• le mois dernier
Les Vraies Voix avec Max Brail, maire de Lastours, dans l'Aude.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-15##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04La grogne des maires de France.
00:07Il a supprimé aux maires la taxe d'habitation.
00:09Ce qui est idiot, parce qu'en réalité en faisant ça, on enlève ce qui permet aux maires de gérer leur commune.
00:14Quand la France va mal, quand la France se déchire, les maires sont là pour réparer à proximité.
00:19C'est devenu très compliqué pour les maires.
00:20Il n'a pas tant de pouvoir que ça.
00:22Entre la suppression de la taxe d'habitation, la baisse régulière des dotations de l'Etat, le coût délirant.
00:27L'an dernier, on s'en souvient de l'énergie.
00:29Beaucoup de communes aujourd'hui se retrouvent sur le flanc.
00:3483% des maires de France trouvent leur mandat usant pour la santé.
00:37C'est ce que révèle cette étude du centre de sociologie des organisations révélées par le Parisien aujourd'hui en France.
00:43Plus d'un maire sur deux assure être atteint de troubles du sommeil,
00:46selon cette vaste enquête soutenue par l'association des maires de France.
00:49Alors parlons vrai. Faut-il améliorer les rémunérations des maires pour créer des vocations ?
00:53Et sinon, quels autres moyens voyez-vous pour créer des vocations et éviter l'hémorragie des démissions ?
00:58Et à cette question, les maires vont-ils devenir une espèce en voie de disparition ?
01:02Vous dites oui à 73%.
01:04Vous voulez réagir ? Tiens, vous avez été maire et vous avez jeté l'éponge.
01:07Appelez-nous au 0826 300 300.
01:10Notre invité Max Braille est avec nous, maire de Lastour dans le Lot.
01:14Bonsoir, merci d'être avec nous monsieur le maire Philippe Bilger.
01:18Alors, c'est clair, je regrette d'abord que les maires abandonnent...
01:24C'est une blague pour vous, allez-y.
01:26C'est clair, elle dit non, c'est Max.
01:34Mais plus sérieusement, je regrette profondément que les maires,
01:40même si je comprends le découragement de beaucoup,
01:44quittent cette fonction qui est extraordinaire.
01:47C'est encore une fonction qui est très appréciée par les Français,
01:51malgré la démobilisation politique de beaucoup lors des élections.
01:56Et au fond, je ne me leurre pas,
02:00les difficultés des maires ne vont pas disparaître comme par magie républicaine,
02:06même en ayant une attitude plus vigilante et plus répressive
02:10à l'égard de tout ce qui leur menace.
02:13La seule chose qui, non pas me conduit à atténuer leur malaise,
02:20mais à leur dire au fond, vous êtes comme tous les métiers d'autorité,
02:25vous êtes atteint aujourd'hui par une sorte de dénonciation,
02:30une sorte de banalisation, et il faut tenir le coup parce que vous êtes fondamentaux.
02:36Virginie Quelmes qui a été première adjointe d'une très grande ville, Bordeaux.
02:40Plusieurs remarques. La première, c'est que je tiens quand même à souligner
02:45que François Hollande a pris une décision extrêmement mauvaise
02:49en supprimant le cumul des mandats.
02:52C'est aussi quelque chose qui a conduit à cette désaffection pour le métier de maire,
02:59parce que, rappelez-vous, nous avions des grands-mères
03:02qui cumulaient avec le poste de député.
03:06Il y avait aussi des grands-pères.
03:09Ça n'est pas l'affaire.
03:11Elle n'est pas très bonne, mais nous sommes vendredi soir,
03:14donc nous allons esquisser un sourire pour faire plaisir à Philippe.
03:17Globalement, ce non-cumul des mandats a contribué d'abord à paupériser.
03:23Ceux qui sont maires dans des petites collectivités sont très peu rémunérés,
03:27voire pas du tout.
03:29Et dans des collectivités un peu plus grandes, ça n'attire pas des ténors politiques
03:35parce qu'ils avaient cette dualité entre le terrain et le national
03:40qui était quand même extrêmement intéressante.
03:42Moi, je suis plutôt favorable à ce qu'il y ait un seuil,
03:45c'est-à-dire que c'est logique qu'un grand président de région
03:47ou d'une très grande ville ne cumule pas, bien évidemment.
03:50Bon, ce n'était pas choquant d'éliminer au-delà d'un certain seuil de population,
03:54mais je pense que ça a été une décision extrêmement mauvaise
03:56et qui contribue à cette désaffection.
03:58Deuxième petite remarque, très frappée par ce qui est arrivé à Vincent Jeanbrun,
04:03le père de Leïla et Rose, rappelez-vous, pendant les émeutes.
04:06Je le connais personnellement, j'ai pu voir sa femme encore avec des béquilles,
04:10plus de six mois après.
04:11Ses enfants, à voir des terreurs nocturnes, ils ont frôlé la mort.
