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00:0011h-13h sur Europe 1, Pascal Praud. Louis Sarkozy, c'est la vie Louis Sarkozy, bonjour.
00:07Bonjour Monsieur Praud. D'abord comment allez-vous ? Très bien et vous ?
00:10Bon, on parlera évidemment de plein de choses avec vous, mais on va tout d'abord parler de ce podcast que vous proposez désormais,
00:17En Toute Liberté, c'est réalisé par vos soins, en partenariat avec le média belge 21 News,
00:24des invités de premier plan du monde politique, économique, de la culture, des intellectuels interrogés pendant près d'une heure.
00:29Alors vous avez quand même beaucoup de chance, parce qu'évidemment quand un jeune journaliste appelle et dit
00:35« Bonjour Louis Sarkozy, est-ce que vous viendriez parler avec moi ? »
00:39Le nom forcément est une marque de fabrique.
00:43Mais personne ne nie l'avantage qu'il me donne et ce serait d'ailleurs un gâchis de ne pas l'utiliser pour avoir des intervenants de premier plan, comme vous le dites.
00:51Vous donnez des droits d'auteur, si j'ose dire, à la famille.
00:54Bien évidemment, mais vous savez c'est aussi intéressant parce que dans le podcast, et c'est vraiment quelque chose où les Etats-Unis étaient les premiers sur ce point-là,
01:01ça donne un format qui est loin du plateau télé ou du plateau de radio et ça donne une liberté de parole et le temps vraiment d'exposer ses opinions sur des sujets qui sont profondément compliqués.
01:11Donc c'est vraiment ce qu'on veut faire avec nos invités, les rassurer.
01:13Et nous, vous voyez qu'on fait quoi ? Qu'est-ce que vous allez faire ce matin ? Vous avez du temps quand même !
01:17Vous avez complètement raison, mais vous opérez sous des contraintes, notamment les contraintes audiovisuelles de l'Etat français,
01:24qui ne s'appliquent pas au monde audiovisuel, vous voyez ?
01:27Moi, il y a une chose que j'aime bien dans l'exercice que nous sommes en train de faire en ce moment, c'est le direct.
01:33Il est sans filet. Le podcast, par définition, vous pouvez couper.
01:37Peut-être qu'à la fin de l'interview, vous vous êtes trouvé pas forcément bien sur une question, donc vous allez pouvoir l'enlever.
01:44Et puis surtout, peut-être que celui que vous interrogez vous dira, est-ce que c'est possible de ne pas passer ce passage-là ?
01:50Est-ce qu'il y a entre vous un deal, entre celui que vous interviewez et vous, de dire, bon, on fait les conditions du direct ou est-ce qu'il y a du montage ?
01:58Non, il y a du montage. On va mentir à personne, et d'ailleurs, c'est exactement ce que je dis aux invités quand je les invite,
02:03c'est que je veux les rassurer, et s'ils n'aiment pas un passage, on le refait, on recommence, on coupe.
02:08Au contraire, on veut qu'ils soient rassurés, et ce que je veux profondément faire, c'est pas les piéger sur une question ou une mauvaise formulation,
02:14je veux qu'ils soient ravis de l'interview.
02:16Il y a un invité qui sort de notre studio en disant, j'aurais préféré ne pas le faire, je veux que tout le monde ait le temps de s'expliquer.
02:22Alors ça, c'est forcément plutôt bienveillant.
02:25Bien sûr que c'est bienveillant. On n'a pas la force de frappe d'un européen, vous comprenez, on ne peut pas inviter des gens qui veulent venir seulement pour mon nom ou pour mon charisme évident.
02:34Vous vous mettez dans l'empathie, mais est-ce qu'à ce moment-là, vous pourriez recevoir tout le monde ?
02:37Parce que j'imagine qu'il y a des gens avec lesquels vous êtes très éloigné.
02:41Oui, idéologiquement bien sûr, et d'ailleurs le podcast se veut de droite libérale, et donc par définition, surtout en France, nous sommes un peu isolés idéologiquement.
02:49Donc on veut exactement le débat. Débat ne veut pas forcément dire que quelqu'un n'est pas content de sa prestation.
02:55Le désaccord n'est pas forcément être déçu de ce qu'on a dit, au contraire.
02:59Bon, libéral, c'est un gros mot en France. Je vous rappelle que votre père Nicolas Sarkozy n'est pas libéral.
03:05Oui, effectivement. Il ne se définit pas comme libéral.
03:07Il est sur quelques questions, mais il ne se définit pas comme libéral.
03:09Moi aussi.
03:11Comment on peut définir le libéralisme en 2024 ?
03:15Comme on l'a toujours défini depuis le XIXe siècle, M. Prost, c'est très simple.
