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Le contenu de nos assiettes dépend des acteurs de notre patrimoine agricole et nourricier. Vincent Ferniot, journaliste gastronomique, part tous les mois à leur rencontre en compagnie d'un sénateur ou d'une sénatrice dans leur département !
Ce mois-ci, il est accompagné d'Alain Marc, sénateur Les Indépendants de l'Aveyron et vice-président du Sénat. Ensemble, ils mettent en valeur les produits et les savoir-faire locaux de l'Aveyron.
L'occasion également de découvrir le territoire, la gastronomie, les visages qui oeuvrent au maintien d'une production riche et variée et d'inciter les téléspectateurs à reprendre le contrôle du contenu de leur assiette ! Année de Production :

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Transcription
00:00Retrouvez, mangez, s'évoter avec le concours général agricole.
00:05Bonjour à tous, nous sommes dans un petit rayon de soleil matinal sous le château d'un des plus beaux villages de France, Brousse-le-Château.
00:22Nous sommes, vous l'aurez compris, en Aveyron aujourd'hui, nous allons visiter ce splendide département
00:26en compagnie d'Alain Marc, du groupe Les Indépendants Républiques et Territoires et vice-président du Sénat.
00:33Alors, on va partir sur les routes d'Aveyron le ventre vide, mais ça ne va pas durer longtemps.
00:56Bonjour Monsieur le Sénateur.
01:17Bonjour Vincent.
01:18Je peux vous dire quelque chose ? Je vous ai maudit à la montée et béni à l'arrivée.
01:23Merci beaucoup.
01:24Parce que ce lieu est incroyable, la confluence là.
01:27C'est la confluence de deux ruisseaux, le Vernobre et le Coudos qui se jettent dans la rivière Tarn.
01:33Le lieu est grandiose, magnifique et porte vraiment à l'inspiration.
01:38Alors, on est sur la commune d'Aysen, c'est votre village.
01:41On peut visiter un petit peu les rues pour parler de vous ?
01:44Oui, bien volontiers.
01:45Allez, je vous laisse passer devant.
01:46Il y a la redescente, la montée ça compagne toujours de la descente.
01:50C'est ça.
01:53Quel beau village.
02:00Monsieur Sénateur, ici on vous sent bien, à votre aise, chez vous.
02:04Au Sénat, c'est autre chose, d'autant que vous êtes vice-président du Sénat.
02:07Je crois que je suis aussi apaisé au Sénat parce que la chance que nous avons,
02:11c'est que nous avons des collègues très, très respectueux.
02:14Tout démarre ici, dans ce village.
02:20Je ne sais pas si tout démarre ici, dans ce village, mais c'est quand je suis revenu de l'Hérault,
02:24que mon premier poste d'enseignant a été celui d'Aysen avec une classe unique.
02:30Eh bien, c'est peut-être à partir de là, effectivement, que j'ai eu envie de faire de la politique.
02:35J'ai 22 ans quand je suis ici et je me dis que tout cela est formidable, mais qu'il faudrait peut-être élargir ma culture générale.
02:44Et donc, je reprends à ce moment-là mes études à l'Université Paul-Valéry à Montpellier.
02:48Et alors, où vient se loger la vocation politique dans tout cela ? Où est-ce qu'elle naît ?
02:53Je crois que la vocation politique naît de ces associations. Je suis un associatif.
02:58Et puis, bon, ensuite, je suis devenu conseiller général.
03:03Je me suis aperçu que c'était vraiment passionnant de travailler sur le terrain au niveau des routes du canton,
03:09à aider les collègues maires qui souhaitaient monter des projets.
03:13Assez peu ont votre expérience de l'Assemblée nationale. Vous avez été député avant d'être sénateur.
03:20Je suis devenu député en 2007, effectivement.
03:23C'est une expérience passionnante dans un moment où l'Assemblée était beaucoup plus calme, apaisée,
03:31où les gens se parlaient, ne s'invectivaient pas.
03:34Et c'est vrai que j'ai été réélu aussi en 2012.
