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Le streaming vidéo s'impose dans notre quotidien avec plus de 6 Français sur 10 qui ont un abonnement à une plateforme. Netflix, Amazon, Disney+ : la guerre du streaming fait rage. Une concurrence féroce qui n'empêche pas ces géants de devenir rentables, parfois au détriment des consommateurs. Les explications de Renaud Kayanakis, directeur Telecom, Médias & Divertissement chez Sia Partners.
Et puis, difficile à imaginer, mais le streaming vidéo impacte l'environnement. Une pollution numérique certes invisible, mais bien réelle.
Enfin les Français passent en moyenne plus de 40 minutes par jour à regarder des vidéos sur YouTube. La Plateforme de vidéo en ligne vient d'ailleurs de fêter ses 20 ans. Quel bilan tirer et quels sont les grands défis qui l'attendent ? Entretien avec sa directrice générale pour la France Justine Ryst. Année de Production :

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TV
Transcription
00:00Bonjour, nouveau numéro de
00:29pourvu que ça dure, l'émission qui rend les co-responsables sur Public Sénat.
00:33Aujourd'hui, on s'intéresse au marché du streaming vidéo,
00:35le streaming qui s'impose de plus en plus dans notre quotidien.
00:38Pour preuve, plus de 6 Français sur 10 ont un abonnement à une plateforme de streaming vidéo.
00:43Netflix, Amazon, Disney+, Paramount+, la guerre du streaming fait rage,
00:47et pas seulement aux États-Unis, une concurrence féroce qui n'a pas empêché ces géants de devenir rentables,
00:52parfois au détriment des consommateurs, vous verrez.
00:55Et puis, il faut savoir que le streaming vidéo impacte l'environnement.
00:58Alors, c'est difficile à imaginer, mais lorsque vous regardez une série en streaming,
01:01eh bien, vous êtes en train de polluer une pollution numérique qui est certes invisible,
01:06mais bien réelle. On vous expliquera pourquoi.
01:08Enfin, les Français passent en moyenne plus de 40 minutes par jour à regarder des vidéos sur YouTube,
01:14la plateforme de vidéos en ligne qui vient d'ailleurs de fêter ses 20 ans cette année.
01:17Sa patronne pour la France sera notre invité en fin d'émission.
01:20Le streaming a-t-il profondément transformé notre façon de consommer des programmes vidéo ?
01:28Réponse avec vous, Renaud Kayanakis, bonjour.
01:30Bonjour.
01:31Merci d'être avec nous sur Public Sénat.
01:33Vous êtes directeur télécom, médias et divertissement chez Sia Partners.
01:35Est-ce que la consommation de séries, de programmes en général, via le streaming,
01:40ça a vraiment changé notre façon de regarder la télé et puis les programmes en général ?
01:45Alors, tout à fait, puisqu'en une dizaine d'années, on a assisté à un marché qui est passé du marché
01:51quasi exclusivement télévisé et cinématographique à un marché de streaming,
01:58donc flux vidéo à la demande, et dans le même temps, on a eu une progression assez impressionnante
02:06de la consommation de vidéos au sens large, puisqu'on est passé sur un marché qui pesait
02:10un peu plus d'un milliard il y a une quinzaine d'années, un milliard d'euros,
02:13à un marché qui pèse aujourd'hui 2,7 milliards d'euros en 2024.
02:17En France ?
02:17En France.
02:18Est-ce que le streaming vidéo a déjà supplanté le temps qu'on passe,
02:21a dépassé le temps qu'on passe devant la télévision à regarder des programmes en linéaire classiquement ?
02:27Vous allez me dire oui, mais pour les jeunes ?
02:29Oui, pour les jeunes, non sur la totalité des Français,
02:32puisque aujourd'hui, on a encore le média télévision qui est au-delà de 60%
02:37sur les 4h20 de visionnage quotidien, mais ceci dit, quand on regarde la population plus jeune,
02:45et notamment les moins de 20 ans, on est sur une population qui consomme exclusivement
02:50du média vidéo hors télévision.
02:52La bascule, elle se fera quand sur l'ensemble de la population ?
02:55La bascule, elle se fait au fur et à mesure, mais surtout avec le vieillissement de la population,
02:58donc les jeunes d'aujourd'hui sont les moins jeunes de demain,
03:01et puis ils éduquent petit à petit, et on se rend compte qu'on a une vraie bascule aujourd'hui
03:05autour de 35 ans, puisque...
03:08C'est ça, là.
03:09C'est 35 ans.
03:10C'est l'âge pivot.
03:11C'est l'âge pivot aujourd'hui, mais qui sera 45 dans 10 ans,
03:13puisqu'on a éduqué petit à petit aux médias streaming, aux médias internet,
03:19cette frange de la population.
