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Une terrifiante vengeance. A l'été 1996, c'est comme cela que les gendarmes de l'Ain présentent le double meurtre de Jean-François Virey et de son épouse. Un couple amoureux, tous deux divorcés, un homme et une femme qui a la quarantaine refaisaient leur vie avec un bonheur affiché. Sur la route qui mène à Bourg-en-Bresse, les enquêteurs vont être abasourdis par la vision qui s'offre à eux. Un crime qui touche à la pure et simple barbarie. Tellement stupéfiant qu'on va penser à un acte qui remonte à la nuit des temps.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07Les corps d'un homme et d'une femme ont été retrouvés dans une voiture retirée d'un trou d'eau près d'Ambrenay dans l'Ain.
00:11Selon les enquêteurs, il s'agit très vraisemblablement de ceux du couple disparu depuis le 28 juin de leur domicile de Pont-d'Ain,
00:17après un ultime coup de téléphone à leur deux fils âgés de 3 et 11 ans.
00:21Bonjour, une terrifiante vengeance.
00:24C'est comme cela, à l'été 1996, que les gendarmes de L'Ain expliquent le double meurtre de Jean-François et Patricia Viré.
00:34Un couple amoureux de divorcés qui, à la quarantaine, refaisaient leur vie avec un bonheur évident sur une route proche de Bourg-en-Bresse.
00:43Les enquêteurs vont être abasourdis par la découverte de cette scène de crime.
00:47De la pure et simple barbarie, un massacre archaïque, vont déclarer les experts.
00:53Les investigations vont peu à peu s'orienter vers 4 hommes.
00:58Il y a alors guère de doute sur l'implication des uns et des autres dans cette tuerie,
01:03même si le mobile tarde à se dessiner et qu'il est bien difficile de savoir qui a fait quoi dans cette danse macabre.
01:11Alors, un ou plusieurs meurtriers ?
01:14Et qui donc a décidé de ce châtiment de notre temps ?
01:17Question posée aux invités de l'heure du crime.
01:20L'affaire Viré ?
01:21Les suppliciaient de l'étang sanglant.
01:24C'est tout de suite sur RTL.
01:31Dimanche 30 juin 1996, 10h30,
01:35les gendarmes de Pont-d'In, commune proche de Bourg-en-Bresse,
01:38reçoivent un appel insolite.
01:39Un enfant de 12 ans explique qu'il est tout seul chez lui, avec son petit frère, depuis presque deux jours.
01:46Papa et maman sont sortis vendredi soir.
01:49Ils ne sont pas rentrés.
01:50Il faut que vous veniez, déclare-t-il.
01:52Les gendarmes filent au numéro 67 de la rue Louise de Savoie.
01:57Jean-Pierre, 12 ans, et son petit frère Jérémy, 3 ans, sont effectivement seuls.
02:01L'aîné raconte que ses parents sortent et rentrent parfois très tard.
02:07Vendredi soir, ils sont donc partis, vers 19h30, pour aller prendre un verre.
02:12Il avait la garde de Jérémy.
02:14Plus tard, la maman a appelé pour savoir si tout allait bien.
02:18Elle a dit qu'ils avaient un problème à régler, mais qu'ils allaient bientôt rentrer.
02:23Les parents ne sont jamais revenus à la maison.
02:26Les disparus sont Jean-François Viré, 42 ans, chauffeur routier,
02:30et son épouse Patricia, 41 ans.
02:33Ils sont partis avec leur voiture, une Renault 21 bleue-gris, elle aussi introuvable.
02:38Aucun accident signalé dans le secteur.
02:41La disparition volontaire est peu probable.
02:43Patricia Viré est présentée comme une maman aimante.
02:46Elle n'aurait jamais abandonné les garçons.
02:51Mercredi 10 juillet, dix jours après le signalement de la disparition,
02:54une information judiciaire est ouverte.
02:56Les vérifications confirment que Patricia Viré a bien téléphoné chez elle,
03:01vendredi soir, à 22h30.
03:03Le coup de fil a été passé depuis un bar de Bourg-en-Bresse, le Bentley.
03:08Le patron se souvient des Virés.
03:10Il n'a rien noté d'anormal.
03:12Il n'était ni ivre, ni en colère.
03:14Ils ont quitté seul l'établissement vers 23h.
03:18Les gendarmes se penchent sur la vie des disparus, tous deux divorcés.
03:22Ils se sont mariés seulement deux mois après leur rencontre.
03:25Le petit Jérémy est né de cette union.
03:28On les dit inséparables, même si le casier judiciaire de Jean-François Viré
03:33fait tout de suite tiquer les gendarmes.
03:36Déjà poursuivi pour vol de véhicules, escroquerie à l'assurance, violence.
03:41Viré, surnommé le légionnaire par ses collègues de travail,
03:45peut-être impulsif sous l'effet de l'alcool.
03:47Il avait tenté d'étrangler sa première épouse.
03:51Aurait-il tué ou fait du mal à Patricia ?
03:54L'hypothèse est étudiée.
03:55Lundi 19 août, deux mois après la disparition du couple Viré et de leur voiture,
04:02un appel à témoins est lancé.
04:05Un homme téléphone dès le lendemain à la gendarmerie.
04:08Il signale la présence depuis quelques jours d'une auto de couleur sombre
04:11dans un étang entre Bourg-en-Bresse et Pont-d'un.
04:15L'endroit sert de dépotoir à Grava.
04:17Là, mercredi 21 août, des plongeurs explorent l'étang.
04:21Il y a bien un véhicule immergé.
04:24Et c'est bien la Renault 21 du couple Viré.
04:26On distingue un bras dans l'habitacle.
04:30L'auto est repêchée.
04:31A l'intérieur, deux corps en décomposition avancée,
04:34ceux de Jean-François et Patricia Viré.
04:37Portière verrouillée, vitesse au point mort,
04:40voiture poussée dans l'étang.
04:41Tout laisse penser à un scénario criminel.
04:44Les gendarmes vont être choqués en découvrant les corps dénudés.
04:49Une information judiciaire pour meurtre
04:51accompagnée d'actes de torture et de barbarie
04:54va être ouverte.
04:57Torture et barbarie, car l'autopsie du couple
04:59va réserver un scénario des plus extrêmes,
05:02au point que les enquêteurs vont se demander
05:06qui a pu être capable de tel geste qui défie les imaginations.
05:09On va évoquer dans la suite de l'heure du crime
05:12l'issue fatale qui a été réservée à Jean-François
05:15et Patricia Viré.
05:18Et dire s'il s'agit d'un crime archaïque
05:22comme l'expliquent les experts.
05:25On va essayer de savoir évidemment
05:26qui a pu commettre cette abomination.
05:30Bonjour Maître Agnès Bloise.
05:33Bonjour Jean-Alphonse Richard, bonjour à tous.
05:35Merci beaucoup d'être avec nous dans l'heure du crime.
05:38Vous êtes avocate au barreau de l'Ain
05:40et vous étiez l'avocate de Jean-Pierre Gamondès.
05:43Alors c'est le fils de Patricia Viré,
05:46c'est le fils aîné, il a 12 ans à l'époque.
05:48Évidemment on a vu que c'est lui qui accueille
05:49les gendarmes lorsqu'ils se présentent à la maison.
05:53Maître Agnès Bloise, vous êtes notre première invitée
05:55dans cette heure du crime.
05:58On voit tout de suite que, enfin les gendarmes,
06:00ils voient tout de suite que quelque chose de grave est arrivé.
06:02parce que ces deux petits-enfants étaient laissés seuls chez eux
06:05sans quelques heures et ça ne ressemble pas du tout
06:07à ce couple Viré.
06:10Oui c'est le cas.
06:10La maman est extrêmement aimante, présente.
06:13Jean-François Viré est le beau-père de Jean-Pierre
06:15mais le papa de Jérémie.
06:16Ce sont des parents qui peuvent parfois sortir le soir
06:19mais qui reviennent tout de suite
06:21et qui en aucun cas ne sont capables
06:23d'abandonner des enfants aussi petits et aussi longtemps.
06:27Jean-François Viré, un mot sur lui,
06:28c'est le mari, on regarde son casier judiciaire,
06:33ce n'est pas terrible parce qu'il a une réputation de violence.
06:35On va se poser des questions très vite.
06:38Oui c'est vrai que ça va orienter un petit peu
06:39au début de l'enquête sur une mauvaise piste
06:41parce que ce n'est pas quelqu'un qui a un profil
06:43très très je dirais correct.
06:47Il a des antécédents judiciaires pour des violences,
06:49pour des violences notamment sur sa première épouse.
06:51Il a le verbe haut, il se prétend,
06:53il se fait surnommer le légionnaire.
06:56C'est quelqu'un qui a le verbe haut
06:57et qui peut avoir le coup de poing facile.
07:00Rien de gravissime,
07:01mais pas des choses forcément très reluisantes
07:03dans le profil de cet homme.