03:38Et en 2014, lorsque le président du conseil général, Jean-Claude Duches, m'a proposé de,
03:45moi qui étais son premier vice-président et député, de me présenter au Sénat, c'est ce que nous avons fait tous les deux.
03:50Qu'est-ce que vous avez trouvé au Sénat que vous ne trouviez pas à l'Assemblée nationale ?
03:55Normalement, ça vous apporte quand même une certaine sagesse.
03:59Et il me semble que vous appréhendez sans doute un petit peu mieux l'âme humaine,
04:04quand vous avez été associatif, quand vous avez été maire, que vous êtes élu local.
04:08Et c'est ce qui explique sans doute qu'aujourd'hui, nous arrivons finalement au niveau du Sénat
04:15à obtenir pas mal de choses intéressantes que demandaient les communes
04:18parce qu'on ne peut pas tout faire à partir de Paris, avoir des grandes idées.
04:23Et d'idéologie.
04:24Et de l'idéologie, surtout pas.
04:25Et je crois que c'est ce qui fait la force des sénateurs et de nos villages.
04:29Ce qui nous intéresse, c'est le local, la volonté que les gens ici, localement, vivent mieux
04:36et soient heureux d'y être.
04:38Alors vous m'avez sacrément ouvert l'appétit sur votre département.
04:42Il est temps d'aller se promener, cheminer.
04:45Nous allons cheminer.
04:46Je vous suis.
04:50Passage obligé par les caves de Roquefort
04:52où se préparent les festivités des cent ans de l'appellation d'origine contrôlée.
04:57Avant d'aller déjeuner en bonne compagnie à Broquies, à l'EHPAD Le Relais.
05:02Puis nous rendrons visite au veau de lait de Damien,
05:05les fameux veau de l'Aveyron élevés sous la mer.
05:08Ensuite, direction Marciac pour découvrir les jolies vignes en terrasse de Philippe et Julien
05:13avant de terminer le périple cuillère en main pour déguster enfin l'aligo
05:18chez Nicole Fâche-Galtier à Belcastel, village d'une beauté exceptionnelle.
05:22Mais avant tout, allons voir Pierre Le Berger qui aime ses brebis comme ses enfants.
05:28Allez en route !
05:29Bonjour !
05:48Bonjour !
05:49Bonjour !
05:51Dites-moi, j'ai l'impression que c'est l'heure du déjeuner au réfectoire là.
05:55Ben oui, c'est l'heure du déjeuner et ça calme, ça fait moins de bruit que ça déjeuner.
05:59Ah bon ? Parce que c'est vrai que de dehors on entendait plus fort.
06:01Oui.
06:02Alors j'ai vu monsieur qui...
06:04C'est Emmanuel, c'est mon associé Emmanuel Gilles.
06:06Bonjour Emmanuel.
06:06On l'associe.
06:07C'est l'homme qui tient la fourche, alors on écoute ce qu'il dit.
06:10Pierre, combien de brebis dans ce bâtiment ?
06:14Alors dans ce bâtiment, il y a 600 brebis, 600 mères.
06:17Ici, la brebis est un animal emblématique.
06:22C'est elle qui orne l'étiquette des roqueforts qui est le grand fromage averonais.
06:27Elle fait partie de la vie locale, complètement de la culture même.
06:30Elle fait partie de la culture, de cette partie de l'Aveyron et de tout le sud d'Aveyron
06:34puisque nous avons 1400, 1500 éleveurs qui vivent du lait de brebis.
06:39Emmanuel, est-ce que vous achetez tout votre foin ou est-ce qu'il y a de la production ?
06:44On produit, on est autonome, on va dire, sur l'exploitation.
06:48Donc on produit l'ensemble d'alimentation.
06:50Il y a juste une petite partie du rationnement qu'on achète à l'extérieur.
06:56Alors vous, vous vous définissez comme berger.
07:00Berger, c'est le mot ?
07:02Oui, berger, c'est le mot.
07:03On est né dans les brebis.
07:05C'est les brebis qui nous ont appris à marcher.
