Sept jeunes femmes agressées et violées en une poignée de semaines. Une tentative de meurtre. Et enfin, des soupçons sur la mort d'une lycéenne retrouvée morte au pied d'une falaise à Saint-Malo. Florian Varin n'avait qu'une vingtaine d'années, en 2012, quand il a été arrêté. Le voile va alors se lever sur le parcours de ce jeune homme désœuvré. Les policiers, effarés, vont découvrir en lui un violeur itinérant et compulsif. A mille lieues du profil calme qu'il présente. Impossible effectivement pour les victimes d'avoir pu discerner derrière ce garçon aux traits encore juvéniles, attentionné et souriant, le pire des prédateurs sexuels.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:06Florian Varin, 22 ans à l'époque des fées, beau garçon, un routard du viol à travers la France.
00:13Du nord au sud, six jeunes femmes croiseront sa route.
00:16Sa dernière victime sera abandonnée à Toulouse, au fond d'une poubelle de cet immeuble.
00:22Bonjour, sept jeunes femmes agressées et violées en quelques semaines.
00:27Ajouté à cela, une tentative de meurtre et des soupçons sur la mort d'une lycéenne, retrouvée morte au pied d'une falaise à Saint-Malo.
00:35Florian Varin n'avait qu'une vingtaine d'années quand il a été arrêté.
00:39Derrière ce garçon, au trait encore juvénile, attentionné et souriant, c'est un criminel hors normes,
00:46violeur itinérant et compulsif qu'on va découvrir.
00:49Un prédateur sexuel, décrit comme très dangereux et sadique par les experts et qui, au passage, va hériter d'un surnom, le violeur à la gueule d'ange.
00:59Mais que cache ce personnage qui inspire la confiance, qui se présente comme un séducteur invétéré,
01:05mais qui considère les femmes comme de simples trophées sexuels, des objets ?
01:09Son itinéraire cache-t-il encore des secrets ? Combien de victimes au total ? Le sait-on vraiment ?
01:16Question posée aux invités de l'art du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:21Florian Varin, la route du viol, c'est tout de suite sur RTL.
01:25Dimanche 4 novembre 2012, à 6h45 du matin, les policiers du commissariat de Toulouse sont appelés à l'aise de Brienne,
01:39tout près du centre-ville, pour un viol, sur place.
01:43Dans un appartement d'une de ses amies, ils retrouvent Marie, une étudiante en droit, 25 ans.
01:49Elle est tremblante, bouleversée, choquée par ce qu'elle vient de vivre.
01:53Elle dit avoir échappé à la mort.
01:57Marie raconte avoir passé une partie de la nuit en discothèque.
02:02Au petit matin, elle a raccompagné une de ses amies chez elle,
02:05puis elle est rentrée à pied, allée de Brienne, où elle est hébergée pour le week-end.
02:11Au moment d'entrer dans l'immeuble, et après avoir composé le code,
02:15un jeune homme a jailli dans son dos.
02:18Il s'est engouffré dans le hall.
02:19La jeune femme le décrit comme blond, jeune, un étudiant lambda.
02:24L'homme lui déclare sans agressivité vouloir se reposer une heure,
02:29mais il l'en serre aussitôt de ses bras.
02:33Il demande, selon son expression, que la jeune femme lui fasse un câlin.
02:38Marie refuse.
02:39L'individu serait alors rentré dans une rage soudaine.
02:42Il plaque la victime contre le mur, l'assomme à coups de poing,
02:46commence à l'étrangler avec ses mains, déchire sa culotte et la viole.
02:50Marie perd connaissance.
02:52Elle se retrouve un peu plus tard dans une totale obscurité.
02:56« Je pensais que j'étais dans un coffre de voiture », dira-t-elle.
03:00Laissée pour morte par son agresseur,
03:03elle a en fait été jetée dans le container poubelle de l'immeuble.
03:07Son sac à main, son téléphone portable, ses papiers d'identité,
03:10sa carte bancaire et son chéquier ont disparu.
03:13Les policiers de la Sûreté départementale de Toulouse
03:18sont surpris par la violence extrême de l'agression de l'allée de Brienne.
03:22Ils considèrent que l'individu voulait tuer la victime.
03:26Un portrait robot est dressé.
03:28Il représente un visage juvénile, un regard affirmé et perçant.
03:32Alors que Marie était violée et sans doute inconsciente,
03:36ses amis ont tenté de la joindre sur son portable,
03:39mais c'est une voix masculine qui a fini par répondre.
03:42Une voix calme qui indique que Marie ne pouvait pas répondre car elle était aux toilettes.
03:49La vidéosurveillance est exploitée.
03:51Elle ne permet pas de retrouver le passage de l'individu dans le quartier.
03:55Les enquêteurs se penchent sur les fichiers des délinquants sexuels et violents recensés dans la région.
04:00Les vérifications s'annoncent longues, fastidieuses.
04:03D'autant plus que les prélèvements sur la victime, ses vêtements, son corps,
04:07ne délivrent pas d'empreintes génétiques de l'agresseur.
04:11Les experts persistent.
04:13Après un examen minutieux de la scène de viol,
04:15une trace ADN est enfin détectée sur la poignée intérieure du local poubelle,
04:22là où l'étudiante avait été jetée après l'attaque.
04:25Mercredi 7 novembre, trois jours après le viol de Marie,
04:30le FNAEG, le fichier des empreintes génétiques,
04:33livre une correspondance entre la trace ADN retrouvée dans le local poubelle de Toulouse
04:38et un individu enregistré dans la base de données.
04:42Il s'agit de Florian Varin, 21 ans,
04:47inscrit au FNAEG depuis sept mois seulement.
04:49Le 19 avril 2012, à Locke-Minet, dans le Morbihan,
04:53il a été accusé de viol par une adolescente de 17 ans.
04:57Elle disait avoir subi une relation forcée dans la voiture de ce garçon qu'elle connaissait.
05:02A l'époque, Florian Varin a démenti l'agression.
05:05Il a indiqué que la fille était consentante, pour preuve.
05:09Il a même communiqué au gendarme la vidéo qu'il avait tournée dans la voiture,
05:13vidéo qui contient des propos ambiguës.
05:16On entend effectivement Varin dire à l'adolescente
05:19« Je sais que tu fais tout ce que je veux parce que tu n'as pas le choix. »
05:24Et celle-ci lui répond « Voilà pourquoi c'est du viol, parce que je n'ai pas le choix. »
05:29Cet échange n'est pourtant pas jugé déterminant par le procureur.
05:33L'affaire est classée sans suite.
05:36Mais le prélèvement ADN est resté enregistré dans la base du FNAEG.
05:40Et c'est une bonne chose que ce prélèvement ADN soit resté dans cette base du fichier,
05:47parce qu'évidemment il donne le nom d'un jeune homme et c'est très précieux.
05:50Florian Varin, qui va être bientôt interpellé, on va alors découvrir avec effarement,
05:55il faut bien le dire que ce n'est pas deux victimes qu'il a à son actif,
05:58mais une, deux, trois et sans doute beaucoup plus, des jeunes femmes violées.
06:03Mais on va voir ça dans la suite de l'heure du crime,
06:05où la signature de cet homme est toujours la même dans tous les cas.
06:08Pour le moment, il faut revenir à Toulouse.
06:10Bonjour Jean-Cohadon.
06:12Bonjour.
06:13Merci beaucoup d'être avec nous dans l'heure du crime.
06:16Jean-Cohadon, journaliste à la dépêche du midi, spécialiste des affaires criminelles.
06:21Cette affaire, vous la connaissez très bien.
06:23Vous nous parlerez un peu plus tard des procès qui vont survenir lors de cette longue affaire.
06:29Mais pour l'instant, effectivement, il y a ce viol à Toulouse, en plein centre-ville.
06:34Le viol de Marie.
06:35Et puis, les policiers, ils vont dire qu'ils ont été choqués par ce qu'ils ont entendu
06:41et ce qu'ils ont pu constater, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de violences.
06:45Il y a énormément de violences, y compris la fin,
06:49puisque après avoir violé Marie,
06:54Florian Varin va l'abandonner dans une poubelle inconsciente.
06:57Et pour avoir rencontré cette jeune femme,
07:03comment décrire le traumatisme qui était le sien ?
