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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte parole du Gouvernement.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, porte parole du Gouvernement.
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00:00Et c'est vrai, madame la porte-parole, bonjour, qu'il y a un certain nombre de sujets gouvernementaux
00:08dans l'actualité sur lesquels on a besoin de vous entendre.
00:11D'abord, votre choix du matin, parce que vous êtes LR, on le rappelle,
00:14et donc il y a ce débat interne chez LR sur la présidence entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.
00:18Et ce matin, vous avez choisi, vous dites, je soutiens Bruno Retailleau. Dites-nous pourquoi.
00:23Ce n'est pas une très grande surprise. Je travaille avec Bruno Retailleau depuis dix ans.
00:27Il a été mon patron de groupe au Sénat où nous siégeons tous les deux.
00:31Et donc, je connais les qualités de Bruno Retailleau pour rassembler des sensibilités
00:36qui, parfois, sont un petit peu différentes. Vous savez, dans la famille de la droite,
00:40il y a parfois des sensibilités plus ou moins centristes, plus ou moins à droite.
00:44Et Bruno Retailleau sait parfaitement faire cela, respecter chacun,
00:49réussir à trouver les moyens d'unir tout le monde. Je pense que c'est une perspective.
00:53Mais qu'est-ce qu'il peut rassembler au-delà ? Parce que vous vous prononcez aussi pour une primaire
00:58entre la droite et les macronistes, pour faire simple. Et on imagine mal, franchement,
01:02des macronistes, un peu de gauche, voter pour Bruno Retailleau lors d'une présidentielle.
01:06Ce n'est pas exactement ça. Je pense qu'en effet, nous avons la nécessité pour préparer
01:11les prochaines élections présidentielles d'avoir un seul candidat à opposer aux extrêmes.
01:17Vous savez, le « en même temps » que nous avons depuis 2017 a scellé une partie de difficulté
01:23à la fois du Parti socialiste et à la fois des Républicains, qui n'avaient pas su d'ailleurs
01:27se renouveler ou se positionner correctement. Et ce « en même temps » a fait émerger
01:31les extrêmes de façon très, très importante. Donc aujourd'hui, pour être au deuxième tour
01:36d'une élection présidentielle… Il faut être en même temps LR et macroniste.
01:39On est toujours dans le « en même temps » en fait. Non, je ne crois pas. Justement, c'est l'intérêt
01:42d'une primaire. C'est qu'effectivement, on puisse, au terme d'une primaire où on présente
01:46à la fois une femme, un homme et un programme, avoir un seul candidat et que tout le monde
01:52soit avec ce candidat. Ce qui n'est pas dit « en même temps ».
01:56En attendant ces échéances, il y a une actualité qui est brûlante. Vous nous parlez de Bruno Retailleau.
02:00Il menace régulièrement de démissionner. Il l'a encore fait il y a quelques jours.
02:03Il y a aussi Gérald Darmanin qui menace de démissionner sur la question du port du voile dans le sport.
02:07D'abord, sur ce point, ça y est, c'est fini, c'est à plein nid. Il n'y a plus de désaccords.
02:10Darmanin, Borne, Barsac… Oui, il y en a. Là aussi, vous savez, on est dans un gouvernement
02:14qui est pluriel. C'est la caractéristique de ce gouvernement qui déstabilise…
02:19On peut être pluriel sans se taper dessus ?
02:21On peut être pluriel en respectant effectivement les avis des uns et des autres.
02:24C'est ce qu'a répété et demandé le Premier ministre hier sur cette histoire de voile.
02:30À la fois, Marie Barsac, la ministre des Sports, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin sont d'accord.
02:35Et d'ailleurs, l'ensemble du gouvernement est derrière la proposition de loi,
02:39telle qu'elle est sortie du Sénat et qui avait été proposée par le sénateur Michel Savin,
02:43qui est un grand spécialiste du sport et de ses questions.
02:45Ils sont derrière maintenant parce que François Bayrou a tapé du poing sur la table.
02:48Elisabeth Borne, par exemple, elle dit que c'est aux fédérations tranchées, ça marche très bien comme ça.
02:52Elle n'est pas vraiment pour que ça passe par la loi.
02:53Mais en fait, ça passe par la loi et le gouvernement aujourd'hui est aligné derrière cette question.
02:57Ça n'empêche pas les avis personnels. Je le répète, on a le droit d'avoir des avis personnels différents.