07:07Vous savez que les brebis, quand on était petit, y compris notre fils, quand on l'a eu,
07:11on le mettait dehors, côté de la maison.
07:13C'était une brebis qui le surveillait, qui le gardait.
07:14Elle restait couchée à côté de lui.
07:16C'était la nounou, la nourrice.
07:17Oui, oui, tout à fait.
07:18Tout à fait, c'est très proche.
07:20On est vraiment très proche et les brebis sont proches de nous aussi.
07:23C'est notre famille, on n'ose pas le dire.
07:24Mais quelque part, oui, parce qu'on est des vrais bergers.
07:26En fait, je vais vous dire, nous, on travaille beaucoup.
07:28On est passionné par nos animaux.
07:30C'est vrai qu'on ne gagne pas d'argent, mais on n'a pas le temps d'en dépenser, nous, de l'argent.
07:33Celui qui ne travaille pas, il a le temps d'en dépenser l'argent, il en dépense.
07:36Mais nous, comme on travaille tout le temps, on n'en dépense pas.
07:38On n'a pas de temps d'être dans les magasins.
07:40On ne va pas dans les magasins, nous.
07:41On va dans la bergerie et tout.
07:42Tout votre lait est consacré, évidemment, à ces fromages.
07:48Dans quelle proportion, à peu près ?
07:49Alors, nous, c'est à peu près 30% pour le Peraille.
07:52Début de campagne de traite, c'est pour le Peraille.
07:55Et après, on bascule.
07:56Dès que le laiterie de Roquefort ouvre, on livre Roquefort.
07:59On a vraiment des liens très étroits avec le laitier qui passe, avec la laiterie,
08:04avec les caves, avec les affineurs.
08:06On a un suivi constant de toute la ligne.
08:09C'est un bon promoteur du Roquefort, Pierre Gaillac.
08:13Du Roquefort et du Peraille.
08:14Et du Peraille.
08:15On ne peut travailler que sur la qualité.
08:17Nous, sur des marchés de grand volume, on ne peut pas y aller.
08:20On est dans une zone défavorisée.
08:22C'est sûr qu'on va couler.
08:24On ne sera pas là.
08:25On ne sait faire que de la qualité.
08:26Et on ne peut faire que ça.
08:27Et surtout, on est fiers parce qu'on fait surtout des produits festifs.
08:31Les gens, quand ils achètent souvent nos produits, c'est des moments heureux.
08:35Des moments où ils sont heureux.
08:35Eh bien, nous, on est des producteurs de joie, de sourire.
08:38Et ça, c'est bien.
08:47Monsieur le sénateur, inutile de demander où on est.
08:51De toute façon, il n'y a que des marques de Roquefort aussi.
08:53On est à Roquefort-sur-Soulzon, à l'Aveyron.
08:56Et nous allons rencontrer Jean-Pierre Laure, qui est le descendant de Gabriel Poulet.
09:00C'est lui devant l'ancêtre, là ?
09:02C'est lui.
09:03Bonjour, Ressant.
09:04Bonjour, Jean-Pierre.
09:04Comment ça va ?
09:05Il va peut-être falloir penser à se faire pousser les moustaches, hein, Jean-Pierre ?
09:09Ah oui, on s'est amené à mon arrière-arrière d'Ampère.
09:12Pourquoi, quand on arrive ici, il n'y a que des maisons de Roquefort ?
09:17On n'a pas le droit de vendre des lunettes, des vêtements, du pain ?
09:20Bah non, c'est que le Roquefort, ici.
09:22Il y a 7 fabricants, voilà.
09:24Et à l'époque, il y en avait 30.
09:25Et je suppose que quand on habite à Roquefort, on n'est pas souvent à l'air libre.
09:29Ici, on vient en sous-sol.
09:30Et d'ailleurs, je vous amène à voir les câbles de Roquefort.
09:33Tout de suite, on plonge à la cave ?
09:34Oui, venez, venez.
09:35Et on descend jusqu'où, comme ça, Jean-Pierre ?
09:44Au moins 7, à 45 mètres.
09:46Ah oui, quand même !
