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Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace

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00:00Il est 19h sur CNews, ce soir le chevalier Blantel-Voltaire pour Calas et Zola pour Dreyfus
00:08dira ses quatre vérités à la chose judiciaire et manifestera sa sainte colère.
00:13Et si celui l'y contraint, lui, l'avocat des petits, se fera le procureur du puissant
00:19baron noir.
00:20Bonjour à tous les deux, heureux de vous retrouver, puisque vous étiez tous les deux
00:24absents la semaine dernière, vous aviez déserté, William Golnadel-Julien Dreyfus, bonsoir
00:29messieurs.
00:30Grande journée de mobilisation, et on a l'un des spécialistes de mobilisation, pas vous
00:35hein, monsieur le baron noir, donc on va lui demander ce qu'il en a pensé de cette journée.
00:41A la retraite le baron noir.
00:42A la retraite ? Bah non, vous avez votre munir, c'est ce que vous voulez bien.
00:45Je m'accroche à ça, voilà.
00:46Que vous gardez dans la main.
00:48Je suis fidèle.
00:49On commence, ah, ça c'est une qualité que votre adversaire n'a pas ! Le point sur l'information
00:59avec Isabelle Piboulot.
01:02Chère Isabelle, bonsoir.
01:04Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
01:06Outre les meetings politiques devant l'hôtel de ville de Paris, des centaines de motards
01:10ont exprimé leur colère contre les ZFE, les zones à faibles émissions.
01:14Un projet de loi de simplification sera examiné à l'Assemblée nationale à partir de mardi.
01:19Plusieurs amendements prévoient l'abrogation des ZFE.
01:22L'exécutif, lui, souhaite les conserver à minima pour les agglomérations parisiennes
01:27et lyonnaises.
01:28Les motards, eux, déplorent une mesure antisociale contre la liberté de circulation.
01:34Le Premier ministre a entériné par décret, paru au journal officiel, la création de
01:38groupes de besoins au collège pour les classes de sixième et cinquième, un dispositif mis
01:43en œuvre depuis la rentrée 2024, contesté par des syndicats d'enseignants mais désormais
01:48valable juridiquement.
01:49Les collèges proposeront par ailleurs un accompagnement pédagogique adapté aux besoins
01:54des élèves de quatrième et troisième en vue du brevet.
01:57Et puis, deux semaines après sa sortie de l'hôpital Gemelli, le pape François a fait
02:01aujourd'hui une apparition en surprise, place Saint-Pierre au Vatican.
02:04Le Saint-Père, toujours en convalescence après sa grave pneumonie, a tenu à envoyer
02:09un message encourageant sur sa santé.
02:11Le pape a béni la foule sous des applaudissements chaleureux à deux semaines de la fête de Pâques.
02:17Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
02:20Messieurs, pour commencer, je vais vous proposer trois photos des trois rassemblements.
02:25Et on dit que la forme, c'est souvent le fond qui remonte à la surface.
02:29La forme, c'est le fond qui remonte à la surface ?
02:35Oui, c'est la forme qui remonte à la surface ou le fond qui remonte à la surface ?
02:49Vous me mettez le doute maintenant.
02:50Place vos bancs, on va revoir la photo.
02:53Trois images s'il vous plaît.
02:54Place vos bancs, c'est à droite, manifestation du Rassemblement National.
03:01Cité du cinéma, c'est au milieu, il y avait du monde, là également, on n'avait
03:06pas de photos de grande qualité, c'est pour ça qu'on voulait vraiment montrer
03:10les drapeaux.
03:11Et à gauche, place de la République pour la mobilisation, la France insoumise et les
03:15Verts ainsi que la Jeune Garde.
03:18Si on voit ces trois images, est-ce qu'on peut considérer que finalement c'est une
03:25symbolique assez intéressante, notamment au niveau des drapeaux, l'utilisation, la
03:29présence ou non du drapeau français, William Golnadel ?
03:32Oui, ça symbolise de manière assez cruelle les fractures françaises, les fractures de
03:37la France.
03:38À gauche, si j'ose dire, vous avez beaucoup de drapeaux français, à droite vous avez
03:42beaucoup de drapeaux européens et au milieu vous avez des drapeaux palestiniens.
03:46Ça illustre de manière cruelle la fracture française, rien d'autre à dire.
03:51Julien Dret, très rapidement, on connaît les gauches irréconciliables, est-ce qu'il
03:56y a des Frances irréconciliables ?
03:58Non, il y a une France qui est divisée, qui est éclatée, etc.
04:02Est-ce qu'elle est irréconciliable justement ? Ça va être l'enjeu des mois et des années
04:05à venir.
04:06Est-ce qu'il y aura une force politique ou des personnalités qui auront la capacité
04:10de surmonter tout ça et de la réconcilier avec elle-même et de réconcilier les Français
04:13avec eux-mêmes ?
04:14C'est aussi ça la question qui est posée.
04:16Moi, je vais vous dire honnêtement, la seule manif qui m'aurait intéressé là, c'est
04:21celle contre les ZFE.
04:22Ah bah écoutez, on a vu Alexandre Jardin qui était l'un des organisateurs de cette
04:33mobilisation.
04:34Et c'était à 14h, à côté de la maire.
04:36Comme si vous voulez, quand je circule dans Paris, je ne comprends plus rien à rien.
04:39Allez dire ça à votre maire.
04:41Oui, c'est pas à ma mère, je ne votais pas à Paris à l'époque, puisque je votais
04:49encore en Essonne.
04:50Mais voilà, je ne comprends plus rien, j'en ai assez de toutes ces mesures, toutes ces
04:54interdictions qui tombent les unes à la suite des autres et qui m'ennuient pour une raison.
04:58C'est que toutes les personnes qui ne sont pas dans la norme, et maintenant il y a une
05:03forme de norme qui s'établit, elles sont rejetées.
05:06Allons au cœur du sujet.
05:08Le cœur du sujet, bien sûr, cette semaine, c'est la condamnation de Marine Le Pen en
05:11l'affaire Instance, dans l'affaire des assistants parlementaires, sept jours après
05:17cette décision historique, je rappelle la condamnation, quatre ans de prison, dont deux
05:21fermes inaménageables, sous bracelet électronique à domicile, 100 000 euros d'amende, cinq
05:26ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, c'est-à-dire application immédiate malgré
05:30l'appel, appel dont la décision sera connue avant 2027, en septembre 2026.
05:36Je vous propose d'écouter Marine Le Pen qui a pris la parole ce dimanche, place vos
05:41bants, et qui revient sur cette décision de justice qu'elle considère une décision
05:45politique.