07:05Elle s'est vue mourir, elle le dira à plusieurs fois, à plusieurs reprises lors de ses procès,
07:10enfin lors des procès de Florian Varin,
07:13où elle a toujours témoigné de la violence de cette agression.
07:17On le verra, mais ce garçon toujours réclame des câlins.
07:23Ce qui est assez étonnant de sa part,
07:27parce que c'est un beau jeune homme qui a beaucoup de charme.
07:31Et toutes les victimes qui seront identifiées grâce à l'enquête menée à partir de Toulouse
07:36parleront de sa volonté d'obtenir des câlins.
07:40Et juste après avoir, s'il y a un refus,
07:44même si c'est accepté,
07:46derrière il y a de la violence et de l'intransigeance.
07:49Et effectivement c'est très rapide, ce que raconte Marie,
07:52puisque vous l'avez dit très bien Jean-Cohadon,
07:54elle va beaucoup témoigner cette jeune femme,
07:56mais avec beaucoup de courage et à visage découvert,
07:58il faut bien le préciser, c'est très rare dans ce genre d'affaires.
08:01Encore une question Jean-Cohadon,
08:03les policiers, évidemment ils craignent de longues investigations,
08:06parce qu'il n'a pas laissé beaucoup de traces cet homme,
08:09curieusement on ne retrouve pas de traces,
08:11mais on va en trouver une tout de même,
08:13une petite empreinte sur la poignée intérieure du local poubelle,
08:18et ça c'est extraordinaire,
08:19parce que ça change toute l'affaire.
08:21Et le suspect est déjà affiché,
08:23Florian Varin, il a déjà été accusé de viol,
08:27mais bon, non-lieu ?
08:28Alors, c'est ce qui est très particulier dans ce dossier,
08:32on va le voir notamment lors du premier procès,
08:34c'est que la police toulousaine,
08:37les enquêteurs de la brigade criminelle,
08:39ont fait un travail remarquable,
08:40parce qu'en effet, ils ont eu la chance que les experts retrouvent cette trace ADN
08:46sur la porte du local poubelle,
08:48là où Marie a été abandonnée.
08:51Ils sont allés très vite,
08:53et en fait, quatre jours après l'agression,
08:57ils ont un suspect, ils l'étaient interpellés,
08:59mais au début, ils disent, non, non, non,
09:00moi, c'est pas moi, je suis pas au courant,
09:03j'ai rien fait.
09:04Malheureusement, l'enquête va révéler
09:06qu'au-delà du classement sans suivre,
09:08comme vous l'avez signifié,
09:09il y a d'autres erreurs lourdes de la justice dans ce dossier.
09:14Et oui, c'est vrai,
09:14et effectivement, ça on va y venir,
09:16parce que la justice aurait peut-être sans doute pu interpeller,
09:18arrêter cet homme avant,
09:20mais ça, c'est une autre histoire,
09:21on va la découvrir au fil de l'histoire de Florian Varin.
09:23Bonjour, maître Charles Deluine.
09:26Bonjour.
09:26Merci beaucoup d'être avec nous dans l'heure du crime,
09:29vous êtes avocat au barreau de Bordeaux,
09:31et dans cette affaire, vous êtes l'avocat d'Eva,
09:33alors c'est l'une des victimes de Florian Varin,
09:36elle avait été, elle, violée le 14 octobre 2012,
09:39on parlera évidemment de son cas dans un instant.
09:42Je voudrais, avec vous, maître Charles Deluine,
09:45il y a quelque chose qui revient,
09:47c'est toujours le même mode opératoire avec cet homme,
09:50ça va aussi aider à l'identifier.
09:53Tout à fait, c'est un dossier très particulier,
09:56parce que d'abord, on a un jeune homme qui est,
10:00quand on le regarde bien sous tous aspects,
10:02c'est un beau jeune homme,
10:04on pourrait s'imaginer qu'il a devant lui une belle vie,
10:10et puis, en fait, il s'agit d'un prédateur sexuel
10:14qui recherche à assouvir ses pulsions sexuelles
10:19dans la domination et la contrainte de l'autre,
10:23il le dira lui-même, il reconnaîtra d'ailleurs tous les viols,
10:26il ne reconnaîtra pas la tentative de meurtre,
10:29mais il y a eu trois procès au total,
10:34moi j'ai été dans deux d'entre eux,
10:36et notamment le dernier à Montauban,
10:39et ce qui m'a toujours impressionné de ce jeune garçon,
10:41c'est sa froideur.
10:42C'est-à-dire, il est dans le calme,
10:45il n'a aucune empathie,
10:47c'est vraiment inquiétant,
10:50parce qu'on a l'impression qu'il n'y a pas d'évolution.
10:54Il est toujours dans ce même comportement.
10:57Et il est dans cette froideur lors des viols, évidemment,
11:00c'est une espèce de mécanique du viol,
11:03qu'on va décrire d'ailleurs dans cette émission.
11:05Encore un mot, Maître Charles Deluine,
11:07ce garçon à l'époque, il a 21 ans,
11:10lorsqu'il est arrêté à Toulouse,
11:12il vit un peu partout, dans l'ouest de la France,
11:15chez des grands-parents, chez des parents,
11:17il est un peu difficile à suivre.
11:19Oui, alors ça révèlera aussi des failles du système judiciaire,
11:22puisqu'on va dire qu'il part de la Bretagne,
11:24et il descendra dans son parcours criminel,
11:27où il violera ses sept victimes,
11:29jusqu'à arriver à Toulouse.
11:30Mais il y avait déjà,
11:33on va dire les trois dernières victimes,
11:35vont à la police, vont se plaindre,
11:38l'une d'elles laissera d'ailleurs
11:40même sa petite culotte avec l'ADN de Varin,
11:43qu'on ne testera pas parce qu'il n'y a pas assez d'argent,
11:46comme dira le procureur,
11:47on n'avait pas les quelques 300 euros qu'il fallait.
11:50Ensuite, vous parliez de la bande audio
11:52qui avait été effectivement donnée par l'une des victimes,
11:57elle ne sera pas entendue jusqu'à la fin.
11:59C'est ça.
11:59La partie dont vous avez parlé.
12:01D'accord.
12:01Et ça, ça a révélé des failles importantes du système judiciaire,
12:04on aurait pu, et policier,
12:06on aurait pu éviter, je pense,
12:09à minima, trois viols.
12:10On aurait pu éviter trois viols,
12:12effectivement, on va en parler,
12:13parce que c'est important,
12:14effectivement, il y a ce croche-pied
12:16que fait finalement la justice,
12:18et on ne va pas aller jusqu'au bout.
12:19Le suspect numéro 1 va être arrêté, interrogé.
12:22Florian Varin, sur la route du violeur,
12:24je l'ai prise dans mes bras,
12:26car j'avais besoin d'affection maternelle à ce moment-là.
12:29L'enquête de l'ordre du crime.
12:30On se retrouve dans un instant sur RTL.
12:3114h15, c'est l'heure du crime, sur RTL.
12:36Avec Jean-Alphonse Richard.
12:4014h15, Jean-Alphonse Richard, sur RTL.
12:45L'heure du crime.
12:46L'heure du crime, consacrée aujourd'hui à l'affaire Florian Varin,
12:49à l'automne 2012, à Toulouse.
12:51Ce jeune homme, 21 ans, est suspecté d'avoir violé
12:53et tenté de tuer une jeune femme.
12:56Marie fait figure de miraculée.
12:58Seulement quatre jours après l'attaque,
12:59l'agresseur présumé est arrêté.
13:03Jeudi 8 novembre 2012, 16h,
13:06Florian Varin est repéré devant le domicile de sa mère
13:08à Saint-Jean, à une vingtaine de minutes de Toulouse.
13:12Interpellé, placé en garde à vue.
13:14Varin se demande ce qu'il fait ici.
13:16On lui répond qu'il a été reconnu par une jeune femme
13:19victime d'un viol peu auparavant sur une planche photographique.
13:23Marie n'a effectivement pas hésité une seconde à le désigner.
13:28« J'ai écrasé mon index sur son visage », dira-t-elle.
13:31Varin maintient qu'il n'a attaqué personne.
13:35Dans la nuit de samedi à dimanche,
13:37il est sorti en boîte de nuit,
13:38puis il est allé dormir chez son frère.
