Les Vraies Voix avec Laurent Zameczkowski, porte-parole de la Peep, Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.
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00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04Dans quelques jours, plus aucun enfant ne franchira ce portail.
00:08Les 4 classes de maternelles présentes dans cette annexe
00:10vont être déplacées dans d'autres locaux de la ville de Saint-Ouen.
00:14En cause, le trafic de drogue implanté à quelques mètres de là.
00:18Au mois de septembre, on a découvert des prochaines de drogue.
00:21Ma fille, quand je suis allée la chercher, elle m'a tendu un sachet.
00:23Le matin, généralement, ils sont là, les guettards.
00:26Souvent, je ne sais pas s'il y a des courses poursuite.
00:27Les jeunes qui vont de la trans, en fait, ils lancent dans l'école pour se protéger.
00:30Ils ont jeté des bonbons de dégâts.
00:32Il reste encore deux points de deal à Saint-Ouen.
00:34Ce qui prime, c'est la sécurité.
00:36On ne peut pas à un moment donné imaginer de fermer un établissement scolaire
00:40parce qu'il y aurait du trafic de drogue.
00:42On rénove le quartier, on aménage le quartier
00:44et justement, on lutte contre l'impact des dealers.
00:49Les parents d'élèves d'une école maternelle, vous l'avez entendu, de Saint-Ouen,
00:52en Seine-Saint-Denis, votaient aujourd'hui pour un éventuel déménagement de l'établissement.
00:56En cause, cette présence de points de deal juste à côté.
00:59Alors, parlons vrai, est-ce que cette situation n'est pas le énième exemple
01:03de la faillite de l'autorité de l'État ?
01:05Et à cette question Saint-Ouen, les dealers sont-ils plus forts que l'État ?
01:07Vous dites vous, à 93 %, vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:12Et Laurent Zamekowski est avec nous, un porte-parole de la Fédération des parents d'élèves
01:16et de l'enseignement public est avec nous.
01:18Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:20Philippe Bilger, c'est...
01:22Cette histoire est absolument incontrôlable et je dirais, elle représente un tout petit peu
01:31ce qui se passe en France dans le domaine de la sécurité et de la justice.
01:35Nous avons là un mal indiscutable et ce mal va demeurer en place
01:42alors qu'on va faire bouger le bien ailleurs.
01:46Malgré les protestations et pour pousser le plus loin possible le sadisme démocratique,
01:54on va demander aux populations concernées de valider leur dépossession précisément
02:02à cause du mal qui reste sur place et du bien dont on va les priver.
02:07Et c'est le maire, pardon je suis très engagé sur ce plan-là,
02:13le maire de Saint-Ouent dont on parlait à une certaine époque comme une lumière de gauche
02:19qui opère cela.
02:21Ce qui me scandalise c'est qu'on demande aux citoyens, après n'est-ce pas,
02:27pour se donner bonne conscience, de valider un scandale.
02:31Éric Reveille.
02:31Je partage la colère du procureur et j'y ajoute que ce n'est pas la première fois,
02:35si on a la mémoire un peu longue, vous vous souvenez qu'il y avait une école
02:38où on mettait des bâches à côté de la cour de récréation pour éviter...
02:42que les jeunes enfants voient les types en train de se piquer avec des seringues.
02:47Donc en fait, c'est un recul de la République non-stop, pardonnez-moi,
02:52c'est un recul de la République non-stop.
02:54Là on parle d'enfants, on parle d'un trafic de drogue que plus personne n'est en mesure de juguler.
03:01Et puis j'aurais aimé entendre sur le sujet, peut-être l'a-t-il fait,
03:05le ministre de l'Intérieur Retailleau qui est quand même très fort
03:09pour prendre la parole et pour faire voter une loi contre le narcotrafic.
03:13Mais concrètement, sur une situation comme celle-là qui est concrète,
03:16qui intéresse des enfants et des parents d'élèves,
03:19on est totalement impuissant. La République a les bras ballants.
03:24Moi je vais vous confesser que je n'arrive même pas à comprendre
03:28pourquoi on n'arrive pas à déloger les gens qui occupent ces endroits.
03:32C'est-à-dire que vraiment j'essaye de réfléchir très concrètement, techniquement,
03:36qu'est-ce qui empêche d'envoyer des policiers, qui délogent les trafiquants
03:41ou les consommateurs de drogue de ces endroits pour laisser les enfants y être.
03:45Le manque d'effectifs peut-être.
03:46Je ne saurais même pas vous le dire, mais on n'a qu'à mobiliser des gens.
03:49Je ne sais pas, il y a eu des opérations place nette,
03:51soi-disant que ça aurait eu des effets extraordinaires et incroyables.
03:54Visiblement pas tellement.
03:55Enfin, on ne peut pas mettre des CRS devant toutes les écoles.
03:57Je suis bien d'accord et c'est pour ça que pour moi le cœur du problème,
04:01et je l'ai toujours dit, c'est la justice et c'est la judicialisation de ça
04:04et c'est l'enfermement de ceux qui sont responsables de ces trafics, évidemment.
04:09Mais sincèrement, dans ce cas précis,
04:12j'aurais aimé que la police municipale ou nationale s'active un peu plus sur le sujet.
04:16Surtout que Philippe a raison, désolé de faire un petit peu de politique,
04:19mais Karim Bouamrane, on nous l'a vendu comme la gauche qui était droite dans ses bottes,
04:25la gauche qui avait de l'autorité, la gauche valeur de la République, etc.
04:28Sincèrement, rien du tout.
04:30C'est la gauche classique comme on la connaît, c'est-à-dire celle du renoncement.