09:4745 mètres sous-sol.
09:55Ah oui !
09:58Venez voir, messieurs.
09:59Oui ?
10:00Mettez votre main.
10:02Où ça ? Là ?
10:02Là !
10:03Ah mais oui !
10:06Mais ça souffle !
10:08C'est une fleurine.
10:09Ah, c'est ça !
10:10C'est ça, une fleurine.
10:11Tout est naturel.
10:12C'est quoi, la fleurine ?
10:13C'est le vent ou c'est la faille ?
10:16C'est une faille, c'est des cheminées naturelles d'aération et on a besoin de ça pour nos fromages, pour que l'affinage se fasse naturellement en cave d'affinage.
10:24Ah, ben là, il y a du fromage, hein ?
10:30Venez voir.
10:30D'accord.
10:31D'accord.
10:32Eh ben moi, j'avais même pas idée qu'on les affinait sur la tranche.
10:35Oui, on fait ça en permanence pour que le fromage puisse s'affiner correctement.
10:42Comme des roues ?
10:43Comme des roues.
10:44Et on ne les touche pas.
10:45On va laisser à peu près 20-25 jours en cave.
10:48Le plus important, c'est qu'il y a un espace entre les fromages, comme ceci là, qui est à peu près 5 cm. C'est ça le plus important.
10:54Ils arrivent à quel stade ?
10:56Ils arrivent de la laiterie. Et donc, à la laiterie, ils sont tout blancs, les fromages. Ils sont frais. Et donc, le pénicillum n'est pas développé. Et c'est à partir de la cave où le pénicillum roqueforti va se développer, la moisissure qu'on appelle chez nous.
11:11Le bleu, quoi.
11:11Le bleu, tout à fait. Et donc, il faut à peu près environ 7 jours pour fabriquer le fameux roquefort. Et ensuite, au huitième jour, on va acheminer les fromages par un camion réfrigéré.
11:22On les amène en cave. Et ils vont séjourner au minimum 14 jours et jusqu'à 25 jours en cave. Tout se fait à la main. Et ce n'est pas du tout industriel.
11:32Ce n'est pas la machine.
11:33Non, on ne mécanise pas.
11:35Monsieur le sénateur, le roquefort, c'est vraiment l'image de marque de l'Aveyron ?
11:40En 2025, nous fêtons cette année les 100 ans de la première AOP de France pour un fromage dont la plupart des gens s'accordent à dire que c'est le roi des fromages.
11:50Combien de fromages ici, dans vos caves ?
11:52Ici, environ 650 000 pains.
11:55650 000. Ça, c'est la production annuelle, la rotation de fromage ?
11:59Oui, tout à fait. Je vous montre. Le fromage pèse environ 2,750 kilos. Il faut compter 12 litres de lait pour fabriquer un pain. Et ce qui est important, c'est de voir le pénicillium roqueforté, la répartition jusqu'au talon.
12:15Et pour avoir des produits d'exception, il faut beaucoup de temps et de patience.
12:18Je vous montre ça.
12:26Alain ?
12:27Alain, merci.
12:28Comment vous le trouvez alors ?
12:37Moi, je le trouve parfait.
12:38On a presque un arôme fruité dedans.
12:42Je dirais goût de noisette.
12:43Alors, de noisette, certes, ce côté, mais j'y trouve même du fruit, moi, de la pomme, quand on le met en bouche, comme s'il y avait un développement de fruits inattendus.
12:56Jean-Pierre, je peux choisir le morceau que je veux ?
12:57Alors, où est-ce qu'on se trouve ici ?
13:10Ici, on se trouve à Broquiès et nous allons rentrer dans l'EHPAD qui est en reconstruction.
13:16Voilà Mélanie, la directrice, qui nous accueille.
13:19Bonjour.
13:20Bonjour Mélanie.
13:21Bonjour Mme la directrice.
13:22Bonjour, enchantée.
13:23Moi, j'irais bien directement en cuisine.
13:25Eh bien, allez, c'est parti.
13:27Pour ne pas changer.
