Avec Bertrand Burgalat et Alexandre Lasch
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Catégorie
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NewsTranscription
00:00Il dit Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:04Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:06Bonjour Valérie, je pourrais vous chanter de bonjour, mais j'ose pas.
00:09Oui, on va parler musique, on va parler du marché français de la musique
00:13avec nos deux invités, Bertrand Burgala, bonjour.
00:15Vous êtes président du SNEP et Alexandre Lach, bonjour.
00:19Vous êtes directeur général du SNEP, donc c'est le syndicat national
00:23de l'édition phonographique, voilà.
00:26Vous n'avez pas modernisé le nom ?
00:27Non, surtout pas. Au début, c'était la chambre syndicale du commerce et
00:30d'industrie de machines parlantes, mais j'aimerais bien qu'on revienne à ce nom-là.
00:34Ah, ce serait super, ce serait absolument génial.
00:36Oui, vous avez rendu public...
00:39Bah oui, tous les éditeurs, en fait, appartiennent à ce syndicat.
00:43Presque, presque.
00:44Il vous manque qui ?
00:45Non, mais on représente 80% de...
00:48Ah, ça va !
00:49Oui, 80% de l'édition musicale.
00:52Oui, de la production de disques, oui.
00:55Vous avez rendu public les chiffres du marché français de la musique
00:59qui a dépassé le milliard d'euros de chiffre d'affaires.
01:03C'est un marché qui est en constante croissante.
01:06Peut-être un mot, un bilan, je ne sais pas.
01:08Peut-être Alexandre Lach sur...
01:10Oui, c'est la huitième année de croissance consécutive.
01:14Ça fait suite à 15 ans de crise du disque.
01:16En fait, ça repart de l'avant.
01:18Effectivement, 7% de hausse pour 2024.
01:21C'est même 58% de hausse depuis 2015, la fin de la crise du disque.
01:25Mais pour autant, ça ne reste qu'un peu plus de la moitié du chiffre d'affaires
01:29du début des années 2000.
01:31Et c'est quoi la crise du disque ?
01:33Pourquoi il y a eu une crise du disque ?
01:35Parce qu'on piratait !
01:36Exactement, c'est l'arrivée d'Internet à haut débit
01:39en France et partout dans le monde
01:41qui a effectivement été un choc terrible
01:44pour beaucoup d'industrie culturelle
01:46et pour la musique enregistrée en premier.
01:48Le streaming a changé la donne
01:50et a permis de rééquilibrer un petit peu tout ça.
01:53Exactement.
01:54On repart de l'avant grâce au streaming
01:56et en particulier au streaming par abonnement
01:58qui représente aujourd'hui 60% des revenus des ventes.
02:00Parce qu'il y avait beaucoup d'erreurs
02:02au départ des maisons de disques
02:04qui ne voulaient pas aller sur le numérique et autres.
02:06Moi, je me rappelle à une époque universale
02:09il y avait eu toute une fronde
02:11et moi j'étais le premier aussi à pirater
02:13à télécharger des MP3.
02:15Non mais c'est vrai !
02:17Ça fait 6 ans que je n'ai pas téléchargé un MP3 illégal.
02:21C'est vrai que Pascal Nègre avait été un grand visionnaire.
02:23Je parlais de Pascal Nègre.
02:24Oui, il avait dit en 2001
02:26Internet ça ne marchera jamais.
02:27Absolument.
02:28Il a fait l'histoire un peu.
02:30Et il voulait bloquer tout ce qui était numérique
02:32avec des choses et évidemment
02:34on trouvait des astuces pour télécharger.
02:36Il n'y avait pas de Pascal Nègre dans le monde
02:38et cette industrie a pris de plein fouet
02:41ce qui est arrivé.
02:43On dit de plein fouet ou pas ?
02:44Oui, plein fouet.
02:45Elle a pris de ce qui est arrivé
02:47à toutes les autres industries après.
02:49On n'avait pas beaucoup d'alternatives
02:51et c'est vrai que la seule alternative
02:53constructive qu'on a pu avoir c'est le streaming.
02:55Le streaming est tout à fait imparfait
02:57mais chaque fois que des personnes
02:59le critiquent
03:01on leur demande
03:03qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?
03:04Et là ça devient plus compliqué.
03:05On a beaucoup moins de réponses.
03:07Et puis on pourra parler du fait que
03:09le disque physique revient à travers le vinyle.
03:11On a envie d'avoir des disques
03:13chez soi.
03:15L'enquête est dingue.
03:17Elle est en accès libre
03:19mais les chiffres, les titres, on va en reparler dans un instant.
