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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h, face à l'info ce soir, on commence avec les dernières infos avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, des négociateurs américains sont en route vers la Russie au lendemain de la proposition d'un cessez-le-feu de 30 jours par les Etats-Unis avec le soutien de l'Ukraine.
00:00:18Donald Trump espère que Vladimir Poutine acceptera cette trêve. De son côté, Volodymyr Zelensky dit ne pas avoir confiance en la Russie.
00:00:26Dans l'affaire Bétharame, la commission d'enquête sur les violences à l'école souhaite auditionner François Bayrou.
00:00:31Ses membres estiment que François Bayrou comme ministre de l'éducation mais aussi comme président du conseil départemental pourrait probablement éclairer leurs travaux.
00:00:39Le Premier ministre est mis en cause par des témoignages disant qu'il était au courant des actes de violences, viols et agressions au sein de l'établissement.
00:00:45Propos qu'il dément fortement.
00:00:47Et la commission d'expulsion de l'héros a rendu un avis favorable à la demande des autorités d'expulser l'influenceur algérien Doualen.
00:00:53Son avocat dénonce une décision politique.
00:00:56Elle a déclaré qu'elle contesterait en procédure d'urgence et sur le fond toute décision d'expulsion de son client.
00:01:02Merci ma chère Maureen.
00:01:04Et au sommaire ce soir, la question de l'interdiction du rassemblement national à l'approche de la présidentielle de 2027 émerge dans le débat public.
00:01:14Selon l'écologiste Marine Tendelier, je cite,
00:01:17« Trump et Poutine vont tenter d'influencer les prochaines élections françaises pour faire aller à l'extrême droite.
00:01:22Dans ce contexte, comment peut-on encore considérer le RN comme un parti comme les autres ? »
00:01:27Cette déclaration illustre les inquiétudes croissantes concernant l'ascension du RN
00:01:32et son impact potentiel sur la démocratie française.
00:01:35Faut-il faire taire la démocratie ?
00:01:37L'édito de Mathieu Bocquete.
00:01:42Dans la crypte de la basilique de Saint-Denis, l'exposition « Les Nouvelles Reines » continue de susciter la controverse.
00:01:49Hier, plusieurs personnes ont recouvert des œuvres comprenant notamment des portraits de femmes voilées, de grands draps noirs
00:01:57et ont posé ensuite des illustrations de Sainte Geneviève, Jeanne d'Arc ou Geneviève de Gala.
00:02:03Le groupe natif à l'origine de cette action dénonce une réécriture de l'histoire de France
00:02:08comme si l'éradiction de la chrétienté avançait silencieusement.
00:02:12Les CRT en citent pour preuve la publicité d'une marque de vêtements islamiques, voilant la Tour Eiffel,
00:02:18renforçant les craintes d'une France en proie à l'islamisation.
00:02:22L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:25Les États-Unis augmentent les droits de douane.
00:02:27L'Europe répond en taxant des produits américains.
00:02:30Ces dernières décennies, les conflits commerciaux, et pas seulement, ont émaillé les relations transatlantiques sans pour autant les interrompre.
00:02:38Mais on assiste à une Europe qui se réveille, sous Donald Trump,
00:02:42après avoir longtemps supporté les contraintes imposées par ses prédécesseurs,
00:02:47Biden, Obama ou encore Clinton, l'analyse d'Éric Tegner.
00:02:52Alors que Cyril Hanouna, depuis la suppression de C8, domine les audiences avec TPMP sur les box et sur le net,
00:02:59même sans télévision, il demeure la cible de LFI.
00:03:03La France Insoumise a utilisé une affiche faisant écho à la propagande nazie
00:03:08pour rappeler à une marche contre l'extrême droite en mettant en avant le visage de Cyril Hanouna.
00:03:13Cette affiche, bien que rapidement effacée, a circulé, plagiant une image antisémite.
00:03:19En quoi s'agit-il d'un antisémitisme décomplexé ?
00:03:23Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:26Et puis pourquoi les gouvernements tombent-ils en Europe ?
00:03:30Au Portugal, les députés ont renversé le gouvernement hier soir.
00:03:34En Allemagne, les députés ont eux aussi renversé le gouvernement, la coalition, il y a deux mois.
00:03:40En Belgique, le pays vient de rester huit mois sans gouvernement record battu.
00:03:44Au Royaume-Uni, le Parlement a lui aussi été dissous il y a quelques mois, à la surprise générale.
00:03:50En Roumanie, le président a démissionné il y a un mois et le favori a été interdit de se présenter.
00:03:56Et en France, les députés ont renversé le gouvernement il y a deux mois.
00:04:00Aucun parti n'a de majorité.
00:04:02Que se passe-t-il en Europe ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:06Voilà, une heure pour tout se dire et sans tabou avec nos mousquetaires, c'est parti !
00:04:11...
00:04:23D'abord, un petit hors de table sur ce qui se passe en ce moment.
00:04:27Des négociateurs américains se rendent dès maintenant en Russie,
00:04:31annoncés à Donald Trump au lendemain de l'accord en Arabie saoudite avec les Ukrainiens sur un cessez-le-feu de 30 jours.
00:04:38La réponse du Kremlin se fait attendre ce soir.
00:04:41Moscou, on le sait, souhaitait un accord global plus durable avant un cessez-le-feu.
00:04:46Et certaines voix russes sont sceptiques et parlent de piège et se demandent à quoi sert une pause.
00:04:52D'ailleurs, dans une guerre, l'Ukraine semble avoir trouvé le soutien américain en mettant la pression sur la Russie.
00:05:00À l'heure qu'il est, on sent que toute la pression est sur la Russie.
00:05:04Mathieu Bocoté, comment analyser tout cela ?
00:05:06Je pense que la première chose à noter, c'est qu'il y a une restauration circonstancielle de l'alliance abandonnée il y a quelques jours entre l'Ukraine et les États-Unis.
00:05:15On disait que les Américains viennent de larguer l'Ukraine.
00:05:18Finalement, tous ceux qui s'indignaient doivent s'indigner à l'envers en constatant que l'alliance est restaurée en partie.
00:05:25C'est la première étape d'une paix. Ce n'est pas une paix définitive.
00:05:30On va voir si les Russes sont prêtes à accepter cette possibilité ou si les Russes, dans leur état d'esprit, exigent une forme de capitulation globale qui entraînerait une démilitarisation complète de l'Ukraine.
00:05:42On comprend le scénario russe.
00:05:44Pour la première fois, on peut dire que les Russes doivent donner une preuve de bonne foi diplomatique s'ils sont prêts à s'engager sur ce terrain.
00:05:49Ce n'est pas certain, mais c'est un premier coup de diplomatie réussi de la part de Trump.
00:05:53Premier coup de diplomatie réussi de la part de Trump.
00:05:55Eric Tegner, à votre regard, parce que là, on sent que Donald Trump, on l'a entendu cet après-midi, il y a à peine une demi-heure, il menace même la Russie de sanction si la Russie n'est pas d'accord avec le cessez-le-feu.
00:06:10Bien sûr, il l'avait annoncé pendant la campagne. Il avait dit je vais proposer un deal à Vladimir Poutine. Soit il l'accepte, soit je vais surarmer ensuite les Ukrainiens.
00:06:18Donc ça va être le moment de vérité pour Vladimir Poutine.
00:06:20Il faut avoir en tête en Russie que l'opposition à Vladimir Poutine, elle n'est pas contre la guerre.
00:06:26Rappelez-vous, même Alexei Navalny était pour l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
00:06:30Aujourd'hui, l'opposition de Vladimir Poutine, elle est ultra-nationaliste.
00:06:33Est-ce que Vladimir Poutine, qui a la tête d'un régime, d'une oligarchie, va réussir aussi à rassembler la Russie qui aujourd'hui gagne du terrain en Ukraine et qui n'a pas forcément dans l'immédiat un intérêt à arrêter la guerre ?
00:06:45Ce qu'on voit, c'est que la stratégie diplomatique de Donald Trump s'applique donc à tout le monde de la même manière.
00:06:51C'est-à-dire que l'analyse qui consistait depuis quelques jours à nous dire on a d'un côté l'homme de Moscou et de l'autre côté Zelensky qui a besoin de l'Europe,
00:07:01on voit que la discussion est en l'occurrence organisée par Donald Trump et que Zelensky veut se cesser le feu et que désormais Trump s'adresse à Poutine et lui met exactement la même pression pour faire cesser la guerre.
00:07:13Donc c'est intéressant de voir que c'est beaucoup plus un trait de diplomatie de Donald Trump qu'une prise de parti idéologique comme certains voudraient en voir une.
00:07:22Très intéressant. Et là vous avez vu à l'image Donald Trump qui a tenu une conférence de presse avec le Premier ministre irlandais.
00:07:28D'ailleurs il a critiqué l'Union Européenne devant le Premier ministre irlandais tout à l'heure en disant que l'Union Européenne nous maltraite, déclare Donald Trump.
00:07:41Votre regard Gabrielle Cluzel sur ce qui se passe là, les négociations et l'avancée vers la paix ?
00:07:49C'est un petit peu l'heure de vérité pour Donald Trump. Il avait dit qu'il réussirait à faire la paix en 24 heures. On n'en est pas tout à fait à 24 heures mais reconnaissons que le délai est quand même court.
00:07:58S'il y arrive on va voir si son art du deal selon le titre de son bouquin fonctionne.
00:08:04Moi je m'inquiète un peu pour l'Europe. J'ai peur qu'elle ressemble au carabinier d'Offenbach qui commence à s'armer et qui débarque sur le théâtre d'opération quand tout est terminé.
00:08:14Je caricature un peu parce que tout ne va pas se terminer ainsi mais néanmoins est-ce que le retenez-moi ou je sois malheur de l'Europe va apparaître vraiment bien crédible ?
00:08:22A suivre effectivement. En tout cas restez à l'écoute si on a la réponse de Vladimir Poutine de Moscou d'un instant à l'autre.
00:08:31En tout cas au courant de l'émission on vous tient au courant et on reviendra sur le sujet avec vous notamment Eric Degner.
00:08:38En France, regardons ce qui se passe. La présente séquence politique pourrait-elle conduire à l'interdiction du rassemblement national pour la présidentielle de 2027 ?
00:08:48Cette question peut sembler loufoque mais se dessine dans le débat public notamment avec les derniers propos de Marine Tendelier hier sur RTL.
00:08:56Trump et Poutine vont tenter d'influencer les prochaines élections françaises pour faire élire l'extrême droite. Dans ce contexte comment peut-on encore considérer que le RN est un parti comme les autres ?
00:09:08C'était sa question Mathieu Bocoté. Va-t-on vers l'interdiction du RN ?
00:09:12Alors pour l'instant effectivement cela peut sembler loufoque mais il n'en demeure pas moins qu'on comprend que la petite musique qu'on commence à entendre dans la vie publique en disant que nous sommes non seulement devant un parti qui serait intolérant et infréquentable mais qui serait un parti traître, un parti traître.
