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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise.
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00:00– Merci Lucie, bonjour à tous, bonjour Paul Vannier.
00:05– Bonjour.
00:05– Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:07Vous menez depuis un mois maintenant avec la députée Violette Spilbou,
00:10les visites, les auditions de cette commission d'enquête parlementaire
00:14sur l'affaire Betaram et plus largement sur les violences scolaires,
00:17dont les conclusions sont très attendues.
00:18On va revenir sur les déclarations de François Bayrou, d'Elisabeth Borne,
00:22mais d'abord, est-ce que l'ampleur de ce que vous avez déjà découvert ou entendu
00:26dépasse ce que vous imaginez ?
00:29– Oui, il y a des dizaines de Betaram, en tout cas des dizaines et des dizaines
00:33d'établissements dans lesquels aujourd'hui en France, des collectifs de victimes
00:36sont en train de se constituer, des victimes qui prennent la parole,
00:39qui vont en justice et qui, au fond, expriment cette onde de choc
00:43qui traverse la société, une sorte de MeToo scolaire.
00:46Et moi, je veux appeler à ce que cette vague de témoignages s'amplifie,
00:51à ce que toutes les victimes prennent la parole, aillent en justice.
00:54Et je dis à celles et ceux qui nous écouteraient ce matin
00:57que même s'ils ou elles dénonceraient des faits prescrits,
01:00il faut le faire parce que des enquêtes peuvent être engagées,
01:03ces enquêtes peuvent permettre d'identifier des agresseurs
01:05et d'empêcher qu'ils rééditent leurs crimes.
01:08– Vous avez des contrôles ou des visites prévues, là, dans les prochains jours,
01:11autres que Betaram ?
01:12– Nous avons déjà effectué 10 contrôles sur place et sur pièce
01:15dans des institutions, et oui, nous irons dans les prochains jours,
01:18à nouveau, sur le terrain, pour effectuer un contrôle, cette fois,
01:21dans un établissement public et comprendre pourquoi, là-bas,
01:24des faits de violences sexuelles commises par un enseignant sur des élèves
01:27n'ont pas été détectés pendant plusieurs mois, plusieurs années.
01:30Pourquoi la réponse des autorités a pris tant de temps à arriver ?
01:33C'est l'un des enjeux, aussi, de nos travaux.
01:35– Et ça, c'est un nouveau signalement que vous avez eu, là,
01:37pendant votre commission.
01:39La fille aînée de François Bayrou doit témoigner,
01:41dans un livre publié le 24 avril prochain,
01:43sur son vécu à Notre-Dame de Betaram.
01:46Est-ce que vous allez l'auditionner ?
01:47– Et nous verrons, moi, je ne m'interdis rien,
01:50nous sommes libres, dans nos travaux,
01:53d'entendre toutes celles et ceux qui nous permettent de comprendre
01:56là où l'État a failli pour détecter des violences,
01:59pour les faire cesser.
02:01Et si la fille de François Bayrou, dans l'ouvrage qu'elle va faire paraître,
02:04apporte des éléments nouveaux pour comprendre,
02:06notamment, cette affaire Betaram,
02:08qui est celle depuis laquelle tout part,
02:11depuis laquelle part notre questionnement,
02:13eh bien, pourquoi pas ?
02:14Mais aujourd'hui, ce qui est prévu, c'est notamment
02:15d'entrer dans des auditions de responsables politiques,
02:18d'une série de ministres présents, passés.
02:21Et bien sûr, nous entendrons François Bayrou,
02:22l'actuel Premier ministre, le 14 mai prochain.
02:24– Alors, ce sera le 14 mai, effectivement.
02:25Qu'est-ce que vous attendez de cette audition ?
02:28Lui dit, je ne savais rien, je n'ai rien vu,
02:30je n'ai rien couvert.
