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  • il y a 4 jours
Avec Julien Leclercq, chef d’entreprise, dirigeant de TPE et PME entre le Sud-Ouest et Paris

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-04-17##

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News
Transcription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:05La France ne travaille plus ou pas assez, c'est ce qu'a dit François Payrou, le Premier ministre.
00:10Il était temps de s'en rendre compte parce qu'il y en a certains qui sonnent l'alarme déjà depuis des années.
00:16Dont Julien Leclerc qui est mon invité ce matin, qui vient d'écrire un livre, Recherche des espérément salariés.
00:23Bonjour.
00:23Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:24Merci d'être avec nous.
00:25Alors racontez-nous l'histoire, parce que vous aviez déjà écrit « Journal d'un salaud de patron ».
00:31Oui, il y a quelques avis en maintenant.
00:32Oui, c'était il y a une dizaine d'années.
00:36Parce que vous-même, vous êtes un chef d'entreprise, petite entreprise,
00:40et vous vous apercevez que vous avez besoin de personnel et vous n'arrivez pas à le trouver.
00:45Alors est-ce que vous êtes un mauvais patron et c'est pour ça qu'on ne vient pas chez vous ?
00:49Ou est-ce que c'est parce qu'il y a quand même un problème d'inadéquation peut-être ?
00:52C'est intéressant ce que vous dites, parce que le sujet est traité totalement binaire quand on en parle.
00:58En fait, vous avez des gens de droite qui vous disent « mais plus personne ne veut bosser dans ce pays,
01:01leur travail se perd, les jeunes ne veulent plus rien faire, etc. »
01:04Et des gens de gauche qui vont vous dire « mais tu n'as qu'à mieux traiter les gens, tu n'as qu'à mieux les payer,
01:08et tu verras, tu arriveras à trouver et à les garder. »
01:11Ces caricatures, elles existent.
01:13Il y a des gens qui ne veulent pas travailler dans notre pays, qui comptent chaque heure de chômage gagnée,
01:17qui, quand ils n'ont plus le droit au chômage, retravaillent, puis se réarrêtent dès que ça énerve.
01:20Mais ça existe, c'est vrai, c'est une réalité.
01:23Et il est vrai aussi qu'il y a des patrons qui se comportent très mal.
01:26Qui ne payent pas assez.
01:27Qui ne payent peut-être pas assez.
01:27Parce que certains disent « mais à quoi ça sert de bosser, finalement ? »
01:30À la fin du mois, il ne m'en restera pas beaucoup plus.
01:32Oui, et c'est un sujet qui est revenu complètement sur le devant de la table.
01:34On a passé des décennies à dire que l'argent et le salaire dégringolaient dans les critères de bonheur au travail.
01:40Là, depuis l'inflation, depuis 2022, il est revenu vraiment sur le dessus de la pile.
01:44Tous les patrons, tous les managers le disent.
01:46La juste rémunération.
01:47Ce qui est un sujet parce qu'en même temps, on parle parfois de secteurs.
01:50Vous avez eu une fleuriste tout à l'heure, un boulanger.
01:53À mon avis, vous direz la même chose que moi.
01:55Ce n'est pas hyper évident d'aller doubler les salaires chez un fleuriste ou un boulanger.
01:58Parce que les marges sont assez faibles.
02:01Mais oui, c'est quelle est la juste rémunération.
02:03Et puis après, il y a un sujet majeur qui n'est pas nouveau, mais qui est très exacerbé.
02:06C'est celui du sens.
02:07Oui, du sens au travail.
02:09Et ça, vous...
02:10Alors, racontez-nous votre histoire.
02:12Vous êtes à Lectour.
02:13Oui, je suis en Trastafor et je suis en Trastafor, le fief de Francis Cabrel.
02:18Oui, oui, magnifique.
02:19Et Lectour, j'habite dans une région absolument formidable.
02:24Et en fait, moi, je dirige une agence de presse depuis 15 ans.
02:27Et donc, la plupart de mes salariés sont journalistes.
02:29C'est le métier le moins en tension de France.
02:30Quand je mets une annonce sur mon LinkedIn, j'ai 300 candidatures en une semaine.
02:34C'est ma réalité depuis 15 ans.
02:36Donc, je savais qu'il y avait des tensions sur le marché de l'emploi, mais je ne l'avais pas vécu.
02:40Et vous savez, on est un peu égocentrés dans ces moments-là.
