Déconfinement, masque, école. Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’Hopital Georges Pompidou répond à Rémy Buisine et à vos questions.
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00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, on est en direct sur Brut avec Philippe Juvin qui est chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris.
00:07On va parler beaucoup de choses, du déconfinement, du 11 mai, des transports, des écoles, bref, il y a beaucoup de sujets à évoquer et puis aussi l'évolution de cette épidémie.
00:15Vos réactions, vos questions, vos partages, les commentaires, c'est votre espace de liberté d'expression, n'hésitez pas à réagir.
00:20Bonjour à vous, M. Juvin. Cette question, justement, parce qu'on est à six jours de cette date du 11 mai qui interroge beaucoup de monde, que certains attendent avec impatience, d'autres avec crainte.
00:30Est-ce que la France est prête pour ce 11 mai ?
00:33Pour déconfiner, il faut trois choses, en fait. Il faut des masques, des tests et des lits de réanimation.
00:40Et puis, évidemment, si le virus ne circule pas, ça facilite les choses. Donc moi, je crois qu'on est prêt dans certaines régions où il y a peu de virus.
00:48Et le 11 mai, logiquement, toutes ces régions où il y a peu de virus qui circulent devraient être déconfinées.
00:53Puis il y a les zones où il y a du virus qui circule ou où il y a une population extrêmement dense, par exemple la région parisienne.
00:59Aujourd'hui, mardi, avant le 11 mai, nous n'avons, je crois, pas encore les masques pour tout le monde.
01:06Les tests pour tout le monde, en tout cas pour dépister les clusters naissants, l'organisation n'est pas tout à fait au point.
01:12Il n'y a pas suffisamment de lits de réanimation. Ça, c'est aujourd'hui. Le 11 mai, j'espère qu'on sera prêt.
01:17Je pense qu'on peut l'être, mais il y a un peu de travail encore.
01:20Donc là, si on parle aujourd'hui, ce mardi à six jours, on n'est pas vraiment prêt encore.
01:23En région parisienne, non, on n'est pas prêt. Mais encore une fois, jusqu'au 11 mai, on a encore un peu de temps et il faut mettre ce temps à profit pour être prêt.
01:30Ce qui est important de dire, c'est que la France est un peu coupée en plusieurs parties.
01:33On a cette partie de la région Hauts-de-France jusqu'à l'Île-de-France en passant jusqu'au Grand-Est.
01:39C'est rouge. Puis on a une partie qui est quand même un peu moins touchée quand même.
01:42C'est ça. Il y a des zones d'abord où il y a un peu de virus qui circule. Il y a des départements où il y a eu très peu de cas.
01:48Et donc là, franchement, en plus, quand on est dans des zones peu denses, rurales et en plus, il n'y a pas de virus, il n'y a pas vraiment de raison de continuer à confiner.
01:56En revanche, il faut être prêt à dépister très rapidement les clusters qui naissent.
02:00Là aussi, donc, il faut du matériel. Donc ça signifie qu'il faut probablement un déconfinement à minima qui soit différencié.
02:07Mais on ne peut pas laisser des gens confinés quand ce n'est pas nécessaire.
02:11Donc là, par exemple, si on prend la situation de l'Île-de-France, on sait que c'est la région qui est la plus touchée par le Covid-19.
02:16Vous, vous en êtes où au niveau des services d'urgence ? Vous êtes encore sous tension ?
02:20Les services d'urgence, on a beaucoup moins de patients Covid, mais vraiment beaucoup moins.
02:23En revanche, nous avons beaucoup de patients qui n'ont pas le Covid, mais dont l'état de santé s'est dégradé pendant le confinement.
02:31Parce que souvent, ils avaient une maladie préexistante, un diabète, par exemple, ou une hypertension artérielle,
02:37qu'ils ont mal traité ou ils n'ont pas pu aller voir leur médecin.
02:41Et ils n'ont pas pu appeler le 15, qui à un moment a été encombré.
02:45Et tout ça fait qu'il y a des gens qui sont en mauvais état et qui arrivent très, très, très, très, très mal.
02:50Il y a des gens aussi qui n'ont pas voulu déranger.
02:52Il y a des gens qui nous disent, ah ben voilà, moi, ça fait trois semaines que j'ai mal au pied et je n'ai pas voulu déranger.
02:58Je n'ai pas appelé mon médecin qui était occupé.
03:00Je n'ai pas voulu venir aux urgences parce qu'à la fois, j'avais peur et en même temps, je ne voulais pas vous déranger.
03:05Et on arrive et le patient, c'est un cas d'hier, a un gros abcès au pied qu'il a laissé traîner depuis trois semaines.
03:10Donc, moi, le message que je veux passer vraiment à la population, c'est de vous dire que quand vous êtes malade,
03:15quand vous avez des symptômes qui sont anormaux, pas des petites choses qui sont en réalité du confort,
03:21vous pourriez prendre le temps d'aller voir votre médecin traitant.
03:24Vous avez la possibilité de consulter un médecin, d'appeler le 15, de venir aux urgences.
03:28Nous sommes là pour vous traiter.
03:30Parce que quand on parle de seconde vague, on pourra parler de la seconde vague épidémique par rapport au COVID-19,
03:34mais il y a aussi la crainte d'une seconde vague liée à tous ces patients que vous évoquez maintenant
03:39qui ont disparu quelque part pendant un long moment.
03:42C'est vrai. En fait, d'abord, ils n'ont pas vraiment disparu.
03:46Il y a un certain nombre qui venaient avec des symptômes de COVID, mais c'est vrai qu'il y a des gens qui n'ont pas consulté.
03:51Ça, c'est sûr. Et ce à quoi il faut s'attendre au moment du déconfinement,
03:55c'est qu'on puisse être face à deux phénomènes qui viendraient se cumuler
04:01et là poser un problème d'accueil, en particulier dans les hôpitaux.
04:05Premier problème qui seraient les simples effets du déconfinement.
04:08Les gens qui sont chez eux depuis deux mois, qui n'ont jamais rencontré le virus, vont sortir.
04:13Et puis en montant dans le métro, ils vont rencontrer quelqu'un qui, lui, est malade et ils vont s'infecter.
04:19Donc le risque, c'est la fameuse deuxième vague de maladie virale, COVID.
04:24Ça, c'est un risque. On ne sait pas si ça va arriver, mais c'est un risque.
04:27Et puis, il y a une deuxième catégorie de patients.
04:30Nous n'avons pas eu fin mars parce qu'ils étaient confinés, cachés chez eux.
04:34Ce sont tous ces patients dont l'état physiologique se dégrade depuis deux mois,
04:38qui ont laissé faire les choses, qui n'ont pas voulu se traiter, qui n'ont pas pu se traiter aussi, et qui arrivent en même temps.
04:43Donc, à la différence du mois de mars, dans une situation qui serait la situation la plus pessimiste,
04:48on pourrait avoir plus de difficultés que fin mars avec deux catégories de patients,
04:53les patients COVID comme fin mars, mais aussi les patients non-COVID,
04:56parce que ceux-ci ont, au bout de deux mois, vraiment besoin de soins.
04:59Justement, alors là, parlons peut-être de cette seconde vague, cette crainte de seconde vague épidémique.
05:03On l'évoquait il y a quelques instants, la tension qui baisse progressivement,
05:07mais on a un virus qui circule encore actuellement.
05:09Oui, en fait, on a une inconnue, c'est la question de la seconde vague.
