Jeudi 13 mars, Dominique Besnehard, producteur, acteur, ancien agent artistique et directeur de casting, a été auditionné par la commission d'enquête sur les violences commises dans le cinéma. Au programme de l'audition : l'affaire Weinstein, l'affaire Depardieu et de vifs échanges entre l'auditionné et la présidente de la commission d'enquête, la députée écologiste Sandrine Rousseau. La commission d'enquête, qui a débuté le 22 octobre dernier, doit achever et présenter ses travaux d'ici la mi-avril.
La rédaction de LCP vous propose les morceaux choisis des séances publiques dans l'hémicycle et des séances de travaux ou des auditions en commissions.
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00:00:00Générique
00:00:07Bonjour et bienvenue sur LCP, nous sommes comme toujours au coeur de l'Assemblée Nationale.
00:00:12Alors dans cet épisode, on va revenir sur une audition qui a fait grand bruit.
00:00:16Ce jeudi 13 mars, les députés auditionnent Dominique Besnéard dans le cadre de leurs travaux
00:00:22pour faire la lumière sur les violences sexuelles et sexistes commises dans le cinéma.
00:00:28Alors l'ancien agent le plus puissant du 7e art français a notamment été interrogé
00:00:33sur le comportement de Gérard Depardieu avec qui il a travaillé par le passé.
00:00:38Il a même mis en cause le comportement d'actrices qui ont accusé l'acteur français,
00:00:44tout comme Hervé Weinstein, d'avoir des comportements déplacés, de les avoir violés.
00:00:50Entre la présidente de la commission d'enquête, Sandrine Rousseau, et le réalisateur,
00:00:54vous allez le voir, les échanges ont été très tendus.
00:00:57L'intégralité de cette audition, c'est tout de suite sur LCP.
00:00:59Comme vous le savez, notre commission d'enquête cherche à faire la lumière sur les violences
00:01:02commises contre les mineurs et les majeurs dans le secteur du cinéma, de l'audiovisuel
00:01:06et du spectacle vivant notamment.
00:01:08Vous avez débuté votre carrière en 1975, aux côtés de Jacques Doyon en tant qu'assistant,
00:01:12puis directeur de casting, avant de devenir l'un des plus importants agents artistiques de Paris
00:01:16à partir de 1986 chez Armedia.
00:01:20En 2006, vous fondez votre propre société de production et vous continuez d'apparaître
00:01:24au cinéma et à la télévision.
00:01:26Vous avez également créé en 2008 le festival du film francophone d'Angoulême.
00:01:35Très bien.
00:01:36Pour toutes ces raisons, il nous a paru indispensable de vous entendre aujourd'hui
00:01:39à la fois comme mémoire du cinéma français et de ses pratiques,
00:01:42et je l'espère témoin de l'évolution des mentalités, mais nous allons en parler,
00:01:46mais aussi professionnelle aux multiples facettes qui a encore une grande influence
00:01:49dans le cinéma français.
00:01:51Je rappelle que cette audition est ouverte à la presse et qu'elle est retransmise
00:01:54en direct sur le site de l'Assemblée nationale.
00:01:56Avant de vous laisser la parole et d'entrer dans nos échanges pendant environ une heure et demie,
00:02:00je vous rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958
00:02:04relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes entendues
00:02:08par une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité,
00:02:11toute la vérité, rien que la vérité.
00:02:13Je vous invite donc à allumer votre micro, à lever la main droite et à dire je le jure.
00:02:18Devant, je vais devant.
00:02:21Au pied du micro, il y a un petit bouton.
00:02:24Excusez-moi. Oui, je le jure.
00:02:26Merci beaucoup. Je vous laisse la parole pour un propos luminaire, si vous le souhaitez.
00:02:30Alors, quand j'ai appris que j'allais être entendu par la commission, je me suis dit,
00:02:35mais à quel titre ? Parce que j'ai été, comme vous l'avez rappelé, Madame la Présidente,
00:02:40casting directeur, à l'époque, on disait directeur de casting, agent pendant 20 ans,
00:02:4710 ans comme casting directeur et depuis 17 ans, producteur.
00:02:52Donc, ça fait presque 50 ans que je suis dans ce métier.
00:02:57Alors, ça vous faut un coup de mot.
00:02:59J'ai réalisé ça hier en faisant mes petites notes.
00:03:03Donc, 50 ans d'une vie où j'ai bien sûr rencontré des gens extraordinaires.
00:03:08J'ai eu de la chance parce que je viens de Normandie, mes parents n'étaient pas du tout
00:03:14dans ce métier.
00:03:15C'est ma passion qui m'a conduit à faire ça.
00:03:18Et c'est une époque où on pouvait faire des rencontres, on pouvait réaliser ses rêves.
00:03:24Je ne dis pas que c'est...
00:03:25Mais c'est beaucoup plus compliqué maintenant.
00:03:26Je vois quand les jeunes viennent me voir, c'est beaucoup plus dur.
00:03:29C'était un autre monde.
00:03:31Et j'appartiens à cet ancien monde.
00:03:33On me l'a fait reprocher il y a un an, quand il y a eu un papier assez terrible dans Télérama,
00:03:40je le dis même, pour dire, ben voilà, ce n'est pas normal qu'il soit là depuis 50 ans,
00:03:45obligatoirement.
00:03:46Il nous cache des choses.
00:03:48Il n'a pas...
00:03:49Parce que tout d'un coup, le fait qu'on puisse être à mon niveau, et c'est vrai,
00:03:56mais j'ai travaillé.
00:03:57J'ai travaillé, j'ai fait des rencontres, j'ai découvert des acteurs, j'ai rencontré
00:04:01des grands metteurs en scène.
00:04:02Et puis après, j'ai eu une idée qui était quand même, et qui a bousculé un peu, même
00:04:08les rapports entre les femmes, entre les gens, c'est avec 10 %, tout d'un coup, on a parlé
00:04:15d'un métier qu'on ne connaissait pas, et du monde du cinéma.
00:04:20Et dans cette série, on aborde plein de problèmes.
00:04:24On aborde le sexisme, on aborde la violence aux femmes, on donne un aperçu de ce métier.
00:04:33Donc c'est pour ça que je me suis senti, je pensais être en groupe, j'étais seul
00:04:39parce que ça fait 50 ans que je suis là, voilà.
00:04:42Et donc voilà, alors maintenant je suis prêt.
00:04:44Alors, est-ce que je commence comme ça ? Pendant ces 50 ans, donc ces 10 ans de casting,
00:04:51j'étais plutôt spécialiste des enfants, puisque comme vous dites, j'ai commencé
00:04:56avec Jacques Doyon et Claude Berry, avec le sac de billes.
00:05:01Donc j'ai cherché les enfants du sac de billes, j'en ai trouvé un.
00:05:05J'avais 20 ans, c'était mon premier tournage, et c'est un tournage absolument fabuleux.
00:05:11Et puis, pendant un certain temps, après le sac de billes, on s'est dit, lui, il est
00:05:15capable de trouver des enfants.
00:05:17Donc j'étais pendant des années, quelques années, la personne qui pouvait trouver les enfants.
00:05:23J'ai la vie de Vançois, le petit arabe de la vie de Vançois, c'est moi qui l'ai trouvé,
00:05:29l'enfant du jouet de Francis Weber.
00:05:31Donc à un moment donné, j'étais côtoyé avec des enfants et les parents de ces enfants.
00:05:36Et du reste, quand il y a eu certains problèmes sur le fait qu'on ne respectait pas les enfants,
00:05:43qu'il y avait une violence même dans le comportement des metteurs en scène avec les enfants,
00:05:48moi, j'ai vu, et j'ai travaillé avec Pialat, c'était pas toujours simple.
00:05:53Donc c'est vrai que ça, ça doit changer, et ça a changé.
00:05:56N'empêche qu'à l'époque, on s'est battu pour quoi ? On s'est battu pour que les enfants
00:06:00soient payés, pour qu'après un certain moment, ils aient de l'argent.
00:06:05Parce que pendant un certain temps, c'est les parents qui prenaient l'argent.
00:06:08Donc ça, j'ai combattu pour ça.
00:06:11Mais ensuite, ça, c'était quand j'étais...
00:06:13Et ensuite, après un certain temps, des grands metteurs en scène, comme Claude Sautet,
00:06:18Pierre Grenier de Fer, Fellini, m'ont demandé de travailler avec eux.
00:06:24Et c'est vrai qu'en temps de casting, j'ai vraiment travaillé et j'ai été nourri
00:06:31par des univers incroyables.
00:06:34Ensuite, quand je suis devenu agent, c'est là où j'ai vu plutôt des problèmes
00:06:40par rapport au comportement.
00:06:42Parce que quand on est agent, on est plus dans la réalité.
00:06:47Quand on fait du casting, on voit des acteurs, on est un peu dans un...
00:06:53Moi, j'ai dit toujours, c'est presque un peu l'adolescence.
00:06:57Quand on devient agent, on est confronté à la réalité économique, et puis comment
00:07:03on défend l'intérêt d'acteur.
00:07:05Et puis, quelque part, on sent des choses un petit peu compliquées.
00:07:09C'est plutôt là.
00:07:09Et comme producteur, ça fait 15 ans, je fais des films, des téléfilms.
00:07:17Et puis, c'est vrai que 10 % fait le tour du monde.
00:07:21C'est une idée qui plaît, puisqu'il y a eu tellement d'adaptations.
00:07:27Je ne peux pas parler de moi pendant 25 minutes.
00:07:31Très bien, merci pour ce propos liminaire, M. le rapporteur.
00:07:36Erwann Malanon.
00:07:37Vous avez appuyé dessus, voilà, merci.
00:07:45Bon, vous l'avez dit, vous avez fait plusieurs métiers, puis vous êtes dans ce métier
00:07:54depuis très longtemps.
00:07:55Donc, vous avez vu un certain nombre d'évolutions et des évolutions qui sont des mutations
00:08:01profondes dans la façon dont le métier se déroule, dans la façon dont le métier tolère
00:08:09ou ne tolère plus un certain nombre de choses.
00:08:11J'aimerais avoir comme première question votre regard sur le mouvement MeToo que vous
00:08:18avez vu, j'imagine comme nous tous, émerger, arriver des Etats-Unis et puis en France.
00:08:24Continuer et continuer jusqu'à maintenant, jusqu'aux dénonciations récentes d'un
00:08:29certain nombre de comédiennes.
00:08:31Alors, le mouvement MeToo, moi, je vais vous dire, j'ai eu la chance d'être, de rencontrer
00:08:37des grandes dames féministes, mes meilleurs amis, quand même Jeanne Moreau.
00:08:42J'étais son agent et Jeanne Moreau était une féministe hors paire, très protectrice
00:08:47des jeunes actrices.
00:08:48Et en même temps, voilà, j'ai à nous qu'aimer.
00:08:52J'ai à nous qu'aimer, il y a François Giroud.
00:08:55Donc, j'étais baigné dans cet univers de femmes responsables qui défendait le principe
00:09:04des femmes.
00:09:06Donc, je n'ai jamais été dans un milieu où c'était, où les hommes, j'étais plus
00:09:16avec des femmes qu'avec des hommes.
00:09:17Ça peut paraître bizarre, mais c'est comme ça.
00:09:20Et donc, j'ai toujours été porté par leur courage, par leur...
00:09:25J'ai été, en plus, un agent énormément de femmes metteurs en scène.
00:09:30Catherine Corsini, Claire Denis, Claire Devers, Charlotte Silvera, José Dayan, elles ont
00:09:38toutes été mes clientes.
00:09:39Marion Vernoud, j'étais presque le spécialiste des femmes metteurs en scène.
00:09:47Elles se tournaient vers moi parce qu'elles savaient que je les écoutais.
00:09:52Le mouvement MeToo, la première fois que j'ai été, et là, à l'époque, la fille
00:09:59était courageuse, c'est sur le tournage de Jean-Claude Brissot, parce que j'étais
00:10:05l'agent de Jean-Claude Brissot.