13:41On lui demande alors pourquoi son ADN est retrouvé
13:43sur le lieu du viol.
13:45Florian Varin dit qu'il souhaite se reposer.
13:48Il a besoin de réfléchir.
13:50L'interrogatoire reprend.
13:51Quelques heures plus tard,
13:52le suspect répète qu'il a passé la nuit
13:54de samedi à dimanche en discothèque, à l'aube.
13:57Il est parti pour s'assoupir dans sa voiture.
14:00Il avait beaucoup bu.
14:01À ce moment-là, il a vu passer Marie,
14:03il lui a emboîté le pas.
14:05Il lui a demandé un câlin.
14:06Elle l'a repoussé, il a giflé,
14:08il lui a tiré les cheveux,
14:09il lui a serré le cou.
14:11Comme elle ne bougeait plus,
14:12il l'a cru morte,
14:13il l'a mise dans le container poubelle.
14:15S'il a pris Marie dans ses bras,
14:17c'est dit-il parce qu'il avait besoin d'affection maternelle.
14:21Il reconnaît avoir touché le sexe de la victime,
14:24mais il dément le viol.
14:25Enfin de garde à vue.
14:27Varin pose cette question insolite aux enquêteurs.
14:30Il y a 15 jours,
14:32le commissariat de New York a cherché à me joindre.
14:34Est-ce que vous savez pourquoi ?
14:38Les policiers de Toulouse sont intriqués
14:40par la dernière remarque de Florian Varin.
14:43Ils contactent donc leurs homologues de New York.
14:45La réponse est immédiate.
14:47Il y a 15 jours,
14:48une jeune femme, 20 ans,
14:49et Laura a déposé plainte pour viol.
14:52Elle avait fait la connaissance d'un certain Florian
14:54à la patinoire de New York.
14:56Ils ont sympathisé.
14:58Il est passé chez elle,
14:59gentil, rassurant.
15:01Il est devenu pressant,
15:02menaçant.
15:03Il a voulu faire un câlin.
15:05Il a tenté sans succès de l'embrasser.
15:07Puis il lui a demandé de se déshabiller.
15:09Elle a refusé.
15:11Il a alors saisi par la gorge
15:12et l'a violé.
15:14L'agresseur lui avait laissé son numéro de portable.
15:17C'est pour cela que le commissariat de New York
15:19cherchait à le joindre.
15:22Trois victimes déjà recensées
15:24derrière lesquelles se profile la silhouette de Florian Varin.
15:27Les enquêteurs pensent avoir affaire à un violeur en série.
15:31Grâce au logiciel de rapprochement criminel Salvaque,
15:34d'autres victimes potentielles de Varin apparaissent.
15:37Une jeune femme de 20 ans a déposé plainte au mois de mai, au Mans.
15:42Elle décrit une attaque identique qui s'est terminée par un viol.
15:45À La Rochelle, une adolescente, 17 ans,
15:47s'est présentée au commissariat, tremblante de peur.
15:50Son agresseur lui avait proposé de la raccompagner en voiture
15:53après une soirée en discothèque.
15:56Toutes ces victimes reconnaissent spontanément Florian Varin
15:59sur l'album photographique.
16:01Le 16 septembre 2012, soit deux mois avant le viol de Marie,
16:06une jeune femme de 23 ans a déposé plainte à Rennes.
16:10Elle aussi avait été attaquée, abusée
16:13par un jeune homme stationné devant une boîte de nuit.
16:15Il disait être chargé de raccompagner les fêtards qui avaient bu.
16:19Il a entraîné la victime dans un chemin de terre.
16:22Dans cette affaire, les experts n'avaient retrouvé
16:24qu'un ADN partiel du violeur.
16:27Le procureur n'a pas jugé utile de faire examiner la culotte
16:30qui recelait pourtant un ADN complet.
16:33Les avocats des victimes sont révoltés.
16:36Si cette analyse avait été réalisée au moment du dépôt de plainte,
16:39Varin aurait été arrêté.
16:43Et les trois victimes suivantes,
16:45La Rochelle, Niort, Toulouse,
16:48n'auraient pas été violées.
16:51Florian Varin, qui en un mois, moins d'un an,
16:55fin 2011 à novembre 2012,
16:57aura donc violé sept femmes.
16:59Sept femmes, c'est presque une par mois.
17:02C'est très très rare en matière criminelle
17:04de voir ce genre de série.
17:06Alors c'est un prédateur que personne n'avait repéré
17:08et qui montait, semble-t-il, en puissance au fil des semaines
17:13des attaques à visage découvert
17:14qui sont brutales, impitoyables,
17:16avec toujours le même scénario.
17:18On l'a vu.
17:20Jean Coadon, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
17:23Vous êtes journaliste à la dépêche du midi,
17:25spécialiste des affaires criminelles,
17:26et vous avez suivi de près toute cette affaire.
17:28Il est en garde à vue, Florian Varin,
17:30puis ensuite il est présenté à la juge d'instruction.
17:33On a le sentiment qu'il a réponse à tout.
17:36Il n'est jamais gêné par ce qu'on lui pose comme question ?
17:40Non, il n'est pas gêné.
17:43Et il se demande, en réalité,
17:46il a l'impression que tout ce qu'on lui reproche
17:48est un peu imaginaire.
17:49Et je me souviens très bien de la réaction d'un policier
17:52juste après son arrestation,
17:55qui m'avait dit
17:55« Je crois qu'on vient d'interpeller quelqu'un
17:58qui allait tuer ».
18:00C'est-à-dire que si on regarde l'évolution sur,
18:03en effet, moins d'un an,
18:04entre décembre 2011 et novembre 2012,
18:09on se rend compte que ses actes sont de plus en plus violents,
18:13et que sa dernière victime, Marie,
18:16il l'a étranglée,
18:18il a suffisamment fort,
18:20c'est ce qu'avait dit l'avocat général
18:21devant la cour d'assises,
18:23pour lui faire perdre connaissance.
18:25Et les policiers, à ce moment-là,
18:27étaient absolument convaincus
18:28que, finalement,
18:29ils venaient d'arrêter un tueur,
18:32enfin, quelqu'un qui allait encore plus loin,
18:35parce qu'on avait le sentiment,
18:36ils avaient le sentiment,
18:38qu'il avait besoin de ça.
18:40C'est-à-dire de faire souffrir,
18:42et d'une espèce de fuite en avant
18:45très effrayante et très inquiétante.
18:49Et ça, c'est très important,
18:51si vous racontez Jacques Oadon,
18:52parce que quand vous dites,
18:52les policiers,
18:53ils avaient ce sentiment,
18:55qu'ils avaient envie de tuer, finalement.
18:57C'est ça, ce que vous nous dites ?
18:58Mais c'est le sentiment
19:00qu'ils avaient, en tout cas, au départ,
19:01parce que quand ils l'arrêtent,
19:03ils ont le sentiment
19:04d'arrêter quelqu'un
19:05qui a été extrêmement violent
19:07avec une jeune femme.
19:09Non seulement il l'a violée,
19:11mais il l'a donc frappée
19:13à plusieurs reprises
19:14et étranglée.
19:17Moi, j'ai rencontré cette jeune femme
19:19plusieurs mois après,
19:20elle a encore le visage très marqué.
19:22Donc, on voit que c'est un acte
19:24extrêmement violent.
19:25Mais ils n'imaginent pas
19:27tout ce qui va arriver
19:29derrière de l'instruction.
19:32Alors, bien sûr,
19:33il y a ce cas de New York
19:34qui est évoqué,
19:35mais en réalité,
19:36jusqu'où serait allé ce garçon ?
19:39On ne sait pas trop.
19:40Et pendant très, très longtemps,
19:43il a nié,
19:44jusqu'au début
19:45du procès devant la cour d'assises
19:49de la Haute-Garonne,
19:50il a nié être responsable
19:52de ces viols.
19:53Et effectivement,
19:54ça c'est troublant,
19:54cette série qu'on découvre.
19:56Maître Charles Deluyn,
19:57vous êtes avocat
19:58et vous êtes l'avocat
20:00dans cette affaire d'Eva
20:00qui avait été violée
20:01le 14 octobre 2012.