05:14Est-ce qu'il y en aura une ou pas ?
05:16Il y a des gens très, très, très, très savants qui disent qu'il n'y aura pas de seconde vague.
05:21C'est ce que dit le professeur Raoult lui-même.
05:23Et puis, il y a des gens qui sont plus dubitatifs.
05:25J'avoue que j'en fais partie, parce que, me semble-t-il, la courbe habituelle des infections virales,
05:31qui fait comme une cloche, a été interrompue par le confinement.
05:34Et donc, il est probable, enfin, c'est l'hypothèse que je fais, que quand les gens vont sortir de chez eux,
05:39alors qu'ils n'ont jamais été infectés, qu'ils ne sont pas immunisés contre le virus,
05:43eh bien, ils vont s'infecter. C'est ça, le risque.
05:45Il y a un travail de l'Institut Pasteur qui prétend que 5%, simplement, des Français auraient rencontré le virus,
05:51ce qui fait que 95% n'ont pas rencontré.
05:53Et donc, ces 95% de Français, qu'est-ce qui va se passer quand ils vont rencontrer le virus ?
05:58Ils ne sont pas immunisés. En toute logique, ils devraient l'attraper.
06:00Donc, il est là, le risque.
06:02Mais, au fond, je vais vous dire, il faut arrêter de se disputer pour savoir s'il y a un risque ou pas de deuxième vague.
06:08Parce qu'on ne va pas jouer l'avenir du pays à la noterie avec des devinettes pour savoir si, oui ou non, il va y avoir une deuxième vague.
06:16La question, c'est qu'il faut se préparer comme s'il y en avait une qui allait arriver.
06:20Comme ça, au moins, on est préparé pour le pire.
06:22Et c'est comme ça qu'on fait quand on gouverne.
06:24Il faut toujours prévoir et prévoir les situations les plus ennuyeuses.
06:29Et aujourd'hui, ça ne serait pas très sérieux de se déconfiner en se disant que c'est fini, qu'il n'y aura pas de deuxième vague.
06:37Donc, nous devons nous préparer à une deuxième vague.
06:39Si elle n'arrive pas, tant mieux.
06:41Et si elle arrive, au moins, on sera un peu plus près que nous l'étions au mois de mars.
06:45On sait qu'il y a ce 11 mai qui arrive dans quelques jours.
06:49Vous dites justement qu'il faut des masques, des tests, partout en France.
06:54En fait, il faut des masques pour la population.
06:57Parce que même si les gens se disent qu'on ne sait pas comment les mettre,
07:02un masque, c'est toujours mieux que pas de masque.
07:05Pourquoi ? Parce que quand vous avez un masque, vous évitez de mettre vos postillons partout dans l'environnement et de salir les gens qui vous entourent.
07:13Là, si je n'ai pas de masque devant vous, c'est parce que vous en avez un et parce que vous êtes loin de moi.
07:18Mais sinon, il faut porter un masque en permanence.
07:22Quel type de masque ?
07:24Les masques qui sont homologués, c'est mieux.
07:26Si vous n'en avez pas, portez ne serait-ce qu'une écharpe, c'est mieux.
07:29Je peux peut-être montrer justement le type de masque que vous avez.
07:31C'est ceux qui sont d'ailleurs en vente dans les grandes surfaces et dans les pharmacies depuis 24 heures ou quelques jours.
07:36Ça, c'est ce qu'on appelle les masques chirurgicaux.
07:38Vous l'avez peut-être vu, on était justement avec Lila Bouadma du Conseil scientifique.
07:41Cette vidéo qu'on vous a faite sur Brut, on vous montre comment on porte ce masque.
07:45On peut peut-être le montrer pour ceux qui nous regardent.
07:47Ça, c'est un masque chirurgical avec un côté bleu, un côté blanc.
07:51Il se met côté blanc sur le visage.
07:54Il y a une petite armature en métal ici, que vous ne pouvez pas voir, mais que je sors avec mes doigts,
08:00qui permet de le plier et de s'adapter sur le nez.
08:03Ensuite, des lanières qui permettent de lasser le truc autour du visage.
08:09Et vous le déployez.
08:11Ce masque protège l'environnement qui vous entoure quand vous parlez, quand vous toussez, quand vous crachez.
08:17Mais simplement, quand vous parlez, il faut bien comprendre, les postillons de ma voix,
08:22même si vous n'avez pas l'impression de postiller, il y a des gouttelettes qui sortent, invisibles,
08:25et qui peuvent véhiculer le virus.
08:27Et bien, celle-ci, elle reste cachée derrière le masque.
08:31Et donc, ce côté-là devient infecté, évidemment, au bout d'un certain nombre d'heures.
08:35On considère, en général, que quand c'est plus de 4 heures,
08:38les capacités de rétention des gouttelettes sont un peu altérées.
08:42Donc, il faut le changer.
08:43Donc, on dit, en général, qu'il faut le changer toutes les 4 heures.
08:45Mais il faut le changer aussi quand c'est un peu humide.
08:47Et puis, vous le mettez comme ça.
08:50Donc, avec le petit truc en métal qui est autour, qui pose sur le nez,
08:55vous me lassez autour.
08:57Un premier lassage en haut du visage.
09:00Un deuxième lassage sur ces deux trucs-là.
09:04Je couvre bien le menton, vous voyez, pour éviter que les trucs passent par-dessous.
09:11Et puis, je le lasse une deuxième fois.
09:13Voilà, là, je suis donc protégé.
09:18Je me suis, bien évidemment, préalablement lavé les mains.
09:20Je serre ici pour éviter que les choses ne sortent.
09:23Et ceux qui n'ont pas de lunettes sont avantagés,
09:27parce que ça leur permet de ne pas avoir de buée.
09:29Oui, parce qu'il y a la question de la buée, justement.
09:31Je pense à tous ceux qui ont des lunettes.
09:32Comment ils font pour ça ?
09:33Est-ce qu'il y a des astuces ou c'est vraiment compliqué ?
09:34Soit, ils mettent des lentilles de contact quand ils peuvent.
09:36Soit, ils mettent des lunettes.
09:37Et il faut essayer de mettre les lunettes sur le bout du nez.
09:41Parce que comme ça, la buée atteint moins les vers.
09:45Et puis, il faut serrer ici.
09:46Donc, il ne faut pas mettre les lunettes à fond.
09:48Il faut les laisser un peu pour qu'il y ait un peu d'espace pour que l'air…
09:50Le plus pratique possible.
09:51Il faut évidemment nettoyer ses lunettes à la fin de la journée.
09:54Et puis, si je fais ça,
09:56évidemment, comme mes mains peuvent être sales,
09:59eh bien, j'ai potentiellement sali ici.
10:01Donc, il faut mieux éviter de toucher son masque, bien sûr.
10:03Et puis, de toute façon, il n'y a pas de différence.
10:07Avec ou sans masque, on se lave les mains.
10:10Le gel hydroalcoolique juste avant.
10:11J'imagine, avant de mettre le masque, on met le gel hydroalcoolique.
10:13Oui, c'est ce que je vous ai dit.
10:14Effectivement, vous lavez les mains avant.
10:15Vous lavez les mains après.
10:17Et l'idée, c'est que ce gel, il vous permet de…
10:22Alors, vous voyez, il faut vraiment se laver les mains correctement,
10:27entre les doigts.
10:29Voilà, vous frottez, vous remontez.
10:32Voilà, vous remontez.