13:31Ah oui, alors quand vous me disiez en chantier, c'est carrément en chantier.
13:35Ah oui, ce sera terminé cet été.
13:38Oui.
13:39Donc, on aura l'accueil ici, le salon de coiffure qui sera ouvert au village, un bar qui sera positionné ici.
13:44Ah mais carrément, que des lieux de vie alors.
13:46C'est ça.
13:48Et là, une superbe terrasse qui domine la vallée.
13:57Bonjour.
13:58Bonjour.
13:59Oh là là.
14:01Alors, ça sent à la fois le beurre ici et ça sent l'aligo.
14:05Vous l'êtes dedans là ?
14:06C'est ça.
14:07Parce que cette odeur de tombe fraîche dans la purée de pommes de terre, on sent le petit lait.
14:12Et là, ce qui est intéressant aussi, c'est que l'aligo et les riz d'agneau sont servis également à la cantine scolaire.
14:18Ah, parce que les enfants partagent la cantine des anciens ?
14:22Alors, ils ne sont pas dans la même salle, mais dans le projet architectural, on a construit la cantine dans une salle à proximité.
14:28D'accord.
14:29Pour réaliser des repas intergénérationnels de temps en temps, où on mélangera tout le monde.
14:34Donc là, ici, c'est assez exceptionnel.
14:36Et pour avoir parlé avec pas mal de parents d'élèves, c'est aussi à la satisfaction générale.
14:41Parce que les enfants mangent bien, variés.
14:46Et puis au niveau gustatif, ici, il n'y a pas besoin de semaine du goût.
14:50Parce que la semaine du goût, c'est toutes les semaines.
14:52C'est toute l'année.
14:52Combien vous servez de repas entre les anciens et les gamins de l'école, tous les jours ?
14:59On fait à peu près 100 repas.
15:01100 repas ?
15:01Oui.
15:02D'accord.
15:02Qui se répartissent en moitié-moitié, à peu près ?
15:05À peu près une vingtaine pour l'école, 20-25.
15:08D'accord.
15:09Et 70-80 pour les pads.
15:11Oui.
15:12Après, on propose aussi aux personnes isolées du village de venir prendre le repas en interne.
15:17Ou...
15:18On ne laisse personne dehors, quoi.
15:20Voilà.
15:20L'idée, c'est aussi de contribuer au maintien à domicile en zone rurale.
15:27Voilà.
15:27C'est l'idée que les pads soient quand même un acteur économique au niveau local.
15:31Donc, il y a une très bonne dynamique avec la municipalité.
15:35Et c'est vraiment l'idée de favoriser les partenariats locaux.
15:42On prend plus de 5-4% de produits alimentaires sur le village de Brontès.
15:48La boulangerie, l'épicerie, la boucherie, le primeur.
15:52Faire travailler les gens d'ici, quoi.
15:53Voilà.
15:53C'est ça, l'idée.
15:54Ça permet de lutter contre la désertification rurale.
15:57Ça amène de nouveaux foyers.
15:59Nous, ça nous fait aussi la ressource humaine pour les pads.
16:02Donc, c'est à l'échelle du territoire qu'il faut regarder les pads.
16:06C'est quelque chose de vertueux, à la fois au niveau économique, mais de service à la personne.
16:12Puisque des gens peuvent venir déjeuner ici, tout le monde est gagnant dans cette affaire.
16:16Et pendant tout le moment où on est en train de parler, je tiens à dire que ça sent bon.
16:21Et pour moi, c'est très important dans une cuisine.
16:23Et je pense que pour vos pensionnaires aussi.
16:33C'est très bon.
16:34Moi, je dirais que c'est le bon moment dans cette émission, quand on se met à table et qu'on peut souffler un peu.
16:41Et large soif et santé à vous.
16:43Santé à vous tous.
16:45Santé, mesdames.
16:46Santé, messieurs.
16:46A la bonne vôtre.
16:55Alors, Vincent, nous sommes ici à Nocelles, sur la commune de Nocelles, dans l'ouest Aveyron.