20:03Il y a quelque chose
20:04qui frappe aussi,
20:05Maître Charles Deluyn,
20:05c'est qu'il a 21 ans.
20:06Je le répète,
20:07c'est important,
20:07il a 21 ans
20:08quand il est arrêté.
20:09Il y a une série de viols
20:11qui sont géographiquement
20:13très dispersés.
20:15C'est un routard du viol,
20:16si jeune,
20:17c'est étonnant.
20:19C'est très étonnant,
20:19c'est un dossier très particulier,
20:22notamment,
20:23on le disait tout à l'heure,
20:24par les failles du système,
20:26qui sont peut-être liées au fait
20:27qu'il a fait ce parcours,
20:31cette route,
20:32où à chaque arrêt,
20:36à chaque ville qu'il visitait,
20:38il avait la nécessité
20:39de violer.
20:41Et c'est une enquête
20:43qui sera effectivement
20:44très bien menée
20:45par les enquêteurs de Toulouse
20:48qui vont reprendre
20:49le fil d'Ariane
20:50et avec effectivement
20:52le système SALVAC,
20:54le système de prise
20:55des liens
20:55de la violence associée au crime,
20:57vont remonter cette route
20:59et vont comprendre
21:00qu'ils ont affaire
21:01à un serial violeur,
21:04on va dire,
21:04d'une violence extrême,
21:06d'une détermination extrême.
21:07Et pour quelqu'un
21:08qui a 21 ans,
21:10c'est extrêmement rare.
21:12C'est rare ici.
21:12On ne l'a jamais vu auparavant.
21:14Et surtout,
21:15la détermination
21:16qui est la sienne,
21:17c'est-à-dire qu'il est
21:18d'une froideur
21:19et d'un sang-froid incroyable,
21:21puisqu'il arrivera
21:21devant les enquêteurs
21:22et n'ira au début.
21:26Il a toujours
21:26des explications.
21:27Il a pris une vidéo,
21:28il va dire,
21:29regardez,
21:29elle prend du plaisir,
21:30il a pris un enregistrement,
21:32il a toujours une explication
21:33pour dire,
21:34ce n'est pas moi.
21:35Finalement,
21:36elle voulait,
21:37elle avait envie,
21:38c'est normal,
21:39puisque je suis un beau garçon,
21:41un beau parleur.
21:42Évidemment.
21:43Et c'est ça qui inquiète.
21:44Et c'est inquiétant,
21:45et ça,
21:45on le retrouve évidemment
21:46dans les affaires de viol.
21:47Elle voulait,
21:48elle voulait,
21:48elle était consentante.
21:49Un tout petit mot encore,
21:50Maître Charles Deluine.
21:52Évidemment,
21:52vous en avez parlé,
21:53mais il y a cet ADN
21:55qui aurait dû être analysé avant
21:56sur la culotte d'une victime,
21:57ça aurait permis
21:58d'éviter trois victimes.
22:00Mais là,
22:00les avocats,
22:01vous êtes furieux là-dessus ?
22:02Oui,
22:03c'est effectivement
22:04quelque chose d'impensable
22:06dans notre système judiciaire
22:09et dans notre République
22:10où on a quand même
22:12un système judiciaire
22:13et un système de police
22:14qui sont dans les meilleurs au monde
22:17et qui sont très efficaces.
22:19Et là,
22:20se rendre compte
22:21que parce qu'ils n'ont pas
22:23assez de moyens,
22:25mais on ne parle pas
22:25de milliers d'euros.
22:27Non,
22:27c'est 300 euros,
22:28je crois.
22:28On parle d'un peu moins
22:31de 300 euros
22:32et on arrivait à dire
22:34on ne va pas vérifier
22:36dont les conséquences,
22:38on les connaît,
22:39ces trois viols
22:40et pratiquement un meurtre
22:41parce que je me souviens
22:43de l'enquêteur principal
22:45qui était venu
22:46au dernier procès
22:47et qui avait dit,
22:49d'ailleurs le président
22:49était d'accord avec lui,
22:51il lui avait dit
22:51s'il y avait une huitième victime,
22:52elle était morte.
22:53Et ça,
22:54effectivement,
22:55ça aurait été
22:55une catastrophe
22:57même si là,
22:57les faits sont déjà
22:58gravissimes,
22:59sept victimes présumées,
23:01le suspect numéro un
23:02va être jugé.
23:03Florian Varin,
23:04sur la route du violeur,
23:05j'ai fait mon éducation sexuelle
23:07en regardant des films porno.
23:09L'enquête de l'heure du crime,
23:10les experts le disent
23:11sadiques,
23:11dangereux,
23:12impitoyables,
23:13mais que va donner
23:14le face-à-face du suspect
23:15et des victimes
23:16à suivre
23:16dans un court instant
23:17sur RTL.
23:18Il m'a attrapée par le chignon
23:30et ensuite,
23:31j'étais par terre.
23:35J'ai vite capitulé
23:37parce que je me suis dit
23:37qu'il fallait que je sois belle
23:39dans mon cercueil
23:40parce que mes parents,
23:41ils allaient savoir
23:43que j'avais été violée
23:44avant de mourir.
23:44Retour aujourd'hui
23:46dans l'heure du crime
23:47avec l'affaire Florian Varin.
23:49En 2011-2012,
23:50ce jeune homme
23:50est soupçonné
23:51d'avoir violé
23:52sept adolescentes
23:53et jeunes femmes
23:54dans plusieurs départements
23:55de l'ouest de la France.
23:57Trois ans après les faits,
23:58il est jugé pour viole
23:59mais aussi tentative de meurtre.
24:02Lundi 8 juin 2015,
24:04Florian Varin,
24:0523 ans,
24:06cheveux blonds,
24:06coupés courts,
24:07pulos verts clairs
24:08et devant la cour d'assises
24:09de la Haute-Garonne
24:10à Toulouse.
24:11L'accusé,
24:12les yeux dans le vague,
24:13regard de loin,
24:14au premier rang,
24:15sept jeunes femmes,
24:16ses victimes,
24:17l'observent
24:17par intermittence.
24:19Varin écoute
24:20sans broncher
24:21le détail des crimes
24:22puis d'une voix mécanique,
24:24il indique
24:24« je reconnais tous les viols,
24:26pas la tentative de meurtre ».
24:28Phrase, choc,
24:29mais l'intéressé
24:30ne va pas plus loin.
24:31Varin,
24:32marqué par la séparation
24:33de ses parents,
24:34se présente comme
24:35un garçon livré
24:36à lui-même.
24:37Seuls ses grands-parents
24:38lui ont offert
24:39un vrai foyer.
24:40Il reconnaît une addiction
24:41au sexe violent.
24:42« J'ai fait mon éducation sexuelle
24:44en regardant des films porno,
24:46avoue-t-il ».
24:47Le policier
24:48qui l'a arrêté
24:49indique qu'il ne se rendait
24:50pas compte
24:51de ce qu'il avait fait
24:52comme s'il avait été
24:54dans une espèce de fiction.
24:55Les victimes témoignent.
24:58Marie, 28 ans,
25:00violée,
25:00laissée pour morte
25:01à Toulouse,
25:02explique que pendant
25:03de longs mois,
25:04elle ne supportait plus
25:05l'obscurité.
25:06Le noir,
25:06ça me rappelait
25:07cette foutue poubelle
25:09où il m'a jeté.
25:09Le noir,
25:10c'était son regard
25:11de meurtrier
25:12quand il me serrait
25:13le cou,
25:14dit-elle.
25:14Florian Varin
25:15ne réagit pas.
25:17Pas d'émotion,
25:18pas de trouble,
25:18pas de gêne.
25:20Son avocat,
25:20Antoine V,
25:21a beau le secouer,
25:22l'accusé reste
25:23tassé dans son box.
25:25Je suis comme ça,
25:26lâche-t-il
25:27pour toute explication.
25:28Il semble ne rien regretter.
25:30On a même le sentiment
25:31qu'il a oublié
25:32ses aveux.
25:33Confronté à une victime,
25:34violée,
25:35à Rennes,
25:36il affirme
25:36Elle avait bu
25:37et posé sa tête
25:39sur mon épaule.
25:39J'ai pensé
25:40qu'elle voulait
25:40un câlin,
25:41dit-il.