10:34Et puis, peu à peu, le gel va disparaître
10:38sous l'effet de la friction et de l'évaporation.
10:40Et vous pouvez considérer que vous avez bien nettoyé vos mains.
10:46Et donc, voilà.
10:47Et puis, parfois, enfin, même souvent, on n'a pas de gel hydroalcoolique.
10:50C'est quand même ça le sujet.
10:51Donc, il faut se laver les mains avec de l'eau et du savon de Marseille.
10:55Ça suffit, ça marche très bien.
10:56Évidemment, quand on est à l'extérieur, c'est un peu plus compliqué.
10:59Et c'est ça.
11:00Donc, le masque, voilà, il est posé.
11:01Mais si je n'ai pas ça, je le retire, là.
11:04Si je n'ai pas ça, eh bien, vous pouvez prendre un masque en tissu.
11:07Il y a des masques en tissu qui sont fabriqués.
11:09Voilà, il y a eu plein de personnes, même, qui font ça bénévolement.
11:11Et c'est formidable.
11:12C'est de toutes ces initiatives qu'on voit.
11:13C'est formidable.
11:14Et ces masques en tissu, je vais le monter, du coup.
11:16Ces masques en tissu, ils sont en vente.
11:24Vous pouvez en acheter.
11:25Vous pouvez les mettre.
11:26Ça vous protège.
11:27Enfin, ça protège aussi votre environnement.
11:30Il y a un site qui est très bien, que je conseille d'aller voir.
11:33C'est le site du CDC, Center of Disease Control.
11:36Le CDC, c'est le Centre de contrôle des maladies d'Atlanta.
11:39C'est une organisation extrêmement sérieuse, gouvernementale, fédérale,
11:43qui donne des tas de renseignements très, très fiables sur le virus.
11:47Et qui a une partie tutorielle qui est vraiment remarquable
11:51sur comment on se fait un masque.
11:53Ça, c'est très américain.
11:54Au moins, on comprend quand on regarde les images.
11:57Il y a très peu de texte.
11:58Il n'y a que des images.
11:59Et il y a plusieurs types de masques artisanaux.
12:02On appelle ça des masques artisanaux, puisqu'on les fait nous-mêmes,
12:05et en particulier, il y en a un qui est extraordinaire,
12:07qui ne nécessite absolument aucune couture.
12:10Et pour les gens très mal habiles comme moi,
12:12c'est absolument ce qu'il faut utiliser.
12:14C'est à partir d'un T-shirt dont on découpe le bas,
12:18on se fait un masque qui permet de protéger l'environnement.
12:20Donc, porter des masques, c'est très important.
12:22Il y a une étude chinoise qui a montré que les clusters naissaient
12:28à, je crois, 30 ou 40 % des clusters, c'est-à-dire des zones d'épidémie,
12:33naissaient dans les transports en commun.
12:34Cette question, par exemple, de Séverine, dans les commentaires, qui dit
12:37« Que pensez-vous des masques vendus en magasin ?
12:39Certains sont ridiculement fins, on dirait même des filtres à café. »
12:44C'est une réaction dans les commentaires.
12:45D'abord, il faut les voir.
12:46Vu comme ça, je ne sais pas.
12:47Les masques sont validés.
12:48Il y a une autorité administrative.
12:51En France, il y a toujours beaucoup d'autorités administratives.
12:53Mais il y en a une qui valide les masques.
12:55Donc, j'imagine que si ils sont vendus en magasin, c'est qu'ils ont été validés.
12:59Mais encore une fois, je me répète, si vous n'avez pas de masque,
13:03si vous n'avez pas acheté de masque,
13:04si votre mairie ne vous en a pas distribué,
13:07si votre employeur ne vous en a pas donné,
13:10ce n'est pas grave.
13:12Couvrez-vous la bouche et le nez avec une écharpe, par exemple, ou un foulard.
13:17C'est déjà mieux que rien.
13:19Il y a la question des prix qui reviennent régulièrement.
13:21Parce que c'est vrai qu'on voit que c'est assez cher.
13:23Parfois, c'est 5-6 euros la boîte de 10.
13:26C'est beaucoup plus cher que d'habitude, non ?
13:27Je crois que le tarif habituel avant la crise,
13:31c'était quelque chose comme 3 ou 5 centimes le masque chirurgical.
13:34Là, on doit être à 10 ou 20 fois plus.
13:37Donc, effectivement, celui qui avait eu la bonne idée
13:40d'ouvrir une usine de masque il y a 6 mois a fait fortune.
13:44Et comment on explique ça ?
13:45Est-ce qu'il y a quelque chose à dénoncer ?
13:46Ou c'est l'offre et la demande ?
13:48Je pense que c'est l'offre et la demande.
13:49C'est le fait qu'en France, malheureusement, on n'en fabrique quasiment pas.
13:52Enfin, un peu quand même, mais quasiment pas.
13:54Donc, à partir de ce moment-là, ça devient une denrée rare.
13:57C'est ça le sujet.
13:58Aujourd'hui, une famille ne peut pas se permettre d'acheter des masques chirurgicaux
14:04comme ça en permanence pour tous les membres de sa famille.
14:07En plus, il en faut deux par jour.
14:08Vous voyez, c'est un truc.
14:09Deux ou trois par jour.
14:10Parce qu'évidemment, on va déjeuner.
14:12Quand on va déjeuner, on le retire, il faut le changer.
14:14Dans ce cas-là, il faut utiliser des masques qu'on fait soi-même.
14:17Faites des masques que vous faites vous-même.
14:18Regardez le site du CDC d'Atlanta.
14:20On vous mettra le lien dans les commentaires après le live.
14:22C'est vraiment remarquable.
14:23Et puis, ce sont des masques qu'il faut laver.
14:25Vous les lavez.
14:26Ce sont des masques en tissu.
14:27Il y a certaines communes qui vont distribuer des masques en tissu lavables plusieurs fois.
14:31C'est-à-dire, c'est valable, ça marche 10, 20, 30 fois, c'est ça ?
14:34Ça dépend du type de masque.
14:35Il y en a qui sont garantis pour être lavés 5 fois, 10 fois, 30 fois, 40 fois.
14:39Sur l'emballage, c'est pas indiqué.
14:41Donc ça, c'est important.
14:42Donc la question des masques, voilà.
14:43Si vous avez encore des questions...
14:44Portez-le, portez-le.
14:45Ce n'est pas obligatoire, sauf dans les transports en commun, comme vous le savez.
14:48Mais c'est tellement idiot de ne pas en porter tellement c'est quelque chose de facile à faire,
14:52pas très agréable, j'en reviens, mais facile à faire, qu'il faut le faire.
14:55Moi, je pense qu'on devrait être beaucoup plus, comment dirais-je,
14:59clair dans les instructions officielles.
15:01Il faut porter des masques à l'extérieur.
15:03Alors, on a évoqué au début de ce live ce qui est important justement pour déconfiner.
15:07Ce 11 mai, il est porteur d'espoir pour certains, de crainte pour d'autres.
15:11Vous, en tant que professionnel de santé, c'est quoi qui vous fait peur autour de ce 11 mai ?
15:14Non, mais d'abord, rien ne me fait peur.
15:16Moi, je me prépare et puis je regarde ce qu'on est capable de faire.
15:21Ma crainte, la crainte serait qu'on ne soit mal préparé comme on l'a été fin mars.