07:05Mais rien intrafamilial concernant
07:07le couple reconstitué qu'il forme
07:10avec Patricia et les deux petits garçons.
07:12Oui donc effectivement on se pose des questions
07:14mais c'est normal, on est au tout début
07:16de l'enquête.
07:17Bonjour maître Paul Richard Zelmaty.
07:19Bonjour, bonjour Jean-Alphonse Richard.
07:22Bonjour à mes confrères,
07:24donc Agnès Boise et Christophe Fortin.
07:26Christophe Fortin qui va apparaître dans un instant,
07:28on va évidemment l'appeler
07:29maître Paul Richard Zelmaty.
07:32vous êtes vous avocat au barreau de Lyon
07:34et vous êtes dans cette affaire
07:36l'avocat de Bruno Pribanic.
07:37Alors on ne va pas parler tout de suite
07:38de Bruno Pribanic
07:39parce que ces personnages
07:40ils vont apparaître les uns après les autres
07:42dans le chapitre suivant de l'heure du crime.
07:44Vous connaissez bien le dossier
07:46maître Zelmaty.
07:47Les premières recherches,
07:49est-ce qu'elles sont importantes ?
07:50Est-ce qu'on recherche beaucoup ce couple
07:52ou bien ça part un petit peu dans tous les sens ?
07:55Au début il y a une suspicion
07:56de délaissement d'enfants.
07:58on ne comprend pas les raisons pour lesquelles
08:00ce couple viré
08:02ait pu donc délaisser ses enfants.
08:05Et ce n'est qu'au fil du temps
08:07qu'au travers d'une découverte
08:10oserait se dire forsuite,
08:11on découvre une voiture
08:12immergée dans une gravière.
08:15Mais on n'avait à ce moment-là
08:17aucune raison de penser
08:20qu'une rixe
08:21allait permettre de retrouver
08:24les quatre protagonistes
08:26susceptibles d'être
08:27poursuivis ultérieurement.
08:30Aucune raison maître Zelmaty
08:31parce qu'effectivement ce couple
08:33a priori comme ça
08:34il n'a pas d'ennemis, c'est ça ?
08:36A priori il n'en avait pas
08:38et il a fallu justement
08:40que l'enquête permette
08:41de découvrir que
08:42un dépôt de plainte
08:44avait positionné
08:45quatre individus
08:47qui avaient eu maille à partir
08:48avec Jean-François Viret.
08:49Et c'est à partir de là
08:51qu'on va peu à peu
08:51remonter, tirer le fil
08:54de cette histoire.
08:56Maître Christophe Fortin,
08:57bonjour.
08:58Bonjour, bonjour à tous et à toutes.
09:00Merci infiniment d'être avec nous
09:02dans l'heure du crime.
09:02Vous êtes avocat
09:04au barreau de Lens également
09:05comme maître Agnès Bloise,
09:07votre consoeur.
09:08Et dans cette affaire
09:09vous avez été,
09:10vous êtes toujours peut-être
09:10l'avocat de Pascal Spiteri.
09:13Pareil, je vous fais
09:13la même remarque
09:14pour maître Zelmaty.
09:16Spiteri, on va en parler
09:17dans un moment
09:17donc on ne va pas tout de suite
09:18en parler.
09:19Je disais avec maître Zelmaty
09:21et vous avez entendu
09:22qu'il y a deux mois
09:23qui s'en sont écoulés
09:24avant qu'on retrouve
09:26les corps de ce couple.
09:29Deux mois,
09:31on a procédé quand même
09:32à des recherches.
09:33C'est étonnant
09:33parce qu'on ne les retrouve
09:34pas très loin de Bourg-en-Bresse
09:35où ils étaient dans ce bar
09:36puis après ils se sont perdus.
09:39Effectivement,
09:40il s'est déroulé près de deux mois.
09:41La disparition est du 30 juin 1996
09:43et leur découverte macabre
09:46par les plongeurs
09:46est du 21 août.
09:48c'est-à-dire près de deux mois plus tard
09:49entre temps
09:50que le disait mon confrère.
09:52C'est une enquête
09:52pour abandon d'enfants
09:53qui avait été ouverte
09:54et les investigations
09:56sont évidemment
09:56un peu différentes.
09:57Vous l'imaginez bien
09:58que dans le cadre
09:59d'une enquête
10:00pour meurtre
10:01qui était ouverte
10:03dès que les plongeurs
10:04ont découvert le corps
10:05avec la voiture
10:06au fond de la gravière.
10:07Alors, racontez-moi un petit peu
10:09Maître Christophe Fortin
10:10parce qu'il y a cette voiture
10:11au fond de l'eau
10:12tout de suite
10:13évidemment on va voir
10:15ce qui s'est passé
10:15avec les légistes
10:16qui vont intervenir
10:17ça on va en parler tout de suite
10:18mais tout de suite
10:20on se dit
10:20que ce n'est pas
10:21un suicide en tout cas
10:24et que tout porte à croire
10:26que c'est un scénario criminel
10:27parce qu'il y a beaucoup
10:28de détails qui clochent.
10:30Il y a beaucoup de détails
10:31qui clochent
10:31notamment
10:32lorsque la voiture
10:34manifestement
10:35était
10:36trafiquée
10:38mais en tout cas
10:38il y a eu une intervention
10:39manuelle sur la voiture
10:40les portes étaient fermées
10:41même la sécurité enfant
10:42était bloquée
10:44on s'est aperçu après
10:46que le câble d'accélérateur
10:47avait été coupé
10:48tout ça
10:49ne milite pas
10:50en faveur
10:50d'un accident
10:51bien évidemment
10:52et même d'un suicide
10:53au regard
10:54de la configuration
10:55des lieux.
10:57Maître Agnès Bloise
10:59je rappelle
11:01que vous êtes l'avocat
11:02de Jean-Pierre Gabondès
11:04Jean-Pierre
11:04c'est un des petits garçons
11:06de ce couple
11:06racontez-nous
11:08parce que les petits garçons
11:09à ce moment-là
11:10ils sont placés
11:10dans un foyer
11:11c'est bien ça
11:12ils vont apprendre
11:13cette mort
11:13on va leur rapporter
11:14cette mort
11:15c'est terrifiant
11:16oui ils vont être
11:17initialement placés
11:18dans un foyer
11:19très vite séparés
11:20d'ailleurs
11:20parce que le petit
11:21Jérémy lui
11:22sera récupéré
11:23par la famille
11:24de Jean-François Vigéré
11:25pas l'aîné
11:25Jean-Pierre
11:26qui a 10 ans
11:27à peu près
11:28au moment de la découverte
11:29de Corse-Maman
11:30et lui va grandir
11:32dans un foyer
11:33il restera d'ailleurs
11:34séparé de son petit frère
11:35ce qui constituera
11:36une des conséquences
11:37très très tristes également
11:38conséquence indirecte
11:39de ce dossier
11:40oui oui
11:40il va grandir seul
11:42cet enfant
11:42et on leur apprend
11:44je crois que c'est une
11:44dame du foyer
11:46ou les gendarmes
11:47qui viennent au foyer
11:48pour lui dire
11:49que voilà
11:50que ses parents
11:52ne rentreront pas
11:52c'est ça ?