05:46Si l'origine de ce procès fut politique, l'audience d'une partialité affolante le
05:55fut également, tout comme l'instruction confiée à une magistrate du syndicat de
06:01la magistrature, tout comme le réquisitoire dont j'ai tout de même la cruauté de rappeler,
06:09comme l'a rappelé Jordan, que, démuni de toute preuve de charge dans un des aspects
06:13du dossier, le parquet a avoué « Malgré cela, je ne me résous pas à demander la
06:19relax, ça me ferait trop mal ». Et enfin, bien sûr, le jugement, dont l'argumentation
06:28a presque fait l'unanimité contre elle des juristes sérieux.
06:34C'est pourquoi il faut arrêter de nous reprocher, de critiquer une décision de justice.
06:40Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique.
06:45Avant de vous donner la parole Maître Gollnadel, je vais me tourner vers Julien Dray.
06:51Parce que Julien Dray, j'ai lu vos tweets attentivement cette semaine.
06:55Et parmi vos messages, vous avez écrit « Disons-le avec franchise, avec cette décision de justice,
07:01des centaines de parlementaires français et européens auraient été condamnés,
07:06quelle que soit leur famille politique ». Alors comment avez-vous vécu cette décision
07:11de justice ? Est-ce que c'est une décision politique ?
07:13D'abord, premier aspect des choses, on a le droit de commenter une décision de justice.
07:17J'ai entendu des gens qui disent « Non, on a le droit ». Elles sont là pour ça d'ailleurs.
07:20Le droit ne fonctionne que parce qu'il y a discussion en permanence et qui progresse.
07:23Donc on a le droit.
07:24Ça ne veut pas dire que discuter une décision de justice ne veut pas dire ne pas la respecter.
07:28Ça veut dire qu'on la respecte mais qu'on peut d'abord être en accord ou pas en accord
07:32ou estimer qu'elle est… Voilà, ça c'est un premier aspect des choses.
07:35Deuxième aspect des choses, dans ces dossiers qui sont en cours aujourd'hui, il y a tout
07:41un ancien système politique qui a existé et qu'on essaie de juger avec des normes
07:48actuelles, je dirais des normes qui sont d'ailleurs discutables.
07:50Alors je ne connais pas tous les détails du dossier de Marine Le Pen mais il y a une
07:55chose qui est certaine, c'est que mes assistants parlementaires, je dis bien mes assistants
08:00parlementaires avec ce côté possessif, c'est mes assistants parlementaires et c'est ma
08:04liberté d'organiser leur travail.
08:07Sinon ce n'est plus mes assistants parlementaires, ce sont des fonctionnaires que l'Assemblée
08:11nationale me détache.
08:12Ce n'est plus la même chose.
08:13Et moi je peux estimer que dans mon travail politique de député comme de responsable
08:20politique, parce que quand je suis élu, je suis élu aussi en tant que responsable politique,
08:24une partie de cette activité, je ne détourne pas d'argent ni l'argent du contribuable,
08:29parce que quand le contribuable il vote pour moi, il sait qui je suis et il sait que je
08:33suis un responsable politique et que donc cette activité politique fait partie intégrante
08:38de mon combat politique en tant que parlementaire.
08:40Et c'est là où il y a eu un problème, c'est-à-dire qu'il y a une forme de lâcheté qui s'est
08:45installée depuis des années et des années, on en arrive à des choses ubuesques qui vont
08:49d'ailleurs poser d'énormes problèmes.
08:51Parce que, je m'excuse de vous le dire, mais si les assistants parlementaires deviennent
08:55des fonctionnaires, quelle confiance je pourrais avoir en eux ? Toutes les qualités qu'ils
09:00auront, parce qu'ils participent de mon travail, de mes activités, mais ils ne font pas simplement
09:06des lettres d'assistante sociale.
09:09Donc c'est pour ça que je pense que depuis des mois et des mois, on est dans quelque
09:14chose qui ne tient pas debout, qui ne tient pas debout.
09:17Maître Golnadel, au moment du procès, lundi, de prononcer la peine, Marine Le Pen a dit
09:25incroyable avant de quitter la chambre, est-ce que vous, quand vous avez découvert la décision
09:32de justice, vous avez peut-être prononcé non pas les mêmes mots, mais vous avez eu
09:37la même sensation ? Cette décision est incroyable.
09:39Je ne connaissais pas la teneur de la décision puisque mon avion était encore dans les airs.
09:46Quand j'ai atterri, je vous assure que j'ai regardé par acquis de conscience, mais je
09:53n'en revenais pas.
09:54Dans mes pires cauchemars d'avocat, parce que je vais parler en avocat là, dans mes
10:01pires cauchemars d'avocat, et Dieu sait si j'en ai vu, je n'osais pas envisager que l'exécution
10:08provisoire de l'inégibilité soit prononcée.
10:10Je ne parle que de ça, moi.
10:13Le fond ne m'intéresse pas.
10:15L'exécution provisoire de l'inégibilité d'une candidate à la présidence de la République
10:21dans une affaire comme cela, où il n'y a pas d'enrichissement quand sans cause de
10:25l'aveu même du tribunal soit prononcé, je n'osais pas croire ce que je lisais.
10:30Je vous le dis très franchement, on n'a pas seulement le droit, mais on a le devoir
10:36de critiquer une décision comme celle-là parce qu'elle piétine une des choses les
10:43plus sacrées en matière de droit, c'est le droit à un double degré de juridiction.
10:49Moi, quand je pète devant le tribunal, ça peut mal se passer, ça peut bien se passer,
10:55mais je sais que j'aurai la cour d'appel.
10:57Dans cette affaire-là, le tribunal, avec des motivations aberrantes, je ne sais pas
11:05si c'est de la politique, si c'est de l'idéologie, à la limite, je m'en fous,
11:10les motivations qui expliquent pourquoi on, d'ores et déjà, on condamne à mort politiquement
11:19une candidate plus que sérieuse sont aberrantes, on explique qu'elle risque de récidiver
11:27parce qu'elle a nié sa culpabilité, c'est le droit le plus sacré, même des menteurs
11:33de nier leur culpabilité à l'audience.
11:37On explique aussi, je vous assure que c'est vrai, Eliott, qu'il y a une circonstance
11:44aggravante vis-à-vis justement du dommage commis à l'Europe, aux caisses européennes,
11:52c'est parce que la candidate est contre l'Europe politique, contre l'Europe politique,
11:58ça serait une circonstance aggrévante.