02:32– La difficulté est que les propos de François Bayrou,
02:34les propos qu'il a tenus devant les députés,
02:36devant aussi les victimes de Betaram,
02:38sont point par point, aujourd'hui,
02:39contredits par toute une série d'acteurs,
02:41par des victimes de Betaram,
02:42par un ancien juge, le juge Mirand,
02:44par un ancien gendarme, le gendarme Hontan,
02:47avec des états de service exceptionnels,
02:49qui indiquent que dès les années 1990,
02:51François Bayrou savait pour les violences physiques
02:53en 1996, pour les violences sexuelles,
02:56pour les viols commis à Betaram en 1998,
02:59et dans ces années 90,
03:00il est à la fois ministre de l'Éducation nationale,
03:02puis président du Conseil départemental,
03:04il a les moyens d'agir pour faire cesser ces violences,
03:07mais il ne fait rien.
03:07Et ne faisant rien,
03:09il choisira ces dernières semaines,
03:12ces derniers mois,
03:13de mentir pour cacher cette inaction,
03:14donc il nous devra, le 14 mai,
03:16un discours de vérité, François Bayrou,
03:18il sera entendu sous serment.
03:20Les juges et les gendarmes,
03:21ça se trompe comme les autres,
03:23je ne sais pas s'ils mentent,
03:24dit-il hier en déplacement.
03:27On a l'impression,
03:27à entendre François Bayrou,
03:28qu'il y aurait une forme de complot béarnais,
03:30tout le monde mentirait,
03:31sauf lui,
03:32et je crois qu'il doit sortir
03:34de cette attitude de déni,
03:36il devra apporter des réponses précises,
03:38factuelles,
03:39car aujourd'hui,
03:39beaucoup de doutes
03:40entourent la parole du Premier ministre,
03:43et nous parlons d'une affaire extrêmement grave.
03:45L'affaire Bétaram,
03:46c'est probablement la plus grave affaire pédocriminelle
03:49qu'ait connue notre pays,
03:50donc le Premier ministre
03:51ne pourra pas se contenter
03:53de formules comme celles-là,
03:55qui sont assez désagréables d'ailleurs
03:56pour les personnes dont il parle,
03:58il devra se hisser à la hauteur de l'enjeu.
04:00La ministre de l'Éducation a annoncé hier
04:02que l'établissement Bétaram,
04:03anciennement Bétaram,
04:04va faire l'objet d'une enquête administrative.
04:06Vous dites que c'est trop tard ?
04:08Je dis mieux vaut tard que jamais,
04:09je l'ai demandé le 14 février
04:10à la ministre,
04:11cette enquête,
04:12en lui adressant un courrier,
04:13c'était il y a deux mois,
04:14et ce temps qui passe,
04:15c'est du temps perdu.
04:16Elle a traîné selon vous ?
04:17Oui, je crois qu'elle gère peut-être
04:18trop politiquement cette affaire Bétaram,
04:20alors qu'elle devrait avoir d'abord
04:22le souci de la protection des enfants.
04:23Politiquement,
04:23ça veut dire qu'elle couvrirait
04:25le Premier ministre ?
04:25Je ne sais pas,
04:26mais je crois qu'au départ,
04:27sa première réaction à Elisabeth Borne
04:28a été de dire
04:28ça ne me regarde pas.
04:29Il y a une procédure judiciaire en cours,
04:31ça ne me regarde pas.
04:32Elle a tardé à engager des mesures,
04:35alors qu'en la matière,
04:35il faut des réponses très fermes,
04:37très rapides des pouvoirs publics,
04:38parce que ce temps perdu,
04:40c'est du temps qui expose
04:41des enfants à des violences,
04:42et à Bétaram,
04:43aujourd'hui, manifestement,
04:44il y a encore des problèmes
04:45du côté du signalement des violences,
04:47notamment des violences sexuelles.
04:49Il y a des problèmes
04:49du point de vue des atteintes
04:51à la liberté de conscience des élèves.