11:54je ne vous entends pas bien
11:58maître Agnès
11:59oui oui
11:59c'est comme ça
12:00qu'il va l'apprendre
12:01il va apprendre
12:02tout à fait
12:03de façon indirecte
12:04et un peu froide
12:05je dirais
12:05presque un peu
12:06administrative
12:06qu'il ne reverra jamais
12:08sa maman
12:08et son beau-père
12:09les légistes
12:11vont décrire
12:11une mise à mort
12:12de notre temps
12:13l'affaire virait
12:15les suppliciaient
12:16de l'étang sanglant
12:17ils se sont penchés
12:18vers lui
12:19je l'ai entendu hurler
12:20comme une bête
12:21l'enquête de l'heure du crime
12:22on se retrouve
12:23dans un instant
12:23sur RTL
12:2414h15
12:26c'est l'heure du crime
12:27sur RTL
12:28avec Jean-Alphonse Richard
12:3014h15
12:33Jean-Alphonse Richard
12:34sur RTL
12:35l'heure du crime
12:37au programme
12:39de l'heure du crime
12:39la disparition
12:40et la mort d'un couple
12:41les virés
12:41près de Bourg-en-Bresse
12:43à l'été 96
12:44après deux mois de recherche
12:45leurs corps ont été retrouvés
12:47immergés dans un étang
12:49les autopsies
12:50vont révéler
12:50un scénario abominable
12:52vendredi 23 août 96
12:55deux jours
12:56après la découverte
12:56des corps
12:57de Jean-François Viré
12:58et Patricia
12:59dans l'étang
13:00des gravières d'Embronnet
13:01les légistes
13:03transmettent
13:03leurs conclusions
13:04aux enquêteurs
13:05les victimes
13:06étaient déjà mortes
13:07quand elles ont été
13:08enfermées dans la voiture
13:09et jetées à l'eau
13:10la mère de famille
13:12installée sur le siège passager
13:14a été frappée
13:14puis étranglée
13:15à main nue
13:16une cordelette
13:17présente autour de son cou
13:19a également servi
13:19à l'étouffer
13:20son mari
13:21lui a été roué de coup
13:23il était à demi groggy
13:24quand on a baissé son pantalon
13:26pour l'émasculer
13:27c'est une serpette
13:29qui a probablement
13:30été utilisée
13:31pour ce geste barbare
13:32le malheureux
13:33a agonisé
13:34dans de grandes souffrances
13:35il s'est vidé de son sang
13:37les enquêteurs
13:38sont abasourdis
13:39par un tel déferlement
13:40de violence
13:41les légistes
13:42n'avaient jamais vu
13:44une telle scène
13:44c'est un crime
13:46ancestral
13:46rarissime
13:47on a bien sûr
13:49tout de suite pensé
13:49à une vengeance
13:50d'ordre sentimentale
13:51à une punition
13:52mais ici
13:53ça dépasse
13:54l'entendement
13:55va indiquer un enquêteur
13:56les gendarmes
13:59refont le tour
14:00des relations
14:00du couple viré
14:01et des personnes
14:02qui auraient pu
14:03leur en vouloir
14:04quatre mois
14:04avant le crime
14:05Jean-François Viré
14:06avait porté plainte
14:07pour des dégradations
14:08sur sa voiture
14:09il avait surpris
14:10un homme
14:10en train de saccager
14:11le véhicule
14:12il s'était bagarré
14:13deux autres hommes
14:15s'étaient mêlés
14:16à l'altercation
14:16la police
14:17avait interpellé
14:18tout le monde
14:19celui qui s'en est pris
14:20à la voiture
14:20étant dénommé
14:21Thierry Marot
14:22les deux autres
14:23s'appellent Bruno
14:24Pribanic
14:24Pascal Spiteri
14:26ils travaillent tous
14:27dans une usine
14:28du coin
14:28les virés
14:29connaissent bien
14:30l'un de ces hommes
14:31Pascal Spiteri
14:32pendant quatre ans
14:33il a partagé
14:34la vie de Patricia Viré
14:36elle l'a quitté
14:37pour se marier
14:37avec Jean-François
14:38il n'aurait jamais
14:40supporté
14:41cette rupture
14:42mardi 10 septembre
14:44deux mois et demi
14:45après la disparition
14:46des virés
14:46Pascal Spiteri
14:48Thierry Marot
14:48Bruno Pribanic
14:50sont interpellés
14:51Spiteri
14:51arrêté sur son lieu
14:52de travail
14:53et très direct
14:54je sais que vous venez
14:55me chercher pour l'histoire
14:56de Patricia
14:57et de Jean-François
14:58mais je n'y suis pour rien
14:59c'est Marot
15:00qui a tout fait
15:01Spiteri
15:02ajoute
15:03qu'un quatrième homme
15:05est mêlé
15:06à cette histoire
15:07le dénommé
15:07Michel Félix
15:08celui-ci
15:09est également placé
15:10en garde à vue
15:11Pascal Spiteri
15:13raconte
15:13la soirée fatale
15:14avec ses trois amis
15:16ils avaient rendez-vous
15:17avec le couple Viré
15:19Jean-François
15:20avait déposé plainte
15:21pour la bagarre
15:21il fallait donc
15:22s'expliquer
15:23ils ont retrouvé le couple
15:24sur le parking
15:25d'un pub
15:26à Noirefontaine
15:27près de Bourg-en-Bresse
15:28tout aurait dégénéré
15:30Marot et Félix
15:32auraient directement
15:33tabassé Jean-François Viré
15:34jusqu'à ce qu'il soit inconscient
15:36Spiteri aurait de son côté
15:38giflé Patricia
15:38qui hurlait
15:39il l'aurait étranglée
15:40pour la faire taire
15:41tout le monde
15:42a pris la direction
15:43de la gravière
15:44sur place
15:45Jean-François Viré
15:46aurait à nouveau
15:47été tabassé
15:48c'est là
15:48que Thierry Marot
15:50devenu fou
15:51et Michel Félix
15:52se serait penché sur lui
15:54pour lui trancher le sexe
15:55il a hurlé
15:56comme une bête
15:57confirme Bruno
15:58Pribanic
15:59qui était resté
16:00à l'écart
16:01et voilà donc
16:02vous avez l'explication
16:04sur ce crime
16:04archaïque
16:05comme disent les experts
16:06un crime barbare
16:07effectivement
16:08les enquêteurs
16:10vont raconter
16:10qu'ils n'avaient jamais vu ça
16:11ils étaient extrêmement
16:12choqués
16:12par cette vision
16:14des cadavres
16:15mais il faut savoir
16:16qui a fait quoi
16:16dans cette expédition punitive
16:18parce que pour l'heure
16:19rien n'est clair
16:21Maître Agnès Bloise
16:23on vous retrouve
16:23dans cette heure du crime
16:24vous êtes avocat
16:25au barreau de l'un
16:26l'avocat de Jean-Pierre
16:27qui est l'un des fils
16:29du couple Viré
16:30le fils de Patricia Viré
16:31qui attendait sa maman
16:33qui n'est jamais rentrée
16:34ce soir-là
16:34Maître Agnès Bloise
16:36la piste
16:37qui tient
16:38on ne sait pas encore trop
16:39qui a fait quoi
16:40dans ce quatuor
16:41mais la piste
16:42qui tient
16:43c'est la vengeance
16:44sentimentale
16:45c'est-à-dire par exemple
16:45Spiteri
16:46c'est l'ancien
16:47c'est l'ex-compagnon
16:48de Patricia
16:49il n'aurait pas supporté
16:50la rupture
16:51tout simplement
16:51oui c'est la piste
16:53qui à ce moment-là
16:54tient complètement
16:55puisqu'ils ont passé
16:56un certain nombre
16:57d'années ensemble
16:58environ 4 années
16:59et de façon notoire
17:00Pascal Spiteri
17:01n'a pas supporté
17:02que Patricia Viré
17:03le quitte
17:04et le quitte de surcroît
17:05pour un autre homme
17:06avec lequel
17:06elle s'est très très
17:07rapidement mariée
17:08donc il ressort du dossier
17:10de façon évidente
17:11qu'il ne l'a pas supporté
17:12qu'il s'est senti évincé
17:13que c'est un jaloux
17:14que c'est quelqu'un
17:15qui a du mal
17:15à vivre cela
17:16et qu'effectivement
17:18il constitue
17:19à ce moment-là
17:20je dirais
17:21le coupable idéal
17:22celui qui a un vrai mobile
17:23ce qui pourrait expliquer
17:24d'ailleurs aussi
17:25les gestes qui ont été commis
17:26la vengeance particulière
17:28sur un plan sentimental
17:29d'un homme
17:30qui veut se venger
17:31de façon très violente
17:31Maître Christophe Fortin
17:33vous êtes également avec nous
17:34avocat au barreau de l'un
17:35et avocat de Pascal Spiteri
17:37j'ai envie de dire
17:38votre client tout de suite
17:39il apporte la foudre
17:40parce qu'effectivement
17:42lui il est en mobile
17:43il peut avoir attaqué
17:44ce couple
17:45parce qu'il était jaloux
17:46et puis également
17:48il se met en valeur
17:48parce qu'il donne
17:49plein de noms
17:50il dit c'est pas moi
17:51voilà comment ça s'est passé
17:52oui alors sur la mobile
17:54je ne partage pas tout à fait
17:55l'avis de ma consoeur
17:57effectivement
17:58M. Spiteri
18:00a eu une relation
18:00de 4 ans
18:01avec Mme Viré
18:02pour autant
18:04guère imaginer
18:05que le couple Viré
18:07aurait accepté
18:08un rendez-vous
18:09notamment dans la campagne
18:10avec M. Spiteri
18:12au regard
18:12de ce qu'il pouvait
18:13lui être reproché
18:14en tout cas
18:14de l'attitude violente
18:15qui aurait été
18:16potentiellement
18:17la sienne
18:18après effectivement
18:20lorsqu'il a été interpellé
18:21il a déclaré
18:24un certain nombre
18:24de choses
18:24en cohérence
18:26d'ailleurs avec
18:27nous le verrons tout à l'heure
18:27j'imagine
18:28avec M. Pribanik
18:29oui alors ça
18:29on est d'accord
18:30mais ce que vous nous dites
18:31c'est que finalement
18:31c'est peut-être pas lui
18:32qui a attiré ce couple
18:34sur ce parking
18:35c'est ça ?