15:27C'est pour ça que j'insiste vraiment pour que dans les hôpitaux, les stocks soient rétablis,
15:32qu'on ne soit pas face aux pénuries qu'on a pu vivre,
15:34que les gens soient à reposer parce que les équipes sont quand même fatiguées.
15:37Ça fait deux mois qu'elles sont sur la brèche.
15:39Donc là, il y a un vrai question.
15:41Et puis, il faut qu'on ait des lits de réanimation en nombre dans les hôpitaux.
15:44C'est-à-dire que le président de la République a, c'était très bien d'ailleurs,
15:49annoncé qu'on allait recevoir 10 000 respirateurs en France.
15:52Ce sont des appareils qui permettent de faire de la respiration artificielle à des patients très gravement malades.
15:56Mais il faut les utiliser, il faut armer des lits, même vides,
15:59mais il faut que les lits soient prêts, un peu comme une réserve stratégique.
16:02Et puis, si on en a besoin, j'espère que ça ne sera pas le cas fin mai ou début juin,
16:05eh bien, on verra comment on les arme, avec quel personnel,
16:08éventuellement en faisant venir du personnel de région qui sera épargné, y compris de toute l'Europe d'ailleurs.
16:13Ça, vous voyez, il y a une organisation extrêmement quasi militaire à mettre en œuvre.
16:18On a encore le temps de le faire, mais il faut y aller.
16:21Parce que la deuxième vague, si elle survient, ne va pas arriver le 12 mai.
16:26Elle va arriver, en théorie, 2, 3, 4 semaines plus tard.
16:30À moins que le déconfinement ait déjà eu lieu, en fait.
16:33C'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de monde dans la rue et qu'on devrait les voir arriver plus tôt, ce qui est une hypothèse.
16:37Mais disons qu'on a encore quelques jours devant nous.
16:39On peut s'organiser, mais pour s'organiser, ça se travaille.
16:44Et on ne peut pas arriver fin mai dans l'état d'impréparation que nous étions fin mars.
16:50Ça, c'est pas possible.
16:51La difficulté, justement, avec ce Covid-19, c'est que les décisions qui sont prises,
16:54on n'en voit l'impact en bien ou en mal que quelques semaines plus tard, ce que vous dites, justement.
16:58C'est-à-dire que le 11 mai, si on fait des bêtises, on ne le verra que 2, 3, 4 semaines plus tard.
17:03C'est vrai, vous avez raison.
17:05Toutefois, si vous me permettez, simplement, quelque chose qui n'est pas une plaisanterie, qui est une réalité.
17:12Si nous avons confiné toute la population fin mars, c'est parce qu'on ne pouvait pas faire autrement.
17:18Enfin, début mars, c'est parce qu'on ne pouvait pas faire autrement.
17:20Et le gouvernement, à l'époque, a eu raison de le faire.
17:22La situation était très grave.
17:24Mais si nous avons quand même dû confiner toute la population et arrêter tout, la société, l'économie, les écoles, les tribunaux,
17:30enfin, tout s'est arrêté, c'est parce que nous n'étions pas préparés.
17:33Parce que nous n'avions pas de masque, pas de test, pas de livraison.
17:37Moi, ce que je souhaite, c'est que le 11 mai, pour déconfiner, il faut, pareillement, des masques, des tests, des livraisons.
17:44Donc, on a eu deux mois pour apprendre de nos erreurs de début mars.
17:48Il ne faut pas que, début mai, au moment de déconfiner, on se dise que finalement, on n'est toujours pas prêts.
17:53Parce que là, ce serait difficile à comprendre.
17:58Il est clair que si vous avez des masques pour toute la population,
18:01si vous avez la possibilité de tester immédiatement un cluster naissant,
18:05où toute personne qui a un symptôme est au-delà même des personnes dans les établissements comme les EHPAD, les prisons, systématiquement,
18:12et que vous avez devant vous beaucoup de lits de réanimation,
18:15on a 5000 lits en France, ils en ont 25 000 en Allemagne,
18:19eh bien, évidemment, vous avez la possibilité soit de ne pas confiner, soit de confiner beaucoup moins,
18:25et en particulier des zones qui auraient pu ne pas être confinées.
18:29Donc, il ne faut pas refaire la bataille après, parce que c'est trop facile.
18:33Il y a des gens qui disent, voilà ce qu'on aurait dû faire.
18:35Ce n'est pas ça du tout que je dis.
18:37Moi-même, j'ai demandé le confinement, début mars, parce qu'on ne pouvait pas faire autrement, parce qu'on n'avait pas de matériel.
18:42Mais on aurait eu tout ce matériel que je viens de citer,
18:45il est assez certain qu'on aurait pu beaucoup moins confiner.
18:48Probablement, certaines zones, quand même, auraient dû être confinées, mais pas toutes.
18:52Il y a des zones où, objectivement, il n'y a pas eu beaucoup de patients,
18:57et on aurait dit à tout le monde, mettez des masques, ne vous inquiétez pas, on a des tests, si ça démarre, on va voir si ça démarre.
19:02Et on a devant nous des lignes d'animation, on n'aurait pas confiné, on n'aurait pas arrêté toute la société.
19:07Il y a des questions qui se posent notamment par rapport à la carte.
19:09Est-ce que vous pouvez peut-être un peu expliquer en quoi elle consiste ?
19:11Alors, je sais que ça vient du ministère de la Santé, avec Santé publique France.
19:14Mais voilà, pourquoi on a des départements en rouge, d'autres en orange, d'autres en vert ?
19:18Alors, il y a une carte qui est publiée tous les soirs, qu'on regarde avec des jolies couleurs qui évoluent.
19:23D'abord, cette carte, elle est indispensable, parce qu'elle permet au moins de donner des indications aux Français
19:29qui ne peuvent pas être dans l'obscurité la plus totale en permanence,
19:33et se voir délivrer des informations partielles, et forcément un peu partielles.
19:37Donc, c'est très bien qu'il y ait une carte qui soit publiée tous les soirs.
19:40Simplement, cette carte, vous comprenez bien, il faut l'interpréter.
19:43Cette carte, elle n'existe que parce qu'on y a entré quelques paramètres, trois paramètres en l'occurrence.
19:49Ce que je souhaite, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que cette carte, elle est forcément imparfaite.
19:56En gros, qu'est-ce qu'elle dit ? Elle dit qu'il y a des zones où il y a encore du virus qui circule,
20:01et où les moyens hospitaliers ne sont pas suffisants, les zones rouges.
20:06Dans ces zones rouges, on ne peut pas déconfiner aussi facilement qu'on le souhaite.
20:12Mais par exemple, la carte ne prend pas en compte cette nécessité que nous devrions avoir à tous mettre des masques partout,
20:19ou à pouvoir tester facilement toute la population qui aurait des symptômes.
20:23Ça, sur la carte, ça n'apparaît pas.
20:25C'est-à-dire que par exemple, le 11 mai, il faudrait reporter le déconfinement,
20:28ou cette phase de confinement progressive dans les départements rouges, ce serait une solution ?
20:33Non, ce ne sera pas dans les départements rouges, ce ne sera pas dans tous en tout cas.
20:37Mais je vous le dis, s'il n'y a pas de test pour tout le monde, c'est-à-dire si vous n'êtes pas capable, le 12 mai,
20:43de tester très largement tel individu qui a des symptômes et tout son entourage,
20:50c'est-à-dire que vous n'êtes pas capable de dépister un cluster qui naît,
20:54et si en plus vous n'avez pas de lit de réanimation libre devant vous, vous ne pouvez pas déconfiner.