03:2042% des Américains utilisent désormais...
03:24Enfin, sont abonnés à Netflix, Amazon, Paramount+, et j'en oublie.
03:29En France, c'est beaucoup moins, on n'en est pas encore là.
03:31Alors, paradoxalement, ces 42% aux États-Unis ne sont pas si exceptionnels que ça.
03:37Si on regarde la population des moins de 35 ans en France,
03:3990% des moins de 35 ans sont abonnés à un service.
03:42Ah, mais il faut comparer ce qui est comparable.
03:43Voilà.
03:44En revanche, on est plutôt autour de 60-65% sur l'ensemble de la population.
03:48Après, c'est assez compliqué, parce que...
03:4960-65% de...
03:51Alors, justement, 60-65% des foyers,
03:54et donc, du coup, dans ces foyers, on estime que tout le foyer en France,
03:59tout le foyer visionne, mais pas nécessairement.
04:01C'est là où le chiffre est assez délicat.
04:03Aujourd'hui, ce qui est intéressant, c'est de se dire,
04:07on a un acteur leader, Netflix, pour ne pas le citer,
04:11qui est à près de 50% de taux de pénétration sur la France,
04:14c'est-à-dire que 50% des Français, presque, 47% exactement,
04:18sont abonnés à Netflix.
04:19Et ce qui est surtout intéressant, c'est que l'ensemble des foyers français
04:22sont équipés à 2,2 services, c'est-à-dire...
04:26D'abonnements.
04:26D'abonnements.
04:27Pour les Français, on sait que le pouvoir d'achat, c'est une question,
04:30il est sous contrainte.
04:31Ça commence à faire chiant de souscrire en parallèle, en plus,
04:34à toutes ces plateformes de streaming en même temps,
04:38parce que ça se cumule, les abonnements.
04:40Alors, les abonnements se cumulent, quand je disais 2,2,
04:43donc là, j'ai un vrai cumul.
04:44Et la facture avec.
04:44Et la facture avec.
04:46Après, j'ai une créativité de la part des acteurs
04:49qui permet de baisser petit à petit cette facture aussi,
04:53au travers du contenu, avec de la publicité.
04:57Donc là, j'inverse la tendance.
05:00Et puis, on a des acteurs qui ont lancé des initiatives un peu innovantes,
05:03des partenariats avec des acteurs de la grande distrie.
05:06Donc, je souscris un service de streaming.
05:09Et en parallèle, j'ai eu un niveau de remise sur des produits alimentaires
05:12en grande distribution.
05:14Il y a une espèce de volatilité, j'ai envie de dire,
05:16d'une plateforme à l'autre.
05:17Il y a des gens qui passent comme ça, d'une plateforme à l'autre,
05:20en fonction des séries qui se désabonnent, qui se réabonnent.
05:22C'est la force de ce média-là.
05:24C'est qu'en effet, il y a une volatilité d'une plateforme à l'autre
05:28par rapport au contenu.
05:30C'est-à-dire que je décide de regarder une série sur la plateforme A.
05:32Et puis, quand j'ai fini ma série, je vois une série sur une plateforme B
05:35qui m'intéresse.
05:37J'ai une mécanique de désabonnement qui est ultra simple.
05:40On ne cherche pas à ferrer le client dans la base d'abonnés.
05:43Donc, je passe d'une série à l'autre.
05:44Et puis, petit à petit, en passant d'une série à l'autre,
05:47aussi, et d'une plateforme à l'autre,
05:49aussi, je m'habitue à une nouvelle plateforme
05:51et je crée le besoin.
05:52Et finalement, c'est la raison pour laquelle on a
05:54plusieurs plateformes par foyer.
05:55Entre ces plateformes américaines,
05:57il y a vraiment une guerre du streaming vidéo ?
06:00Il y a une guerre du contenu, du contenu exclusif
06:02pour pouvoir séduire les clients volatiles
06:07d'une plateforme à l'autre.
06:09Et donc, il y a une guerre de la part de marché.
06:12Et puis, elle s'adosse à une guerre tarifaire,
06:16puisque certaines plateformes ont augmenté leurs tarifs récemment.
06:20Ou une guerre de modèles économiques.
06:22C'est-à-dire que j'ai une partie financée par la publicité,
06:24une partie financée par mon abonné.
06:26Ce que je veux, c'est être présent dans tous les foyers,
06:29au maximum, avec une belle pénétration des foyers,
06:33et avec un contenu qui fidélise.
06:35Donc, je fais de la production en permanence
06:38pour pouvoir avoir des éléments différenciants.
06:40Netflix, c'est plus de 300 millions de premiers acteurs du marché,
06:43300 millions d'abonnés.
06:45Il y a une vraie concurrence autour.
06:46On a cité les autres marques, mais voilà,
06:49Netflix perd des parts de marché ou pas ?