12:00C'est en réalité, en l'espèce, le fait de considérer que le délit d'opinion,
12:08parce que ça c'est un délit d'opinion, est juridiquement acceptable.
12:12Je vous assure que j'en ai vu des décisions de justice parce que, mon expérience, je
12:18pourrais en parler pendant des heures, mais de manière générale, cette décision politique,
12:22dis-moi Eliott, elle ne tombe pas du ciel, elle s'insère sur une déliquescence de
12:30la justice que j'observe depuis à peu près une trentaine d'années et qui s'aggrave,
12:36et que je ne considère pas pour ma part comme une véritable politisation de tous les juges,
12:42j'en ai connu des juges, vous savez c'est moi qui ai fait condamner pour De Villiers,
12:45pour Morano et pour Ménard, le mur des cons, la présidente, le parquet ne voulait pas
12:55la condamnation et le conseil supérieur de la magistrature n'a rien fait pour nuire
13:01à la carrière de la présidente fautive et condamnée, c'est quand même un signe.
13:05Mais moi, mon observation générale, c'est que les juges d'aujourd'hui ne sont pas tous
13:09au syndicat de la magistrature.
13:10Non, ils représentent 30% des syndiqués, 30% des syndiqués, moi ma conception des
13:17choses c'est que le juge, Dieu sait s'il y a de formidables exceptions, c'est un type
13:23qui lit dans le métro Libération le matin quand il arrive et qui lit Le Monde le soir,
13:27il n'est pas forcément politisé, mais il manifeste une sorte de conformisme ou de sensibilité
13:38qui fait que même sans le savoir, même sans le savoir, il respecte au moins maintenant
13:44le droit pur pour être dans sa propre conception de l'équité morale et cela, ça entraîne
13:51des dégâts comme celui que je viens de vous dire et je vous promets que c'est l'analyse
13:57d'un juriste qui est malheureux beaucoup plus pour la justice que pour le Rassemblement
14:02National.
14:03Vous voulez rajouter quelque chose Julien ?
14:04Oui parce qu'il y a les juges mais il y a aussi ceux qui font la loi, cette loi c'est
14:10tout le problème de ce qui se passe ces dernières années, dès qu'il y a un problème on fait
14:14des lois dans l'urgence pour faire plaisir à l'opinion ou aux médias, c'est comme
14:19ça que ça se passe et le législateur ne prend pas le temps de ce qui devrait être
14:24son devoir, la réflexion, la prospective et la controverse et donc on fait des lois
14:30à toute vitesse, des lois d'urgence, à chaque problème on met une loi et alors
14:35en plus maintenant c'est à la mode parce que chaque parlementaire veut donner le nom
14:38à la loi, parce que c'est une manière de se glorifier en disant j'ai, voilà après
14:42non.
14:43Résultat vous avez des lois qui deviennent aberrantes parce que quelle était la racine
14:49de cette loi ? La racine de cette loi c'est au moment de l'affaire Cahuzac, il fallait
14:51montrer que les parlementaires, que les hommes politiques, les femmes et les hommes politiques
14:55etc.
14:56Mais ce n'est pas de la même nature que quelqu'un qui a violé ou quelqu'un qui
15:00a volé du point de vue juridique, vous voyez ce que je veux dire ? En termes de gravité
15:03ça veut pas dire que la condamnation ne doit pas avoir lieu, évidemment c'est terrible
15:07etc.
15:08Mais là on a fait n'importe quoi et cette loi sur le fond, qui a été une loi pas d'exception
15:15parce que c'est pas, mais presque même d'ailleurs, elle conduit effectivement à cette affaire
15:20c'est-à-dire que le droit d'appel n'existe plus et le droit d'appel n'existant plus
15:25ça pose un énorme problème, ce qui fait d'ailleurs que vous allez voir, je prends
15:29des paris, parce que c'est comme ça que ça risque de se passer, d'abord le conseil
15:34constitutionnel n'a pas encore parlé sur cette histoire-là, parce qu'il y a deux
15:38questions qui sont posées.
15:39Le conseil constitutionnel a répondu sur l'échelon local, non pas sur l'échelon national.
15:46Il n'a pas encore répondu, il a encore deux QPC, si vous me permettez, qui traînent,
15:50qui sont là et après on aura un procès qui sera adossé à ces décisions du conseil.
15:54Donc on va avoir un procès en appel qui risque d'être totalement différent du procès en
15:58première instance.
15:59Mais Julien, le problème de la loi, c'est pas le problème le plus essentiel.
16:04Bah si, parce que s'il n'y avait pas eu ça, les juges ils sont pas, ils sont, et
16:09si vous ne faites pas de loi, ils sont stupides, le magistrat il n'est pas obligé.
16:14Après vous pouvez me dire, il y a la liberté du magistrat, les droits en conscience, etc.
16:19Les juges n'étaient absolument pas obligés de prononcer l'exécution provisoire a fortiori
16:28motivée de manière aberrante, la loi elle a été respectée, les juges n'ont pas été
16:33dans l'illégalité, ils ont été dans une motivation aberrante.
16:38C'est comme si, je vous prends un exemple, toujours dans le cadre de la loi, la loi elle
16:41prévoit que Marine Le Pen aurait pu être condamnée à 10 ans de prison avec mandat
16:48d'arrêt, avec mandat de dépôt, et bien de la même manière j'aurais dit que c'était
16:55totalement aberrant mais pourtant ça aurait été d'une légalité parfaite.
16:58Mais c'est pas la légalité que je conteste, c'est que justement le problème qui est posé
17:01c'est que vous me dites, si je mets un couteau sur une table et qu'il y a un assassinat
17:05après, bon je peux dire moi j'y suis pour rien, mais j'ai quand même mis le couteau
17:09sur la table.
17:10Donc si le couteau n'est pas sur la table, peut-être que la tentative d'assassinat…
17:14Vous avez raison, mais je suis de ceux qui pensent que les juges ne sont pas obligés
17:21d'avoir l'aberration de se saisir d'un couteau pour poignarder injusticiables.
17:26Mais le législateur quand il fait une loi, il doit la penser justement, et il doit penser
17:32même à ceux qui vont l'appliquer, vous savez comme moi, les discussions qu'il y
17:35a après sur les circulaires, les interprétations, etc.
17:39C'est aussi ça le travail du parlementaire.
17:41Voilà ce qu'on pouvait dire sur la justice.
17:42Maintenant avançons et parlons du climat politique qu'il y a eu à travers cette
17:47mobilisation.
