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00:00Europe 1
00:01Europe 1, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:09C'est un moment que nous attendons, le moment du jeudi, n'est-il pas monsieur Olivier Guenec ?
00:15On adore.
00:15Pourquoi ? Parce que Christophe Bordet, qui est une figure de la rédaction d'Europe 1,
00:20nous propose chaque jeudi un coup de gueule.
00:23Et j'ai dit qu'il y avait chez lui du Jean-Pierre Coff, d'une certaine manière.
00:28Et comme il le connaissait, que c'était un ami, il n'a pas trouvé la comparaison insultante, loin de là.
00:35C'est assez agréable, après Jean-Pierre, c'était Jean-Pierre.
00:39Jingle !
00:39Journaliste, pardon de le dire, mais c'est un peu un clown.
00:46C'est le... ça c'est ce que vous aviez dit la semaine dernière.
00:51Mais le clown est là, regardez, hop ! Il apparaît, hop !
00:53Il ne faut pas dire que le journalisme c'est un peu un clown, vraiment.
00:57Non, on fait du spectacle un peu.
00:58Non, on fait... il peut y avoir une part de spectacle aussi, bien sûr, la télé et la radio.
01:05Mais il y a aussi une part, effectivement, de frotter les esprits.
01:10Je suis bien d'accord avec vous, je vais vous frotter l'esprit, tiens.
01:12Frotte-moi l'esprit.
01:16Bon, savez-vous combien ? On va parler des restaurateurs ce matin, parce que j'ai envie de les soutenir, figurez-vous.
01:21Voilà, savez-vous combien ? C'est marrant, cette musique choisie.
01:25C'est le grand restaurant.
01:27Bon, bref.
01:29Il a rangé son petit radis.
01:32Savez-vous combien il y a de restaurants en France, mon cher Pascal Praud ?
01:35Alors là, des milliers, des centaines de milliers.
01:38Eh bien, 214 000 restaurants en 2020.
01:42Et aujourd'hui, 167 000, la dégringolade.
01:49Ah oui, mais c'est le marché, qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:51C'est le marché, c'est la loi du marché.
01:52Alors, il y a plusieurs choses, quand même.
01:54Évidemment, il y a le Covid, on va y revenir.
01:56Mais il y a l'inflation, avec les prix des matières premières, déjà, pour les restaurateurs, qui ont fortement augmenté.
02:02L'énergie, qui a aussi l'électricité, le gaz, évidemment, ça a fortement augmenté.
02:06Il a fallu répercuter tout ça sur la carte.
02:09Alors, c'est vrai qu'aujourd'hui, quand même, on peut le dire.
02:11Un plat, un café, hop, tout de suite, on est à 20 euros.
02:13C'est quand même assez compliqué.
02:1520 euros pour les Français, aller au restaurant tous les midis, c'est un peu compliqué.
02:20Bon, à moins d'aller dans un routier, bon, là, c'est 10 euros.
02:23Mais enfin, on ne va pas dans un routier tous les jours non plus.
02:25On n'est pas sur l'autoroute en permanence.
02:26Il y a eu le remboursement du prêt garanti par l'État alloué aux restaurateurs pendant la crise.
02:32Beaucoup de restaurateurs se retrouvent piégés par ce prêt garanti par l'État.
02:36Parce qu'au départ, évidemment, c'était pour les aider, pour les soutenir.
02:40Parce que les clients ne venaient plus puisque les restaurants étaient fermés.
02:42Et puis, malheureusement, certains ont utilisé l'argent.
02:46Et s'aperçoivent aujourd'hui qu'au moment de rembourser, c'est pas possible.
02:50Ils n'ont plus l'argent.
02:50Ils ferment la porte.
02:51Et puis, les Français.
02:52Les Français, il faut le dire, vont de moins en moins au restaurant.
02:55Un restaurateur me disait l'autre jour.
02:57Vous savez, quand on dit aux Français qu'on va utiliser leur pognon pour financer le réarmement de la France.
03:06Alors, évidemment, il me le dit comme ça, c'est beaucoup plus complexe.
03:09Eh bien, tout de suite, dans les jours qui suivent, on sent que les gens viennent moins ou qu'ils consomment moins.
03:14C'est-à-dire, au lieu de prendre un verre de vin, ils demandent une carafe d'eau.
03:17Et puis, ma foi, ça s'arrête là.
03:19Donc, c'est un peu compliqué.