02:41Quand on n'a pas vécu quelque chose, on se dit, bon, c'est loin de moi.
02:45Et puis, j'ai du nez.
02:46Moi, j'ai eu un peu le sens du timing.
02:47J'ai racheté un resto en 2020.
02:49Ah oui, vous avez un super timing.
02:53Le mec, bon, l'entrepreneur...
02:55Bon, évidemment, second degré, Julien.
02:58Bon, et donc, je me retrouve.
02:59On confine, on reconfine, etc.
03:01Et à la sortie, je me dis, bon, là, on remet des annonces.
03:04Et on se dit, on va faire, on va mettre une annonce.
03:06On va avoir des candidatures.
03:07On va faire un premier tour, un deuxième tour.
03:08On va choisir.
03:09Bref, ce que je connaissais.
03:10Et je reçois zéro candidature.
03:12Rien, nada.
03:13Et là, je me dis, ah ouais, c'est ça.
03:15Il n'y a juste personne qui veut bosser.
03:17Et c'est un drame.
03:17Quand vous êtes entrepreneur...
03:18Qui veut bosser ou qui...
03:19Oui.
03:19Qui veut bosser chez moi, en tout cas.
03:22Et là, c'est dramatique.
03:23Parce que vous, vous vous levez le matin,
03:26en ayant une idée, en vous disant, elle va marcher.
03:28Là, en l'occurrence, je rachète un resto qui est beau,
03:30dans un endroit magnifique, qui est très bien placé.
03:32Et j'imagine une carte, j'imagine une déco, j'en sais rien.
03:36Vous investissez votre argent en vous disant, il faut que j'arrive à attirer le client.
03:40Et là, le client, il est là.
03:42Parce qu'à Lictour, en pleine saison, c'est blindé de clients.
03:45Et le client est là, et vous n'avez personne pour le servir.
03:48Et vous n'avez qu'une seule solution, c'est de dire, je suis fermé.
03:50Ou je suis complet quand vous ne l'êtes pas du tout.
03:53Mais c'est très dur.
03:54Quand vous avez des clients, que vous avez envie de bosser,
03:56que vous avez imaginé un truc qui fonctionne,
03:59vous ne pouvez pas servir.
04:00Et j'ai été confronté à ça.
04:01Et pour le coup, ce n'est plus un sujet de droite ou de gauche.
04:04C'est une réalité.
04:05Il y a 80% des métiers en France,
04:07où il n'y a pas assez de monde pour travailler.
04:0980% des secteurs.
04:10C'est parce qu'on parle beaucoup, là.
04:12On parle de la restauration, on le sait depuis très longtemps.
04:13On parle de l'hôtellerie.
04:14L'agriculture, le bâtiment, l'industrie, la comptabilité.
04:17Mais il n'y a plus de comptables en France.
04:19Il n'y a plus de juristes en France.
04:20Les cabinets d'avocats ont beaucoup de mal à recruter des juristes.
04:23Vous avez parlé ce matin, un peu plus tôt,
04:24dans votre émission, des jeux vidéo.
04:26L'industrie des jeux vidéo est en grave crise de recrutement.
04:29Ah bon ? Également.
04:30Et pourtant, c'est un métier qui fait rêver les jeunes.
04:31On ne peut pas nous dire l'inverse.
04:33Mais ils n'arrivent pas à recruter.
04:34Pendant qu'on parle, vous avez 200 postes ou 250 postes à pourvoir chez Ubisoft.
04:40En écrivant votre livre, Julien Leclerc,
04:42vous avez essayé de comprendre un petit peu tout ça.
04:44Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne va pas, là ?
04:47D'abord, j'ai essayé de comprendre et j'ai essayé de trouver des solutions.
04:49Ça reste un livre de patrons qui, à un moment donné,
04:51avait son resto qu'il ne pouvait pas ouvrir.
04:52Et donc, je me suis dit, qu'est-ce qu'on peut faire ?
04:54Et on a trouvé des solutions.
04:55Petit patron, ce n'est pas Bernard Arnault, le grand patron.
04:57Non, j'ai quelques entreprises, j'ai 85 salariés.
05:00Oui, c'est bien déjà, bravo.
05:01Donc, c'est déjà pas mal, mais je suis un petit patron.
05:04Non, mais ce que je veux dire, c'est...
05:0599% des patrons en France.
