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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Louis Aliot, maire RN de Perpignan et 1er vice-président du RN.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Louis Aliot, maire RN de Perpignan et 1er vice-président du RN.
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00:00Louis Aliot qui était avec nous avant de repartir pour Perpignan et après la manifestation d'hier, bonjour à vous et bienvenue.
00:08Alors le RN Jordan Bardella a annoncé qu'il y avait 10 000 personnes hier à Place Vauban à Paris, la police a compté plutôt 7 000 personnes.
00:15Je ne sais pas si vous avez lu Libération ce matin ? Non.
00:19Là je vous montre la une, en tout cas le RN à la peine.
00:22Ça n'était pas le raz-de-marée que vous espériez, est-ce que vous êtes déçu par cette mobilisation relativement faible ?
00:27Écoutez, trois jours pour monter un meeting en plein Paris, c'est déjà pas mal, la province n'est pas montée.
00:33Et en revanche, on a engrangé plus de 20 000 adhérents.
00:36Ça, ça donne une indication de l'effervescence qui existe à la base pour, j'allais dire, défendre le RN et Marine Le Pen.
00:44Après ce rassemblement, est-ce que vous vous projetez sur l'après ? Est-ce que vous dites il faut d'autres manifestations ?
00:49Il faut essayer de souffler sur la flamme pour qu'elle prenne encore davantage ?
00:53Non, il faut continuer à faire ce qu'on fait, et notamment à l'Assemblée nationale, il y aura des textes importants.
00:58Et dans tous les départements, porter la parole telle qu'on la porte.
01:02Mais on arrête les rassemblements publics, voilà.
01:04Oh non, dans certains départements ça va continuer.
01:06Moi, par exemple, à Perpignan, j'en fais un jeudi, mercredi ou jeudi, on n'a pas encore la date de la salle, pour expliquer le jugement lui-même.
01:14Mais pour le reste, la politique continue et la vie économique et sociale continue.
01:19Les Français attendent aussi que l'on parle de leur quotidien, parce que tout ça, ça fait mousser, ça fait de l'actualité, il faut le faire.
01:26Mais il y a aussi le reste, le pouvoir d'achat, les affaires de droits de douane aux États-Unis qui auront des répercussions sur notre territoire.
01:32Et donc il faut aussi parler de ça.
01:34Alors vous dites l'explication du jugement, explication entre guillemets, plutôt la dénonciation du jugement.
01:39On a entendu hier les discours assez forts contre les juges, puisqu'on parle de décisions politiques, de décisions militantes.
01:46Et l'Opinion, ce matin, je vous montre un autre journal, il parle de Trumpisation du Rassemblement National.
01:52Est-ce que vous ne seriez pas en train de vous rediaboliser, de revenir quelques années en arrière avec ce type de discours ?
01:56Non, parce que dans le jugement, il y a notamment une explication qui est liée à notre euroscepticisme.
02:03Si on ne peut même plus être eurosceptique dans d'autres pays, obligé de dire oui à l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui, avec tous les dégâts qu'elle commet,
02:11eh bien ça pose une question démocratique profonde.
02:13Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais je crois que dans la stampa, le juge Di Pietro, qui est le juge qui a porté un coup sévère contre la mafia il y a quelques années,
02:22qui a fait tomber d'ailleurs beaucoup de politiques en Italie, a dit...
02:24Assurement propre, oui.
02:25Exactement. Il a dit que si Marine Le Pen s'est fait condamner pour ça, alors il faut que tous nous arrêtés.
02:30Non, je n'ai pas vu, ça m'a échappé, mais on va regarder.
02:32Vous le regarderez.
02:33Ce qui tend à prouver quand même que sur le fond de l'affaire, et c'est européen et mondial, les gens ne comprennent pas pourquoi,
02:40sur une histoire d'assistance parlementaire, on en arrive à prendre quatre ans de prison, dont deux fermes,
02:45et un empêchement de se présenter à l'élection présidentielle française.
02:48Alors il y aura un appel, on va en reparler, on va voir quelle sera la deuxième décision de justice.
02:52Mais d'abord, il y a quand même dans le discours des comparaisons un peu excessives,
02:55franchement Marine Le Pen qui compare la situation à celle de Martin Luther King, à celle des Noirs américains.
03:00C'est quoi le point commun entre la ségrégation dont ont été victimes les Noirs américains à l'époque de Martin Luther King,
03:06et les électeurs du rassemblement national, franchement ?