00:09:28Et bien là on comprend que la prochaine étape dans le questionnement des uns les autres c'est celle-là.
00:09:32Alors je reprends la citation exacte de Tendelier tel qu'elle résume son propos sur Twitter.
00:09:36Trump et Poutine vont tenter d'influencer les prochaines élections françaises pour faire élire l'extrême droite. Dans ce contexte comment peut-on encore considérer que le RN est un parti comme les autres ?
00:09:46Donc concrètement qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Parce qu'on sait que le système politique français ne traite pas pour l'instant le RN comme un parti comme les autres.
00:09:55Il a beau avoir des scores tout à fait significatifs, des scores impressionnants, on le traite comme un parti paria, comme un parti extérieur au périmètre républicain pour reprendre la formule de Gérald Darmanin il y a quelques jours.
00:10:07Donc Marine Tendelier précise sa pensée parce qu'on lui demande sur RTL, on dit d'accord mais il y a quand même des vrais scores le RN, ce sont des scores significatifs, est-ce que vous pouvez balayer ça du revers de la main ?
00:10:20Il dit « je respecte les résultats de la démocratie pour peu qu'ils soient légitimement obtenus ». Donc là dès lors qu'est-ce qu'on entend ? C'est que le score du RN est un score qui est non légitimement obtenu.
00:10:32Ce à quoi je faisais référence hier dans cette chronique de Renaud Dély si je ne me trompe pas sur France Info qui disait « en fait en 2024 aux européennes le score du RN avait été gonflé artificiellement, il laissait-il entendre, par l'appui potentiel de l'ingérence russe ».
00:10:49De la même manière on nous disait qu'en 2027 on craignait l'ingérence russe pour l'élection à venir donc se met en scène cette idée que le RN dans les circonstances c'est le parti de l'étranger et de ce point de vue il faut savoir se défendre contre lui.
00:11:05De ce point de vue par ailleurs le régime, comme je l'appelle, le régime a trouvé l'explication commode à la montée du RN. Est-ce que le RN monte parce que des problèmes objectifs font en sorte que les électeurs se tournent vers lui ?
00:11:17L'immigration massive, l'immigration submersion on pourrait dire à la manière de François Bayrou, l'insécurité massive, l'islamisme qui frappe, une société où les classes moyennes et les classes populaires sont abandonnées,
00:11:28le gouvernement des juges, la prise du pouvoir par l'Europe contre les nations ou alors à la rigueur une stratégie efficace du RN qui permettrait de gagner les électeurs.
00:11:37Non, rien que tout cela ne compte, la montée du RN s'explique par l'ingérence russe.
00:11:43Vous noterez qu'auparavant ça s'expliquait par certains médias et donc on a toujours une explication extérieure qui délégitime la poussée du RN.
00:11:52Ce qui est intéressant c'est qu'il faut rappeler que la montée du RN est bien antérieure à l'arrivée de médias qui ne le traitent pas comme le représentant du 3e Reich ou du parti de Moscou.
00:12:00Donc il y a quelque chose là-dedans qu'il faudrait garder à l'esprit.
00:12:02Mais le système a trouvé sa réponse, c'est le parti russe, dès lors il est possible.
00:12:06On n'a pas expliqué ses succès en réfléchissant à cela, on dit que c'est une ingérence extérieure.
00:12:12Alors le problème est le suivant, on ne le traite déjà pas comme un parti comme les autres.
00:12:17On le traite déjà comme un parti pariage, je vais donner quelques exemples.
00:12:20On nous dit par exemple, au-delà du cordon sanitaire, que le RN n'est pas républicain.
00:12:24Donc il n'est pas républicain, c'est-à-dire que si vous vous alliez avec le RN, vous-même vous vous anti-républicanisez, vous-même vous vous extrême-droitisez, vous-même vous vous auto-marginalisez.
00:12:34Toute alliance avec lui vous vaut la marque du diable, la marque de l'extrême droite avec l'odeur du soufre.
00:12:40La chef du RN, enfin la chef réelle du RN, Marine Le Pen, pourrait être dans deux semaines et quelques jours dégommée juridiquement, décapitée juridiquement dans le cadre du fameux procès des assistants parlementaires de l'Union Européenne.
00:12:53Et rares sont ceux qui ne voient pas la dimension politique de ce procès.
00:12:58Si on va au-delà du RN, les militants identitaires, cette mouvance, sont souvent en France frappés d'interdits bancaires.
00:13:05Ce n'est pas un détail quand même, ils le racontent souvent, ça n'intéresse personne.
00:13:08De la même manière, lorsque certains militants identitaires vont dénoncer, par exemple, la responsabilité de certains OQTF dans la mort, dans l'insécurité dans la mort de certaines jeunes filles,
00:13:18qu'est-ce qu'on entend ? On entend que c'est un propos scandaleux, on veut les poursuivre pour propos haineux.
00:13:22Donc ça crée un climat d'intimidation juridique, déjà, déjà, contre ceux qui dénoncent les failles sécuritaires, les failles migratoires, parce qu'on les associe à l'extrême droite.
00:13:32Mais ça va plus loin, on en parlait hier, rappelez-vous, ce journaliste connu qui fait une liste des traîtres de France, les agents de Moscou, dit-il.
00:13:41Donc qu'est-ce qu'on fait quand on liste des traîtres ? On demande que ces gens-là soient dégommés de l'espace public, déchus de leurs droits civiques à bien des égards,
00:13:48et si on pouvait en finir tout simplement avec eux, en les congédiant de l'espace public, ça fait partie du discours.
00:13:54Autre chose, quand je dis que le RN n'est déjà pas traité comme un parti comme les autres, s'il prenait le pouvoir,
00:14:00le conseil constitutionnel, en fait, toutes les instances, les cours de la République, les cours suprêmes ont déjà annoncé qu'ils ne lui permettraient pas d'appliquer son programme.
00:14:09Donc, obtenez l'appui de la population, réussissez à vous faire élire avec un programme, obtenez la majorité à la présidentielle, obtenez une assemblée avec vous,
00:14:17mais tout ça, on s'en fout, l'état de droit vous empêche d'appliquer votre programme.
00:14:22Donc là, la question que je me pose, c'est qu'est-ce qu'on peut faire de plus contre le RN ?
00:14:25C'est la question qu'on va se poser. Si en ce moment, le traitement n'est pas assez sur le mode de la sanction, si on ne mate pas les rebelles suffisamment, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:14:34Alors, on peut décider de fermer les médias qui sont accusés d'être complices avec ce qu'ils appellent l'extrême droite.
00:14:40En ce moment, parce qu'ils partagent un point de vue pro-russe, fermer un média, on l'a vu avec C8, on comprend qu'on peut le faire.
00:14:47On peut rationaliser une aversion idéologique ensuite dans un langage administratif, c'est la décision de l'ARCOM contre C8.
00:14:54On maquille une aversion politique et idéologique ou des raisons politiques et idéologiques dans un langage administratif.
00:15:00Il n'est pas interdit de penser que les chaînes télé ou radio, et télé essentiellement, qui font dans l'esprit du système, qui sont dans leur esprit responsables de la montée du RN,
00:15:10il n'est pas interdit de penser qu'on pourrait chercher à les fermer.
00:15:13De même, est-ce qu'on pourrait envisager l'interdiction du RN, tout simplement ?
00:15:18Je pense que c'est la question qu'on doit se poser.
00:15:20On a parlé, il y a quelques semaines, en Allemagne, de l'interdiction de l'AFD.
00:15:23Un parti qui fait 20%, mais on a débattu au Bundestag pour savoir si on doit ou non autoriser ce parti.
00:15:29Alors vous me direz, mais qui propose ça ? Est-ce qu'une personne crédible sur Terre a déjà proposé ça ?
00:15:33Dans les années 90, la proposition de l'interdiction du FM était régulière.
00:15:38Aujourd'hui, il y a quelques années, en fait, Éric Dupond-Moretti avait proposé l'interdiction du RN en 2015, et en 2024, Thomas Guénolé l'a proposé aussi.
00:15:49Donc c'est une petite musique qui revient, et je suis de ceux qui croient que dans les circonstances présentes, elle reviendra et jouera de plus en plus fort.
00:15:55Mais que voudrait dire une France sans le RN ?
00:15:59Ne faut-il pas convenir que plusieurs s'en réjouiraient et verraient un progrès démocratique ?
00:16:04On est toujours heureux de voir ses adversaires disparaître.
00:16:07Il n'y a rien de plus beau que de voir un ennemi ou un adversaire disparaître du paysage.
00:16:11C'est la plus belle des victoires.
00:16:13Donc oui, assurément, certains s'en réjouiraient.
00:16:15Tous ceux qui ne parviennent pas à le battre électoralement, tous ceux qui ne parviennent pas à stopper sa montée dans leur esprit s'en réjouiraient assurément.
00:16:22Par ailleurs, imaginons, il y a un autre scénario où le RN pourrait couler.
00:16:26Imaginons que les partis en place en ce moment réussissent à répondre à tous les problèmes.
00:16:31Immigration, insécurité, pouvoir d'achat, perte de souveraineté.
00:16:35Tous les problèmes qui ont fait en sorte que le RN, le FM d'abord, le RN ensuite, sont parvenus à croître significativement.
00:16:40Et la population est tellement étonnée en disant « Mon Dieu, ils sont formidables, la classe politique a enfin compris ce qui nous arrive.
00:16:46Ils règlent nos problèmes les uns après les autres avec une vraie vigueur, un vrai talent, une vraie volonté.
00:16:51Et bien là, finalement, le RN, nous n'en avons plus besoin, pourrait-il se dire.
00:16:55Dans ce scénario, le RN pourrait disparaître.
00:16:57Je n'ai pas l'impression, cela dit, qu'on y soit pour l'instant.
00:16:59Mais ça s'est vu dans d'autres pays de l'Union européenne.
00:17:01Mais bien sûr, on va passer au Danemark.
00:17:03Au Danemark, qu'est-ce qu'on a vu?
00:17:04L'équivalent local du RN, on l'a vu à Norvège aussi, a baissé significativement
00:17:08parce qu'en Italie, à certains égards, avec la Ligue, quand un parti prend en charge des angoisses populaires,
00:17:13le parti qui les portait sur le mode protestataire peut reculer.
00:17:16Ça, c'est tout à fait vrai.
00:17:18Pour l'instant, cela dit, il n'en est pas vraiment ainsi.
00:17:21Et si le RN était interdit, tout simplement.
00:17:23Si les voeux de Marine Tondelier se concrétisaient.
00:17:27En fait, ce qu'on verrait, ce serait une espèce de vide terrible dans la vie politique
00:17:32et qui ne serait pas comblé par les autres partis.
00:17:35Pourquoi?
00:17:36Parce que le RN a construit son propre créneau avec le temps.