05:08Il faut juste rappeler, d'ailleurs, que c'est le tissu économique français.
05:10Mon banquier m'aurait beaucoup.
05:14Bon, oui.
05:15Oui, je me suis interrogé pour...
05:17En fait, on doit s'interroger sur le pourquoi pour pouvoir trouver des solutions concrètes.
05:21Je n'étais plus dans de l'idéologie.
05:22Il fallait que je trouve des solutions parce que moi, je voulais rester ouvert en 7 sur 7,
05:25midi et soir.
05:26Ce que je raconte, c'est qu'on les a trouvées.
05:28On a mis en place tout un tas de choses.
05:30On a co-construit avec nos équipes au resto qui font qu'on s'est retrouvés,
05:32la dernière année, avec des listes d'attente.
05:36Donc là, on a pu choisir les équipes avec lesquelles on travaillait.
05:39On a pu recruter suffisamment en quantité.
05:41On a pu rester ouvert.
05:42Et on a, en plus, pu servir bien les clients, bien mieux que les années précédentes.
05:46Donc, il y a des solutions.
05:47Et après, sur le pourquoi, je reviens sur votre ouverture, sur Bayrou hier.
05:51En fait, ça m'a agacé.
05:52Ça m'a agacé, sur le fond, il a raison.
05:54Sur le fond, il a raison.
05:55Il y a beaucoup trop de gens dans notre pays qui ne travaillent pas.
05:57Certains le choisissent, on l'a dit.
05:59D'autres le subissent.
06:00Ce n'est pas normal non plus.
06:01Donc, il y a des choses à mettre en place pour ça.
06:03Notamment, sur une catégorie de jeunes et sur une catégorie de plus de 55 ans.
06:08Oui, on a deux fois plus de chances d'être en chômage quand on a moins de 30 et plus de 55.
06:12De toute façon, vous êtes longtemps trop jeunes et très vite trop vieux dans ce pays.
06:16Donc, ça, c'est quand même un vrai sujet sur lequel il faut qu'on avance.
06:20Sur la forme, en revanche, j'ai trouvé ça dramatique.
06:23Il estime que son outil de production est grippé.
06:25On n'est pas assez productif en France.
06:27Moi, si j'estime que mon outil de production est grippé,
06:29c'est-à-dire que mes salariés ne travaillent pas assez, par exemple,
06:31si je les réunis et que je leur disais, écoutez, il n'y a plus un rond.
06:34Il faut qu'on se serre la ceinture.
06:36Il faut qu'on paye plus d'impôts.
06:38Il faut que vous travaillez beaucoup plus parce que vous ne travaillez pas assez.
06:41Et en plus, il y a des trucs.
06:42Par exemple, quand vous êtes malade, vous êtes moins remboursé.
06:45On espère quoi ?
06:46En fait, il y a plusieurs auditeurs qui vous ont appelé ce matin et qui vous ont dit,
06:49mais pourquoi ?
06:50Pourquoi ?
06:51C'est joli, les punchlines.
06:52Moi, je préférais qu'il y ait un projet de société.
06:54On va où ?
06:55C'est faire des économies, venir dans les médias,
06:58dire qu'il faut faire des économies parce qu'on perd de l'argent.
07:00Pardon, mais un élève de CM2 est capable de le dire.
07:02Donc moi, ce que j'attends de nos responsables politiques, c'est pourquoi ?
07:06Il est où le projet ?
07:07Et moi, en tant que chef d'entreprise, une fois qu'il a dit ça,
07:09le matin, mes salariés viennent me dire, ils font la gueule.
07:12Ils me disent, on va où ?
07:13Et moi, je dois répondre où on va.
07:15Je dois montrer, c'est ça le sens.
07:16On parle beaucoup du sens, c'est la direction.
07:18On va où ?
07:19Et s'il est capable de nous expliquer où on va,
07:21peut-être qu'on fera tous les efforts qu'il demande.
07:22Est-ce que vous avez des solutions, des pistes ?
07:24Avec Julien Leclerc, la vérité en face jusqu'à 10h autour du marché du travail,
07:29j'aimerais vous entendre, n'hésitez pas, 0826 300 300.
07:33Pourquoi certains ne veulent plus travailler ?
07:35Pourquoi certains n'arrivent pas à travailler ?
07:38Et est-ce que vous avez des solutions, des pistes ?