04:15Et donc, il ne faut pas s'étonner aussi que malheureusement,
04:18aujourd'hui, beaucoup se disent que c'est un métier non protégé,
04:22mais surtout très exposé à la violence, y compris de façon purement gratuite.
04:28Le problème, c'est exactement ça.
04:30S'il y a des désaffections, c'est parce que les maires sont attaqués là-dessus.
04:34C'est parce qu'ils sont mis en cause aussi pénalement.
04:37C'est parce que, j'ai revu l'enquête CIVIPOF de 2024,
04:44c'est parce qu'en premier lieu, il y a une exigence trop forte des citoyens
04:48qui demandent tout et n'importe quoi.
04:49Et on le sait quand on a été élu, à minima.
04:52Et moi, je ne pense pas que ça soit pour le manque de rémunération, etc.
04:59Je souligne quand même, alors peut-être pas dans l'ode,
05:01mais en tout cas, j'ai été député et dans les communes que j'ai fréquentées,
05:05où les maires faisaient un travail formidable.
05:07Mais je souligne quand même qu'il y a le maire d'une petite commune,
05:11il est certes maire, mais il est aussi vice-président de l'AGLO,
05:14il est de temps en temps élu au département, il est élu à la région.
05:20Et ça, il y a des rémunérations qui vont bien et qui vont avec.
05:24– Oui, mais le travail va avec aussi.
05:26– Et ils sont en général présidents d'un syndicat quelconque, etc.
05:30Oui, le travail, il va bien peut-être, mais moi, je me demande
05:32comment on peut faire 5 ou 6 boulons en même temps, d'ailleurs.
05:34– Oui.
05:35– Max Braille, vous êtes maire de Lastours,
05:39vous êtes maire, si je ne m'abuse, depuis bientôt 30 ans.
05:42Est-ce que vous avez pensé rendre le tablier à un moment ?
05:45Ou à plusieurs moments ?
05:47– Je suis élu depuis 47 ans et je suis maire depuis 35 ans.
05:52Donc, c'est quelque chose qui est long.
05:56Et là, je n'ai pas pensé, ma décision est prise, je ne me représente pas.
06:02– Ah oui ?
06:03– Et pourquoi ?
06:04– Alors, je ne me représente pas pour beaucoup de raisons.
06:07Pas parce que la fonction n'est pas sensationnelle,
06:10loin de là, parce que je me suis vraiment régalé de faire ce que j'ai fait.
06:15Là où le bas blesse, c'est tous les changements technocratiques
06:20que nous devons subir, pour lesquels, dans nos petites communes,
06:24nous n'avons pas les structures qui permettent de pouvoir y arriver.
06:28Derrière, pour avoir aussi, et pour monter des dossiers,
06:32il faut payer des études.
06:34Et on paye des études sur études.
06:36Vous savez, aujourd'hui, à quoi nous en sommes arrivés ?
06:39Je prends un peu l'exemple d'un millefeuille.
06:42Le millefeuille, il est bon tant qu'il y a de la crème.
06:45Le jour où vous rajoutez de la pâte et que vous enlevez la crème,
06:49ça devient trop sec.
06:51Et je crois que c'est ça, la réalité.
06:53Parce que je vous ai entendus, je vous ai écoutés,
06:56vous avez été dans des grandes villes, ainsi de suite.
06:59Moi, je suis dans un village de 145 habitants.
07:02On a subi des inondations en 2018, on n'a pas encore fini de reconstruire.
07:06Et toutes les règles que nous avons imposées ont fait, par exemple,
07:11qu'on doit reconstruire une station d'épuration pour 145 habitants,
07:15qui va coûter plus d'un million d'euros.
07:17Parce qu'il la faut en zone non inondable,
07:19parce qu'il la faut en protection d'un site magnifique
07:22que nous avons, les châteaux de l'Astour.
07:24Et tous les jours, il y a quelqu'un, dans un bureau,
07:27qui en rajoute une couche.
07:29Mais à la fin, vous n'y arrivez plus.
07:31Et ce que vous faites, c'est que vous continuez à déverser dans l'orbiel.
07:34Parce que, de toute façon, vous n'avez pas d'autre solution.
07:37Parce que vous avez vos concitoyens qui payent déjà une station d'épuration
07:41qui doit être démorée et qui ne vont pas en payer une seconde
07:45à des prix démentiels tels qu'on est.
07:47Alors, c'est ça aussi.
07:49Et puis, il y a aussi le changement de société.
07:52Vous l'avez dit, je l'ai entendu.
07:55Il y a de nouveaux arrivants qui croient que,
07:57quand ils arrivent à la campagne,
07:59ben, ils sont comme à la ville,
08:01avec des trottoirs très larges,
08:03mais non, non.
08:05Le devant de porte, chez nous, on se le fait,
08:07on le nettoie, on n'attend pas que les autres nous le fassent.