18:36on imagine mal
18:37qu'il puisse le faire
18:38on imagine surtout très mal
18:39que le couple Viré
18:40ait accepté
18:40de le rencontrer
18:41seul sur un parking
18:43on imagine plus
18:44de mon point de vue
18:45que
18:46puisqu'il y a également
18:47M. Marot et M. Félix
18:49qui sont concernés
18:50on sait que M. Marot
18:51avait eu un différent
18:52d'ordre matériel
18:53et financier
18:54avec M. Viré
18:55quelques temps auparavant
18:56il n'est pas plus logique
18:58que le couple Viré
19:00ait souhaité peut-être
19:01régler cette question
19:02directement avec M. Marot
19:04Un mot sur votre client
19:08Spiteri
19:08qui est-il
19:09on le dit
19:10violent
19:10dangereux
19:11jaloux
19:12On ne peut pas de corriger
19:13je le crois également
19:14effectivement
19:15il est décrit
19:16par un certain nombre
19:17de témoins
19:17y compris des collègues
19:18de travail
19:19quelqu'un qui a
19:20beaucoup de personnalité
19:21avec un regard froid
19:23un regard
19:23un fond de dire aussi
19:25d'ailleurs
19:25maintenant
19:27de là
19:27à en faire
19:28un meurtrier
19:29je crois qu'il y a
19:30il y avait
19:31il y a encore
19:31à mon sens aujourd'hui
19:32un abîme
19:33Bon écoutez
19:34évidemment
19:35ce sont vos déclarations
19:37maître
19:38bien sûr
19:38on les entend bien
19:39mais effectivement
19:41cette histoire
19:41elle est compliquée
19:42et c'est vrai
19:42que cet homme
19:43Spiteri
19:44il est un petit peu
19:45au centre du jeu
19:46tout de suite
19:46dans cette enquête
19:47Maître Paul Richard Zellmati
19:49vous êtes également avec nous
19:50dans l'heure du crime
19:50avocat au barreau de Lyon
19:51avocat de Bruno Pribanic
19:54alors Bruno Pribanic
19:55dans cette affaire
19:56un petit mot sur lui
19:56parce que
19:57c'est le personnage
19:58peut-être le plus effacé
19:59il dit qu'il n'a pas pris part
20:00du tout
20:01à cette altercation
20:02et surtout à ce massacre
20:03mais
20:05voilà
20:05mais il confirme
20:06il confirme
20:07tout ce que dit
20:08Spiteri
20:09alors il confirme
20:11parce qu'il a appris
20:12une leçon par coeur
20:14et qu'il est sous la totale dépendance
20:16de Spiteri
20:18et c'est surtout l'intérêt
20:19de l'audience
20:21qui initialement
20:22devait durer une semaine
20:23et qui a fini par en durer
20:25trois semaines
20:25et au fil
20:26des journées d'audience
20:28on a pu découvrir
20:29la véritable personnalité
20:31de Pribanic
20:32et la relation
20:33qu'exerçait Spiteri
20:35sur lui
20:35c'est ça le fond du problème
20:37il a appris une leçon
20:38par coeur
20:38il a su réciter
20:40du fait de la crainte
20:41qu'il éprouvait
20:42de Spiteri
20:43dépendant ce qu'il avait
20:44vis-à-vis de Spiteri
20:45il était sous emprise
20:46c'est ce que vous nous dites
20:47maître Zelmaty
20:48totalement
20:49je crois que sa vie
20:50si vous voulez
20:51son itinéraire
20:52abandonné par ses parents
20:53ayant vécu
20:54de foyer en foyer
20:55et n'ayant pour
20:57hormis sa famille
20:58qu'il a su reconstituer
20:59ayant pour seul ami
21:01que Spiteri
21:02il lui devait
21:03donc tout
21:04en tout cas
21:05il était redevable
21:07de cette amitié là
21:08et cette amitié
21:09a été donc
21:10aussi loin
21:11qu'il a pu
21:12reconnaître
21:13des faits
21:14qu'il n'avait pas commis
21:15maître Agnès Bloise
21:16une question
21:17qui est importante
21:18est-ce que
21:19ce couple
21:20Patricia et Jean-François Viret
21:21est-ce qu'ils vivaient
21:22dans la peur
21:23à ce moment-là
21:24lorsqu'ils sont attaqués
21:25est-ce qu'ils se sentaient menacés
21:27il y avait eu cette altercation
21:28au sujet de la voiture
21:29il y avait eu un dépôt de plainte
21:30ça provoquait
21:32beaucoup de frictions
21:33est-ce que eux-mêmes
21:34étaient dans la crainte
21:35je ne crois pas
21:36qu'on puisse parler de crainte
21:38et de se sentir menacé
21:39au sens de ce qui s'est passé
21:40dans la réalité
21:41je ne pense pas
21:41qu'il ait un seul instant
21:42redouté
21:43ou même envisagé
21:44c'est clair
21:45et c'est vrai
21:46qu'ils n'auraient jamais accepté
21:47de rencontrer
21:48Pascal Spiteri
21:49qu'ils avaient des relations
21:51qui avaient pu être
21:52un peu conflictuelles
21:53et il y avait eu
21:54une agression réciproque
21:55avec Thierry Marot
21:56c'est exact
21:57mais je ne pense pas
21:58qu'ils imaginaient ça
21:59c'est un couple
22:00qui vivait heureux
22:01qui était
22:01une famille reconstituée
22:04et des gens amoureux
22:05et non
22:06ils n'étaient pas du tout
22:07dans ce registre-là
22:07le crime
22:08il est abominable
22:09c'est indescriptible
22:11je parle sous le contrôle
22:13de mes confrères
22:13pénalistes comme moi
22:14je ne connais pas
22:16d'autres dossiers
22:16de quelqu'un
22:17qui meurt
22:17dans de telles souffrances
22:19et d'une telle façon
22:20on a l'impression
22:21de quelque chose
22:22d'une barbarie
22:23d'un autre temps
22:24ou d'un autre lieu
22:25c'est inenvisageable
22:27et c'est vraiment
22:28absolument terrible
22:29je veux dire
22:30que chaque fois
22:30que l'on évoque
22:31cette mort
22:32et d'avoir l'idée
22:34de ce geste
22:35ça laisse tout le monde
22:36absolument sans voix
22:37et on comprend
22:38la réaction des enquêteurs
22:39qui eux-mêmes
22:40ont été très très choqués
22:41de cela
22:41Maître Fortin
22:43vous défendez
22:43Pascal Spiteri
22:44c'est celui
22:45qui est le plus accusé
22:46le plus en vue
22:47je suis désolé
22:47de vous dire ça
22:48mais c'est la vérité
22:49il y a bien quelqu'un
22:50parmi ces quatre hommes
22:51qui a commis ce geste
22:52l'émasculation
22:54de la victime
22:54fatalement
22:56il y a quelqu'un
22:57parmi les quatre
22:58qui l'a fait
22:58assurément
23:00il n'y a pas de doute
23:02là-dessus
23:02après savoir lequel
23:04vous savez
23:04le dossier a été orienté
23:05vers
23:06particulier
23:07messieurs Marot
23:08et Félix
23:09qui appartiennent
23:09comme on dit
23:10la communauté
23:11des gens du voyage
23:12et il a été indiqué
23:13vous l'avez rappelé
23:14tout à l'heure
23:14que l'émasculation
23:15aurait été faite
23:16à l'aide d'une serpette
23:17voilà
23:17l'imagerie populaire
23:18associe souvent
23:19la serpette
23:20aux gens du voyage
23:21à tort ou raison
23:21je ne sais pas
23:22je crois que ça
23:23ça aussi
23:24ça a participé
23:26à l'orientation
23:26particulière
23:27de ce dossier
23:28en tout cas
23:28au niveau de l'instruction
23:29le scénario
23:31demande encore
23:32des éclaircissements
23:33enquête
23:33qui réserve
23:34des surprises
23:35l'affaire virée
23:36les suppliciés
23:37de l'étang sanglant
23:38sous l'effet de l'alcool
23:39il peut être capable
23:41de faits de type archaïque
23:42l'enquête
23:43de l'heure du crime
23:44qui dit la vérité
23:46qui ment
23:46dans cette affaire
23:47qui a commis
23:48le geste barbare
23:49et ne peut pas l'avouer
23:50tellement il est effrayant
23:51à suivre
23:52dans un court instant
23:53sur RTL
23:5314h15
23:56c'est l'heure du crime
23:57sur RTL
23:58L'heure du crime
24:01présentée par
24:02Jean-Alphonse Richard
24:03sur RTL
24:04Lorsqu'on se présente
24:05à monsieur Spiteri
24:06lorsqu'on lui demande
24:07s'il sait
24:09pourquoi on vient
24:10le chercher
24:10et pourquoi on vient
24:11le placer
24:12en garde à vue
24:12il nous répond
24:13tout simplement
24:14oui
24:15c'est pour l'histoire
24:15de Patricia
24:17et de Jean-François
24:18mais c'est pas moi
24:19c'est Marou
24:20Retour
24:22aujourd'hui
24:23dans l'heure du crime
24:24sur la disparition
24:24et la mort de Patricia
24:25et Jean-François
24:26virés
24:27tués de façon barbare
24:28à l'été 96
24:29près de Bourg-en-Bresse