00:10:07Il avait déjà eu un comportement assez bizarre sur le film Noche blanche avec Vanessa Paradis.
00:10:14Et en même temps, elle était jeune, c'était son premier film, mais il avait quand même
00:10:19un peu dépassé sur l'irrespect, sur la façon peut-être de la faire tourner nue.
00:10:26En même temps, il avait du talent et à l'époque, il était un metteur en scène
00:10:31extrêmement respecté.
00:10:33Et quand une actrice s'appelle Noémie, je préfère dire son prénom, elle aura le courage
00:10:39de le dire, parce qu'elle écrit un film, Noémie, sur un film qui s'appelle Les choses
00:10:45secrètes, a attaqué Brissot pour violences sexuelles, pour peut-être, je ne sais pas,
00:10:55jusqu'à ce qu'elle a reproché, en tout cas, il avait passé en correctionnel.
00:11:01Et à l'époque, tout le métier a défendu Jean-Claude Brissot en disant, Jean-Claude
00:11:08Brissot, mais comment on peut attaquer Jean-Claude Brissot ? Et on a fait, il y a eu des pétitions
00:11:14pour défendre Jean-Claude Brissot.
00:11:15Et Noémie Cocher, c'est la première à avoir, c'est la Jeanne d'Arc du mouvement
00:11:20MeToo.
00:11:21Et elle l'a fait discrètement, elle a été presque considérée comme une hystérique.
00:11:26Et Noémie Cocher, et après ça, j'ai viré Brissot parce que je me dis, ce n'est pas
00:11:31possible, ce n'est pas possible ce que j'entends.
00:11:34Mais n'empêche que c'est pour ça, et ça rejoint ce que vous dites, le monde a changé.
00:11:39Parce qu'à l'époque, c'était elle qui a combattu et c'était elle qui était regardée
00:11:45comme une hystérique.
00:11:46Et ensuite, donc ça, c'est dans les années 2000, donc la première fois où j'ai entendu
00:11:54quelqu'un qui se battait contre les violences sexuelles et contre le patriarcat d'un metteur
00:12:00en scène, c'est grâce à Noémie.
00:12:03Il y avait aussi une autre alerte qui m'avait choqué quand j'étais casting director sur
00:12:10un film, sur un film avec Jean-Jacques Bennex, qui s'appelait Diva.
00:12:14Moi, j'avais 19, enfin peut-être 22, 23 ans, donc je faisais le casting avec Jean-Jacques.
00:12:20Et après, je vous dirai une chose qu'a fait Jean-Jacques, à quel point cet homme pouvait
00:12:25être classe par rapport à beaucoup de choses qu'on a dit pas sur lui, mais sur ses metteurs
00:12:30en scène un peu, qu'il se croyait, qu'il avait envie de chair fraîche.
00:12:34Je vais vous dire une histoire qui m'est revenue tout à l'heure.
00:12:36Donc, la première fois, je vais voir le directeur de production pour lui dire, voilà, on va
00:12:43prendre cette actrice.
00:12:44Il dit oui, alors un peu caricatural, le directeur de production.
00:12:49Combien on doit la payer ? Je lui dis, elle commence à bien marcher, je ne sais plus,
00:12:55ça devait être en francs même, ce n'était même pas en euros.
00:12:58Et il me dit, mais vous êtes fou, Dominique, c'est beaucoup trop cher, mais j'espère
00:13:04qu'on la baise à ce prix-là.
00:13:06C'est la première.
00:13:07Je lui dis, moi, je venais de ma province, on ne parlait pas des femmes comme ça.
00:13:11Et c'est la première alerte.
00:13:14J'ai été voir Benex, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, on ne parle pas des
00:13:17femmes comme ça et des actrices.
00:13:19Et donc, il y a eu l'histoire de Brissot et par rapport à Benex, je vais vous dire.
00:13:26Quand Béatrice Dalle, qui a quand même été une actrice qui a marqué sa liberté,
00:13:34même par rapport à son corps, c'est la femme la plus pudique que je connaisse.
00:13:38Quand elle a fait 37 degrés le matin, elle est nue, vous avez vu la première scène,
00:13:46elle est nue.
00:13:47Et bien Benex, c'est après que ça a dû changer, parce que Benex a dit, il ne l'a
00:13:54jamais vue nue avant la première scène.
00:13:57Et c'est la costumière qui a fait les polaroïds pour lui montrer.
00:14:01Donc, ça, moi, j'ai connu cette époque-là, donc je ne peux pas...
00:14:05Quand ça s'est mal passé, que j'ai trouvé que les gens dépassaient les bornes, mais
00:14:11c'est toute la différence.
00:14:12Brissot était un fou et Benex, un seigneur.
00:14:21Monsieur le rapporteur.
00:14:23Vous nous dites avoir arrêté de travailler avec Brissot, pourtant, vous avez continué
00:14:36à soutenir Gérard Depardieu.
00:14:39Oui, mais moi, je vous pose la question, Gérard Depardieu, aujourd'hui, est accusé.
00:14:47Il y a un procès en cours.
00:14:49Il y a un certain nombre de personnes qui prennent des distances vis-à-vis de Gérard Depardieu.
00:14:54Alors, attendez, attendez, attendez, mais il ne faut pas, on va essayer de ne pas s'énerver
00:15:01tout de suite, parce que je peux m'énerver aussi très fort et ça peut être embêtant.
00:15:04Personne ne s'énerve, monsieur le rapporteur.
00:15:06Donc, monsieur Besnard, je vous pose cette question, c'est tout simplement, Brissot,
00:15:11est-ce que c'est parce qu'il a été condamné ou est-ce que, parce que ce n'est pas ce
00:15:15que vous nous avez dit, c'est ce que vous nous avez dit, il était en correctionnel
00:15:18et vous avez cessé de l'embaucher, vous l'avez viré, vous l'avez dit, d'ailleurs,
00:15:26ça peut poser question puisqu'il n'était pas votre salarié, il était sous mandat
00:15:29avec vous.
00:15:30C'est un peu différent.
00:15:31Donc, pourquoi la différence avec Depardieu ou avec d'autres aujourd'hui ?
00:15:38Alors déjà, Jean-Claude Brissot, je l'ai viré bien avant qu'il soit en correctionnel.
00:15:44Déjà, vous croyez que quand j'ai su Choses secrètes, déjà, Choses secrètes,
00:15:50je crois que je l'avais bien, j'étais même en Choses secrètes, c'est dans les années,
00:15:56c'est 2006 que je suis devenu producteur, je l'ai viré avant.
00:16:02Et l'histoire de Choses secrètes, c'est dans les années 2000, je ne me souviens plus,
00:16:07mais je l'ai viré après, quand il a été en procès.
00:16:11J'ai même été interrogé, monsieur, par la police, parce qu'on se disait, ce n'est
00:16:15pas normal que la productrice et l'agent, alors qu'on avait fait un film avant qui s'appelait
00:16:22avec Sylvie Vartan, L'ange noir, c'est à ce moment-là où j'ai vu les trucs qui étaient
00:16:27délirants.
00:16:28Donc, c'est bien avant Choses secrètes.
00:16:30Alors, quand vous dites, je l'ai viré à cause du fait qu'il était en correctionnel,
00:16:35donc ça, c'est faux.
00:16:36Deuxièmement, Gérard Depardieu, moi, j'ai commencé ce métier, Gérard Depardieu était
00:16:42au firmament.
00:16:43J'ai fait La lune dans le caniveau, j'ai fait Martin Guerre, j'ai fait plein de films
00:16:48avec lui.
00:16:49Ce n'est pas du tout le même homme que j'ai vu après se transformer.
00:16:54Gérard Depardieu, quand j'ai fait Je vous aime, mais tout le monde voulait travailler
00:17:02avec Gérard Depardieu.
00:17:03Et moi, Gérard Depardieu, j'ai fait Martin Guerre pendant trois mois à St-Giron, il
00:17:14n'était pas l'homme qu'on a vu après.
00:17:17Et vous croyez, c'était l'acteur de Truffaut, vous croyez que Truffaut aurait pris un quelqu'un
00:17:23de malade ?
00:17:24Alors là, après Gérard Depardieu, moi, je suis très, très translucide.
00:17:30Pourquoi Gérard Depardieu, il a commencé à vriller après la mort de son fils et même
00:17:36dans les comportements.
00:17:37Moi, j'ai vu, j'ai fait un film avec lui qui s'appelait Bonne pomme, où il arrivait,
00:17:43il faisait des blagues un peu salaces, rablaisienne et tout ça.
00:17:46Gérard s'est déplacé, mais tout le monde était là.
00:17:50C'était la cour.
00:17:52Et n'empêche que Gérard Depardieu, moi, pourquoi ? Et j'ai signé la pétition et
00:17:58je regrette de l'avoir signé parce que quand j'ai su qui faisait, mais on savait, il n'y
00:18:03avait pas eu l'histoire déjà avec Yann Moix et tout ça.
00:18:06Pourquoi j'ai signé ? Parce que je me suis dit, tout le monde est après lui.
00:18:11Toutes les actrices ont signé, Nathalie Baye, elles ont toutes signé.
00:18:15Après, on a vu le documentaire, mais n'empêche que Gérard, moi, l'erreur, c'est d'avoir
00:18:21signé fait par un type du Front national.
00:18:23Ça, je l'ai su après, mais quand je l'ai fait, j'étais, j'en avais marre de voir
00:18:30Élisabeth Depardieu, de voir tout le monde se dire, mais c'est alors, et tout le métier,
00:18:34là, c'est enrichi.
00:18:36Tout le monde lui a tourné le dos.
00:18:38Alors, moi, c'est peut-être une fidélité, une fidélité, mais je ne regrette pas.
00:18:42Mais par contre, je n'ai pas voulu enlever mon nom, même quand j'ai su que c'était
00:18:46un pourri qui avait fait le comment, le que je n'ai jamais rencontré.
00:18:50Là aussi, ça a été léger de ma part.
00:18:52J'aurais dû faire une enquête, mais dès l'instant où c'est Julie Depardieu qui me
00:18:56dit, on fait un truc sur mon père, je dis oui, voilà.
00:19:01Mais du coup, qu'est la différence entre Brissot, que vous virez de votre portefeuille
00:19:07et Depardieu, parce que Brissot, vous dites, vous dites, il y a une pétition sur Brissot.
00:19:13Les filles ont été considérées, Noémie a été considérée comme hystérique.
00:19:18Là, finalement, Charlotte Arnoux a été considérée un peu de la même manière.
00:19:23Vous dites, vous avez viré Brissot avant qu'il y ait le jugement de Depardieu.
00:19:28C'est pareil.
00:19:29Donc, en fait, quels sont les critères à l'aune desquels vous jugez qu'un homme
00:19:35est fréquentable ou pas ?
00:19:36Madame la présidente, c'est 20 ans, c'était Brissot, c'est dans les années 2000,
00:19:42même avant les années 2000.
00:19:45Moi, j'ai viré dans les années où ce n'était pas à la mode.
00:19:48Maintenant, moi, je n'ai plus de contact avec Gérard Depardieu.
00:19:56Mais moi, je n'ai pas envie.
00:19:58Il y a toujours la présomption d'innocence, même s'il y a des choses, des reportages,
00:20:02des choses.
00:20:03Vous êtes victime aussi, madame, comme politique.
00:20:06On lance des alertes.
00:20:09N'empêche que si demain, il est condamné, ça sera, je ne sais pas,
00:20:13mais pour le moment, il n'est pas condamné.
00:20:15Mais Brissot ne l'était pas non plus.
00:20:17C'est ça que je ne comprends pas.
00:20:18Non, non, excusez-moi, Brissot, il a été condamné, madame.
00:20:21Après que vous l'avez viré.
00:20:23Ben oui, mais je l'ai viré parce que je trouvais qu'il avait dépassé les bornes.