03:21Mais tout de suite c'est le zapping de Gilles
03:23qui a regardé ce qui se passait à la télé hier.
03:29Il y a eu deux événements à la télé hier.
03:31Le premier événement c'était ?
03:33Le match de foot Liverpool-PSG.
03:35Liverpool-PSG, un match d'anthologie.
03:38J'arrive pas à voir le score d'audience de Canal+.
03:41Est-ce que vous l'avez en tapotant ? Je ne le trouve pas.
03:43Mais je pense qu'il y sera à 11h.
03:45Le match Liverpool-PSG
03:47qui a dû être très suivi, un match d'anthologie
03:49avec évidemment une prolongation
03:52puis d'hétéro but.
03:54Et puis on a réussi à se qualifier
03:56une prolongation aidée à un pénalty
03:58un but salvateur de Désiré Doué.
04:01C'est maintenant pour Désiré Doué
04:04et pour le Paris Saint-Germain.
04:06Ça fait !
04:09Le Paris Saint-Germain
04:11élimine Liverpool
04:13de la Ligue des Champions
04:15et réalise un exploit immense
04:17en réussissant
04:19à sortir les Reds
04:21après avoir perdu le match.
04:23C'est immense, Paris Saint-Germain.
04:25Fantastique PSG.
04:27C'est énorme ce que viennent de faire les Parisiens.
04:29Vous regardez ?
04:31Non, je n'étais même pas au courant.
04:34Je suis bien avec Antoine.
04:36Mais c'était l'événement télé.
04:38Vous êtes au courant.
04:40Il y avait un autre événement hier
04:42avant l'événement foot.
04:44C'est l'événement de l'événement.
04:46C'est l'annonce par le secrétaire d'Etat américain
04:48Marco Rubio
04:50de l'accord américain négocié avec l'Ukraine
04:52qui peut-être
04:54ce moment de télé fera partie de l'histoire.
04:56Toutes les chaînes d'info du monde entier
04:58étaient en breaking news.
05:00C'était drôle parce que quand c'est arrivé
05:02sur toutes les chaînes, en Italie, en Allemagne
05:04sur toutes les chaînes d'info, il y avait ça.
05:06Les Etats-Unis reprennent
05:08immédiatement l'aide militaire à l'Ukraine.
05:10C'est un coup de théâtre aussi rapidement.
05:12Un accord trouvé en Arabie Saoudite
05:14sur l'exploitation des minerais ukrainiens
05:16par les Etats-Unis qui reprennent
05:18immédiatement l'aide suspendue
05:20après l'humiliation de Volodymyr Zelensky
05:22à la Maison Blanche. Non seulement cette aide
05:24reprend sans délai, mais maintenant Washington
05:26et Kiev soutiennent ensemble
05:28un cessez-le-feu de 30 jours. Écoutez le chef
05:31Nous avons fait une offre que les Ukrainiens
05:33ont acceptée. C'est un cessez-le-feu
05:35et une négociation immédiate
05:37pour mettre un terme durable
05:39à ce conflit. Cela va dans le sens
05:41de leur intérêt, leur sécurité,
05:43leur prospérité en tant que pays.
05:45Nous allons à présent proposer
05:47cet accord aux Russes et nous espérons
05:49qu'ils diront oui à la paix.
05:51La balle est à présent dans leur camp.
05:53Évidemment c'est cet avou qui a interrompu
05:55ce programme pour annoncer ça.
05:57J'en profite pour faire un pas de côté.
05:59Est-ce que les musiques
06:01ukrainiennes, portugaises, italiennes
06:03sont des musiques très écoutées en France ?
06:05Je n'ai pas trouvé dans votre rapport
06:07si les musiques...
06:09C'est peut-être ce qui est
06:11dommage.
06:13Bizarrement,
06:15la musique s'est mondialisée
06:17mais les répertoires locaux
06:19c'est une industrie qui est très
06:21structurée avec des vedettes mondiales
06:23qui peuvent être de tout pays
06:25et après des répertoires locaux.
06:27Finalement, c'est plus étanche.
06:29Quand j'étais petit, il y a très longtemps,
06:31on savait ce qu'écoutaient
06:33même nos voisins italiens.
06:35Je suis incapable de vous dire ce qui cartonne en Italie.
06:37C'est beaucoup plus segmenté
06:39et c'est les paradoxes
06:41de la mondialisation.
06:43Au lieu de l'Europe de l'armement, il faudrait faire
06:45l'Europe de la musique.
06:47L'Eurovision.
06:49L'Eurovision c'est un truc l'eurodance.
06:51Je veux dire qu'on connaisse le top des classements.
06:53J'aimerais bien savoir qui est le premier en Allemagne,
06:55en Italie.