03:18La liberté est la première de toutes les valeurs, et dans le monde économique, c'est le plus important.
03:23Laisser les gens faire relativement ce qu'ils veulent pour leur propre intérêt économique.
03:27Là, il n'y a pas de souci sur cette définition-là. On peut la concevoir.
03:32Là où on entre dans la discussion, c'est lorsqu'on propose un État qui protège, qui accompagne,
03:42qui, la dureté du monde économique, essaie de le contrecarrer par, précisément, des aides.
03:52On n'est pas avec Schumpeter. Vous voyez ce que je veux dire ?
03:55D'ailleurs, votre plaidoyer pour la collectivité, je l'entends parfaitement,
03:59et je suis aussi parfaitement au courant que le contexte politique historique en France n'est pas le même qu'aux États-Unis,
04:04où, justement, l'historique de fédéralisme et des États indépendants est beaucoup plus puissant là-bas.
04:09Mais le libéralisme moderne aujourd'hui, pourquoi est-il intéressant ?
04:12Notamment sur le plan social, c'est l'idée que l'individu reste, quand même, le premier facteur qui devrait nous concerner.
04:18Je ne dis pas, parce qu'en fait, ce que vous faites, c'est citer Marc Orel,
04:21ce qui est mauvais pour la ruche ne peut pas être bon pour les abeilles.
04:23En ça, vous avez complètement raison.
04:25Mais si, par principe, comme position de base, comme niveau zéro, on dit l'individu reste premier,
04:31on peut rajouter après des protections sociales, une collectivité, mais on garde ça en tête,
04:35notamment pour la fiscalité, par exemple, notamment pour les échanges entre individus,
04:39notamment pour les auto-entrepreneurs, notamment sur les impôts,
04:42je pense que c'est une bien meilleure position de départ que de dire on va commencer par le collectif
04:46et ensuite essayer d'inclure l'individu quelque part.
04:48Bon, d'abord, je ne savais pas que je citais Marc Orel sans le savoir, faisant de la prose 13,
04:53tel Monsieur Jourdain, mais j'aime bien Marc Orel parce que sa femme s'appelait Faustine,
04:58et c'est un très joli prénom.
05:00Pas une femme remarquable, d'ailleurs.
05:02Elle le trompait avec des gladiateurs.
05:04Je suis surpris à chaque fois que je parle avec vous de votre culture générale
05:08et de votre culture historique et de votre culture littéraire.
05:11Je suis bien sûr, vous avez 27 ans, la jeune génération en France,
05:14vous avez été élevé beaucoup aux Etats-Unis.
05:17Oui, pendant 12 ans de ma vie.
05:18Mais vous avez une culture peu commune pour un enfant de 27 ans, un grand enfant.
05:24Que vous êtes gentil.
05:25Non, mais c'est vrai.
05:26Et vous citez Marc Orel, vous savez que sa femme n'était pas forcément très sympa, etc.
05:30Tout le monde ne sait pas ça.
05:31Marc Orel, on reste quand même dans le panthéon des figures mondiales.
05:34Enfin, on parle de peut-être le plus grand empereur et surtout la plus grande figure de la philosophie historique.
05:39Je vous assure que des gens qui connaissent Marc Orel, déjà, il n'y en a pas beaucoup.
05:42Vous savez, les Méditations, son livre phare, qui d'ailleurs, permettez-moi une parenthèse,
05:48j'encourage tous vos auditeurs à acheter sur Amazon immédiatement la version des Méditations.
05:53Il y a une traduction en français, d'ailleurs, par quelqu'un que j'oublie, qui est fantastique.
05:56Non, mais elle revient sur la liste des best-sellers tous les ans.
05:59Vous avez toujours eu cette culture depuis l'âge de 5-6 ans ?
06:02Pas du tout.
06:03Non, non, non, j'ai commencé tard.
06:05En vérité, je lisais avant mon 18e anniversaire, mais je ne comprenais pas.
06:08C'était une corvée.
06:10Je me mets assez directement.
06:11Alors d'abord, je dis, sans vouloir trop parler de ma famille,
06:15mais c'est vraiment mon père qui m'apprend à lire.
06:17Et quand je dis ça, je dis, il ne m'apprend pas le sens des signes,
06:20mais il m'apprend, si vous voulez, le caractère essentiel de la lecture.
06:24Que ce n'est pas possible de vivre sans.
06:26Pour plusieurs raisons, d'ailleurs.
06:27La première, c'est que le lecteur n'est jamais seul.
06:31Parce qu'on est tous nés dans une bataille perdante.
06:33On est tous voués à la mort, à la maladie, mais c'est la vérité.
06:37Aux brisqueurs, aux difficultés professionnelles, que sais-je.
06:42Et ceux qui pensent qu'ils sont immunisés de ça, pardon de vous dire.