04:53Donc il faut que l'administration,
04:55que les responsables politiques,
04:56que la ministre de l'Éducation nationale
04:58soient à la hauteur
04:59de la gravité de la situation,
05:01qu'elle mobilise tous les moyens
05:02dont elle dispose à Bétaram,
05:03mais aussi dans tous les établissements
05:04qui sont concernés
05:05par ces phénomènes de violence.
05:06Et vous allez encore entendre
05:07plusieurs anciens ministres,
05:08notamment de l'Éducation,
05:10dans les prochains mois.
05:11On attend votre rapport d'ici juin.
05:13Dans l'actualité également,
05:14aujourd'hui,
05:14cette semaine noire
05:15pour les voyageurs de la SNCF
05:17autour du pont du 8 mai,
05:19appel à la grève
05:20des conducteurs et contrôleurs
05:21dès le 5 mai pour la CGT,
05:22du 7 au 11 mai pour Sudrail.
05:24On ne peut pas se permettre
05:25cette grève aujourd'hui,
05:27dit le PDG de la SNCF Voyageurs.
05:29Qu'est-ce que vous lui répondez ?
05:31Qu'il aurait dû,
05:32en ce cas,
05:33permettre aux négociations
05:35que les organisations syndicales
05:36de la SNCF
05:37ont demandé d'engager,
05:38il aurait dû leur permettre
05:39d'aboutir.
05:40Je crois que ces syndicats
05:41demandent une prime,
05:43une prime de 100 euros.
05:44La SNCF,
05:45l'année dernière,
05:45a réalisé 1,6 milliard
05:47600 millions d'euros de bénéfices.
05:48Ce bénéfice,
05:49c'est aussi le résultat
05:51du travail des salariés,
05:53des agents de la SNCF.
05:54Et je crois tout à fait normal
05:56qu'ils demandent,
05:57qu'elles demandent
05:57une augmentation de salaire
05:58dans un moment où,
05:59par ailleurs,
06:00le coût de la vie,
06:00l'inflation continue de peser
06:02sur le quotidien.
06:03Donc moi, je comprends parfaitement...
06:04Vous dites que la négociation
06:04est dure avec la présidence ?
06:07Manifestement,
06:07elle n'a pas lieu.
06:08En tout cas,
06:09le dialogue social
06:10qu'il devrait vivre
06:10ne l'est pas suffisamment
06:13encouragé
06:14par la direction
06:15de la SNCF.
06:17Et ce dialogue social,
06:18s'il avait été productif,
06:19nous n'en serions pas là.
06:21Alors,
06:22les suites de l'affaire Le Pen
06:23à présent,
06:23cet appel a manifesté
06:24à 17h aujourd'hui
06:25place de la République
06:26pour défendre,
06:27je cite,
06:28l'état de droit
06:28deux semaines après
06:29la condamnation de Marine Le Pen.
06:31La semaine dernière,
06:32le rassemblement de la gauche
06:33n'avait pas fait le plein.
06:34Est-ce que là,
06:34c'est une séance de rattrapage ?
06:36C'était le rassemblement
06:37le plus nombreux
06:38des trois qui se tenaient
06:39ce week-end-là.
06:39Plus de 15 000 personnes
06:40place de la République.
06:413 000 selon la police.
06:42Et moi,
06:43je vous dis que la place
06:44était pleine
06:45alors que d'ailleurs
06:46ce rassemblement
06:47a été organisé
06:48quelques heures
06:50à peine avant
06:50sa convocation
06:51la veille pour l'heure.
06:52Mais allons à l'essentiel.
06:53Nous, les Insoumis,
06:54nous serons présents
06:55aujourd'hui
06:56lors de ce rassemblement.
06:57Nous sommes de tous
06:58les rassemblements
06:59face à l'extrême droite.
07:00Nous l'étions
07:00avec les écologistes
07:01la semaine dernière.
07:02Dès le 22 mars,
07:03nous manifestions.