17:00Je vous emmène sur la ferme de la Souk, chez Damien Barreau, qui produit du veau d'Aveyron.
17:06Le fameux veau de l'Aveyron ?
17:08Ah, l'excellent veau d'Aveyron.
17:16Bonjour, Damien.
17:18Bonjour, enchanté.
17:19Merci de nous recevoir.
17:20Merci, les veaux, de nous recevoir.
17:23Damien, vous êtes à peine plus âgé que vos veaux, vous ?
17:26J'ai quand même 40 ans.
17:28Et les veaux, ils ont quel âge, là ?
17:30Les veaux, là, il y a de tout âge.
17:32Il y en a de 3 mois à 6 mois.
17:35D'accord.
17:36Un veau, ça s'élève jusqu'à quel âge ? 6-10 mois, c'est ça ?
17:39Oui, entre 6 et 10 mois, voilà.
17:40C'est essentiellement de la limousine et de la blanda d'Aquitaine.
17:44Mais bon, toutes les races à viande sont autorisées en veau d'Aveyron.
17:49Tous les veaux qu'on élève en veau d'Aveyron sont issus de la ferme.
17:53Ils sont nés ici, élevés ici, du début à la fin.
17:56Donc c'est un veau fermier ?
17:57C'est un veau fermier qui boit du lait de la naissance à ce qu'il parte.
18:02Ensuite, au fur et à mesure de son âge, on intègre des céréales produites sur la ferme, essentiellement, et du fouet.
18:10Comment est-ce que vous êtes tombé dedans, vous ?
18:13Moi, c'est depuis des générations.
18:15Et moi, je me souviens, petit, on prenait les veaux avec une corde, l'icol, et on allait le vendre sur les foires.
18:21Et moi, c'est une passion depuis tout petit.
18:23Je suis tombé dans la marmite, comme on dit.
18:25Mon grand-père est agriculteur, mon papa aussi.
18:28Et moi, j'ai repris la ferme en 2016, suite à la retraite à mon père.
18:33Mais bon, c'est un retraité actif.
18:35Heureusement que j'ai encore mon papa qui m'aide.
18:37Et voilà, je suis fier.
18:39Et voilà, quoi.
18:40Et je pense que lui est fier aussi que moi, j'ai repris la ferme.
18:43Damien, les accords Mercosur, l'arrivée de vaches d'Amérique du Sud, pour vous, ça représente quoi ?
18:51Ça représente une grosse concurrence, que nous, on n'aimerait pas trop voir arriver, voire pas du tout.
18:58Parce que c'est vrai que c'est vaut.
19:00Nous, on les élève ici, on ne veut pas voir arriver de la viande moins chère.
19:03Alain Marc, ça doit vous hérisser le poil.
19:06Non seulement, ça me l'hérisse, mais je crois que ça l'hérisse à beaucoup de nos collègues.
19:10Nous, nous ne voulons pas voir arriver des vaches qui sont élevées dans des conditions qui ne sont absolument pas les mêmes que nous.
19:16Et indignes, parfois.
19:18Indignes, indignes qui plus est.
19:19Je crois que ce n'est pas acceptable pour nous.
19:22Donc, bien évidemment, nous sommes contre ce qui est prévu actuellement dans le cadre du Mercosur.
19:27C'est une question de bon sens, presque, en fait.
19:29C'est de défendre notre savoir-faire et notre élevage français.
19:33Voilà, tout à fait.
19:34Et notre bistec.
19:35Et notre bistec.
19:37Le bon bistec.
19:38Le bon bistec.
19:39Avec ce joli beau, mais promis qu'on aurait quelque chose à boire.
19:50Je vais vous amener chez mes amis, Philippe Tellier et son fils.
19:54Et nous allons aller dans les vignes.
19:56Bonjour, messieurs.
19:58Et bonjour.
19:59Bonjour.
20:00Qui est le père, qui est le fils ? Vous êtes tellement jeune.
20:03C'est gentil.
20:03Bonjour, Vincent.
20:04Bonjour.
20:05Alors, je vois qu'il y a des rameaux par terre.