06:57Vous avez tous ces tops disponibles sur les plateformes de streaming.
06:59On peut aller écouter le top 50
07:01ukrainien ou portugais sur
07:03Spotify, Deezer ou Koboz.
07:05Ne me cherchez pas, qui est-ce qu'il y a peut-être en Allemagne ?
07:09Dans les médias et les chaînes infos,
07:11il y a beaucoup de reportages
07:13sur la recrudescence des cas de rougeole
07:15en France et dans le monde.
07:17Même Robert Kennedy Junior,
07:19qui est très anti-vaccin, a demandé
07:21aux Américains de se vacciner
07:23leurs enfants. Hier, dans le 20h de France 2,
07:25on a vu que les hôpitaux français
07:27s'organisaient contre la rougeole.
07:29Un service de pédiatrie en alerte.
07:31A Lille, la rougeole
07:33sévit. Au moins 6 cas graves
07:35déjà traités dans cet hôpital.
07:37Des plaques rouges sur tout le corps qui apparaissent
07:39après une forte toux et de la fièvre.
07:41La maladie la plus contagieuse du monde
07:43inquiète les médecins.
07:45C'est l'un des virus les plus contagieux
07:47qui existe sur la planète.
07:49Une personne infectée peut infecter
07:5115 à 20 personnes autour d'elle
07:53qui ne seraient pas immunisées.
07:55Alors il faut prendre des précautions.
07:57A son arrivée, chaque enfant suspecté est isolé.
07:59Les soignants, eux, doivent s'équiper.
08:01Masque FFP2, blouse,
08:03comme au temps du Covid.
08:05Déjà 50 cas recensés dans les Hauts-de-France.
08:0723 en Auvergne-Rhône-Alpes,
08:09selon les agences régionales de santé.
08:11Je vais faire attention,
08:13si vous avez un petit-fils, moi j'ai jamais eu la rougeole de ma vie.
08:15Vous vous rendez compte ?
08:17Vous êtes vacciné, j'imagine.
08:19Je ne sais pas s'il y a un rappel.
08:21Non, il n'y a pas de rappel.
08:23C'est effectivement
08:25les effets des antivax.
08:27Incroyable comme sujet.
08:29Alors l'info, ça sert aussi à apprendre des choses
08:31qu'on ne savait pas.
08:33Est-ce que vous saviez,
08:35que le centre Pompidou
08:37va être fermé à partir de septembre
08:39pour 5 ans ?
08:41Il va être complètement
08:43rénové et refait.
08:45Je ne savais pas que le centre Pompidou allait être fermé.
08:47Résultat, les trésors du centre
08:49commencent à être rangés.
08:51Il y a des parties du centre qui sont déjà fermées.
08:53Reportage, et vous allez voir
08:55qu'il y a quand même des trésors et des tableaux incroyables
08:57à Pompidou.
08:59Dans les collections permanentes, plus de 2000 chefs-d'oeuvre,
09:01des tableaux de Warhol, Bacon,
09:03Mondrian, vont être décrochés
09:05dans moins de 48 heures.
09:07Cet espace du musée est déjà fermé
09:09aux visiteurs pour préparer le déménagement.
09:11On a un ensemble de caisses qui vont accueillir
09:13des grands chefs-d'oeuvre de l'art moderne,
09:15de Matisse, de Picasso,
09:17de Braque. Dans chaque caisse, il y a
09:19des aménagements en mousse,
09:21des calages. Tout est prêt pour
09:23accueillir ces trésors.
09:25D'ici septembre, tous les espaces seront progressivement
09:27fermés. Des expositions
09:29hors les murs sont prévues.
09:31Les œuvres vont partir à Lille, à Lyon,
09:33à Toulon, à Auxerre,
09:35et on va les suivre aussi.
09:37On va faire plein de projets autour
09:39de la collection.
09:41C'est une page qui se tourne, mais il y en a plein d'autres qui s'ouvrent.
09:43Ils vont peut-être mettre les vitraux de notre...
09:45Oui, peut-être. C'est pas encore tranché.
09:47Et donc, il y aura tout un plan, tout un nouveau
09:49Pompidou. Ça va être fermé pendant cinq ans.
09:51Ça va être sympa pour les commerçants dans le coin.
09:53On va parler ensemble, évidemment, de l'IA
09:55dans notre grande partie
09:57de cette émission. Et alors,
09:59en ce moment, sur les réseaux, ils se sont enflammés
10:01pour un nouvel album de Céline Dion
10:03qui s'avère être un faux.
10:05Il n'y a pas de nouvelle chanson de Céline Dion
10:07dénoncée par la chanteuse elle-même
10:09il y a trois jours sur son Twitter.