00:17:39Il y aurait un effet de dépolitisation majeure, je crois.
00:17:42Des électeurs qui seraient dégoûtés en disant qu'on a investi nos espoirs dans ce parti.
00:17:46On a réussi à le faire monter.
00:17:48On a conduit aux portes du pouvoir.
00:17:50Et quand finalement, on a réussi à presque le faire élire, on l'interdit.
00:17:54Autrement dit, les règles sont truquées.
00:17:58Les dés sont pipées.
00:17:59Quel est l'espace?
00:18:00En fait, je vous dirais, il y a quand même une possibilité de violence.
00:18:03On le dit toujours avec la plus grande crainte.
00:18:05C'est l'art du conflit civilisé.
00:18:06Mais s'il n'y a plus de politique, le conflit se décivilise et il s'en sauvage.
00:18:10Ne l'oublions jamais.
00:18:11On pourrait avoir droit à des gilets jaunes puissance 10.
00:18:13Cela dit, quel est l'espace occupé par le RN aujourd'hui, politiquement,
00:18:17si on cherche à l'identifier?
00:18:18C'est d'abord le parti anti-immigration massive, on le sait.
00:18:21C'est son socle.
00:18:22Le parti sécuritaire.
00:18:23Sur le plan de la politique étrangère, je pense qu'il faut le dire,
00:18:25c'est un parti qui a voulu récupérer l'héritage gaullien.
00:18:27Je ne dis pas qu'il y est parvenu.
00:18:29Je dis qu'il a voulu.
00:18:30C'est sûr qu'il veut dégager la France de la logique des deux empires.
00:18:33Dans l'esprit du RN, et c'est ce que dit Marine Le Pen depuis des années,
00:18:36on est dans une logique multipolaire.
00:18:38Un monde multipolaire, c'est un monde où il y a plusieurs grandes puissances
00:18:41qui s'équilibrent les unes les autres.
00:18:43Le bon côté de cela, c'est que ça remet en question l'hégémonie américaine.
00:18:46Ça remet en question la toute-puissance de la gouvernance globale onusienne.
00:18:49Le mauvais côté de cela, évidemment, c'est qu'il y a plusieurs empires
00:18:52qui se constituent et les empires ont tendance à traiter leurs voisins
00:18:55comme des vassaux à écraser et à vassaliser.
00:18:57Ça, on le sait, mais il n'en demeure pas moins que le RN a cherché
00:19:00à faire entendre une voix en politique étrangère,
00:19:03qui était aussi le programme du général de Gaulle à l'époque.
00:19:05Il ne faut pas l'oublier.
00:19:06De Gaulle disait « Je suis plus proche des Américains que des Russes,
00:19:09mais permettez-moi de ne pas voir les Russes comme les Américains les voient. »
00:19:12C'était une vision.
00:19:13Le RN a cherché à actualiser ça.
00:19:15Manifestement, beaucoup de Français croient en cette politique étrangère
00:19:18qui ne soit ni de l'atlantisme ni de l'alignement sur Moscou.
00:19:22Si on prête une certaine cohérence, puis c'est le parti des classes laborieuses,
00:19:25mais non, cela dit, des assistés.
00:19:27Ce n'est pas non plus un détail.
00:19:28Donc, si on prête une certaine cohérence à ce parti,
00:19:30une certaine légitimité, on peut croire que si on décidait de l'interdire,
00:19:34tout simplement, ceux qui voudraient récupérer la mise,
00:19:37ce ne serait pas aussi simple qu'ils ne le croient.
00:19:39Ils ne pourraient pas récupérer aussi facilement ces électeurs.
00:19:41Ils se pourraient, en fait, qu'on ait le point d'aboutissement
00:19:43de la crise démocratique qui travaille la France depuis longtemps.
00:19:46– Vous parliez ces dernières semaines, ces derniers jours,
00:19:49même du laboratoire Rouman.
00:19:52La France sera-t-elle la prochaine Roumanie ?
00:19:56– C'est une question qu'on ne peut que se poser, hélas.
00:19:59Alors, au nom de quoi on a, ces dernières années,
00:20:01restreint le périmètre démocratique ?
00:20:03Au nom de la lutte contre la xénophobie et le racisme,
00:20:06on a dit en fait, derrière la critique de l'immigration,
00:20:08c'est le retour du fascisme.
00:20:09Il faut donc limiter la majorité toxique.
00:20:11On va donner le pouvoir aux juges et aux bureaucrates
00:20:13pour empêcher la majorité toxique de contaminer la vie politique
00:20:16avec sa xénophobie.
00:20:18La lutte contre les changements climatiques aussi, soit dit en passant,
00:20:20ne l'oublions pas, a justifié une restriction de la démocratie.
00:20:23Géraldine Vosner en parlait dans son livre,
00:20:25tout à fait intéressant sur la question, en disant,
00:20:27pour plusieurs écolos, la démocratie ne fonctionne pas.
00:20:30Elle ne peut pas fonctionner parce qu'elle n'a pas la conscience du temps long.
00:20:33Donc, il faut établir une forme de dictature verte, éclairée,
00:20:36dégagée du citoyen consommateur qui saboterait sa planète.
00:20:39Plus récemment, au moment de la pandémie,
00:20:41il faut-il vraiment rappeler le discours,
00:20:43entre d'un côté le monopole de la raison,
00:20:45de l'autre côté les complotistes,
00:20:47et aujourd'hui, le discours sur l'ingérence russe.
00:20:49Alors, est-ce que la France sera la prochaine Roumanie?
00:20:52Je constate simplement qu'il y a un laboratoire, en ce moment, à l'Est,
00:20:55un laboratoire pour voir qu'on peut, manifestement,
00:20:57quels que soient les détails annoncés,
00:20:59annuler une élection, empêcher un candidat de se présenter,
00:21:01tout faire pour le dégommer,
00:21:03et il est possible de mater ce qui est vu comme une insurrection électorale illégitime.
00:21:06Est-ce qu'on est devant ici, une grande répétition
00:21:09qui permettrait ensuite de reproduire le modèle à l'Ouest
00:21:12si des partis antisystèmes parvenaient à percer véritablement?
00:21:16Une chose est certaine, cela dit,
00:21:18je terminerai sur cela, si, si, le RN était interdit,
00:21:21je suis persuadé d'une chose,
00:21:23l'immense majorité du système ne dirait pas que c'est un problème démocratique,
00:21:26mais dirait que c'est une victoire pour la démocratie,
00:21:29on ne se désolerait pas de l'abandon des millions d'électeurs qui se reconnaissent en lui,
00:21:32on dirait enfin qu'ils en sont libérés,
00:21:34qu'ils pourront aller voir ailleurs, qu'ils pourront venir nous embrasser.
00:21:36Je ne suis pas certain que l'embrassade soit si chaleureuse, cela dit.
00:21:40Merci pour votre analyse, Mathieu Bocoté.
00:21:42Dans un instant, on va s'arrêter sur les rênes de France avec vous,
00:21:47et puis cette tour Eiffel voilée qui interpelle,
00:21:51et on va se poser des questions, les bonnes questions en tout cas,
00:21:54sur la disparition en douce de la chrétienté.
00:21:57Avec vous, on va voir Eric Tegner,
00:22:00comment les Etats-Unis, ils augmentent les droits de drogue,
00:22:03ils répondent aux Européens,
00:22:06et on va essayer de voir comment, habilement,
00:22:09Donald Trump a fini par réveiller les Européens,
00:22:12et ce que les Européens laissaient passer aux autres,
00:22:15ils ne laissent pas passer à Donald Trump.
00:22:17Et puis avec Charles Audenas, on va s'arrêter sur Cyril Hanouna,
00:22:20son succès et l'affiche antisémite.
00:22:23A tout de suite.
00:22:27On peut faire pression sur la Russie,
00:22:29les propos de Donald Trump alors qu'il était en conférence de presse
00:22:32avec le Premier ministre irlandais, il y a quelques instants,
00:22:35à la Maison Blanche.
00:22:36On attend d'un instant à l'autre la réponse de la Russie
00:22:38sur les accords de cesser le feu.
00:22:40On écoute Donald Trump.
00:22:42La Russie a pris la Géorgie à Bush.
00:22:48La Russie a pris la Crimée à Obama.
00:22:54Et la Russie a tenté d'envahir l'entièreté de l'Ukraine sous Joe Biden.
00:22:57Mais à Trump, la Russie n'a rien pris.
00:23:02Je pourrais sanctionner financièrement la Russie,
00:23:04mais je ne le ferai pas.
00:23:05Ce que je veux, c'est la paix.
00:23:08Vous savez, j'ai toujours dit que la partie la plus dure à convaincre
00:23:10serait l'Ukraine.
00:23:11Vous l'avez vu la semaine dernière.
00:23:13Des choses intéressantes se sont produites.
00:23:15J'ai reçu un homme qui ne souhaitait pas la paix.
00:23:18Mais maintenant, c'est ce qu'il veut.
00:23:20Et nous allons voir comment cela se passe.
00:23:22Victoire de Donald Trump, entre guillemets.
00:23:24Évidemment, on attend la réaction de la Russie.
00:23:26On parlera des relations Europe-États-Unis
00:23:30dans un instant à vous, Eric Tegner.
00:23:32En France, d'un côté, la tour Eiffel
00:23:35vêtue d'un voile islamique.
00:23:37C'est une marque de vêtements islamiques
00:23:39qui a posté sur le réseau social TikTok
00:23:41une vidéo montrant la couverture de la tour Eiffel
00:23:44par un hijab lundi.
00:23:45De l'autre côté, hier, le collectif Natif
00:23:48est allé recouvrir les photographies des nouvelles reines
00:23:51voilées à Saint-Denis de portraits féminins
00:23:55tirés de l'histoire de France.
00:23:57Question, Gabrielle Cluzel,
00:23:59l'éradiction de la chrétienté avance-t-elle silencieusement en France ?
00:24:04En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'on voit là
00:24:07une allégorie de ce choc des civilisations,
00:24:11du face-à-face prophétisé par Gérard Collomb.
00:24:14Alors, c'est vrai que les deux épisodes sont quasi concomitants.
00:24:17C'est ça qui est assez troublant, c'est pour ça qu'on les met en parallèle.
00:24:20Donc, lundi 10 mars, la marque de vêtements islamiques
00:24:23qui s'appelle Merachi a posé sur son code TikTok
00:24:26une vidéo montrant la tour Eiffel couverte par un hijab.
00:24:31Alors, là, il y a un commentaire.
00:24:33La marque commente sa vidéo par deux phrases.
00:24:35Le gouvernement français déteste voir Merachi arriver.
00:24:39Et puis encore, vous vous souvenez quand ils ont interdit le hijab ?
00:24:43Sachant que dans cette question, il y a une assertion qui est fausse
00:24:46puisque le hijab n'est pas interdit en France.