00:20:28Alors, ça veut dire que je vire quand la personne est condamnée.
00:20:32Non, mais j'ai viré Brissot, parce que ce que je voyais ne me plaisait pas.
00:20:39Parce que vous l'avez vu, en fait.
00:20:40C'est ça que vous avez vu.
00:20:41Je l'ai su, j'ai vu, j'ai su des choses.
00:20:43Et puis, je l'ai viré même avant Noémie Cochère.
00:20:46Parce que Noémie Cochère, elle a...
00:20:50Quand vous me dites à quel moment Mithou, pour moi, la première,
00:20:56la personne qui a été la plus extraordinaire, la plus courageuse.
00:21:01Il y avait une autre actrice aussi qui a condamné Brissot.
00:21:05C'est ces deux-là.
00:21:06On n'en parle jamais.
00:21:08Ah ben tant mieux, elles ne vous ont pas dit la même chose ?
00:21:13Madame Legrin a une question.
00:21:15Bonjour, madame.
00:21:23Merci beaucoup, madame la présidente.
00:21:25Oui, du coup, dans cet enchaînement-là, une première question.
00:21:27Puisqu'on parle de cette affaire de Paris.
00:21:31Donc, bonjour, Sarah Legrin, députée de Paris,
00:21:33vice-présidente de la délégation Droits des femmes,
00:21:35membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation
00:21:38et membre de cette commission d'enquête.
00:21:40Merci pour votre présence.
00:21:41Merci pour 10% qu'on est nombreux à apprécier comme série.
00:21:45Et malheureusement, ici, on ne vous écoute pas seulement
00:21:48sur la question du talent, dont je pense,
00:21:51nous ne doutons pas forcément beaucoup.
00:21:53Mais nous vous interrogeons sur la question
00:21:56du traitement des violences sexuelles.
00:21:58Donc, mon questionnement au sujet de Depardieu,
00:22:01j'ai eu un peu la même réaction que mes collègues,
00:22:03c'est-à-dire de me dire, finalement, vous nous montrez
00:22:05que quand vous avez connu, vous avez eu à voir des faits,
00:22:09en fait, vous n'avez pas attendu.
00:22:10Et vraiment, c'est quelque chose qui n'est pas systématique.
00:22:12Vous n'avez pas attendu une décision de justice.
00:22:14Vous vous êtes dit, moi, j'ai déjà des informations.
00:22:17Alors, est-ce qu'au moment où des choses sortent
00:22:20sur Gérard Depardieu et où vous signez cette tribune,
00:22:23est-ce que vous avez une démarche pour vous dire,
00:22:25finalement, est-ce que je ne vais pas aller voir derrière
00:22:27ce que je sais ?
00:22:28Parce qu'à ce moment-là, quand même, il y a de nombreuses
00:22:31personnes qui disent connaître Gérard Depardieu.
00:22:33Et moi, j'aimerais vous lire une expression que vous avez eue
00:22:35à ce moment-là et vous interroger dessus,
00:22:37sur votre regard que vous avez maintenant.
00:22:38C'était en 2018.
00:22:40Vous avez exprimé sur un réseau social et cela continue.
00:22:43Et maintenant, c'est Gérard Depardieu qui est accusé
00:22:45de tentative de viol.
00:22:47À quel moment ces apprenties comédiennes arrivistes
00:22:49vont-elles cesser de proférer des accusations
00:22:51pour se faire connaître ?
00:22:53On connaît tous Gérard Depardieu.
00:22:54C'est un personnage rablaisien, baroque, mais aussi attentionné.
00:22:57De mon temps, les jeunes comédiennes apprenaient
00:23:00le théâtre dans un cours et n'attendaient pas un rendez-vous
00:23:02professionnel au domicile d'une star pour l'accuser
00:23:05de gestes déplacés.
00:23:06Je suis confiante que tout cela va se terminer par un pchit.
00:23:09Vous pouvez nous dire si vous êtes toujours confiant
00:23:12que ça se termine dans un pchit, mais ça, ça relève
00:23:14de ce que dira la justice.
00:23:15Mais du point de vue de ce que vous dites spontanément
00:23:18des femmes qui accusent Gérard Depardieu à ce moment-là,
00:23:20de ce réflexe de considérer que ce sont des arrivistes,
00:23:23des comédiennes dont vous dévalorisez directement le talent,
00:23:27dont vous expliquez qu'elles se sont mises elles-mêmes
00:23:29quelque part dans la situation qu'elles dénoncent ensuite.
00:23:32Est-ce que vous avez changé de regard là-dessus depuis 2018 ?
00:23:35Est-ce que vous avez quelque chose à nous en dire ?
00:23:36Je vous remercie.
00:23:37En tout cas, il y a des propos que je continue.
00:23:42Une actrice qui va prendre des cours, du reste,
00:23:47le père est, d'après ce que je sais,
00:23:49je n'ai pas trop suivi, le père de cette comédienne
00:23:52est un ami de Depardieu.
00:23:54Donc, elle y va, tout ça.
00:23:57Bon, moi, généralement, les cours de théâtre,
00:23:59on les fait dans des cours de théâtre.
00:24:00On ne va pas à domicile, chez un acteur.
00:24:05En plus, on connaît Gérard Depardieu, il y a des bruits.
00:24:09Donc, elle y est allée deux fois, on m'a dit.
00:24:14Vous dites qu'elle ne devait pas aller à son domicile
00:24:16parce qu'il y avait des bruits.
00:24:18Est-ce que vous pouvez préciser ?
00:24:19Merci.
00:24:20Monsieur Besner, allez-y.
00:24:24Quand ça marche, là.
00:24:26Son père, le connaissait Gérard Depardieu.
00:24:30Donc, moi, en tout cas, c'est vrai que dans certaines...
00:24:35Peut-être plus quand j'ai été producteur,
00:24:39quand j'ai été...
00:24:40J'ai trois vies.
00:24:41Quand j'ai été agent,
00:24:44moi, j'ai quand même vu des actrices un peu dépasser les bornes.
00:24:50On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène.
00:24:53Excusez-moi.
00:24:54Weinstein, qui allait à Cannes et toutes les actrices quand même,
00:25:01certaines actrices, allaient dans sa chambre
00:25:04pour peut-être faire une carrière américaine.
00:25:06Je l'ai vu, ça.
00:25:07J'ai même des actrices dont je me suis occupé qui sont allées.
00:25:11Alors, à un moment donné, c'est peut-être...
00:25:14Ce n'est pas une histoire de talent, c'est qu'elles veulent réussir.
00:25:18Mais par contre, on reparle de Béatrice Dalle,
00:25:21qui est une femme courageuse.
00:25:24Béatrice Dalle, Weinstein lui a proposé de monter dans...
00:25:27Elle a dit, mais vous rigolez ou quoi ?
00:25:29Vous rigolez ?
00:25:30Et voilà, il y a un moment donné, je ne dis pas...
00:25:33Je connais peut-être...
00:25:35Je suis la personne qui connaît peut-être le mieux les actrices.
00:25:38Entre les divas que j'ai fréquentées,
00:25:41Nathalie Baille, Isabelle Adjani, je les connais toutes.
00:25:44Je ne crois pas qu'Isabelle Huppert, jeune comédienne,
00:25:48monte dans un hôtel avec un metteur en scène, un producteur
00:25:53qui a déjà une mauvaise réputation.
00:25:55Je suis désolé.
00:25:56Donc, juste pour qu'on comprenne bien,
00:26:00la personne qui invite...
00:26:01Je ne sais pas si je comprends aussi.
00:26:03La personne qui invite dans une chambre d'hôtel
00:26:06une actrice pour lui proposer un casting ou je ne sais quoi d'autre,
00:26:10ou de travailler le scénario, elle n'est pas responsable.
00:26:14C'est-à-dire qu'à vos yeux, c'est l'actrice qui monte qui est responsable.
00:26:18C'est ça ?
00:26:19Non, je veux dire une chose.
00:26:24Quand je parle à Nathalie Baille,
00:26:26quand je parle qu'elle est une autre génération,
00:26:29ou à Marlène Jobert, ou à Anouk Emei,
00:26:32elles ont fait des carrières, elles ont débuté.
00:26:34J'en parlais il y a trois jours.
00:26:36J'ai dit à Nathalie Baille que je venais ici.
00:26:38J'ai dit, est-ce que toi...
00:26:40Elle me dit, une fois un type...
00:26:42J'ai dit, basta.
00:26:43Voilà.
00:26:44Elle ne serait jamais allée dans une chambre.
00:26:48Surtout à Weinstein.
00:26:51Il avait quand même une réputation.
00:26:54Quand il montait les marches de Cannes,
00:26:56il y avait toujours une actrice différente.
00:27:00Je vais même vous dire quelque chose, je ne l'ai jamais dit,
00:27:04puisqu'on parle beaucoup de l'affaire de Maria Schneider
00:27:08et de Bertolucci à la Cinémathèque.
00:27:15Cannes et moi, Bertolucci, je l'ai un peu connu,
00:27:19comme je connaissais tout le monde,
00:27:21mais je n'ai jamais été ami avec lui.
00:27:23J'ai très bien connu Maria Schneider,
00:27:25et Maria Schneider, c'est avec le temps,
00:27:28et c'est normal qu'elle ne s'est plus exprimée...
00:27:33Quelques années après, quand ça s'est passé,
00:27:36elle était beaucoup moins précise.
00:27:39Du reste, elle est tombée dans la drogue.
00:27:41C'est peut-être la raison pour laquelle elle est tombée dans la drogue.
00:27:44C'est d'avoir été violée.
00:27:47Mais je vais vous dire, ma filleule, c'est Eva Green.
00:27:51Eva Green, on lui propose le film de Bertolucci,
00:27:54qui s'appelait Dreamers,
00:27:56où elle n'a que des scènes nues.
00:27:59Moi, je l'ai pris à part, et sa mère aussi.
00:28:03On lui a dit, c'est courageux.
00:28:05Il n'était pas question de l'histoire de Maria Schneider,
00:28:08on n'en parlait pas, elle vient de tomber là récemment.
00:28:11Depuis la mort de Maria,
00:28:13c'est le livre de sa cousine.
00:28:15Eh bien, je lui ai dit, fais gaffe,
00:28:19parce qu'on ne peut pas s'en remettre.
00:28:21Et moi, je lui ai dit,
00:28:23Tristal est quand même dans 37 degrés maltais, très souvent nue,
00:28:27elle a eu du mal à s'en remettre.
00:28:29Elle m'a dit, maintenant, j'ai tout compris,
00:28:33mais j'ai envie de le faire et je me protégerai.
00:28:37Voilà, il n'y a eu aucun problème.
00:28:39Mais pour dire qu'on peut alerter...
00:28:42Mais pourquoi j'ai dit ça, en fait ?
00:28:45Nous-mêmes, on ne sait pas trop.
00:28:47Vous étiez parti sur l'idée,
00:28:50d'après ce que j'ai compris dans votre propos,
00:28:53qu'il y avait des femmes fortes, qui disaient oui, qui disaient non,
00:28:57qui jouaient de l'ambiguïté.
00:28:59Le fond de votre pensée, c'est qu'il y a des femmes qui jouent de l'ambiguïté
00:29:03et qui, quand elles n'ont pas eu les rôles ou les choses tournent pour elles,
00:29:08elles dénoncent.
00:29:09C'est ça.
00:29:11Mettez-vous à la place d'une jeune actrice qui rêve d'être actrice.
00:29:15Elle arrive à Paris, elle prend des cours, elle est bonne actrice.
00:29:20C'est aussi la formation.
00:29:23C'est-à-dire que quand on va au conservatoire ou dans une école,
00:29:28on a quand même averti, mais une jeune fille qui débarque,
00:29:31qui va dans un cours privé,
00:29:33elle voit une annonce pour aller faire un film, elle y va,
00:29:36elle est très contente.