10:11Alors, moi, je vous ai mis
10:13la chanson que tout le monde
10:15a écoutée en disant « c'est le nouveau Céline Dion ».
10:17Moi, je trouve que sa voix,
10:19ça ne fonctionne pas. Écoutez.
10:33Non, je n'aurais pas reconnu.
10:35Tu n'aurais pas donc pu.
10:37Non, non. C'est bizarre.
10:39C'est très électronique.
10:41Ce n'est pas Céline Dion.
10:43Je ne me prononce pas
10:45sur l'artistique.
10:47C'est Monsieur Chiffre.
10:49C'est bizarre.
10:51Ça ressemble à plein de choses
10:53déjà un peu très prémâchées, très industrielles.
10:55Je suis d'accord avec vous, Valérie.
10:57Un son métallique, un peu bizarre.
10:59Très fabriqué.
11:01Mais ce genre de chanson
11:03très préfabriquée existait
11:05déjà avant l'intelligence artificielle.
11:07Certes. On se retrouve dans un instant
11:09avec vous sur Sud Radio
11:11pour parler du marché français,
11:13de la musique. Dites-nous, comment vous écoutez la musique ?
11:15Est-ce que vous êtes abonné
11:17à des plateformes de streaming ?
11:19On va voir que les Français sont assez en retard
11:21par rapport aux autres pays. Tout de suite.
11:25Les invités du jour.
11:27C'est passionnant. Restez avec nous.
11:29Bertrand Burgala, président du SNEP
11:31et Alexandre Lach, directeur
11:33général du SNEP. On va parler
11:35du marché français, de la musique.
11:37Qui écoute quoi ? Comment est-ce qu'on écoute
11:39la musique en France ?
11:41On l'a dit au début d'émission, une croissance
11:43importante de ce marché
11:45musical, grâce en particulier
11:47aux plateformes, mais aussi à la vente
11:49de disques.
11:51J'ai découvert que le vinyle
11:53revenait en force.
11:55Le marché physique augmente de 1,3%.
11:57Ce n'est pas non plus extraordinaire.
11:59Mais malgré tout, c'est le meilleur résultat
12:01depuis plus de 20 ans. On ne va pas bouder
12:03sur le plaisir. Effectivement, c'est porté
12:05en premier lieu par l'augmentation
12:07continue du vinyle depuis plus de 10 ans.
12:09Et les CD ?
12:11Les CD
12:13aussi se vendent encore ?
12:15Vous me disiez qu'il y avait quand même une différence.
12:17Vous avez la répartition ?
12:19De qui achète quoi ?
12:21A Paris, on est plutôt streaming.
12:23Dans les territoires, comme on dit,
12:25ou en province, je préfère.
12:27Le CD reste
12:29extrêmement populaire
12:31Partout en France, c'est 10 millions
12:33d'unités vendues l'année dernière
12:35contre 6 millions pour le vinyle.
12:37Le vinyle, désormais, c'est davantage de chiffre d'affaires.
12:39Mais en acte d'achat, ça reste moins populaire.
12:41Qu'est-ce qui vous a étonné dans ce rapport
12:43au niveau des chiffres ?
12:45Il y a plein de pages.
12:47On se l'a imprimé, nous, avec Valérie.
12:49Qu'est-ce qui vous a marqué dans ce rapport ?
12:51Sur le physique, justement, pour rester
12:53sur cette thématique, ce qui est frappant,
12:55c'est que le premier contingent d'acheteurs,
12:57de CD comme de vinyle, ce sont les moins de 35 ans.
12:59Donc les jeunes, en fait, sont toujours
13:01très intéressés au support physique.
13:03Mais pour une raison, c'est que ce sont des consommateurs
13:05passionnés et assidus
13:07de musique, et quel que soit l'usage, ils sont en tête.
13:09Alors Stéphane, notre expert,
13:11qui est un auditeur fidèle
13:13qui connaît beaucoup de choses,
13:15il nous dit que le vinyle se fait plus
13:17à base analogique,
13:19plus à base d'analogique,
13:21mais numérique, et ça ne fonctionne pas bien,
13:23le son est trop compressé.
13:25Peut-être le spécialiste Bertrand Burgala,
13:27il faut être très spécialiste pour voir.
13:29Non, c'est intéressant,
13:31parce que moi,
13:33j'aime la musique, j'aime écouter de la musique,
13:35et finalement, le support, pour moi,
13:37importe peu.
13:39L'avantage du numérique, c'est que ce que nous
13:41on fait en studio, c'est ce que vous allez
13:43entendre avec exactement la même qualité.