03:02Mais aujourd'hui, le gouvernement a tranché, le Premier ministre a tranché
03:05et donc ce gouvernement accepte et soutient le texte qui est sorti du Sénat.
03:09On voit bien les limites quand même.
03:10François Bayrou, il dit je ne veux pas être un garde chiant, je veux laisser les paroles s'exprimer.
03:14Mais on voit que ça part un peu dans tous les sens.
03:16Et moi qui porte parole du gouvernement...
03:18C'est dur, ce n'est pas facile votre boulot.
03:19Non, ce n'est pas facile mon travail.
03:21Mais c'est de respecter justement la sensibilité de chacun à l'intérieur du sous-gouvernement
03:25qui fait face à une situation politique qui est absolument inédite,
03:28puisque il n'y a pas de majorité totale à l'Assemblée nationale
03:32et donc que nous devons faire avec cette nouvelle configuration politique.
03:35Il y a quand même des coups de pression réguliers et on voit ces menaces de démission
03:38qui planent comme une épée de Damoclès au-dessus des épaules de François Bayrou.
03:43D'ailleurs, Laurent Wauquiez, vous connaissez très bien, il pousse Bruno Retailleau à la démission.
03:48On le voit encore ce matin.
03:49Il dit que Bruno Retailleau devrait démissionner sur la question de l'Algérie.
03:54Est-ce que vous comprenez cette prise de position de Laurent Wauquiez ou pas ?
03:57Écoutez, je crois que Bruno Retailleau est un élément très important de ce gouvernement
04:01car dans l'espace politique qu'il nous est donné les prochains mois,
04:05nous avons à faire face à un problème qui est la sécurité des Français.
04:10Je pense qu'à la fois l'attelage Bruno Retailleau-Gérald Darmanin
04:14est tout à fait coordonné pour répondre de façon importante à cette question de la sécurité des Français.
04:19Sur la question de l'Algérie, Bruno Retailleau est très allant, le gouvernement est très allant.
04:24Nous sommes en ligne avec le Président de la République, le Premier ministre
04:28et les ministres qui sont en charge, y compris Jean-Noël Barraud.
04:32Non, non, d'autre ligne n'est pas de la tête.
04:35Parce qu'on sait très bien qu'il y a des tensions.
04:36Mais il y a eu un comité interministériel justement pour lutter contre ces questions d'immigration irrégulière
04:43et il est sorti une position qui est une position partagée par l'ensemble du gouvernement et le Président de la République.
04:49Il y a eu quand même ce refus, cette humiliation de la part de l'Algérie de refuser la liste française.
04:55Il y a déjà une première mesure qui a été annoncée.
04:58Il y aura des visas maintenant pour les passeports diplomatiques, ce qui était une possibilité depuis 2007.
05:02Est-ce que le gouvernement pourra aller plus loin et annoncer d'autres ripostes, puisqu'on parle de ripostes graduées ?
05:07Oui, alors le Quai d'Orsay est en train de travailler sur des ripostes graduées de différentes natures
05:13et effectivement graduées dans leur importance et leurs impacts.
05:17L'idée, c'est vraiment plutôt de retourner sur le terrain de la négociation
05:21et de retrouver des relations qui soient des relations normales avec l'Algérie,
05:27que l'Algérie libère Boilem-Sensal, qu'un certain nombre de QTF soient repris.
05:34Donc il faut qu'on reparte dans la négociation, mais s'il n'y a pas de négociation, parce qu'on n'est pas d'eux...
05:38Mais les négociations, c'est suffisant. Vous avez vu ce qu'a dit Marine Le Pen, vous êtes très attaquée là-dessus.
05:41Oui, mais moi je ne suis pas Marine Le Pen et Marine Le Pen n'est pas au gouvernement.
05:44Vous entendez les attaques, donc est-ce qu'il faut aller plus loin dans les sanctions avant de discuter ?
05:46Nous sommes absolument déterminées et avec l'appui du Président de la République et l'ensemble, le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement.
05:52Donc nous faisons ce que nous avons à faire, nous y allons progressivement, nous demandons à l'Algérie de respecter le droit international.
05:59Mais elle a déjà répondu l'Algérie sur toutes ces questions, elle ne cesse de vous claquer la portonnée,
06:03et vous, vous nous donnez l'impression de ne rien faire de particulier.
06:06Je ne suis pas d'accord avec cette analyse, le Quai d'Orsay est en train de travailler sur un certain nombre de dispositions,
06:11qu'il appartiendra à Jean-Noël Barraud de vous présenter.
06:14Les visas de travail par exemple ?