06:50Alors, Netflix ne perd pas de parts de marché.
06:53En revanche, ils ont annoncé qu'ils ne communiqueraient plus
06:55sur leur nombre d'abonnés à partir de ce premier semestre.
06:59Ça traduit, quoi ?
07:00Ça traduit qu'à un moment donné, on arrive sur un marché à maturité.
07:03Donc, quand je passe de 200 à 300,
07:05j'ai des chiffres intéressants à communiquer.
07:06Quand je passe de 300 à 305, c'est moins percutant.
07:12Donc, on a quand même une maturité sur cet acteur,
07:14mais une maturité, ne serait-ce qu'en France,
07:17il y a plus de 60% de parts de marché.
07:19Donc, les concurrents sont globalement loin derrière.
07:22Donc, il n'y a plus de place pour de nouvelles plateformes
07:24de streaming vidéo ?
07:25L'exemple de Max démontre qu'en 2024,
07:28Max se lance en France et réussit à grignoter 5%.
07:32Il faut avoir un ordinateur en tête.
07:345%, c'est un tiers de ce qu'a Disney.
07:36Disney+, donc, ce n'est pas neutre en une année.
07:39Est-ce que ça va se confirmer dans les prochaines années ?
07:41On verra bien.
07:42Mais il y a de la place quand j'ai une offre un peu différenciante.
07:45Et puis, un accès au marché, une distribution
07:47via les opérateurs télécoms,
07:50via un certain nombre de supports
07:52pour aller conquérir de nouveaux clients.
07:54de nouveaux clients.
07:55Il y a un nouveau rival qui vient d'émerger aux Etats-Unis,
07:58une plateforme 100% gratuite qui s'appelle 2B.
08:02Et on se dit, mais comment c'est possible du 100% gratuit ?
08:04Donc, c'est basé ni que pense sur de la publicité,
08:06mais quel catalogue ?
08:08Le 100% gratuit, nous, on est habitué à ça en France
08:12depuis des années.
08:12Et il y a 100 millions déjà, 100 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis.
08:15Donc, sur le 100% gratuit,
08:18c'est marrant parce que ça nous paraît étonnant
08:20sur le streaming,
08:21alors qu'on l'a vécu pendant des décennies.
08:22C'est vrai.
08:23Sur la télévision.
08:25Aujourd'hui, on n'a jamais payé du TF1,
08:27du France Télévision,
08:28et on avait ces médias.
08:29Aujourd'hui, donc, on a la démonstration
08:31qu'on peut financer des contenus par la publicité.
08:34On a un certain nombre d'usages,
08:36que ce soit sur les réseaux sociaux,
08:37que ce soit sur les plateformes digitales,
08:39où finalement, on ne paye pas pour avoir accès.
08:40La difficulté va être de pouvoir avoir un catalogue de contenus
08:44qui permet de continuer à séduire.
08:48Parce que c'est le nerf de la guerre, le catalogue,
08:49avec des films, des séries.
08:51C'est le nerf de la guerre.
08:52Mais finalement, si mon catalogue n'est pas ultra puissant,
08:55mais que mon service est gratuit,
08:58moi, en tant que spectateur,
09:01je n'ai pas grand-chose à perdre
09:02que de regarder un spectacle gratuit.
09:03Donc, il y a, je dirais, une séduction
09:06et une accoutumance
09:08qui est prise par le spectateur
09:11grâce à cette gratuité.
09:14Et puis, encore une fois,
09:16ça permet d'aller adosser un nouveau service
09:19dans les foyers complémentaires
09:21sans aller toucher au pouvoir d'achat.
09:23Toutes les plateformes de streaming vidéo américaines
09:26ont augmenté le prix de leurs abonnements
09:28sans que ça fasse fuir les abonnés.
09:31On se dit que c'est une surprise.
09:32Et jusqu'où, d'ailleurs,
09:33les prix des abonnements pourraient augmenter
09:35sans que ça fasse fuir les clients ?
09:38Alors, ça ne fait pas fuir les clients,
09:40mais parce qu'on avait une mécanique
09:42dans un premier temps
09:42où je fais de la conquête de part de marché,
09:44il faut que je séduise.
09:45Ah oui, ce que je gagne
09:46avec un abonnement moins cher que de la pub,
09:47je le perds pour partie.
09:48Exactement.
09:49Et puis, j'ai habitué mes clients.
09:52Quand il y a une dizaine d'années,
09:54Netflix arrivait sur le marché,
09:56il fallait avoir des prix attractifs
09:57pour dire aux clients,
09:59n'allez plus au cinéma,
10:00restez dans votre salon
10:01et regardez Netflix.
10:02Maintenant que les clients sont habitués à ça,
10:04je peux remonter mes prix petit à petit.