13:45Le vinyle, effectivement,
13:47il y a 50 ans, c'était
13:49les bandes, et en fait, il y avait une transformation
13:51un peu aléatoire du son,
13:53et surtout à la prise,
13:55les batteries étaient compressées différemment,
13:57ce n'était pas du tout la même façon
13:59de procéder, mais
14:01je pense que ce qui fait l'attachement au vinyle,
14:03c'est d'abord ergonomique,
14:05c'est une autre façon d'écouter la musique,
14:07et qui complète, tous les gens qui écoutent en vinyle
14:09écoutent aussi en streaming.
14:11C'est une écoute plus patiente, plus attentive,
14:13moins frénétique.
14:15Je pense que c'est d'abord ça.
14:17Souvent, je vois des gens qui me disent
14:19avec le vinyle, je redécouvre,
14:21je redécouvre la musique, et puis je vais chez eux,
14:23et je me rends compte que les haut-parleurs sont mal branchés,
14:25et qu'ils sont en phase.
14:27Pour que le vinyle marche bien,
14:29il faut aussi que toute la chaîne
14:31soit bien équilibrée.
14:33Si on parle un peu
14:35de ce rapport du SNEP,
14:37il y a eu une enquête que vous avez demandé à l'IFOP,
14:39on écoute en moyenne
14:4119h de musique par semaine,
14:43chez les 15-24 ans,
14:45ça monte à 24h48,
14:47et c'est les supports, moi, qui m'ont étonné,
14:4910h30
14:51par semaine d'écoute
14:53sur les streamings audios, la radio ne représente
14:55que 4h18
14:57de l'écoute par semaine,
14:59les réseaux sociaux et TikTok,
15:016h48, alors des gens écoutent
15:03sur les réseaux, et moi,
15:05ce qui m'étonne là-dessus, c'est qu'il n'y a
15:07pas vraiment la télévision.
15:09Aujourd'hui, la télévision est dépassée,
15:11est-ce que, parce qu'il n'y a plus de chaînes
15:13musicales, où elles sont un peu loin,
15:15est-ce que c'est quelque chose que vous regrettez ?
15:17Dans le classement, il faut noter quand même
15:19que dans les ventes les plus importants
15:21et les plus streamées, il y a Pierre Garnier,
15:23qui est en cinquième position, et Pierre Garnier
15:25est issu, évidemment, de l'Astarac.
15:27Vous avez raison, on n'a pas assez de créneaux
15:29pour exposer les artistes de la musique
15:31en télévision, et
15:33c'est regrettable, parce que c'est très utile,
15:35c'est un média très fédérateur, et ça permet
15:37justement de
15:39dépasser les clivages
15:41générationnels, et de faire que
15:43tel ou tel artiste soit connu
15:45de toutes les générations, ça nous manque aujourd'hui.
15:47Oui, il n'y a plus les émissions de variétés,
15:49très peu.
15:51Il y a beaucoup d'émissions,
15:53parce qu'il y a en même temps des quotas,
15:55il y a plein de contraintes, souvent on se retrouve,
15:57et c'est nous qui poussons
15:59à ça, parce qu'on veut que la musique soit exposée,
16:01que ce soit à la radio ou à la télévision,
16:03mais on se retrouve parfois avec
16:05des émissions à Libye, qui font peu
16:07d'audience, et c'est un cercle vicieux, et de la même façon
16:09les radios musicales, elles ont
16:11tendance, quand leur audience baisse, face
16:13à la concurrence justement des plateformes
16:15de streaming et des radios numériques,
16:17qui elles, proposent une grande diversité
16:19de répertoires, elles ont tendance
16:21souvent, face à ça, à retraitir
16:23encore leur répertoire, à placer
16:25encore plus de vieux succès
16:27ou de succès
16:29d'aujourd'hui, mais déjà éprouvés,
16:31et finalement il n'y a aucune découverte,
16:33et donc ils creusent leur propre tour.
16:35Mais le public n'est pas dupe,
16:37savez-vous Valérie, qui est
16:39dans le top album, et quel est
16:41le premier album le plus écouté en France
16:43d'après notre enquête du SNEP ?
16:45C'est du rap, non ? C'est des musiques urbaines
16:47qui sont en tête ? Et oui, c'est Pyramid,
16:49l'album Pyramid de Weyre Noir, ça donne ça !
17:01Je suis incapable de vous décrire
17:03le physique de Weyre Noir, parce qu'on
17:05le voit pas, il n'est donc qu'une émission
17:07de télé, il est à la radio,
17:09il est en concert,
17:11comment vous expliquez que Weyre Noir,
17:13qui vend énormément,
17:15puisque c'est le premier du top
17:17des albums vendus en France,
17:19on ne le voit pas aux enfoirés ?