08:09Et je vais vous dire,
08:11dans des coins où on subit des épisodes plus ou moins importants,
08:16on voit aujourd'hui en Espagne ce qui s'est passé,
08:19nous, dans nos communes,
08:21en 2018, quand les inondations sont arrivées,
08:24catastrophiques, en 4 heures de temps,
08:27nous avons pu nous appuyer sur le département de l'Ordre
08:31qui, malheureusement, n'est que trop habitué à des inondations
08:34et à ces épisodes.
08:36Mais, tout seul, nous nous sommes pris en main.
08:39Après avoir bien travaillé, essayé de nous débloquer,
08:42on tombe sur un staff de gens qui sont bien gravatés
08:46et qui, quand vous arrivez, vous disent
08:49« Mais vous avez les autorisations ? »
08:51Les autorisations de quoi ?
08:53Autorisations de quoi ? Qu'est-ce que tu viens de m'emmerder, toi, là ?
08:56Moi, j'étais bloqué pendant 5 heures,
08:58avec un mètre d'eau autour de la commune,
09:00sans téléphone, sans électricité, sans quoi que ce soit.
09:03Attendez, on n'attend pas.
09:05Nous, les maires, là, on n'est pas des couteaux suisses.
09:08On est des doubles couteaux suisses.
09:10On est capables, aujourd'hui, dans nos communes, partout,
09:13de prendre un gain, de nous dépatouiller.
09:15Heureusement, d'ailleurs, qu'il y a beaucoup de maires
09:17en zone rurale qui sont des maires agriculteurs,
09:19qui ont du matériel pour pouvoir se dépatouiller
09:22quand il y a quoi que ce soit.
09:23Vous avez une voiture qui va en fossé,
09:25on vient vous chercher.
09:26Vous avez un caillou qui tombe sur la route,
09:28on vient vous chercher.
09:29Vous comprenez ? C'est ça, la difficulté.
09:31Quand vous avez parlé, je vous attends,
09:33vous avez été député, madame,
09:35vous avez été premier adjoint à Bordeaux.
09:38Avec tout le respect que je vous dois,
09:40vous ne pouvez pas comparer, en commune mesure,
09:42ce que nous vivons dans nos petites communes.
09:44— Mais justement, monsieur le maire,
09:46est-ce que le mythe de l'égalité républicaine
09:50ne devrait pas être battu en brèche
09:52et qu'on adapte un petit peu le statut municipal
09:56à la dimension de la mairie en question ?
10:00On ne traite pas de la même manière votre commune
10:03et celle dans laquelle travaillait remarquablement
10:06Virginie à Bordeaux.
10:08— Très, très court, Max Braille,
10:09parce qu'il nous reste 5 secondes, théoriquement.
10:11— Écoutez, on le demande depuis longtemps,
10:14mais je crois qu'on est un peu sourds à certains endroits.
10:16Il faut qu'on achète à tous ceux qui nous dirigent
10:19des appareils auditifs.
10:21— Surtout que c'est remboursé par la Sécu, maintenant.
10:23— Merci beaucoup, Max Braille, maire de Lastour,
10:28dans l'aude.
10:29C'est ce qu'on appelle parler vrai.
10:31C'est pour ça que beaucoup, ces maires
10:33et l'importance d'un maire...
10:35— C'est ce bel accent.
10:37— Et il faut être courageux, aujourd'hui.
10:39Et la plupart le sont.
10:41Merci beaucoup, Philippe Bilger.
10:42Merci, Jean-Michel Fauvergue.
10:44Merci, Virginie Kalmetz.
10:45Merci, Philippe David.
10:46— Afouera.
10:47— Pour tout ce bonheur.
10:48— Merci pour ce bonheur, aussi.
10:49— Vous n'êtes peut-être pas dans le doute
10:50quand vous allez être afouéras.
10:51Il n'y a pas de souci.
10:52Vous allez où vous voulez.
10:54Dans un instant, le rugby...
10:56— Le rugby.
10:57Salut, Alexandre Priam.
10:58— Afouera.
10:59— Alors, ce n'est pas Afouera.
11:01Ce soir, c'est Pro D2.
11:02— Oui.
11:03— C'est de la Pro D2, ce soir.
11:04Effectivement, avec cette journée de Pro D2,
11:06on va passer toute la soirée ensemble.
11:07Et puis, on parlera aussi de l'équipe de France.
11:09Demain, France All Black.
11:10Coup d'envoi à 21h sur Sud Radio avec toute l'équipe.
11:12Et notre invité, dans quelques instants...
11:15C'est un invité exceptionnel, Abdellatif Benazie,
11:17qui vient d'être battu à l'élection
11:19de World Rugby de la Fédération internationale.
11:21Il sera notre invité dans 5 minutes.
11:22— Exceptionnel.
11:23Merci beaucoup, Alexandre Priam.
11:24— Merci.
11:26— Et on se retrouve lundi à partir de 17h.
11:29Merci à notre équipe formidable pour cette belle semaine.
11:32Passez un bon week-end.
11:33Salut.
11:34À lundi.
11:35— Bon week-end.

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