20:07C'est la taille, alors ?
20:08C'est la taille.
20:09C'est la fin de la taille par endroit.
20:11Mais c'est assez beau.
20:12Ça donne un côté graphique, avec en plus les terrasses.
20:15Philippe, ça fait combien de temps que vous êtes installé ici ?
20:19Moi, je suis né ici.
20:22Fils, petit-fils, arrière-petit-fils de vignerons.
20:26Donc, voilà.
20:27Et donc, moi, je me suis installé en 1984.
20:30Mes parents avaient un hectare de vignes.
20:32Et j'avais trouvé à louer un autre hectare.
20:34Donc, on a démarré comme ça.
20:36Et aujourd'hui ?
20:37Un peu plus de 30, une bonne trentaine, 33 hectares.
20:40D'accord.
20:41Et aujourd'hui, moi, je prends les ordres de mon fils à la cave.
20:44C'est lui qui minifie.
20:45C'est vrai que c'est important, je pense, de profiter de l'expérience.
20:49De ne pas vouloir tout révolutionner en arrivant.
20:51D'amener des choses petit à petit.
20:52Mais de se servir de ce qui a été fait avant.
20:55Et d'écouter, peut-être ?
20:55Et d'écouter.
20:56Et d'écouter.
20:57Et si on consomme des produits sous signe de qualité,
21:02est-ce qu'on devient des humains sous signe de qualité aussi ?
21:06Ce lien entre le consommateur et ses produits de qualité,
21:10c'est quelque chose d'absolument intéressant et qui valorise aussi,
21:16les valorise aussi, parce qu'ils savent qu'ils ne produisent pas de façon industrielle,
21:20mais qu'ils produisent pour faire plaisir à des gens.
21:23J'aimerais bien qu'on parle quand même d'un personnage qui habite Sévigne.
21:28C'est le fer servadou.
21:30Ce cépage qui est le marqueur de cette appellation martiaque.
21:36Fer, ça veut dire sauvage et servadou qui se conserve.
21:39C'est-à-dire que les raisins se conservent dans le temps.
21:41Et donc, ça fait partie de ces cépages qui ont été à un moment là,
21:44et que nos grands-parents et nos grands-parents l'ont trouvés adaptés au climat.
21:49Puisque quand on a des vignes, il y a 500 mètres à altitude ici.
21:53Donc il faut quand même ces cépages qui correspondent...
21:55Oui, c'est un peu rude en hiver, le matin.
21:57C'est ça, c'est ça.
21:58En parler, c'est bien, mais le goûter, ça en parle mieux, je dirais.
22:01Oui, tout à fait.
22:02Tout à fait, nous pourrions peut-être...
22:03On peut le goûter alors ?
22:04Oui.
22:05Je vous suis.
22:06Allez.
22:15Alors effectivement, la robe, elle est profonde.
22:19Avec des reflets violets, qui sont caractéristiques de martiaques aussi.
22:23Et puis, vous avez ici un outil de travail qui est tout neuf.
22:27Ce chai, cette terrasse, pour accueillir les touristes.
22:32En gros, je dis souvent que là, je viens de finir mon installation,
22:36au bout de 40 ans, et que je vais prendre ma retraite.
22:39Alors, je lève mon verre à votre belle retraite.
22:41Merci.
22:42Avec toujours un oeil sur votre fils, j'imagine.
22:44Et de là, sur les vignes.
22:51Bon, cher Alain Marc, nous sommes à Belcastel,
22:55un des plus beaux villages de France.
22:56C'est vrai.
22:57Et on va, comme vous en doutez, chez Nicole Fâche-Galtier,
23:01au restaurant du Vieux-Pont.
23:03Il est bientôt 5 heures.
23:05On dînera tôt, mais on dînera bien.
23:06Surtout que c'est vous qui allez faire la cuisine.
23:08Écoutez, pourquoi pas.
23:10Bonjour, bienvenue.
23:12Bonjour, Nicole.
23:13Bonjour, Nicole.
23:14Mais c'est pas tout, il faut aller en cuisine.