03:20Donc, je dis, voilà, il faut soutenir les restaurateurs parce qu'ils sont quand même en grande difficulté.
03:25Mais attention, peut-être pas tous quand même.
03:29Alors, pourquoi pas tous ?
03:31Parce que, selon le chef Thierry Marx, c'est pas le moi qui le dit.
03:35Thierry Marx, c'est quand même le patron du syndicat de la restauration aujourd'hui.
03:38Eh bien, la moitié des restaurants ne seraient pas en mesure, et ne le font pas en tout cas,
03:43ne servent pas aujourd'hui de plats maison, mais des plats préparés industriels.
03:49Alors là, j'avoue que je tombe de ma chaise, parce qu'une fois de plus, proposer un plat et un café à 20 euros,
03:57comme c'est la plupart du temps le cas, avec un sachet de bourguignon, parce que c'est dans du sachet plastique, là, sous vide,
04:05un sachet de bourguignon, donc, on va le faire payer 17 euros, en gros, à la carte.
04:09En fait, vous voulez tuer les restaurateurs.
04:10Non, non, attendez, il coûte 4 euros.
04:13Vous m'avez expliqué qu'il fallait les sauver, et maintenant, vous êtes en train d'expliquer qu'il ne faut pas y aller.
04:16Il faut sauver les restaurateurs qui le méritent, ceux qui bossent, ceux qui font de la vraie cuisine.
04:21Voilà, c'est ça la réalité.
04:23Sauf qu'aujourd'hui, la moitié des 167 000 qui font du sous vide, mais c'est juste honteux, monsieur Proulx.
04:30C'est une honte absolue.
04:3317 euros pour un bourguignon qui a été payé 4 euros au départ, mais on se fiche de qui ?
04:39On se fiche de qui ? Des Français ?
04:42Mais c'est peut-être pour ça que les gens n'y vont plus, à ce moment-là, ne soyez pas étonnés qu'ils n'y aillent plus.
04:45Au bout d'un moment, oui, mais alors, les restaurateurs qui se plaignent tout le temps, pardon,
04:49mais là, il faut arrêter de se plaindre.
04:50Il faut revenir...
04:51Mais c'est une chronique qui a commencé pour les défendre, et vous allez les assassiner.
04:54Il y a des restaurateurs qui font du bon boulot, et on les salue.
04:58Et puis, il y a la moitié des restaurateurs, visiblement, qui ne font pas du bon boulot.
05:02Eh bien, ceux-là, je suis désolé, il faut qu'ils arrêtent de se plaindre.
05:05Vous allez combien de fois au restaurant, vous, par semaine ?
05:09Pas une fois par semaine, j'y vais une fois tous les quinze jours, trois semaines, si tout va bien.
05:13Vous êtes sûr, Christophe ?
05:13Je suis absolument certain.
05:16Vous allez une fois toutes les trois semaines au restaurant.
05:18D'abord, je ne mange plus le midi, je vais vous dire.
05:21Non, mais c'est fini, je ne mange plus le midi.
05:22C'est bon pour la santé.
05:23C'est très bon pour la santé.
05:25Les jeunes intermittents.
05:25Et je vais vous dire, quand vous vous levez à deux heures du matin, comme moi,
05:28vous êtes complètement décalé, vous n'avez plus à bouffer.
05:30Oui, donc vous ne mangez plus du tout.
05:31Non, je ne mange plus le midi, ça va très bien.
05:33Je trouvais que vous aviez une mauvaise mine.
05:35Ah, c'est ça, vous croyez ? Ah, d'accord.
05:37Bon, demain, je vais mettre du fond de teint.
05:39Et les Français vont combien de fois au restaurant en moyenne par an ?
05:43Mais en fait, là, j'ai regardé plutôt par mois, c'est à peine une fois.
05:49C'est quand même très très peu.
05:51Donc, les restaurateurs, il faut qu'ils fassent de la qualité une fois pour toutes.
05:54Et d'ailleurs, juste une dernière chose, il y a un label qui s'appelle Préparer Maison.
05:58Vous savez combien de restaurants l'affichent ?
06:01Non.
06:01Sur les 167 000 ?
06:02Non.
06:023 000 seulement.
06:04Ben, ce n'est pas beaucoup.
06:05Ben, ce n'est pas normal.
06:06Je suis d'accord avec vous, mais je m'étonne de cette chronique qui n'était pas forcément partie pour cela.
06:11Je défends les restaurateurs comme ceux chez qui vous dînez.
