Avec Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et auteure de "A ma place" (Buchet Chastel)
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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-04-18##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h33, merci d'être avec nous.
00:09Notre invitée ce matin, Yael Broun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale.
00:13Bonjour.
00:14Bonjour.
00:14Merci d'être avec nous.
00:15Vous publiez « À ma place » aux éditions Bûcher-Chastel.
00:19Je reviendrai sur votre livre très personnel en fin d'interview.
00:24Yael Broun-Pivet, on va regarder l'actualité.
00:27Et le 14 juillet, François Bayrou présentera les grandes lignes de son budget 2026.
00:33Nous verrons bien ce qu'il contient.
00:36Est-ce qu'il y aura une session extraordinaire en juillet à l'Assemblée ?
00:40Je ne sais pas, mais je la souhaite parce que nous avons un certain nombre de textes
00:44qu'il nous faut finir d'examiner.
00:47Et je crains que nous n'ayons pas le temps jusqu'au 30 juin.
00:50Donc je souhaite qu'il y ait une session extraordinaire
00:52et que l'Assemblée soit au travail au mois de juillet et probablement au mois de septembre.
00:56Ça veut dire donc possibilité de motion de censure en juillet.
01:02Écoutez, ça c'est la Constitution qui le dit.
01:05Mais en tout cas, regardez, en ce moment, on a un agenda parlementaire qui est assez chargé.
01:09On a un texte sur la simplification qui est important.
01:13Je regarde l'agenda.
01:14La simplification de la vie économique, fin de vie, programmation pluriannuelle de l'électricité,
01:21refondation de Mayotte, ensuite conclusion du conclave sur les retraites.
01:26Et il y a encore le statut de l'élu qui est un texte important pour nos élus locaux
01:30pour qu'ils puissent exercer plus facilement leur mandat.
01:33Il y a également la réforme de l'audiovisuel.
01:37Il y a un texte sur l'agriculture.
01:40Écoutez, en tout cas, elle a été retirée de l'ordre du jour.
01:43Mais moi, on ne m'a jamais dit qu'elle était annulée.
01:47Donc il y a encore un certain nombre de textes.
01:49Et moi, je ne vois pas comment ça rentre jusqu'au 30 juin.
01:51Donc je souhaite que nous puissions partir cet été avec les textes finis.
01:56En tout cas, tous les textes que nous aurons engagés, je souhaite une session extraordinaire.
02:00C'est à la main du président de la République, comme vous le savez.
02:03Mais je crois que c'est important.
02:04Il y a également la proportionnelle qui pourrait faire l'objet aussi d'un examen.
02:08Donc vous voyez, beaucoup de travail à venir.
02:11Moi, je ne me résous pas à avoir un Parlement qui tourne au ralenti.
02:14Je veux travailler, je veux légiférer.
02:16Nous avons des réformes à porter pour les Français.
02:19Bien, conclusion du conclave sur les retraites.
02:21Il y aura bien un débat au Parlement.
02:25Alors c'est un engagement du Premier ministre qu'il a pris dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
02:31Et je ne vois pas comment il ne tiendrait pas son engagement.
02:33Donc oui, il y aura un débat à l'Assemblée nationale.
02:35Je l'ai remarqué, et je ne suis pas le seul,
02:38beaucoup de commissions d'enquête à l'Assemblée nationale.
02:41Est-ce qu'il y en a trop ?
02:42Alors certains le disent, effectivement.
02:45Elles se substituent à la justice, non ?
02:47Alors parfois, elles sont dans une actualité brûlante.
02:50Et c'est vrai que ça peut se chevaucher.
02:53Et puis il y en a beaucoup, parce qu'il y a 11 groupes politiques,
02:56donc ils ont le droit tous les ans à une commission d'enquête.
03:00Et après, si nous avons des votes, si les commissions permanentes le souhaitent,
03:04elles peuvent se transformer en commissions d'enquête.
03:05Donc il y a effectivement une inflation de commissions d'enquête.
03:09Certaines sont très importantes et elles donnent lieu à des textes de loi.
03:13On pense au narcotrafic, par exemple.
03:15Il est issu d'une commission d'enquête sénatoriale.
03:17Là, j'ai une commission d'enquête qui vient de se terminer à l'Assemblée nationale
03:21sur l'aide sociale à l'enfance, qui est une importante commission d'enquête.
03:24Et celle sur le cinéma aussi, qui a donné des conclusions qui sont assez solides.