25:42Une rumeur d'indignation
25:43balaie la salle.
25:44Les psychiatres
25:45se déclarent très inquiets.
25:47Ils décrivent l'accusé
25:48comme dangereux,
25:49déviant de type sadique
25:51qui présente
25:52un risque majeur
25:53de récidive.
25:54Après 4 jours de procès,
25:56Florian Varin
25:56est condamné
25:57pour viol
25:57au pluriel
25:58et tentative de meurtre.
26:0030 ans de prison.
26:01Jean Coadon,
26:04vous êtes avec nous
26:05dans l'heure du crime,
26:05journaliste à la dépêche
26:06du midi,
26:08spécialiste des affaires
26:09criminelles.
26:10Vous êtes à ce procès,
26:10vous les avez suivis,
26:11vous avez suivi
26:12toute cette affaire.
26:13Alors,
26:13il y a des aveux immédiats,
26:15j'ai envie de dire,
26:16tout de suite,
26:16dès le début du procès.
26:17Oui, c'est moi,
26:18je ne reconnais pas
26:18l'intentif de meurtre,
26:19certes,
26:19mais je reconnais
26:20tous les viols.
26:22Mais on a le sentiment
26:22que ce sont des aveux
26:24en carton-pâte,
26:26ce sont des aveux
26:27presque dictés,
26:28sans doute,
26:29par ses avocats.
26:30Ce sont des aveux,
26:32oui,
26:32un peu forcés
26:33par un garçon
26:35qui,
26:36pendant toute l'instruction,
26:37a dit,
26:37ce n'est pas moi
26:38et qui,
26:4048 heures avant
26:41l'ouverture du procès,
26:43face à ses avocats
26:44qui lui disent
26:45non,
26:46ce n'est pas possible
26:47de plaider l'acquittement,
26:48admettent du bout
26:49des lèvres
26:50avoir fait
26:51ce qu'on lui reproche.
26:52Mais en réalité,
26:53pendant tout le procès
26:54et face à ses victimes,
26:57qui,
26:58tout ensemble,
26:58toutes les sept réunies
27:00sont d'une force incroyable,
27:02il ne dira rien
27:03et il ne reconnaîtra rien.
27:07Si on l'écoute,
27:07c'est toujours la faute
27:08des autres.
27:09Presque.
27:10Tout à fait.
27:10Et voilà,
27:12j'ai des souvenirs
27:13très marqués
27:14de ce procès,
27:16mais pas de Florian Varin,
27:18des jeunes filles.
27:19Vous parliez tout à l'heure
27:21de l'affaire
27:22de Pauline
27:23qui arrive
27:24un matin très tôt
27:26au commissariat de Rennes
27:27en disant
27:27j'ai été violé
27:28qui dit au policier
27:30et qui confie
27:30sa petite culotte
27:31en disant
27:31il a éjaculé dessus.
27:34Personne ne fera,
27:36le procureur
27:37décidera
27:37de ne pas faire
27:37d'analyse ADN
27:38ce qui paraît
27:39avec le recul
27:40complètement délirant
27:42et hallucinant.
27:43Et cette jeune fille
27:44quand elle témoigne
27:45à la barre
27:46de la cour d'assises,
27:48elle raconte ça
27:49en pleurant
27:50et elle se tourne
27:52vers les autres victimes
27:53qui sont derrière elle
27:54et elle dit
27:54si vous avez été violé
27:56c'est à cause de moi.
27:57C'est ça qui est terrible
27:59parce que
28:00la justice a failli
28:02ce n'est pas discutable
28:04parce que la justice
28:05a failli à Rennes
28:06elle a failli
28:07à Niort également
28:08mais finalement
28:10celles qui l'ont vécu
28:13dans leur chair
28:14et qui je pense
28:14aujourd'hui encore
28:15plus de 10 ans après
28:16en souffrent
28:17ce sont les victimes.
28:19Ce sont les victimes
28:19qui portent ça
28:20sur leurs épaules
28:21et c'est effarant
28:22ce que vous racontez
28:23Jean-Cohadon
28:23avec cette jeune femme
28:25qui se retourne
28:26vers les autres femmes violées
28:28et qui leur dit
28:28c'est de ma faute
28:29ça voilà
28:29dans ça
28:30c'est toute l'énormité
28:33et l'atrocité du viol
28:34Maître Charles Deluine
28:36vous êtes l'avocat d'Eva
28:37qui avait été violé
28:38le 14 octobre 2012
28:40alors vous n'êtes pas
28:40à ce procès
28:41je le précise
28:41mais évidemment
28:42ça ne va pas changer
28:43grand chose
28:44dans la question
28:44que je vais vous poser
28:45les psychiatres
28:47y dressent
28:47un portrait
28:48de ce jeune homme
28:49totalement
28:50effrayant
28:53j'ai envie de dire
28:53j'ai cherché mes mots
28:54effrayant
28:55c'est le terme
28:55oui
28:57c'est effarant
28:58même
28:59c'est très inquiétant
29:01parce que
29:02un jeune homme
29:03si jeune
29:0421 ans
29:05on est quand même
29:07très jeune
29:08aussi déterminé
29:10aussi
29:11criminel
29:13c'est du jamais vu
29:15et c'est ce qui relèvera
29:17d'ailleurs
29:17pas dans le premier procès
29:19autant
29:21pardon
29:21dans le premier procès
29:22que dans les autres
29:22ça dangerosité
29:24et c'est d'ailleurs
29:26ce que vont essayer
29:27de combattre
29:28les avocats de la défense
29:29en disant
29:30oui mais
29:30voilà par exemple
29:32au troisième procès
29:33à Montauban
29:33ils disaient
29:34oui mais ça fait
29:34déjà quelques années
29:35qu'il est en prison
29:37il se comporte bien
29:38il a changé
29:39il a évolué
29:41et finalement
29:42on se rend compte
29:42qu'on n'en est pas sûr
29:44on n'est pas sûr
29:46et les experts
29:46ne peuvent pas
29:47l'affirmer
29:48parce qu'un comportement
29:51si déterminé
29:52et si jeune
29:53nécessite un travail
29:55de sa part absolument
29:56colossal
29:57pour pouvoir évoluer
29:58et on n'a pas le sentiment
29:59de pouvoir évoluer
30:00et je termine en disant
30:01que l'une des victimes
30:02vraiment m'a marqué
30:05m'a fait beaucoup de peine
30:06quand elle m'a dit
30:07mais combien de temps
30:08il reste
30:09et il restait je pense
30:10à l'époque
30:119 ans
30:11pour qu'il puisse prétendre
30:13à demander
30:13une libération conditionnelle
30:15et elle était totalement effarée
30:17elle me disait
30:18est-ce qu'il va revenir me voir
30:19oui c'est ça
30:20effarée
30:21et effrayée
30:22un petit mot
30:24au maître Charles Delouine
30:25les experts
30:26psy
30:26ils disent
30:27déviants de type sadique
30:29est-ce que vous avez le sentiment
30:30que cet homme
30:31finalement
30:31il jouit un peu
30:33de ses crimes
30:33c'est ça le sadisme
30:34oui il le dit
30:36il le dira lui-même
30:37c'est retenu d'ailleurs
30:38dans l'arrêt criminel
30:39il dira qu'il assouvit
30:42ses pulsions sexuelles
30:44mais pour assouvir
30:45ses pulsions sexuelles
30:46il faut que ça soit
30:47dans la violence
30:48dans la domination
30:49et dans la souffrance
30:51de l'autre
30:52il ne jouira
30:54finalement
30:55excusez-moi le terme
30:56que comme ça
30:57c'est-à-dire
30:58je me souviens de son père
30:59qui est venu témoigner
31:00et on lui a posé
31:01une question très simple
31:02voilà
31:03comment décrivez-vous
31:03votre fils
31:04vous l'avez connu
31:05tout petit
31:06dans le bac à sable
31:07ce n'était pas alors
31:08un violeur
31:08qu'est-ce qui s'est passé
31:09et le père nous expliquera
31:11que la première relation
31:12sexuelle
31:13de monsieur Varin
31:15c'est grâce à son père
31:16puisqu'il va
31:17l'emmener voir
31:18une prostituée
31:19donc vous vous rendez compte
31:21comment
31:21alors le milieu
31:22a commencé
31:23son éveil sexuel
31:24effectivement là
31:25il y a des questions
31:26qui se posent
31:27et voilà
31:27tout sort au procès
31:28et lors de cette enquête
31:30mais effectivement
31:31après il y a des explications
31:32qui arrivent
31:33parce que là
31:33on est dans les profondeurs
31:35et dans les ténèbres
31:36presque de l'âme humaine
31:37le cas d'une adolescente
31:39assassinée
31:40a également été cité