24:30le mari émasculé
24:32l'épouse étranglée
24:334 hommes mis
24:34un examen
24:352 mois et demi plus tard
24:362 démentent
24:37fermement
24:37les accusations
24:38Mardi 9
24:40septembre 97
24:417 ans après les mises
24:43en examen
24:433 des 4 suspects
24:44de l'affaire Viré
24:45participent à la reconstitution
24:47du double crime
24:48sur le parking
24:49d'un restaurant
24:50à la périphérie
24:51de Bourg-en-Bresse
24:52où Patricia Viré
24:53aurait été étranglée
24:54puis près de l'étang
24:55des gravières
24:56d'embronnée
24:57où Jean-François Viré
24:58aurait été achevée
24:59dans d'horribles souffrances
25:01Pascal Spiteri
25:02considéré comme le meneur
25:04nie désormais les faits
25:06il avait pourtant
25:06rencontré les crimes
25:08en détail
25:08donnant des précisions
25:09que personne ne pouvait inventer
25:11comme l'étranglement
25:13en main nue
25:14de Patricia
25:14Bruno Pribanic
25:16maintient ses déclarations
25:17il était présent
25:18il a tout vu
25:19de la double exécution
25:20mais il certifie
25:21qu'il n'a pas pris part
25:22aux violences
25:23enfin
25:24Michel Félix
25:25et Thierry Marot
25:26restent accrochés
25:27à leur dénégation
25:28ils ont toujours nié
25:29y compris
25:30lors des confrontations
25:31le premier
25:32était ce soir-là
25:33en pleine préparation
25:35de l'ouverture
25:36de la chasse
25:36à la grenouille
25:37le deuxième
25:38était chez lui
25:39devant sa télé
25:40deux alibis
25:41trop fragiles
25:42selon les enquêteurs
25:43ceux qui connaissent
25:44les deux hommes
25:45les disent incapables
25:46de telles horreurs
25:48un comité de soutien
25:49est même créé
25:50en leur faveur
25:51pour dire à la justice
25:52qu'elle fait fausse route
25:53les psychiatres
25:55restent dans le flou
25:56Pascal Spiteri
25:58est présenté comme impulsif
25:59dangereux
26:00silencieux
26:00calculateur
26:01il aurait beaucoup d'influence
26:03sur ses collègues de travail
26:04il pourrait faire presque
26:06n'importe quoi pour lui
26:07Bruno Pribanic
26:09est ainsi décrit
26:10comme un homme
26:10qui vit dans la crainte
26:11l'admiration de Spiteri
26:13Thierry Marot
26:14accusé par Pascal Spiteri
26:16d'avoir émasculé
26:17Jean-François Viret
26:18est dépeint
26:19par les experts
26:20comme un individu
26:21qui sous l'effet
26:22de l'alcool
26:23pourrait peut-être
26:24être capable
26:25de faits
26:25très lourds
26:26et graves
26:27de type primaire
26:28voire très archaïque
26:30les spécialistes
26:31n'ont strictement
26:32aucune information
26:33à rapporter
26:34sur le cas du quatrième homme
26:35Michel Félix
26:37parfaitement normal
26:38son avocat indique
26:39il n'y a rien
26:40pour l'accuser
26:41mon client
26:42ne connait même pas
26:43ces gens
26:435 juin 98
26:45le quatuor
26:46est renvoyé
26:48aux assises
26:49et voilà donc
26:51plus de 2 ans
26:53d'enquête
26:53maître Christophe Fortin
26:552 ans
26:56d'enquête
26:56se sont passées
26:57les 4 hommes
26:58sont renvoyés
26:59aux assises
26:59on n'a pas fait
27:00de détails
27:01pour eux
27:01tout le monde
27:02sera jugé
27:03vous êtes l'avocat
27:04de Pascal Spiteri
27:05dans cette affaire
27:06et avec nous
27:06dans l'heure du crime
27:072 ans d'enquête
27:08mais le scénario
27:09il est inconnu
27:10on n'arrive pas à savoir
27:11parce que tout le monde
27:12revient sur ses propos
27:13je vais presque dire
27:15qu'on reste sur
27:16notre fin
27:16effectivement
27:18les allers-retours
27:20et les revirements
27:21au moins
27:21de deux
27:22des protagonistes
27:23à savoir mon client
27:24M. Spiteri
27:25et M. Ibanic
27:26ont un peu
27:27brouillé les pistes
27:28en quelque sorte
27:29on doit à la vérité
27:31de dire également
27:32que M. Marot et Félix
27:33ont pour leur part
27:34toujours été
27:34constants
27:35dans leur dénégation
27:36pour autant
27:37le juge d'instruction
27:38et la chambre d'accusation
27:39a considéré
27:40qu'il était de bonne justice
27:41de renvoyer tout le monde
27:42devant la cour d'assises
27:43de manière à ce que
27:44l'acte de justice suprême
27:46puisse intervenir
27:47dans ce cadre
27:48un petit mot
27:49M. Fortin
27:50pourquoi est-ce qu'il se rétracte
27:52votre client ?
27:53parce qu'il a raconté
27:54beaucoup de choses
27:55il a donné beaucoup de détails
27:57sur le parking
27:58l'étranglement
27:59l'émasculation
28:00tout ça
28:00ça vient de lui
28:01qui était là
28:02qui faisait quoi
28:03il est très détaillé
28:04et puis d'un seul coup
28:05hop il dit
28:06non non moi j'ai rien vu
28:06j'ai tout oublié
28:07j'ai tout inventé
28:09oui alors
28:10moi je n'ai pas assisté
28:12au niveau de la garde à vue
28:13je suis intervenu
28:14après
28:14juste après
28:15au niveau de l'instruction
28:16et ensuite évidemment
28:17devant la cour d'assises
28:18je ne sais pas
28:19dans quelles conditions
28:20la garde à vue
28:21est intervenue
28:22ce que les gendarmes
28:23ont dit
28:24ont porté à la connaissance
28:25de M. Spiteri
28:26de la même manière
28:27pour la reconstitution
28:29il est évident
28:30qu'à ce moment-là
28:30il avait une parfaite connaissance
28:32du dossier
28:32d'intégralité du dossier
28:33Pascal Spiteri
28:35m'a indiqué
28:37in fine
28:37qu'il était innocent
28:39le rôle de l'avocat
28:41ce n'est pas évidemment
28:41d'aller à l'encontre
28:42de la volonté
28:43et de la position
28:44de son client
28:44j'ai soutenu
28:45cette position
28:46devant la cour d'assises
28:47objectivement
28:48il est vrai
28:49qu'il a dans le dossier
28:50des éléments
28:51qui interrogent
28:52on est d'accord
28:53évidemment
28:53il y a des éléments
28:55qui interrogent
28:56maître Paul Richard Zelmati
28:58vous êtes
28:59vous dans cette affaire
29:00l'avocat de Bruno
29:01Pribanic
29:02je vous pose la même question
29:03qu'à maître Fortin
29:04c'est vrai qu'on est au bout
29:05de deux ans d'enquête
29:06et on ne sait pas grand chose
29:07le problème
29:09si vous voulez
29:10c'est que
29:11de mémoire
29:13je crois que mon client
29:14est revenu
29:15en les contestant
29:16et en revenant
29:17avec des incertitudes
29:18à chaque fois
29:20des détails
29:21qu'il apprenait
29:22ici ou là
29:22la connaissance du dossier
29:23à peu près
29:2416 ou 17 fois
29:26sur ses déclarations
29:27ce qui fait que
29:28après deux ans d'enquête
29:30on ne savait pas
29:30qui avait fait quoi
29:31c'était toute l'inquiétude
29:33de ce dossier
29:34simplement
29:35à la fin
29:36les expertises
29:37nous ont éclairé
29:38sur les personnalités
29:41des uns et des autres
29:42et les rapports
29:43des uns
29:44et des autres
29:45et notamment
29:45les rapports
29:46de l'un par rapport
29:48à l'autre
29:48Pribanic était
29:49sous la totale influence
29:51et l'admiration
29:51de Spiteri
29:53ce qui
29:54très tôt
29:55m'a fait douter
29:56de la leçon
29:58qu'il avait bien apprise
29:59et c'est
30:00l'audience
30:00qui a permis
30:01justement
30:02de craqueler
30:03cette leçon
30:04Maître Agnès Bloise
30:06un mot avec vous
30:07et c'est important
30:08parce que vous êtes
30:09du côté de la partie civile
30:10vous étiez l'avocate
30:11de Jean-Pierre Gamondès
30:13c'est le fils
30:14de Patricia Viré
30:15il avait 12 ans
30:15à l'époque des faits
30:16je le rappelle
30:17vous êtes avocate
30:18au barreau de Lens
30:19et effectivement
30:21vous n'avez pas peur
30:22du côté de la partie civile
30:23que le dossier
30:24il arrive un petit peu
30:25émietté
30:26à ce procès
30:27qui s'annonce
30:27parce que là
30:28tout le monde
30:29retire ses billes
30:30ça part dans tous les sens
30:31alors le fait
30:33qu'il puisse y avoir
30:33des revirements
30:34des positions différentes