03:31Donc les commissions d'enquête, dans l'idée, c'est très bien.
03:34C'est le contrôle que fait le Parlement sur l'action du gouvernement.
03:38Mais il n'en faut pas trop.
03:40Et il ne faut surtout pas trop les politiser,
03:42parce qu'on a besoin d'un travail de fond, si on veut qu'elle soit utile.
03:45Oui, commissions d'enquête qui peuvent parfois se transformer en tribunal.
03:50Je pense à, par exemple, François Bayrou sur Betaram.
03:55C'est le 14 mai, je crois.
03:57Alors, il sera auditionné, la commission effectue ses travaux.
04:01C'est bien, c'est important, parce qu'on voit qu'il y a beaucoup de souffrance
04:04et que les faits qui sont dénoncés par les victimes sont des faits très graves.
04:08Donc c'est important de regarder quel est le contrôle que...
04:11Alors, vous savez, les commissions d'enquête ne s'intéressent pas aux faits précis,
04:15mais elles prennent un peu du champ.
04:17Et donc il faut savoir quel est le contrôle que nous exerçons
04:20sur les établissements privés scolaires.
04:22Est-ce que vous êtes mal à l'aise en pensant que Marine Le Pen
04:25ne puisse pas se représenter en 2027 ?
04:29Non, je ne suis pas mal à l'aise.
04:31Vous savez, moi je...
04:32Je vous dis ça parce que vous aviez un débat avec Elisabeth Banater il y a peu,
04:35sur une chaîne de télévision.
04:37Elle l'est, elle.
04:38Oui, mais pas moi, moi c'est la...
04:40Vous savez, les Français, je le vois tous les jours,
04:43me disent qu'ils attendent de leurs élus une exemplarité parfaite.
04:47Quand vous êtes pris au volant en état d'ivresse,
04:51on vous retire votre permis de conduire.
04:52Quand vous êtes un chef d'entreprise qui commet des fautes de gestion,
04:56vous n'avez plus le droit de gérer une entreprise.
04:58Quand vous êtes un élu qui commet des fautes dans l'exercice de votre mandat,
05:03vous n'avez plus le droit d'être élu et d'exercer un mandat.
05:05Donc tout cela, moi, me semble très cohérent.
05:07Maintenant, Marine Le Pen est présumée innocente, elle a fait appel.
05:10Je sais que la cour d'appel va pouvoir se prononcer
05:13avant les prochaines échéances électorales.
05:16Donc en aucun cas, elle sera empêchée de façon préventive.
05:21Et donc je crois que tout cela fonctionne bien.
05:24Et à nouveau, les Français attendent de nous,
05:26que nous soyons exemplaires et d'une probité impeccable.
05:30Et je le comprends et je le souhaite.
05:33– Yael Brunpivet, Bernard Arnault qui attaque l'Europe,
05:36il demande une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe,
05:40comme Elon Musk d'ailleurs.
05:42Et à travers ses propos, on a l'impression qu'il rejette
05:45ce qui se passe aujourd'hui sur le dos de l'Europe.
05:50Ce serait l'Europe responsable de cette augmentation de droits de douane.
05:54Est-ce que ça ne vous...
05:55– C'est un peu fort de café.
05:57– C'est fort de café ?
05:58– Oui, on voit bien dans quelle situation nous sommes,
06:01avec des décisions assez erratiques du président des Etats-Unis
06:05qui aussi change d'avis régulièrement.
06:08Et ça, c'est inquiétant.
06:09On a besoin de stabilité.
06:11Les acteurs économiques, les populations,
06:14ont besoin de stabilité, de sécurité.
06:18Et on ne peut pas commercer n'importe comment avec les partenaires.
06:21On voit bien qu'à chaque fois qu'il y a des traités de libre-échange,
06:26il y a beaucoup de débats dans la société.
06:28Il y en a eu pour le Mercosur, il y en a pour le CETA.
06:31Donc oui, à des échanges évidemment mondiaux et internationaux,
06:36mais pas à n'importe quelles conditions et pas n'importe comment.
06:39– Yael Brunpivet, la présidente de l'université Lyon 2,
06:42accable le professeur Fabrice Balanche,
06:45géographe spécialiste du Moyen-Orient.
06:47Je voudrais rappeler ce qui s'est passé,
06:49et pour les auditeurs qui ne sauraient pas,
06:51maître de conférences, victime le 1er avril de l'irruption
06:55dans son amphithéâtre d'une vingtaine de militants radicaux,
06:59masqués, qui l'ont forcé à quitter les lieux,
07:01en l'accusant de sioniste, raciste, islamophobe.