31:41au procès
31:42Florian Varin
31:43sur la route du violeur
31:44connaissez-vous
31:45Céline Giboir
31:46morte à Saint-Malo
31:47l'enquête de l'heure du crime
31:48on se retrouve dans un instant
31:49sur RTL
31:50Jean-Alphonse Richard
31:52sur RTL
31:53L'heure du crime
31:54jusqu'à 15h
31:55L'heure du crime
31:57présentée par
31:57Jean-Alphonse Richard
31:58sur RTL
32:00Au programme
32:01aujourd'hui
32:01de l'heure du crime
32:02l'affaire Florian Varin
32:03en 2015
32:04ce jeune homme
32:05considéré comme dangereux
32:06par les psychiatres
32:07a été condamné
32:07pour avoir attaqué
32:087 femmes
32:10en 2012
32:11des viols
32:11et une tentative
32:12de meurtre
32:13serait-il aussi
32:14impliqué
32:15dans l'assassinat
32:16d'une adolescente
32:17à Saint-Malo
32:18Lundi 8 juin 2015
32:21au premier jour
32:21du procès
32:22de Florian Varin
32:23maître Franck Berton
32:25avocat d'une jeune femme
32:26violée à Rennes
32:27avait interrogé
32:28l'accusé
32:29sur une
32:29toute autre affaire
32:31connaissez-vous
32:32Céline Giboir
32:33avait demandé
32:34de but en blanc
32:34l'avocat
32:35Céline Giboir
32:3616 ans
32:37avait été retrouvée morte
32:38après avoir été violée
32:39au pied d'une falaise
32:40à Saint-Malo
32:41disparue à Rennes
32:43le 28 février 2012
32:44et tuée le jour même
32:46à cette époque
32:46Florian Varin
32:47avait déjà violé
32:49une jeune femme
32:49au Mans
32:50il était employé
32:52dans un garage
32:53non loin de Saint-Malo
32:55les circonstances
32:56de la mort
32:57de Céline Giboir
32:58pourraient ressembler
32:59au mode opératoire
33:00du jeune violeur
33:01en série
33:02lors du procès
33:03Varin
33:03avait répondu calmement
33:05à maître Berton
33:06non
33:06je ne connais pas
33:07cette femme
33:08on a retrouvé
33:09ma carte bancaire
33:10dans une voiture
33:11pas loin du lieu
33:12de la découverte du corps
33:12mais
33:13je n'ai rien à avoir
33:14là-dedans
33:15avait-il affirmé
33:16Florian Varin
33:17a toujours expliqué
33:18qu'au moment de la disparition
33:20de Céline Giboir
33:21il se trouvait
33:21chez son patron
33:23au lendemain
33:24de la disparition
33:25une vieille habitante
33:26de Saint-Malo
33:27disait avoir croisé
33:28sur la plage
33:29un jeune homme
33:30qui cherchait
33:31son portefeuille
33:32il lui parlait
33:33de dos
33:34il refusait
33:35de montrer son visage
33:36cette femme
33:37est depuis
33:38décédée
33:39lundi 26 mars 2018
33:41trois ans après
33:42le premier procès
33:43Florian Varin
33:4426 ans
33:45comparait un appel
33:46il ne conteste pas
33:47les viols
33:48mais reste sans regret
33:49comment accepter
33:51de voir un violeur
33:52sourire
33:52presque rire
33:53c'est insupportable
33:54déplore un avocat
33:55à nouveau condamné
33:57à 30 ans de prison
33:57verdict
33:58cassé
33:59par la cour de cassation
34:00il y aura donc
34:01un troisième procès
34:02et on va voir
34:04on va voir bien sûr
34:05quel va être
34:05le verdict définitif
34:08maître Charles Deluine
34:09vous êtes avec nous
34:10avocat au barreau de Bordeaux
34:11vous êtes à ce procès
34:12un appel
34:13pardon
34:14vous êtes présent
34:14vous êtes l'avocat d'Eva
34:15qui avait été violé
34:17le 14 octobre 2012
34:19on a le sentiment
34:20que c'est un peu
34:22la copie conforme
34:23du premier procès
34:24parce qu'il n'avoue rien
34:26et il va même
34:27sourire
34:28et presque rigoler
34:29d'après ce que disent
34:30certains avocats
34:31sur place
34:32oui il a toujours
34:34une attitude
34:34défiante
34:36on va dire
34:37alors
34:38au moins qu'il ait connu
34:39dans deux procès
34:41il finira par
34:44quelque part
34:45comprendre
34:46que sa condamnation
34:47est inévitable
34:48et il changera
34:49un petit peu d'attitude
34:50certainement
34:51conseillée par ses avocats
34:52d'éviter d'être
34:54dans
34:55dans ce
34:56pratiquement
34:57ce manfoutisme
34:57c'est à dire
34:58qu'on a l'impression
34:59qu'il est au procès
35:00mais c'est pas lui
35:01on se demande
35:02pourquoi il est là
35:03au deuxième procès
35:04il avait été
35:04effectivement
35:05il avait eu un comportement
35:06absolument inadmissible
35:08inacceptable
35:08le président
35:09lui rappellera
35:11d'ailleurs
35:12parce qu'en parlant
35:13d'une des victimes
35:15il dira
35:15excusez-moi les termes
35:17le président lui dira
35:18vous vous rendez compte
35:18elle n'est même pas majeure
35:20vous l'avez
35:21sodomisé
35:22vous l'avez
35:23violé
35:24et il répondra
35:26oui mais finalement
35:26je l'ai dévergondé
35:28et c'est toujours
35:30ce genre de réponse
35:31mais attendez maître
35:32je suis d'accord avec vous
35:33non mais je suis d'accord
35:33avec vous
35:34ce genre de réponse
35:35les mots ont un sens
35:36bon c'est très lourd
35:39et très puissant
35:39mais j'ai envie de dire
35:41vous allez me répondre
35:42maître Charles Deluine
35:43il est-il récupérable
35:44ce garçon
35:45c'est pas possible
35:45c'est toute la question
35:48et c'est la raison
35:48pour laquelle
35:49on l'a condamné
35:50également
35:50à un suivi
35:51socio-judiciaire
35:52long
35:53parce que
35:55de ces temps
35:55parce que
35:57on a des
35:58on a des craintes
35:59on a des inquiétudes
36:00et
36:01les psychiatres le diront
36:04c'est possible
36:05d'évoluer
36:06mais encore une fois
36:08ça nécessite de sa part
36:09une volonté
36:10un travail
36:10très important
36:11et comme
36:12il sait
36:13qu'il a cette
36:14cette faiblesse
36:15qu'il a ces pulsions
36:16finalement
36:18comment fait-on
36:19pour les contrôler
36:20c'est le même problème
36:21que la récidive
36:22des pédophiles
36:23comment fait-on
36:24est-ce que c'est chimique
36:25est-ce qu'on va mettre
36:27un policier derrière lui
36:28c'est la très grande question
36:29c'est la très grande question
36:30et la société
36:31aujourd'hui
36:32n'a pas
36:32de réponse
36:33puisqu'on sait
36:34que les traitements
36:34chimiques
36:35ne sont pas efficaces
36:36à 100%
36:37et
36:38les analyses
36:40psychiatriques
36:40ou psychologiques
36:41certes évoluent
36:43mais
36:44continuent à démontrer
36:45qu'à l'intérieur de lui
36:47il y a ce violeur potentiel
36:48et ce violeur potentiel
36:50il le sera
36:51et il le restera
36:52toute sa vie
36:52tout à fait
36:53juste un mot
36:55après je voudrais qu'on écoute
36:56Jean Coadon
36:56mais juste un mot
36:57il y a les victimes
36:59qui sont là
37:00c'est déjà le deuxième procès
37:01il va y en avoir un troisième
37:02elles sont déjà épuisées
37:04par ce marathon judiciaire
37:05parce que
37:05chaque fois
37:06elles ont en face
37:07l'homme qui les a violées
37:09oui
37:09ça a duré 9 ans
37:10cet exercice
37:12de trois procès
37:13et effectivement
37:14moi je les ai connues toutes
37:15parce que c'est comme une tribu
37:17elles sont très unies
37:17elles sont très courageuses
37:19et elles se voient d'ailleurs
37:22même des années après
37:23elles continuent à se voir
37:24et à se considérer
37:25comme des amis
37:26finalement
37:27ce violeur
37:28les a unis
37:29et à partir de là
37:32la crainte pour elles
37:33c'est de revenir
37:34à la barre
37:35vous savez
37:35je ne sais pas si vous avez été témoin
37:37d'un procès aux assises
