CINÉMA - Ambiance tendue en commission d’enquête. Convoqué à l’Assemblée nationale pour répondre aux députés sur les violences commises dans le milieu du cinéma, le producteur Dominique Besnehard n’a visiblement pas apprécié certaines paroles de la députée écologiste Sandrine Rousseau.
De quoi occasionner une passe d’armes entre le producteur, par ailleurs agent artistique, et l’élue parisienne ce jeudi 13 mars. Tout a commencé par une question de la députée LFI Sarah Legrain sur l’épineux cas Gérard Depardieu. C’est là qu’une phrase prononcée par Sandrine Rousseau ciblant Dominique Besnehard pour des « propos dénigrants sur les personnes qui parlent » et qui « envoient un message à l’ensemble du cinéma » a déplu au producteur de la série Dix pour cent.
De quoi occasionner une passe d’armes entre le producteur, par ailleurs agent artistique, et l’élue parisienne ce jeudi 13 mars. Tout a commencé par une question de la députée LFI Sarah Legrain sur l’épineux cas Gérard Depardieu. C’est là qu’une phrase prononcée par Sandrine Rousseau ciblant Dominique Besnehard pour des « propos dénigrants sur les personnes qui parlent » et qui « envoient un message à l’ensemble du cinéma » a déplu au producteur de la série Dix pour cent.
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00:00Et vous arrêtez de faire la morale à tout le monde.
00:02Est-ce que je peux vous poser une question ?
00:04Comment ça bien faire ?
00:06Vous êtes un homme de pouvoir, vous êtes un homme important dans le cinéma français, vraiment important.
00:31Et ça, de multiples auditions, nous en avons fait part.
00:35Donc en fait, votre vision de la place des violences, de la manière dont on doit réagir aux violences,
00:42de celles qui ont du courage, de celles qui en ont moins, etc.
00:45façonnent d'une certaine manière le cinéma français.
00:49Et donc c'est en cela que nous avons des questions à vous poser.
00:52Parce qu'évidemment, quand vous avez des propos dénigrants sur les personnes qui parlent,
00:57et bien derrière vous envoyez un message à l'ensemble du cinéma.
00:59Mais c'est quoi les propos dénigrants ?
01:01Dites-moi, vous racontez des histoires que vous voyez dans la presse.
01:05Moi d'abord, je n'ai pas de tweet.
01:07Et des choses que j'ai dites à une époque, quand Gérard Depardieu, c'est il y a combien d'années ?
01:12Il y a un moment donné, ça va.
01:14Si c'est mon procès, je me taille tout de suite.
01:17Déjà, vous êtes dans une commission d'enquête.
01:20Non, mais une commission d'enquête, on a l'impression que vous voulez me faire dire quoi ?
01:23Que Gérard Depardieu, je ne dois pas dire que je l'ai apprécié à une époque ?
01:28Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
01:30La question, en plus, vous avez le droit encore de l'apprécier.
01:32J'ai le droit d'avoir mon opinion.
01:34Vous n'êtes pas là pour me faire la morale.
01:36Je suis désolé, madame.
01:38Et vous arrêtez de faire la morale à tout le monde.
01:40Est-ce que je peux vous poser une question ?
01:42Comment ça bien faire ?
01:44Je peux vous poser une question, monsieur le Président, en tant que présidente de cette commission ?
01:46Oui.
01:47Merci.
01:48Donc, vous venez de dire, de Charlotte Arnault...
01:50Mais Charlotte Arnault, je ne sais même pas qui c'est.
01:52Très bien.
01:54Madame Charlotte Arnault, vous dites, son père connaissait Gérard Depardieu,
01:58donc vous laissez la suspicion.
02:00La suspicion sur les motivations pour lesquelles elle est allée chez Gérard Depardieu.
02:02Moi, la question que je ne sais pas...
02:04C'est ça qui vous intéresse, dans le truc MeToo ?
02:06C'est que Gérard Depardieu ?
02:08Non, puisque je viens de...
02:10Si, vous ne parlez que de Gérard Depardieu.
02:12La question que je souhaite vous poser, monsieur Besnér,
02:14c'est que quand vous avez...
02:16On peut parler de...
02:18En effet, monsieur Doyon.
02:20Quand vous parlez, votre parole a de l'importance.
02:22A de l'importance.
02:24Pas tellement, parce que...
02:26Si, elle en a.
02:28Elle en a.
02:30Elle en a sur le monde du cinéma,
02:32elle en a sur les acteurs que vous connaissez,
02:34elle en a sur les réalisateurs avec lesquels vous travaillez,
02:36elle en a sur le monde de la production,
02:38elle en a.
02:40Votre parole, elle a de l'importance.
02:42Elle a du poids.
02:44Et quand vous avez des propos
02:46sur la libération de cette parole
02:48qui est MeToo,
02:50et que vous avez des propos
02:52minimisant le courage des femmes,
02:54ça envoie peut-être un message,
02:56et c'est la question que je vous pose
02:58à l'ensemble du monde du cinéma,
03:00de dire je vous protégerai.
03:02Je protégerai le monde du cinéma
03:04de la parole des femmes.
03:06Et nous, notre commission,
03:08elle est finalement de dire dans quelles conditions
03:10la parole des femmes et des hommes,
03:12d'ailleurs parce qu'il y a des hommes victimes, on va y venir,
03:14mais la parole des victimes
03:16peut se déployer, être entendue,
03:18instruite et avoir de l'importance
03:20dans ce monde.
03:22Je comprends ça, mais ça fait quand même dix minutes
03:24qu'on parle de la même chose.
03:26Ça veut dire que quoi ? Je pense que MeToo est inutile ?
03:28Ça va, franchement, j'ai jamais dit ça.
03:30Mais le problème, c'est que vous,
03:32vous voulez réduire des choses
03:34par des petites phrases.
03:36C'est quelque chose, alors que,
03:38excusez-moi, s'il y a bien quelqu'un qui est féministe,
03:40c'est moi.