07:40Vous pouvez nous appeler, on les transmettra aussi.
07:43Et puis surtout, on en débat avec Julien Leclerc,
07:46recherche désespérément salarié.
07:48La vérité en face jusqu'à 10h sur Sud Radio.
07:509h10h, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
07:55La vérité en face sur le travail, est-ce que ça paye ?
07:59Est-ce que ça ne paye pas ? Comment faire ?
08:01Bien sûr, vous avez raconté votre histoire dans un livre,
08:04Julien Leclerc, recherche désespérément salarié,
08:07avec toutes les difficultés que vous avez eues.
08:11Et le pourquoi, évidemment, c'est pour ça que j'invite les auditeurs,
08:14au 0826 300 300 à réagir.
08:17Vous pouvez en fait réagir, ce que vous en pensez,
08:19ce que vous avez vécu, vous, dans votre secteur,
08:22que ce soit l'agriculture, l'industrie, le commerce, etc.
08:27Et puis, finalement, on peut y arriver quand même.
08:30Dans votre livre, on voit que vous y arrivez.
08:33Vous avez des difficultés à recruter pour votre restaurant.
08:37Et finalement, quand on s'en donne les moyens, on y parvient.
08:41Oui, ce n'était pas simple.
08:42Et je ne veux surtout pas donner l'impression de donner des leçons.
08:45Et puis, ce ne sont pas des réponses qui conviendront à toutes les activités.
08:49C'est aussi ça le drame, pour moi, du travail.
08:51Le grand drame des 35 heures, par exemple, ce n'est pas les 35 heures en soi.
08:54C'est d'avoir voulu imposer les mêmes règles à l'hôpital public,
08:58qu'à une boulangerie ou qu'à une radio.
09:01Ça n'a aucun sens.
09:02Ce sont des métiers qui n'ont rien à voir les uns avec les autres.
09:04Ce qu'on a fait, en fait, on a vraiment souffert.
09:06On a souffert parce qu'il y avait du boulot.
09:07Donc, on a quand même largement développé le chiffre d'affaires du restaurant.
09:11On a fait x5 en 4 années.
09:14Donc, il y avait du boulot.
09:15Et on bossait de mieux en mieux.
09:16Donc, les chiffres n'étaient pas mal.
09:17Mais on souffrait.
09:18On souffrait de deux choses.
09:19D'abord, on souffrait parce qu'on refusait plein de gens.
09:20Je le disais tout à l'heure.
09:21Quand vous n'avez pas assez de personnel, vous fermez des jours où il y a plein de clients.
09:26Mais où est-ce que vous avez trouvé votre personnel ?
09:28Parce qu'au début, il n'y avait personne.
09:30Et là, il y a quand même quelques personnes.
09:33Est-ce qu'il est venu de l'étranger ?
09:35Souvent, on dit oui, il faut...
09:37Moi, je connais beaucoup...
09:39Je connais, par exemple, des crêperies en Bretagne.
09:42Ils vont chercher en Inde...
09:46Il y a beaucoup de Pakistanais, notamment dans les cuisines à Paris.
09:50Mais en Bretagne, pour faire les crêpes, les galettes.
09:53C'est quand même paradoxal.
09:55Est-ce que vous avez fait la même chose ?
09:56Nous, non.
09:57On n'a pas eu...
09:59On a eu des gens de toute la France.
10:01Mais on n'a pas eu ce sujet-là.
10:03On a quand même eu quelques annonces.
10:05Après, en fait, la première chose qui nous a marqués...
10:07Ce n'est pas très politiquement correct de le dire, mais je veux le dire.
10:10Mais il faut le dire, parlons vrai.
10:11Quand on n'a pas assez de candidatures...
10:14Donc, un, on n'a pas assez de monde quantitativement.
10:16Mais après, il y a un sujet qualitatif.
10:17Je suis navré.
10:18Encore une fois, ce n'est pas politiquement correct.
10:19Mais ça veut dire que vous ne choisissez pas.
10:22Nous, au début, on s'est dit qu'on va sélectionner.
10:24Et puis, à un moment donné, on comprend.
10:26On arrive...
10:27Les bars et restaurants en 2021 rouvrent le 19 mai.
10:30Et on est le 12 mai.
10:32Et on n'a personne ou pas du tout assez de monde.
10:33Et on se dit, mais c'est un drame.
10:34Ce n'est pas possible.