17:48On a tout entendu cette semaine, on a entendu sédition, on a entendu complotisme, on a
17:55même un premier ministre François Bayrou qui expliquait ce matin, manifestation contre
18:01manifestation, c'est aussi vieux que la République, mais ce n'est ni sain ni souhaitable
18:06puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection
18:10de la justice.
18:11Et la France Insoumise ainsi que Les Verts ont décidé de faire une contre-manifestation,
18:16une sorte de contre-soirée place de la République, contre l'extrême droite en écoute Manuel
18:21Bompard.
18:22Évidemment aujourd'hui c'est l'opportunité et l'occasion de montrer que l'extrême
18:28droite, pour ceux qui ont douté, montre son vrai visage.
18:31Il ne suffit pas de porter des cravates à l'Assemblée Nationale, l'extrême droite
18:35est un parti dangereux, dangereux pour la démocratie, dangereux pour l'état de droit,
18:40c'est un parti violent qui menace, y compris les juges quand les décisions prises par
18:44la justice ne leur convient pas, et l'extrême droite qu'on ne voit jamais d'ailleurs manifester
18:49par exemple pour défendre ou pour s'opposer à la retraite à 64 ans, qu'on ne voit jamais
18:54manifester par exemple pour défendre nos services publics, qu'on ne voit jamais manifester
18:58par exemple pour sauver des usines qui sont menacées de délocalisation, la seule fois
19:03où on voit l'extrême droite dans la rue en vérité c'est pour défendre ses propres
19:06intérêts.
19:07On a tout entendu, je le répète, cette semaine, il y avait au final quelques milliers de personnes
19:14place Vauban, quelques poussettes, je n'ai pas où y dire que ces dernières minutes
19:22l'Assemblée Nationale est envahie par des sympathisants du Rassemblement National.
19:27Alors c'est sûr qu'on a eu le droit à un psychodrame national invraisemblable, j'observe
19:34qu'on a le droit de manifester contre une décision de justice, j'observe que cette
19:40manifestation a été autorisée, j'observe qu'elle s'est passée dans un calme olympien,
19:47on n'a pas pris le capitol où l'Assemblée Nationale, on n'était pas en 1934, j'observe
19:51même qu'ils n'ont pas réussi, les contractuaires n'ont pas réussi à trouver un petit blanc
19:59avec les cheveux courts en train de dire bonjour à un copain et que ça soit considéré comme
20:04un salut hitlérien, donc même ça on y a échappé et de l'autre côté on entend
20:11M.
20:12Bompard expliquer que c'était une manifestation, si j'ai bien compris fascisante, de la part
20:18d'un parti antisémite qui il n'y a pas 15 jours a organisé une manifestation sur
20:25fond d'affiches antisémites, les mots me manquent pour décrire l'hypocrisie totale
20:36d'un mouvement qui recrute, ils avaient fait passer des tweets pour recruter des antifas
20:43dans leur manifestation, des antifas violents, donc voilà des gens qui manifestaient pour
20:49Mme Traoré, pour le délinquant Traoré, l'homme à la fourchette, devant le palais
20:57de justice dans le cadre d'une manifestation interdite pour une affaire qui n'en valait
21:04absolument pas la peine et qui se permettent de donner en plus des leçons de maintien,
21:10nous sommes au cœur même de l'hypocrisie sans complexe de l'extrême gauche.
21:18Alors je ne vais pas faire le panagérique, on ne va pas refaire toute l'histoire, je
21:26pense que d'ailleurs je note que toute une partie de la gauche n'a pas appelé à cette
21:30manifestation à juste titre, parce qu'elle estimait que ça ne servait à rien et que
21:35ça apparaissait effectivement comme une bagarre stérile et je pense que c'était
21:42raisonnable de ne pas le faire, après ils ont le droit aussi je veux dire de considérer
21:46qu'ils défendent je ne sais quelle valeur etc, le droit aux manifestations est autorisé
21:51dans ce pays.
21:52Mais ce qui m'intéresse dans l'affaire de la France insoumise, si vous me permettez
21:55ça a peu été noté, c'est le positionnement assez particulier qu'a eu Jean-Luc Mélenchon,
22:02il n'est pas exactement le même que la France insoumise, parce que Jean-Luc Mélenchon
22:06je ne sais pas si vous avez remarqué, il s'est demandé s'il ne serait pas le prochain
22:15sur la liste et donc c'est pour ça qu'il a été prudent et je pense qu'il a dû
22:18d'ailleurs, je ne fais pas que penser pour être honnête, qu'il a été assez en colère
22:24des prises de décision trop rapides de sa jeune garde.
22:26Il a quand même été très virulent sur la mobilisation en disant que c'était des
22:30séditieux, un gouvernement de fachos etc.
22:33Non mais il dit tout et son contraire, si vous me permettez, ça fait partie du décorum
22:39etc.
22:40Moi ce qui m'intéressait, parce que je n'ai pas fait un livre pour rien comme dirait
22:44l'autre, ce qui m'intéressait c'est de voir comment il réagissait et il a réagi,
22:48je reprends tout simplement les choses, c'est tout.
22:50Il y a juste une question que je souhaite vous poser parce que la semaine prochaine
22:53on va être contraints de...
22:54Non mais je voudrais ajouter quelque chose.
22:55Oui mais je vais vous donner la parole justement et je pense que c'est un sentiment lié,
22:58faites-moi confiance.
22:59Non je n'ai pas trouvé que c'était grossièrement.
23:02Non moi non plus mais il est un peu sous polaire en ce moment.
23:05La clientèle qu'on salue chaleureusement.
23:08William, la semaine prochaine on va être évidemment contraints de commenter une mobilisation
23:15de plusieurs associations qui comptent manifester pour la défense de l'état de droit contre
23:21l'extrême droite.
23:22Est-ce que cette mobilisation était en fait une menace contre l'état de droit ?
23:27Oui mais la réalité c'est qu'on va voir la semaine prochaine, je crois, SOS Racisme,
23:31la Ligue des droits de l'homme manifester avec le parti antisémite, c'est cocasse si
23:36ça n'était tragique.
23:37Non, je voulais faire un sort particulier à Mme Tondelier parce que Mme Tondelier elle
23:44est la co-organisatrice avec le parti antisémite de cette manifestation et je m'y connais
23:52moins que M. le baron en ce qui concerne la politique mais j'ai du mal à comprendre
23:59et je parle au premier degré, j'ai du mal à comprendre comment elle espère séduire
24:05au-delà de son électorat minuscule avec un discours où par exemple, encore une fois
24:11elle est main dans la main avec le parti que je viens de nommer en expliquant qu'en réalité
24:17les juges ont raison de détester l'ERN, c'est-à-dire elle a eu, si j'ose dire, la franchise terrible
24:30et brutale de justifier de manière politique l'exécution de Marine Le Pen, alors c'est
24:37assez cocasse mais je demande à votre place à Julien Dray, est-ce que c'est payant politiquement
24:45ça ?
