Hédi Chaieb est polytechnicien et major des EDN 2024. Il livre son ressenti face au concours et la reforme du second cycle ainsi que ses conseils pour réussir.
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00:00Je pense que ce classement, il reflète le fait qu'après six ans d'études difficiles,
00:05les étudiants en médecine cherchent des spécialités où il y a un certain confort de vie.
00:18Au moment de choisir après le bac, je ne savais pas trop ce que je voulais faire.
00:23Ça m'intéressait la médecine déjà, mais j'avais peur de m'enfermer dans cette voie.
00:27Donc j'ai fait une filière plus généraliste avec les classes préparatoires aux grandes écoles.
00:33Et pendant le Covid, je bossais sur des statistiques pendant mes cours à Polytechnique.
00:39Je me suis dit que je vais aider les chercheurs, les médecins qui travaillaient à l'époque sur toutes les données de santé.
00:46Et donc c'est cette proximité avec les médecins, avec le domaine médical qui m'a refait penser à la médecine.
00:54C'est un dispositif qui permet d'intégrer soit en deuxième année, soit en troisième année les études de médecine.
01:00Donc sans recommencer depuis le début avec le concours de première année.
01:04C'est réservé à des gens qui ont un équivalent de Master 2.
01:08Et c'est un concours où on est d'abord sélectionné avec un CV, une lettre de motivation.
01:14Une fois qu'on est admissible, on passe un oral devant une dizaine de doyens de la faculté
01:20Je savais que j'allais avoir un bon classement et je ne m'attendais pas du tout à arriver premier.
01:26Mais ça fait toujours plaisir, ça vient récompenser un peu du travail, des efforts, des sacrifices d'avoir fait cette passerelle.
01:37Ça va bien sûr dépendre des personnes.
01:39Moi, je sais que pour être motivé, pour faire une étude, pour faire un examen,
01:45Ça va bien sûr dépendre des personnes.
01:47Moi, je sais que pour être motivé, pour faire une bonne journée de travail, il fallait que j'ai un bon équilibre dans ma vie.
01:54Faire du sport, sortir le soir, prendre du temps pour moi, avec mes amis, ma vie privée, ma famille, etc.
02:00Pour le jour J, le concours, il faut arriver reposé.
02:03Le concours maintenant, il est en octobre pour la partie écrite, donc on a tout l'été avant.
02:07J'ai pris le parti de prendre des semaines de vacances.
02:11La dernière semaine, je pense que c'est une très bonne idée de vraiment travailler un minimum, dormir un maximum.
02:17Ensuite, sur tout ce qui est préparation mentale, je vais visualiser tout le jour, comment ça va se passer.
02:24Le réveil, le trajet pour aller au lieu d'examen, le moment où je vais voir le sujet.
02:30Garder une bonne hygiène de vie quand on a à la fois des stages la moitié de notre temps et le reste du temps, on doit travailler sur des livres.
02:38C'est dur de s'organiser. Il y a des hauts, il y a des bas, c'est long, c'est un marathon.
02:42Il faut rester le plus constant possible malgré les périodes où on est un peu moins motivé.
02:50J'ai trouvé ça difficile, mais je trouve que depuis la réforme qu'on appelle la R2C, les épreuves sont quand même plus abordables.
02:57Toutes les matières sont mises sur un pied d'égalité.
03:00La mentalité des épreuves est moins là pour nous piéger.
03:03C'est plus nous évaluer sur des cas classiques sans nous demander des détails de prise en charge qui seraient l'affaire d'un spécialiste.
03:15Je pense que c'est une bonne idée de nous évaluer sur une épreuve à l'oral pour évaluer d'autres dimensions de notre capacité à raisonner, à faire le travail d'un médecin.
03:26Après, les échos, c'est critiquable. C'est un jeu de rôle et un peu n'importe qui peut jouer le rôle d'un médecin empathique, d'un médecin à l'écoute.
03:37Mais je pense que ça va quand même dans le bon sens.
03:40Je pense qu'il y avait des inégalités en termes de facs, des facs qui ont plus d'infos, qui sont mieux préparées que d'autres.
03:47Ce n'est pas encore parfait, mais ça commence à un peu s'équilibrer.
03:51Je pense que ce n'est pas une si bonne idée que ça.
03:54Il y a des variations entre les différents groupes de spécialité, mais ces variations, finalement, sont aléatoires parce qu'elles dépendent de quelques questions.
04:03Donc, si on a répondu moins bien à 10 questions sur un groupe de spécialité, on va artificiellement se retrouver moins bien classé sur ce groupe de spécialité.
04:14Et ça ne veut pas dire qu'on est moins bon dans ce groupe de spécialité.
04:17Parfois, c'est simplement du hasard et peut-être que c'est ça qui va les empêcher à la fin d'avoir leur spécialité rêvée.
04:24À la base, je comprends l'idée de vouloir favoriser des gens qui savent déjà ce qu'ils veulent et qui vont bosser à fond et maximiser leurs points sur le groupe de spé.
04:35Mais en fait, en pratique, personne n'a favorisé un groupe de spécialité par rapport à un autre, même s'ils avaient déjà une spécialité.
04:43Moi, j'envisage l'anesthésie-réanimation.
04:45C'est une spé qui est très transversale.
04:47Il faut être bon dans à peu près toutes les spécialités.
04:51C'est aussi une spécialité où on fait beaucoup de gestes.
04:56J'ai envie de rester à Paris. J'ai toute ma vie à Paris.
04:59Je pense que ce classement, il reflète le fait qu'après six ans d'études difficiles, les étudiants en médecine cherchent des spécialités où il y a un certain confort de vie.
05:10Le confort, il s'entend à la fois sur le plan financier.
05:12C'est le plan le plus évident parce que si on regarde ce classement et qu'on met à côté le classement des spé les mieux rémunérés,
05:20il est à peu près superposable.
05:22Et ça s'entend parce que quand on est interne, on n'est pas très bien payé pour quand même des responsabilités importantes.
05:30Il y a des spécialités où il y a moins d'urgences que d'autres, où on peut un peu choisir ses horaires sans passer quasiment 100 heures à l'hôpital pour gérer tout ça.
05:43J'exagère à peine pour certaines spécialités.
05:45Mais si, c'est dans les moyens.
05:47La psychiatrie, ça a toujours été un peu le parent pauvre de la médecine.
05:50La médecine générale, je pense que ça peut s'expliquer par le fait qu'ils ont encore rallongé d'un an l'internat de médecine générale.
06:02Lyon, c'est un peu au centre de la France.
06:04Donc, c'est pas loin de Paris.
06:05C'est pas loin du Lyon.
06:07Lyon, c'est un peu au centre de la France.
06:09Donc, c'est pas loin de Paris.
06:10C'est pas loin de la mer.
06:12Il y a la montagne à côté.
06:13Le prix de l'immobilier joue aussi beaucoup.
06:15Quand on gagne entre 1500 et 2000 euros par mois quand on est interne, bah oui, le prix du loyer va beaucoup influer ce que ça va jouer sur son niveau de vie.
06:26Ce qui fait que Paris, en fait, est moins demandé que d'autres villes.
06:32C'est des études difficiles, médecine.
06:34Essayez d'avoir un entourage de personnes autour de vous, des amis, des proches qui vous soutiennent.
06:39Ne lâchez rien parce qu'à la fin, je pense que c'est un métier magnifique.