37:38mais vous vous présentez
37:40devant la barre
37:40vous avez
37:41tout le juré
37:42sur votre gauche
37:42vous avez le président
37:43et ses assesseurs devant
37:44et puis les avocats
37:45sur votre droite
37:46et vous devez raconter
37:48cette horreur
37:49et re-raconter
37:50vous allez le ressentir à nouveau
37:52vous allez revivre
37:53cette situation
37:54et c'est extrêmement dur
37:56pour elle
37:56c'est impossible
37:57de se reconstruire
37:58si tous les trois ans
38:00on vous demande
38:00de refaire cet exercice
38:02de revoir Varin
38:03qui vous fait
38:04un petit sourire moqueur
38:06c'est insupportable
38:08tout à fait
38:09Jean Coadon
38:10journaliste à la dépêche du midi
38:11vous avez suivi
38:12tous ces procès
38:13et toute cette affaire
38:14un mot sur Céline Giboire
38:17parce que c'est un petit
38:17mini coup de théâtre
38:19dans cette histoire
38:20Céline Giboire
38:20je l'ai dit
38:21assassinée à Saint-Malo
38:23c'est une histoire
38:24qui n'est pas réglée aujourd'hui
38:25c'est un cold case
38:26et on va poser la question
38:29à Florian Varin
38:30est-ce que vous connaissez
38:31Céline Giboire
38:32ça c'est important
38:33parce que le mode opératoire
38:34cadrerait avec cet assassinat
38:37c'est un bel effet d'audience
38:40de Maître Berton
38:41qui avait vu dans cette histoire
38:45beaucoup de similitudes
38:46à l'audience
38:49lors de la première audience
38:50Florian Varin
38:51a eu l'air d'un peu surpris
38:53en disant
38:53non oui
38:53on m'a posé des questions
38:54je sais que
38:56il a été interrogé
38:59par les enquêteurs
39:00de la SR de Rennes
39:01à l'époque
39:01et qu'ils avaient finalement
39:04un peu laissé tomber
39:06cette piste
39:08parce que
39:09selon leur travail
39:11et leurs investigations
39:12c'était une possibilité
39:16mais qu'elle ne collait pas
39:17avec les faits
39:19donc elle a été écartée
39:21en revanche
39:21en 2023
39:24Florian Varin
39:26a été jugé
39:28et a reconnu coupable
39:30d'un viol
39:31d'une jeune adolescente
39:33de 14 ans
39:34alors qu'il n'avait que 16 ans
39:35on était alors en 2007
39:37il a été condamné
39:39par la cour d'assises
39:40des mineurs
39:40de l'île des Villaines
39:42donc en fait
39:43il est reconnu coupable
39:44définitivement
39:46de 8 viols
39:46et d'une tentative
39:48de meurtre
39:48qu'il a toujours
39:49qu'il a toujours
39:50démenti
39:51et qui est pourtant
39:54malheureusement
39:55pas contestable
39:56quand on regarde
39:58les contestations
39:59les constatations
40:00pardon
40:01de l'enquête
40:01lui il conteste
40:02mais les constatations
40:04démontent bien
40:05qu'il a essayé
40:06de tuer Marie
40:07un ultime procès
40:09mais peut-être pas
40:10à la fin de l'histoire
40:11Florian Varin
40:13sur la route du violeur
40:14on a peur du jour
40:15où il sortira
40:16même si c'est dans 20 ans
40:18l'enquête de l'heure du crime
40:19je vous retrouve tout de suite
40:20sur RTL
40:20dans l'heure du crime
40:32aujourd'hui
40:32la trajectoire du violeur
40:33en série
40:34Florian Varin
40:35condamné deux fois
40:36à 30 ans
40:36de détention
40:37pour les attaques
40:38de 7 femmes
40:39et une tentative
40:40de meurtre
40:40dans la région ouest
40:41dernier verdict
40:43cassé
40:432021
40:45il est jugé
40:46une troisième fois
40:47lundi 18 octobre 2021
40:51Florian Varin
40:5230 ans
40:53est jugé
40:54aux assises
40:54du Tarn-et-Garonne
40:56à Montauban
40:57ses avocats
40:57Alexandre Martin
40:58Emmanuel Franck
41:00assurent que l'accusé
41:01a changé
41:02il serait désormais
41:03pleinement conscient
41:04de la gravité
41:05de ses actes
41:06la cour refuse
41:07une nouvelle expertise
41:08psychiatrique
41:09Varin
41:09est condamné
41:10à 28 ans
41:11de prison
41:12assorti
41:13cette fois
41:13de 18 ans
41:14de sûreté
41:153 victimes
41:17de Florian Varin
41:19interrogées
41:19par la dépêche
41:21du midi
41:21avant le procès
41:22s'exprimaient
41:24d'une même voix
41:24on a peur
41:25du jour
41:26où il sortira
41:27même si c'est
41:28dans 20 ans
41:28on reste persuadé
41:30qu'il y a
41:30de nombreuses
41:31autres victimes
41:32c'est quelqu'un
41:33qui s'est
41:34beaucoup déplacé
41:35en France
41:36tous les jours
41:38il y a
41:38des choses
41:39qui peuvent
41:39me rappeler
41:40ce qui s'est passé
41:41je ne peux
41:42pas sortir
41:43mes poubelles
41:44le mot câlin
41:45je ne peux pas
41:46l'entendre
41:46c'est un mot
41:48qui n'a plus du tout
41:49le sens
41:49qu'il a
41:50à l'origine
41:51la voix
41:53toujours brisée
41:53elle restera brisée
41:55de longues années
41:55la voix de Marie
41:56une des victimes
41:57de Florian Varin
41:58elle avait été violée
42:00à Toulouse
42:00c'était un extrait
42:01de l'émission
42:02Fait entrer l'accusé
42:03diffusé sur RMC
42:05en 2023
42:06Jean Coadon
42:07journaliste
42:08à la dépêche
42:08du midi
42:09spécialiste
42:09des affaires criminelles
42:10vous connaissez
42:11cette affaire
42:12de A à Z
42:13vous l'avez suivie
42:14vous avez rencontré
42:16ces victimes
42:18à plusieurs reprises
42:19lors des procès
42:20lors des interruptions
42:21d'audience
42:21vous les avez
42:22interviewées
42:23elles sont restées
42:25dans la peur
42:25ces femmes
42:26elles sont restées
42:29dans la peur
42:29je crois que
42:30c'est impossible
42:32d'imaginer
42:33ce qu'elles ont vécu
42:34lors du premier procès
42:37elles se sont retrouvées
42:39et elles se sont créées
42:40une force collective
42:41et moi j'ai une image
42:44très forte en mémoire
42:45de les voir partir
42:46quatre enlacées dans la rue
42:50après le verdict
42:50sauf que
42:52quand il a fallu
42:53comme l'a dit l'avocat
42:54tout à l'heure
42:55trois ans après répéter
42:56et encore répéter
42:57trois ans après
42:58c'est à dire que
42:59entre l'arrestation
43:01et le dernier procès
43:02il s'écoule
43:03neuf ans
43:03et ça
43:04ça a été extrêmement
43:05difficile à vivre
43:06pour elles
43:07et si elles étaient
43:09dans le témoignage
43:12et dans
43:13une forme
43:14peut-être
43:15de compréhension
43:16même si ça
43:18paraît impossible
43:19mais
43:20elles essayaient
43:21de comprendre
43:21comment ça avait
43:23pu arriver
43:23lors du premier procès
43:25je pense que
43:25sur les deux procès
43:26suivants
43:27au contraire
43:28elles étaient dans
43:28l'agressivité
43:29parce que finalement
43:30elles ne supportaient plus
43:32de revivre ça
43:33encore et encore
43:34et puis elles savaient
43:35sans doute
43:35que peut-être
43:35c'était vain
43:36ces demandes
43:37et ces questions
43:37qu'elles se posaient
43:38peut-être qu'elles n'auraient
43:39pas la clé
43:40en écoutant
43:41ce que pouvait
43:41leur raconter
43:42leur agresseur
43:44Maître Charles Deluine
43:45vous êtes avec nous
43:47et on vous remercie
43:47avocat au barreau
43:48de Bordeaux
43:49vous avez suivi
43:50deux procès
43:51de cet homme
43:53de Varin
43:54vous êtes l'avocat
43:54d'Eva
43:55une des femmes violées
43:56ces avocats
43:58au dernier procès
43:59vont dire
44:00Ben Varin
44:01non il va mieux
44:02maintenant il comprend
44:03ce qu'il a fait
44:04il a pris conscience
44:05de tout ça
44:06c'est plus le même homme
44:07est-ce que
44:07vous le croyez ?