24:47Pour une écologiste.
24:48Le problème c'est que justement vous parlez de quelque chose qui n'existe pas, elle n'est
24:53plus sur son créneau, elle c'est-à-dire l'écologie, elle parle d'ailleurs peu d'écologie,
24:58de temps en temps d'ailleurs quand elle en parle, des fois je suis assez d'accord parce
25:00qu'elle a des remarques de cuisinière notamment parce qu'elle souvent elle revendique le
25:04fait qu'elle fait elle-même la cuisine etc.
25:06Mais les Verts aujourd'hui, et c'est d'ailleurs un problème pour la gauche, ne sont pas sur
25:10le créneau qui était le leur historiquement, une partie de leurs dirigeants d'ailleurs
25:13ne disent plus rien, baissent la tête et acceptent, ils sont sur une ligne d'extrême
25:17gauche.
25:18Et ils sont sur une ligne d'extrême gauche parce que Jean-Luc Mélenchon avec habileté
25:23du Lambertiste qu'il a été, a su leur donner les circonscriptions électorales qui leur
25:27permettent de vivre et donc il leur rende la monnaie de la pièce.
25:30Et vous auriez pu rajouter que Mme Tondelier, mais fallait-il encore poser la bonne question,
25:35du moins l'entièreté de la question, c'est qu'elle a salué les juges mais elle appelait
25:40aussi les journalistes à se mobiliser contre l'extrême droite dans son intervention.
25:45La publicité, on revient dans un instant, on parlera justement du Parti Socialiste
25:50et du PCF qui a refusé de participer à cette mobilisation, on a parlé de la mobilisation
25:54du RN, on a parlé de la mobilisation LFI, on n'a pas parlé de Renaissance, avec un
25:59discours extrêmement virulent de Gabriel Attal qui se présente comme l'adversaire numéro
26:051 de Marine Le Pen quand par exemple Édouard Philippe est plus discret sur la question
26:11et il assume d'avoir tapé dans la main en quelque sorte de LFI pour faire perdre le
26:15RN.
26:16Vous l'entendrez.
26:17Vous l'entendrez après la pub.
26:18C'est très bien.
26:19Salut, une nouvelle fois la clientèle.
26:21Non, je préfère parler des téléspectateurs.
26:24Un peu plus de 19h30 sur CNews, on poursuit le face-à-face, beaucoup de réactions sur
26:30les réseaux sociaux et notamment une téléspectatrice avertie qui m'envoie arrêter d'interrompre
26:34Gilles-William Golnadel.
26:35J'ai l'impression que je vous baille.
26:38On ne peut pas voir le nom de cette téléspectatrice.
26:40Non, mais je considère que vous me maltraitez et croyez-moi je ne suis pas le seul à le
26:45penser.
26:46Mais j'ai horreur de me plaindre.
26:47Écoutez, je vais réfléchir à la fin de l'émission.
26:50Ce que je propose si vous voulez, c'est que moi je m'en aille et que je laisse la parole.
26:53Ah non, à vous rester.
26:54Non.
26:55A vous rester.
26:56Non.
26:57S'il vous plaît.
26:58Non, non.
26:59Une demi-heure, comme ça il ne sera pas contreproduit.
27:00Retrouvez un peu de qualité avec vous.
27:01Comme ça moi j'ai les pouvoirs à me reposer.
27:03Julien, restez encore cinq minutes.
27:05J'insiste.
27:06Messieurs, reprenons le débat autour de cette journée de mobilisation, mais on a encore
27:11beaucoup de sujets.
27:12Rapidement, place de la République, la gauche radicale s'est donné rendez-vous avec deux
27:18absents de taille quand même, le Parti socialiste et le Parti communiste français.
27:22Les deux ont refusé de s'associer avec les Verts et la France insoumise.
27:28Vous avez parlé d'ailleurs de Verts tout à l'heure qui ne parlait plus trop d'écologie
27:33et qui avait basculé dans une gauche extrême.
27:36Est-ce que vous comprenez le fait de Julien Dray de ne pas s'associer et avec les Verts
27:42et avec LFI pour cette mobilisation ?
27:44Je comprends, mais je trouve que c'est un pas, c'est un premier pas.
27:49Vous savez, il va se passer quelque chose dans les semaines à venir.
27:51C'est le congrès.
27:52Mais est-ce que c'est pour le congrès qu'il fait ça Olivier Faure ?
27:54Je ne sais pas, il faut lui demander à lui.
27:55Donne, dégage.
27:56Je ne me permettrais pas de parler à sa place.
27:58Il n'est pas impossible que cette question-là ait joué.
28:03Mais vous savez, il y a la fameuse théorie du chaos et vous savez, une goutte d'eau
28:07sur une aile de papillon peut modifier beaucoup de choses.
28:10Ce congrès est un petit congrès, il y a 40 000 adhérents, ce n'est pas le grand parti
28:13socialiste qu'on a connu.
28:14Mais il va se jouer une chose importante pour l'avenir de la gauche, la gauche républicaine
28:19et donc d'un certain point de vue aussi pour la République.
28:21Et ce que je souhaite effectivement, c'est que ceux qui maintenant sont en train d'essayer
28:27de se retrouver et de se réunir, jusqu'au bout, emportent et que le parti socialiste
28:33tourne une fois pour toutes sur la page de cette alliance qui est contre-nature avec
28:37la France insoumise.
28:38Après, Jean-Luc Mélenchon fera ce qu'il veut, s'il pense qu'il va manger le monde
28:41entier, il le mangera, ça peut lui être un digeste.
28:44On avance, on va parler d'Emmanuel Macron qui a réagi ce dimanche, qui s'est mêlé
28:49dans cette grande journée politique avec un tweet il y a 9 ans à Amiens, nous étions
28:53quelques-unes et quelques-uns avec des idées fortes et des convictions ancrées, loin
28:58de tout appareil politique, bientôt rejoint par des milliers puis des millions.
29:01Ce mouvement a permis de faire tant de progrès pour la France et l'Europe, j'ai une reconnaissance
29:07infinie pour toutes celles et tous ceux qui ont œuvré dans ces heures et tout au long
29:11de ce chemin jusqu'au rassemblement du jour.