00:24:49Il est interdit dans les écoles,
00:24:51il est interdit pour des agents du service public,
00:24:54mais dans la rue, il n'est pas interdit.
00:24:56Seul le niqab avec lequel le visage est couvert est interdit.
00:25:00Pour le reste, aujourd'hui, la loi est largement détournée par certaines
00:25:03avec le port du masque sanitaire.
00:25:07Donc, tout cela, évidemment, n'est pas vrai,
00:25:10mais la vidéo a été vue par près de 2 millions d'utilisateurs.
00:25:14Il faut quand même le noter.
00:25:16Et les commentaires sont assez édifiants.
00:25:18Ils sont élogieux. Pas tous, mais certains.
00:25:21Ils se réjouissent de voir la tour Eiffel voilée.
00:25:23Ils s'adressent à elle.
00:25:25« Bravo, tu es devenue musulmane »
00:25:27ou encore « Paris est musulman »
00:25:29ou « Nous sommes fiers ».
00:25:31C'est assez intéressant d'y réfléchir.
00:25:34Cette mode, il faut le savoir,
00:25:36ça s'appelle la « Modeste Fashion ».
00:25:38Ça a été créé par une influenceuse de 25 ans,
00:25:41Nada Mehrachi, une jeune néerlandaise d'origine marocaine.
00:25:45Et le site de la RTBF, en Belgique,
00:25:48vous allez comprendre pourquoi,
00:25:50nous explique que c'est une mode modeste
00:25:54par opposition à l'immodestie,
00:25:56c'est-à-dire des vêtements féminins
00:25:58qui ont la particularité d'être amples
00:26:01et de couvrir une bonne partie du corps.
00:26:03On nous dit que les clientes sont généralement
00:26:05de confession musulmane,
00:26:07mais la marque s'adresse officiellement
00:26:09à toutes les femmes qui voudraient
00:26:11montrer moins de peau tout en restant à la mode,
00:26:14peut-être pour prendre tranquillement
00:26:16les transports en commun, éventuellement,
00:26:18mais l'histoire ne le dit pas.
00:26:20En tout cas, ce qu'on nous dit,
00:26:22c'est qu'il y a un magasin qui s'est ouvert
00:26:24après Amsterdam à Anvers,
00:26:26c'est-à-dire qu'il y avait une épicerie
00:26:28en Union soviétique dans les années 50,
00:26:30il y avait une queue incroyable.
00:26:32Donc, le site belge, toujours le même,
00:26:34avance une explication.
00:26:36Jusque-ci, la modeste fashion était surtout présente
00:26:38au Moyen-Orient et surtout à Dubaï,
00:26:40mais la demande semble bel et bien exister
00:26:42chez nous aussi.
00:26:44Quel est l'objectif de cette vidéo ?
00:26:48La marque n'a pas, pour le moment,
00:26:50de boutique, de pas de porte en France.
00:26:52On peut commander sur le site,
00:26:54mais elle n'a pas de boutique,
00:26:56alors peut-être souhaite-t-elle s'installer,
00:26:58l'avenir nous le dira.
00:27:00Mais l'approche est quand même
00:27:02très offensive.
00:27:04Quand vous faites une publicité,
00:27:06que vous ciblez une clientèle,
00:27:08vous expliquez à cette clientèle
00:27:10à quoi lui sera utile votre produit.
00:27:12Et là, visiblement, l'utilité
00:27:14est moins de vêtir la femme,
00:27:16il n'y a pas de femme dans cette pub,
00:27:18que de coiffer et cacher à la voix
00:27:20un symbole de France et puis d'essayer
00:27:22de faire ce serait converti.
00:27:24Donc c'est une publicité,
00:27:26une politique commerciale
00:27:28qui parle à un public animé
00:27:30par une volonté de conquête.
00:27:32C'est assez ouvert.
00:27:34Alors à ceux qui diront que oui,
00:27:36c'est jamais que sur TikTok
00:27:38il y a un réseau social un peu idiot,
00:27:40je vous arrête tout de suite,
00:27:42je vous explique qu'on a quand même
00:27:44déjà annulé une élection en Roumanie
00:27:46au prétexte que TikTok avait eu
00:27:48une influence incroyable,
00:27:50à prétendre que cela n'a aucune importance.
00:27:52Alors on peut se demander la prochaine fois
00:27:54ce sera quoi, un hijab sur Notre-Dame,
00:27:56sur la statue de la liberté,
00:27:58alors là peut-être que le gouvernement
00:28:00Trump appréciera pas très bien,
00:28:02mais ce qui est frappant
00:28:04c'est que parallèlement
00:28:06il y a eu cet autre épisode,
00:28:08cet autre épisode qui s'est passé
00:28:10le 11 mars dans la basilique Saint-Denis.
00:28:12Alors vous savez, nous en avions déjà parlé,
00:28:14se tient une exposition
00:28:16intitulée Nouvelle Reine,
00:28:18c'est-à-dire qu'au milieu des sépultures
00:28:20des anciennes reines, entre guillemets,
00:28:22une militante d'extrême-gauche
00:28:24Sandra Reflet a installé
00:28:26des photographies de femmes
00:28:28et pour certaines, voilées.
00:28:30C'est parce qu'on voit l'image
00:28:32pour l'instant.
00:28:34J'ai demandé de changer l'image,
00:28:36de mettre les reines.
00:28:38Non, allez-y, continue.
00:28:42Donc on en a beaucoup parlé,
00:28:44notons au passage que devant
00:28:46les réactions,
00:28:48l'évêché s'est fendu d'un communiqué,
00:28:50et ça c'est intéressant, parce qu'il a dit
00:28:52en gros qu'il déplore la polémique
00:28:54mais qu'il ne voit pas où est le problème.
00:28:56C'est pourtant quand même un peu l'éléphant au milieu de la nef,
00:28:58mais il a quand même
00:29:00précisé,
00:29:02et c'est à noter, il faut le saluer,
00:29:04que si des personnes se sont senties
00:29:06enfoncées par cette exposition,
00:29:08si cette présence de femmes voilées
00:29:10dans l'église a été perçue comme un manque
00:29:12de respect à l'égard du lieu,
00:29:14le diocèse le regrette
00:29:16et leur présente des excuses.
00:29:18Je vous le dis tout de suite, en revanche, la mairie de Saint-Denis
00:29:20ne présente aucune excuse.
00:29:22Elle dit que ce sont des attaques islamophobes.
00:29:24Que s'est-il passé ?
00:29:26Ce 11 mars,
00:29:28des militants du collectif Natif,
00:29:30c'est un collectif qui est né en
00:29:322021 et qui se définit
00:29:34comme de jeunes parisiens fiers
00:29:36et enracinés, s'est allé recouvrir
00:29:38ces photos par d'autres portraits.
00:29:40Ils ont choisi, vous l'avez dit,
00:29:42Jeanne d'Arc,
00:29:44Sainte Geneviève et Geneviève de Galard.
00:29:46Je ne sais pas si on va pouvoir la voir.
00:29:48Je voudrais m'arrêter deux minutes sur Geneviève de Galard
00:29:50parce que je trouve assez admirable,
00:29:52en tout cas étonnant, parce qu'ils n'ont pas appris à l'école
00:29:54que des jeunes la connaissent.
00:29:56Ce n'est pas Geneviève de Galard.
00:29:58Geneviève de Galard, plus âgée.
00:30:00Geneviève de Galard
00:30:02est morte l'an dernier.
00:30:04Moi, je suis allée
00:30:06à l'hommage national aux Invalides,
00:30:08dans l'espace réservé aux militaires,
00:30:10dans l'espace réservé aux journalistes.
00:30:12On était deux.
00:30:14Son cercueil sain du drapeau tricolore
00:30:16a été porté par des légionnaires.
00:30:18On l'appelait l'ange de Dien Bien Phu.
00:30:20C'est une infirmière de l'air
00:30:22qui a fait le choix
00:30:24de rester avec les jeunes soldats
00:30:26à Dien Bien Phu, coincés dans la cuvette
00:30:28de Dien Bien Phu, pour les assister
00:30:30et les soigner.
00:30:32Dans un autre pays, dans un pays normal,
00:30:34on parlerait d'elle à l'école
00:30:36et peut-être qu'on aurait même fait un film.
00:30:38Elle le mériterait.
00:30:40Curieusement, je ne vois aucune féministe
00:30:42en parler. Pourtant, elle nous a montré
00:30:44bien avant l'engouement
00:30:46pour les transgenres et les personnes non-binaires
00:30:48qu'on pouvait être une femme
00:30:50et en avoir dans le pantalon, nous sommes d'accord.
00:30:52Et d'ailleurs, Sébastien Lecornu
00:30:54lui a rendu ce jour-là
00:30:56un hommage tout à fait
00:30:58touchant. Il a rappelé
00:31:00une phrase,
00:31:02on disait à Geneviève de Galard, mais comment vous avez
00:31:04tenu dans l'enfer de Dien Bien Phu ?
00:31:06Qu'est-ce qui vous avait permis de tenir ?
00:31:08Et elle a dit
00:31:10j'ai tenu grâce à ma foi
00:31:12et mon rouge à lèvres.
00:31:14C'est quand même une femme française.
00:31:16Et l'élégance et le courage.
00:31:20Donc voilà, ils ont recouvert avec
00:31:22son portrait notamment,
00:31:24ses reines voilées. Pour le moment,
00:31:26Gabrielle Cluzel, le choc
00:31:28des civilisations se borne à des escarmouches
00:31:30symboliques.
00:31:32Oui, mais c'est symbolique,
00:31:34les rôles ont leur importance.
00:31:36Les natifs ont communiqué,
00:31:38ils ont accusé la photographe
00:31:40et la mairie de réécrire
00:31:42notre histoire et de vouloir effacer
00:31:44nos racines chrétiennes.
00:31:46Je vous le dis tout de suite, la photographe est très en colère,
00:31:48très choquée. Elle a annoncé porter plainte.
00:31:50Alors ça fera deux plaintes, parce que les natifs
00:31:52ont déjà une plainte pour racisme, plus ancienne
00:31:54au moment des J.I.O. de Aya Nakamura.
00:31:56Mais vous avez là, en 48 heures,
00:31:58tous les éléments
00:32:00de ce choc des civilisations
00:32:02dont il est convenu de ne pas
00:32:04parler ou de dire que c'est une vision simpliste
00:32:06du monde. Alors d'abord, il y a
00:32:08l'islam conquérant qui, de symbole
00:32:10en symbole, plante
00:32:12le hijab sur ses
00:32:14territoires conquis comme un étendard.
00:32:16Ensuite, vous avez la gauche qui se
00:32:18met au service de cet islam
00:32:20conquérant, lui prête main forte.
00:32:22Après, il y a ceux qui disent ne pas voir le problème.
00:32:24Et puis, il y a
00:32:26ceux qui ne veulent pas céder de terrain.
00:32:28Ils jouent à domicile, ils sont au poste de
00:32:30défenseurs.