10:05Les grandes plateformes sont rentables américaines
10:08depuis peu.
10:09Netflix l'a depuis,
10:11je crois que c'est depuis 2003.
10:12C'est ça.
10:13Et depuis peu,
10:14Disney+, Parvon+,
10:15sont rentables.
10:17Ça n'a pas été facile.
10:19Ce n'est pas facile
10:20quand on est sur une croissance
10:21de parcs d'abonnés.
10:22Ça reste dans tous les marchés,
10:24que ce soit d'ailleurs,
10:24on parlait tout à l'heure des télécoms.
10:25Dans les télécoms, c'était pareil.
10:26C'est que dans un premier temps,
10:28acquérir un client,
10:28ça coûte cher.
10:29Mais une fois qu'il est là
10:30et qu'il est fidélisé,
10:32finalement, il vous rapporte
10:33dans la durée.
10:34Donc, quand on est sur une période
10:35de croissance,
10:37ce que je gagne,
10:37je le réinvestis
10:38pour aller chercher
10:38de nouveaux clients.
10:39Maintenant qu'on arrive
10:40sur un marché qui est plus mature,
10:42les plateformes vont commencer
10:43à pouvoir bénéficier
10:44justement de ces coûts d'acquisition
10:45avec des revenus
10:46sans avoir le même niveau
10:48de coût d'acquisition.
10:48On est sur du coût de fidélisation.
10:50On estime qu'on a un rapport
10:51de 1 à 7.
10:52Acquérir un client,
10:52c'est 7 fois plus cher
10:53que de fidéliser un client.
10:54Et pour être rentable,
10:55il a fallu augmenter
10:56le prix des abonnements.
10:57Il a fallu créer des abonnements
10:57moins chers,
10:58mais avec de la pub.
10:59Il a fallu durcir
11:01la politique de partage
11:02de mots de passe.
11:03Voilà.
11:03Tout ça n'est pas anodin non plus.
11:04Ce n'est pas anodin.
11:05Et puis, ça permet aussi
11:07de se dire
11:08j'ai une base
11:08avec 100 abonnés.
11:10Finalement, maintenant,
11:12désormais,
11:12mes 100 abonnés me rapportent.
11:14Alors qu'auparavant,
11:15j'avais l'abonné
11:15qui n'était pas vraiment
11:16mon abonné
11:16parce qu'il avait
11:17un partage de connexion
11:19avec un autre abonné, etc.
11:20Donc, je suis clairement
11:21dans une logique.
11:22Marche est mature.
11:23Je rationalise.
11:24et puis, je bouge les trous
11:27dans mon tube
11:28pour éviter la perte
11:29de revenus.
11:30Allez, merci à Renaud Cayenakis
11:31pour ces explications.
11:32Merci à vous.
11:33Merci.
11:33Je rappelle que vous êtes
11:34directeur télécom, médias
11:35et divertissement
11:36chez Sia Partners.
11:37Le streaming, on l'a compris,
11:38s'impose donc de plus en plus
11:39dans notre quotidien.
11:40Mais derrière,
11:40cette habitude de consommation
11:42se cache un impact environnemental
11:43de plus en plus important
11:45en raison de sa pollution numérique.
11:47Manuel Aigre.
11:49Regarder un film en streaming
11:50est devenu un geste quotidien.
11:53Mais à quel prix
11:53pour la planète ?
11:54Le streaming pollue.
11:56Selon les experts,
11:57une heure de vidéo en ligne
11:58générerait autant
12:00d'émissions de gaz
12:01à effet de serre
12:01qu'un trajet
12:02d'un kilomètre en voiture.
12:04Mais alors,
12:05quel est le véritable impact
12:06écologique du streaming ?
12:08Et comment le réduire
12:09pour éviter
12:09une catastrophe environnementale ?
12:12Dans l'Hexagone,
12:1442 millions de Français
12:16regardent des vidéos
12:17à la demande.
12:18Des chiffres
12:19qui ne font qu'augmenter.
12:20Aujourd'hui,
12:21le trafic Internet mondial,
12:24le trafic de données mondial,
12:26c'est entre les deux tiers
12:27et les trois quarts
12:27qui sont des fichiers vidéo.
12:29Donc aujourd'hui,
12:29on utilise principalement
12:31Internet en termes de volume
12:32pour consommer
12:33et transférer
12:34et stocker de la vidéo.
12:36Et c'est là
12:37que le bas blesse.
12:38Pour stocker des vidéos
12:39et les rendre accessibles
12:41en streaming
12:41dans le monde entier,
12:43les plateformes numériques
12:44utilisent des serveurs
12:45de gigantesques disques durs
12:47qui tournent
12:4824 heures sur 24,
12:497 jours sur 7,
12:50qui consomment
12:51beaucoup d'électricité
12:52et qui doivent être refroidis
12:54par des climatiseurs,
12:55eux aussi gourmands en énergie.