00:29:37Et à un moment donné, peut-être que le metteur en scène ou la personne,
00:29:43sans sa fragilité, ça, c'est extrêmement condamnable.
00:29:47Et que la fille, à la limite, c'est une victime.
00:29:51Mais quand on a la connaissance...
00:29:53C'est là où le mouvement MeToo est important,
00:29:57c'est que maintenant, on ne peut plus dire qu'on ne sait pas.
00:30:01Vous êtes d'accord ?
00:30:02Je suis heureuse de vous entendre dire que le mouvement MeToo est important.
00:30:07On a pensé que j'étais contre MeToo.
00:30:09Je ne sais pas pourquoi on l'a pensé,
00:30:11vu le nombre de tweets que vous avez faits de déclarations
00:30:14pour dire que les féministes étaient...
00:30:16Madame la présidente,
00:30:18c'est parce que j'ai défendu Gérard Depardieu,
00:30:20comme je vous l'ai dit.
00:30:21Mais d'abord, je n'ai pas de tweet,
00:30:24je n'ai que sur Facebook, donc il n'y a pas...
00:30:27Comme Mme la députée, elle les a tous relevés.
00:30:33On a fait un petit travail avant cette audition.
00:30:36M. le rapporteur, Erwann Malen.
00:30:40Oui, pardon.
00:30:43Vous avez...
00:30:48On dit de vous que vous avez modernisé la façon de faire les castings
00:30:52en les rendant plus ouverts, plus éclectiques.
00:30:55Oui, oui, mais quand même.
00:30:58Et on dit de vous aussi
00:31:02que vous avez inventé ce qu'on appelle aujourd'hui
00:31:05les castings sauvages.
00:31:07Et je vois là un paradoxe avec ce que vous venez de nous dire avant,
00:31:10justement, sur les précautions que devraient ou devaient
00:31:13prendre les actrices pour faire un casting,
00:31:17c'est-à-dire aller dans une chambre d'hôtel.
00:31:20Effectivement, ce n'est pas ce qu'il y a de plus prudent,
00:31:22mais est-ce que les castings sauvages n'ont pas amené aussi
00:31:25des pratiques, si elles étaient mal faites,
00:31:27qui pouvaient être dangereuses pour les comédias comédiennes ?
00:31:31Vous parlez d'il y a 30 ans.
00:31:34Les castings sauvages.
00:31:36Parce qu'à l'époque, les metteurs en scène m'ont appelé.
00:31:38Je vous ai dit, pendant très longtemps,
00:31:40vu que j'avais trouvé des enfants, après, c'était les adolescents,
00:31:43quand j'ai travaillé avec Pialat,
00:31:46sur À nos amours ou sur Passe ton bac d'abord,
00:31:49c'était des adolescents.
00:31:51Et donc...
00:31:53C'est une époque, et ça, c'est peut-être mieux aussi.
00:31:56Parce qu'il y a quelque chose de très grave
00:31:59de cette époque.
00:32:02Et vous n'en parlez pas.
00:32:04C'est la drogue.
00:32:06Moi, j'ai combattu contre la drogue.
00:32:08Pas forcément pour les violences sexuelles,
00:32:11parce que je n'en ai pas été autant témoin.
00:32:15Mais la drogue.
00:32:17Et toute cette génération, ces drogués,
00:32:19toute cette génération d'acteurs Kleenex,
00:32:21comme on a inventé,
00:32:23souvent, ils n'ont pas été formés.
00:32:26Ils ont eu des rôles principaux.
00:32:29C'était les fantasmes des acteurs,
00:32:31les fantasmes des metteurs en scène d'avoir...
00:32:34Moi, j'ai trouvé mon acteur, mon actrice.
00:32:37Et se dire...
00:32:39Là, il y a eu des dégâts, mais il y a eu aussi des dégâts.
00:32:43Quand vous voyez un livre qui est sorti
00:32:45sur tous les jeunes acteurs
00:32:47qui avaient été un peu trouvés dans la rue,
00:32:50il y en a qui ont très bien réussi.
00:32:52Et puis il y en a...
00:32:55Mais ça, ce n'est pas de ma faute.
00:32:57Quand vous avez interviewé Francis Renault, à ma place,
00:33:05c'est le premier interview que j'ai vu,
00:33:07je n'en revenais pas.
00:33:09Je n'en revenais pas.
00:33:10Vous l'avez essayé de parler, ce qui est normal,
00:33:13comme vous me faites.
00:33:14Mais ce que j'ai entendu, c'était n'importe quoi.
00:33:17Il attaquait toute la profession, n'importe comment.
00:33:21Bon, certainement, moi, je le connais, Francis Renault.
00:33:24Et quand il se permet de faire un sous-entendu
00:33:27en disant...
00:33:28Qu'est-ce qu'il est devenu, Simon de Labrosse ?
00:33:30Parce qu'il s'est suicité comme si c'était moi qui étais responsable.
00:33:33Mais c'est très grave.
00:33:35Simon de Labrosse, je l'ai accompagné jusqu'à la fin de sa vie.
00:33:39Son frère est mon ami.
00:33:40Quand il parle de Vadek Stanzak,
00:33:43quand il a vu ce dossier, il m'a téléphoné.
00:33:47Il ne veut plus de ce métier.
00:33:49Il m'a dit, Dominique, c'est honteux.
00:33:51Il y a un moment donné, il ne faut pas croire tout ce qu'on dit.
00:33:55Moi, je ne dis pas la vérité,
00:33:57mais dans mon métier, je sais qui est qui.
00:33:59Et voilà.
00:34:00Et Francis Renault, je me permets de le dire,
00:34:02parce qu'il a humilié plein de gens.
00:34:05Il a attaqué Anne Holmes, il a attaqué tout le monde.
00:34:08C'est son problème.
00:34:09Moi, j'ai fait un film avec lui, ça s'est très bien passé,
00:34:12qui s'appelait Joueuse, avec Sandrine Bonheur.
00:34:15Il avait un très beau rôle.
00:34:17Et à un moment donné, je lui ai dit,
00:34:19Francis, c'est le moment, tu as un beau rôle,
00:34:21de faire de la promotion.
00:34:22Il n'a pas fait.
00:34:24Il y a un moment donné,
00:34:25il ne faut pas en vouloir à tout le monde
00:34:27de son propre échec.
00:34:29OK.
00:34:30Francis Renault a témoigné ici et a témoigné de son vécu.
00:34:35Il a témoigné aussi de choses qui ont fait l'objet
00:34:37de procédures judiciaires, je tiens à le préciser.
00:34:41Monsieur le rapporteur, vous aviez une question.
00:34:43Après, j'enchaînerai.
00:34:45Vous avez commencé à répondre sur les castings sauvages.
00:34:48Mais déjà, est-ce que vous pensez que c'est une pratique
00:34:51qui doit encore exister ?
00:34:52Parce que vous avez dit, c'était il y a 30 ans.
00:34:54Est-ce que vous estimez que maintenant,
00:34:55ce n'est plus une manière de faire ?
00:34:57Et comment on peut sécuriser cette façon de faire ?
00:35:02Parce qu'on peut parfaitement continuer à imaginer
00:35:06que quelqu'un qui est un directeur de casting ou un agent
00:35:09voit un casting sauvage.
00:35:11Quelqu'un qui est un directeur de casting ou un agent
00:35:14voit un personnage, une personnalité dans la rue
00:35:17et puisse l'aborder pour lui en parler.
00:35:21Moi, ça ne me dérange pas.
00:35:22Mais comment on peut sécuriser la suite
00:35:24pour qu'il ne se retrouve pas comme justement une comédienne
00:35:27ou dans une chambre d'hôtel avec...
00:35:30Voilà.
00:35:33Quand un jeune se retrouve, il n'a pas de formation.
00:35:36On le prend parce qu'il est sincère,
00:35:39il a une personnalité.
00:35:40On le met dans le film.
00:35:43Et puis, à un moment donné, il y a eu quelques exemples.
00:35:47Dernièrement, ce garçon dans un film qui est en prison maintenant,
00:35:51dans un film qui s'appelait
00:35:54ça va me revenir, qui a été présenté à Angoulême.
00:35:57Il est venu avec la jeune actrice.
00:36:00C'était deux...
00:36:01Attendez, ça va me revenir.
00:36:02Shirazade.
00:36:04Shirazade, c'est deux jeunes qui sont de Marseille,
00:36:08qui ne sont pas de ce métier qu'on a pris.
00:36:11Parce qu'ils étaient doués, qu'ils ont du charisme.
00:36:13Le petit, il a pourtant pris un agent.
00:36:16On sentait qu'il était fragile.
00:36:18Et puis, il est en prison.
00:36:19Et la petite, je pense qu'elle a peut-être pour dire aussi...
00:36:24En fait, moi, je vais vous dire...
00:36:29Toutes les actrices dont je me suis occupé,
00:36:32les jeunes actrices,
00:36:33et moi, je me suis copié de Vaina Gioconte quand même.
00:36:36La pauvre qui est quand même allée
00:36:41dénoncer son père aux assises.
00:36:44Et elle, elle a un courage extraordinaire.
00:36:47Elle a fait un livre merveilleux dont on n'a pas assez parlé.
00:36:50Vous l'avez...
00:36:51Pardon, excusez-moi, parce que je parlais en aparté,
00:36:54mais j'ai du mal à saisir qui a du courage
00:36:57et qui n'en a pas dans votre esprit.
00:36:59Du courage d'aller dénoncer son père qui a manqué de...
00:37:03Vous ne trouvez pas que c'est du courage, ça ?
00:37:05Absolument.
00:37:06Mais les femmes qui parlent dans le cadre de Me Too,
00:37:09y compris celles que vous qualifiez d'ambitieuses,
00:37:13ont du courage aussi de parler.
00:37:15Mais attendez, je ne dis pas que...
00:37:17Dès l'instant où...
00:37:18Mais attendez.
00:37:19Moi, je trouve que dans Me Too,
00:37:22quelquefois, il y a des actrices
00:37:24qui ont peut-être plus souffert, qui n'osent pas, justement.
00:37:27Et donc, un courage, c'est quand même important.
00:37:30Et la petite Vaina Gioconte, elle a quand même dénoncé son père.
00:37:34Elle en a fait un livre.
00:37:36Et quand vous la voyez maintenant,
00:37:39c'est une fille quand même incroyable.
00:37:41Moi, j'ai connu petite.
00:37:42J'étais son agent.
00:37:43Et quand elle me racontait,
00:37:44et même moi, je peux vous dire une chose,
00:37:47j'ai dit, écoute, fais attention, t'es sûr.
00:37:49C'est ton père.
00:37:50Elle y est allée.
00:37:51Elle était presque plus courageuse que moi.
00:37:55Madame Legrin.
00:38:02Merci.
00:38:03Oui.
00:38:05Ce qui fait un peu réagir, là,
00:38:07c'est effectivement, je pense que dans votre métier,
00:38:10dans vos différents métiers que vous avez exercés,
00:38:12vous avez été amenée à distribuer des bons et des mauvais points
00:38:15entre les talents, les personnes avec talent,
00:38:18les personnes sans talent.
00:38:19Bon, ça, on peut le mettre de côté.
00:38:21Mais là, on a l'impression...
00:38:22Moi, j'ai l'impression que vous distribuez un peu
00:38:24des bons et des mauvais points entre des victimes
00:38:27qui seraient les victimes courageuses,
00:38:29ou celles qui n'ont pas été victimes, finalement,
00:38:31parce qu'elles ont réussi à dire non
00:38:33à ce qu'elles avaient fait, etc.,
00:38:34et que les autres, en réalité, ne le seraient pas.
00:38:37Donc, vu que vous venez de nous dire là,
00:38:39ce qui est un peu contradictoire avec ce qu'on a pu lire ou entendre,
00:38:41mais tant mieux, que Me Too, c'était utile
00:38:43parce que plus personne ne pouvait ignorer.
00:38:45Plus personne ne peut ignorer.