20:59Ça, c'est sûr. C'est pour ça, je vous le dis, on n'est pas le 11, on va être le 5.
21:04Nous sommes le 5 mai, donc on a encore 6 jours devant nous. En 6 jours, on peut faire beaucoup de choses.
21:08On peut organiser les brigades qui vont nous permettre de faire de l'enquête épidémiologique,
21:13c'est-à-dire savoir qui vous avez rencontré et s'ils sont malades depuis que vous-même étiez malade.
21:19En 6 jours, il faut faire en sorte que tous les laboratoires de ville puissent faire les tests très rapidement.
21:25En 6 jours, il faut informer les médecins traitants du rôle très important qu'ils vont avoir dans la lutte contre la maladie.
21:32En 6 jours, il faut s'assurer que dans les hôpitaux, on a remis du matériel là où il manquait,
21:38et il faut développer des lits de réanimation nouveaux prêts à être mis en route.
21:43Donc on peut le faire, mais ça ne tombe pas du ciel, ce n'est pas naturel.
21:47Le déconfinement n'est possible que si on a toute une machine qui se met en route et qui fonctionne.
21:53Et à quel moment vous allez vous dire, c'est bon là, on a ce qu'il faut, vous faites un point ce week-end ?
21:59Je ne vais pas le décider, ce n'est pas moi. Je suis responsable d'un service et j'obéis aux ordres.
22:04Je suis fonctionnaire des hôpitaux publics et j'obéis aux ordres que le ministre nous donne.
22:09Disons votre propre avis.
22:11Si le jour du déconfinement, il n'y a pas de lit de réanimation libre par exemple,
22:17mon sentiment c'est qu'on ne peut pas déconfiner.
22:20Peut-être qu'il y en aura-t-il dans l'hôpital à côté, ce qui permet de transférer éventuellement des malades.
22:24Le sujet est simple, protéger la population avec des masques,
22:28pouvoir tester s'il y a des clusters qui naissent et pouvoir hospitaliser en réanimation s'il y a des formes graves.
22:34Je n'invente rien, tout ça est extrêmement simple.
22:38Il ne faut pas se compliquer la vie. Si on n'a pas ces trois conditions, c'est très périlleux de déconfiner.
22:43On peut toujours parier sur le fait qu'il n'y aura pas de deuxième vague.
22:46Il y a des gens qui disent ça.
22:47Mais la question c'est, est-ce qu'on peut parier l'avenir d'un pays sur une hypothèse ?
22:54Dans la stratégie en France, il y a cette idée de mettre en place ce qu'on appelle des brigades
22:58qui iraient à la rencontre des malades pour aller mener une enquête derrière.
23:03C'est un peu comme si c'était le service de police judiciaire qui arrivait
23:05et qui mènerait son enquête sur une scène de crime pour aller voir qui a été malade,
23:10à quel moment, en contact avec qui.
23:12L'idée c'est d'aller chercher, ce n'est pas le patient zéro,
23:16mais tous ceux qui sont dans un entourage proche et qui ont pu être touchés à un moment.
23:19Est-ce que c'est une bonne idée ? En gros, en quoi ça consiste ?
23:21L'idée est la suivante.
23:23Quand vous êtes malade, vous vous mettez par exemple à tousser ou avoir de la fièvre,
23:27vous allez aller voir votre médecin traitant qui va vous examiner,
23:29qui va se dire, ça peut être le Covid.
23:31Il va vous faire faire un test.
23:33Le test va mettre 24 heures à être rendu.
23:35Au bout de 24 heures, on saura si ou pas vous avez la maladie.
23:39Le problème, c'est que vous pouvez être contagieux.
23:42Vous l'êtes, contagieux, si vous avez la maladie.
23:44Mais vous pouvez l'être 48 heures avant l'apparition du premier symptôme.
23:48Donc nous sommes mardi, vous venez me voir, vous toussez.
23:51Vous toussez depuis hier, ah très bien.
23:54Eh bien je vous fais faire le test et si le test est positif,
23:56il faut que je retrouve tous les gens, tenez-vous bien,
23:59qui vous ont rencontrés, avec lesquels vous avez été en contact potentiellement contagieux,
24:0348 heures, deux jours, avant le premier symptôme.
24:07Nous sommes mardi, vous toussez depuis lundi, lundi matin.
24:11Il faut que vous me disiez,
24:13tous les gens que vous avez vus, croisés, d'une manière un peu proche,
24:17depuis samedi matin, 48 heures avant.
24:20Et tous ces gens, entre samedi matin et lundi,
24:23ils vont être recontactés par cette fameuse brigade,
24:27le mot n'est pas très beau, mais c'est comme ça qu'ils ont dit,
24:30une brigade d'épidémiologistes, en tout cas de gens qui sont envoyés par les autorités sanitaires,
24:35et ils vont aller leur poser des questions sur est-ce que vous allez bien,
24:37est-ce que vous avez de la fièvre, est-ce que vous êtes fatigué.
24:39Essayez de dépister la maladie chez ces gens-là.
24:42Et on va faire la même chose avec les gens avec lesquels vous vivez à la maison.
24:47Et ces gens avec lesquels vous vivez, on va probablement aussi les tester.
24:53Et on les isole, on fait quoi dans des hôtels ?
24:55Idéalement, il faudrait dès lors que vous êtes malade,
24:58que je vous renvoie chez vous, non seulement avec un masque, mais en plus pas chez vous.
25:02Que vous n'alliez pas infecter tous les gens de votre famille.
25:05Et ça c'est quelque chose qui n'est pas encore très au point.
25:09L'idée, l'idéal, c'est que je ne vous renvoie pas chez vous quand vous êtes malade,
25:15je vous envoie dans un hôtel où vous allez tranquillement passer quelques jours,
25:20le temps que vous ne soyez plus contagieux.
25:22Mais ça, est-ce que les chambres d'hôtels sont prêtes, est-ce qu'on a l'organisation ?
25:26C'est tout le sujet.
25:27On a encore quelques jours pour mettre en place cette organisation qui est extrêmement lourde,
25:32qu'on n'a jamais mis en place auparavant, mais qui est indispensable.
25:35Moi j'en ai assez, si vous voulez, de renvoyer à leur domicile des gens sans les tester,
25:39ce qu'on a fait jusqu'ici parce qu'on n'avait pas les tests,
25:41sans leur donner de masque parce qu'il n'y avait pas de masque à leur donner,
25:44et troisièmement, dans leur famille, au risque qu'ils infectent le reste de la famille.
25:47Ça, il faut qu'on arrête de jouer à ces bêtises-là.
25:51La question des écoles, elle revient énormément.
25:53Je salue toutes les personnes qui nous regardent dans les commentaires.
25:55N'hésitez pas à réagir, à commenter, à partager ce direct.
25:58On est ensemble pour encore quelques minutes.
25:59Et justement, cette question des écoles, elle revient énormément.
26:02Les parents d'élèves qui nous regardent, qui ont beaucoup d'inquiétude,
26:05à quelques jours maintenant, de potentiellement remettre leurs enfants à l'école.
26:08Vous, c'est quoi votre position sur cette question de la rouverture des écoles ?
26:11Vous savez, on en avait parlé la dernière fois, je suis maire de ma commune.
26:13Donc la question se pose, pour moi, dans mon autre ville d'élu.
26:16De toute façon, c'est le Premier ministre qui va prendre un décret qui réouvre les écoles.
