• l’année dernière
Estimant que la cellule interne d'EELV "n’a pu mener à bien son enquête", la députée Sandrine Rousseau, qui avait dévoilé les accusations contre son collègue Julien Bayou portées par son ex-compagne, a refusé ce mardi sur BFMTV de l'innocenter.

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Transcription
00:00 - La politique, Mathieu Croissandre, il n'y a pas que la réforme des retraites à l'Assemblée,
00:03 il y a aussi le groupe écologiste qui a acté hier la fin de la mise en retrait du député de Paris, Julien Bayou.
00:10 L'ancien patron des Verts peut désormais retrouver son activité normale de député, notamment s'exprimer dans les médias.
00:16 Est-ce que c'est pour autant la fin du feuilleton ?
00:18 - Il faut d'abord le raconter ce feuilleton.
00:20 Vous vous souvenez de l'affaire Bayou, de ce qu'on appelait l'affaire Bayou en septembre dernier ?
00:24 Julien Bayou, député de Paris, avait dû se mettre en retrait de ses fonctions à la fois de patron du Parti Écolo
00:29 et de coprésident du groupe écolo à l'Assemblée nationale. Pourquoi ?
00:32 Parce qu'il avait été mis en cause sur le plateau de l'émission C'est à vous par une de ses opposantes en interne,
00:37 Sandrine Rousseau, députée de Paris, elle aussi.
00:39 Celle-ci avait affirmé avoir reçu chez elle très longuement une ex-compagne de Julien Bayou
00:44 et que celui-ci faisait selon elle preuve de comportement de nature à briser la santé morale des femmes.
00:51 Ça, c'est Sandrine Rousseau qui parlait à l'époque.
00:53 Selon la députée de Paris, elles étaient même manifestement plusieurs,
00:56 même si elle n'avait entendu, disait-elle, qu'un seul témoignage.
00:59 Alors on se rappelle qu'en pleine affaire Catanins, ça avait fait grand bruit.
01:02 Une cellule interne sur les violences sexistes et sexuelles au sein du parti avait été chargée de faire toute la lumière.
01:07 Et puis, et puis rien. Cinq mois plus tard, aucune plainte n'a été déposée en justice.
01:12 Et puis, on a appris la semaine dernière que la fameuse commission avait stoppé son enquête.
01:17 Les conditions pour l'application du protocole n'ont pas pu être trouvées
01:19 et l'audition initiale point de départ de l'investigation n'a pas pu avoir lieu.
01:23 Autrement dit, même la plaignante n'était pas allée se plaindre.
01:26 Le bureau exécutif avait précisé qu'à part un mail de l'ex-compagne de Julien Bayou, Métanco, ce dernier,
01:31 personne d'autre n'avait saisi la cellule.
01:33 Et que dit aujourd'hui Sandrine Drosso ?
01:35 C'est là où ça devient intéressant.
01:36 Elle était hier l'invitée d'Apolline de Malherbe, qui l'a interrogée sur ce sujet.
01:40 Et non, rien de rien, elle ne regrette rien. Regardez.
01:44 Si ça se reproduit, je le referai.
01:46 Quoi qu'il se passe, je soutiendrai cette parole de femme pour qu'elle soit respectée,
01:50 entendue au sein des partis et qu'enfin elle soit instruite à la hauteur des enjeux.
01:56 Là, en l'occurrence, elles ne se sont pas senties suffisamment en sécurité
01:59 ou suffisamment en confiance pour parler au parti.
02:01 Nous devons en tirer les leçons politiques.
02:03 Cela n'est pas possible qu'elles se soient senties suffisamment en confiance
02:07 pour parler à des journalistes et pas au parti.
02:09 C'est quand même proprement harrissant.
02:11 On a donc une responsable politique qui a jeté en pâture le nom d'un de ses rivaux.
02:15 C'est un de ses rivaux politiques au sein du parti, sans aucune preuve,
02:18 qui se retrouve aujourd'hui démentie par la cellule d'enquête interne de son propre parti,
02:22 mais qui persiste et signe.
02:24 Au nom du fait que la parole des femmes n'a pas été assez entendue, ce qui est vrai,
02:28 celle de Sandrine Rousseau devrait être entendue, même quand elle dit n'importe quoi.
02:31 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est grave ?
02:34 Que c'est une forme de jurisprudence qui risque de s'installer ?
02:36 C'est d'abord très très mauvais pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
02:39 L'instrumentalisation qui a été faite par Sandrine Rousseau
02:41 des démêlés de Julien Bayou et de son ex-compagne
02:44 porte préjudice à cette cause juste, nécessaire et urgente.
02:47 On le rappelle, on l'a souvent dit ici.
02:49 Ensuite, les VR qui se voulaient empoindre sur ce combat
02:51 montrent que leur cellule interne n'est qu'une pétodière, une parodie de justice,
02:54 puisqu'on rappelle que Julien Bayou n'aura même pas eu l'occasion de s'expliquer,
02:58 malgré ses nombreuses demandes.
02:59 Et puis enfin, lui, Julien Bayou, il retrouve le droit de s'exprimer dans les médias, c'est vrai,
03:03 mais son image, sa réputation, son honneur, d'une certaine façon, ont été salis.
03:07 La direction des VR fait valoir que cette situation n'est évidemment satisfaisante pour personne
03:11 et qu'elle regrette les conséquences humaines difficiles
03:13 que cette procédure et son exposition médiatique ont pu avoir.
03:16 c'est quand même bien la moindre des choses.

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