04:33Laurent Zameckowski, vous êtes porte-parole de la PEP,
04:35on disait par exemple il y a quelques années, il n'y a pas si longtemps,
04:39jamais un policier dans une école, parce que l'école c'est un sanctuaire,
04:43mais pour les dealers qui l'encerclent, pas de problème, on n'est pas un peu chez les fous ?
04:49Je crois que malheureusement, on se retrouve dans une situation qui existe,
04:54malheureusement pas qu'à Saint-Ouen,
04:56on a eu également des situations déjà à Paris avec des fumeurs de craque à proximité des écoles,
05:03on était obligé de protéger le chemin entre les deux,
05:06il n'y a pas si longtemps aussi dans le sud,
05:09malheureusement ces situations, il y en a de plus en plus,
05:14et c'est véritablement problématique, et on revient sur le problème de l'accès à l'école,
05:20parce qu'il y a la question bien sûr de la sanctuarisation de l'école,
05:22de ce qui se passe au sein de l'école,
05:24mais tout simplement la possibilité d'y aller et d'en revenir,
05:28et notamment pour les plus jeunes,
05:29et vous comprenez bien que quand vous êtes dans une maternelle avec des enfants très jeunes,
05:33dans ce contexte-là, c'est extrêmement anxiogène,
05:35surtout que ça dure depuis quand même pas mal de temps.
05:37Philippe Ligère de Régis.
05:38L'invraisemblable, et je vous rejoins,
05:41c'est que j'ai entendu ce matin la ministre de l'Éducation nationale
05:47sortir cette phrase classique de tous les pouvoirs qui sont impuissants apparemment,
05:54on ne reculera pas, on fera preuve d'audace,
05:58autrement dit, non seulement il y a de l'impuissance,
06:01mais une impuissance qui se célèbre, ça c'est scandaleux.
06:08Une réaction peut-être Laurent Zamekowski ?
06:12Je suis tout à fait d'accord,
06:14je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit par Philippe Ligère,
06:17évidemment il y a toujours, dans ce gouvernement macroniste,
06:21une alternance des bonnes analyses et de non-actions en conséquence,
06:25mais je pourrais dire ça d'énormément de sujets,
06:27mais cette espèce de position de principe sur tous les sujets,
06:32mais qui n'est jamais suivie des faits,
06:35c'est quelque chose qui est très symptomatique du macronisme.
06:37Je dirais la même chose pour l'antisémitisme par exemple,
06:39c'est-à-dire, nous luttons contre l'antisémitisme,
06:41vous comprenez, nous sommes le premier rempart pour les Jeux de France,
06:43ah bon, qu'est-ce que vous faites ?
06:44On n'a pas vu une action sur l'antisémitisme.
06:47Où sont les analyses sérieuses ?
06:49De la même manière, pour cette question-là de la lutte contre la drogue,
06:51à part les opérations placenet de Gérald Darmanin
06:53et quelques annonces que je trouve un peu spectaculaires
06:57sur les prisons renforcées pour les trafiquants de drogue, etc.,
07:00je ne sais pas tellement ce que le gouvernement Macron a fait sur ce sujet.
07:02Quand des propositions de loi tombent, elles sont retoquées,
07:06c'est-à-dire qu'on les amende et on les réduit, donc c'est toujours un problème.
07:10Bien sûr, aussi.
07:11Est-ce que vous n'êtes pas indigné vous-même, monsieur,
07:15je vous sens très calme, c'est une qualité par rapport à moi, bien sûr,
07:20mais vous semblez moins indigné que nous ?
07:26Résigné.
07:30Oui, résigné, mais la situation, il faut avoir la tête froide pour pouvoir la résoudre.
07:34Là, les parents sont confrontés justement à un choix
07:38qui consiste à savoir si on doit ou pas évacuer l'école,
07:43de manière temporaire, en tout cas, c'est ce que j'espère,
07:46parce qu'il faut aussi que la police puisse, je dirais, intervenir
07:49de manière peut-être aussi plus musclée,
07:51ce qui serait problématique avec nos enfants dans le coin.
07:53Donc, ce que nous, on voudrait, c'est qu'évidemment...
07:55Après, c'est la période de vacances, on aurait pu l'organiser, là, pendant ce moment.
08:00Il y a aussi, de toute façon, de manière générale,
08:03un problème de logistique pour les parents.
08:05Vous savez bien qu'il y a quand même plusieurs classes à ventiler
08:09et donc, c'est des écoles de proximité.
08:12Donc, pour les parents aussi, il y a une difficulté nouvelle
08:15en termes de logistique qui va se poser à côté de ça aussi.
08:18Mais c'est vrai que la vraie question aujourd'hui pour nous,
08:20c'est la question de la sécurisation aux abords des écoles,
08:23le fait que les élèves puissent aller et revenir,
08:26ainsi que leurs parents, en toute quiétude.
08:28Merci beaucoup, Laurent Zamekowski,
08:30porte-parole de la Fédération des parents d'élèves et de l'enseignement public.
08:34Merci beaucoup, Philippe Bilger.
08:35Merci beaucoup, Michael Sadoun.
08:36Merci beaucoup, Eric Revelle.
08:38Vous restez avec nous.
08:39Merci à Gagné le Kiki, il a dit.
08:40Oui, je l'avais gagné.
08:41Je reviendrai tout de même demain.
08:42Et dans un instant, on revient sur la lutte contre le narcotrafic,
08:47justement, et le blanchiment d'argent.
08:48Passez une très belle soirée.
08:50En tout cas, nous, on reste là jusqu'à 20h.