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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve, qui revient à 20h pour le journal, l'école de Saint-Ouen, l'école Émile Zola, va déménager ?
00:13Ça y est, on le sait, les parents ont voté, ça s'est joué à vraiment trois voix près, 100 voix pour, 100 voix contre, enfin 100 voix pour le déménagement, 97 contre,
00:26le déménagement prévu après les vacances de Pâques, approuvé par les parents, c'est une information Europe 1, cette école qui est engoncée dans une cité avec des dealers, des getters,
00:39des dealers qui se font courser par les policiers et qui balancent, pour ne rien avoir bien sûr sur soi, une fois qu'on se fait attraper par les policiers,
00:48qui balancent des sachets de drogue que retrouvent les petits-enfants dans la cour d'école, situation intenable pour ces petits-enfants et pour les parents,
00:56écoutez le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, qui expliquait sur Europe 1 la méthode de sa mairie contre le trafic de drogue.
01:04La méthode c'était pas de tabou, on travaille, quelle que soit la couleur politique du ministre de l'Intérieur, on travaille avec lui, on travaille avec la justice,
01:11on travaille avec les bailleurs, on travaille avec les associations. Ce qu'il faut savoir c'est que quand il y a le temps de l'enquête, l'investigation, le temps de la justice,
01:18il y a un temps qui s'appelle le temps de l'aménagement. Et tout de suite, dès qu'un point de deal est démantelé, il faut tout de suite assurer la rénovation,
01:26la réhabilitation, l'embellissement et la végétalisation. Vous vous souvenissez particulièrement tous les territoires, qu'est-ce qui fait qu'un deal s'enquiste ?
01:32C'est la pauvreté, c'est le délabrement, c'est la ghettoïsation, c'est le retrait de la puissance publique. Nous on fait tout travailler en parallèle pour que,
01:40dès que le point de deal est démantelé, tout de suite il y a les grues, les bibliothèques, les nouveaux commerces et ça c'est la méthode Saint-Ouent.
01:48Et évidemment, des caméras. J'ai installé 1000 caméras dans la ville, 500 dans les espaces publics et 500 dans les espaces privés. Donc pas de tabou là-dessus.
01:55Et de la prévention.
01:56Pas de tabou dit Karim Bouamrane chez Cyril Hanouna dans On marche sur la tête. Écoutez Eric Coquerel qui était sur BFM ce matin, qui critique la stratégie de la mairie
02:05et Karim Bouamrane qui lui répond toujours chez Cyril Hanouna.
02:09Le problème c'est que c'est pas un déménagement provisoire. C'est que depuis le début, il s'agit bien de fermer définitivement cette école.
02:16La solution pérenne proposée, on la connaît pas et manifestement, d'après toutes les choses qui ont été dites, notamment lors d'une réunion avant-hier avec les parents,
02:25tout indique qu'en réalité la réinstallation de cette école, une fois que le trafic aura été éradiqué, n'est pas de mise.
02:33Nous ça fait depuis 4 mois qu'on est en concertation avec les parents. Et moi ma responsabilité c'est de leur assurer la sécurité.
02:39Et là, un beau matin, on a le député qui se réveille, qui nous fait un communiqué mensonger, manipulateur, en disant qu'il allait avoir une fermeture de classe.
02:46Et en orchestrant la sécurité versus l'éducation. Non, la sécurité ne s'oppose pas à l'éducation. Nous on n'est pas dans les effets de manche.
02:53On n'est pas dans les numéros de claquettes qui consistent à faire des incantations dans l'hémicycle ou par voie de presse.
02:59Ils font des shows médiatico-politiques, mais concrètement ils ne sont pas dans le réel. Nous on est dans le réel.
03:04Jules Torres ?
03:06Bon, tout le monde fait son show médiatiquement dans cette affaire, que ce soit M. Boismeran, que ce soit M. Coquerel.
03:11C'est un symbole que l'État a reculé, cette affaire. On est sur un complexe scolaire où on est obligé de voter, d'organiser une votation auprès des parents d'élèves.
03:24D'ailleurs, je suis objectivement choqué que les parents d'élèves acceptent ça.
03:29100 contre 97.
03:31Oui, ça fait déjà 100 de trop.
03:33Ça fait 97 de trop, 98 de trop.
03:36Mais voilà, que des parents acceptent cela, ça montre quand même le désintérêt profond aujourd'hui des riverains, des français, sur la capacité de l'État à assurer...
03:51Vous ne savez pas ce que c'est ?
03:52Vous n'en savez rien. Et moi non plus peut-être.
03:56Mais voilà, c'est sur la capacité de l'État, et c'est quand même d'ailleurs la première mission de l'État, c'est d'assurer la sécurité de ses concitoyens.
04:05Et on découvre aujourd'hui le fléau de ce trafic de drogue à Saint-Ouen et dans ce complexe-là.
04:12Mais en 2024, il y a eu quasiment 200 interpellations, il y a eu des dizaines de kilos qui ont été saisis.
04:18Il a fallu attendre cette votation pour que l'État réagisse et pour que le maire PS et M. Coquerel réagissent.
04:24Sébastien Lignier, Valeurs actuelles.
04:25Je ne pense pas que les riverains soient désintéressés de la situation, je pense qu'en réalité ils sont dépités et ils s'avouent vaincus.
04:33C'est, si vous voulez, le symbole d'une faiblesse française qui en plus ne fait que s'aggraver.
04:38En fait, ils se disent foutu pour foutu, au moins déménageons l'école et au moins on aura des enfants qui seront peut-être plus à l'aise dans un autre quartier.
04:45Mais pendant longtemps, si vous voulez, la faiblesse française c'était, on ne règle pas les questions de délinquance, de trafic de drogue, de stupéfiants,
04:53mais on les déplace, voire on les déplace géographiquement.
04:56Souvenez-vous à la colonne du Crac à Paris, on avait carrément mis un mur pour séparer géographiquement les riverains des usagers, des trafiquants de drogue.
05:04Maintenant c'est encore pire que cela, parce que non seulement on ne déplace pas le problème, on déplace la population, on déplace la victime.
05:11Et cela, c'est un aveu d'échec catastrophique et pire, c'est un appel d'air.
05:15Parce qu'on dit à tous les trafiquants de drogue, mais en réalité, venez, vous êtes comme chez vous.
05:19Cette école, elle est à vous. C'est ça le signe qu'on envoie.
05:23Et de la part en plus d'un élu PS, qui malgré son show médiatique, pour reprendre l'expression,
05:28se prétend être le garant d'une gauche sécuritaire, d'une gauche qui veut reprendre la question du régalien, pardon, je trouve ça un petit peu soft quand même.
05:37Et puis M. Coquerel, dont le parti politique est favorable à toutes les salles de shoot à Paris ou ailleurs,
05:45est favorable à la légalisation de beaucoup de drogues, et notamment le cannabis, c'est quand même osé de venir faire des leçons de morale.
05:51Et donc derrière ça, je vois bien qu'il y a un enjeu politique, politicien, entre la France Insoumise, le Parti Socialiste.
05:58On sait qu'il y a les municipales qui arrivent bientôt, qu'à Saint-Ouen il y aura un immense enjeu.
06:02Et bien c'est ça qui se joue aujourd'hui.