30:35classiques
30:35on est d'accord
30:36classiques dans les dossiers
30:37c'est vrai que dans ce dossier
30:39ce qui pose problème
30:40c'est qu'on en a deux
30:41qui ont donné des détails
30:42précis
30:43et où à mon sens
30:44du côté de la partie civile
30:45on n'a pas beaucoup de doutes
30:47il y en a deux autres
30:47pour qui c'est beaucoup
30:48plus compliqué
30:49parce qu'effectivement
30:50on a du mal
30:50à comprendre
30:51ce qu'ils faisaient là
30:52pourquoi ils auraient
30:53participé à cela
30:54et notamment le quatrième
30:55dont on parle peu
30:56et qui là manifestement
30:57je veux dire
30:58ça interpelle tout le monde
30:59et puis surtout
31:00ce qui est terrible
31:00dans ce dossier
31:01c'est qu'on le voit
31:01d'ailleurs dans le réquisitoire
31:02où il y aura
31:03une autre personne
31:04qui avait été mise en examen
31:06et pour laquelle
31:06un non-lieu sera requis
31:07et confirmé
31:08c'est qu'on ne sait pas
31:09qui a fait quoi
31:10on est dans le flou
31:10les experts ne nous apportent
31:11pas vraiment de réponse
31:12les personnalités
31:13c'est une chose
31:14mais ça ne fait pas
31:15ni des coupables
31:15ni des innocents
31:16et on est
31:17c'est vrai
31:18avec une grande incertitude
31:19et tout le monde
31:20va la connaître
31:20et j'en veux pour preuve
31:21ce qui vous était dit
31:22tout à l'heure
31:22c'est que ce procès
31:23qui aurait dû durer
31:24initialement
31:24une grosse semaine
31:25va durer près de 3 semaines
31:27le président de la cour d'assises
31:28va passer
31:29et va vouloir
31:30qu'on passe un temps fou
31:31pour aller au fond des choses
31:32parce que rien n'est clair
31:33et tout est flou
31:34c'est une certitude
31:354 hommes
31:37qui effectivement
31:38vont se retrouver aux assises
31:39l'affaire virer
31:41et les supplicier
31:41de l'étang sanglant
31:42pourquoi
31:43j'irais tuer des gens
31:44qui ne m'ont rien fait
31:45je veux la vérité
31:46et je ne bougerai pas d'ici
31:47l'enquête de l'ordre du crime
31:48on se retrouve dans un instant
31:49sur RTL
31:50Jean-Alphonse Richard
31:52sur RTL
31:53l'heure du crime
31:54jusqu'à 15h
31:55l'heure du crime
31:57présentée par
31:58Jean-Alphonse Richard
31:59sur RTL
32:00au programme
32:01aujourd'hui de l'heure du crime
32:02la disparition
32:03et la mort d'un couple
32:04Jean-François et Patricia Viret
32:06été 96
32:07non loin de Bourg-en-Bresse
32:08un crime barbare
32:10le mari avait été émasculé
32:123 ans après les faits
32:144 suspects sont jugés
32:15lundi 21 juin 99
32:18Pascal Spiteri
32:1929 ans
32:20Bruno Pribanic
32:2133 ans
32:21Thierry Marot
32:2233 ans
32:23et Michel Félix
32:2430 ans
32:25sont devant la cour d'assises de Lain
32:26à Bourg-en-Bresse
32:28dès l'ouverture des débats
32:293 des 4 hommes
32:31contestent les accusations
32:32« Totalement étrangers à l'affaire »
32:34déclare Spiteri
32:35ancien compagnon de Patricia Viret
32:38« Innocent »
32:39clament en cœur Marot et Félix
32:42seul Pribanic
32:43continue à dire
32:44qu'il a été témoin
32:45du tabassage du couple
32:46de l'étranglement de l'épouse
32:48et de l'émasculation du mari
32:50« Je reconnais fortement » dit-il
32:53Pascal Spiteri
32:54assure qu'il n'était plus du tout amoureux de Patricia
32:57et donc il n'était pas jaloux
32:58il affirme qu'il n'éprouvait aucune haine pour Jean-François Viret
33:02un enquêteur décrit pourtant les victimes
33:05comme apeurées depuis quelque temps
33:07« Les virés venaient de déménager de Bourg-en-Bresse pour Pont-dun
33:11car ils redoutaient des événements graves
33:13ils se sentaient menacés »
33:14assure un enquêteur
33:15Thierry Marot et Michel Félix sont les plus virulents
33:19ils répètent qu'ils sont innocents
33:20« Pourquoi j'irais tuer des gens qui ne m'ont rien fait ?
33:24Je veux la vérité
33:25je ne bougerai pas d'ici »
33:26s'exclame Marot
33:27Lundi 28 juin
33:30l'épouse de Pascal Pribanic
33:31accuse Piteri d'avoir influencé son mari
33:34il a peur de lui
33:35il a toujours eu cette emprise
33:37l'épouse indique qu'elle ne laissera jamais tomber son époux
33:41poussé à dire n'importe quoi par son mauvais génie
33:44Pascal Pribanic indique soudain
33:47« Je n'y étais pas »
33:49tout le monde nie
33:50le procès part alors en lambeau
33:53au point que l'avocat général Georges Fenex
33:55exprime son scepticisme sur la conduite de l'instruction de l'enquête
33:59l'avocat de Pribanic
34:01maître Zelmati questionne son client
34:03« Qui vous a demandé d'apprendre cette histoire par cœur ? »
34:06réponse de Pribanic
34:07c'est Pascal Spiteri
34:09l'avocat général présente Spiteri comme le personnage central du crime
34:14il demande l'acquittement pour Marot et Félix
34:1715 à 18 ans pour Pribanic
34:2030 pour Spiteri
34:22et ce sont, je l'indique tout de suite, des réquisitions
34:26c'est-à-dire qu'on va voir si effectivement
34:28la cour va suivre ses recommandations de l'avocat général
34:32on va le voir, le verdict
34:33quel est le verdict dans la suite de l'heure du crime
34:37maître Paul Richard Zelmati
34:38vous êtes avec nous dans l'heure du crime
34:40et c'est important que vous soyez là à ce moment-là
34:42parce que vous êtes avocat au barreau de Lyon
34:45certes, mais vous êtes aussi l'avocat de Bruno Pribanic
34:47alors Bruno Pribanic, jusque-là
34:49il était dedans, etc.
34:50il avait tout vu
34:51il confirmait les faits
34:53là, d'un seul coup, tout s'arrête
34:55il dit « je n'y étais pas »
34:57et là, le procès bascule, maître Zelmati ?
35:01Alors, il bascule effectivement à l'audience
35:03il bascule d'abord sur l'influence de sa femme
35:06et sur l'apport de son témoignage à la barre
35:09qui a convaincu tout le monde
35:11de par sa sincérité
35:12il va basculer préalablement
35:14par les déclarations des experts
35:17qui ont examiné Pribanic
35:19et qui ont découvert le rôle
35:21et la fascination qu'il avait pour Spiteri
35:23voilà où ça bascule
35:24et le troisième élément
35:25c'est de savoir si, oui ou non
35:28ces faits pouvaient être commis
35:30seuls ou à deux
35:31étant précisé
35:32que dès le départ
35:34l'avocat général Georges Fenech
35:36a considéré que
35:37Marot et Félix
35:38n'avaient rien à voir
35:39dès le premier jour des débats
35:41on avait
35:42et c'est la raison pour laquelle
35:43ils mettaient en cause l'instruction
35:44on pouvait considérer que
35:46le crime
35:47qui avait été dirigé sur eux
35:50le crime à la serpette
35:51et bien
35:52les incriminait
35:53alors qu'ils avaient des alibis
35:54des alibis
35:55on n'a pas voulu tenir compte
35:56de ces alibis
35:57mais on savait déjà
35:58que parmi les quatre
35:59deux d'entre eux
36:00il n'avait rien à voir
36:01reste le problème
36:02de Pribanic
36:03avec sa personnalité
36:05influençable
36:06et bien
36:06c'est l'audience
36:07qui l'a aidé
36:08et c'est l'audience
36:09qui a convaincu
36:10les jurys de son innocence
36:11et le fait surtout
36:13que Spiteri
36:14avec le mobile
36:15qui était le sien
36:16parce que le mobile
36:16c'est bien le dépit amoureux
36:18avec la révélation
36:19qu'il avait faite
36:20auprès de sa femme
36:21sur la strangulation
36:22avec la révélation
36:23qu'il a faite
36:24auprès de Pribanic
36:25sur la strangulation
36:26et bien
36:27il était
36:27certainement
36:28le seul animé
36:29du véritable mobile
36:30voilà l'essentiel
36:32Maître Christophe Fortin
36:33vous êtes vous
36:34l'avocat de Pascal Spiteri
36:36alors Pascal Spiteri
36:37l'avocat général
36:38le désigne
36:39un petit peu
36:39comme le personnage central
36:41est-ce qu'il aurait pu
36:43faire ça tout seul
36:44votre client ?
