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Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, s'exprime sur les tensions entre la France et l'Algérie, lors d'un déplacement au forum Ancrages à Marseille.

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Transcription
00:00Nos compatriotes franco-algériens et les Français d'origine algérienne
00:04n'ont en aucun cas à faire les frais des tensions
00:08qui peuvent s'établir entre les autorités françaises et les autorités algériennes.
00:15Vous le savez, nous l'avons toujours dit,
00:18nous considérons qu'il est dans l'intérêt de la France et des Français
00:20d'avoir un dialogue exigeant et lucide avec les autorités algériennes,
00:28une relation normalisée et c'est dans cet esprit que le président de la République
00:32avait pris la tâche du président algérien
00:35et que moi-même, je m'étais rendu à Alger au début du mois
00:39avec, je dirais, un accord réciproque pour rétablir la coopération,
00:46pour normaliser les relations au bénéfice de la France et au bénéfice de l'Algérie.
00:51Mais dimanche soir dernier, le gouvernement algérien a fait le choix de l'escalade
00:57en décidant d'expulser 12 fonctionnaires français en poste à Alger.
01:03Comme nous l'avions annoncé, nous avons répliqué avec fermeté
01:07et dans une logique de stricte réciprocité,
01:10en expulsant à notre tour 12 agents algériens
01:13du réseau diplomatique et consulaire en France.
01:17Vous savez, je crois que, je le redis ici, dans ce forum
01:26où se pressent les créatrices, les créateurs d'entreprises
01:30issus de toutes les diasporas qui ne doivent pas atteindre,
01:33qui ne doivent pas affecter les relations entre les peuples
01:37et en particulier les franco-algériens ou les Français d'origine algérienne.
01:42Ensuite, je vous l'ai dit, la France considère et considérera toujours
01:50que c'est par le dialogue que les tensions peuvent être résolues.
01:53Mais pour dialoguer, il faut être deux, ça ne peut être à sens unique.
01:57Monsieur le ministre, il y a d'autres signes,
01:58comme l'annonce par Alger que les études de médecine
02:03se feraient dorénavant en anglais,
02:05alors qu'il y avait de forts liens entre les étudiants en médecine des deux pays.
02:09Est-ce que les signes d'escalade se multiplient ?
02:13La décision dont vous parlez, elle date d'il y a quelques mois déjà.
02:20Et c'est pourquoi, lorsque je me suis rendu à Alger,
02:22et que dans un esprit d'exigence et de franchise,
02:26j'ai mis sur la table l'ensemble des sujets
02:28qui nous paraissaient importants de résoudre
02:30dans l'intérêt de la France et des Français,
02:32j'ai évidemment parlé de la francophonie,
02:35de l'usage du français,
02:36avec le souhait que nous puissions ouvrir
02:42de nouvelles antennes de notre institut français,
02:44que nos enseignants du français puissent exercer leur mission,
02:48faire leur travail dans les bonnes conditions,
02:50cela faisait partie de nos attentes.
02:53Et dans le cadre d'un dialogue
02:55que nous avions choisi de réétablir
02:57dans l'intérêt de la France et des Français,
02:59mais que la décision brutale des autorités algériennes
03:02est venue interrompre.
03:03Vous avez dit espérer renouer à terme le dialogue avec l'Algé.
03:09Est-ce qu'un entretien téléphonique
03:10est prévu prochainement avec votre homologue algérienne
03:13ou entre les deux présidents ?
03:14Non, ce que j'ai dit, c'est que les tensions
03:16ne peuvent être résolues,
03:21quelles que soient les circonstances,
03:23que par le dialogue.
03:25C'est toujours le cas,
03:26et c'est toujours par la diplomatie et par le dialogue
03:29qu'on parvient in fine
03:30à résoudre durablement les problèmes
03:33et durablement les tensions.
03:35Mais je le redis,
03:36en réagissant à une procédure judiciaire indépendante
03:39qui vise trois ressortissants algériens
03:44soupçonnés de s'être rendus coupables
03:47de faits graves sur le territoire national,
03:50les autorités algériennes ont brutalement dégradé
03:55notre capacité à dialoguer.
03:57Vous avez déclaré aussi attendre d'Alger
04:02qu'il respecte ses obligations,
04:04notamment en matière migratoire.
04:06Si l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants sous un QTF,
04:11est-ce que la France remettrait en place
04:13des restrictions sur les détenteurs de passeports diplomatiques ?
04:16Nous avons des accords qui régissent notre relation
04:21et nous exigeons que les autorités algériennes
04:25respectent ces accords.
04:26C'est la moindre des choses dans la relation
04:29que l'on peut avoir entre deux pays.