12:57C'est tout un imaginaire
12:59qui s'est construit
12:59de manière très immatérielle.
13:01Le cloud,
13:02le nuage,
13:02c'est des choses
13:03qu'on ne voit pas.
13:04Aujourd'hui,
13:04ça représente
13:05entre 3 et 4 %
13:06des émissions mondiales
13:07de gaz à effet de serre.
13:09C'est l'équivalent
13:09de la flotte
13:10de camions mondiales.
13:11Pour alimenter
13:12tous les serveurs
13:13dans le monde,
13:14il faudrait l'équivalent
13:15d'environ 50 centrales nucléaires.
13:17Mais tous les pays
13:18n'utilisent pas
13:19une énergie décarbonée.
13:21Par exemple,
13:22de nombreux data centers
13:23choisissent
13:24de s'installer en Chine
13:25pour son énergie à bas coût,
13:27mais produites
13:27en grande partie
13:28à partir du charbon.
13:30Alors,
13:30comment réduire individuellement
13:32l'impact sur la planète ?
13:35C'est du coup
13:35préférer utiliser le Wi-Fi
13:38plutôt que la 4G,
13:40où là,
13:40on va consommer
13:415 à 25 fois moins
13:42d'énergie.
13:43Il y a réfléchir
13:44à la résolution des vidéos.
13:46Est-ce que j'ai besoin
13:47d'une résolution
13:48très très importante
13:48ou pas ?
13:49Essayez de baisser
13:50la résolution
13:51jusqu'au moment
13:52où vous vous dites
13:52« Ah oui,
13:52non mais là vraiment,
13:54mon contenu,
13:55il n'y a plus d'intérêt. »
13:56Regarder des films
13:57plus légers,
13:58c'est diminuer
13:59la quantité
13:59de données échangées,
14:01moins solliciter
14:01les serveurs
14:02et donc moins d'énergie.
14:03Les fournisseurs
14:05de contenu vidéo
14:06l'ont bien compris
14:07et optimisent chaque année
14:08la compression des fichiers
14:10pour préserver la qualité
14:11tout en réduisant leur poids.
14:13Mais la demande
14:14en constante augmentation
14:15entraîne inévitablement
14:17une hausse
14:18de la pollution numérique
14:19de 6% par an,
14:20alors que les accords de Paris
14:22recommandent
14:23une réduction annuelle
14:24de 5%.
14:25C'est un acteur majeur
14:30du streaming vidéo
14:31qui fête cette année
14:32ses 20 ans.
14:33Justine Rist,
14:33bonjour.
14:34Bonjour David.
14:35Merci d'être avec nous
14:35sur Public Sénat,
14:36directrice générale
14:37de YouTube France.
14:38Les contenus,
14:39ils ont vraiment changé
14:40en deux décennies
14:41sur YouTube.
14:42Ils sont aujourd'hui,
14:42j'ai envie de dire,
14:43plus qualitatifs,
14:44plus pros.
14:45Je dirais,
14:46au-delà des contenus,
14:47c'est la création
14:48qu'on a vue se développer,
14:50se professionnaliser,
14:51se rassembler.
14:52ce nouvel écosystème
14:55de créateurs endémiques
14:56qu'on appelle
14:56les YouTubeurs.
14:58Et puis cette création
14:59historique traditionnelle,
15:00le monde de l'audiovisuel
15:02par exemple,
15:03est arrivé sur YouTube
15:04également.
15:05Et aujourd'hui,
15:0520 ans après,
15:06c'est une année importante,
15:07c'est nos 20 ans d'existence,
15:092005-2025,
15:11on voit toute cette création
15:12ancienne,
15:14nouvelle,
15:15qui se retrouve.
15:16Est-ce qu'il y a un avant
15:16et un après
15:17ce documentaire d'Innoxtag
15:19sur l'ascension de l'Everest
15:20qui a duré plus de deux heures,
15:21qui a généré
15:22plus de 40 millions
15:23de vues sur YouTube ?
15:24Est-ce qu'un cap
15:25a été franchi
15:26à ce moment-là ?
15:27Alors c'est une belle image
15:28en plus l'Everest,
15:29le cap.
15:29Je pense que Kaizen,
15:31qui est le nom
15:32de ce documentaire,
15:32est plutôt un phénomène
15:34qui illustre justement
15:37cette professionnalisation
15:38de ces talents
15:39qui ont pu commencer
15:40dans leur chambre
15:42de manière totalement
15:43autodidacte
15:43avec leur téléphone
15:44et qui petit à petit
15:46se sont professionnalisés,
15:48ont renforcé leurs équipes.