36:46ça paraît totalement
36:47irréaliste
36:48comment Pascal Spiteri
36:50seul
36:50aurait pu maîtriser
36:52et organiser
36:52toute cette mise en scène
36:53maîtriser deux personnes
36:55une femme
36:55certes peut-être
36:56un petit peu faible
36:57mais surtout
36:58un monsieur
36:59Viré
36:59qui était ancien militaire
37:01qui donc
37:01devait savoir se battre
37:02se défendre
37:03c'était totalement
37:04irréaliste de penser
37:05qu'une personne seule
37:06pouvait commettre
37:07l'ensemble de ces faits
37:08il est coincé par ses mensonges
37:10votre client à ce procès ?
37:13il craint surtout
37:13je pense
37:14de devoir assumer seul
37:16les conséquences
37:18de gestes
37:19qu'il n'a pas pu
37:20commettre seul
37:21précisément
37:21peut-être
37:22qu'il en ferait
37:23dans une
37:24formule de contradiction
37:27mais quand j'entends
37:28mon confrère
37:28que je respecte
37:29tout à fait
37:29sa position
37:30ce qui concerne
37:32M.
37:32Pribani
37:32qui n'a jamais
37:33varié
37:34de position
37:35pendant toute l'instruction
37:36y compris pendant
37:37une partie
37:37du procès
37:38d'Assise
37:38dire qu'il était
37:40sous l'influence
37:41de Spiteri
37:43ce n'est pas exact
37:43j'ai sous les yeux
37:44j'irai très vite
37:45un rapport
37:46des docteurs
37:47Lamotte et Villard
37:48qui ont examiné
37:49M. Pribani
37:50qui est des experts
37:51P4
37:5115 décembre 1997
37:53ils disent
37:53il paraît difficilement
37:55soutenable
37:55que Bruno Pribani
37:56invente une histoire
37:58suffisamment élaborée
37:59pour lui permettre
38:00de mettre en cause
38:00de parfaits innocents
38:02je crois que tout est dit
38:03dans cette phrase
38:03alors maître Agnès Bloise
38:05vous vous êtes du côté
38:06de la partie civile
38:07avocate de Jean-Pierre
38:08c'est le fils de Patricia
38:09Viré
38:10qu'est-ce que vous pensez
38:12de ce déballage
38:14à l'audience
38:14et ce procès
38:15qui finalement
38:16explose
38:17parce que là
38:17encore une fois
38:18de votre côté
38:20c'est pas très bon
38:21quand un procès
38:22comme ça
38:22part de tous les côtés
38:23oui c'est vrai
38:24que c'est pas bon
38:25c'est vrai que
38:25cette incertitude
38:26ce climat d'incertitude
38:27dans lequel on va baigner
38:28à l'audience
38:29y compris
38:29va nous plonger
38:31dans le désarroi
38:32c'est très compliqué
38:33pour les victimes
38:34de vivre ça
38:34je rappelle que
38:36dans ce dossier
38:36le président de la Cour d'Assise
38:37va faire venir
38:38et faire comparaître
38:39bon gré mal gré
38:40la juge d'instruction
38:41ce qui est quand même
38:42pas fréquent
38:42pour lui demander
38:43des comptes
38:43des explications
38:44il y a quand même
38:44deux hommes
38:45qui sont détenus
38:46et qui vont rester détenus
38:47près de trois ans
38:48donc véritablement
38:49il y a quand même
38:49un certain nombre
38:50de questions
38:50qui se posent
38:51moi je dirais
38:52que du point de vue
38:52des partis civils
38:53nous on n'a jamais eu
38:54le moindre doute
38:55sur la participation
38:55de Pascal Spiteri
38:56on a bien compris
38:57dans quel état d'esprit
38:58il était lorsqu'il
38:59il revient sur ses aveux
39:01mais ses aveux sont clairs
39:02enfin je veux dire
39:03il n'y a pas eu
39:03pour nous le moindre doute
39:05et il n'y a pas le moindre doute
39:06sur le fait aussi
39:06qu'il n'a pas pu commettre
39:07seul ses gestes
39:08ce n'est pas possible
39:09alors après
39:10leur rôle de pribanique
39:12restera pour nous
39:13un grand questionnement
39:15et bon voilà
39:16la cour d'assises
39:17sans doute au bénéfice
39:18du doute
39:18s'est posé beaucoup
39:19de questions
39:20tant mieux
39:21c'est le jeu
39:21ça reste quand même
39:23pour nous
39:23quelque chose
39:24d'incroyable
39:25parce que ce n'est pas possible
39:26que Spiteri ait fait
39:27tout ça tout seul
39:27le verdict va tomber
39:30tous coupables
39:31ou non
39:31l'affaire Viray
39:33elle est suppliciée
39:34de l'étang sanglant
39:35il faut qu'on sache
39:35qui a tué maman
39:36pourquoi
39:37et qui y était
39:38l'enquête de l'heure du crime
39:40je vous retrouve tout de suite
39:41sur RTL
39:41Jean-Alphonse Richard
39:44sur RTL
39:45L'heure du crime
39:46Présenté par Jean-Alphonse Richard
39:49sur RTL
39:50Dans l'heure du crime
39:52aujourd'hui
39:52l'affaire Patricia
39:53et Jean-François Viray
39:54dans l'un
39:55en 96
39:56un double crime atroce
39:57sur fond de jalousie amoureuse
39:59elle a été étranglée
40:00lui a été masculée
40:02en 1999
40:034 hommes sont jugés aux assises
40:05voici l'heure du dénouement
40:08samedi 3 juillet 99
40:10après 6 heures de délibéré
40:12la cour d'assises de Lens
40:13rend son verdict
40:15Thierry Marot
40:16et Michel Félix
40:17ils clamaient leur innocence
40:19depuis le début
40:19ils sont acquittés
40:21acquittés
40:22également
40:23Bruno Pribanic
40:24il s'est longtemps dit coupable
40:26mais il était sous l'influence
40:27de Pascal Spiteri
40:28ce dernier
40:29Spiteri
40:30est le seul condamné
40:3230 ans de prison
40:33il porte donc seul
40:35sur ses épaules
40:36le massacre sanglant
40:38maître Dalila Béranger
40:40chargé des intérêts
40:42du petit Jérémy
40:433 ans au moment
40:44de la mort de ses parents
40:45n'a jamais oublié
40:46cette affaire
40:46cet enfant avait
40:48arrêté de grandir
40:50le choc psychologique
40:52avait bloqué
40:52sa croissance
40:53il me disait
40:54il faut qu'on sache
40:56qui a tué maman
40:57pourquoi
40:57et qui y était
40:59se souvenait en 2012
41:01l'avocate
41:02dans les colonnes
41:02du journal
41:03Le Progrès
41:04c'est même plus
41:06de la barbarie
41:07c'est de la sauvagerie
41:08c'est même quelque chose
41:10qu'on ne peut pas imaginer
41:11qui est impensable
41:13qui ne peut pas exister
41:14sur terre
41:15on ne peut pas y qualifier
41:16j'ai eu mal au coeur
41:17j'ai eu envie de vomir
41:18je ne sais pas
41:19c'est impensable
41:21Marie-Claude
41:22soeur de Jean-François Viré
41:24c'était dans l'émission
41:26enquête criminelle
41:26diffusée sur W9
41:28en 2011
41:29je vais poser
41:31la même question
41:32à nos trois invités
41:32trois avocats
41:33qui ont effectivement
41:35assisté à cette affaire
41:36et qui étaient là
41:37lors du procès
41:38trois acquittés
41:40un seul condamné
41:41maître Agnès Blois
41:42je commence par vous
41:43avocate de Jean-Pierre
41:45c'était l'un des fils
41:46c'est l'un des fils
41:47de Patricia Viré
41:49il avait 12 ans
41:49à l'époque des faits
41:50maître Agnès Blois
41:52un seul condamné
41:53quelle est votre réaction
41:54lorsque intervient
41:56ce verdict ?