17:21C'est ce que disait Bertrand, il y a sans doute
17:23déjà par des médias traditionnels
17:25un peu de conservatisme,
17:27un peu de crainte sur
17:29les répertoires jeunes et
17:31de difficulté à les expliquer.
17:33Il est en tête des ventes,
17:35comment se fait aujourd'hui, justement avant
17:37c'était la radio, c'était la télévision,
17:39comment se fait le partage d'informations
17:41ou la découverte de ces artistes ?
17:43C'est peut-être vous Alexandre ?
17:45L'un des premiers vecteurs de prescription
17:47des nouveautés musicales désormais, c'est le streaming,
17:49en lien précisément avec ce que
17:51vous décriviez sur les habitudes d'écoute
17:53des Français, et effectivement le streaming audio
17:55est clairement en tête de ces
17:57habitudes d'écoute désormais, donc
17:59c'est là qu'on découvre pour l'essentiel
18:01les nouveaux artistes.
18:03Mais Weyre Noir ne gagne pas beaucoup d'argent
18:05avec ce streaming, c'est le souci non ?
18:07C'est relever sa scène.
18:09Moi, si vous voulez, dans le streaming
18:13Ah ça a changé, ils sont bien payés maintenant ?
18:15Attendez, dans le disque
18:17de tout temps, comme dans
18:19d'autres activités, il y a des gens qui ont très bien
18:21gagné leur vie, il y a beaucoup de gens,
18:23moi je suis plutôt dans la deuxième catégorie, qui ont toujours
18:25eu du mal, mais c'est pas les mêmes qu'avant.
18:27Donc il y a des personnes,
18:29c'est-à-dire que même dans le genre de musique que moi
18:31je fais, j'ai des résultats
18:33en streaming financiers catastrophiques,
18:35mais il y en a d'autres, même dans le
18:37même genre de répertoire, qui tirent très bien leur épingle
18:39du jeu. Donc simplement,
18:41c'est pas les mêmes personnes qu'avant. Donc c'est des artistes
18:43que vous allez entendre, disons, les plus
18:45les plus
18:47vituperants contre le streaming, c'est souvent
18:49les anciens enfants gâtés des années 80.
18:51Parce que tout à coup,
18:53ils n'ont plus du tout les mêmes audiences.
18:55Mais le streaming profite à certains, moins
18:57à d'autres, ce qui rend les choses difficiles,
18:59c'est très différent d'avant. Vous aviez, il y a
19:0130 ans, en France, il y avait 1500
19:03albums, à peu près, qui étaient publiés dans l'année.
19:05Aujourd'hui, c'est
19:07dans le monde entier, c'est un million de
19:09morceaux par semaine.
19:11Donc quand vous avez
19:13des revenus du streaming qui
19:15montent tout doucement,
19:17le streaming par abonnement en France, avec
19:19660 millions, on doit
19:21rémunérer toute la
19:23création mondiale de tous les temps.
19:25Puisqu'en plus, tous les répertoires,
19:27et c'est là où le streaming est formidable
19:29pour les auditeurs, vous pouvez, quel que soit
19:31votre abonnement, vous entendrez les Beatles,
19:33les Stones, ou des choses plus confidentielles.
19:35Ce n'est pas le cas pour le cinéma,
19:37ce n'est pas le cas pour la presse, pour l'édition.
19:39Mais après, donc dans cette casserole,
19:41il faut après rémunérer tout le monde
19:43et avec de plus en
19:45plus de personnes qui font de la musique
19:47et qui la mettent en ligne.
19:49Et Valérie, dans ce
19:51top streaming,
19:53le top 200 des streamings
19:55par le Snap,
19:57c'est vous qui est première ?
19:59C'est une fille déjà, je l'ai dit, première.
20:01Eh bien Sabrina Carpenter, c'était moi le titre
20:03de Sabrina, vous ne le connaissez pas. Écoute, c'est Sabrina Carpenter.
20:15Vous connaissez ?
20:17Oui, par la force des choses.
20:19Nous, on est des armées.
20:21Non, mais je ne voudrais pas si vous aimez,
20:23mais je me demandais si vous connaissiez.
20:25Moi, j'aime bien.
20:27Évidemment, il y a une vraie différence.
20:29Et ça, ça n'existait pas avant, je trouve.
20:31Je trouve qu'à l'époque où il y avait des clips
20:33d'MTV et de la musique,
20:35il n'y avait pas un fossé entre une génération et une autre.