00:32:32Donc, on recouvre
00:32:34la tour Eiffel et les reines de jadis.
00:32:36Eux, ils recouvrent
00:32:38les nouvelles reines. Alors, écoutez,
00:32:40une question se pose. Qui aura le dessus ?
00:32:42Suite au prochain numéro.
00:32:44– Merci
00:32:46Gabrielle Cluzel.
00:32:48Avant votre chronique
00:32:50Éric Degner,
00:32:52selon les informations du Parisien,
00:32:54un fonctionnaire
00:32:56du ministère de l'Economie et des Finances
00:32:58a été
00:33:00interpellé le 16 décembre
00:33:02dernier par la DGSI.
00:33:04Comme on suit beaucoup avec
00:33:06Charlotte, avec tout le monde, le dossier
00:33:08algérien, c'est important de vous transmettre
00:33:10cette information. Cet homme est
00:33:12un franco-algérien. Il est accusé
00:33:14d'avoir livré des informations sensibles
00:33:16au service de renseignements
00:33:18algériens, donc fonctionnaire
00:33:20de Bercy. Il s'agira en particulier
00:33:22d'informations sur des opposants
00:33:24au régime algérien, sur des
00:33:26expatriés considérés comme
00:33:28des influenceurs, je cite,
00:33:30qui auraient une certaine audience
00:33:32au sein de la diaspora algérienne.
00:33:34Voilà pour l'information. Peut-être une réaction,
00:33:36Charlotte Dornelas ? – C'est la
00:33:38confirmation qui avait déjà
00:33:40été évoquée par le ministre de l'Intérieur
00:33:42au moment des premiers influenceurs sur
00:33:44les réseaux sociaux algériens. La confirmation
00:33:46de l'importation sur le territoire français
00:33:48d'affrontements
00:33:50politiques algériens.
00:33:52C'est une autre des facettes
00:33:54de l'ingérence dont nous parlons
00:33:56depuis quelques jours désormais.
00:33:58– Merci.
00:34:02Alors, on va écouter Donald Trump
00:34:04toujours cet après-midi,
00:34:06enfin, il y a quelques instants, où il déclarait
00:34:08que nous risquons la Troisième Guerre mondiale
00:34:10et ensuite on va analyser
00:34:12ça avec vous, Eric Degner.
00:34:14– C'est une situation
00:34:16très sérieuse. C'est une
00:34:18situation qui peut nous mener à la Troisième Guerre mondiale.
00:34:20Et le président Biden
00:34:22n'aurait jamais dû laisser
00:34:24tout cela se produire.
00:34:26Il n'aurait jamais dû laisser le 7 octobre
00:34:28se produire. Tout ce qui s'est passé
00:34:30au Moyen-Orient n'aurait jamais dû arriver.
00:34:32Ce qui s'est passé en Afghanistan
00:34:34n'aurait jamais dû se produire non plus.
00:34:36Et même l'inflation n'aurait pas dû voir le jour.
00:34:40– Voilà, il a également
00:34:42déclaré que l'Union Européenne
00:34:44nous maltraite
00:34:46devant le Premier ministre irlandais
00:34:48qui fait partie de l'Union Européenne.
00:34:50Arrivé avec vous, Eric Degner.
00:34:52Le président Emmanuel Macron et ses alliés
00:34:54sont vend-debout face à la mamise
00:34:56des États-Unis sur le vieux continent
00:34:58en pointant du doigt l'hostilité
00:35:00de Donald Trump. Pourtant,
00:35:02pendant longtemps, au contraire,
00:35:04les Européens ont supporté
00:35:06les contraintes imposées par les prédécesseurs
00:35:08de Donald Trump. Qu'en est-il
00:35:10réellement ? – Alors oui, Christine,
00:35:12est-ce que l'hostilité américaine envers
00:35:14la France et l'Union Européenne est apparue
00:35:16un beau matin du 5 novembre 2024 ?
00:35:18Ou est-ce qu'elle n'existait pas
00:35:20plutôt auparavant avec Obama, Clinton
00:35:22ou encore Biden ? Alors,
00:35:24quelle était finalement leur seule différence ?
00:35:26Ce qu'à l'époque, c'était le sourire impoli
00:35:28du président américain qui, avant
00:35:30de vous marcher dessus, vous serrait
00:35:32chaleureusement la main. On a vu
00:35:34avec la rencontre Trump-Zelensky
00:35:36que le style a largement changé.
00:35:38Depuis des décennies, en effet,
00:35:40Washington dicte sa loi.
00:35:42Par exemple, Europe se fait espionner,
00:35:44elle se fâche mollement, ensuite
00:35:46enrôlée dans des conflits lointains dont
00:35:48elle se serait bien passée. Elle s'exécute,
00:35:50disciplinée. Est-ce que l'Europe
00:35:52est mise sous tutelle économique ? Elle rechigne
00:35:54un instant, mais avant de signer.
00:35:56Et quand elle ose dire non, comme
00:35:58lors de la guerre en Irak, elle découvre
00:36:00vite qu'indépendance est un gros
00:36:02mot dans le vocabulaire américain.
00:36:04Alors, il convient justement de rappeler cette
00:36:06asymétrie de pouvoir qu'elle ne date donc
00:36:08pas d'hier. Après tout, si les écoutes
00:36:10russes sont une provocation, celles de
00:36:12Washington ont toujours été
00:36:14tolérées. Tout dépend finalement
00:36:16de qui tient le micro, et c'est
00:36:18ce que je souhaitais justement vous montrer
00:36:20ce soir. Alors, les Etats-Unis,
00:36:22ils ne sont jamais à court d'attention
00:36:24pour leurs alliés. En témoigne
00:36:26l'ampleur du programme d'espionnage
00:36:28révélé par Edward Snowden, vous vous en souvenez.
00:36:30En 2013, les révélations
00:36:32de cet ancien consultant de la NSA
00:36:34sont alors fracassantes.
00:36:36L'agence de renseignement américaine
00:36:38a espionné des millions d'Européens
00:36:40et même des dirigeants de
00:36:42premiers plans, dont la chancelière allemande
00:36:44Angela Merkel. Imaginez la scène un petit
00:36:46peu. Elle découvre que son téléphone
00:36:48est donc mis sur écoute par
00:36:50ses amis américains. Alors évidemment,
00:36:52Berlin est tout trait,
00:36:54l'Elysée prothèse, Bruxelles
00:36:56gronde. Résultat, un coup
00:36:58de fil à Obama, quelques petits discours
00:37:00et on passe à autre chose.
00:37:02Mais les révélations, évidemment, ne se sont pas
00:37:04arrêtées là. En 2015, Wikileaks
00:37:06nous apprend que la NSA a écouté non pas
00:37:08un, mais trois présidents français.
00:37:10Chirac, Sarkozy, Hollande
00:37:12entre 2006 et 2012.
00:37:14Trois chefs d'État donc espionnés
00:37:16par Washington. Encore une fois, indignation
00:37:18de façade, mais zéro
00:37:20représailles. Quelques années plus tard, en 2021,
00:37:22on a appris que la NSA, d'ailleurs,
00:37:24utilisait les infrastructures
00:37:26de la surveillance danoise pour espionner
00:37:28les responsables européens. Quelle
00:37:30coordination européenne !
00:37:32L'espionnage justement par nos alliés
00:37:34outre-Atlantique ne s'arrête pas évidemment aux écoutes
00:37:36téléphoniques. À Paris, l'ambassade américaine
00:37:38est souvent évoquée avec,
00:37:40évidemment, une prudence mêlée de résignations.
00:37:42Certains s'interrogent
00:37:44sur son rôle dans la collecte d'informations
00:37:46stratégiques. On se souvient
00:37:48qu'en 1995, cinq agents
00:37:50de la CIA avaient été expulsés
00:37:52pour avoir tenté de recruter
00:37:54des hauts fonctionnaires français.
00:37:56Depuis, l'histoire ne dit pas si les méthodes
00:37:58ont changé ou simplement gagnées
00:38:00en discrétion. On imagine mal
00:38:02ce qu'il adviendrait si de telles pratiques
00:38:04venaient d'une autre puissance. Mais, vous savez,
00:38:06les relations internationales imposent
00:38:08des pudeurs sélectives. Depuis
00:38:10des décennies finalement, avec une poignée
00:38:12de main et un « yes, we can »,
00:38:14tout passe comme une lettre à la poste avec les Américains.
00:38:16Les Américains n'ont pas
00:38:18attendu à Donald Trump pour mener une guerre
00:38:20économique contre nous et
00:38:22même nous entraîner parfois la France ou certains
00:38:24pays d'Europe dans leur guerre militaire.
00:38:26Ah oui, c'est sûr que la diplomatie américaine
00:38:28ne s'embarrasse
00:38:30guerre de concertation lorsqu'elle
00:38:32engage le monde sur des théâtres
00:38:34de guerre. Et s'il y a une chose que les
00:38:36Européens savent faire, c'est suivre les Américains
00:38:38dans des conflits dont ils ne tirent
00:38:40souvent que des ennuis. La guerre en Irak,
00:38:42par exemple, en 2003, Boucher Blair
00:38:44on s'en souvient, nous vend de la fable
00:38:46des armes de destruction massive pour
00:38:48envahir l'Ugrac. Tout le monde sait aujourd'hui
00:38:50que c'était tout simplement une
00:38:52fake news. Mais à l'époque, certains pays
00:38:54européens ont suivi les Américains. Le
00:38:56Royaume-Uni, bien sûr, leur fidèle allié, mais
00:38:58également l'Italie, l'Espagne et
00:39:00bien d'autres. La France, elle, on s'en souvient
00:39:02heureusement, elle a refusé d'y participer.
00:39:04Chirac a dit non.
00:39:06Scandale à Washington directement. On n'y conduit
00:39:08pas une invitation, invitation
00:39:10avec des guillemets, américaine. Et
00:39:12parce que l'indépendance a un prix, en tout cas
00:39:14eux ils la comprennent, les Etats-Unis, ils prennent
00:39:16alors des mesures de rétorsion, suppression
00:39:18de contrats militaires, blocage de
00:39:20certaines pièces essentielles détachées
00:39:22justement sur les porte-avions français,
00:39:24des entreprises françaises
00:39:26qui sont mises sous pression. Les
00:39:28Américains sont des fidèles alliés,
00:39:30uniquement lorsqu'on leur obéisse.
00:39:32Alors aujourd'hui, justement, et depuis 2010,
00:39:34l'Europe, elle applique sans broncher les différentes
00:39:36sanctions américaines contre la
00:39:38Russie ou l'Iran, même quand cela
00:39:40nuit davantage à l'économie
00:39:42européenne qu'à celle des pays
00:39:44sanctionnés. Les entreprises européennes, ils ont perdu
00:39:46beaucoup de marchés, les citoyens y subissent
00:39:48souvent les conséquences économiques de ces
00:39:50décisions prises outre-Atlantique. On
00:39:52obéit, on prie le plus fort et
00:39:54à la fin, on dit évidemment merci.
