Après les attaques de plusieurs établissements pénitentiaires, visés par des tirs ou des incendies, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé des mesures afin de renforcer la sécurité des agents notamment.
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00:00Avec Mathieu Croissando, Mathieu, tu voulais nous parler ce matin de Bruno Taillot, tiens non ?
00:04Oui, vous vous souvenez de ce qu'il disait en arrivant à Place Beauvau ?
00:07Écoutez...
00:09Trois priorités, vous les retiendrez facilement.
00:14La première, rétablir l'ordre.
00:17La deuxième, rétablir l'ordre.
00:20La troisième, rétablir l'ordre.
00:22Bon bah visiblement c'est plus facile à dire qu'à faire.
00:25J'y pensais hier devant cette attaque aussi inédite que spectaculaire d'une dizaine d'établissements pénitentiaires
00:31avec des voitures incendiées, même des tirs à l'arme lourde pour l'un d'entre eux.
00:37Pour le retour de l'ordre franchement on repassera.
00:39C'est le problème quand on joue les matamores avec des slogans assez forts.
00:43Ils vous reviennent toujours d'un figure à un moment.
00:46Alors bien sûr le ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de réagir sur X pour condamner fermement ses actes
00:52et rappeler qu'il avait donné instruction au préfet, aux côtés des services de police et de gendarmerie
00:56de renforcer sans délai la protection des agents et des établissements.
00:59Mais il n'y a plus de traces du slogan rétablir l'ordre.
01:02Et je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer ce qu'il en aurait dit Bruno Retailleur
01:05s'il avait été dans l'opposition et si par exemple la gauche avait été au pouvoir
01:07il aurait tiré à bout les rouges c'est sûr sur le supposé laxisme du gouvernement.
01:13Ça illustre bien que la politique c'est souvent plus complexe que des mots surtout en arrivant.
01:18Et on précise que ces attaques elles se sont poursuivies.
01:19Cette nuit il y en a encore eu deux autres, on y reviendra dans le journal de 8h.
01:22Le ministre de l'Intérieur pourtant Mathieu, la semaine dernière elle a défendu son bilan.
01:26Oui on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
01:28Alors ce n'est pas en quelques mois que l'on peut faire une législation pour protéger les Français.
01:33C'était défendu Bruno Retailleau rappelant que la droite n'était pas majoritaire à l'Assemblée.
01:37La bataille pour restaurer l'ordre prendra du temps.
01:40Ce en quoi il a raison, personne ne lui fera le procès de ne pas avoir réussi à vaincre
01:44le fléau de la délinquance en 6 mois.
01:46Mais le fait qu'il prenne l'initiative la semaine dernière de faire ce bilan lui-même,
01:50c'est le signe que le phénomène Retailleau connaît ses premières difficultés.
01:54Il reste très populaire, mais sa cote dans les sondages commence à baisser,
01:59à s'effriter comme le révélaient ce week-end nos confrères de la tribune dimanche.
02:03C'est la seule personnalité politique qui a émergé au fond depuis 6 mois, Bruno Retailleau.
02:07Mais ça a fait de lui une cible.
02:08Il est régulièrement attaqué par l'extrême droite qui l'accuse de n'être ferme qu'en parole, mais pas en acte.
02:13Et puis il est aussi taclé par son rival, vous savez, pour la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez,
02:18qui laisse entendre que Bruno Retailleau est empêché par ses contraintes de solidarité gouvernementale
02:22sur la question des OQTF, par exemple, et sur le dossier algérien notamment.
02:26Alors justement, en expulsant hier soir 12 agents consulaires algériens de France,
02:31est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas attribué un point ou donné raison à Bruno Retailleau ?
02:35Le ministre de l'Intérieur qui prenait la fermeté vis-à-vis d'Alger s'est félicité de cette réponse à ses yeux totalement appropriés.
02:41Mais pour l'instant, il n'est pas suivi sur les réponses qu'il proposait.
02:45Je rappelle qu'il voulait dénoncer les accords de 68, vous savez, le fameux accord de 1968.
02:50Il n'en est plus question aujourd'hui, a répondu la semaine dernière à la porte-parole du gouvernement.
02:53Bruno Retailleau avait aussi travaillé sur une riposte graduée avec toute une batterie de mesures.
02:57Mais pour l'instant, elles ne sont pas encore ou pas en application.
03:00Au fond, ça résume bien le dilemme qui s'offre à Bruno Retailleau.
03:04Rester suffisamment longtemps au gouvernement pour semer des petits cailloux et engranger quelques résultats.
03:09Mais pas trop longtemps non plus pour pas que ces petits cailloux se transforment en gros cailloux dans sa chaussure.
03:13Et qu'il soit contraint d'endosser le bilan.
03:16La question au fond n'est pas de savoir s'il claquera la porte.
03:18Bruno Retailleau, tout le monde sait qu'il partira un jour du gouvernement.
03:21C'est de savoir quand.
03:22Sous-titrage Société Radio-Canada