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00:01Et voilà donc un dossier de plus sur la pile du bureau ovale, celui du nucléaire iranien.
00:07Donald Trump pense que le temps est venu de négocier avec l'Iran.
00:10L'Iran, elle est des Etats-Unis, qui ont donc entamé des négociations sur le programme nucléaire.
00:16Les deux pays envoient donc des émissaires au sultanat d'Oman.
00:19Et ce matin, à bord d'Air Force One, voilà ce qu'a déclaré le président américain.
00:24Je ne veux pas qu'ils aient d'armes nucléaires.
00:26Je veux que l'Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux, mais ils ne peuvent pas avoir d'armes nucléaires.
00:32Nous allons négocier avec eux samedi.
00:34Bonjour David Rigolet-Rose.
00:36Bonjour.
00:36Chercheur associé à l'Iris, rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique.
00:40Cette petite phrase de Donald Trump juste avant les négociations, que signifie-t-elle ?
00:45Elle rappelle sa position de principe, qui a d'ailleurs justifié de son point de vue la sortie unilatérale des Etats-Unis en mai 2018
00:54du fameux JCPOA, l'accord sur le nucléaire, qui avait été signé en 2015.
00:58Depuis le début, il considère que c'est un accord insuffisant, parce qu'il laisse la possibilité potentielle,
01:03enfin virtuelle, pour l'Iran, d'accéder à la bombe.
01:07Donc il rappelle effectivement son entrain.
01:09Et il l'a fait ces derniers jours à de multiples reprises.
01:14Simplement, il le rappelle juste avant le début de ces négociations qui sont majeures.
01:19Et qui sont les premières.
01:21Les relations diplomatiques sont rompues depuis 45 ans entre Washington et Téhéran.
01:27C'est vrai qu'on est un peu surpris de cette ouverture des négociations.
01:31Ce n'est pas le temps adopté d'habitude.
01:32Oui, mais il y avait déjà des négociations en coulisses depuis un certain temps.
01:38Notamment par rapport au rôle des mandataires iraniens au niveau régional.
01:43Et donc, Donald Trump a de toute façon fait de ce dossier un dossier prioritaire.
01:49D'ailleurs, il a missionné son envoyé spécial qui est un très proche.
01:52C'est Steve Whitcoff.
01:53Ce n'est pas le secrétaire d'Etat, Marc Rebio.
01:56Et l'objectif déclaré, c'est évidemment de parvenir à un accord.
02:01Parce que comme il se présente comme le président qui arrête les guerres,
02:04il n'a pas envie d'en commencer une autre.
02:06Mais la voie est très étroite.
02:08Parce que les lignes rouges de part et d'autre sont très marquées.
02:14Alors, il pourrait ressembler à quoi, David Rigoulet-Rose, cet accord ?
02:17De quoi on parle ?
02:18Pour l'instant, il s'agit juste de voir.
02:21En fait, les deux parties vont se jauger pour savoir s'il y a la possibilité de débuter un processus, en réalité.
02:28Donc, c'est pour ça que c'est un moment charnière, effectivement.
02:32C'est tout simplement ce qui va déterminer la suite des événements.
02:36Savoir si un processus est viable ou pas.
02:40En termes diplomatiques, évidemment.
02:42Avec l'objectif de parvenir à un accord.
02:45Steve Whitcoff a rappelé que le démantèlement total du programme était la position de départ.
02:51en laissant entendre qu'il y avait des assouplissements potentiels sur des modalités.
02:55Mais du point de vue iranien, de toute façon, l'objectif c'est de préserver les intérêts nationaux.
03:00Et en toile de fond, évidemment, de sauver le régime.
03:03Qui se sent très menacé dans sa base.
03:05Dans sa base et dans cette région.
03:07Alors, est-ce qu'on a une idée aujourd'hui, David Rigoulet-Rose,
03:10si les Iraniens ont vraiment la capacité de fabriquer la bombe nucléaire ?
03:15Oui, alors, ce qui ressort des différents rapports, notamment de l'Agence internationale de l'énergie atomique,
03:20avec ses clients, a continué, de manière très importante, à enrichir au-delà de 60%.
03:27Ce qui la rapproche, évidemment, du taux qu'on appelle le taux militaire de 90%.
03:32En ayant aujourd'hui 275 kilos, justement, enrichi à 60%.
03:40Ce qui, théoriquement, laisserait la possibilité à Téhéran de concevoir une demi-douzaine d'engins.
03:47Mais attention, de concevoir, ça ne veut pas dire que ça se fait comme ça.
03:51En tout cas, le stock est là, pour le faire.
03:53Si la décision politique devait être prise de militariser, effectivement, cette matière
03:59pour en faire un engin qui serait, à ce moment-là, mis sur un vecteur, en l'occurrence balistique.
04:05Et c'est pour ça qu'on retrouve la problématique balistique en aval.
04:09Donc, il y a une préoccupation.
04:11D'ailleurs, il y a un rapport qui vient de sortir en disant qu'il y a un extrême danger.
04:13C'est David Albright, d'un think-tank américain, qui évoque le fait qu'on approche, en réalité, du moment le plus problématique,
04:24qui est la possibilité pour les Iraniens de faire la bombe.
04:26D'autant plus que ce débat, aujourd'hui, est ressurgi à Téhéran, d'une manière explicite,
04:31avec l'affaiblissement, justement, des mandataires régionaux,
04:33qui constituaient un élément de dissuasion pour Téhéran, dont ils ne disposent plus aujourd'hui.
04:37Et puis, on imagine, évidemment, qu'il y a un pays qui doit scruter ces discussions de très, très près, évidemment, c'est Israël.
04:43Merci beaucoup, David Rigolet-Rose, d'être intervenu sur l'antenne d'Europe 1 aujourd'hui,
04:46chercheur associé à l'IRIS et rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique.

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