07:05La présidente de l'université estimait que le prof
07:07avait prononcé des paroles affligeantes, complotistes
07:10et délétères, un désaveu public.
07:15Un désaveu public.
07:17Quelle réaction ?
07:18Comment comprendre cela ?
07:19Est-ce qu'elle doit être sanctionnée, cette présidente d'université ?
07:22– Moi, je trouve ça assez ahurissant.
07:25Vous savez, il y a plusieurs mois,
07:26alors j'étais à Lyon 3,
07:27et j'avais, pareil, des militants LFI
07:32qui voulaient m'interdire d'accéder à l'université
07:36en tant que président de l'Assemblée nationale.
07:38Et fort heureusement, j'avais réussi à donner la conférence
07:41pour laquelle j'avais été invitée.
07:43On ne peut pas accepter que nos universités
07:46soient des lieux comme ça,
07:49qui sont gangrénés par certaines idéologies.
07:52Et donc, il faut évidemment protéger les enseignants,
07:56protéger la liberté d'expression de tous.
08:00Et on ne doit pas accepter que des facultés
08:04puissent comme ça être la proie de certains.
08:07Les facultés, c'est notre bien commun.
08:09Ce sont des lieux de savoir.
08:11C'est là où nos enfants apprennent
08:13et se forment, forment leur esprit.
08:17Et donc, ils doivent pouvoir le faire
08:18de façon libre, éclairée, équilibrée.
08:22Et aujourd'hui, malheureusement,
08:23dans ce type d'établissement, ça n'est plus le cas.
08:25Il faut les protéger pour que chacun puisse se construire.
08:29Mais la présidente de l'université doit être sanctionnée.
08:32Alors, ce n'est pas à moi de le dire.
08:34Mais en tout cas, elle a tort.
08:37Ça vous choque ? Elle a tort ?
08:38Moi, je trouve qu'elle a tort.
08:39Et qu'au contraire, il faut protéger ces lieux
08:43et faire en sorte qu'ils puissent être,
08:46assurer une certaine neutralité.
08:48en tout cas, évidemment, pour le corps enseignant
08:51et leur permettre de pouvoir enseigner librement.
08:54Avant d'ouvrir les pages de votre livre,
08:57de lire des pages de votre livre,
08:59Yael Brunpivé, de vous interroger sur ce que vous avez écrit.
09:02Quelques mots sur Israël-Gaza.
09:0412 ONG importantes affirment
09:06qu'elles font face à l'un des pires échecs humanitaires
09:11de notre génération.
09:13Est-ce qu'Israël, aujourd'hui, doit permettre à l'aide humanitaire
09:16d'entrer dans la bande de Gaza ?
09:17Évidemment, il faut que l'aide humanitaire
09:20puisse arriver en masse dans la bande de Gaza.
09:23Il faudrait également, et vous voyez,
09:25c'est encore tragique, nous sommes au mois d'avril.
09:28Il faut aussi rappeler que nous avons encore des otages à Gaza.
09:31Le Hamas détient encore des personnes
09:34depuis le 7 octobre, donc depuis presque 18 mois.
09:38Et donc, il faut continuer à appeler
09:40à la libération de ces otages,
09:42appeler au cessez-le-feu,
09:44appeler à l'aide humanitaire.
09:45On a l'impression de répéter toujours la même chose.
09:49Il y a une importante initiative française
09:52qui aura lieu au mois de juin
09:54sous l'égide de la France et de l'Arabie Saoudite.
09:56C'est très important.
09:56Vous êtes d'accord avec la reconnaissance de l'État palestinien ?
09:58Pas unilatéral.
10:00Mais en revanche, avoir une reconnaissance
10:02qui s'insère dans des reconnaissances réciproques
10:04de l'État de Palestine et de l'État d'Israël,
10:08permettre à ces deux États de vivre
10:10derrière des frontières assurées
10:12en sécurité et en paix,
10:14c'est l'objectif que nous devons partager.
10:17Il faut permettre aussi à l'autorité palestinienne
10:20de se réinstaller politiquement,
10:22avoir une vraie légitimité.
10:24Aujourd'hui, on voit bien que le Hamas,
10:26qui est un groupe terroriste,
10:27a tout appris sur tout.
10:30Et donc, il faut réussir à sortir de cela.