06:45La poste n'est pas d'accord et le colis est en train d'arriver.
06:47Que ce soit demain ou dans 40 ans, le colis est en train d'arriver.
06:50Et donc, être lecteur, c'est savoir qu'on n'est jamais seul
06:52et qu'on peut toujours consulter les génies qui ont eu les mêmes problèmes que nous avant.
06:56Et les utiliser pour nous rassurer, pour nous guider, pour nous donner un peu de courage.
07:00Sénèque dit, garde un homme, un grand homme, un illustre homme en tête
07:04et imagine qu'il regarde toutes tes actions.
07:07Garde-le comme exemple.
07:09On va marquer une pause.
07:10Il est 11h44.
07:11Je pensais que notre ami Olivier Guedec,
07:13on pourrait avoir un échange entre Olivier et Louis Sarkozy.
07:16Je ne doute pas que cet échange soit passionnant
07:18parce que lui-même dit souvent qu'il n'a lu qu'un livre, celui de Michel Drucker.
07:23C'est ce qu'il dit lui-même.
07:25Mais je le soupçonne de mentir.
07:27Il est 11h44, à tout de suite.
07:28Louis Sarkozy est notre invité sur Europe 1
07:30et vous pouvez l'interroger au 01 80 20 39 21.
07:34A tout de suite avec Pascal Protkal.
07:36Louis Sarkozy est donc avec nous pour un nouveau podcast.
07:39Toutes libertés, c'est réalisé en partenariat avec le Média Belge 21 News.
07:43On n'a pas écouté Bruno Retailleau,
07:45donc je vous propose peut-être d'écouter un ou deux passages.
07:48Le projet de l'extrême gauche.
07:50Bruno Retailleau en parle.
07:52Il y a un projet clairement assumé
07:54qui est le projet de l'extrême gauche française,
07:56des Insoumis de M. Mélenchon pour la créolisation.
07:59Ce qu'ils veulent dans une stratégie de désordre, de chaos,
08:02c'est l'effacement de ce que nous sommes, de notre civilisation.
08:06C'est clairement leur projet.
08:07Mais ce projet, ce n'est pas le projet de la majorité des Français.
08:10Et ce n'est pas non plus le projet de la majorité des peuples européens.
08:14Alors c'est le premier podcast que vous produisez.
08:17Vous avez choisi Bruno Retailleau.
08:19La fréquence de ces podcasts, est-ce qu'on la connaît déjà ?
08:24Oui, ça sera à peu près un podcast toutes les deux semaines.
08:27Donc c'est un rythme assez soutenu.
08:29Ça dure combien de temps ?
08:30Alors on veut que ça soit complètement libre.
08:32Si la conversation se passe mal et c'est 35 minutes
08:34parce que l'invité est pressé ou que sais-je,
08:36c'est 35 minutes.
08:37Si c'est 3h30, c'est 3h30.
08:38Ah bon ?
08:39Oui.
08:40Aucune limite de temps.
08:41Encore une fois, c'est une chose qui nous discerne du plateau télé
08:45avec les obligations des pubs, etc.
08:47Nous, on veut vraiment donner le temps à nos invités,
08:49en toute bienveillance d'ailleurs,
08:50d'exposer leur position sur les sujets compliqués.
08:53Et l'idée, c'est tous azimuts ?
08:55Ce sont des hommes politiques ?
08:56Ça peut être des sportifs ?
08:57C'est toutes les personnalités ?
08:59Ça peut être des anonymes ?
09:00Absolument.
09:01Pour l'instant, bien évidemment, on essaie de s'établir.
09:03Donc, on essaie de taper les noms les plus connus.
09:05Mais vous savez, c'est très intéressant
09:06parce que 21 News et mon associé Étienne Dujardin,
09:08qui est vraiment à l'origine de ce projet,
09:10la volonté d'abord, c'est de créer un média belge, francophone,
09:13qui s'assume de droite.
09:15Parce que le média, si vous voulez, le journal belge,
09:17qui est aujourd'hui considéré comme centre-droite là-bas,
09:19qui s'appelle La Libre,
09:20qui est un journal assez remarquable,
09:22mais qui est en collaboration constante avec Libération.
09:24Donc, ça vous donne une idée de leur centre-droite.
09:26Et donc, ce qu'Étienne voulait faire avec 21 News,
09:29c'était créer quelque chose qui était vraiment à droite,
09:31pas une droite extrême.
09:32Et d'ailleurs, qui opère complètement dans la respectabilité,
09:35en tout, et dans la démocratie,
09:37mais qui voulait s'assumer de droite et de vraie droite.
09:40Alors, vous voulez faire l'événement.
09:41Forcément.
09:42Pourquoi pas ?
09:43Parce que moi, j'ai un invité pour vous.