04:32Et donc nous ferons tout pour que ces accords soient respectés
04:34et notamment, puisque vous en parlez,
04:37en matière migratoire, en matière de réadmission
04:40des Algériens qui sont en France en situation irrégulière.
04:43Monsieur le ministre, est-ce qu'il faut établir
04:45un rapport de force avec l'Algérie ?
04:48Je crois que c'est aux autorités algériennes
04:51qu'il faut poser la question,
04:52puisque pour ce qui nous concerne,
04:54nous l'avons toujours dit,
04:56c'est par un dialogue exigeant, franc, lucide,
05:01sans faiblesse, que nous pouvons surmonter nos différends.
05:06C'est pourtant ce que dit Bourgneur Tailleau.
05:07Mais de toute évidence, les autorités algériennes
05:10ont choisi l'escalade.
05:11Et comme nous l'avions annoncé, nous avons répondu
05:14avec fermeté et en stricte réciprocité.
05:18Comment renouer le dialogue aujourd'hui avec Alger ?
05:21Je vous invite à nouveau à poser la question
05:24aux autorités algériennes,
05:26qui en expulsant 12 fonctionnaires français
05:28qui travaillaient à l'ambassade de France à Alger
05:32jusqu'à hier soir,
05:34eh bien, ils ont brutalement dégradé
05:37notre capacité à travailler ensemble,
05:39puisque vous imaginez bien que ces agents français
05:43postés à Alger portaient ou avaient la responsabilité
05:48d'un lien, d'une coopération
05:50avec leurs interlocuteurs sur place.
05:52En expulsant ces agents,
05:56les autorités algériennes dégradent brutalement
05:59notre capacité à dialoguer.
06:01Est-ce que vous pensez que par la voie diplomatique,
06:03vous pouvez obtenir la libération de ce sensal ?
06:06La détention de Boilem Sansal est injustifiable
06:11au regard des charges aberrantes qui pèsent sur lui,
06:15au regard de son âge et de son état de santé.
06:18C'est pourquoi nous avons plaidé,
06:22le président de la République l'a fait,
06:24je l'ai fait lorsque je me suis rendu à Alger,
06:27pour un geste d'humanité.
06:29Et je souhaite que ce geste d'humanité puisse advenir,
06:34car Boilem Sansal n'a pas à être victime
06:37des tensions qui peuvent exister
06:40entre les autorités françaises et les autorités algériennes.
06:43Oui, nous accueillerons demain mon homologue américain
06:53avec lequel nous allons échanger
06:55sur la poursuite de nos efforts
06:57pour mettre fin à la guerre d'agression russe en Ukraine.
07:01Je rappelle que le week-end dernier,
07:03jour du dimanche des Rameaux,
07:05l'horreur a atteint son apogée
07:06avec deux missiles russes
07:10qui ont fait perdre leur vie
07:12à 35 victimes innocentes.
07:17Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré
07:19que sa cruauté est sans limite,
07:21qu'il n'a aucune intention de cesser le feu
07:23alors que l'Ukraine y a consenti depuis plus d'un mois
07:26et qu'il va donc falloir l'y contraindre.
07:29Et en parallèle, comme vous le savez,
07:31nous travaillons à préparer les conditions d'un cessez-le-feu
07:34et en particulier les conditions de sa surveillance.
07:38Ça a été l'objet des réunions présidées
07:39par le président de la République ces dernières semaines.
07:43Et puis au-delà du cessez-le-feu,
07:44une fois que des négociations de paix
07:46auront pu être initiées,
07:50la responsabilité des Européens et alliés de l'Ukraine
07:53c'est d'apporter les garanties nécessaires
07:57à ce que plus jamais l'Ukraine ne fasse l'objet
08:00d'une agression de la part de la Russie.
08:02Merci à vous.
08:03Vous avez invité l'ambassadeur à Paris.
08:06Quel est son programme ?
08:07Vous avez rencontré quel est le message
08:09que vous avez fait passer ?
08:12Et ce rappel est inturable ?
08:14Nous avons rappelé notre ambassadeur pour consultation.
08:19Dans l'échelle des sanctions diplomatiques,
08:21c'est une mesure de très vive protestation.
08:24Notre ambassadeur, dont je veux saluer le professionnalisme,
08:29le dévouement,
08:30ainsi que celui de nos agents qui, à Alger,
08:34travaillent depuis des mois dans des conditions
08:35extrêmement difficiles et parfois éloignées de leur famille,
08:39sera de retour dans les prochains jours, sous 48 heures.
08:44Et ce sera l'occasion, évidemment,
08:47d'échanger avec lui sur la suite
08:51que nous pouvons donner à cette rupture du dialogue
08:55précipité par la décision prise dimanche soir
08:58par le gouvernement algérien.
08:59Merci.
09:00Merci.

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