06:15Mais qui sont en train d'être négociées, d'être séquencées également, parce qu'il faut montrer notre détermination.
06:21Et ne pas utiliser une arme de destruction totale.
06:26On est dans la relation, évidemment...
06:31Est-ce qu'il faut rappeler l'ambassadeur de France en Algérie ? C'est ce qu'a proposé Gérald Darmanin.
06:36Je laisserai le Quai d'Orsay, c'est au Quai d'Orsay et au ministère des Affaires étrangères de prendre ses décisions,
06:40de proposer au Président de la République et au Premier ministre l'ensemble de ses décisions et de vous les annoncer.
06:45Il y a aussi des tensions au sein du gouvernement et au sein de la majorité sur la question des retraites,
06:50notamment entre François Bayrou et Édouard Philippe. On sait qu'ils se sont accrochés fortement ce week-end.
06:55On a cru comprendre qu'ils devaient se voir en milieu de semaine. Est-ce que vous avez des précisions sur cette rencontre ?
06:59A titre personnel, je n'ai pas de précisions sur cette rencontre, mais je me suis exprimée dans un média que vous avez nommé tout à l'heure,
07:05en disant que je pensais que c'était mieux s'ils se téléphonaient et encore mieux s'ils se voyaient et s'ils parlaient.
07:10Effectivement, de la perspective du conclave, qui a fait l'objet d'ironie de la part d'Édouard Philippe.
07:16Je pense que c'est bien que le patron d'un groupe politique qui appartient au socle commun vienne discuter avec le Premier ministre
07:22sur les éléments qui sont structurants de la politique en ce moment.
07:26Il y a semble-t-il un déjeuner qui s'annonce. On verra la date précise.
07:30Édouard Philippe a dit que le conclave sur les retraites était hors-sol. C'est là-dessus que tout est parti.
07:33La CGT va très probablement annoncer son départ de ce conclave dans les heures qui viennent.
07:37On voit que la négociation prend l'eau, comme l'écrivent les échos.
07:40Ça sert à quoi, franchement, ce conclave si tout le monde part ? Ce qu'il ne faut pas dire, c'est « stop » maintenant.
07:43Le Premier ministre s'est très attaché à ce qu'en période de crise en particulier, les décisions soient prises par les gens du terrain.
07:49Mais ils s'en vont, les gens du terrain ? Ils quittent la région ?
07:51Je vais finir. On considère que les gens du terrain sont les mieux armés aujourd'hui pour répondre aux objections
07:57qu'il y a eu sur la dernière réforme des retraites et qu'ils devaient proposer un certain nombre d'arrangements,
08:03de modalités sur les difficultés que cette réforme pouvait poser aux salariés.
08:08C'est eux qui doivent prendre la main. Le Premier ministre leur a donné la main.
08:12Le conclave est l'endroit pour faire cela. Ça n'empêche pas que chacun peut avoir son avis.
08:17C'est quand même incroyable aujourd'hui qu'on reproche au Premier ministre de faire ce conclave, de donner la responsabilité.
08:23On lui reproche d'avoir changé d'avis, d'avoir dit « tout est ouvert, y compris sur l'âge de la retraite »
08:27et dimanche de dire « on ne reviendra pas à 62 ans ».
08:29Il n'a pas dit ça. Il a dit que compte tenu des informations qu'il avait par le rapport de la Cour des comptes,
08:33compte tenu de son avis à lui qui était probablement qu'un âge unique de départ à la retraite n'était peut-être pas la bonne solution,
08:40il lui semblait difficile en période de déficit de revenir sur un âge.
08:43Mais si les partenaires sociaux trouvent une solution qui permette d'atteindre l'équilibre en 2030,
08:50alors il tiendra sa parole. Le contrat n'a pas changé en réalité.
08:54Ça va être difficile de discuter avec des gens qui ne seront plus autour de la table. En tout cas, visiblement, il les a braqués.
08:58La porte est ouverte et s'ils veulent revenir et continuer à négocier, c'est quand même eux qui doivent prendre en.
09:03D'ailleurs, je note qu'Édouard Philippe, dans ses propositions de programme présidentiel,
09:07dit « je donnerai la gestion des retraites privées aux partenaires sociaux ». Donc, on n'est pas très très loin.
09:12Arrondir les angles, ce n'est pas toujours facile le boulot de porte-parole du gouvernement.
09:15Merci beaucoup Sophie Poulain d'avoir essayé ce matin.
09:18J'espère d'avoir un peu réussi.