10:32J'espère que nous y parviendrons dans les semaines et les mois qui viennent.
10:36Yael Bronpivé, à ma place,
10:38c'est le titre de votre livre chez Boucher-Chastel.
10:41Alors, petite fille de Calman et Rose.
10:44Lui, Calman, réfugié, juif polonais,
10:47il s'est battu pour la France,
10:49pour la liberté,
10:50contre les nazis.
10:52Sa famille est restée en Pologne.
10:54C'était votre grand-père.
10:56C'était mon grand-père, oui.
10:56Sa famille est restée en Pologne,
10:58a été déportée à Auschwitz.
11:0328 personnes, frères, sœurs,
11:05nièces, neveux,
11:06tous ont été gazés,
11:07puis brûlés dans les fours crématoires.
11:09Calman est devenu français.
11:12Oui.
11:12Et c'est votre grand-père.
11:15Rose et Calman,
11:16vos grands-parents,
11:17vous en parlez beaucoup dans votre livre.
11:20Depuis le 28 juin,
11:22ils n'ont pas vu ?
11:23Non.
11:23Ils n'ont pas vu,
11:24vous êtes devenue présidente de l'Assemblée nationale,
11:26ils auraient été fiers de vous ?
11:28Oui, ma grand-mère m'avait vue devenir avocate.
11:31Avocate, oui.
11:32Et elle avait été extrêmement impressionnée
11:35par aussi le décorum,
11:36parce que c'est très lourd.
11:38Mais oui, ils auraient été très fiers.
11:39C'est ce que je dis dans mon livre,
11:41mais c'est une histoire républicaine.
11:43Mon grand-père, ma grand-mère et mon père
11:45ont été naturalisés après la guerre.
11:48Oui.
11:49Et leur intégration dans la France
11:51les a conduits justement
11:52à avoir une petite fille présidente
11:54de l'Assemblée nationale.
11:55Je trouve que c'est plutôt réjouissant comme message.
11:58Et vous écrivez,
11:59le 28 juin 2022,
12:01donc, présidente de l'Assemblée nationale,
12:03et là je suis devenue féministe.
12:05Oui.
12:05En entrant en politique...
12:06Non mais...
12:07Alors ça c'était en 2017
12:08que je suis devenue féministe.
12:09Oui, en entrant en politique.
12:11Tiens, à propos de féminisme,
12:14la définition légale d'une femme
12:16repose sur le sexe biologique
12:18à trancher la Cour suprême du Royaume-Uni.
12:21Êtes-vous en accord
12:22avec cette définition légale d'une femme ?
12:26Non, je crois qu'il faut regarder...
12:28Vous êtes en accord avec cela ?
12:29Non, il faut regarder la réalité aujourd'hui
12:31et la façon dont les choses évoluent
12:34et il faut respecter infiniment
12:37des personnes qui sont justement
12:41dans d'autres démarches.
12:43Et donc, il faut faire attention
12:45à n'exclure personne.
12:46J'ai été gênée par cela, oui.
12:49Vous avez été gênée ?
12:49Oui.
12:50Bien, on vous a renvoyé
12:51à vos enfants, à vos lessives,
12:53enfin bon, etc.
12:53Vous racontez tout cela.
12:54C'est assez basique.
12:56Vous racontez tout cela
12:57dans votre livre.
12:59Deux maires sur dix sont des femmes.
13:01Oui.
13:01Seulement deux maires sur dix.
13:04La parité imposée aux petites communes
13:06pour les prochaines municipales,
13:07une avancée ?
13:08On vient de le voter
13:10à l'Assemblée nationale
13:10de façon définitive.
13:12Le Sénat l'avait voté
13:14quelques semaines auparavant.
13:15C'est une grande avancée
13:16parce que je me suis rendu compte
13:19et c'est très objectif
13:20que seules les lois sur la parité
13:22ont permis de faire progresser
13:24de façon significative
13:26la place des femmes,
13:27que ce soit dans le monde politique,
13:29que ce soit dans le monde économique,
13:31quel que soit le secteur,
13:33malheureusement,
13:34il faut en passer par la loi.
13:35Et donc là,
13:36nous allons pouvoir enfin
13:38toucher 70% des communes
13:41qui n'étaient pas concernées
13:42par la parité
13:42grâce à cette loi.
13:44Alors certains ont dit
13:45on ne trouvera pas de femmes
13:46pour s'engager.
13:48Moi, je les rassure,
13:49les femmes ont envie
13:51de s'engager autant que les hommes.
