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##SOYEZ_LIBRES-2025-04-16##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Nous sommes avec Maxime Liedot qui est venu nous parler de l'industrie pharmaceutique européenne.
00:09Bonjour Maxime.
00:10Bonjour Jean-Jacques, bon à tous.
00:10Vous êtes venu défendre l'industrie pharmaceutique européenne ?
00:13Oui, au moins ça.
00:14Non, au moins ça, bon d'accord.
00:16Bon, alors que se passe-t-il ?
00:17En pleine tension commerciale, entre la Chine, les Etats-Unis et l'Union Européenne,
00:22les laboratoires pharmaceutiques ont décidé de mettre la pression sur Ursula von der Leyen.
00:28Exactement, 32 grands patrons de l'industrie pharmaceutique viennent d'envoyer un courrier hier soir,
00:33très ferme, mais alors très ferme, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
00:38Et c'est les échos qui nous la prennent ce matin.
00:40Et alors leur message est clair et sans ambiguïté.
00:43Soit l'Europe répond très rapidement et positivement à leur demande,
00:47soit ce sera l'exode massif des investissements vers les Etats-Unis.
00:52Et ils parlent dans la lettre de manière très précise et très chiffrée.
00:55Ce sont 16,5 milliards d'euros qui risquent de quitter l'Europe dès les trois prochains mois,
01:00et même jusqu'à 100 milliards sur les 164 milliards que les laboratoires pharmaceutiques avaient prévus
01:05dans les investissements entre 2025 et 2029.
01:09Et ce n'est pas tout, car ce courrier en réalité révèle une perte inquiétante
01:12de la part du marché européen dans les ventes mondiales du secteur.
01:15Elle représentait 29,6% en 2004,
01:19et aujourd'hui elle n'est que de 22%,
01:22alors que du côté américain, c'est finalement désormais 54% du marché.
01:27Bon, la tendance est claire, l'Europe perd de plus en plus sa place
01:30dans le monde pharmaceutique mondial.
01:32Peut-être parce qu'en Europe, on a compris qu'il ne fallait pas consommer trop de médicaments.
01:36Aussi, parce que les laboratoires pharmaceutiques poussent à la consommation de médicaments.
01:41Oui, regardez en France le nombre d'antidépresseurs qu'on consomme, etc.
01:44Mais oui, mais justement trop.
01:45Ce qui est extraordinaire dans cette lettre,
01:47c'est qu'ils insistent sur deux points qu'on connaît tous.
01:50Ah ben oui, parce qu'étrangement, ce sont les deux critiques
01:52qui ressortent toujours avec insistance.
01:54La première, c'est que l'Europe doit absolument renforcer son attractivité
01:58en investissant davantage dans l'innovation pharmaceutique.
02:01Actuellement, par exemple aux Etats-Unis,
02:02les médicaments se vendent en moyenne deux fois plus chers qu'en Europe.
02:06Ce n'est pas le débat.
02:07C'est ça qui permet derrière de beaucoup mieux financer
02:11et la recherche et le développement.
02:12Et ensuite, les patrons, eux, dénoncent, attention, grande surprise,
02:16la bureaucratie européenne trop lourde, incohérente,
02:19qui entrave les délais de commercialisation.
02:21Aujourd'hui, par exemple, seul le Danemark et l'Allemagne
02:23respectent le délai de 180 jours
02:26entre l'autorisation du médicament et sa mise sur le marché.
02:29En France, par exemple, il faut attendre 460 jours.
02:33Ce sont des retards qui coûtent extrêmement cher
02:35et qui affaiblissent naturellement la compétitivité européenne.
02:38La conclusion est donc sans appel,
02:40sans une simplification radicale, rapide,
02:42avec des procédures administratives
02:44qu'il va quand même falloir largement nettoyer,
02:46et notamment un engagement financier plus fort.
02:48Bruxelles va bientôt voir partir toute la pharmacie européenne.
02:52Jean-François Akeli.
02:53Il y a l'Europe et puis il y a le cas de la France.
02:55Le souci de l'industrie pharmaceutique,
02:58parce que nous avons des florons français en la matière,
03:00c'est qu'elle plie et bagage depuis longtemps.
03:04La R&D, la recherche et développement,
03:06est allée s'exporter notamment aux Etats-Unis.
03:08Vous avez les tests des médicaments...
03:10Le risque de revenir, remarquez.
03:11Oui, mais les tests des médicaments sont souvent en Inde.
03:15C'est moins cher que chez nous.
03:17Le souci que reproche,
03:20elle ne le fait pas de cette façon-là,
03:22mais elle le dit assez clairement,
03:24à l'industrie du médicament, au marché français,
03:26c'est la gratuité totale.
03:28Il y a un début de déremboursement des médicaments en France,
03:31mais l'idée, ce serait de faire payer le médicament,
03:37non pas plus cher,
03:38mais de moins le rembourser.
03:41C'est pareil.
03:42Oui, c'est-à-dire qu'au lieu que ce soit gratuit,
03:44vous payez un euro.
03:44Et qui va payer ?
03:45C'est le patient.
03:47Oui, mais la gratuité...
03:48L'industrie pharmaceutique, moi je veux bien,
03:52mais si c'est pour nous dire,
03:53il faut payer les médicaments plus chers,
03:55ils sont déjà trop chers en France, les médicaments.