00:39:56Si, par exemple, la France devait évidemment
00:39:58réduire sa dépendance énergétique
00:40:00à l'égard de la Russie, à cette époque-là,
00:40:02peut-être qu'on aurait dû avoir en tête que les Américains
00:40:04étaient ravis de nous vendre le gaz de schiste
00:40:06à un prix bien supérieur
00:40:08et bien plus cher. Alors si la
00:40:10guerre, elle est une affaire sérieuse justement,
00:40:12le commerce, il l'est tout autant aux Etats-Unis.
00:40:14Washington, c'est un excellent
00:40:16stratège qui fait toujours en sorte que lorsqu'il
00:40:18jette les dés, ça se retourne
00:40:20du bon côté le sien.
00:40:22Il y a par exemple un concept, c'est
00:40:24l'extraterritorialité du droit américain.
00:40:26Ça, évidemment, j'imagine que Mathieu Bockcôté
00:40:28en est féru, c'est l'exemple parfait.
00:40:30Tout simplement, le concept,
00:40:32il est très simple. Il permet aux Etats-Unis
00:40:34d'appliquer leur loi à des
00:40:36entreprises étrangères si
00:40:38elles ont des activités ou des liens avec le
00:40:40territoire américain, comme des transactions
00:40:42en dollars. Tant mieux, beaucoup
00:40:44des transactions mondiales se font en dollars
00:40:46et même s'ils opèrent en dehors
00:40:48du sol américain et dans ce
00:40:50cas justement, elles peuvent alors
00:40:52sanctionner. Alors lorsqu'en 2014,
00:40:54BNP Paribas, la grande banque française
00:40:56est condamnée à 9 milliards
00:40:58de dollars d'amende pour avoir
00:41:00contourné les sanctions américaines
00:41:02contre Cuba, l'Iran et le
00:41:04Soudan. Le message était donc clair,
00:41:06la souveraineté économique des Européens
00:41:08s'arrête là où commencent les intérêts
00:41:10américains. Les grandes entreprises françaises,
00:41:12on s'en souvient Alstom, dont un des dirigeants avait
00:41:14été emprisonné aux Etats-Unis. La société
00:41:16générale, ils ont appris justement cet
00:41:18élément à leurs dépens. On a le cas par exemple
00:41:20également Airbus-Boeing
00:41:22qui est encore plus flagrant depuis des décennies
00:41:24les Etats-Unis, ils nous attaquent, ils critiquent
00:41:26l'Union Européenne, ils l'accusent de
00:41:28subventionner illégalement Airbus
00:41:30tandis que Boeing évidemment, lui de son côté
00:41:32bénéficie de soutien financier
00:41:34substantiel de la part du gouvernement
00:41:36américain. L'Europe se trouve systématiquement
00:41:38attaquée devant l'OMC
00:41:40par son allié.
00:41:42On parle beaucoup et parfois à juste
00:41:44titre de tentatives d'ingérence
00:41:46russes en France mais
00:41:48qu'en est-il de ces réseaux d'influence
00:41:50américains sur notre territoire ?
00:41:52Alors déjà, en général
00:41:54on n'a pas le droit d'en parler. Officiellement
00:41:56l'influence américaine en France
00:41:58elle se limite aux échanges diplomatiques
00:42:00et économiques. Officieusement
00:42:02elle s'infiltre partout où elle peut.
00:42:04Washington ne manque pas d'imagination
00:42:06pour essayer justement de garder
00:42:08un œil attentif sur la trajectoire
00:42:10politique et idéologique
00:42:12de ses chers alliés et amis
00:42:14français. Pourquoi se contenter finalement
00:42:16d'observer les dirigeants français
00:42:18de loin quand on peut les sélectionner
00:42:20les inviter, voir un petit peu
00:42:22parfois les formater ? C'est précisément
00:42:24l'objectif d'un programme, le programme Young Leaders
00:42:26de la French American Foundation
00:42:28qui a été fondé en 1981
00:42:30qui prend sous son aile
00:42:32de brillants esprits français
00:42:34il les expose aux bonnes influences
00:42:36et leur offre des perspectives
00:42:38internationales fort inspirantes.
00:42:40Au casting, quelques figures notables
00:42:42on compte Édouard Philippe, un ex-premier
00:42:44ministre. On compte également une jolie liste
00:42:46de haut fonctionnaire, de journaliste
00:42:48de capitaine d'industrie et bien sûr
00:42:50notre président de la République Emmanuel Macron
00:42:52qui faisait partie de la promotion
00:42:54de 2012. Officiellement il s'agit
00:42:56de renforcer les liens
00:42:58entre la France et les États-Unis
00:43:00officieusement certains esprits chagrins
00:43:02disent que c'est pour être
00:43:04une sorte de sas de formatage où on apprend
00:43:06aux élites françaises justement
00:43:08de penser un petit peu comme il faut.
00:43:10Bien sûr tout cela est totalement transparent
00:43:12il ne s'agirait pas d'y voir
00:43:14quelconque tentative d'influence
00:43:16après tout quoi de plus naturel
00:43:18d'essayer de coordonner des liens
00:43:20entre alliés. Quand on parle d'influence
00:43:22en Europe, on ne peut pas penser
00:43:24justement à Georges Soros avec sa
00:43:26fondation Open Society
00:43:28il injecte des millions dans des
00:43:30initiatives favorisant, dit-il
00:43:32la démocratie, donc il s'en prend souvent à Victor Orban
00:43:34les droits de l'homme
00:43:36et la transparence pardonnez-moi
00:43:38des causes nobles bien entendu
00:43:40et certaines élites françaises vont encore bien plus loin
00:43:42elles travaillent directement pour ces think tanks
00:43:44on pense par exemple à l'Atlantique
00:43:46Concile, lui-même partiellement
00:43:48financé également par Georges Soros
00:43:50ce milliardaire américain
00:43:52qui défend les intérêts américains à travers le globe
00:43:54alors on va prendre le cas par exemple de
00:43:56Benjamin Haddad. Il a occupé
00:43:58un poste dans cette organisation
00:44:00à Washington D.C.
00:44:02avant de revenir en France et de retour
00:44:04qu'est-ce qu'il est devenu ? Il est devenu député
00:44:06macroniste et aujourd'hui il est ministre
00:44:08délégué chargé de l'Europe
00:44:10chargé donc de la lutte contre les Etats-Unis
00:44:12un parcours qui illustre bien
00:44:14ces allers-retours entre
00:44:16l'influence américaine et le pouvoir français
00:44:18finalement la conclusion de tout cela
00:44:20Christine, c'est qu'on a voulu croire
00:44:22que Donald Trump était une anomalie
00:44:24que ses éclats étaient le signe
00:44:26d'un déraillement temporaire
00:44:28dans la relation transatlantique
00:44:30mais en réalité il n'a fait que dévoiler
00:44:32ce que ses prédécesseurs avaient pris soin d'enrober
00:44:34dans le langage feutré de la diplomatie
00:44:36la réalité Christine
00:44:38c'est que l'Europe a perdu toute ambition stratégique
00:44:40elle a laissé les Etats-Unis
00:44:42dicter sa politique militaire
00:44:44commerciale et diplomatique
00:44:46elle a toléré d'être espionnée, proteste
00:44:48parfois, s'indigne à l'occasion
00:44:50on est pleinement dans cette période
00:44:52mais toujours finie par composer
00:44:54voire capituler
00:44:56Merci pour votre regard
00:44:58et écoutez, je peux vous demander un petit service ?
00:45:00Avec plaisir. Lorsqu'on est hors
00:45:02antenne, vous n'êtes pas obligé de me vouvoyer
00:45:04vous pouvez me tutoyer. Oui c'est peut-être mon
00:45:06côté dernier de famille, j'essaye.
00:45:08Tout le monde me tutoie hors antenne
00:45:10on est amis maintenant, on peut ?
00:45:12Avec très grand plaisir
00:45:14c'est mon côté dernier de famille, j'ai toujours un respect
00:45:16pour mes aînés.
00:45:18Je fais de sa grand-mère
00:45:20en fait
00:45:22Non, je vous fais rougir
00:45:24pardon, mais vous pouvez me tutoyer
00:45:26hors antenne, aucun souci. A l'antenne
00:45:28on se revoit par respect pour le téléspectateur
00:45:30Charlotte Dornelas
00:45:32Aujourd'hui même, la France
00:45:34Insoumise a changé le
00:45:36visuel d'une affiche appelant à
00:45:38manifester contre, je cite l'extrême
00:45:40droite, après avoir été accusée
00:45:42à nouveau d'antisémitisme
00:45:44La voici. Cette affiche
00:45:46visait en l'occurrence, Cyril Hanouna
00:45:48qu'en retenir
00:45:50Que le débat public est de manière plus large que cette
00:45:52accusation, on va le voir, devient franchement
00:45:54irrespirable. Je renvoie à la première
00:45:56chronique de Mathieu
00:45:58En l'occurrence, le sujet est devenu médiatique
00:46:00le sujet de cette manifestation
00:46:02il est devenu médiatique
00:46:04encore, il faut le dire vite, certains médias sont passés
00:46:06à côté de l'info, parce que
00:46:08plusieurs personnalités, à commencer par l'intéressé
00:46:10et son avocat, ont souligné
00:46:12que cette affiche est retouchée
00:46:14et qu'il avait été transformé en monstre
00:46:16inquiétant, avec
00:46:18les ressorts de la caricature
00:46:20antisémite. LFI
00:46:22a immédiatement récusé ses accusations
00:46:24mais dommage pour LFI, ils sont
00:46:26désormais dévorés par le monde d'accusations
00:46:28permanentes, écriées pour faire taire
00:46:30son adversaire, sans jamais écouter
00:46:32ses intentions, qu'ils ont mis en place
00:46:34alimentées et perpétuées
00:46:36ils en sont aujourd'hui
00:46:38clairement les victimes, et dans la foulée
00:46:40ils ont changé l'affiche, ils ont changé
00:46:42le visuel, ce qui n'est pas dans l'habitude de LFI
00:46:44qui ne recule jamais devant aucune polémique
00:46:46certains y ont vu
00:46:48évidemment la reconnaissance d'une pertinence
00:46:50des accusations sur le visuel
00:46:52et la manière de représenter Cyril Hanouna
00:46:54qui intervient évidemment
00:46:56après une année un peu particulière
00:46:58sur ce sujet dans les rangs de LFI
00:47:00je parle du sujet de l'antisémitisme
00:47:02et des prises de position
00:47:04de certains représentants de la France insoumise
00:47:06alors ils ont tenté
00:47:08évidemment à nouveau de retourner
00:47:10l'accusation, vous avez donc
00:47:12compris le but c'était l'extrême droite
00:47:14la manifestation c'est contre l'extrême droite
00:47:16c'est très original, alors l'extrême droite
00:47:18le problème c'est que désormais on a collé la moitié de l'humanité
00:47:20dans l'extrême droite, donc on a un peu
00:47:22de mal à savoir contre quoi ils vont manifester
00:47:24on est désormais d'extrême droite quand on
00:47:26s'inquiète des conséquences de l'immigration
00:47:28le français qui se sent humilié
00:47:30par le comportement du gouvernement algérien
00:47:32il est d'extrême droite
00:47:34le français qui hier se posait la question
00:47:36de l'obligation de porter un masque
00:47:38qu'il était interdit de porter trois jours plus tôt
00:47:40il était d'extrême droite
00:47:42celui qui pense qu'un homme n'est pas exactement comme une femme
00:47:44il est d'extrême droite
00:47:46celui qui pense qu'il y a une injustice à faire concourir
00:47:48un homme au milieu des femmes dans les compétitions sportives
00:47:50il est d'extrême droite
00:47:52celui qui se demande si l'altérité sexuelle
00:47:54n'est pas nécessaire à un enfant
00:47:56il est d'extrême droite
00:47:58la personne qui est horrifiée par les images du 7 octobre
00:48:00et qui essaye de le rappeler à la France Insoumise
00:48:02elle est d'extrême droite
00:48:04celui qui précise qu'il n'a pas les moyens d'acheter dans les deux ans qui arrivent
00:48:06une voiture électrique, il est un peu d'extrême droite
00:48:08lui aussi
00:48:10et celui qui manifeste contre l'augmentation du prix de l'essence
00:48:12lui, il est évidemment d'extrême droite
00:48:14alors bon courage pour trouver au milieu de tout ça
00:48:16une définition de l'extrême droite
00:48:18mais qu'importe, évidemment
00:48:20le but est toujours le même
00:48:22c'est vraiment tétaniser l'adversaire
00:48:24bref, LFI appelait donc à manifester
00:48:26contre l'extrême droite
00:48:28l'affiche est accusée d'antisémitisme
00:48:30notamment par l'avocat de Cyril Hanouna
00:48:32Maitras-Bagnan, par Denis Oliven
00:48:34par l'ancien sénateur du Parti Socialiste
00:48:36David Dessouline
00:48:38par le macroniste désormais Gérald Darmanin
00:48:40et comment se défend LFI ?