26:20Donc, c'est une décision du Premier ministre.
26:22Et les maires, les enseignants ne peuvent pas dire, nous, on n'ouvre pas l'école.
26:25De toute façon, c'est la loi.
26:27Donc, les écoles vont être ouvertes.
26:28Je parle des maternelles et des élémentaires.
26:30Comment vont-elles être ouvertes ?
26:32D'abord, avec des conditions extrêmement strictes qui doivent toutes concourir à un seul objectif,
26:37c'est que les enfants et les gens qui travaillent dans les écoles ne courent pas de risques médicaux.
26:41C'est ça, la priorité.
26:42Pour ça, le gouvernement nous dit qu'il va limiter à 15 enfants le nombre d'enfants par classe.
26:47C'est plutôt une bonne idée.
26:49Se pose, évidemment, la question de savoir quels enfants seront admis en classe.
26:52Puisque, en gros, quand vous en avez 15 par classe, c'est qu'il y en a un sur deux qui ne sera pas admis à l'école.
26:57Or, il y a des parents qui ont besoin d'aller travailler.
26:59Donc là, il y a un vrai sujet.
27:01Ce n'est pas encore très clair, dans les décisions gouvernementales,
27:05de savoir quel enfant aura la priorité pour aller à l'école.
27:09D'ores et déjà, on sait que ce sont les enfants des parents prioritaires,
27:13qui travaillent à l'hôpital, à la police, les pompiers, dans les crèches.
27:17Tous ces gens-là, il faut qu'ils aillent absolument travailler pour que le pays fonctionne à mine de main.
27:23Et ces gens-là, de toute façon, pourront mettre leurs enfants à l'école.
27:26Et puis après, il y a tous les autres qui voudraient aller travailler,
27:28qui ne font pas partie de ces publics prioritaires.
27:31Et là, les choses ne sont pas très claires.
27:33Est-ce que ça va être tous ceux qui veulent venir par roulement, pour ne pas dépasser 15 par classe ?
27:38Ou est-ce que ce sont certains d'entre eux ?
27:40Dans ces cas-là, j'aimerais qu'on sache comment ils vont être choisis.
27:43Sur ces deux questions, on n'a pas encore des réponses très claires du ministre.
27:47Manifestement, la décision qui est en train d'être prise, c'est qu'on va dire
27:51que tous les enfants auront accès, mais par roulement.
27:54C'est-à-dire qu'il y a des enfants qui viendront le lundi, le mardi, et d'autres le jeudi, le vendredi.
27:58C'est un pis-aller.
28:00Evidemment, ça va poser un problème aux parents qui doivent travailler,
28:04parce qu'il faut qu'ils travaillent, et à qui on va dire
28:06« Vous pouvez travailler, mais moi, votre enfant, je ne vous le prends pas à l'école le lundi, le mardi. »
28:10Ça, c'est un vrai sujet.
28:12Aujourd'hui, il n'y a pas de solution.
28:14Voilà où on en est de notre réflexion.
28:16En tout cas, la priorité, ça doit être de garantir l'état sanitaire des enfants et des gens qui y travaillent.
28:21On mettra du gel.
28:23Est-ce que tout est garanti ? C'est ça la question que beaucoup se posent.
28:26Les distanciations sociales entre les enfants, qui est quasiment impossible.
28:29La question des masques pour les plus jeunes, parce qu'on sait que pour les plus petits, mettre un masque, c'est…
28:33Les enfants n'auront pas de masque en élémentaire.
28:36Pas en maternelle, c'est sûr.
28:38Pas en élémentaire, de façon obligatoire.
28:40Et s'ils veulent l'avoir, ils peuvent l'avoir.
28:42Il faut du gel hydroalcoolique partout dans l'école.
28:44Il faut nettoyer, c'est très important, les classes, les couloirs, les cantines, tous les jours.
28:49Ça, ça va être fait. En tout cas, Mme la Commune va le faire.
28:51Et à la cantine aussi.
28:53Où est-ce que le repas sera pris ?
28:55Il y a une solution qui est actuellement à l'étude,
28:57qui consisterait à faire en sorte que les 15 enfants d'une classe restent dans la classe
29:00et prennent leur repas de la cantine, mais pas à la cantine, dans la classe.
29:04Ça, ça serait une solution.
29:06Et puis, il y a une inconnue qu'on n'a pas.
29:08Et ça, on a tous posé… Beaucoup de maires ont posé la question.
29:11On n'a toujours pas la réponse.
29:13C'est combien d'enseignants seront à leur poste.
29:15Parce qu'il y a des enseignants qui ne vont pas pouvoir travailler parce qu'ils sont malades,
29:18parce qu'ils ont des bonnes raisons de ne pas travailler.
29:21Donc ça, ce n'est pas encore très clair.
29:23On a cette question d'Arène dans les commentaires qui nous dit
29:25« Pourriez-vous préciser l'âge à partir duquel on peut conseiller le masque à un enfant ? »
29:28C'est une question importante.
29:30Je crois qu'il y a une recommandation d'une autorité sanitaire quelconque nationale
29:36qui est de dire qu'au-dessous de 2 ans, 2 ans et moins, il ne faut pas,
29:39parce qu'il y a des risques d'asphyxie.
29:41Au-dessus, à 3 ans et plus, c'est possible de porter un masque.
29:46Le seul sujet, c'est est-ce que l'enfant de 4 ans va garder sagement son masque
29:51ou ne va pas mettre ses mains dessus.
29:53Probablement non, mais c'est possible de lui mettre un masque.
29:55On a Virginie, par exemple, qui travaille dans les services hospitaliers,
29:59qui dit « On manquait aussi de personnel vraiment formé à la réanimation.
30:03Apparemment, des formations sont-elles prévues en cas de seconde vague ? »
30:06Mais c'est une vraie question que Virginie vous posez.
30:08Dans le plan pandémie grippale d'il y a 10 ans, 2009, il y avait un plan qui était très bien fait.
30:12Il était très clairement indiqué qu'il y avait une formation « rapide »
30:19aux principaux gestes de réanimation qui seraient donnés aux aides-soignants,
30:23aux infirmières et même aux médecins pour renforcer les équipes de réanimation.
30:27Dans le plan actuel, je crois que ça n'existe pas et c'est un vrai sujet.
30:30Je pense que c'est un de nos grands manques.
30:33C'est pour ça que je pense qu'une des manières de s'en sortir, c'est de faire venir,
30:36c'est ce qu'on fait les Chinois d'ailleurs, des professionnels de régions où il y a peu de virus
30:40vers les régions où il y en aura beaucoup et où on aura besoin en réanimation.
30:44Alors, question dans les commentaires également.
30:46Les vêtements des enfants durant la journée, différents de ceux à la maison ?
30:48Est-ce qu'il faut tout de suite changer les enfants quand ils rentrent à la maison ?
30:51Oui, en théorie, quand vous rentrez chez vous, vous devez vous changer et laver les vêtements.
30:58On parle souvent de cette date du 27 décembre.
31:00On sait qu'en région parisienne, un cas de Covid-19 aurait été détecté.
31:04Je ne sais pas si vous avez tous les éléments, mais est-ce qu'on peut peut-être évoquer un peu cette histoire ?