03:57Et qui paye ?
03:59C'est la sécurité sociale et les mutuelles
04:02qui sont de plus en plus chers pour nous.
04:03Le problème, c'est que nous allons arriver au déremboursement
04:06parce que l'État doit trouver,
04:08le gouvernement doit trouver de l'argent,
04:09faire des économies.
04:10Donc ça peut se passer à ce niveau-là également.
04:13Oui, le sujet étant que ce qui est intéressant dans cette lettre,
04:16c'est qu'en réalité, les grands patrons révèlent,
04:18une fois plus dans un secteur, mine de rien,
04:20dont on méconnaît un peu trop peu les difficultés,
04:24qu'évidemment qu'on a une bureaucratie pénible,
04:27évidemment qu'on ne respecte jamais réellement les délais,
04:29et évidemment que la guerre commerciale, si vous voulez,
04:31révèle les faiblesses de l'Union Européenne.
04:33Et ensuite, quand j'entends, si vous voulez,
04:34l'idée qu'on a des fleurons français,
04:37moi je n'oublierai jamais que pendant le Covid,
04:38les vaccins ne sont pas venus de fleurons,
04:41soi-disant, français et européens.
04:42Ça a été par Moderna notamment,
04:44qui est à l'autre bout du monde,
04:45dirigé par contre par un Français,
04:47et je remarque notamment que dans beaucoup de domaines scientifiques,
04:49il n'y a pas très longtemps,
04:54j'ai eu le plaisir de converser avec le ministre de la Recherche,
04:57vous apercevez qu'évidemment les salaires ne sont pas la même chose,
04:59que quand on a un prix Nobel en France,
05:01Emmanuel Charpentier, pour ne pas la citer,
05:03c'est certes une Française qui a dû faire ses études en Allemagne,
05:05pour recevoir ensuite le prix Nobel,
05:07donc tout ce que cette lettre révèle,
05:10c'est les difficultés,
05:11la capacité qu'on a de ne plus du tout attirer les talents,
05:14notamment dans un domaine majeur qu'est la science.
05:15C'est le souci global, la gratuité pour les médicaments,
05:19Jean-Jacques, je ne dis pas que je suis contre,
05:20j'en bénéficie comme tout le monde,
05:22je vous dis que le modèle français est de plus en plus,
05:26il est de moins en moins compétitif.
05:27Mais selon vous, il faut remettre en cause ce modèle ?
05:29Non, ce que je dis, c'est que très vite,
05:31mécaniquement et nécessairement,
05:32vous ne pourrez pas maintenir la gratuité quasi absolue
05:35de tous les médicaments,
05:37vu que nous manquons de milliards,
05:39et qu'il faut trouver des milliards pour les caisses de l'État.
05:42Je veux dire que la gratuité ne va pas tenir bien longtemps
05:44concernant les médicaments.
05:44Quant à la recherche, vous avez entièrement raison,
05:48Maxime Liedot, les chercheurs s'exportent,
05:50ils ne peuvent pas rester,
05:51ils sont des salaires de misère dans ce pays.
05:53Donc il y a tout un système qu'il faut repenser en France.
05:56Non, puis quand on voit maintenant que la Sécurité sociale
05:58est en train d'avoir une idée,
05:59c'est-à-dire d'aller à un remboursement au prorata des revenus...
06:02Non, non, non, ce n'est pas la Sécurité sociale,
06:04c'est une idée de la Cour des comptes.
06:06Il ne faut pas dire ce qui n'est pas vrai, Maxime.
06:10Donc l'idée, pardon Jean-Jacques...
06:11C'est une idée de la Cour des comptes.
06:14Mais personne n'a repris cette idée, personne.
06:16Pardon, mais tous les politiques ce matin
06:18sont en train d'être interrogés dessus,
06:20et excusez-moi,
06:20le simple idée que ce soit développé par une institution
06:24aussi sérieuse que la Cour des comptes
06:25prouve qu'on a un problème avec notre système.
06:27On ne peut pas passer de notre temps à gagner plus
06:28et à cotiser plus,
06:30et ensuite avoir une double peine,
06:31c'est-à-dire de payer plus cher les médicaments,
06:33ça n'existe pas.
06:34Bon !
06:35Eh bien, le débat est ouvert.
06:37D'ailleurs, tiens,
06:37j'interrogerai,
06:38parce que alors là,
06:39des idées qui fleurissent
06:41pour réduire la dépense publique,
06:44et il y en a partout.
06:44Il y en a partout.
06:45La Cour des comptes a contribué,
06:47a alimenté le débat.
06:49Eh bien, nous allons en parler
06:50avec Clément Bonne tout à l'heure.
06:51On pourrait créer un salon
06:51de la dépense publique ?
06:53Comment ?
06:53Ah oui, un salon de la dépense publique.
06:55Il y aurait du monde, un salon.
06:56Oui, il y aurait du monde, oui.
06:57Des idées,
06:58certaines abracades avant-têtes.
07:00Un concours lépine.
07:02Un concours lépine.
07:03Un concours lépine de l'idée
07:04pour réduire la dépense publique.
07:06Il est 8h20.

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