29:13Car rassemblement de Renaissance il y avait, c'était à la cité du cinéma, je crois
29:19que désormais à Renaissance il reste 8000 à 10000 adhérents seulement, le parti est
29:25en difficulté mais il y a quand même un centre important avec le Modem, avec le parti
29:31d'Edouard Philippe.
29:32Je vais vous proposer d'écouter Gabriel Attal, vous avez pu l'entendre en direct
29:36sur CNews, et Gabriel Attal est très clair, il se présente en adversaire de Marine Le
29:43Pen et il est revenu sur le barrage qu'il avait pu faire au moment de l'élection
29:48et comme vous l'avez anticipé, il est très fier, écoutez, c'est très court.
29:51Je suis fier l'été dernier, avec vous toutes et tous, d'avoir vigoureusement empêché
29:58LFI de gagner au premier tour, puis d'avoir empêché le Rassemblement National de gagner
30:04au second tour, alors que tout le monde donnait sa victoire pour acquise, nous l'avons empêché.
30:09Alors sur le premier tour, je ne me souviens pas qu'il ait empêché LFI de gagner au
30:14premier tour.
30:15Ce dont on se souvient tous, c'est la phrase, au second tour, je préfère mettre un bulletin
30:19LFI qu'un bulletin RN, je crois que c'était le 4 juillet 2024, pour être très précis,
30:23sur France Inter bien sûr.
30:24Écoutez, moi je considère que Renaissance, ou j'ai plus comment ça s'appelle maintenant,
30:30c'est une marque maintenant déceptive, je n'y connais pas grand chose, mais il m'étonnerait
30:37beaucoup que lors de la prochaine consultation législative, il y ait beaucoup d'élus
30:44sur cette marque-là.
30:45Pour le reste, M. Attal pourra toujours faire ce qu'il veut, il portera en tous les cas
30:52mes yeux, la marque assez infâme d'avoir favorisé des députés du parti antisémite
31:02au second tour.
31:03Il peut faire toutes les contorsions possibles.
31:06Là aujourd'hui, il est dans un bon jour, parce qu'il peut se permettre, vous voyez,
31:11il peut se permettre, même si c'est assez ridicule sur le fond, d'être contre la manifestation
31:16Trumpiste.
31:17Mais par exemple, il aurait fait cette pose-là il y a 15 jours de la manifestation du parti
31:23antisémite, il aurait été un tout petit peu plus gêné dans ses souliers.
31:27Très sincèrement, ça n'est pas très sérieux, je persiste, c'est une marque déceptive,
31:33et ce garçon-là, qui est plein de talent par ailleurs, est à mes yeux une grande déception.
31:39J'ai appris quelque chose, déjà, ce qu'il fallait rester, je ne savais pas ce que c'était,
31:44je découvre ce que c'est qu'une marque déceptive.
31:46C'est un concept que je vais m'approprier un jour ou l'autre.
31:50Oui, mais je n'en suis pas l'auteur.
31:53Ah bon, peut-être, mais vous savez, moi je n'ai pas la monopole.
31:56Mais vous êtes là pour apprendre.
31:57Voilà, et bien j'apprends, mais je suis évidemment là pour apprendre, je suis modeste.
31:59Vous n'êtes pas venu pour rien.
32:00Voilà, on apprend à tout âge, comme dirait l'autre, même quand il est avancé.
32:06Maintenant, ce que je pense, c'est qu'il ne restera pas grand-chose du macronisme,
32:12sous le fond, et il ne restera pas, ça peut même être une déception,
32:16parce qu'on a pu, à un moment donné, et je rencontre encore des gens qui me disaient
32:19« On a eu, à un moment donné, l'espoir qu'il allait dépasser, etc. »
32:23D'ailleurs, si vous voulez mon avis personnel, Emmanuel Macron va peu s'occuper
32:26des questions intérieures dans les deux ans qui viennent,
32:28et sa sortie, il espère pouvoir la concrétiser et la finir avec un rôle à l'échelle internationale
32:35contre ce qui est en train de se passer, etc.
32:38Après, Renaissance, c'est beaucoup de déçus, maintenant.
32:41Et c'est d'ailleurs un des enjeux pour la gauche à venir, c'est que plutôt de regarder LFI,
32:46il faut regarder tous ces électeurs qui ont voté Macron, à un moment donné,
32:49et qui aujourd'hui sont orphelins parce qu'ils ont été déçus.
32:52– Et quand vous dites beaucoup de déçus,
32:55Gabriel Attal, qui est un enfant de Renaissance,
32:58qui a participé à la construction de Renaissance depuis le début,
33:03peut-être comptable un peu aussi de la déception des électeurs du parti.
33:08Autre sujet, parce qu'on a parlé de la bombe judiciaire, démocratique,
33:14parlons de la bombe commerciale, avec Donald Trump qui a décidé
33:19de mettre en place des taxes douanières sur l'ensemble de la planète,
33:2410% pour tous les produits qui viennent de l'extérieur à minima,
33:29c'est jusqu'à 20% pour les produits de l'Union Européenne et 34% pour la Chine.
33:36Alors je ne sais pas si vous avez vu cette séquence qui restera dans l'histoire,
33:39Donald Trump avec son tableau qui présente les droits de douane
33:43et les taxes douanières pour tous les pays.
33:45On écoute Donald Trump, c'était cette semaine.
33:51– Avant on ne taxait rien, mais maintenant on va commencer à le faire.
33:55Regardez l'Union Européenne, ils sont vraiment très coriaces en matière de commerce.
33:58Quand on pense à l'Union Européenne, qui est notre alliée,
34:01ils nous arnaquent depuis si longtemps.
34:02Eux, ils nous prennent 39%, on va les taxer à hauteur de 20%.
34:10– Entre la guerre commerciale, Julien Dray, entre le conflit en Ukraine,
34:15les tensions avec le Groenland, la question évidemment du nucléaire en Iran,
34:21dans quel monde nous entraîne Donald Trump ?
34:25– Je sais que beaucoup de commentateurs se gargarisent du terme
34:30vers la Troisième Guerre mondiale ou même font à longueur des missions,
34:35le soir, des démonstrations militaires, on compte les chars, les tanks, les armées, etc.
34:42Je ne suis pas du tout convaincu de cela.
34:44Par contre, je pense que le moment dans lequel nous vivons,
34:47c'est une tentative d'un nouvel équilibre mondial, d'un nouveau Yalta.
34:51Et la tentative de M. Trump, elle est assez simple.
34:55Mon problème, moi, c'est la Chine.