20:37On connaissait
20:39ce qu'écoutait son enfant
20:41ou on écoutait à peu près
20:43la même musique.
20:45Moi, je ne connaissais pas Carpenter.
20:47Mais par contre, à la rédac web
20:49où ils sont très jeunes, Laura
20:51disait, ah j'adore, je connais bien.
20:53C'est intéressant parce que la musique,
20:55elle est à l'image de la société.
20:57Tout ce que vous pouvez constater sur la musique, vous verrez
20:59que vous aurez les mêmes choses sur la société.
21:01Donc, ce morcellement, que ça soit
21:03par tranche d'âge,
21:05que ça soit par catégorie sociale,
21:07toutes ces choses-là
21:09qui peuvent exister en musique
21:11où effectivement, il n'y a peut-être pas
21:13des choses fédératrices qu'on a pu connaître.
21:15En même temps,
21:17je ne sais pas,
21:19même à la grande époque du rock,
21:21il y avait aussi des gens
21:23qui ne connaissaient pas, qui n'aimaient pas le rock.
21:25Oui, qui n'aimaient pas le rock.
21:27C'est à ça que je pensais.
21:29Chaque génération ne comprend pas
21:31forcément la musique qui est en train d'arriver.
21:33Moi, j'avoue que le rap m'échappe
21:35totalement. Mais comme peut-être
21:37qu'à mes parents, le rock
21:39était un truc
21:41complètement inaudible et incompréhensible.
21:43Et à noter que
21:45Sabrina, c'est l'artiste qui est passé
21:47le plus en radio en 2024.
21:49Incroyable quand même.
21:51Mais avant,
21:53il y avait de la musique sur les radios généralistes.
21:55Europe 1,
21:57RTL, Sud Radio.
21:59Aujourd'hui, il n'y a plus de musique. Pourquoi ?
22:01Parce que ça ne marche pas, ça ne plaît pas.
22:03Ils ont peur de perdre des auditeurs.
22:05Ou que c'est compliqué de trouver la bonne musique.
22:07C'est ce qu'on disait sur le conservatisme
22:09parfois des médias traditionnels.
22:11Alors que précisément, pour attirer un public
22:13jeune, et on sait que les médias en ont besoin,
22:15il faut miser sur la musique. On est convaincus de ça.
22:17Alors, quelques réactions.
22:19La femme me dit, moi je préfère une radio spécialisée
22:21dans un style qui me permet de découvrir des choses
22:23plutôt que le streaming de ma playlist
22:25et de rester dans ma bulle.
22:27Camille, elle nous dit, moi j'ai la quarantaine passée,
22:29j'ai toujours ma chaîne Ify.
22:31Elle est mon séparé CD et ancien vinyle
22:33de mon père et dans les transports en commun,
22:35j'écoute avec mon MP4 car je sépare bien
22:37les choses, ne pas être dérangé avec mon portable,
22:39etc.
22:41Mais ça fait réagir
22:43et c'est intéressant de savoir
22:45comment vous écoutez la musique.
22:47Je vous l'ai dit sur Sud Radio,
22:49c'est vrai qu'on a plus des débats sur Sud Radio,
22:51mais on a le Loft tous les dimanches.
22:53Avec Yvan Fufu,
22:55qui est là ce matin,
22:57en train de travailler.
22:59Puisqu'on parle de performance,
23:01qui a le record de longévité
23:03dans le classement hebdomadaire de la radio ?
23:05Il est resté 44 semaines
23:07programmé sur toutes les radios
23:09et c'est aussi le clip le plus diffusé
23:11en télé. Moi je ne le connais pas non plus.
23:13C'est Benson Boone,
23:15vous connaissez Benson Boone ?
23:17Bien sûr que non !
23:19Il est extraordinaire,
23:21en plus sur scène, c'est un vrai showman,
23:23il est incroyable, il faut regarder
23:25ce qu'il fait sur scène.
23:27D'ailleurs le Cirque du Soleil
23:29l'a repéré comme étant un artiste incroyable.
23:31On écoute Beautiful Things,
23:33ben oui, Benson Boone !
23:35Ah c'est lui !
23:37Ben oui !
23:43Ah ben bien sûr !
23:45Surtout qu'il est repris dans toutes les télé-réalités,
23:47comme musique.
23:49Faut regarder la télé-réalité !
23:51Ben oui, vraiment.
23:53On se retrouve dans un instant
23:55avec nos deux invités, Bertrand Burgala et Alexandre Lach
23:57pour parler de ce marché français
23:59de la musique
24:01avec le rapport 2024
24:03qui vient de paraître.