13:52Il n'y a pas de sexe
13:53pour s'engager,
13:55pour avoir envie
13:55d'être utile pour les autres
13:57et donc je ne suis pas du tout inquiète.
13:59C'est pas sexiste d'ailleurs
13:59de dire
13:59on ne trouvera pas de femmes
14:00pour s'engager.
14:01C'est très sexiste.
14:03Ce n'est pas un peu,
14:04c'est très sexiste.
14:06Il y a le bon pivet.
14:07Vous dites aussi,
14:07vous écrivez,
14:08la politique est capable
14:10du pire comme du meilleur.
14:12Alors quel est le pire
14:13que vous avez vécu ?
14:15Le pire,
14:16depuis que vous êtes en politique ?
14:17Depuis que je suis en politique,
14:18le pire,
14:19en fait pour moi,
14:20c'est les attaques antisémites
14:21avec des lettres de menace,
14:23avec une exposition
14:26qui fait que vous devenez une cible.
14:29La cible de personnes
14:31qui sont mauvaises,
14:33qui sont cachées derrière chez elles,
14:35qui prennent leurs petits stylos
14:37et leurs petites feuilles
14:38et qui crient de façon maladroite
14:39des choses absolument ignobles.
14:42Et ça,
14:42c'est,
14:42je trouve,
14:43le pire
14:43parce que moi,
14:44j'aime le débat,
14:46j'aime la confrontation,
14:46j'aime la franchise
14:48et ça,
14:49c'est,
14:49je trouve,
14:50le pire
14:51de ce qu'on peut faire,
14:52de se cacher,
14:53d'être aussi vile.
14:55Et le meilleur ?
14:56Et le meilleur,
14:57je l'ai beaucoup dit,
14:59c'est la marche
15:01pour la République
15:03que j'ai organisée
15:04avec le président du Sénat
15:05parce que
15:06c'est la force
15:08de la parole politique.
15:09Oui.
15:10La force de la parole politique
15:11qui rencontre
15:11l'oreille des Français.
15:12Vous avez regretté
15:12que le président de la République
15:13ne soit pas là ?
15:14Non,
15:15je n'ai pas regretté
15:16qu'il ne soit pas là.
15:18J'aurais préféré,
15:19j'aurais aimé
15:20qu'il adresse,
15:21qu'il adresse
15:22au président du Sénat
15:23et à moi-même.
15:25Mais,
15:25j'ai trouvé ce moment
15:26qui était très fort
15:27parce que les Français
15:28sont venus
15:29et ce que j'ai aimé
15:30dans cette marche,
15:31c'est qu'il n'y avait
15:32que des drapeaux français
15:33qui flottaient au vent,
15:34il n'y avait que la Marseillaise
15:36qui enchantait nos oreilles
15:37et on a vu
15:38des centaines de milliers
15:39de Français
15:39défiler dans les rues
15:40partout en France
15:41pour la République
15:43telles que nous
15:44l'aimons
15:44avec ses valeurs
15:45et ses combats
15:46et donc c'était
15:46un moment extrêmement puissant.
15:48Vous écrivez aussi
15:49que vous avez été déçu
15:50du macronisme.
15:52Déçu.
15:54Déçu par Emmanuel Macron.
15:56Franchement.
15:57Soyons,
15:58vous êtes directe,
15:59vous êtes honnête.
15:59Vous êtes honnête.
16:01C'est plus le macronisme
16:02dans son ensemble.
16:04C'est trop...
16:04Moi, je ne suis pas du genre
16:05à dire
16:06c'est lui qui est responsable,
16:08c'est trop facile.
16:09Je trouve qu'il ne faut pas
16:10se défausser.
16:11Emmanuel Macron avait
16:12des premiers ministres,
16:14il avait des membres
16:14de gouvernement,
16:15il avait une majorité
16:16des députés
16:17et c'est dans notre collectif
16:19qu'on a été trop vertical.
16:21On n'a pas assez associé
16:23les corps constitués.
16:25On voit bien
16:25sur la réforme des retraites
16:26à point,
16:27nous n'avons pas réussi
16:28à embarquer jusqu'au bout
16:31la CFDT
16:31qui était pourtant au départ
16:33favorable à la réforme à point.
16:35C'est bien qu'on n'a pas réussi
16:36à correctement négocier
16:38avec les forces syndicales.