03:08On nous attaque sur les finances, on nous attaque sur les conditions d'éligibilité.
03:13Nos cadres, un peu partout, sont désignés à la vindicte publique.
03:18En province, je peux vous dire, on a un traitement spécifique de l'information nous concernant.
03:23On a l'impression quand même d'une certaine discrimination à notre égard, et on a le droit de le dire.
03:28Alors évidemment, ce n'est pas Martin Luther King, mais dans l'esprit,
03:33on est en quelque sorte rejetés au banc de la société par des gens qui sont responsables de notre situation,
03:40du chômage, de l'insécurité et de tout le reste.
03:43Et c'est assez cocasse de voir que ce système-là se défend en tentant de persécuter une formation politique
03:50qui n'a jamais exercé les réalités du pouvoir.
03:53Mais vous reconnaissez donc que cette comparaison est un peu abusive ?
03:56Non, elle est une comparaison, ce n'est pas la même chose.
04:02Mais je pense que la pression et les persécutions qui existent, celles-là valent aussi en ce qui nous concerne pour le RN.
04:10On entend quand même que vous prenez un petit peu vos distances par rapport à ça.
04:13Il y a eu deux autres rassemblements hier, d'abord celui d'une partie de la gauche à République.
04:17Pour la France Insoumise, Manuel Bompard vous a traité d'une partie violente qui menace les juges.
04:21Vous lui répondez quoi ?
04:23Je lui réponds qu'à l'université de Lyon, la semaine dernière, c'était ses amis à lui,
04:27que c'est lui qui est dans les manifestations islamo-gauchistes, etc.
04:31Tout le monde sait très bien que la France Insoumise aujourd'hui est dans la contestation du système républicain en place,
04:37qu'elle est elle aussi d'ailleurs pointée du doigt pour un certain nombre de ses cadres,
04:41soit fichières, soit violents, soit ultra-violents, soit au bénéfice de la violence.
04:45Et que dans toutes ces manifestations, c'est quand même curieux, on attaque la police,
04:48qui est le symbole de la tranquillité, en tout cas de la sécurité républicaine.
04:54Donc je leur dis, balayez devant votre porte et ne venez pas trop raconter n'importe quoi.
04:58La preuve, notre meeting s'est passé en toute tranquillité, en toute sérénité.
05:02Et que répondez-vous à Gabriel Attal, qui lui aussi a tenu une réunion publique hier,
05:06et qui s'est un peu lâché sur le Rassemblement National.
05:08Il dit, le RN, il demande de la formeté pour tous, sauf pour lui-même.
05:11Et Gabriel Attal a aussi repris une formule qui avait marqué les esprits au moment de son discours de politique générale.
05:16Il s'adresse à Marine Le Pen et il dit, tu voles, tu payes.
05:19Oui, mais il est excessif comme toujours.
05:21Mais on sait très bien que Gabriel Attal tente d'exister après le désaveu personnel qu'il a eu.
05:27Et l'abandon par le Président de la République.
05:29Et il se sert du RN pour exister, c'est ce que vous dites ?
05:31Mais exactement, c'est déjà, il se serve du RN pour faire parler d'eux, parce qu'ils n'ont rien d'autre à dire.
05:37La meilleure preuve, c'est que quand il était au pouvoir, il n'a strictement rien fait.
05:40Alors sur le jugement, vous dites que vous avez eu un traitement spécifique, on l'a dit, décision politique, etc.
05:45Mais est-ce que vous reconnaissez aussi que vous avez peut-être eu un traitement spécifique,
05:48mais en votre faveur, là ici, pour le timing de l'appel, puisque ce sera à l'été 2026.
05:52Ce qui est un timing extrêmement court par rapport à l'habitude.
05:56Ça, ça pose la question, si la Cour d'appel l'a fait, c'est qu'il y a eu un trouble,
06:00précisément à l'ordre de public créé par le jugement.
06:03Sinon, ils ne l'auraient pas fait.
06:04Ça n'est jamais arrivé.
06:05S'ils ont considéré qu'il fallait le faire, c'est qu'ils ont bien vu qu'il s'est passé quelque chose
06:10qui n'était pas dans la normalité, et ils ont accéléré le calendrier.
06:15Et là, pour le coup, devant la Cour d'appel, on va pouvoir faire valoir des arguments
06:21que nous n'avons pas réussi à faire valoir au tribunal de première instance.