00:38:47Alors, qu'est-ce que vous pouvez dire aux personnes qui sont aujourd'hui,
00:38:50par exemple, à des femmes qui auraient aujourd'hui subi
00:38:55des pratiques qu'elles n'avaient pas à subir
00:38:57dans le cadre professionnel du cinéma ?
00:39:00Vous nous expliquez que le casting sauvage, c'était à l'époque,
00:39:02maintenant, c'est plus ça.
00:39:04Qu'est-ce que...
00:39:06Oui.
00:39:08Ma question, c'est...
00:39:11Est-ce que, quand vous tenez le discours de dire
00:39:13que les filles qui sont...
00:39:16Que vous appelez-vous des filles,
00:39:17qui sont montées dans les chambres d'hôtels
00:39:19avec des hommes qui avaient des réputations,
00:39:21elles savaient ce qui allait leur arriver d'une certaine façon,
00:39:23donc elles ne sont pas des victimes,
00:39:25est-ce que, de quelle façon, ce discours-là
00:39:27aide à libérer la parole de femmes qui auraient été victimes,
00:39:29et qui auraient été victimes,
00:39:31y compris par leur vulnérabilité,
00:39:33par le fait que, justement,
00:39:34elles n'étaient pas en position de force,
00:39:36en position de pouvoir refuser des propositions professionnelles
00:39:40qui tournent, finalement, à des violences sexuelles ?
00:39:43Monsieur Bessner.
00:39:46Je ne comprends pas la question, excusez-moi.
00:39:51La question, si je peux me permettre de la reformuler,
00:39:54c'est que vous avez eu des propos multiples
00:39:57de dénigrement, quand même, des femmes qui parlaient...
00:40:00Non, mais arrêtez, là.
00:40:01En fait, quand vous sourds, c'est la presse,
00:40:05c'est que la presse.
00:40:06Et même là, vous venez d'en dire, en fait.
00:40:08Et la question, c'est un peu...
00:40:10Parce que vous êtes un homme de pouvoir,
00:40:12vous êtes un homme important dans le cinéma français,
00:40:15vraiment important,
00:40:16et ça, de multiples auditions, nous n'en faisons pas.
00:40:19Donc, en fait, votre vision
00:40:22de la place des violences,
00:40:26de la manière dont on doit réagir aux violences,
00:40:28de celles qui ont du courage, de celles qui en ont moins, etc.,
00:40:32façonnent, d'une certaine manière, le cinéma français.
00:40:35Et donc, c'est en cela
00:40:36que nous avons des questions à vous poser sur comment...
00:40:39Parce qu'évidemment, quand vous avez des propos dénigrants
00:40:42sur les personnes qui parlent,
00:40:45derrière, vous envoyez un message à l'ensemble...
00:40:47C'est quoi, les propos dénigrants ?
00:40:49Dites-moi.
00:40:50Vous racontez des histoires que vous voyez dans la presse.
00:40:53Moi, d'abord, j'ai pas de tweet.
00:40:55Et des choses que j'ai dites à une époque,
00:40:58quand Gérard Depardieu, c'est il y a combien d'années ?
00:41:00Il y a un moment donné, ça va.
00:41:02Si c'est mon procès, je me taille tout de suite.
00:41:05Déjà, vous êtes dans une commission d'enquête.
00:41:07Non, mais nous, en commission d'enquête,
00:41:10on a l'impression que vous voulez me faire dire quoi ?
00:41:12Que Gérard Depardieu, je ne dois pas dire
00:41:14que je l'ai apprécié à une époque.
00:41:16Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
00:41:18Vous avez le droit encore de l'apprécier.
00:41:21J'ai le droit d'avoir mon opinion.
00:41:23Pour me faire la morale. Je suis désolé, madame.
00:41:25Absolument.
00:41:26Et vous arrêtez de faire la morale à tout le monde.
00:41:28Est-ce que je peux vous poser une question ?
00:41:30Comment ça, bien faire ?
00:41:32Je peux vous poser une question ? En tant que présidente ?
00:41:34Oui.
00:41:35Donc, vous venez de dire, de Charlotte Arnault...
00:41:38Mais Charlotte Arnault, je sais même pas qui c'est.
00:41:40Très bien.
00:41:42Très bien.
00:41:43Madame Charlotte Arnault, vous dites, son père connaissait Gérard Depardieu.
00:41:46Donc, vous laissez la suspicion.
00:41:48La suspicion sur les motivations
00:41:50pour lesquelles elle est allée chez Gérard Depardieu.
00:41:53La question que je ne sais pas...
00:41:55C'est que Gérard Depardieu ?
00:41:57Non.
00:41:58Si, vous ne parlez que de Gérard Depardieu.
00:42:00La question que je souhaite vous poser, M. Bessenaire,
00:42:04c'est que quand vous avez...
00:42:06On peut parler de M. Doyon.
00:42:09Quand vous parlez, votre parole a de l'importance.
00:42:12A de l'importance.
00:42:14Pas tellement.
00:42:16Si, elle en a.
00:42:18Elle en a sur le monde du cinéma.
00:42:20Elle en a sur les acteurs que vous connaissez.
00:42:22Elle en a sur les réalisateurs avec lesquels vous travaillez.
00:42:24Elle en a sur le monde de la production.
00:42:26Elle en a.
00:42:28Votre parole, elle a de l'importance.
00:42:30Elle a du poids.
00:42:31Et quand vous avez des propos
00:42:34sur la libération de cette parole,
00:42:37qui est Me Too,
00:42:39et que vous avez des propos minimisant le courage des femmes,
00:42:42eh bien, derrière, ça envoie peut-être un message,
00:42:46et c'est la question que je vous pose à l'ensemble du monde du cinéma,
00:42:49de dire, je vous protégerai.
00:42:51Je protégerai le monde du cinéma
00:42:54de la parole des femmes.
00:42:56Et nous, notre commission,
00:42:57elle est finalement de dire dans quelles conditions
00:42:59la parole des femmes et des hommes,
00:43:01d'ailleurs, parce qu'il y a des hommes victimes, on va y venir,
00:43:03mais la parole des victimes peut se déployer, être entendue,
00:43:08instruite et avoir de l'importance dans ce monde.
00:43:11Je comprends ça,
00:43:12mais ça fait quand même 10 minutes qu'on parle de la même chose.
00:43:15Ça veut dire que quoi ?
00:43:16Je pense que Me Too est inutile ?
00:43:18Ça va, franchement, j'ai jamais dit ça.
00:43:20Mais le problème, c'est que vous,
00:43:22vous voulez réduire des choses par des petites phrases.
00:43:25C'est quelque chose...
00:43:26Alors que, excusez-moi,
00:43:28s'il y a bien quelqu'un qui est féministe, c'est moi.
00:43:31Je peux vous le dire,
00:43:32toutes les personnes vous diront que je traite les femmes
00:43:35comme personne.
00:43:36Comment se fait-il que j'ai eu toutes les actrices
00:43:40quand j'étais agent ?
00:43:41Que là, sur le Festival d'Angoulême,
00:43:45je me mets toujours devant les actrices.
00:43:50J'ai fait un jury que de femmes à une époque où Me Too n'était pas.
00:43:53Et quand je vous dis que, pour moi, Me Too,
00:43:57ça a commencé avec l'affaire de choses secrètes,
00:44:00Me Too, ça n'est pas venu que depuis qu'on en parle aux Etats-Unis.
00:44:07En tout cas, moi,
00:44:08je me suis rendu compte que ce jour-là,
00:44:11quand j'ai su cette histoire avec Brissot,
00:44:13j'ai vu ce qu'il faisait.
00:44:15Je lui ai dit que là, pour moi, ça a été décisif.
00:44:18Monsieur le rapporteur.
00:44:23Rassurez-vous, on a fait beaucoup d'auditions,
00:44:26on a vu beaucoup de monde
00:44:28et on se pose un certain nombre de questions.
00:44:32Moi, je voulais vous poser des questions
00:44:34sur un de ce qui a été de votre vie,
00:44:37votre deuxième, si j'ai bien compris,
00:44:39quand vous étiez agent,
00:44:40et de savoir, aujourd'hui, un petit peu,
00:44:42comment est structuré le secteur économique
00:44:45de la représentation artistique.
00:44:48Une question qu'on se pose,
00:44:49c'est de savoir s'il y a assez de concurrence dans ce secteur.
00:44:52Est-ce qu'aujourd'hui,
00:44:53un talent qui est mécontent de son agent
00:44:55peut facilement en trouver un autre ?
00:44:57Est-ce qu'aujourd'hui,
00:44:58on peut se passer de travailler avec les deux grands leaders
00:45:01qui sont adéquats et U, 2B, A ?
00:45:05Voilà.
00:45:07Je ne savais plus comment on disait.
00:45:12Oui, U, B, B, A, pardon.
00:45:15Et par rapport à votre expérience,
00:45:18est-ce que vous pouvez nous dire
00:45:19si aujourd'hui, une agence,
00:45:20elle peut négocier l'embauche d'un ou plusieurs talents
00:45:24sur des rôles secondaires
00:45:25en échange d'un talent de premier plan ?
00:45:28C'est-à-dire, est-ce que ce sont des pratiques
00:45:30qui peuvent se faire ?
00:45:32Par exemple, quand on voit sur le film L'Amour Ouf,
00:45:35la plupart des talents sont représentés par la même agence,
00:45:37qui est adéquate,
00:45:38et idem pour Monte-Cristo.
00:45:40Et donc la question que je vous pose,
00:45:41c'est aujourd'hui,
00:45:42est-ce que le métier d'agent est suffisamment concurrentiel
00:45:46et suffisamment libre de pression économique
00:45:52pour qu'un acteur puisse changer facilement d'agence
00:45:57s'il estime que l'agent ne le protège pas assez bien
00:46:00ou ne fait pas suffisamment valoir ses intérêts ?
00:46:03Alors, ça, c'est des bonnes questions.
00:46:06Le métier a beaucoup changé aussi de cette façon.
00:46:10C'est que moi, quand j'étais agent,
00:46:12ça dépendait du ministère du Travail.
00:46:14Il fallait une licence.
00:46:15Sans licence, on ne pouvait pas être agent.
00:46:18Avec Bruxelles, je ne sais plus comment...
00:46:20Et il y avait... C'était assez contrôlé.
00:46:23C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas être agent
00:46:24si on avait un casier judiciaire compliqué.
00:46:29On ne pouvait pas être agent...
00:46:30Il y avait une enquête de moralité,
00:46:32une enquête même par rapport à pouvoir tenir
00:46:36une économie d'une agence.
00:46:39Et puis, avec Bruxelles, il n'y a plus de...
00:46:43Il n'y a plus de loi.
00:46:45Et c'était un peu la liberté totale.
00:46:48Et donc, ça a créé un peu...
00:46:51Moi, je trouve...
00:46:52Beaucoup de nouvelles agences sont arrivées,
00:46:55mais sans vraiment avoir de fondation.
00:46:57Et c'est vrai qu'il y a eu une concentration.
00:47:00Et c'est vrai que ce qui est compliqué,
00:47:02et par rapport à mon époque,
00:47:03quand on était...
00:47:06Quand on était des jeunes agents indépendants,
00:47:10eh bien, ils pouvaient garder leurs clients,
00:47:12parce que, moi, je... Voilà, c'était...
00:47:16Il y avait plein de petites agences qui vivaient très bien.
00:47:19Et maintenant, elles ont du mal à vivre,
00:47:22parce que, des fois, justement, il y a des grandes agences
00:47:25qui, quelquefois, les font venir dans leur agence,
00:47:30mais, quelquefois, prennent leurs clients.
00:47:32Et comme autrefois, quand on avait un acteur,
00:47:36on lui signait un mandat.
00:47:37Si le mandat, si, au bout d'un an, il était...
00:47:41On le reconduisait s'il avait envie.
00:47:44Mais si l'acteur allait dans un autre agent,
00:47:48il devait quand même avoir un contact avec l'agent qui quittait,
00:47:52redistribuer une partie de la commission.