15:49Aujourd'hui,
15:49on est studio,
15:50des sociétés de production,
15:51sont des propres médias
15:52à part entière
15:53qui sont capables
15:55de réaliser des œuvres
15:56y compris avec des budgets
15:58très importants,
15:59y compris avec une capacité
16:00de voyager
16:01de la salle de cinéma
16:02à leur chaîne YouTube,
16:04à la télévision traditionnelle,
16:07en rassemblant
16:08toutes les audiences.
16:09Donc c'est en ce sens-là
16:10que Inokstag avec son Kaizen
16:12a illustré une nouvelle étape
16:13franchie.
16:14Donc ça reste YouTube
16:15une pépinière de talent,
16:16que ce soit en matière
16:16de musique,
16:17de cinéma,
16:18de divertissement ?
16:19Mais je pense que YouTube
16:20en fait c'est le parfait reflet
16:22de l'exception culturelle française
16:24dans le sens de sa diversité,
16:26de sa richesse,
16:28finalement de la création indépendante
16:30et encore une fois des historiques.
16:33Quand je vois une chaîne
16:34comme Arte par exemple,
16:35qui a réussi à complètement
16:36se réinventer notamment
16:38au travers de sa stratégie
16:39d'hyperdistribution,
16:41je vois des acteurs
16:42comme Lina
16:43qui emmène tout le patrimoine
16:45audiovisuel
16:45de 50 ans de télé
16:46sur YouTube
16:47à ces nouveaux acteurs
16:49qu'on a cités.
16:50C'est ça aujourd'hui
16:50tout l'écran
16:52qu'accueille
16:53et que permet YouTube.
16:54Et la rémunération
16:55de ces créateurs de contenu,
16:56elle est vraiment
16:56pour le coup équitable,
16:58elle est juste ?
16:59Alors ça c'est un point important.
17:02Un des points de différenciation
17:03et d'unicité de YouTube,
17:05c'est son business model.
17:05Depuis notre genèse,
17:07nous repartageons
17:08plus de la moitié
17:09de notre chiffre d'affaires
17:10aux détenteurs
17:11de ces chaînes YouTube.
17:14C'est ce qui a permis
17:14cette professionnalisation.
17:16On fait un travail
17:16de mesure d'impact économique
17:19de YouTube
17:19dans les pays chaque année.
17:21Notre dernière édition
17:22a pu mesurer
17:22qu'on avait contribué
17:23à hauteur de 850 millions d'euros
17:25au PIB français
17:26et que la filière
17:28de cette nouvelle économie créative
17:30représente plus de 21 000 emplois
17:32équivalents temps plein.
17:33Sur YouTube,
17:34on pense souvent trouver plus
17:35des formats courts
17:36que des formats longs.
17:37C'est une idée reçue
17:38ou il y a une part de vérité ?
17:40Alors ça c'est un point intéressant.
17:41Un des phénomènes
17:42qu'on observe
17:42et qui marque vraiment
17:43cette entrée
17:44dans notre troisième décennie,
17:47c'est l'appétence
17:48du visionnage de YouTube
17:49par l'écran de télévision.
17:52Aux États-Unis,
17:54regarder YouTube
17:55depuis sa télévision
17:56est désormais
17:57le premier usage de YouTube.
17:58En France,
18:00c'est le deuxième canal
18:01de visionnage
18:02après le téléphone mobile.
18:03Et du coup,
18:04ce qu'on observe
18:04avec cet essor
18:06de la télévision
18:07sur YouTube,
18:08c'est le succès
18:09des formats longs
18:11voire très longs.
18:12On parlait de Kaizen,
18:12c'est un très bon exemple.
18:13Via les téléconnectés.
18:14Via les téléconnectés,
18:15via Cbox,
18:15via les téléconnectés,
18:16via Chromecast.
18:17Je peux voir YouTube
18:18depuis mon écran de télévision.
18:21C'est un usage
18:22qui ne fait que se développer,
18:24qui est le plus croissant.
18:26On a eu plus de 35%
18:27de croissance
18:29de ce canal de visionnage
18:30en France
18:31en deux ans.
18:33Et d'où l'enjeu,
18:34peut-être on va y venir,
18:35de compléter
18:38la mesure
18:39de l'audience de YouTube
18:40par Médiamétrie
18:41avec ce quatrième écran,
18:44l'écran de télévision,
18:45en complément
18:46de ce que Médiamétrie
18:47mesure déjà
18:48quand on parle de YouTube,
18:50le téléphone,
18:52l'ordinateur
18:52et les tablettes.
18:53Ceux qui disent
18:54que YouTube
18:55est une menace
18:56pour les chaînes
18:56de télévision classiques
18:57parce que vous vivez
18:58du même modèle économique,
19:00à savoir la publicité.