07:04Et moi,
07:05j'appelle donc
07:05à y participer
07:06et à se préparer aussi
07:08au 1er mai.
07:08Le 1er mai sera
07:09une journée très importante.
07:11La France Insoumise
07:11appelle à se mobiliser
07:13ce jour-là.
07:13Vous parlez du Parti Socialiste
07:14aujourd'hui.
07:15Vous dites enfin ?
07:16Tant mieux.
07:17Tant mieux.
07:17Si les socialistes...
07:18Ils n'étaient pas là
07:18la semaine dernière.
07:19Je ne sais pas trop pourquoi.
07:20Je crois que c'est
07:20leurs histoires de congrès
07:21qui les préoccupent,
07:23qui invitent les uns
07:24les autres
07:25à essayer de se distinguer.
07:26Ce qui compte,
07:26c'est qu'aujourd'hui...
07:27Il ne faudrait pas
07:27être trop proche de vous ?
07:28Mais l'essentiel,
07:29c'est le combat
07:29contre l'extrême droite.
07:30Nous sommes dans un moment
07:31où l'extrême droite
07:32progresse,
07:32dans un moment
07:33où elle défie
07:34l'État de droit,
07:35où elle menace
07:36des juges.
07:37Et donc,
07:37il faut se regrouper
07:38face à elle.
07:40Et je préfère
07:40aujourd'hui voir
07:41les socialistes
07:42dans la rue
07:42que de constater
07:44les attermoiements
07:45qui étaient encore
07:45les leurs
07:45il y a quelques jours.
07:46Il nous reste 30 secondes,
07:47Paul Vannier,
07:48pour la question.
07:50Est-ce que les Européens
07:51sur la question
07:52des droits de douane
07:53avec les États-Unis
07:54parlent de façon
07:55assez forte,
07:56assez concertée
07:57sur la guerre commerciale ?
07:59Non,
07:59ils sont en train
08:00de donner le point
08:01à M. Trump
08:02qui cherche
08:03à vassaliser l'Europe.
08:04Et quand Ursula von der Leyen
08:06déjà renonce
08:06à des amendes
08:08vis-à-vis des GAFAM,
08:09quand le gouvernement français
08:10s'apprête
08:11à accélérer
08:12des négociations
08:12avec le gouvernement
08:13des États-Unis
08:14pour constituer
08:15une zone de libre-échange
08:16qu'au fond,
08:17cherche à obtenir
08:19Donald Trump,
08:20il y a là quelque chose
08:20qui ne va pas
08:21dans la bonne direction.
08:22C'est lui qui mène la danse,
08:23vous dites aujourd'hui.
08:23Oui,
08:24mais nous nous disons
08:24ni trumpisme,
08:25ni macronisme,
08:26le protectionnisme solidaire,
08:28un protectionnisme
08:29qui vise à protéger
08:30les productions
08:31que nous sommes capables
08:32de réaliser
08:32mais qui permet aussi
08:33l'échange
08:34pour ce que nous ne produisons
08:36pas sur notre sol,
08:37qui cherche des partenaires,
08:39qui les cherche
08:39dans la négociation,
08:40qui veut servir la paix,
08:41qui répondent
08:42aux besoins sociaux
08:43et écologiques.
08:43Quelles moyens de pression ?
08:44C'est ce que nous voulons.
08:45Eh bien,
08:46le poids de la France,
08:47le poids de l'Union européenne
08:48mais à condition
08:49d'une rupture
08:49parce que nous voyons
08:50aujourd'hui
08:50des dirigeants français
08:51et européens
08:52qui sont les derniers
08:53dans ce monde
08:54qui change
08:55à être dans une forme
08:56de fuite en avant
08:57néolibérale.
08:58Ce monde est révolu,
08:59il faut inventer
09:00un autre monde,
09:01c'est ce que nous proposons.
09:02Merci beaucoup
09:02Paul Vénier
09:03d'avoir répondu
09:03à nos questions ce matin.