34:58Donc je vais essayer d'avoir un accord avec Poutine, je lui lâche l'Europe,
35:04c'est lui qui va être le gendarme de l'Europe, et j'atomise l'Europe,
35:07et comme ça, l'affaire est…
35:09Par contre, Poutine ne fait pas d'alliance avec la Chine,
35:11et me laisse tranquille dans ce qui est mon adversaire commercial,
35:14industriel, et même d'un certain point de vue militaire.
35:17C'est ça, cette tentative-là.
35:18Il y a eu un Yalta il y a 50 ans.
35:20Le mur de Berlin avait fait croire que l'histoire était finie,
35:23que la démocratie libérale…
35:24Mais on voit bien que ce n'est pas aussi simple que ça.
35:26Et donc, ces histoires de taxes, c'est aussi pour essayer…
35:30Ce qu'il espère, c'est que chaque pays européen va aller frapper à sa porte
35:34pour essayer de sauver sa peau.
35:35Et si ça se passe comme ça, il a gagné.
35:37Il n'y a pas d'Europe.
35:39– William ?
35:42– D'abord, moi, la politique économique, financière de Trump,
35:49je l'aurais comprise il y a plusieurs années.
35:53Je ne suis pas un mondialiste éperdu.
35:56Je ne crois pas que le mondialisme ait fait beaucoup,
35:59par exemple pour l'industrie française.
36:01Et il y a une vingtaine ou une trentaine d'années,
36:05quand je défendais les grandes entreprises de tissu français
36:11qui étaient contentes de s'ouvrir au monde,
36:13je disais, faites attention aux Chinois, ils font travailler les enfants,
36:18ils utilisent la concurrence déloyale, ils vont vous tuer.
36:22Ils m'ont un peu rayonné, il n'existe plus.
36:24Il n'y a plus d'entreprises de tissu en France,
36:27que ce soit à Lyon, à Rouen ou ailleurs, c'est fini.
36:30Maintenant, les choses ont changé.
36:32Qu'on le veuille ou non, les Chinois,
36:33ils n'ont plus besoin de copier personne, c'est autre chose.
36:36Donc, j'ai beau ne pas m'y connaître beaucoup,
36:40je crois que M. Trump se trompe, j'ai cette sensation-là.
36:43Il épouse les thèses de McKinley,
36:46sauf que le président McKinley,
36:51juste avant d'être assassiné à Buffalo,
36:53était revenu sur sa politique protectionniste à outrance.
36:58Donc, je suis un peu sceptique.
37:00De manière générale, je vais vous dire quelque chose,
37:01je n'ai jamais été trumpiste.
37:03Je me suis réjoui de la victoire de Trump
37:05à cause de la défaite du wokisme.
37:10Mais cela étant, j'ai peur que les excès du trumpiste
37:16nuisent totalement, non seulement à l'Amérique,
37:19mais surtout plus grave, c'est que l'extrême gauche,
37:22notamment en France, se refasse une santé
37:25sur le dos de l'antitrumpisme.
37:28Voilà comment je vois les choses.
37:29Juste un moment, je pense qu'effectivement,
37:33même aux Etats-Unis, il est en train de se passer quelque chose.
37:35Les manifestations, et c'est une manière de répondre à Julien,
37:37qui ont eu lieu samedi, qui ont été les plus importantes
37:40manifestations depuis le mouvement anti-guerre aux Etats-Unis,
37:43c'est-à-dire anti-guerre contre la guerre du Vietnam,
37:45n'étaient pas des manifestations wokistes, je peux vous le dire.
37:48Et justement, tout le problème, c'est que ceux qui mènent
37:51maintenant la bataille, c'est plutôt la gauche du Parti démocrate
37:55emmenée, je dirais, sur des questions sociales,
37:57et qui a bien compris que la bataille avec M. Trump,
38:00si elle veut reconquérir l'électorat populaire,
38:02elle se mènera sur les questions sociales.
38:04Messieurs, parlons d'un autre sujet ô combien important,
38:07puisqu'on va parler des relations entre Paris et Alger.
38:12Je vais vous lire le communiqué du ministre des Affaires étrangères,
38:15qui va quitter l'Algérie pour rejoindre l'Égypte.
38:20Ce serait bien qu'on ait en exergue les trois paragraphes,
38:24ou deux paragraphes, s'il vous plaît.
38:26Voilà ce qu'il dit dans ce long texte.
38:27Je suis venu à Alger pour porter un message du président de la République.
38:31La France souhaite tourner la page des tensions actuelles
38:34pour reconstruire un partenariat d'égal à égal,
38:36serein et apaisé avec l'Algérie.
38:38Elle souhaite retrouver les voies de la coopération avec l'Algérie
38:41dans notre intérêt mutuel, toutes les voies de la coopération
38:44dans un souci d'efficacité et de résultats pour nos compatriotes.
38:47Je, en toute honnêteté, découvre le communiqué,
38:51puisqu'il est tombé il y a quelques instants.
38:53Je souhaite enfin, et ça c'est l'avant dernier paragraphe,
38:57avoir un mot pour notre compatriote Bolem Sansal.
39:00J'appelle de mes voeux, comme l'a fait le président de la République,
39:03Emmanuel Macron, auprès du président Tebboune,
39:05un geste d'humanité au regard de son âge et de son état de santé.
39:11Messieurs, à travers ces quelques mots,
39:14et puis ce qui se passe depuis le 16 novembre dernier,
39:17à savoir un homme innocent derrière les barreaux
39:21pour avoir eu le malheur d'ouvrir la bouche,
39:24pardonnez-moi de le dire comme ça,
39:25donc ce n'est pas pour sa santé ou pour son âge.
39:29Bien sûr.
39:29C'est juste parce que c'est un homme libre.
39:31Voilà, pardonnez-moi d'être en colère, mais est-ce qu'on doit être...
39:33Votre colère est particulièrement justifiée.
39:37Donc c'est quoi, c'est de la diplomatie ou de la soumission ?
39:40La diplomatie, ça peut être de la soumission, ce n'est pas contradictoire.
39:43Voilà un diplomate qui va à Canossa pour obtenir quelque chose.
39:52Comme vous l'avez très bien remarqué, Eliott,
39:54il y a un mot qui manque pour Bolem Sansal,
39:58c'est son innocence.
39:59Il est en prison parce que c'est un écrivain qui écrit en français
40:04et qui aime trop la France.
40:06Tout le reste n'est que bruit.
40:08Alors, en réalité, le rapport de force, vous savez, c'est terrible.
40:14Les tyrannies, les dictatures, que ce soit l'Algérie,
40:20que ce soit l'Iran, qui prennent des gens en otage,
40:25tiennent le bon bout.