00:48:42et bien ce sont des accusations
00:48:44d'extrême droite
00:48:46vous avez vu la liste des gens qui ont réagi
00:48:48les accusations sont d'extrême droite, la boucle est bouclée
00:48:50et on a Raphaël Arnaud
00:48:52le désormais célèbre Raphaël Arnaud
00:48:54un député
00:48:56qui nous dit, nous ne laisserons jamais des gens s'en prendre
00:48:58à Cyril Hanouna pour ses origines ou sa religion
00:49:00alors on se dit, ah super, il va nous donner des arguments
00:49:02qu'est-ce qu'il combat chez Cyril Hanouna
00:49:04nous le combattons pour servir un milliardaire
00:49:06d'extrême droite et nous voilà repartis
00:49:08dans cette accusation dont nous n'avons
00:49:10toujours pas de définition
00:49:12et alors le milliardaire en question, il alimente justement
00:49:14tous les pires antisémites de France
00:49:16je ne sais pas si Raphaël Arnaud nous révèle
00:49:18que Vincent Bolloré finance la Jeune Garde
00:49:20qui est en ce moment poursuivie
00:49:22devant les tribunaux pour antisémitisme
00:49:24et ce serait quand même là pour le coup une information
00:49:26à côté de laquelle nous serions
00:49:28passés. Le problème c'est que
00:49:30le débat évidemment est bien plus large
00:49:32que celui des intentions du graphiste
00:49:34de la France Insoumise qui ont été donc revues
00:49:36par la France Insoumise elle-même
00:49:38à propos de Cyril Hanouna
00:49:40et je note par ailleurs que
00:49:42Vincent Bolloré était déjà
00:49:44le propriétaire de ce groupe
00:49:46et donc certaines personnalités
00:49:48de la France Insoumise se sont servies de
00:49:50Cyril Hanouna comme marchepied pour arriver
00:49:52dans la vie politique. Donc apparemment
00:49:54c'est-à-dire que tout ça pour leur expliquer qu'on prend moyennement
00:49:56au sérieux désormais leur cri
00:49:58d'orfraie à chaque fois qu'ils sont
00:50:00accusés. Que voulez-vous dire Charlotte Dornelas ?
00:50:02Que retenir de cette campagne
00:50:04qui vise notamment deux journalistes
00:50:06du groupe Bolloré essentiellement connus
00:50:08pour avoir du succès en fait ?
00:50:10Mais oui en l'occurrence il y a plusieurs personnalités
00:50:12qui sont sur ces affiches. Vous savez d'ailleurs
00:50:14la France Insoumise avait déjà un usé de ce ressort-là
00:50:16dont Cyril Hanouna et Pascal Praud
00:50:18qui lui travaillent sur
00:50:20ces news et ils sont représentés
00:50:22sur ces affiches. Alors on appelle à manifester
00:50:24contre le racisme et le
00:50:26fascisme, plus généralement
00:50:28contre l'extrême droite. Ces idées et
00:50:30ces relais, donc les personnalités
00:50:32évidemment, ils sont associés
00:50:34et cela devrait suffire à faire réagir
00:50:36tout le monde au-delà de la question
00:50:38de la représentation
00:50:40de Cyril Hanouna. Non seulement
00:50:42ces accusations épinglées sur des visages
00:50:44et lancées sur le mode de la fatwa numérique
00:50:46parce que c'est exactement ça dont il s'agit
00:50:48ont des conséquences
00:50:50parfois dramatiques en France.
00:50:52Alors on s'est un peu habitué à vivre
00:50:54avec autour de nous des personnalités
00:50:56qui ciblaient de cette manière vivre sous protection
00:50:58policière. Dans le
00:51:00monde médiatique il y a de plus en plus
00:51:02de personnes qui vivent sous protection
00:51:04policière en France. Peut-être qu'il faudrait
00:51:06expliquer que ça commence à bien faire
00:51:08de manière générale. Ensuite est-ce qu'il est
00:51:10possible de considérer sérieusement
00:51:12une bonne fois pour toutes et je m'adresse moins
00:51:14aux gens qui lancent cette campagne à la France Insoumise
00:51:16qu'à tous les relais ou en tout cas les gens passifs
00:51:18devant cette rhétorique permanente
00:51:20voire qui en usent quand
00:51:22ils en ont l'occasion
00:51:24de considérer sérieusement les accusations
00:51:26qui sont portées
00:51:28en l'occurrence racisme, fascisme, extrême droite
00:51:30et de refuser
00:51:32qu'elles pourrissent plus longtemps un débat
00:51:34nécessaire sur de nombreux sujets
00:51:36et rendu évidemment impossible
00:51:38par ces accusations infamantes.
00:51:40Est-ce qu'il est possible d'accepter plus
00:51:42longtemps, sérieusement, entre adultes
00:51:44si on se parle, collectivement que
00:51:46cette accusation empêche de discuter
00:51:48des basculements culturels, démographiques
00:51:50anthropologiques, spirituels,
00:51:52politiques, géopolitiques qui sont les
00:51:54nôtres. Parce que la liste que j'ai faite tout à l'heure
00:51:56sans exagération aucune
00:51:58elle concerne tous ces sujets-là.
00:52:00Alors encore une fois si l'alternative
00:52:02qui s'offre à l'humanité en démocratie
00:52:04se situe entre la version
00:52:06hard ou soft, peu importe, du programme
00:52:08de la France Insoumise. Parce qu'évidemment
00:52:10quand François Bayrou utilise le mot
00:52:12submersion, extrême droite terminé pour lui.
00:52:14Quand Bruno Retailleau dit il va falloir parler
00:52:16avec l'Algérie, extrême droite terminé, bonsoir.
00:52:18Donc tout le monde se retrouve à l'extrême droite quand les
00:52:20sujets déjà collés dans le giron
00:52:22de l'extrême droite sont abordés.
00:52:24Donc si l'alternative c'est la version
00:52:26hard ou soft de la France Insoumise
00:52:28ou la condamnation à
00:52:30être d'extrême droite, ça s'appelle
00:52:32le totalitarisme, point barre.
00:52:34Si les gens qui utilisent la même
00:52:36rhétorique que la France Insoumise tout en condamnant
00:52:38un jour sur deux la France Insoumise
00:52:40s'en rendent compte, ça nous permettrait un débat
00:52:42un peu plus serein. Et le risque concerne
00:52:44plus largement que Cyril Hanouna
00:52:46et Pascal Praud. Ils sont visés, vous l'avez dit,
00:52:48parce qu'ils ont du succès,
00:52:50à cause ou grâce à un récit
00:52:52alternatif au récit dominant.
00:52:54Le succès s'explique évidemment comme ça.
00:52:56Or il concerne des centaines de
00:52:58milliers et donc des millions
00:53:00de Français. Et que cherche-t-on exactement ?
00:53:02Et je rejoins la question posée par Mathieu
00:53:04en criminalisant sans cesse ceux qui les
00:53:06a poussés à faire ce choix, qu'ils soient
00:53:08dans les urnes, qu'ils soient
00:53:10médiatiques. Est-ce qu'on cherche une colère
00:53:12éruptive, l'insurrection ? Il faudrait répondre
00:53:14à cette question. A force de vouloir faire
00:53:16taire les représentants d'une France que par ailleurs
00:53:18ne se sentait pas représentée pendant
00:53:20des années, qu'est-ce qu'on cherche exactement ?
00:53:24En effet, Cyril Hanouna obtient
00:53:26un succès incroyable,
00:53:28phénoménal, malgré
00:53:30la suppression de la fréquence TNT
00:53:32décidée pour C8. Comment l'analyser ?
00:53:34Tout simplement parce que
00:53:36tout le monde analyse la forme et la blague
00:53:38et je ne sais pas, il y a eu une marque sur le plateau
00:53:40et il y a eu je ne sais pas quoi.
00:53:42Qu'on aime ou qu'on n'aime pas cette émission, qu'on a la liberté
00:53:44de regarder ou pas,
00:53:46le succès s'explique tout simplement
00:53:48parce qu'on y entend autre chose
00:53:50qu'ailleurs. C'est exactement
00:53:52la même raison du succès de CNews
00:53:54et d'ailleurs, les détracteurs seront
00:53:56d'accord avec moi sur ce point, puisqu'ils
00:53:58ont fait exactement, c'est exactement
00:54:00sur ce point qu'ils ont attaqué CNews.
