le monde.
06:23Et aujourd'hui, ça n'est plus le cas.
06:24Vous dites quelque chose à un gamin ?
06:25Oh, mais attends, t'es vieille, c'est plus ton temps, c'est terminé.
06:28Non, non, non, non, non.
06:30Aujourd'hui, non plus, aucun repère.
06:31Non, mais ce qui est intéressant, c'est que vous avez dit, vous avez 53 ans et votre fille en a 13, si j'ai bien compris.
06:38Et donc, il y a 15, bon, il y a 3, 4 générations, 3 générations d'écart, ce qui n'est pas grand-chose, en fait.
06:44C'est un fille qui a 26 ans.
06:45Non, mais ça veut dire qu'en 3 générations, la société française a complètement basculé.
06:50Et c'est vrai qu'en quelques années, on voit qu'il y a un rapport à l'autorité qui est complètement différent.
06:56Un grand merci, chère Laetitia.
06:58Je vous en prie.
06:59Et puisque vous êtes fan de Gauthier Lebret, Gauthier Lebret va vous offrir une photo dédicacée.
07:06Oula !
07:07Mais c'est formidable !
07:08Ben oui, c'est...
07:09Hein, Gauthier ?
07:09Une photo dédicacée.
07:10Vous faites des photos dédicacées un peu, Gauthier, ou pas ?
07:12Oui, bien sûr, bien sûr.
07:13Avec vous sur le verso.
07:16Caricaturé.
07:17Merci beaucoup.
07:18Non, mais je...
07:20Merci de nous suivre.
07:22Mais je vous en prie, je continuerai encore et j'essaierai encore de rappeler parce que tous ces sujets me touchent et vous êtes les seuls vraiment à en parler.
07:30Eh bien, écoutez, merci. On embrasse vos enfants.
07:34Chère Laetitia, on vous souhaite un excellent week-end.

Recommandations