09:44Et là, je pense que tout le monde...
09:56Jordan Marnella ?
09:57Non, Nicolas Sarkozy !
09:58Ah oui, écoutez.
09:59Mais le problème, c'est que je ne vais pas lui demander
10:01parce qu'il acceptera.
10:06Parce que c'est ça !
10:07Si vous voulez lancer votre podcast,
10:11vous pouvez faire Donald Trump.
10:13Je ne sais pas si vous avez une possibilité.
10:15J'essaye depuis des semaines.
10:16Mais pour vous dire, j'essaye surtout pour ma chaîne LCI.
10:19Mais si vous faites une interview en longueur de Nicolas Sarkozy,
10:25je pense que vous allez avoir des gens qui vont vous écouter.
10:28Écoutez, déjà, avant une conversation avec lui,
10:30vous avez complètement raison,
10:31c'est tellement fascinant.
10:33Et malgré le fait que je les aide depuis 27 ans maintenant,
10:36et qu'à chaque fois, on reste encore complètement impressionné
10:39par l'immensité du personnage,
10:40ça ne me viendra pas tout de suite
10:41parce qu'on veut s'établir de nous-mêmes.
10:43C'est vrai que l'intelligence de Nicolas Sarkozy est peu fréquente.
10:47Et lorsqu'on déjeune ou lorsqu'on dîne avec lui
10:51ou lorsqu'on a simplement une conversation,
10:53on est frappé par cette rapidité d'abord,
10:57cette vivacité d'esprit.
10:59Et puis disons-le, par cette intelligence.
11:01Et cette culture.
11:03On se demande si on est vraiment cultivé.
11:05Et puis, il y a quelque chose qui est agréable,
11:07c'est qu'il y a l'humour également.
11:08Ça compte un peu, l'humour.
11:10Mais c'est essentiel.
11:11Vous savez ce que...
11:12Je fais juste une parenthèse.
11:14Un jour, je vais au Parc des Princes,
11:17et puis Nicolas Sarkozy est présent
11:19et me dit, Pascal, venez dans le petit salon tout à l'heure à la mi-temps.
11:25Et je vais donc à la mi-temps le rencontrer.
11:28Alors, je ne vais pas le limiter,
11:30parce que ce ne serait pas convenable,
11:32mais il y avait trois ou quatre personnes.
11:34Et au moment où je rentre, j'étais avec ma fiancée,
11:36il me dit, Pascal Praud, rentrez.
11:39Et il prend à témoin ses invités,
11:41il dit, vous connaissez Pascal ?
11:43Il fait une émission formidable.
11:45Il invite des gens, ils n'ont pas le droit de parler.
11:48C'est un concept merveilleux !
11:52Et puis après, il dit, mais non, Pascal,
11:54vous savez bien, je vous taquine, etc.
11:57Vous êtes en train de prouver la même chose en ce moment même.
12:00L'humour, ça compte, bien sûr.
12:03Alors, on va écouter un deuxième passage, peut-être,
12:06de Bruno Retailleau,
12:08et puis vous nous direz comment ça s'est passé,
12:10comment vous l'avez contacté,
12:11s'il vous a dit oui tout de suite.
12:12Bien sûr.
12:13Cette fois-ci, c'est sur l'immigration. Bruno Retailleau.
12:15Aujourd'hui, en France, c'est un demi-million d'étrangers
12:19que nous accueillons par an.
12:20Ça n'est plus possible.
12:22Je l'ai assumé, d'ailleurs, quand j'ai dit que
12:24lorsqu'on perdait le contrôle de l'immigration,
12:26celle-ci n'était pas une chance.
12:27Bien sûr.
12:28Ni pour les Français, qui ne le souhaitent pas,
12:30parce que les conditions d'accueil, nous les avons dépassées,
12:34ni pour les étrangers,
12:36à qui on promet un eldorado,
12:38et le tiers, en réalité, quand ils sont chez nous,
12:41vivent au-dessus du seuil de pauvreté.
12:44Oui.
12:45Quand ils ne trouvent pas sur les routes de l'exode
12:47l'esclavage pour les hommes,
12:48le viol pour les femmes, etc.,
12:50les noyades en Méditerranée ou dans la Manche.
12:53Donc il faut arrêter avec cette fausse générosité
12:56qui provient bien souvent de gens
12:59qui ont l'argent pour habiter les beaux quartiers,
13:02pour mettre leurs enfants dans les bonnes écoles.
13:04C'est toujours les Français les plus fragiles et les plus modestes
13:06qui ressentent les conséquences des désordres migratoires.
13:10Est-ce que vous avez eu le sentiment que Bruno Retailleau
13:12vous avait dit des choses qu'il n'avait pas dites sur un autre média ?
13:15Non, parce qu'il est d'une constance sur ces sujets
13:18que tout le monde connaît.