44:09Est-ce que vous avez pu le croire ?
44:09Est-ce qu'on a pu le constater ?
44:11Alors moi je n'y crois pas
44:14et au-delà
44:16des paroles
44:17qu'il a pu avoir
44:18et qui sont des paroles
44:19évidemment
44:19qui vont dans son intérêt
44:20à lui
44:21bien sûr
44:21les examens
44:24psychiatriques
44:25et psychologiques
44:26ne le démontraient pas
44:27et il ne donnait
44:28absolument pas
44:29l'impression
44:29d'avoir changé
44:30on avait l'impression
44:31d'avoir la même personne
44:32sauf qu'elle était
44:33mieux conseillée
44:34donc il évitait
44:36de dire des choses
44:36choquantes
44:37mais c'était exactement
44:38la même personne
44:39Est-ce que votre cliente
44:41Eva
44:41fait partie
44:43elle fait partie
44:44évidemment des sept
44:44des mêmes huit femmes
44:46violées par Varin
44:47est-ce qu'elle est dans la peur
44:49d'une sortie
44:50de cet homme ?
44:52Oui
44:52elles le sont toutes
44:53elles le sont toutes
44:54et je dirais
44:56comme l'a dit tout à l'heure
44:58le journaliste
44:59Jean-Cohadon
45:00Jean-Cohadon
45:01pardon
45:01ce qui est
45:03ce qui est impressionnant
45:04c'est comment
45:05elles sont unies
45:05moi je me souviens
45:06au procès
45:06la veille
45:07du verdict
45:08elles sont toutes
45:09parties en boîte de nuit
45:10parce qu'elles se sont dit
45:12on refuse
45:13encore
45:14de souffrir
45:16et d'être dans la peur
45:17et dans l'expectative
45:19on va aller s'amuser
45:20on va aller faire la fête
45:21et ça je trouve
45:23merveilleux
45:23qu'elles aient cette force
45:24et cette mentalité
45:26C'est une manière aussi
45:27d'échapper
45:28évidemment à cet homme
45:29qu'elle voyait
45:29beaucoup trop
45:30depuis
45:32toutes ces années
45:33M. Charles Deluine
45:36encore une question
45:37il a fait plusieurs demandes
45:38je crois
45:39de mise en liberté
45:40elles sont succédées
45:41ces demandes
45:42de mise en liberté
45:42oui
45:44il était dans
45:45cette technique
45:47qui est celle de dire
45:48j'ai évolué
45:48j'ai changé
45:49regardez
45:50je me comporte
45:51parfaitement bien
45:52en prison
45:52mes analyses
45:54psychiatriques
45:56sont bonnes
45:57je souhaite sortir
45:58j'ai le droit
45:59de sortir
45:59mais on garde encore
46:02cette dangerosité
46:04comme étant
46:05un élément
46:06qui ne le permet
46:07pas encore
46:07de sortir
46:08parce qu'il ne fait pas
46:09la preuve
46:10d'avoir évolué
46:10réellement
46:11et ça c'est
46:12c'est assez rare
46:14effectivement
46:14c'est un cas extrême
46:15on le disait
46:15c'est quasiment
46:16du jamais vu
46:17un violeur si jeune
46:18une série si rapide
46:20et effectivement
46:21c'est tout
46:23qui ne marche pas
46:25il ne peut pas
46:26sortir de prison
46:26Jean Coadon
46:28vous avez suivi
46:28je le disais
46:29toute cette histoire
46:30pour la dépêche du midi
46:31vous avez vu les victimes
46:33vous l'avez vu lui
46:34qu'est-ce qui
46:36vous a marqué
46:37dans cette histoire
46:38c'est une enquête
46:39qui est quand même
46:39un petit peu
46:40hors normes
46:40parce que le personnage
46:41il est
46:42presque étonnant
46:45enfin
46:45c'est rare de trouver
46:47comme ça
46:47un violeur en série
46:48si jeune
46:49avec
46:49cette espèce
46:51d'assurance
46:52qu'il a
46:52et forcément
46:54face à un personnage
46:55de ce niveau
46:58on se pose des questions
46:59et moi je me souviens
47:01ça m'avait
47:01glacé
47:02quand il avait expliqué
47:04qu'il avait découvert
47:04la sexualité
47:05via les films
47:07pornographiques
47:08entre
47:0911
47:1012
47:11et 13
47:11ans
47:12voilà
47:14ce garçon
47:16il a été abandonné
47:17par sa mère
47:17la seule réponse
47:20de son père
47:21c'est de l'amener
47:21voir une prostituée
47:23des grands-parents
47:24qui essayent
47:24de s'en occuper
47:25mais qui sont
47:26complètement dépassés
47:27qui étaient là
47:27au procès d'ailleurs
47:28qui étaient présents
47:30moi je suis moins pessimiste
47:32que maître Deluine
47:33je veux croire
47:35que ce garçon
47:36peut évoluer
47:36je pense qu'il était
47:37complètement bloqué
47:39au premier procès
47:42qu'il n'avait pas du tout
47:43remis en cause
47:45ses actes
47:47ça l'était encore
47:49sans doute
47:49au deuxième procès
47:51après cassation
47:52pourquoi il y a eu
47:53cassation
47:53c'est important
47:54de le rappeler
47:54c'est que le président
47:56de la cour d'assises
47:57du Tarn
47:57avait refusé
47:59la demande des avocats
48:00qui avaient demandé
48:01une nouvelle expertise
48:02pour voir justement
48:03s'il y avait une évolution
48:04cette nouvelle expertise
48:06qui a finalement
48:07été réalisée
48:08montrait
48:09une sorte
48:11un début
48:12un début
48:13de prise de conscience
48:14un début
48:15mais peut-être pas suffisant
48:16mais voilà
48:17alors la question
48:18la question
48:19c'est de l'évolution
48:21bien sûr
48:21Jean-Cohadon
48:21juste un petit mot
48:22on arrive au bout
48:23est-ce qu'on est arrivé
48:25le décompte est fini
48:27des victimes
48:27ou est-ce qu'il y a
48:28d'autres surprises
48:29à attendre
48:29alors c'est
48:30c'était la question
48:32qui se posait
48:33au moment du procès
48:34Marie le disait
48:35Marie qui était un peu
48:37la porte-parole
48:37des victimes
48:38disait
48:39mais est-ce qu'il n'y en a pas
48:40beaucoup d'autres
48:41que l'on ignore
48:42pour l'instant
48:43à part la jeune fille
48:44qu'il avait violée
48:45quand il avait 16 ans
48:46et qu'il en avait 14
48:47à ma connaissance
48:49aucune autre victime
48:50n'a été identifiée
48:51merci beaucoup
48:52Jean-Cohadon
48:53et maître Charles Deluine
48:54d'avoir été les invités
48:56de l'heure du crime
48:56merci à l'équipe de l'émission
48:57rédactrice en chef
48:58Justine Vigneault
48:59préparation Marie Bossard
49:00Lisa Canales
49:01réalisation en direct
49:02Jonathan
49:03en tout ce qui est