10:35Comment on va faire ?
10:35Et donc, des gens qu'on refusait avant, on les rappelle et on les prend.
10:38C'est-à-dire que vous prenez quelqu'un qui sent l'alcool, par exemple.
10:40Ce qui est un drame.
10:41Quand vous êtes dans un bar, surtout, vous fuyez.
10:44Vous n'avez pas envie de dégager cette image-là.
10:46Là, vous le rappelez.
10:47Parce qu'il faut peut-être mieux avoir cette personne-là que personne à la place.
10:51Donc, on ne choisit pas.
10:52Et en fait, on a souffert de ça.
10:53Parce que quand on ne choisit pas, on prend tout ce qui se présente.
10:56Il y a des gens qui ne sont pas faits pour faire ce métier-là.
10:58Ils sont peut-être faits pour autre chose, mais pas pour faire ce métier-là.
11:01Et donc, forcément, le travail s'en ressent.
11:03Le service s'en ressent.
11:04Et on savait que chez nous, pendant des années,
11:07vous aviez une chance sur deux d'être bien servi.
11:09Une chance sur deux de ne pas l'être.
11:10Et c'était vraiment difficile.
11:12On n'était pas fiers en rentrant chez nous.
11:14Et pourtant, encore une fois, il y avait du boulot.
11:15Et c'est pour ça qu'on a fini par dire...
11:17On a réuni notre équipe fixe.
11:18On avait réussi à trouver une équipe fixe chouette.
11:20Et on leur a dit, ok, qu'est-ce qu'on peut faire ?
11:22Qu'est-ce qu'on peut faire ?
11:23Alors, parce que vous avez expérimenté,
11:25comme vous êtes un chef d'entreprise, TPE, PME,
11:29il y a beaucoup d'expérimentations qui sont lancées.
11:32Et vous-même, la semaine de quatre jours,
11:34les congés illimités, des horaires à la carte.
11:38Qu'est-ce qui peut marcher, en fait, aujourd'hui ?
11:40Je pense qu'on a plein d'outils à notre disposition.
11:42Et qu'en fonction de notre activité, il faut aller piocher dedans.
11:44Mais oui, il y a des moyens d'agir.
11:46Il faut juste avoir envie de se remettre en question,
11:48envie de sortir des caricatures.
11:49Parce que j'aurais pu rester en disant, mais ce n'est pas possible.
11:52Plus personne ne veut bosser dans ce pays,
11:53parce qu'il y a aussi des chômeurs à Lectour.
11:55Donc j'aurais pu dire, pourquoi eux ne viennent pas travailler dans mon bar ?
11:58Si vous êtes à Lectour, appelez-nous.
12:00J'aurais pu en rester là.
12:03Mais à un moment donné, je me dis, bon, ça, ok,
12:04même si je peux le penser, c'est, qu'est-ce que je peux faire, moi ?
12:07Comment je peux changer ?
12:08Et donc, on a expérimenté, on a pris des logements.
12:10C'est le premier truc qu'on a fait, ça ne se fait pas à Lectour,
12:12ça se fait à la mer, à la montagne.
12:14Nous, on a pris des logements.
12:15La deuxième décision qu'on a prise, c'est de les rendre.
12:17Parce qu'on s'est aperçu, on les avait pris dans des villages à 5-6 km,
12:20c'est-à-dire à 3 minutes en voiture.
12:22Mais on s'est aperçu que 9 candidats sur 10 n'avaient pas de permis ou pas de voiture.
12:26Donc on a rendu les logements, on a repris des logements tout près du bar.
12:30C'est-à-dire que dans nos annonces d'emploi,
12:31on a mis logements fournis à 2 minutes à pied de l'établissement.
12:34Ensuite, on s'est dit, on va regarder,
12:36on a mis des choses quand même sur la rémunération.
12:38Évidemment, c'était un gros sujet, on l'a dit tout à l'heure.
12:40Donc on a mis des primes de fidélité,
12:41on a mis des primes d'intéressement sur l'évolution du chiffre d'affaires.
12:44On a fait des petits challenges sur les notations TripAdvisor, etc.
12:48Et puis, on a testé la semaine de 4 jours,
12:50parce qu'on s'est dit, c'est un truc qui a l'air de marcher,
12:52qui est en train d'être expérimenté partout.
12:54On va le tester aussi.