13:19Et d'ailleurs, ça doit être la seule personnalité politique française
13:22depuis 30 ans qui dit que l'immigration n'est pas une chance
13:24et qu'il n'appartient pas au Rassemblement National.
13:26Mais ce qu'il dit là, c'est très intéressant,
13:27parce qu'il fait deux choses, Bruno Retailleau.
13:29Un, il attaque la question migratoire et il attaque la gauche,
13:32j'ai envie de dire par la gauche.
13:34Il dit que c'est très bien quand on habite
13:36dans le 16e ou dans le 8e arrondissement et qu'on est protégé,
13:38qu'on a de la sécurité privée et des chauffeurs,
13:40de dire qu'on est pro-immigration.
13:41Mais c'est les Français de classe populaire
13:43qui souffrent en premier, premier point.
13:45Et deuxième point, on est loin du discours
13:47qu'on peut entendre, pas du Rassemblement National en entier,
13:50mais d'une certaine partie de ce parti,
13:52qui nous donne des promesses, on a l'impression
13:54qu'ils vont réduire l'immigration à zéro,
13:56qu'ils ont la baguette magique et qui ne reflètent pas,
13:58à mon sens, la réalité administrative
14:01et les blocages institutionnels du pays.
14:03Et j'ai l'impression que Retailleau ici,
14:05Monsieur le ministre Retailleau,
14:06tempère les attentes, de un,
14:08et fait ce qu'il a toujours fait,
14:10c'est-à-dire il habite dans cette zone
14:12où il peut puiser un peu des lecteurs du Rassemblement National,
14:14tout en restant, j'ai envie de dire,
14:17dans le centre de la respectabilité,
14:19là où le Rassemblement National a parfois perdu des points.
14:21Et il est le seul aujourd'hui, à peu près,
14:23à habiter cet espace.
14:24Louis Sarkozy est avec nous sur Europe 1,
14:26il est 11h55.
14:27Comment s'est passé le contact avec lui ?
14:29Est-ce que vous l'avez contacté directement ?
14:31Est-ce que vous êtes passé par son service de presse ?
14:33Comment vous avez pu travailler ?
14:34Non, je suis passé par ses équipes.
14:36J'ai la chance de connaître deux, trois de ses collaborateurs
14:38que j'aime beaucoup et qui sont d'ailleurs
14:40des gens absolument fantastiques,
14:41et c'est par lui.
14:42Je ne me serais pas permis d'envoyer un message
14:44directement, je ne le connais pas assez bien.
14:46On va marquer une pause dans quelques instants.
14:48Vous êtes également journaliste, éditorialiste.
14:50Comment je dois vous présenter aujourd'hui ?
14:52Écoutez, c'est à vous de me dire.
14:54Éditorialiste ?
14:55Oui, je suis éditorialiste au LCI.
14:56Je débarraquais le Garédo tous les samedis.
14:58Je suis chroniqueur pour Valeurs Actuelles
15:00et maintenant podcaster apparemment.
15:02Et quand vous êtes dans une rédaction
15:04où vous avez ce nom célèbre
15:06vis-à-vis des autres
15:08journalistes qui sont là, est-ce que vous avez
15:10le sentiment que vous êtes plutôt bien
15:12accueilli ou est-ce que
15:14il y a une certaine réserve
15:16sur votre nom ?
15:18Merci de me donner cette opportunité parce que
15:20en vérité je ne connais qu'une seule chaîne, c'est la mienne.
15:22C'est LCI et j'avais bien sûr
15:24des attentes et peut-être même des inquiétudes
15:26avant de passer la porte de la Tour TF1.
15:28Ils n'ont été avec moi
15:30que gentillesse et bienveillance.
15:32Pas du tout flagornerie
15:34et d'ailleurs, parce qu'on a eu des petites
15:36turbulences déjà sur la chaîne, ils ont toujours
15:38été très clairs avec moi et parfois
15:40il est vrai qu'il y avait des situations
15:42qui étaient un peu plus compliquées à résoudre.
15:44Mais elles ont toujours été faites dans une honnêteté
15:46totale et moi je dois dire que je suis infiniment
15:48loyal avec ma chaîne qui m'a donné
15:50ma chance et avec qui ça se passe
15:52extrêmement bien. On va en parler, ça ne m'étonne pas du tout
15:54parce que vous-même êtes sincère,
15:56authentique, vous n'avancez
15:58pas masqué, vous dites
16:00clairement qui vous êtes et
16:02donc les contacts sont plus faciles
16:04de ce point de vue-là. Il est 11h57,
16:06à tout de suite. Restez bien avec nous, la suite de Pascal
16:08prévous, c'est dans un instant et avant 13h
16:10nous recevrons le docteur et addictologue
16:12Laurent Carilla, tabac, alcool,
16:14drogue, jeux vidéo, vous avez une addiction
16:16impossible pour vous de vous
16:18en défaire, venez témoigner et
16:20appelez-nous dès maintenant au 01
16:2280 20 39 21
16:2401 80 20 39
16:2621, c'est le numéro du standard.
