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00:00Les jeunes de toutes les époques ont grandi avec des crises. Vous croyez que les jeunes de l'entre-deux-guerres en France, ils n'avaient pas des motifs d'inquiétude, et des motifs d'inquiétude peut-être plus urgents, plus graves, plus immédiats.
00:09Je crois que la singularité des jeunes de notre génération, elle est double. C'est premièrement qu'ils vivent avec parfois un risque de déréalisation.
00:19On a beaucoup parlé pendant le coronavirus, et vous étiez un des rares à avoir un regard critique sur la politique sanitaire qui a été mise en place.
00:26Cette politique sanitaire qui est venue notamment chez les gens qui étaient en train d'entrer dans l'adolescence, les couper du réel.
00:34Et ils ont vécu comme ça deux ans dans des moments très importants de formation individuelle, deux ans où ils étaient comme seul rapport au monde.
00:42C'était un rapport qui était à la fois le foyer, l'enfermement dans le foyer et la virtualisation des réseaux sociaux.
00:47Ça, je pense que ça a pu jouer dans la formation de tout le monde, dans la déformation de tout le monde, mais en particulier des jeunes.
00:53Et deuxièmement, peut-être aussi que c'est une génération qui, à la différence de la mienne, on a un tout petit écart, une dizaine d'années, a grandi dans les réseaux sociaux.
01:02Elle est tombée dedans, un peu comme Obélix et la potion magique.
01:04Et donc, elle a grandi dans un univers de bulle de filtre, dans un univers de débat polarisé, dans un univers où chacun peut avoir de plus en plus tendance à s'enfermer dans ses certitudes,
01:13dans ses préjugés, dans sa vision du monde, dans son idéologie.
01:17Quand une idéologie est en plus radicale et qu'elle peut conduire à des formes de violence, je crois que c'est un élément qui est assez important.