16:40On voit bien
16:40qu'on n'a pas réussi
16:41à embarquer les citoyens
16:43sur un certain nombre
16:44de réformes
16:45alors que la promesse initiale
16:47qui avait fait
16:48que beaucoup s'étaient engagés
16:49derrière Emmanuel Macron,
16:51c'était justement
16:52d'avoir une autre façon
16:53de faire de la politique
16:54avec beaucoup plus
16:55de participation citoyenne.
16:57On voit qu'on a fait
16:57des grandes choses
16:58en participation citoyenne
16:59type les conventions citoyennes
17:01mais ça n'est pas suffisant.
17:03Moi, je plaide
17:04pour plus de participation,
17:05plus de référendum,
17:07plus d'intégration de tous
17:08dans la vie politique
17:09de notre pays.
17:10Oui, je vais y revenir d'ailleurs
17:12mais dans votre livre,
17:14vous n'hésitez pas,
17:15vous évoquez
17:16votre cancer du sein
17:17librement.
17:19Vous avez été opéré
17:21deux jours après.
17:22Deux jours après,
17:23vous recevez le prix
17:24de député de l'année.
17:25Nous sommes en 2022.
17:27Il y a Elbron Pivet.
17:28Le 20 mai 2022,
17:30dernière séance
17:30de radiothérapie,
17:31l'après-midi,
17:32vous êtes nommé
17:32ministre de l'Outre-mer.
17:35Décidément.
17:36Alors, vous parlez
17:38de votre maladie
17:39qui vous a rendu
17:40plus forte
17:40et vous dites
17:42il faut parler du cancer
17:43et sensibiliser
17:44les employeurs
17:45sur le sujet.
17:45Voilà un message
17:46que vous avez envie
17:47de transmettre.
17:48C'est très important
17:49parce que moi,
17:50j'ai rencontré
17:51beaucoup de femmes
17:51qui sont atteintes
17:53de cancer
17:53et qui disent
17:55qu'elles ont besoin
17:56de continuer
17:58à travailler,
17:59que ça n'est pas
17:59forcément facile
18:00et donc il faut
18:01parfois aménager
18:02les emplois du temps,
18:04aménager les postes
18:05de travail, etc.
18:06Mais que quand on est
18:07malade,
18:08on ne se réduit pas
18:09à cette maladie.
18:10On n'est pas
18:11tout d'un coup
18:12complètement incapable
18:13de tout
18:14et on a
18:15pour combattre
18:17la maladie
18:17besoin
18:18de se sentir soutenu,
18:20besoin d'être
18:21accompagné
18:21et donc
18:22avoir une société
18:24plus bienveillante,
18:25avoir un monde
18:26de l'entreprise
18:27plus inclusif,
18:28c'est hyper important,
18:30c'est précieux
18:31et ça aide
18:31à la guérison.
18:32Et donc
18:33il faut
18:34que l'on avance
18:35sur ce terrain-là
18:36et beaucoup de femmes
18:37m'ont dit
18:38que le fait
18:39de savoir
18:40que j'avais
18:41conquis
18:41la présidence
18:42de l'Assemblée nationale
18:43en ayant un cancer,
18:44ça leur donnait
18:45de la force aussi.
18:46Et ça,
18:47c'est pareil,
18:47très puissant
18:48quand vous faites
18:48de la politique,
18:49de dire que votre expérience
18:51a de l'impact
18:52sur la vie des gens.
18:53Vous avez travaillé
18:55pour le Resto du Coeur,
18:55vous avez été avocate,
18:56ça vous a poussé aussi
18:58à l'engagement politique,
18:59évidemment.
19:00Vous êtes présidente
19:01de l'Assemblée nationale,
19:02est-ce que vous comprenez
19:03que les Français
19:03soient
19:04exaspérés parfois
19:06par les outrances
19:07vues
19:08et entendues
19:09à l'Assemblée nationale ?
19:11Je le comprends
19:11et ils me le disent,
19:12ils me l'écrivent.
19:13en même temps,
19:16on vit dans une démocratie
19:19et les députés
19:21qui sont légitimement élus
19:23par les citoyens
19:24ont le choix
19:25de leur mode d'expression.
19:27Ils peuvent
19:28et ils ont le droit
19:29d'être radicaux,
19:30de porter des idées radicales,
19:32de façon radicale,
19:33c'est leur droit.
19:34Après,
19:35j'ai un règlement,
19:36il ne faut pas
19:37qu'ils dépassent
19:38un certain nombre
19:39de limites
19:40et je leur rappelle
19:42et je n'hésite pas
19:43comme vous le savez
19:43à sanctionner.