19:01Vous répondez quoi ?
19:02Je réponds
19:03qu'en fait,
19:03YouTube se positionne
19:05comme un acteur
19:05de complémentarité
19:06de ces acteurs
19:08de l'audiovisuel classique
19:09que je connais très bien.
19:10Je viens
19:11de cette télévision classique.
19:13Aujourd'hui,
19:13ce qu'on voit,
19:14c'est des acteurs,
19:15notamment en Europe,
19:15je pourrais citer ITV
19:17ou Channel 4,
19:18ont complètement compris
19:20le bénéfice
19:23d'une stratégie
19:23d'hyper-distribution
19:25qui utilise YouTube
19:26d'abord
19:26comme un complément
19:27d'audience.
19:28Ça,
19:28ça ne fait aucun doute.
19:29YouTube me permet
19:30d'aller chercher
19:30des audiences plus jeunes,
19:32mais aussi
19:32comme un complément
19:33de revenus.
19:34Comment est-ce qu'on fait ça ?
19:35On travaille
19:36avec les régies
19:37de ces diffuseurs
19:38pour qu'elles puissent
19:39également vendre
19:40leur inventaire
19:41sur YouTube.
19:42Et donc,
19:43on voit de plus en plus
19:44d'acteurs
19:45de l'audiovisuel historique
19:46arriver sur la plateforme,
19:48soit pour donner
19:49une nouvelle vie
19:50à tous leurs bacs catalogue.
19:52En France,
19:52on pourrait citer
19:53des acteurs
19:53comme Media One
19:55ou comme TF1 Studio.
19:57On voit des personnalités
19:59de la télé traditionnelle,
20:01je pense à Élise Lucet
20:02ou Claire Chazal,
20:04qui arrivent sur YouTube.
20:05On voit même
20:06des formats de YouTube
20:08qui remontent en télé.
20:09On parle beaucoup
20:10d'Hugo Décrypte en ce moment.
20:12Hugo Décrypte,
20:12son format d'interview
20:14grand format
20:14est arrivé
20:15sur les antennes
20:16de France Télévisions.
20:17Donc,
20:17on est dans une logique
20:18et un positionnement
20:19de complémentarité
20:20vis-à-vis de cet audiovisuel
20:22traditionnel.
20:24Nous n'avons jamais
20:25eu vocation
20:26à remplacer
20:27ces acteurs historiques,
20:28mais à les aider
20:29à faire leur transition
20:31vers le numérique
20:32pour atteindre
20:33le plus d'audience
20:34incrémentale
20:35et le plus de revenus
20:36en incrémentale.
20:37YouTube a ou n'a pas
20:38vocation à devenir
20:40une plateforme
20:40avec des productions
20:41de contenus propres,
20:43des contenus exclusifs,
20:44des séries ou autres.
20:45Ça serait un changement
20:46de modèle ?
20:47Vous y songez
20:48ou c'est...
20:48Alors,
20:49on y a songé.
20:49On y a songé
20:50en 2018
20:51lorsque nous avons lancé
20:52l'offre par abonnement
20:53qui s'appelait à l'époque
20:54YouTube Red,
20:55aujourd'hui YouTube Premium.
20:57On a fait quelques essais
20:58avec ce qui s'appelait
20:59les YouTube Originals,
21:01donc ces formats
21:01achetés par YouTube
21:03destinés uniquement
21:05à nos abonnés.
21:06On s'est aperçu...
21:06Comme Netflix,
21:07comme Amazon,
21:08comme Disney+.
21:08On s'est aperçu
21:08que c'est un autre métier.
21:10C'est un autre business model.
21:12Lorsque vous développez
21:14des contenus originaux,
21:15il faut être en mesure
21:16de proposer
21:16toute une grille de programmes
21:18avec chaque jour,
21:19quasiment chaque heure,
21:21des formats.
21:22Et donc,
21:22ce n'est absolument
21:23pas notre positionnement.
21:24Donc, on a testé.
21:25C'est notre philosophie
21:26du test and learn,
21:27de l'innovation en permanence.
21:29Et puis,
21:30on s'est complètement recadré
21:32sur notre cœur de métier.
21:33Donc, vous n'irez jamais
21:34concurrencer Netflix,
21:35Amazon,
21:35Disney+, Paramount+.
21:36Très bon exemple.
21:38Il y a peu,
21:39en ces débuts d'année,
21:41Kian Kojandi
21:42a relancé la série
21:43Bref 2.
21:45Le premier épisode
21:46de Bref 2
21:46était en clair
21:48sur la chaîne YouTube
21:49de Kian
21:50et de Disney+.
21:52Je crois qu'on a
21:53plusieurs millions
21:54de visionnages
21:55et Disney+,
21:56a exactement utilisé
21:57YouTube
21:58comme un canal
21:59de conversion
21:59vers son offre payante.