00:47:55Tout ça, ça a changé.
00:47:57Alors, c'est peut-être la concentration.
00:47:59Mais... Et en même temps,
00:48:01moi, j'ai beaucoup de jeunes agents qui viennent me voir,
00:48:03comme si j'étais, voilà, pour avoir des conseils.
00:48:08Eh bien, souvent, je sens que c'est compliqué pour eux.
00:48:13Dès qu'ils ont quelqu'un de bien, ils devraient...
00:48:17Moi, je serais pour revenir à...
00:48:20à une législation beaucoup plus sévère
00:48:24par rapport aux agents.
00:48:29Pour rebondir sur cette question,
00:48:33est-ce que vous ne pensez pas, justement,
00:48:35dans cette situation un peu paradoxale, d'ailleurs,
00:48:38parce qu'on a libéré les modalités pour devenir agent.
00:48:44Donc, on pourrait s'imaginer qu'il y ait plus d'agences.
00:48:46Et en fin de compte, le secteur, c'est ultra concentré.
00:48:48C'est ce que vous venez de dire aussi.
00:48:50Mais est-ce que vous ne pensez pas
00:48:51que parfois, il y a une sorte de conflit d'intérêt
00:48:54qui peut y avoir sur la protection de l'acteur
00:48:58par rapport à l'agent qui sait qu'il va être rémunéré
00:49:00si l'acteur joue ?
00:49:02Et par exemple, quand on sait qu'aujourd'hui,
00:49:05prendre la parole, et on l'a vu dans votre discussion
00:49:08juste d'avant, c'est pas toujours simple
00:49:11pour les comédiennes et pour les comédiens
00:49:13de dénoncer des faits dont ils ont été victimes.
00:49:20Est-ce que vous pensez que les agents
00:49:21ont suffisamment de capacités aujourd'hui
00:49:24à protéger leurs talents sur ces sujets-là
00:49:26justement du fait de leur lien de subordination
00:49:30qui est économique ?
00:49:33Sérieusement, je pense qu'à mon époque,
00:49:36on était peut-être moins au courant de ça.
00:49:41Donc, je pense que maintenant,
00:49:43il doit y avoir des protections par le CNC.
00:49:47Maintenant, on est au courant.
00:49:48On ne peut pas dire qu'on ne le savait pas.
00:49:52Moi, je connais très bien Laurent Grégoire,
00:49:53je connais très bien Cécile.
00:49:55C'est des gens que si tout d'un coup...
00:49:59Du reste, ils ont des acteurs un peu, comme je disais,
00:50:03pris dans la rue.
00:50:05Et je sens qu'ils les protègent beaucoup mieux.
00:50:08Je ne dis pas que moi, je ne les protégeais pas.
00:50:10Mais là, on sent qu'avec tout ce qui s'est passé,
00:50:13si on ne fait pas attention,
00:50:15ça ne sert à rien de faire ces commissions.
00:50:16Vous êtes d'accord ?
00:50:17Donc, il va en sortir quelque chose.
00:50:20Je peux avoir un verre d'eau ?
00:50:22Bien sûr, bien sûr.
00:50:25On vous l'amène tout de suite.
00:50:27Madame Legrin.
00:50:33Monsieur Balanant.
00:50:34Juste une question pour ne pas me frustrer.
00:50:41Voilà.
00:50:43Est-ce que vous avez connaissance de situations
00:50:46dans lesquelles un comédien ou une comédienne
00:50:50a dû continuer un film
00:50:54alors qu'il avait été victime et qu'il avait des difficultés
00:50:57sous les conseils ou sous la pression d'un agent ?
00:51:04C'est-à-dire qu'il y aurait un metteur en scène
00:51:09ou un employeur qui aurait manqué de respect
00:51:12ou qui aurait dépassé le cadre.
00:51:16Et tout d'un coup, l'agent dit,
00:51:21tu continues, tu continues.
00:51:22Récemment, peut-être à une autre époque,
00:51:25mais maintenant, je n'y crois pas.
00:51:28Ça veut dire que les gens ne sont pas...
00:51:31C'est des gens responsables, les agents.
00:51:33C'est pas des...
00:51:34Je ne sais pas si vous en avez vu,
00:51:37mais Élisabeth Tannière, c'est quelqu'un de responsable.
00:51:39Voilà.
00:51:41Pour continuer sur les agents,
00:51:43il y a une question qui était dans l'esprit de M. le rapporteur
00:51:48et à laquelle on souhaiterait avoir une réponse.
00:51:51Quand, dans un film, il y a une agence
00:51:55qui fournit l'ensemble des comédiens qui jouent dans ce film,
00:51:58les rôles essentiels et les seconds rôles,
00:52:01comment se passe-t-il concrètement la négociation ?
00:52:04Est-ce que vous dites, par exemple,
00:52:06voilà un talent,
00:52:08et derrière, est-ce qu'on peut prendre des seconds rôles de mon agence ?
00:52:12Comment ça se passe concrètement ?
00:52:13D'abord, vous oubliez que c'est le metteur en scène qui décide.
00:52:17Vous avez raison.
00:52:18Les vedettes, elles aident à monter le film.
00:52:21Mais les seconds rôles, je ne pense pas,
00:52:24et je connais quand même Laurent, Cécile Felsenberg et même Tannière,
00:52:30dire qu'il faut prendre...
00:52:32C'est pas vrai.
00:52:33Si tout d'un coup, il est là, là où je vous rejoins,
00:52:37c'est comme ces agences attirent tout le monde.
00:52:40Ils ont peut-être...
00:52:41Si vous voulez, dans toutes les légendes dont ils s'occupent,
00:52:46il y a peut-être des acteurs qui peuvent correspondre.
00:52:50Mais c'est surtout le metteur en scène, avec le casting directeur,
00:52:54qui ensuite propose.
00:52:55Mais je ne pense pas...
00:52:57Alors, ce ne sont pas des discussions de champs de tapis.
00:53:01Je ne vois pas Laurent Grégoire qui dit,
00:53:03voilà, comme tu as les rôles,
00:53:06je crois pas du tout, ça se fait pas du tout comme ça.
00:53:09Non, mais est-ce qu'un agent de casting...
00:53:12Il y a agent et casting, c'est deux choses.
00:53:14Un directeur de casting,
00:53:16est-ce qu'il a contact avec plusieurs agents ?
00:53:19Bien sûr.
00:53:20Si vous allez demain faire votre vie, chère madame la présidente,
00:53:24vous aurez le rôle principal,
00:53:27donc on prendra quelqu'un qui vous ressemble le plus.
00:53:30Et dans les seconds rôles,
00:53:33les gens que vos partenaires...
00:53:35Ils n'en prendront pas hommage.
00:53:37Eh bien, à ce moment-là, vous savez, c'est la mode, les biopics.
00:53:40On ne sait pas... C'est vrai.
00:53:43Je suis sûre que vous allez pouvoir produire ce film.
00:53:46Je sens une appétence de votre part.
00:53:48Madame Legrin.
00:53:54Ça s'enchaîne pour arriver à des choses très concrètes.
00:53:57L'objectif de cette commission d'enquête,
00:53:59c'est d'évaluer ce qui existe déjà,
00:54:01ce qui a été mis en place récemment,
00:54:03et de préconiser des choses.
00:54:05Sur le volet production,
00:54:06ce qui a été mis en place, c'est les formations CNC,
00:54:09qui étaient d'abord pour les producteurs,
00:54:12et qui sont généralisées à l'ensemble des tournages.
00:54:14Je voulais avoir votre retour là-dessus.
00:54:17J'imagine que vous en avez déjà suivi une,
00:54:19ou plusieurs, je ne sais pas.
00:54:21Si vous avez un retour spécifique,
00:54:23des recommandations sur ces formations, un regard.
00:54:26C'était ma première question.
00:54:27On est tous allés là-bas aux CNC.
00:54:29Ce n'était pas très bien organisé.
00:54:31Je vous fais une confidence,
00:54:33il n'y avait que des producteurs hommes.
00:54:38Il n'y avait pas de femmes.
00:54:39La personne qui a mené les débats,
00:54:43c'était même assez touchant,
00:54:46tous ces hommes avaient peur.
00:54:49Tout d'un coup, on leur a vu défiler
00:54:53tout ce qu'il ne fallait pas faire.
00:54:55Je trouvais que les films étaient bien.
00:54:57La présentation de la dame qui faisait ça,
00:55:00on sentait que ce n'était pas au point.
00:55:02Par contre, les films présentés étaient bien,
00:55:05le montage, les fêtes de fin de film.
00:55:08Je pense que depuis,
00:55:11tout le monde a fait cette initiation,
00:55:14et c'est très bien.
00:55:15Même moi, j'ai le Festival francophone d'Angoulême,
00:55:18on l'a fait, et tant mieux.
00:55:22Madame Legrin, une deuxième question ?
00:55:28Oui, sur les autres préconisations.
00:55:31Est-ce que vous avez un regard sur la question
00:55:34des coordonnateurs et des coordonnatrices d'intimité,
00:55:36qui est un rôle qui se développe ?
00:55:38Est-ce que vous, vous avez été amené
00:55:41à travailler avec des coordonnatrices d'intimité ?
00:55:44Et puis, la question du rôle des référents...
00:55:47Je vous mets tout d'un coup, vu qu'il y a des problèmes de micro.
00:55:50Les questions des référents VHSS,
00:55:52est-ce que vous, vous avez déjà été amené à réceptionner,
00:55:55puisque vous nous avez parlé d'un exemple antérieur,
00:55:57où vous avez pris des décisions en tant qu'agent,
00:56:00mais est-ce qu'en tant que producteur,
00:56:02vous avez déjà réceptionné une alerte
00:56:04donnée par un référent ou une référente VHSS ?
00:56:07Et sur toutes ces procédures,
00:56:09est-ce que vous avez un regard à nos données ?
00:56:12Il faut dire qu'on ne tourne pas,
00:56:14puisqu'on prépare le tournage de 10% qui se tournera.
00:56:17Donc là, on est en préparation.
00:56:19Et les derniers téléfilms que j'ai faits,
00:56:21c'était avec Marie-Christine Barrault,
00:56:24il n'y avait bien sûr pas de scène de nu.
00:56:28Personnellement, dans ma société,
00:56:31on n'a pas encore eu affaire,
00:56:34mais moi, je sais que ça se passe bien,
00:56:36d'après ce que j'entends dans les échos,
00:56:38et ça, c'est important.
00:56:39Par exemple, on parlait de 37 degrés le matin.
00:56:42Maintenant, s'il n'y avait pas quelqu'un sur le plateau
00:56:46comme référent,
00:56:49ça ne serait pas possible.
00:56:51Mais rendez compte...
00:56:53Voilà.
00:56:55Merci. Monsieur le rapporteur.
00:57:01Voilà, pardon.
00:57:02Bon, question un peu délicate.
00:57:05Vous aviez, dans un article au Télérama,
00:57:10suite à des accusations
00:57:13qui vous avaient portées sur l'agression sexuelle,
00:57:16vous aviez déclaré...
00:57:18Quand je faisais du casting,
00:57:19j'étais certainement entreprenant.
00:57:21Il a pu m'arriver de mettre la main sur la cuisse
00:57:24d'un beau garçon et qu'il me dise non.
00:57:26Dans ce moment-là et dans ce temps-là,
00:57:30quelles conséquences ça pouvait être sur vos choix ?
00:57:34Est-ce que ça pouvait influencer vos choix ?
00:57:37Et je le dis, on était dans un autre moment.
00:57:40Je pose la question parce que vous avez été accusé
00:57:42et comme ça, vous pouvez y répondre.
00:57:45Je ne vais pas vous l'attaquer.
00:57:49Parce que moi, je vais tout vous dire
00:57:51de ce qui s'est passé sur ce truc de Télérama.
00:57:54Parce que moi, j'ai envie de déverser aussi.