19:45Est-ce que vous réfléchissez
19:45à changer le règlement ?
19:46Je ne sais pas moi,
19:47comme sur un terrain de foot,
19:48à brandir un carton jaune
19:50quand un député
19:51tout à coup
19:52dépasse les bornes.
19:53Alors,
19:54c'est ce que je fais
19:55avec ce qu'on appelle
19:56le rappel à l'ordre
19:57et j'ai un rappel à l'ordre
19:58avec inscription au procès-verbal.
20:00C'est une amende
20:01quand même
20:01de 1500 euros.
20:03Ça n'est pas 30 euros,
20:05ça ne c'est pas rien.
20:06Et donc,
20:07j'ai déjà
20:07ces fameux cartons jaunes
20:09et cartons rouges.
20:10Certains disaient
20:10qu'il faudrait
20:11que le président de séance
20:13puisse sortir
20:13un député de l'hémicycle.
20:15Ça,
20:16moi j'y suis très opposée
20:17parce qu'il ne faut pas oublier
20:20que ce député
20:21a été élu
20:23par les citoyens.
20:25Et si vous le sortez
20:26de l'hémicycle,
20:26c'est une décision unilatérale
20:28qui fait que vous l'empêchez
20:29de s'exprimer
20:30dans l'hémicycle
20:30et que vous l'empêchez
20:31de voter.
20:33Alors aujourd'hui,
20:34dans le règlement,
20:35je trouve que c'est plutôt bien fait,
20:36pour sortir un député
20:37de l'hémicycle,
20:38ça ne peut pas être une décision
20:40du président de l'Assemblée nationale,
20:41ça doit être une décision
20:42de l'Assemblée nationale
20:44en entier
20:45qui vote.
20:46Et nous l'avons fait
20:47à trois reprises
20:48avec des exclusions
20:49de 15 jours de séance,
20:51ça n'est pas rien là aussi,
20:52mais c'est toute l'Assemblée
20:53qui vote
20:54parce que c'est une décision
20:55qui est lourde.
20:56Yael Brunpivet,
20:58certains demandent
20:58l'obligation
21:00du port de la cravate
21:01et d'une veste,
21:02ça ce sont les députés LR
21:04qui demandent ça.
21:04Alors on a remis la veste,
21:06mais en 2022,
21:07on a remis la veste déjà
21:08et tout le monde
21:09s'y conforme
21:10tout à fait correctement.
21:12Et la cravate ?
21:13La cravate,
21:13je pense que ce n'est pas utile,
21:15il faut aussi vivre
21:15avec son temps.
21:16Vous, regardez-vous aujourd'hui,
21:17vous êtes très bien habillés
21:19et vous n'avez pas de cravate.
21:21Merci, merci.
21:21Et l'interdiction de l'alcool
21:23à la buvette ?
21:24Là aussi,
21:25en fait,
21:25il ne faut pas infantiliser
21:27les parlementaires.
21:29Vous êtes contre
21:30l'interdiction de l'alcool ?
21:31Par principe,
21:32je suis contre
21:32tout ce qui serait infantilisant.
21:35Parce que certains me disent aussi
21:36qu'il faudrait interdire
21:37les portables dans l'hémicycle.
21:39En fait,
21:40ça suffit.
21:41Les députés
21:41sont des grandes personnes,
21:43ils sont élus par les citoyens,
21:45ils représentent la nation.
21:47En revanche,
21:47ce qu'il faut,
21:48c'est que les parlementaires,
21:49les députés,
21:50aient toujours
21:51une tenue qui corresponde,
21:53mais pas une tenue physique,
21:54une tenue,
21:55en fait,
21:56dans l'ensemble,
21:57qui corresponde
21:58à la dignité
21:58de leur mandat.
21:59ça n'est pas rien
22:00d'être parlementaire,
22:01ça n'est pas rien
22:02d'être député de la nation,
22:04ça veut dire beaucoup
22:05et donc il faut avoir
22:06une certaine tenue,
22:07que ce soit
22:08dans l'hémicycle
22:09ou ailleurs,
22:10vous représentez
22:11quelque chose
22:11et donc il faut avoir
22:13ce respect
22:14de l'institution,
22:16ce respect des électeurs,
22:17ce respect
22:18des autres élus,
22:20c'est, je crois,
22:20inhérent à la fonction.