22:02Donc,
22:02de la même manière
22:03que les chaînes de télévision
22:04et les acteurs du PAF classique
22:05sont sur YouTube.
22:05Complémentaires.
22:06Les streamers,
22:07les Netflix,
22:08les Amazon,
22:08les Disney+,
22:09sont également sur YouTube
22:10dans cette logique.
22:11YouTube restera gratuit
22:13et donc financé
22:13par la publicité.
22:14Et en même temps,
22:15il y a des abonnements payants
22:16qui augmentent
22:18les revenus YouTube.
22:20On a des chiffres là-dessus ?
22:21Il y a surtout
22:22des abonnements payants
22:23qui répondent
22:24à un souhait
22:25de certains types
22:26d'utilisateurs
22:27à avoir une expérience
22:28de YouTube
22:28sans interruption publicitaire,
22:30en écoute en arrière-plan,
22:32en écoute conjointe.
22:33Donc,
22:34on a annoncé
22:35il y a quelques semaines
22:36avoir atteint
22:37les 125 millions
22:38d'abonnés
22:39sur nos offres
22:40à l'abonnement
22:41YouTube Premium
22:42et YouTube Music
22:42en complémentarité.
22:44Sur combien de milliards
22:45d'utilisateurs ?
22:46On a 2 milliards et demi
22:48d'utilisateurs.
22:48125 sur 2 milliards.
22:50Exactement.
22:50Donc, vous voyez,
22:51c'est vraiment
22:51pour répondre
22:52à un besoin
22:54d'utilisateurs
22:54très spécifique,
22:55en particulier
22:56les passionnés
22:57de la musique
22:57ou les passionnés
22:59du yoga,
23:00par exemple,
23:00qui veulent pouvoir
23:01suivre leur cours de yoga
23:01sans interruption.
23:03Mais l'abonnement
23:04n'a pas vocation
23:06de la même manière
23:06à remplacer
23:07le YouTube gratuit.
23:08Chaque vidéo
23:08qui est regardée
23:11génère des gaz
23:11à effet de serre
23:12au travers
23:12de la consommation énergétique
23:14des data centers
23:15ou des serveurs.
23:16Est-ce que YouTube
23:17est un bon élève
23:18et a vocation
23:18d'être encore
23:19meilleur élève ?
23:20Alors, ça,
23:21c'est un grand défi
23:22de tous les acteurs
23:22du numérique.
23:24C'est ce qu'on appelle
23:24la pollution numérique.
23:25Oui, bien sûr.
23:26Et puis,
23:26l'empreinte carbone
23:29de toutes ces activités
23:30numériques.
23:32On était
23:32un des premiers acteurs
23:34à être en neutralité carbone,
23:36donc en équivalence carbone
23:38en 2007,
23:39de mémoire.
23:41Notre CEO
23:42de Alphabet,
23:43qui est donc
23:43la maison mère,
23:44la grande holding
23:45à laquelle appartient
23:47YouTube et Google,
23:49a annoncé,
23:49il y a quelques années,
23:50notre objectif
23:51d'être à carbone zéro
23:53en 2030.
23:54En 2030,
23:55c'est dans 5 ans.
23:56Alors que les usages
23:57sont de plus en plus importants.
23:58Déjà,
23:58qu'est-ce que ça veut dire
23:59carbone zéro ?
24:00Ça veut dire
24:00être capable d'opérer
24:0124 heures sur 24,
24:047 jours sur 7,
24:05partout dans le monde.
24:06En 2030.
24:07En énergie verte,
24:08en 2030,
24:09dans 5 ans.
24:10Donc,
24:10c'est un objectif
24:11qui est hyper ambitieux,
24:12encore plus ambitieux
24:13avec,
24:14dans l'équation,
24:14cette nouvelle donne
24:15il y a
24:15et comment
24:16l'intelligence artificielle
24:18augmente
24:18la demande
24:19en serveurs.
24:20Et donc,
24:21on reste dans ce cap-là
24:23de 2030.
24:24C'est un vrai défi,
24:25c'est hyper challengeant,
24:26mais voilà,
24:27on reste dans ce cap.
24:28Allez,
24:29merci Justine Riste.
24:30Merci beaucoup David.
24:30Merci pour cet entretien
24:32d'actrice générale
24:32de YouTube pour la France.
24:34Voilà,
24:34c'est la fin
24:34de Pourvu que ça dure,
24:35l'émission qui rend
24:36les co-responsables,
24:36l'émission tournée
24:37depuis l'atelier
24:38Covivio à Paris.
24:39Pourvu que ça dure,
24:40c'est aussi du replay,
24:40évidemment,
24:41sur Public Sénat
24:42et sur YouTube.
24:43À très vite.

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