00:57:57Télérama a défendu tous les grands cinéastes
00:58:01qui sont condamnés maintenant.
00:58:04Moi, ça fait 50 ans que je fais ce métier,
00:58:07que j'ai senti qu'on faisait une enquête à Paris sur mon compte.
00:58:11Parce que moi, j'ai plein d'amis qui me téléphonaient.
00:58:14Mais j'ai dit, pourquoi Télérama ?
00:58:16Parce qu'ils veulent essayer de trouver quelque chose.
00:58:20Ils l'ont fait sur d'autres personnes,
00:58:22qui, il se trouve, n'ont rien trouvé.
00:58:25Et que la personne qui m'a téléphoné un jour...
00:58:29Vous savez, c'est filmé, mais je vais dire un peu ce que je pense.
00:58:33Il y a une femme, un jour, qui me téléphone
00:58:35à cause de Téchiné.
00:58:40Elle me dit,
00:58:41vous avez été, toute la conversation qu'on fait aujourd'hui,
00:58:45vous avez été un agent et un casting
00:58:50dans les époques où les metteurs en scène se sentaient tout permis.
00:58:55Donc, on aimerait avoir votre témoignage.
00:58:58Et je sens que la journaliste, que je ne connaissais pas,
00:59:02essayait de faire du buzz.
00:59:06Je lui dis, attendez, sur André Téchiné...
00:59:08Moi, je connais bien André Téchiné.
00:59:10Il a sa sexualité.
00:59:12Je n'ai jamais entendu quoi que ce soit.
00:59:16Je n'ai pas travaillé directement avec lui.
00:59:18Et elle me dit, je vais vous parler.
00:59:21Je lui dis, mais pourquoi ?
00:59:22Parce que moi, je vais vous dire quoi ?
00:59:24C'était une autre époque.
00:59:25Il ne faut pas regarder cette société...
00:59:28On dit ça très facilement, mais ce n'était pas la même époque.
00:59:33Moi, j'ai fait les Nuits fauves.
00:59:35L'histoire dont vous parlez avec le garçon,
00:59:37c'est le soir des Nuits fauves,
00:59:39où tout le monde était parti.
00:59:41On faisait la fête, peut-être un peu trop.
00:59:43Eh bien, elle me dit, vous ne voulez pas me parler,
00:59:47vous allez vous en souvenir.
00:59:49Voilà.
00:59:50Ce n'était pas une journaliste d'un journal...
00:59:54Voilà, tous les journaux à sensation.
00:59:57Journal sérieux.
00:59:58Et là, je me dis, mais c'est quoi, ce truc ?
01:00:00Et donc, ensuite,
01:00:02cette journaliste qui n'était pas de Télérama...
01:00:05Et ensuite, Télérama, j'ai senti qu'il faisait une enquête.
01:00:09J'ai essayé de trouver.
01:00:10Je dis que je les appelle et je vais les voir.
01:00:13C'est Béatrice Dalles qui m'a prévenu.
01:00:15Elle me dit qu'il y a des fouilles merdes,
01:00:17qui sont tentatives, parce qu'elle parle comme ça,
01:00:19qui vont te dire que...
01:00:21Voilà.
01:00:22Et je les ai vues.
01:00:23Et le jour...
01:00:25Là, c'est quand même un peu...
01:00:27Ce n'est pas facile de venir parler devant vous
01:00:30quand on connaît la personnalité de Mme Rousseau.
01:00:33C'est vrai, tout le monde a peur, je peux vous dire.
01:00:37Vous êtes venus à Grippin.
01:00:39Et donc, je vais vous dire une chose.
01:00:42Les deux personnes qui m'ont contacté,
01:00:45ça a été terrible.
01:00:47Elles ont essayé de trouver tout.
01:00:49Elles n'ont rien trouvé.
01:00:50Et ce garçon qui, il y a 10 ans, il y a 30 ans,
01:00:53j'ai voulu l'embrasser, qu'il n'a pas voulu,
01:00:56certainement, c'est vrai.
01:00:58Mais qu'il ose dire... Je ne sais même pas qui c'est.
01:01:01Qu'il ose dire que je l'ai traité de cafard le lendemain.
01:01:05Mais enfin, c'est hallucinant.
01:01:07Et donc, elles n'ont rien trouvé. Elles ont cherché.
01:01:11Et alors, sur Facebook...
01:01:13Madame, vous devriez plutôt regarder Facebook,
01:01:16parce que mon Facebook, il est...
01:01:18Quand il y a eu ce papier,
01:01:20il y a eu 2 000 personnes qui ont laqué en disant...
01:01:24Dominique ne m'a jamais fait travailler.
01:01:26Jamais il n'y a eu cette chose-là.
01:01:28Il n'y a pas un acteur sur la place de Paris
01:01:31qui peut lui dire que si tu lui fais des faveurs,
01:01:34tu auras un rôle. Jamais. Jamais.
01:01:36Et un jour, vous demandez à Vincent Lindon comment s'est rencontré.
01:01:41Il a un sketch extraordinaire.
01:01:44Ça me permet de parler, en fin de compte.
01:01:47Alors, en tant qu'agrippine, je vais continuer.
01:01:52C'est un personnage très fascinant, Agrippine.
01:01:56Absolument, comme bien d'autres.
01:01:59Pardon ?
01:02:01Comme Néron, comme d'autres.
01:02:03En fait, moi, j'ai...
01:02:06Vous dites plusieurs fois dans votre audition...
01:02:10C'était mon temps, c'était avant.
01:02:13C'était mon temps.
01:02:14Vous avez utilisé cette expression plusieurs fois.
01:02:18Ce qui me fascine, c'est que vous êtes dans ce temps aujourd'hui.
01:02:22Vous êtes un des acteurs très importants du monde du cinéma aujourd'hui.
01:02:27Quand vous dites que c'était mon temps,
01:02:29vous faites référence à une période passée,
01:02:31mais aujourd'hui, vous faites partie des gens
01:02:35qui ont du pouvoir dans le cinéma.
01:02:38Et c'est en cela que, évidemment...
01:02:42Comment je peux dire ça ?
01:02:45Tout ce que vous faites est regardé avec attention.
01:02:49Donc, ce que vous dites sur les nuits fauves, par exemple,
01:02:52parce que je salue votre honnêteté,
01:02:54vous dites que je lui ai sans doute demandé...
01:02:57Heureusement, à 20 ans, si on ne drague pas...
01:02:59C'est pour ça que je salue votre honnêteté là-dessus.
01:03:03Vous le feriez encore aujourd'hui ?
01:03:05Vous me faites beaucoup parler, vous.
01:03:08Vous êtes très forte.
01:03:10Je vais vous dire à quel point...
01:03:12C'est vrai que ça a beaucoup changé, tant mieux.
01:03:15Mais vous savez, quand on est casting,
01:03:18et quand on est casting ou agent,
01:03:21qu'on essaie de séduire un garçon dans cette époque,
01:03:25et que le type dit, je ne veux pas,
01:03:27c'est son droit, tant mieux.
01:03:30C'est mieux pour moi.
01:03:32Parce qu'il n'y a rien de tel...
01:03:34On a envie d'être aimé, quand même.
01:03:36On a envie que ce soit un échange.
01:03:38Je vais vous dire à quel point ça a changé,
01:03:41et tant mieux.
01:03:43Moi, j'ai fait un tournage, récemment.
01:03:49Les gens me connaissent.
01:03:52J'arrive sur le tournage, trois jours avant la fin.
01:03:56Un très beau film.
01:03:57Je n'avais jamais vu un drone.
01:03:59Tout d'un coup, je prends un drone dans mes mains.
01:04:03Il y avait un jeune assistant machinaux électro.
01:04:07Je lui ai dit, pourriez-vous prendre la photo ?
01:04:12Il m'a dit oui.
01:04:14Deux ou trois jours après, il y a la fête.
01:04:17Je n'avais pas revu Sabine Audepin et Marc-Christine Barraud depuis longtemps.
01:04:24C'était la fête de fin de film.
01:04:26C'était le coproducteur du film.
01:04:30Je lui ai dit, ça serait bien qu'on garde cette photo.
01:04:33C'était une fête à Angoulême, sur une terrasse.
01:04:38Je reconnais que le jeune, c'est celui qui a fait la photo.
01:04:43Je lui ai dit, Coco, tu pourrais me faire une photo ?
01:04:48Le lendemain, il fait un signalement.
01:04:53Je me dis que ça a changé.
01:04:55C'est-à-dire que moi...
01:04:56Un signalement sur quoi ?
01:04:58Le fait que j'ai eu du coco.
01:05:00Comme ça.
01:05:02Heureusement que j'étais en groupe.
01:05:07Imaginez que le type...
01:05:10Il a fait un signalement.
01:05:12Il pouvait me dire, Dominique, c'est terminé.
01:05:15On n'a pas à faire ça, je ne suis pas votre employé.
01:05:19Donc j'ai compris.
01:05:21J'ai compris aussi qu'à la fête de fin de film,
01:05:24à l'époque, les nuits fauves...
01:05:28Là, les fêtes de fin de film, d'un côté,
01:05:31il y a les garçons, de l'autre, les filles.
01:05:33Ils viennent au milieu, et c'est fête snow.
01:05:36On se croirait en Bretagne.
01:05:39On se croirait en Bretagne.
01:05:41Je me dis que la vérité, madame la présidente,
01:05:44est entre les deux.
01:05:46Peut-être que c'était un peu trop avant.
01:05:49Avant, c'était trop avant.
01:05:51Maintenant, c'est un peu...
01:05:53Ce n'est pas les échos qu'on a dans cette commission.
01:05:56Il n'y a pas la table des garçons, la table des filles,
01:05:59et le fesse-nose au milieu avec les petits doigts.
01:06:02On est dans quelque chose de beaucoup plus convivial,
01:06:06voire même un lieu de danger, d'exposition à des violences.
01:06:11Nous avons eu plusieurs témoignages en ce sens.
01:06:14Vous aviez une autre question ?
01:06:17Justement, pour comprendre, dans cette époque d'aujourd'hui,
01:06:21ce que vous trouvez, ce que vous, vous considérez normal ou pas.
01:06:25Par exemple, là, vous avez mentionné un signalement.
01:06:28Je ne savais pas que vous alliez raconter ça.
01:06:31Si, aujourd'hui, un jeune acteur ou une jeune actrice
01:06:35signalait le fait qu'un directeur de casting
01:06:40ou un producteur lui avait proposé
01:06:44de le rejoindre chez lui,
01:06:48alors qu'il y a le cadre d'une relation professionnelle
01:06:52ou d'un casting pour un tournage futur,
01:06:55si cette personne le signale, vous considérez que ça va trop loin ?
01:06:59Ou est-ce que ça fait partie des choses
01:07:01qu'on ne peut plus accepter dans la profession ?
01:07:04On fait d'accord, maintenant.
01:07:06Je vous racontais cette histoire de signalement
01:07:09qu'à une autre époque,
01:07:11Claude Sauté faisait toujours coco.
01:07:16Au coco, ça va ? Il aura un signalement, maintenant.
01:07:19Pour vous dire que c'est vrai, qu'il faut faire attention.
01:07:24Maintenant, sur tous les tournages,
01:07:26il y a un technicien chargé de dire les problèmes.
01:07:35Aujourd'hui, si une femme ou un homme vous faisait part
01:07:40d'un comportement inapproprié sur un de vos tournages,
01:07:47comment réagiriez-vous ?
01:07:49C'était un autre acteur.
01:07:52J'irais voir l'autre acteur en disant,
01:07:54écoute, tu te calmes, parce que franchement,
01:07:57t'étais dans une autre époque,
01:07:59et même sans en parler d'une époque,
01:08:01tu n'as pas de conduire comme ça.
01:08:03Et si c'est...
01:08:06Je ne sais pas, le signalement, ça peut être que justement...
01:08:10On oublie aussi, mais il y a aussi le verbe.