12:55On a mis dans nos annonces 3 jours de repos consécutifs,
12:58garantis par semaine, même en pleine saison.
13:00À partir du moment où on a posé ces choses-là sur nos annonces d'emploi,
13:03on s'est fait déboîter en annonces.
13:05On a été submergés.
13:07Et je vous l'ai dit, on s'est retrouvés avec des listes d'attente.
13:09Et ça, ce sont des gens qui veulent quand même travailler.
13:12Oui, qui veulent travailler.
13:13Et ce qui était intéressant, c'est que je ne peux pas m'aligner financièrement.
13:17Moi, je ne pouvais pas m'aligner sur des saisonniers.
13:18On parle des saisonniers, puisque nous, on montait à 30 personnes en saison.
13:21Je ne pouvais pas m'aligner avec la mer.
13:23Parce qu'ils payent beaucoup plus.
13:24Dans Pays-Bas, ils annoncent à 3 000, 3 500, 4 000 euros pour des chefs, par exemple.
13:28À Lictour, c'est impossible de proposer ces salaires-là.
13:31Donc, on a fait le choix inverse.
13:32On s'est dit, puisque nous, on ne peut pas s'aligner sur le salaire,
13:34on va faire tout le reste.
13:35Quelqu'un qui viendra chez nous, il vient vivre une expérience.
13:37Il ne vient pas bosser 80 heures par semaine.
13:39Il vient bosser dans une ambiance cool, avec un rythme différent.
13:41Et ça, c'est ce qui plaît.
13:44Vous parliez de sens au travail.
13:47Sens, c'est-à-dire l'ambiance, c'est ce que l'on va faire.
13:49L'ambiance, la reconnaissance, la considération, le respect, le rythme.
13:53Il y a un gros sujet de rythme dans la restauration.
13:55La restauration paie aussi, peut-être, des décennies à avoir mal traité les gens.
13:59Moi, j'ai toujours du respect pour les gens qui travaillent dans la restauration.
14:02C'est un métier incroyable.
14:03Non, mais c'est un métier, en fait, incroyable.
14:05Déjà, quand ils viennent prendre la commande, se souvenir de ce que vous avez commandé.
14:09C'est tellement vrai ce que vous dites.
14:11C'est tellement juste.
14:12Comment font-ils pour s'en souvenir ?
14:14Il y a quand même très peu d'erreurs.
14:16J'ai été très marqué par ça.
14:17Et ça tourne, ça y va.
14:20C'est un métier, un serveur ou une serveuse.
14:22Dans mon établissement, c'est 15 kilomètres par jour.
14:25Il faut avoir une mémoire d'éléphant.
14:26C'est bien, ça, pour le physique.
14:27Il y a 15 000 pas.
14:28Mais il faut le tenir.
14:30Il faut avoir une mémoire d'éléphant, vous avez raison.
14:32Un sens du client, être chaleureux, un grand self-control.
14:36Parce que, pardon, mais le client pressé du dimanche en plein mois d'août,
14:39il n'est pas toujours très agréable.
14:40Non, c'est vrai.
14:41Il faut avoir 50 milliards de compétences.
14:44Pour des salaires, il faut le reconnaître, qui sont souvent très bas.
14:46Oui, qui sont très bas.
14:48Même s'ils ont été un peu retouchés par des accords de banque.
14:50Merci, en tout cas, Julien Leclerc.
14:52Et bonjour, Alec Tour et toute la région.
14:54Au passage, évidemment, recherche des salariés, recherche des espériments.
14:58C'est votre livre.
15:00Et vous, je précise au passage que ça a quand même bien marché pour la brasserie,
15:03à tel point que vous l'avez revendu.
15:04Vous terminez votre livre, d'ailleurs, avec un chapitre...
15:07Oui, parce que je suis comme les autres.
15:08J'avais envie de travailler un peu moins.
15:09Et je voulais le trouver les week-ends.
15:11Plus d'une centaine d'heures par semaine, ça faisait beaucoup.
15:14C'est ça, ça faisait beaucoup.
15:14Dans un instant, Valérie Expert, Gilles Gansman, bien sûr.
15:18Et puis, ce midi, André Bercoff, qui se posera la question.
15:21Puisqu'on a évoqué l'agriculture.
15:23Et si les tarifs douaniers de Trump profitaient à certains agriculteurs français ?
15:28C'est ce que l'on verra avec André Bercoff ce midi.

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