06:26Vous dites donc que c'est une décision politique, là aussi une décision politique,
06:30mais qui vous sert en votre faveur.
06:32Mais dans cette affaire, il y a une dimension politique.
06:34On a été dénoncé, entre guillemets, par des socialistes.
06:37On a été poursuivi par Mme Taubira.
06:39Donc ce procès, à l'origine, il est sur des faits politiques.
06:42C'est sûr, vous n'alliez pas être dénoncé par vos troupes, Louis Alliot.
06:45Ça arrive dans les partis politiques.
06:47C'est moins fréquent.
06:48Demandez à M. Fillon.
06:50Mais là, si vous voulez, l'appel s'accélère parce qu'il y a un problème au sein de l'opinion,
06:56un trouble, et pas que.
06:58Et très certainement, dans la magistrature, dans tous les corps de l'État,
07:01on voit bien que ce jugement a créé quelque chose qui n'est pas normal.
07:05Les vieilles essayent de rattraper un peu cette chose-là par une accélération du calendrier.
07:10On rappelle que vous avez été condamné, vous aussi, dans cette affaire.
07:12Vous faites appel.
07:13Est-ce que vous aussi, vous serez jugé, rejugé plutôt à l'été 2026,
07:17ou bien est-ce que c'est pareil, ça sera plus tard ?
07:19Non, je crois que tous les appels seront en même temps et on sera tous jugés de la même manière.
07:22D'accord.
07:23Et vous vous représenterez pour la mairie de Perpignan.
07:25Exactement.
07:26Pour vous, ça ne change rien.
07:27Non.
07:28Éric Ciotti va déposer une proposition de loi pour en finir avec l'application immédiate,
07:31qui est au cœur évidemment des débats ici, qui empêche Marine Le Pen de se représenter.
07:35Est-ce que vous pensez qu'elle peut passer, qu'il y aura une majorité pour…
07:38Écoutez, je n'en sais rien parce que…
07:40Vous n'avez pas fait les comptes, les calculs au sein de l'OMN ?
07:42Le Parlement est très divisé.
07:43Que feront les groupes politiques, nous n'en savons rien.
07:46Ce que je sais, c'est que cette exécution provisoire est anormale, pas seulement pour Marine Le Pen.
07:51Je rappelle que la maire de Montauban, qui est aujourd'hui députée, Mme Barreges,
07:54avait été condamnée en première instance, avait perdu tous ses mandats.
07:57Dix mois après, la Cour d'appel lui donnait raison.
07:59On voit bien le problème que ça pose.
08:01Vous avez lu, sans doute, François Bayrou sur ce sujet précis hier dans une interview.
08:04Il dit, moi, je ne me mouille pas, je ne veux pas me prononcer là-dessus.
08:07Le Parlement tranchera.
08:08Est-ce que c'est une façon de vous soutenir sans le dire ?
08:10Écoutez, M. Bayrou, est-ce qu'un coup à droite, un coup à gauche, ça fait quelqu'un du centre ?
08:14C'est la question que je me pose aujourd'hui.
08:16C'est-à-dire ?
08:17Il dit des choses valables un jour, le lendemain, il dit l'inverse.
08:21Donc, vous ne lui faites pas trop confiance, quoi ?
08:23C'est assez serpentueux, comme raisonnement.
08:25D'accord. Alors, il y en a un qui n'est pas serpentueux.
08:27En revanche, je voulais vous entendre quand même là-dessus, c'est Donald Trump.
08:29Il dit, libérez Marine Le Pen, comme s'il était déjà en prison.
08:32Est-ce que c'est un soutien que vous prenez ou qu'il est plus embarrassant qu'autre chose ?
08:36Écoutez, c'est Donald Trump. Il a sa manière à lui de dire les choses.
08:41Mais je remarque que cette affaire a traversé l'Atlantique et qu'elle y est venue jusqu'à ses oreilles.
08:45À elle et à celui du vice-président.
08:47Et qu'il considère qu'il a été persécuté judiciairement lui-même, comme Marine l'est aujourd'hui.
08:52Donc, écoutez, c'est comme ça. On ne va pas mégoter sur la manière dont il le dit.
08:57Alors, ne mégote pas et on vous laisse retourner à Perpignan.
09:00Merci beaucoup, Louis Elio.
09:01Merci à tous les deux.