40:27Il y a une sorte de logique horrible de se conduire ainsi.
40:32Regardez l'état de la France.
40:35Vous avez, parmi la population algérienne en France,
40:39des gens qui n'aiment pas la France.
40:42C'est la réalité.
40:44C'est la réalité arithmétique.
40:45Je ne sais pas quelle est la proportion, mais il y en a.
40:48Et ça fait tellement peur, d'ailleurs, au président de la République,
40:52qui ne va même pas manifester contre l'antisémitisme,
40:55de peur des banlieues islamisées.
40:59Vous avez des assassins algériens
41:02ou des gens qui menacent la diaspora algérienne,
41:05les opposants politiques, les opposants kabiles,
41:08que l'Algérie ne veut pas reprendre malgré ses obligations légales.
41:14Et vous avez enfin un écrivain français
41:17où l'on est réduit à supplier à genoux la clémence,
41:20pas la justice, pas la clémence.
41:22Donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
41:24On en est là, mais la vérité et l'honnêteté m'obligent à dire
41:27que les responsables, ce n'est pas seulement M. Macron et M. Barraud.
41:36C'est toute une politique de démission sur 30 ans.
41:41Pardonnez-moi, M. Rotaillot n'a pas le même discours
41:44que M. Barraud et M. Emmanuel Macron sur la question.
41:46C'est juste, mais j'espère que M. Rotaillot, tout seul,
41:52il peut faire tout ce qu'il veut dans l'état juridique actuel de la France,
41:57avec un conseil constitutionnel, avec une Europe qui est hostile,
42:01même s'il avait la majorité, M. Rotaillot,
42:04aujourd'hui, il ne pourrait rien faire.
42:08Julien Marais.
42:08Il y a plusieurs remarques.
42:10D'abord, on est effectivement dans le scénario classique
42:13qu'on connaît depuis des années et des années.
42:15C'est-à-dire, d'un côté, on commence par durcir le ton.
42:17Agnès, retenez-moi, je vais faire un malheur, vous allez voir.
42:20Et puis, après, l'Algérie, le gouvernement algérien, pas l'Algérie,
42:24le gouvernement algérien utilise ses réseaux, ses menaces,
42:28fait passer des messages fermes.
42:31On commence à s'inquiéter parce qu'il y a effectivement le fantasme
42:35qu'il peut y avoir des tas de choses qui se passent.
42:37Et puis, on revient en arrière et on essaye de trouver.
42:39Et là, on va à Canossa.
42:41Et alors, donc, il y a un jeu.
42:41Après, il y a les méchants, il y a les bons, etc.
42:44On s'y prend mal avec l'Algérie depuis des années et des années.
42:47Voilà, c'est la conclusion de ça.
42:49Il ne faut pas parler, il faut agir avec l'Algérie.
42:51Après, on parle.
42:53Il y a des décisions à prendre.
42:54Ceux qui sont experts le savent.
42:56Il y a un certain nombre de décisions à prendre.
42:58Et après, on parle.
42:59Mais on n'annonce pas des choses qu'on n'est pas capable de faire.
43:02Voilà, tant sur le plan commercial que sur le plan des visas,
43:06que sur le plan des soutiens à terme ou stade d'association.
43:09Et je voudrais quand même préciser une chose.
43:11Quand il faut soutenir ceux qui se battent contre le régime algérien,
43:15on n'est pas là.
43:16Et ça, c'est une vraie faute.
43:18On n'est pas là aux côtés des cabiles qui subissent aujourd'hui.
43:21Voilà, on n'est pas là.
43:23On réclame aussi, je suis bien placé pour vous le dire,
43:26puisque je suis leur avocat,
43:28on réclame la dictature algérienne,
43:30réclame que des innocents en France soient rendus,
43:34soient donnés à l'Algérie.
43:36Et d'ailleurs, la Cour d'appel a renvoyé plus tard
43:40pour ne pas avoir à dire non à la dictature algérienne.
43:43Mais il n'y a pas que ça.
43:44Parce qu'il y a les cabiles, mais l'Algérie, ce n'est pas que les cabiles.
43:46Il y a aussi tout un peuple algérien qui était descendu dans la rue à un moment donné.
43:50Et il y avait des dizaines et des dizaines encore de gens qui sont en prison
43:54et qui ont résisté.
43:55On n'a pas soutenu tous ces gens-là quand il fallait.
43:58On n'a pas dit clairement qu'on était à leur côté.
43:59Et donc, quand on n'est pas avec tous ces gens-là,
44:02après, effectivement, on est la tutelle d'un régime et de ses minorités et de ses réseaux.
44:06Et ce qui est terrible, c'est que tout un peuple aussi,
44:08parce que le peuple algérien, je pense dans son intégrité, dans son histoire,
44:13il a envie d'en sortir et on ne l'aide pas à s'en sortir.
44:16Quand c'est pour parler de l'international réactionnaire, là, on n'est plus pro-l'X.
44:19Merci à tous les deux.
44:22Le manque de temps va faire un heureux.
44:24Edoui Plenel, parce que je voulais qu'on parle de la face cachée d'Edoui Plenel.
44:28Plutôt que vous ayez eu peur de dire du mal de lui.
44:30Écoutez, j'en ai parlé samedi matin quand vous étiez en train d'écouter France Inter.
44:34Plutôt que de nous écouter, et qu'on est revenu sur le livre
44:38« Pour qui roule Mediapart ? La face cachée d'Edoui Plenel »
44:41aux émissions Fayard, écrit par un journaliste enquêteur
44:45qui a passé 25 ans à l'Express, à savoir Gilles Gattner.
44:49On en parlera peut-être la semaine prochaine, si vous osez ?
44:52Je ne sais pas si je serai avec vous la semaine prochaine.
44:55Pourquoi le mettre au défi ? On a toutes les occasions de parler de Gilles Plenel.
45:00Et moi, je vous parlerai de Gilles Plenel et de Joseph Krasny.
45:04Vous allez nous en parler, ça.
45:06C'est un livre important qui vient d'être publié.
45:09Eh bien, il sort mercredi, donc peut-être qu'on en parlera la semaine prochaine.
45:12S'il vous plaît. Je vous y obligerai.
45:14Je ne suis pas sûr que vous soyez l'adversaire de Julien Dral la semaine prochaine.
45:17On en est aux menaces.
45:19Je ne serai pas là.
45:21Alors ça, vous êtes indéboulonnable.
45:23Il y en a d'autres dont le siège est éjectable.
45:25Merci à tous les deux, c'était un plaisir.
45:27Dans un instant, c'est l'heure des pros. Restez avec nous.