00:54:02Souvenez-vous avec le fameux rapport disséqué
00:54:04par Mathieu, ils n'ont pas
00:54:06attaqué CNews en disant on va vous répondre sur l'argumentaire
00:54:08de telle personne qui est intervenue,
00:54:10de telle invitation. Non, ils ont
00:54:12comparé les choix éditoriaux
00:54:14et de hiérarchie de l'info de CNews à ceux de
00:54:16BFM. C'est donc bien l'alternative
00:54:18de la ligne éditoriale
00:54:20et du choix des informations
00:54:22qui gêne et qui fait évidemment
00:54:24le succès. Mais le succès est obtenu
00:54:26en dehors désormais des autorisations de l'ARCOM.
00:54:28C'est le génie de l'ARCOM.
00:54:30Ils ont créé un modèle alternatif
00:54:32et prouvé qu'ils pouvaient réussir.
00:54:34Cyril Hanouna vient de nous le montrer
00:54:36en dehors des griffes
00:54:38de cette agence indépendante.
00:54:40Mais politiquement, la question est nettement plus profonde.
00:54:42Est-il possible d'envisager une remise
00:54:44en question, de prendre au sérieux
00:54:46une partie significative de l'opinion
00:54:48au-delà des personnalités qui leur
00:54:50hérissent le poil, des millions de gens
00:54:52qui sont derrière, que ce soit sur le terrain
00:54:54électoral ou médiatique,
00:54:56et de les considérer autrement que comme
00:54:58une foule haineuse, nostalgique de Pétain ?
00:55:00Est-ce que c'est possible d'imaginer
00:55:02que ces gens ont des préoccupations
00:55:04autres que ça ?
00:55:06Personne ne demande à qui que ce soit
00:55:08d'être d'accord avec tous les gens qu'ils ont
00:55:10déjà renvoyés dans le girant de l'extrême droite.
00:55:12Tout juste, aimerait-on qu'ils sortent
00:55:14des arguments plutôt que des exorcismes
00:55:16pour leur répondre ?
00:55:18Merci,
00:55:20Charlotte Dornelas. J'ai une bonne nouvelle
00:55:22pour vous annoncer avant la dernière chronique.
00:55:24Vous étiez nombreux à demander
00:55:26à un débat. Il aura lieu ?
00:55:28Sur l'aide publique au développement ?
00:55:30Et oui, Aurélien Taché m'a dit oui.
00:55:32Et oui, personne ne s'y attendait.
00:55:34Il m'a dit oui pour un débat
00:55:36face à Sarah Knafo.
00:55:38Ça sera la semaine prochaine dans
00:55:40Face à l'info. Dernier sujet,
00:55:42la crise démocratique frappe
00:55:44de nombreux pays en Europe.
00:55:46Mathieu Bocoté, les gouvernements tombent les uns après les autres.
00:55:48Le dernier en date hier soir,
00:55:50le Portugal. Alors que les dernières élections
00:55:52remontent à à peine un an.
00:55:54Que s'est-il passé ? Et faut-il y voir
00:55:56un autre signe de la crise
00:55:58des classes politiques européennes ?
00:56:00Justement, le Portugal s'invite assez rarement
00:56:02dans l'actualité, autrement que sur le mode
00:56:04folklorique. Or là, il se présente à nous
00:56:06sur le mode très politique.
00:56:08Un gouvernement vient de tomber, les élections étaient
00:56:10relativement récentes. On en avait parlé
00:56:12il y a un an parce qu'un parti de droite nationale
00:56:14avait réussi à percer, Chega, j'espère de pas mal
00:56:16prononcer, donc avait réussi à percer
00:56:18et on en avait appelé, sans surprise,
00:56:20au cordon sanitaire contre ce
00:56:22parti, comme on le fait un peu partout
00:56:24en Europe occidentale.
00:56:26Le gouvernement tombe, et je précise pour des raisons
00:56:28qui sont très locales, c'est-à-dire on remet en question
00:56:30l'intégrité éthique
00:56:32du premier ministre. On considère
00:56:34qu'il a manqué de transparence
00:56:36parce que c'est un homme d'affaires assez prospère.
00:56:38Il a manqué de transparence dans ses affaires
00:56:40et dans ses fonctions. Et le gouvernement, au terme
00:56:42d'une crise éthique, disons-ça ainsi,
00:56:44a fini par tomber. Donc de nouvelles élections auront lieu.
00:56:46Je ne reviens pas sur le détail
00:56:48effectivement de cette chute,
00:56:50mais je l'inscris dans un contexte
00:56:52plus vaste que vous avez tout à fait eu raison
00:56:54de rappeler. Donc en Belgique,
00:56:56en France... On va avoir la carte parce que c'est intéressant
00:56:58pendant que vous parlez, on va la revoir.
00:57:00En Belgique, en France, en Grande-Bretagne.
00:57:02D'ailleurs, on voit les gouvernements
00:57:04en Allemagne, des gouvernements tombés.
00:57:06Pourquoi? Alors que l'Europe occidentale
00:57:08s'était distinguée, au moins depuis
00:57:10quoi, presque sept décennies,
00:57:12par son véritable capacité de stabilité politique.
00:57:14Les institutions tenaient,
00:57:16les règles de l'alternative fonctionnaient.
00:57:18De l'alternance, dis-je, dont vous aviez
00:57:20un parti pouvait gagner, un autre pouvait gagner,
00:57:22et on acceptait la victoire
00:57:24et la défaite des uns et des autres.
00:57:26Que s'est-il passé
00:57:28depuis 20 ans, dirions-nous, 30 ans,
00:57:30mais pourquoi ça s'accélère en ce moment?
00:57:32Dans le contexte de cette accélération, je crois que ce sont
00:57:34les critères valables pour l'ensemble des pays
00:57:36que nous avons mentionnés. D'abord, et à mon tour,
00:57:38on a compris une chose. Ceux qui s'agitent
00:57:40sur le théâtre politique sont, pour l'essentiel,
00:57:42des figures fades et molles,
00:57:44des pantins, dirais-je,
00:57:46les plus sévères, interchangeables,
00:57:48parce que le véritable pouvoir est ailleurs,
00:57:50il est dans ce qu'on appellera la technostructure.
00:57:52C'est le pouvoir des juges, c'est le pouvoir
00:57:54de la haute fonction publique, c'est le pouvoir des
00:57:56oligarchies financières, c'est le pouvoir des médias,
00:57:58c'est le pouvoir des experts, c'est le pouvoir
00:58:00de l'Europe. Les politiques sont
00:58:02là pour s'agiter, et plusieurs,
00:58:04on a l'impression, sont là dans l'espoir d'être repérés
00:58:06par le système pour pouvoir ensuite faire
00:58:08carrière à la manière des
00:58:10plus doués communicants du système.
00:58:12Donc, le pouvoir n'est plus là,
00:58:14et le commun des mortels a compris
00:58:16que ceux qui prétendent les diriger ne les dirigent plus.
00:58:18Il y a aussi, dans la classe politique,
00:58:20ce n'est pas sans lien,
00:58:22une faible compétence. C'est terrible,
00:58:24on est quand même devant, très souvent,
00:58:26devant une collection d'incultes, on est devant des gens
00:58:28qui ne font que recracher sur le mot du slogan de communication
00:58:30des rapports technocratiques qu'on leur a livrés
00:58:32le matin et qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes.
00:58:34Donc, comment faire confiance à ces gens
00:58:36dont le niveau a considérablement baissé
00:58:38au fil des décennies, qu'on pense à Madame Thatcher,
00:58:40qu'on pense à Helmut Kohl, qu'on pense à
00:58:42Georges Pompidou, qu'on pense à le niveau
00:58:44objectivement, c'est un peu partout en Occident.
00:58:46La classe politique parle aussi un langage
00:58:48absolument incompréhensible un peu partout.
00:58:50C'est un langage qui est fait pour ne pas être
00:58:52compris, c'est un langage qui est fait
00:58:54pour obscurcir le réel. Donc, le commun
00:58:56des mortels se détache de plus en plus
00:58:58de la chose publique. J'ajouterais qu'une bonne
00:59:00partie de la classe politique et des élites
00:59:02ne vit tout simplement plus dans le même monde que le commun des mortels,
00:59:04n'habite plus le même univers,
00:59:06ne fait pas l'expérience minimale
00:59:08de ce que le commun des mortels connaît.
00:59:10Et quand le commun des mortels se révolte et vote
00:59:12pour des partis dits protestataires,
00:59:14comme on l'a vu aussi au Portugal,
00:59:16on décide de mépriser le commun des mortels,
00:59:18de le sanctionner, de lui dire de se taire
00:59:20parce qu'il a voté pour des partis proscrits.
00:59:22Donc, les conditions de la
00:59:24délégitimation du système politique sont rassemblées,
00:59:26de la perte de confiance dans la classe politique.
00:59:28Dès lors, les gouvernements et les sociétés
00:59:30plus fragmentées que jamais, les gouvernements
00:59:32ne tiennent plus, mais gouvernent-ils encore?
00:59:34– Dernière question, ce rejet des classes dirigeantes
00:59:36n'est-il pas inquiétant dans un contexte de tensions mondiales
00:59:38comme on le connaît en ce moment?
00:59:40– Eh bien oui, je pense que plusieurs fois.
00:59:42Pourquoi Trump a fasciné au-delà de ses frasques,
00:59:44au-delà de ses turpitudes? Il a fasciné
00:59:46parce qu'en l'espace de quelques jours, il a dit
00:59:48« J'ai le pouvoir et je prends le pouvoir
00:59:50et j'agis, je transforme ».
00:59:52La fascination pour des leaders qui ont de l'autorité
00:59:54quitte quelquefois à avoir une fascination malheureuse
00:59:56pour des leaders autoritaires, c'est l'autre nom
00:59:58d'un désarroi profond dans nos sociétés
01:00:00pour notre propre impuissance collective.
01:00:02De ce point de vue, je citerai, je terminerai
01:00:04avec Raymond Aron, Raymond Aron disait
01:00:06« Nos sociétés, lorsqu'elles font l'expérience
01:00:08de la décadence, veulent quelquefois reconstituer
01:00:10un pouvoir qui leur permettra d'agir,
01:00:12mais sont-elles encore capables de le faire
01:00:14au moment de l'hédonisme généralisé,
01:00:16au moment aussi d'une perte de confiance en soi-même,
01:00:18d'une perte de foi en soi-même? »
01:00:20De ce point de vue, l'effondrement de nos classes dirigeantes
01:00:22n'est peut-être que le signe de notre propre dévitalisation.
01:00:24– N'oublions pas qu'en France,
01:00:26on a changé de premier ministre il y a deux mois,
01:00:28on n'a toujours pas de majorité au Parlement.
01:00:30– Il n'y en aura pas demain.
01:00:32– Voilà, dernière information avant de se quitter,
01:00:34Vladimir Poutine ordonne à son armée
01:00:36de libérer complètement
01:00:38la région russe de Cox
01:00:40après ces avancées rapides.
01:00:42Excellente suite de programme,
01:00:44Pascal Braud, à demain.

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