16:28C'est un plaisir d'être avec Louis Sarkozy
16:30pour un nouveau podcast
16:32en toute liberté
16:34c'est le premier de la
16:36série réalisée par Louis Sarkozy en
16:38partenariat avec le Média Belge 21
16:40News, le premier
16:42invité est Bruno Retailleau
16:44ça a duré combien de temps ?
16:4648 minutes
16:48avec un peu de montage
16:50et il y a une question
16:52évidemment que vous avez posée à Bruno Retailleau qui nous
16:54intéresse, c'est la potentielle
16:56candidature à
16:58la présidentielle. Est-ce que vous voyez
17:00la fenêtre de tir par cette
17:02condamnation de
17:04Marine Le Pen et du Rassemblement National s'ouvrir
17:06de plus en plus pour la droite
17:08républicaine et peut-être pour votre candidature ?
17:10Un, ma décision
17:12n'est pas prise, deux, je ne la
17:14prendrai pas sur la base de ce qui peut arriver
17:16à Marine Le Pen, c'est bien d'autres choses
17:18mais
17:20j'ai une expression que j'aime bien qui est
17:22une expression vendéenne, c'est colline après colline
17:24mon objectif c'est
17:26la présidence de LR parce que je pense
17:28qu'on ne peut pas
17:30conquérir si j'ose dire
17:322027 la présidentielle si
17:34on ne remet pas un parti
17:36en ordre de bataille, ça n'est pas
17:38possible. Comment vous décryptez cette
17:40réponse Louis Sarkozy ? On ne remet pas un parti
17:42en ordre de bataille si on ne veut pas aller à la présidentielle
17:44ça me semble assez évident
17:46après c'est tout à l'honneur de Bruno Ratailleux de dire que
17:48et il a raison d'ailleurs, sa candidature hypothétique
17:50à la présidence ne dépend pas du calendrier
17:52judiciaire de Marine Le Pen mais après
17:54il est difficile de nier que cela représente
17:56aussi une opportunité pour lui et pour la droite
17:58républicaine parce qu'il y a quand même des
18:00électeurs dans ce pays, même si le fait
18:02que la condamnation de Marine Le Pen est un scandale
18:04si on le pense en tout cas, qui se disent
18:06que c'est quand même peut-être la fin de sa carrière
18:08politique et peut-être que M. Bardella va
18:10reprendre le flambeau et qu'effectivement les scores seront
18:12tout aussi performants ou peut-être pas
18:14il est impossible de nier que
18:16les cartes ne sont pas rebattues ici et je pense
18:18que ça profite bien sûr à la droite républicaine
18:20qui a perdu tant d'électeurs au profit
18:22du Rassemblement National ces dernières années
18:24C'est le premier des podcasts, le deuxième
18:26j'imagine est en route
18:28Oui, Georges Louis Boucher, le chef de la droite
18:30belge qui est un homme tout à fait remarquable
18:32d'ailleurs qui avait pour idole
18:34dans sa jeunesse Nicolas Sarkozy
18:36pour vous dire à quel point il est remarquable
18:38et bien sûr
18:40parce qu'on se veut médias franco-belge
18:42belge-francophone et à Cita Canco
18:44cette parlementaire européenne qui est une femme
18:46exceptionnelle et j'invite tous vos éditeurs
18:48à consulter son travail
18:50et j'ai aussi invité, je me permets de vous le dire
18:52il n'a pas accepté encore, l'ancien président François Hollande
18:54et je pense que ça serait un épisode
18:56tout à fait remarquable
18:58Vous pensez qu'il va accepter François Hollande ?