41:57je suis sidéré
41:58et je me dis
42:00qu'on est passé
42:00à côté d'un des auteurs
42:02je suis contente
42:03que M. Spiteri
42:04ait été condamné
42:05de façon exemplaire
42:06mais je reste persuadé
42:08moi je continue
42:08de me poser
42:09beaucoup de questions
42:09sur l'implication
42:11forcément d'au moins
42:12un autre homme
42:12et de Privanic
42:13je ne crois pas
42:13moi un seul instant
42:14qu'il ait pu apprendre
42:15par coeur
42:16il n'a pas à mon sens
42:17l'intellect
42:17pour apprendre par coeur
42:18une histoire
42:19les détails qu'il a donné
42:20sont trop précis
42:21manifestement
42:22il y était
42:22donc on a l'impression
42:24d'un déni de justice
42:25d'un loupé de justice
42:27sur le banc
42:28des partis civils
42:28parce qu'il nous manque
42:29au moins un auteur
42:30on est dans ce sentiment là
42:32alors un ratage
42:33c'est ce que vous nous dites
42:34M. Agnès Blois
42:35c'est qu'effectivement
42:36on est passé à côté
42:37de cette enquête
42:37elle a été compliquée
42:38il y a eu beaucoup de reproches
42:40qui ont été faits
42:41c'est un ratage
42:41selon vous
42:42M. Paul Richard Zelmati
42:44vous êtes l'avocat
42:44de Bruno Privanic
42:45alors lui il revient de loin
42:46parce qu'il avait dit
42:47qu'il était sur la scène
42:48il avait longtemps maintenu
42:50ses propos
42:50là il est acquitté
42:52alors pour vous
42:52évidemment c'est un succès
42:54c'est une victoire
42:55mais est-ce que
42:56cette seule condamnation
42:58vous convient
42:59lors de ce procès ?
43:01elle me convient parfaitement
43:02et je remercie
43:04mon excellente consoeur
43:05Agnès Blois
43:06de considérer que Privanic
43:07y était
43:08c'est faire fi
43:09de deux aspects
43:10le premier
43:11et c'est pour répondre
43:12à mon confrère Fortin
43:13rappeler ce que l'expertise
43:15disait le 20 octobre
43:171997
43:17je cite
43:18on parle de Privanic
43:20ses contradictions
43:21sont compatibles
43:22avec le fait
43:23qu'il ait été dépassé
43:24par les événements
43:25entraîné dans quelque chose
43:27qu'il ne soupçonnait pas
43:28au départ
43:29voire soumis à l'emprise
43:30des auteurs principaux
43:32auteurs principaux
43:33au pluriel
43:34ça c'est pour répondre
43:35à Agnès Bois
43:35l'autre aspect
43:36c'est qu'on oublie
43:37la démonstration
43:38sur les faits
43:40à l'audience
43:40à savoir
43:41que Spiteri
43:42pouvait être seul
43:43on oublie aussi
43:44de vous dire
43:45que la voiture
43:47avant d'être jetée
43:48dans la gravière
43:48a été percutée
43:49sur la droite
43:50donc une autre voiture
43:51était là
43:52pour fermer les portes
43:53que toutes les serrures
43:56des portières
43:57étaient fermées
43:58à ce moment là
43:59donc on peut imaginer
44:00si vous voulez
44:01un conflit
44:02entre Spiteri
44:03et Jean-François Viré
44:04qui a donné la suite
44:06que vous savez
44:06et c'était cette hypothèse là
44:08qu'ont bien voulu
44:09suivre les jurés
44:10alors dire aujourd'hui
44:12que inévitablement
44:13il manquait
44:14un homme
44:15donc à cette issue
44:17macabre
44:17sanguinaire
44:18ça je ne peux
44:20l'accepter
44:20je dis qu'avec la sérénité
44:22qui a été la leur
44:23au bout
44:24donc de trois semaines
44:25de débat
44:25en toute conscience
44:27véritablement
44:29les jurés
44:29ont donné
44:30le verdict
44:33d'acquittement
44:33qui devait donc
44:35revenir à prix banique
44:36alors maître Christophe Fortin
44:37je avoue maintenant
44:38de vous exprimer
44:39vous êtes l'avocat
44:40de Pascal Spiteri
44:41évidemment vous n'êtes pas
44:42d'accord avec ce que vient
44:43de dire maître Zellmati
44:44je comprends bien
44:45votre client
44:46c'est le seul
44:47condamné
44:48quelle a été sa réaction
44:50lorsqu'il se retrouve
44:52tout seul
44:52condamné tout seul
44:53à porter la responsabilité
44:55de cette abomination
44:56oui alors il s'y préparait
44:58un petit peu
44:58puisque depuis la veille
44:59on avait
45:00quasiment un pré-verdict
45:02pourquoi j'ai dit ça
45:03parce que
45:03à la reprise
45:04de l'audience
45:05avant l'acquisition
45:06de l'avocat général
45:06le président Fournier
45:08qui a par ailleurs
45:08mené les débats
45:09d'une manière
45:10tout à fait remarquable
45:11a changé l'ordre
45:12des accusés
45:13dans le box
45:14auparavant
45:15ils étaient dans un ordre
45:16particulier
45:17dire
45:17voilà
45:18peu importe
45:18et il a
45:19volontairement
45:20je me souviens bien
45:21d'avoir demandé ça
45:22au service de l'ordre
45:22mis à part
45:24Marot
45:25Pibannic
45:25et Félix
45:27et isolé
45:28Spiteri
45:29de l'autre côté
45:30à partir de là
45:31on s'est dit
45:31effectivement
45:32je pense qu'il y a
45:33quelque chose
45:33qui se prépare
45:33et qui n'est pas très bon
45:34pour monsieur Spiteri
45:35écoutez il l'a pris
45:36comme une injustice
45:37parce que soit
45:38il est innocent
45:39et il n'y a pas de raison
45:40qu'il ne soit pas
45:41acquitté comme les autres
45:42soit il est coupable
45:44pourquoi
45:45ou comment
45:46pourrait-il être
45:47le seul coupable
45:48dans cette affaire
45:49c'est juste impensable
45:51ça vous n'y croyez pas
45:52je n'y crois pas
45:54une seule seconde
45:54vous n'y croyez pas
45:55une seule seconde
45:56maître Agnès Blois
45:57je reviens vers vous
45:58parce que
45:59il faut parler aussi
46:00des parties civiles
46:02des victimes
46:03il y a ces deux enfants
46:05qui ont perdu
46:06leurs parents
46:07notamment
46:08votre client
46:09le fils de Patricia
46:11il avait 12 ans
46:12à l'époque
46:12Jean-Pierre
46:13est-ce qu'il s'est remis
46:14de cette histoire
46:15si on peut déjà
46:17se remettre
46:18d'une telle histoire
46:18parce que là
46:19il y a cette description
46:20terrifiante du crime
46:21et en plus
46:22le papa n'est plus là
46:23et la maman n'est plus là
46:24alors on ne se remet jamais
46:26d'une telle histoire
46:27il ne s'est pas remis
46:28la vie a continué
46:29il a
46:30en plus il faut le savoir
46:30été séparé
46:31de son petit frère
46:32du petit demi-frère
46:33qu'il n'a quasiment
46:35jamais revu
46:36parce que
46:36hélas
46:36les décisions de justice
46:37ont fait que les enfants
46:38ont été placés
46:39séparément
46:40et ça a été pour lui
46:41je veux dire
46:42un calvaire effroyable
46:43donc bien sûr
46:44qu'on ne se remet jamais
46:45mais je l'ai recroisé
46:46quelques années plus tard
46:47il doit avoir aujourd'hui
46:48environ 40 ans
46:49c'est un homme
46:50qui s'est constitué
46:51qui a fait sa vie
46:52qui a constitué
46:53une vie de famille
46:54et qui a fait face
46:55c'était un garçon
46:56déjà jeune
46:57au moment des faits
46:58d'une grande maturité
46:59d'un grand courage
47:00capable de gérer
47:00son petit frère
47:01je rappelle qu'il est resté seul
47:02avec le petit frère
47:03pendant près de trois jours
47:04jusqu'à ce que les gendarmes
47:05interviennent
47:05et donc déjà
47:06d'une grande maturité
47:07il a continué dans la vie
47:09et c'est un homme bien
47:10mais comment peut-on
47:12vivre
47:13et continuer
47:14et un seul instant
47:15oublier
47:16le décès d'une maman
47:17dans cette condition
47:18et le décès d'un beau-père
47:19dans des conditions
47:20si horribles
47:21enfin c'est pas possible
47:21de tourner la page
47:22merci beaucoup
47:24maître Agnès Bloise
47:25maître Paul Richard Zellmati
47:27et maître Christophe Fortin
47:28d'avoir été les invités
47:29de l'heure du crime
47:30merci à l'équipe de l'émission
47:31rédactrice en chef
47:32Justine Vigneault
47:33préparation Marie Bossard
47:34Lisa Canales
47:35réalisation en direct
47:36Jonathan Griveaux

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