23:16Je vous attends.
23:16Oh là là, dis donc.
23:18Là, ça ne traîne pas.
23:20Non, mais c'est bien, là.
23:26C'est beaucoup plus lent, c'est beaucoup plus lent que vous.
23:29Alors, cette tome fraîche, elle est vraiment fraîche.
23:32C'est-à-dire que...
23:33Elle a 3-4 jours.
23:343-4 jours.
23:35Donc, c'est très lactique.
23:37Et c'est ce qui va donner le goût à l'aligo.
23:38C'est ça.
23:39C'est un plat de tous les jours.
23:41Enfin, de tous les jours, au du moins, pas de gens riches.
23:44Aujourd'hui, c'est vrai que l'exploit de l'aligo,
23:46c'est d'avoir conquis toute la France.
23:48Je crois que c'est extraordinaire.
23:49Et alors là, ça va accompagner une magnifique côte de veau.
23:54Voilà, c'est ça.
23:55Donc, c'est une côte de veau, certes,
23:57mais de l'Aveyron et du Ségala.
23:58pour pouvoir avoir une chair qui est rosée.
24:02Et c'est la spécificité de ce veau.
24:12Alain, moi, l'Aveyron est un département que je redécouvre
24:16à chaque fois que j'y viens.
24:19C'est certainement dû à sa géographie qui est très composite.
24:24C'est très composite.
24:25C'est le cinquième département de France par la superficie.
24:28Donc, du nord à Véron, avec l'Aubrac,
24:31l'ouest à Véron, avec les Bastides,
24:33de Villelfrage, de Rouergue, de Najac.
24:35On n'en finit pas de découvrir l'Aveyron,
24:36même quand on est avéronné.
24:37C'est ça qui est extraordinaire.
24:39C'est ce qui est extraordinaire.
24:41Les paysans d'ici, ils ont de la pudeur.
24:44Je les ai sentis toute la journée à votre contact,
24:46c'est-à-dire qu'ils ne parlent que de ce qui va bien.
24:49Je crois qu'il faut que les uns et les autres,
24:51nous ayons conscience que nous avons dans notre assiette
24:54des produits extrêmement élaborés,
24:56qui ont coûté beaucoup de travail.
24:59Et nos agriculteurs font tout pour nous livrer
25:02des produits extrêmement sains et de bonne qualité.
25:05Et que donc, si de temps en temps,
25:07on doit les payer un petit peu plus cher,
25:09il vaut mieux payer un peu plus cher
25:11des bons produits de qualité,
25:14plutôt que d'acheter des produits industriels
25:16avec des plats déjà cuisinés, etc.
25:18Nous avons besoin de les soutenir.
25:21Monsieur le sénateur, aujourd'hui, l'Amérique,
25:25sur le plan commercial, nous attaque.
25:28Quel est le contrefeu que prépare la loi française ?
25:32Alors, la loi française, et au niveau de l'Europe,
25:34je crois qu'il faut qu'on nous aille mieux,
25:35nous aussi, nos contrefeux,
25:37et que nous cessions d'être faibles.
25:39Je crois qu'il y a des moments où nous avons quand même
25:41la capacité.
25:42Le marché européen peut être le premier marché du monde.
25:47Donc, il faut tous être forts, comme le Roquefort.
25:50Fort comme le Roquefort, tout à fait.
25:53Ah ! Le meilleur moment.
26:00Quelle est belle, cette côte.
26:03Merci encore, et je suis sûr que vous aussi,
26:05vous avez pris beaucoup de plaisir
26:06à cette balade avéronaise.
26:08Alors, évidemment, vous n'avez pas eu l'assiette,
26:10mais il ne tient qu'à vous de venir visiter ce département
26:12pour avoir tous les plaisirs gustatifs.
26:14Et on se retrouve bientôt sur la plateforme publicsénat.fr
26:17ou sur la chaîne Public Sénat.
26:20A bientôt.
26:20Vous ne passerez pas, Flamme Doudou !
26:28C'était Manger, c'est voter avec le concours général agricole.

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