19:00En tout cas, je pense qu'il y a moyen
19:02si on l'assure encore une fois
19:04malgré vous de notre bienveillance
19:06je pense qu'il acceptera
19:08Là c'est très politique, pour le moment
19:10mais vous m'avez dit
19:12il y aura peut-être
19:14possibilité d'artistes
19:16pourquoi pas d'écrivains, de grands sportifs
19:18Je trouve que ça serait intéressant
19:20par exemple de vous voir avec un garçon
19:22comme Mbappé, vous êtes de la même génération
19:24et ça pourrait être intéressant
19:26d'avoir cet échange
19:28On a évidemment évoqué votre père
19:30Nicolas Sarkozy
19:32et vous avez pris la parole, mon père est innocent
19:34et je n'ai jamais été aussi fier d'être son fils
19:36je ne vais pas prétendre
19:38à une objectivité sur ce sujet
19:40que je n'ai pas, vous avez dit
19:42il est vrai que par l'émotion
19:44qui m'anime, je suis incapable de commenter
19:46ce sujet avec une prétention d'objectivité
19:48qui n'aurait même pas lieu d'autre
19:50je ne suis ni avocat, ni juge
19:52ni magistrat, je sais
19:54avec toute la certitude du monde
19:56mon père est innocent
19:58et cette phrase qui est forte
20:00je n'ai jamais été aussi fier
20:02de porter son nom
20:04j'imagine qu'il a dû le toucher
20:06Oui effectivement, mais vous savez
20:08c'est très intéressant
20:10et on va peut-être m'appeler
20:12comme un ambassadeur de l'ancien monde
20:14mais je trouve que c'est très important
20:16de vouloir rendre hommage
20:18et de porter l'étendard du nom de ses pères
20:20et c'est quelque chose
20:22qu'on n'entend quasiment plus aujourd'hui
20:24c'est pas du tout une question de nobilité
20:26ou de noble sens, ça n'a aucun intérêt
20:28mais c'est vraiment la question de se dire
20:30que le travail de son père, de son grand-père
20:32ou de ses parents, de sa mère aussi
20:34veut dire quelque chose
20:36qu'on soit d'accord avec ou pas, politiquement ou autre
20:38que ce soit dans les affaires, que ce soit même dans la vie
20:40et que les fils et les filles ont une responsabilité
20:43de l'honorer
20:45et vous savez, tout ne dépend pas de l'état
20:47on va revenir à la question libérale
20:49la famille nucléaire pour moi est peut-être
20:51une des meilleures inventions de l'histoire humaine
20:54et ce n'est pas un mystère
20:56ou une coïncidence
20:58que toutes les sociétés qui ont vraiment été performantes dans l'histoire humaine
21:00avaient une structure familiale
21:02relativement similaire
21:04qui est un modèle aujourd'hui qui est quasiment copié
21:06par tout le monde occidental et on sait pourquoi
21:08et dans cette idée de la famille nucléaire
21:10il y a l'idée ancrée dedans
21:12de la responsabilité des enfants par rapport aux parents
21:14et pour moi, je vous le dis
21:16parce que non seulement
21:18j'adhère bien sûr à une grande partie de son héritage politique
21:20mais aussi parce que
21:22je considère qu'il fut un homme
21:24qu'il est un homme tout à fait exceptionnel
21:26sur un million de registres différents
21:28et je suis infiniment fier
21:30même si on n'est pas d'accord surtout, d'être son fils
21:32en tout cas, si il vous entend, je pense qu'il doit être fier
21:34lui aussi, d'avoir un fils
21:36aussi structuré, aussi indépendant
21:38et aussi intelligent
21:40disons-le
21:42on a tous des enfants
21:44et c'est important
21:46de voir comment ils vont évoluer
21:48et ils vont évoluer sans nous, forcément
21:50donc on est fier aussi
21:52de leur réussite et de leur réussite
21:54ils ne sont pas nous, nos enfants
21:56bien évidemment, ils sont une autre personnalité
21:58mais d'être fier
22:00de ce qu'ils sont
22:02touche toujours les parents
22:04deux choses pour terminer
22:06quel est le point commun
22:08que vous avez avec votre père
22:10sur le tempérament, sur le caractère
22:12et puis, quel est au contraire
22:14la différence entre vous deux ?
22:16Je pense que
22:18chez les Sarkozy
22:20de père en fils
22:22le tempérament, la capacité
22:24à la colère s'estompe
22:26de génération en génération, mon grand-père était beaucoup plus
22:28que mon père et mon père l'est plus que moi
22:30et de mes frères, premier point, j'ai pas la colère facile
22:32du tout, d'ailleurs c'est assez compliqué
22:34pour que je me mette en colère, c'est pas du tout
22:36une question de mérite ou quoi, je subis
22:38ce tempérament
22:40le point commun, écoutez, je pense
22:42qu'il y en a un bon nombre
22:44parce que génétique ne saurait mentir
22:46mais je peux vous dire que
22:48l'amour de la littérature et de la lecture
22:50qui vient entièrement de lui
22:52est quelque chose qui nous unit aujourd'hui
22:54notamment dans nos conversations beaucoup plus qu'avant
22:56et je vous ai dit tout à l'heure que je me suis mis assez tard à la lecture
22:58en vérité, il n'y a pas d'âge
23:00et les gens découvrent un livre
23:02en particulier qui déverrouille
23:04en fait ce monde pour eux
23:06certaines personnes ont la chance de tomber sur ce livre à 5 ans
23:08certaines personnes à 45, ça n'a
23:10aucune importance tant qu'on y arrive
23:12Et bien il va faire beau ce week-end Louis Sarkozy
23:14vous avez peut-être des conseils
23:16de lecture, un livre, un roman
23:18d'abord vous êtes plus roman ou plus essai ?