31:08J'ai vu ça, comme vous. Il s'agit du confrère d'un hôpital dans le nord de Paris,
31:12un grand hôpital, l'hôpital Avicenne, une équipe tout à fait sérieuse,
31:16qui a repris des tubes de sang qui avaient été prélevés chez un patient fin décembre
31:26et qui a eu l'idée de tester sur ces tubes de sang du mois de décembre
31:30pour rechercher s'il y avait eu un passage du virus.
31:32Si j'ai bien compris, c'est ça qui a dû être fait.
31:34Et ils ont retrouvé le virus. Je ne sais pas par quelle technique, mais ils l'ont retrouvé.
31:38Et donc à partir de là, ils affirment qu'il y a eu des cas qu'on n'a pas identifiés fin décembre.
31:46C'est possible, c'est possible.
31:48La conséquence pratique, qu'est-ce qu'elle est ? Honnêtement, je ne sais pas.
31:52Est-ce qu'on aurait été plus prêts si on avait eu un premier cas fin décembre ?
31:56On ne refait pas les matchs perdus, on ne les refait pas après.
32:00Tout ce que je peux vous dire, c'est que dans le service où vous êtes là, à Pompidou,
32:04nous avons eu le premier patient officiel, qui ne l'est plus d'ailleurs,
32:06puisqu'il y en a un manifestement avant, le 24 janvier, mémoire, donc à peu près un mois plus tard.
32:12Ça, c'est les cas officiels qui avaient été énoncés par l'ISB.
32:17Le 24 janvier ou le 25, c'est un samedi, je me souviens, un samedi soir.
32:22Est-ce qu'entre le 25 janvier, premier cas, et le 15 mars, confinement,
32:27l'État s'est mis à commander des masques en nombre et des tests ? Je ne crois pas.
32:32Donc est-ce que si on avait eu un mois de plus, on aurait été plus vigilants et plus diligents ?
32:37Peut-être, mais je n'en suis pas certain.
32:39Est-ce que quelque part, justement, alors cette crise, elle est toujours en cours,
32:43mais ça fait maintenant plusieurs mois qu'elle est là,
32:45est-ce que vous avez un... on commence à avoir un petit peu de recul sur ce qui se passe,
32:48sur ce qui a manqué, sur ce qui a été bien ?
32:50C'est quoi, vous, l'analyse que vous en faites ?
32:52Une réponse peut-être même assez longue, parce que c'est vrai qu'il y a peut-être beaucoup de choses à évoquer.
32:55Il y a beaucoup de choses. D'abord, ce qui a manqué, on le sait, il nous a manqué beaucoup de matériel,
32:59y compris des médicaments, d'ailleurs, y compris des lits de réanimation.
33:03Je vous rappelle le chiffre, 5 000 lits de réanimation en temps normal en France, 25 000, 5 fois plus.
33:09En Allemagne, ça signifie qu'ils sont capables d'accueillir 5 fois plus de patients graves à un même moment,
33:15là où nous ne pouvions plus, nous.
33:17Donc je pense qu'un des grands sujets que nous allons avoir, c'est nos capacités hospitalières de réanimation,
33:22qu'il va falloir développer dans les mois qui viennent.
33:24Le deuxième sujet, ça a été, et c'est lié au premier, la prise en charge qu'on a faite aux personnes âgées.
33:30Je pense qu'on a failli dans la prise en charge des personnes âgées.
33:34On a enfermé un certain nombre de personnes âgées dans les EHPAD, parce qu'on ne pouvait pas faire un tournoi,
33:38il n'y avait pas de matériel pour les protéger.
33:40On leur a dit de ne pas bouger.
33:42On ne pouvait pas faire un tournoi, il fallait le faire, je ne conteste pas ça.
33:45Mais il reste que si on l'a fait, c'est par défaut, parce qu'on n'était pas équipés.
33:49Ils n'ont pas eu la visite de leur famille, qui aurait pu venir s'ils avaient été équipés,
33:53mais on n'avait pas le matériel.
33:55Puis même certains sont morts dans les EHPAD, alors qu'on aurait peut-être pu les admettre dans les hôpitaux
34:00et essayer de les sauver.
34:02On n'avait simplement pas suffisamment de capacité hospitalière.
34:05Donc voyez-vous, je pense que la manière dont on a traité les personnes âgées,
34:09en tout cas certaines d'entre elles, n'a pas été une manière satisfaisante.
34:13Je le dis avec les mots les plus prudents possibles.
34:16Un des grands enjeux dans les mois ou les années qui viennent,
34:19ça va être de savoir la politique qu'on a en matière de prise en charge du vieillissement.
34:25Juste avant l'épidémie, il y avait le débat sur les retraites.
34:29Je pense que le débat sur la retraite, c'est évidemment fondamental.
34:31Mais le débat sur la prise en charge des personnes âgées et en particulier dépendantes,
34:36elle est encore plus, parce que c'est une question d'humanité.
34:39Et puis, évidemment, il y a mille questions qui se sont posées.
34:44La question qui s'est posée principale qu'on a vue dans les hôpitaux,
34:47c'est que tous les hôpitaux se sont réorganisés eux-mêmes pour faire face à l'épidémie.
34:52En fait, nous avons mis de côté nos organisations habituelles pour nous adapter.
34:56Ce qui montre quoi ?
34:57C'est que nos organisations habituelles ne sont pas satisfaisantes.
35:00Elles sont lourdes, elles sont très administratives, très pesantes, souvent pas très efficaces.
35:07Si nous avons pu nous adapter pour être efficaces, c'est que nous devons changer nos habitudes.
35:11C'est trop bureaucratique, c'est ça ?
35:13Vous savez que dans les hôpitaux français publics, je parle des hôpitaux publics,
35:17quand vous regardez le tableau des emplois, c'est-à-dire les gens qui y travaillent,
35:21il y a autant, tenez-vous bien, autant de personnel administratif que de médecins.
35:27Quand vous voyez un médecin, en face vous avez un personnel administratif.
35:31Est-ce que c'est normal ?
35:32Je pense qu'il y a une hyperadministration dans nos hôpitaux, dans notre pays en général.
35:37Si encore l'administration servait à quelque chose, était utile, il la faudrait.
35:42D'ailleurs elle l'est, je ne dis pas que l'administration est-il utile.
35:45Mais ce que je critique, c'est son hyperprésence et le fait qu'elle complique souvent les procédures.
35:51Au fond, la haute administration, et là je ne parle pas de l'administration de l'hôpital,
35:56mais la haute administration n'a pas su préparer la guerre.
36:00Pas de stock stratégique par exemple, où ils avaient disparu.
36:04Un jour on saura pourquoi peut-être.
36:06Et en même temps, quand la guerre est arrivée, je dis le mot guerre parce que c'est le président qui dit que c'est la guerre,
36:11c'est un grand débat, c'est la guerre.
36:13Quand la guerre est arrivée, ce n'est pas cette administration qui nous a permis de la gagner.
36:18En fait, ce qui a permis de gagner cette première bataille,
36:21ça a été uniquement les Français qui ont accepté de prendre sur eux la charge du confinement.
36:28C'est ça le sujet.
36:29On a fait porter sur l'épaule des Français la charge du confinement,
36:32par défaut, parce qu'on ne pouvait pas faire autrement, parce qu'on n'était pas préparés.
36:36Et puis un dévouement incroyable dans les...
36:38Et puis vous avez évidemment des gens qui se sont révélés comme étant ceux qui ont donné deux mois en permanence,
36:48venant tous les jours à l'hôpital pour soigner les Français.
36:52Et pas seulement à l'hôpital, mais à la maison de retraite, à domicile.