22:22J'ai une dernière question,
22:23est-ce que vous excluez
22:24d'être candidate
22:25à la présidentielle
22:26en 2027 ?
22:27En fait,
22:29aujourd'hui,
22:30c'est une question
22:30qui n'intéresse,
22:31je crois,
22:31que les journalistes.
22:33Non, non,
22:33c'est pas vrai.
22:34Mais regardez les sondages,
22:35regardez les études d'opinion,
22:38je suis au très fond
22:39de toutes les études d'opinion,
22:40donc la question,
22:41aujourd'hui,
22:41ne se pose pas.
22:43Elle ne se pose pas,
22:44mais les Français se la posent.
22:45Mais non,
22:45c'est pas vrai.
22:46En tout cas,
22:46moi,
22:47je n'ai pas de Français
22:47qui me la posent.
22:48Ils en parlent,
22:48qui sera candidat,
22:49nous verrons bien,
22:50tel ou une telle.
22:52Aujourd'hui,
22:52ils ne parlent pas
22:52d'Yael Broun-Pivet.
22:53Moi, je vous la pose.
22:55Moi, en tout cas,
22:56j'ai l'habitude
22:56de ne pas répondre
22:57aux questions
22:57qui ne se posent pas.
22:58Donc, pour moi,
22:59elle ne se pose pas aujourd'hui.
23:00Vous n'avez rien décidé.
23:01Elle ne se pose pas.
23:02Aujourd'hui,
23:03vous savez,
23:03moi, je suis présidente
23:04de l'Assemblée nationale.
23:05C'est,
23:06comme disait Jean-Louis Debray,
23:07l'honneur de ma vie.
23:09Et quand vous avez rappelé
23:10mon histoire
23:11avec Calma Nérose,
23:13vous imaginez
23:13ce que ça représente
23:14aujourd'hui
23:16qu'Yael Broun-Pivet
23:17d'être présidente
23:18de l'Assemblée nationale.
23:20Pour eux,
23:20si vous étiez présidente
23:21de la République,
23:22la première femme
23:23présidente de la République,
23:25Yael Broun-Pivet.
23:28Je ne sais pas.
23:29Je ne sais pas.
23:30Je pense,
23:31et mes grands-parents
23:32étaient comme ça,
23:34ils ne cherchaient pas,
23:35ils n'étaient pas
23:36dans une logique
23:37du toujours plus.
23:38Et donc,
23:39je pense qu'ils auraient été
23:40suffisamment honorés
23:42et fiers
23:43de ce que je suis devenue
23:44aujourd'hui.
23:45et ils n'étaient pas
23:46de ceux à se dire
23:47vous voyez,
23:48le poste d'après,
23:50ça ne les intéressait pas
23:51et ça ne m'intéresse pas
23:52non plus.
23:52Je ne suis pas
23:53dans cette logique-là.
23:54Mais si vous étiez élue
23:54présidente de la République,
23:56vous ne vivriez pas
23:57à l'Élysée.
23:58Mais ce ne sont pas
23:59des questions qui se posent.
24:00Ce ne sont pas des questions.
24:01Je vous dis ça
24:01parce qu'aujourd'hui,
24:02vous êtes présidente
24:03de l'Assemblée nationale
24:04et je ne vis pas
24:05à l'hôtel de la Serre.
24:06Et vous ne vivez pas
24:06à l'hôtel de la Serre.
24:07Alors ça, c'est sûr,
24:08je vis chez moi.
24:08Je ne veux pas dépendre
24:12de ma fonction politique
24:14et je ne veux pas
24:15en dépendre financièrement.
24:17Et donc,
24:18aujourd'hui,
24:19je ne dois rien
24:20à l'État
24:22en termes financiers.
24:24J'ai mon indemnité
24:25et je ne vis pas
24:26au crochet de l'État
24:27et de la collectivité.
24:29Ça ne correspond pas
24:30à ma façon d'être.
24:31Et donc,
24:32oui,
24:32je vis chez moi.
24:33Je fais ma vaisselle
24:34comme tout le monde,
24:35comme tous les Français.
24:36et c'est bien comme ça.
24:37Bien, merci.
24:38À ma place.
24:39Vous êtes à votre place.
24:40Tout à fait.
24:41À ma place.
24:41Yael Brun-Pivet
24:42chez Bûcher-Chastel.
24:44Il est 8h57.
24:47Vous êtes sur Sud Radio.
24:48Après les infos de 9h,
24:50vous retrouverez Patrick Roger.