23:20En toute honnêteté moi j'aime
23:22l'histoire plus que tout
23:24j'aime lire l'histoire
23:26Donc davantage des biographies ou des réflexions sur l'histoire ?
23:28Ah la biographie pour moi est fantastique
23:30La biographie c'est exceptionnel parce que ça laisse
23:32vraiment le temps de se plonger dans un
23:34personnage et d'ailleurs
23:36on vit peut-être aujourd'hui dans l'âge d'or
23:38des biographies, peut-être plus qu'à n'importe quelle époque
23:40parce qu'on arrive à marier le talent de
23:42certains historiens et leurs plumes
23:44avec une exactitude
23:46scientifique de l'histoire
23:48Ah oui mais c'est ça qui est la difficulté parce que Sveig
23:50c'est merveilleux à lire mais on sait que
23:52de temps en temps
23:54on sait qu'il y a des petites
23:56inexactitudes voire des grandes
23:58mais c'est vrai que ceux qui n'ont pas lu
24:00Marie-Antoinette peuvent dire Marie-Antoinette
24:02c'est un roman de cinéma
24:04Marie-Antoinette il y a 200 scènes
24:06c'est un scénario
24:08Alors permettez-moi de vous donner
24:10des conseils de lecture
24:12Alors écoutez sur Sveig il écrit un livre qui s'appelle
24:14La peur qui est un recueil
24:16je pense que c'est 6 petites nouvelles
24:18elles sont toutes magnifiques
24:20mais il y en a une dedans qui s'appelle
24:22La collection invisible
24:24Mon Dieu cette nouvelle
24:26C'est l'histoire d'un marchand d'art
24:28qui reprend la galerie de son père
24:30et qui
24:32est en difficulté économique et donc il puise
24:34dans les anciens clients de son père
24:36des clients potentiels et il tombe sur
24:38le nom d'un vieux monsieur qui doit être vieux à l'époque
24:40il ne le connait pas, qui était un grand
24:42marchand à l'époque, il décide de lui rendre visite
24:44il va le voir et il découvre
24:46que ce vieux monsieur est aveugle
24:48et vit avec sa femme et sa fille
24:50et le vieux monsieur est ravi d'avoir
24:52un marchand d'art avec qui il peut enfin parler d'art
24:54et il décide de lui montrer
24:56sa collection magnifique d'art
24:58et il se trouve que par difficulté économique
25:00sans lui dire
25:02la mère et la fille ont vendu
25:04toutes les oeuvres d'art
25:06et donc un à un
25:08le vieux monsieur montre les toiles vides
25:10en les décrivant avec la mémoire
25:12du passionné face aux marchands d'art
25:14qui font en larmes
25:16et c'est la collection invisible
25:18Ah ça c'est extraordinaire !
25:20C'est formidable !
25:22Alors écoutez, je propose
25:24et je le dis pour notre ami
25:26Olivier Guenec
25:28que ce passage là soit sur les
25:30réseaux sociaux
25:32de telle sorte qu'on puisse avoir un retour
25:34si ce week-end des auditeurs
25:36d'Europe 1 vont acheter
25:38le livre La Peur
25:40moi je ne connais pas cette nouvelle
25:42La Peur, il y a le bouquiniste Mendel
25:44dedans qui est sublime, l'histoire d'un passionné
25:46de livres qui se fait, il me semble, rafler par les nazis
25:48l'histoire d'un pickpocket aussi dedans
25:50et l'histoire, La Peur, c'est la nouvelle
25:52qui a donné son nom au recueil
25:54d'une femme adultère
25:56qui essaye de cacher son amant jeune pianiste
25:58passionné. Mais je pense que je laisse ce bouquin
26:00dans ma bibliothèque mais je n'ai aucun souvenir
26:02aucun souvenir
26:04Bon écoutez, merci beaucoup
26:06M. Sarkozy Junior
26:08c'était un plaisir
26:10vraiment d'échanger avec vous
26:12il est 12h13
26:14on va marquer une pause
26:16et on va être avec M. Balanche
26:18qui est ce professeur d'université
26:20qui a été exclu de son cours
26:22et il va être avec nous
26:24parce qu'il a beaucoup de courage
26:26ça se passe à Lyon 2
26:28parce qu'il refusait la rupture du jeûne
26:30ce qui est interdit je le rappelle
26:32dans l'université. 12h13 à tout de suite
26:34Et vous pouvez réagir à cette actualité
26:36en nous appelant dès maintenant au 0180 20 39 21
26:38A tout de suite avec Pascal Praud
26:40sur Europe 1