36:55Tous ces gens qui se sont occupés des personnes âgées qui étaient confinées,
36:59et qu'il fallait continuer à aider, à se laver, à se lever, à manger, à faire leurs courses.
37:04Eh bien ça, c'est la bouffée d'oxygène, d'espoir de la crise.
37:08C'est que la crise a montré qu'il y avait des gens absolument exceptionnels.
37:11Et je t'ai tombé sur un chapitre de la peste de Camus hier, que je dois avoir là.
37:18Regardez ce que dit Camus.
37:20« Dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux,
37:25c'est qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
37:31Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.
37:37Qu'en surviennent des fléaux. »
37:40C'est quelque chose d'extraordinaire.
37:42Et effectivement, la société qu'on décrivait extrêmement individualiste, égoïste,
37:48quand la crise est arrivée, parce que l'État n'était pas préparé,
37:52toute la charge a pesé sur les Français qui se sont confinés,
37:57et toute la charge a pesé sur tous ceux qui se sont révélés en faisant des choses extraordinaires.
38:02Et c'est ça, je crois, qu'on retiendra comme l'élément positif de cette crise,
38:11c'est cette révélation que la société française est capable de grandes choses.
38:14Mais, mon Dieu, nous n'avons pas beaucoup été aidés par l'État,
38:19qui a été quand même très immobile et très inagile.
38:24La guerre n'a pas gagné, il y a encore des batailles à mener,
38:28et maintenant c'est à l'État de nous aider.
38:30Juste pour conclure ce live, je vais prendre trois petites dernières questions
38:33que je vais vous donner en même temps.
38:35Alors, on a celle sur les traitements, où nous en sommes,
38:38sur les transports, la crainte justement des difficultés de distanciation sociale,
38:42on en parlait juste avant de lancer ce live, justement,
38:44en prenant les transports en commun, toutes les difficultés qu'il peut y avoir,
38:47et aussi la maladie de Kawasaki qui a été évoquée la semaine dernière,
38:50c'est-à-dire de formes potentiellement graves chez des jeunes enfants,
38:54et les questions, est-ce que c'est lié au Covid-19 ou non,
38:57et où on en est aujourd'hui, est-ce que ça se développe beaucoup ou non ?
38:59Voilà un peu les trois dernières questions.
39:01Pour les traitements, aujourd'hui, on n'a toujours pas de traitement validé.
39:04Il y a un traitement qui a montré un effet dans un travail qui n'est pas encore publié,
39:08donc il faut le soumettre à publication,
39:10chez des formes très graves, une sorte d'anti-inflammatoire très puissant
39:14qui permettrait de diminuer la gravité des maladies.
39:18Et deuxièmement, sur la maladie de Kawasaki, c'est une maladie qu'on connaît,
39:24mais qui est plus fréquente depuis quelques semaines un peu partout en Europe,
39:27chez l'enfant, probablement liée au Covid,
39:32mais il faut que les choses soient claires,
39:36c'est très peu de cas concernant toute la population.
39:39Et troisièmement, dans les transports, le sujet dans les transports,
39:41c'est le métier à masque.
39:44Important là-dessus, tout est bien noté sur ça.
39:48Les masques, la maladie de Kawasaki,
39:52et puis ce qu'on disait sur les traitements,
39:55là aussi, c'est encore des choses à attendre pour la suite.
39:58Comme le vaccin, il arrivera, j'espère, dans les mois qui viennent,
40:02mais on est loin d'être encore au point.
40:05Merci en tout cas, Philippe Juvin, d'avoir répondu à mes questions,
40:08aussi celles des très nombreux internautes.
40:09On rappelle qu'il y a aussi beaucoup de personnes qui ont envoyé beaucoup de choses,
40:12je tiens à vous remercier.
40:13On avait fait cette vidéo de remerciement la dernière fois.
40:15On a vu qu'il y a même encore, parfois, et ça arrive encore,
40:17des fois tous les jours, il y a encore des choses qui arrivent ici.
40:19Avec des tas de mots gentils que j'affiche auprès des soignants,
40:23parce que ça nous a aussi beaucoup aidé à tenir.
40:26Voilà, donc un grand remerciement à toutes et à tous,
40:28parce qu'il y a ce que vous envoyez,
40:29puis il y a aussi les mots de réconfort qui font chaud au cœur
40:32tous ces personnels soignants confrontés à cette épidémie.
40:35Merci beaucoup.
40:36Merci à vous, M. Juvin.
40:37Très bonne journée, et puis très bonne journée à tous ceux qui nous suivent.
40:39On se retrouve très vite sur Brut.
40:40On vous mettra le lien de Maïs Brut dans les commentaires.
40:44Maïs Brut, où vous pourrez mettre votre heure à la semaine.
40:47Et tous les jours, on vous envoie une lettre d'information
40:49avec toutes nos productions de vidéos liées au coronavirus,
40:52mais pas que, l'actualité généraliste, culturelle également.
40:55Tout ce qu'on peut produire avec l'ensemble de la rédaction de Brut
40:57pour vous informer sur cette crise sanitaire, sociale,
41:01et aussi tout ce qui est à côté.
41:03On essaie justement de vous informer d'un point de vue global.
41:06Donc Maïs Brut, très important.
41:07Ça arrive tous les soirs sur votre boîte mail.
41:09Et puis on se retrouve très, très vite sur Brut.
41:11Demain, nous vous proposerons notamment une interview exclusive
41:14avec Nicolas Hulot, justement, qui nous donnera un peu son avis
41:18sur ce qui se passe, mais aussi sur le monde de demain,
41:20parce qu'on a envie de s'intéresser positivement à ce monde de demain.
41:22L'écologie, qu'est-ce qui a fonctionné,
41:24qu'est-ce qui n'a pas fonctionné dans ce monde,
41:26justement, en pleine période d'épidémie.
41:28On en parlera avec lui demain, en direct sur Brut, dans la matinée.
41:31Je vous souhaite à tous et à toutes une très bonne journée.
41:33Prenez soin de vous.
41:34Et puis, dans les prochains jours, dans les prochaines heures,
41:36on continuera d'aller à la rencontre,
41:37que ce soit, on essaie d'organiser aussi des interviews,
41:39peut-être avec d'autres ministres, dans les prochains jours,
41:42comme ceux qu'on a pu avoir précédemment,
41:43au niveau de l'éducation, du travail, pour poser,
41:45prendre vos questions, remonter tout ce qui vous interroge,
41:49toutes vos craintes, vos questionnements sur cette crise sanitaire,
41:52sur la reprise du 11 mai, sur ce qui se passe d'une région à une autre.
41:55Est-ce qu'on pourra faire ceci ? Est-ce qu'on pourra faire cela ou pas ?
41:57Eh bien, on essaiera d'y revenir.
41:59Toutes vos questions sur la vie pratique, sur votre quotidien,
42:01on les prend au quotidien.
42:02Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne journée.
42:04Vous avez mon profil en description du live pour vos retours.
42:06Vos questionnements, vos critiques, vos retours.
42:08Bref, on est là pour ça, pour faire vos retours.
42:10Et puis, on se retrouve très, très vite sur Bruit pour de nouvelles images en direct.
42:13Très bonne journée à vous.
42:14Bon appétit, si vous êtes à table.
42:16Et on se retrouve très, très vite.
42:17Ciao. Très bonne journée.
42:18Et merci encore à vous, Monsieur Juvin.
42:19Salut.