06:14C'est vraiment Jean-Pierre Coffre.
06:15Vous me faites penser maintenant à Jean-Pierre Coffre.
06:17Ben non, mais c'est vrai.
06:18Chez qui je dîne ? Qu'est-ce que vous savez ? Où je vais le soir dîner ?
06:20Ben, si, si, si, on m'a dit, on m'a raconté.
06:22Bon, bref, en tout cas, je mange le sol chez moi.
06:25J'ai mes informations.
06:26Mais oui, mais oui.
06:28Ma soupe en boîte.
06:30Et votre petit yaourt.
06:32Elle n'est pas périmée non plus.
06:37Bon, vous êtes d'accord avec moi ?
06:39Je suis toujours d'accord avec vous.
06:40La cantine d'Europe 1 est plutôt bonne.
06:43Plutôt bonne.
06:44Franchement, je la trouve à l'époque.
06:45Sur les restaurants d'entreprise, s'il vous plaît.
06:47Oui, ben...
06:48Parce qu'ils n'aiment pas quand on dit qu'on a une cantine.
06:50Mais non, mais c'est vrai que tout le monde n'a pas la chance d'avoir une cantine, d'abord.
06:53Elle est variée.
06:55Il y a de la viande.
06:56Il y a également du poulet.
06:58Il y a souvent plusieurs...
07:01Alors, les frites.
07:01Le problème, c'est que c'est un danger, ce restaurant d'entreprise.
07:04Parce que les frites sont particulièrement bonnes.
07:06Surtout que ce sont des frites surgelées.
07:08Elles sont excellentes.
07:09Mais elles sont très bonnes, franchement.
07:11Surgelées.
07:12Excellentes.
07:12J'ai bien compris.
07:13Et alors, le poulet du Brésil, excellent aussi.
07:15La tentation est d'en prendre beaucoup.
07:19Et effectivement, les frites, il ne faut pas en prendre tous les jours.
07:21Mais il y a toujours des légumes, il y a des haricots verts.
07:23Oui, c'est pareil.
07:23Il y a souvent des pâtes, maintenant.
07:24Non, non, mais franchement, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un restaurant d'entreprise
07:29de cette qualité.
07:30Et en plus, à un prix défiant.
07:31Abordable.
07:31Toute concurrence.
07:32Parce que là, on paye combien au restaurant d'entreprise ?
07:34Ça dépend du salaire.
07:36Mais ça va...
07:363-4 euros.
07:37Vous payez 2-3-4 euros à 10-12 pour les très gros salaires.
07:41Vous payez, vous, au restaurant d'entreprise ?
07:43Oui.
07:44Moi, je vous vois arriver, je vous connais, je vous le sers gratos.
07:46Je vous le dis franchement.
07:47Vous avez eu le travail des élus, quand même, pour avoir ce magnifique restaurant.
07:49Non, non, mais c'est vrai, c'est très bien.
07:51Bon, merci beaucoup, Christophe Bordet.
07:53Merci à vous.
07:53J'ai un plaisir.
07:54On peut réécouter ce petit, comment dire, jingle que vous nous avez construit, M. Lafitte ?
08:07Ah oui, mais il y avait une phrase tout à l'heure, en plus.
08:09Elle arrive.
08:10Ah oui.
08:10Ah, je voulais la chercher.
08:11Je l'avais remplacée par autre chose, j'ai remplacé par une belle réplique.
08:14Écoutez, vous me donnerez un radis.
08:16Comment vous dites ?
08:17Vous me donnerez un radis.
08:18Un radis.
08:19Bien, monsieur, et ensuite ?
08:21Et si j'ai encore une petite faim, vous me donnerez un yaourt.
08:24Un yaourt.
08:25Un yaourt.
08:25Et puis alors, vite, parce que je suis très pressé.
08:28Ça sera rapide.
08:29Non, non, non, laissez.
08:30C'est Pierre Tornade, mais même l'intonation de voix qu'il dit.
08:34Ça sera rapide, monsieur.
08:36C'est formidable.
08:36Pierre Tornade, c'était des comédiens qui étaient évidemment toujours dans des films un peu...
08:42Il ne travaillait pas avec les frères d'Ardène.
08:44C'est autre chose que les frères d'Ardène.
08:46Oui, mais il faut de tout pour faire un monde, disait ma grand-mère.
08:49Il est 12h12, la pause.
08:50Merci, monsieur Bordet.