01:08:13On peut très mal parler à un acteur ou à une actrice.
01:08:17Et ça non plus, ce n'est pas possible d'accepter ça.
01:08:28On est flou dans les discours,
01:08:29parce que les signalements, ça peut toucher plein de choses.
01:08:31Mais si quelqu'un vous dit...
01:08:32Parce que comportement inapproprié,
01:08:34parfois, c'est des choses qui peuvent relever de la loi.
01:08:38Ou de l'obligation, au moins du point de vue du code du travail,
01:08:42de l'obligation de l'employeur de prendre des mesures de précaution.
01:08:46Par exemple, vous avez déjà eu recours à des enquêtes internes ?
01:08:50Ou est-ce que... Dans quel cas, à partir de quel moment,
01:08:53vous pouvez déclencher ?
01:08:54Si quelqu'un vous dit...
01:08:55Par exemple, vous avez un acteur ou une actrice qui vous dit
01:08:58que cette personne a été lourde
01:08:59et m'a fait à plusieurs reprises des allusions sexuelles.
01:09:02Est-ce que vous allez voir l'acteur pour dire que les allusions sexuelles,
01:09:05ça suffit ?
01:09:06Ou est-ce que vous pensez qu'on est déjà dans le stade
01:09:09de quelque chose qui est répréhensible par la loi
01:09:10et qui peut donner lieu à une enquête interne ?
01:09:14S'il a fait ça plusieurs fois, ça vaut...
01:09:16Mais même dès la première fois.
01:09:18Elle est venue se plaindre.
01:09:20Fais attention quand même.
01:09:22Tu ne peux pas... Ou alors, ça va se savoir très vite.
01:09:25Et maintenant, ça se sait vite.
01:09:26Parce que maintenant, il y a des réputations...
01:09:29À mon époque, c'était plutôt les réputations de la drogue.
01:09:33En disant, attention, lui, il se drogue.
01:09:35Maintenant, on parle moins de la drogue
01:09:38et plus des comportements inappropriés.
01:09:44Madame Legrin.
01:09:46C'est pour ça que j'étais un peu précis sur la question de l'enquête.
01:09:48Ce n'est pas la même chose d'aller voir quelqu'un pour dire,
01:09:51fais attention, que de considérer qu'il y a des signalements
01:09:54qui relèvent de choses qui sont répréhensibles par la loi
01:09:57et qui font qu'on passe...
01:09:59Parce que normalement, tout le sens de la formation,
01:10:01maintenant, pour les producteurs, c'est d'apprendre des moments
01:10:03où ça ne se règle pas avec la personne mise en cause,
01:10:05mais ça se règle à travers des procédures,
01:10:08des enquêtes internes et des décisions,
01:10:10parfois, justement, de mise à l'écart des personnes concernées
01:10:13après enquête, par précaution.
01:10:16Moi, j'appartiens à un groupe médiavane.
01:10:18Au niveau de la protection, je vais vous dire,
01:10:20la moindre chose, ça se sait. Tant mieux.
01:10:22Et sur les tournages, je ne suis pas sur les tournages tout le temps.
01:10:26S'il y a un problème comme ça, la directrice de production,
01:10:29le directeur de production, à un moment donné, nous prévient.
01:10:33Et peut-être qu'à ce moment-là, on n'a pas encore eu ça.
01:10:41Alors, je dois...
01:10:42Parce que là, dans les auditions, ça fait plusieurs fois...
01:10:45C'est bientôt fini, monsieur. Vous avez encore un quart d'heure.
01:10:48Dans les auditions qu'on a eues,
01:10:50souvent, la question est posée de licencier la personne,
01:10:55de la virer ou pas.
01:10:56Mais il y a quand même une gradation.
01:10:58Je le pose là pour les personnes qui peuvent nous écouter.
01:11:01Il y a un avertissement, un rappel à la loi,
01:11:03il peut y avoir un blâme, un écrit.
01:11:05Il y a quand même...
01:11:06Il y a déjà un signalement.
01:11:08Le signalement, évidemment.
01:11:09Suite à un signalement, il peut y avoir avertissement, blâme, etc.
01:11:12C'est-à-dire qu'on n'est pas obligés.
01:11:14Là, on a l'impression que c'est tout ou rien,
01:11:16mais il y a quand même une gradation des sanctions.
01:11:18Et je pense que c'est important de le rappeler,
01:11:20parce que cette question de l'avertissement, par exemple,
01:11:22n'a jamais été posée, alors qu'en droit du travail,
01:11:24on peut poser des actes avant le licenciement.
01:11:27Et c'est même heureux de le faire.
01:11:29Monsieur Balanant.
01:11:30Oui.
01:11:33Absolument.
01:11:34Ce n'est pas génial, cette question.
01:11:37Je l'enlève, là ?
01:11:38Je n'ai plus le droit.
01:11:39Je n'ai plus le droit, ça y est. Voilà.
01:11:41Bon, je...
01:11:44Votre 3e vie, c'est producteur, maintenant, aujourd'hui.
01:11:46Vous avez été directeur de casting, agent,
01:11:48et aujourd'hui, vous êtes producteur.
01:11:49Donc, là, vous l'avez dit,
01:11:51vous êtes en train de préparer 10 %.
01:11:55Comment est-ce que vous prenez...
01:11:57Est-ce que vous avez décidé, par exemple,
01:11:59au début de 10 %...
01:12:01Maintenant, dans le cadre des nouveaux accords,
01:12:03il y aurait des obligations de formation
01:12:05avant le début du tournage.
01:12:07Mais vous, en tant que producteur,
01:12:09est-ce que vous avez l'intention...
01:12:11Vous n'êtes pas producteur sur 10 %, non ?
01:12:14Coproducteur.
01:12:15Oui, oui, non, mais... D'accord.
01:12:17D'accord, d'accord. Vous êtes coproducteur.
01:12:20Est-ce que vous engagez, justement,
01:12:22à avoir un discours sur la lutte
01:12:25contre les violences sexistes et sexuelles
01:12:28et d'avoir une...
01:12:30Par rapport à votre expérience, votre vécu,
01:12:32ce que vous nous avez dit aujourd'hui,
01:12:34la volonté de dire,
01:12:36maintenant, c'est tolérance zéro sur mes tournages,
01:12:38sur nos tournages.
01:12:40Et est-ce que vous avez la conviction, d'ailleurs,
01:12:42parce que c'est ça qui est plus important
01:12:44que de dire tolérance zéro,
01:12:46est-ce que vous pensez que ça peut même être
01:12:48plutôt bénéfique à tout le groupe
01:12:51et au film qui sera produit à la fin de ce moment ?
01:12:55Pour le moment, on est en train d'écrire le scénario.
01:12:58On est à la fin, là.
01:13:00Mais n'empêche que sur 10 %,
01:13:02je vous rappelle qu'il y a un épisode
01:13:04où Juliette Bénoche et...
01:13:07On était déjà... C'était pas mi-tout.
01:13:10On n'en parlait même pas.
01:13:11On a été... Il y a plein...
01:13:13Même le fait que l'héroïne soit lesbienne,
01:13:17je veux dire, on était très en avance sur 10 %.
01:13:21Et je peux même vous dire,
01:13:23comme je suis toujours sincère et transparent,
01:13:28j'ai eu un peu des conflits avec la scénariste Fanny Herrero,
01:13:34parce qu'elle me dit, mais toi, tu parles...
01:13:37C'était un peu l'Ancien Monde.
01:13:38Et là, à l'époque, il n'y avait pas encore eu l'article
01:13:40de Télérama.
01:13:41Elle me dit, mais Dominique, arrête,
01:13:44c'est plus comme ça, etc.
01:13:46Et elle a été...
01:13:47S'il y a tout le côté un peu provocateur,
01:13:50en disant et même en bousculant certains tabous,
01:13:56c'est grâce beaucoup à Fanny Herrero,
01:13:59parce que moi, j'étais un peu dans la nostalgie du cinéma.
01:14:03Et voilà.
01:14:04Et donc, pour cette série,
01:14:08elle a fait le tour du monde.
01:14:10Et là, maintenant, il y a des adaptations dans le monde entier.
01:14:14Et donc, ça veut dire que cette série parlait de quelque chose
01:14:18dont on n'avait pas encore parlé.
01:14:20Moi, quand j'étais môme, à l'époque, il y avait...
01:14:23Du reste, c'était bien, parce qu'à l'époque, c'était courageux.
01:14:26Il y avait Les Saintes Chéries avec Micheline Prell.
01:14:28C'était une femme qui avait décidé de prendre sa vie en main.
01:14:31Que le... Comment ça s'appelle ?
01:14:33Son mari qui disait...
01:14:35C'était peut-être la première série féministe avec Micheline Prell.
01:14:41Eh bien, ça avait fait le tour du monde.
01:14:43Donc, vous voyez, 50 ans après...
01:14:47Est-ce que j'ai répondu ?
01:14:49Vous avez parfaitement répondu.
01:14:52Je vous propose qu'on termine cette audition
01:14:55juste en vous disant que MeToo est un mouvement social d'ampleur
01:14:58et qu'il est important, ce mouvement-là,
01:15:01parce qu'il y a une femme qui est violée toutes les 7 minutes
01:15:04en France et que toutes les victimes que nous avons reçues ici,
01:15:08hommes comme femmes, d'ailleurs.
01:15:10Evidemment, il y avait plus de femmes que d'hommes,
01:15:12mais il y avait aussi des hommes.
01:15:14Nous ont tous relaté des agressions multiples,
01:15:17pas juste une fois, pas juste sous...
01:15:20Dans un tournage qui s'est mal passé,
01:15:22mais vraiment de manière régulière dans leur carrière.
01:15:25Et en fait, c'est ça à quoi on s'attelle dans cette réunion.
01:15:28Et loin d'être de la morale, comme vous l'avez qualifiée tout à l'heure,
01:15:32la question est de savoir comment on fait respecter le droit et le corps des personnes.
01:15:35Parce qu'en fait, c'est essentiel.
01:15:37Parce qu'il y a plein de gens qui ont quitté le cinéma à cause de ça.
01:15:40Et sans doute, le cinéma a-t-il perdu des talents à cause de cela.
01:15:43Parce qu'il y a plein de personnes qui ont subi des choses
01:15:46qu'elles n'avaient pas à subir.
01:15:48Et il y a eu une forme, je pense, quand même, de complaisance.
01:15:51Et c'est ce qu'a dénoncé aussi Judith Gaudrech
01:15:54quand elle dénonçait le fait que, quand elle avait 15 ans, 14 ans,
01:15:58personne n'a trouvé ça anormal qu'elle puisse être avec.
01:16:02Et c'est normal qu'elles le disent.
01:16:04Et c'est bien qu'elles le disent parce que ça fait avancer les choses.
01:16:07Alors vous qui dites tout le temps que vous êtes de l'ancien temps,
01:16:09peut-être que je conclurai cette commission en disant
01:16:12« Soyez de ce temps-là, monsieur Besnéard, parce que nous avons aussi besoin de vous. »
01:16:15Merci beaucoup, madame la présidente.
01:16:17Voilà pour ces échanges mouvementés entre Sandrine Rousseau et Dominique Besnéard
01:16:22qui étaient entendus par la commission d'enquête chargée de faire la lumière
01:16:26sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma.
01:16:29Vous l'avez entendu, c'était une audition sous tension
01:16:32pendant laquelle le réalisateur a perdu son calme.
01:16:35Si c'est mon procès, je me taille.
01:16:37Vous n'êtes pas ici pour faire la morale à tout le monde,
01:16:40ce qui lui a valu une réponse très cinglante de Sandrine Rousseau.
01:16:43Vous êtes devant une commission d'enquête, monsieur, lui a-t-elle répondu ?
01:16:47C'est la fin de cette séance. On se retrouve très vite sur LCP
01:16:50pour voir ou revoir un autre moment parlementaire. A bientôt.
01:16:56Sous-titrage Société Radio-Canada