24:05Le 10h midi,
24:07Sud Radio Média,
24:09Valérie Expert,
24:11Gilles Gansman,
24:13Le Supplément Média.
24:15On parle musique ce matin !
24:17Bon, Gilles !
24:19Avec nos deux invités,
24:21Bertrand Burgala, président du SNEP,
24:23le syndicat national de l'édition phonographique
24:25et Alexandre Lach, vous êtes le directeur
24:27général de ce SNEP,
24:29et on parle du marché de la musique française,
24:31c'est passionnant ! Allez,
24:33on va pouvoir trouver le rapport
24:35sur notre site,
24:37c'est vraiment passionnant
24:39de voir comment se répartissent aujourd'hui les écoutes,
24:41comment aujourd'hui
24:43le streaming a pris
24:45une part importante, mais pas suffisamment,
24:47ça c'est une chose sur laquelle je voulais qu'on revienne,
24:49c'est-à-dire que dans les autres pays,
24:51le streaming est beaucoup plus important.
24:53Oui, malheureusement, c'est vrai que ça progresse, mais ça ne progresse pas assez vite.
24:55Pourquoi ? Trop cher ?
24:57C'est difficile à dire, justement,
24:59il faut qu'on arrive à mettre le doigt dessus
25:01pour comprendre exactement quels sont
25:03les freins au développement de ce marché.
25:05Aujourd'hui, l'abonnement ne touche
25:07qu'un quart de la population française,
25:09c'est beaucoup moins qu'au Royaume-Uni,
25:11en Allemagne ou aux Etats-Unis.
25:13Comment ça s'explique ?
25:15Justement, par peut-être
25:17une prévalence des offres
25:19audiovisuelles en France. Vous savez,
25:21quand le consommateur doit faire un arbitrage
25:23entre beaucoup d'abonnements,
25:25la musique est potentiellement
25:27plus facilement sacrifiée parce que
25:29elle peut aussi
25:31être écoutée gratuitement.
25:33Quelques mots sur ce qui s'est passé, alors ça ne dépend pas de vous,
25:35c'est l'ASSASEM qui a annoncé
25:37augmenter
25:39les frais
25:41sur les musiques, enfin taxer les musiques
25:43qui sont diffusées lors des enterrements,
25:45Bertrand Burgala.
25:47L'ASSASEM, je suis
25:49ravi de prendre leur défense
25:51parce que les pauvres, ils sont 40 à la
25:53communication, à l'ASSASEM.
25:55Nous, au SNEP, on est 8, donc je peux
25:57vous l'expliquer.
26:01C'était ironique,
26:03c'était du second degré.
26:05C'était une mauvaise com, c'était une com épouvantable.
26:07Si j'ai bien compris,
26:09je pense que les pompes funèbres
26:11facturaient déjà la musique
26:13dans les
26:15enterrements. Donc l'ASSASEM
26:17dit, si vous facturez la musique,
26:19ce serait bien que ceux qui la font
26:21le sellent et ceux qui la font
26:23puissent rémunérer. Mais je pense
26:25que c'est beaucoup plus ça qu'autre chose.
26:27Je suis assez étonné qu'ils n'expliquent pas.
26:29Oui, c'est ça, expliquer
26:31les choses, dire les choses, mais c'est vrai que ça a
26:33suscité beaucoup de réactions.
26:35Et dans le dossier du SNEP, il y a une partie que les gens
26:37ne connaissent pas trop qui s'appelle la synchronisation.
26:39C'est d'ailleurs prêter une chanson
26:41pour un film ou dans une série.
26:43Donc là, évidemment, il y a Nana Mouskouri dans le rapport
26:45puisqu'elle est dans une fiction
26:47et une série sur Netflix.
26:49Et puis, il y a également eu
26:51un petit scandale aussi,
26:53alors ça, ce n'est pas dans le rapport, sur les chansons
26:55utilisées dans les meetings
26:57politiques où ils sont obligés de
26:59demander l'autorisation de
27:01la chanson. J'avais fait une chanson
27:03il y a 7-8 ans
27:05qui s'appelait l'homme idéal et
27:07je redoutais que Xavier Bertrand
27:09l'utilise pour sa campagne.
27:11Mais finalement, non.
27:13Non, c'est l'avantage
27:15d'être confidentiel, personne n'y a pensé.
27:17Et puis, il y a eu un autre impact,
27:19et après on va parler de l'IA,
27:21l'autre impact,
27:23celui des Jeux Olympiques.
27:25Du coup, Ayana Kamoura est la chanteuse
27:27la plus exportée, avec
27:29Edith Piaf, évidemment, Céline Dion,
27:31et également avec
27:33R, qui avait été à la cérémonie de clôture.
27:35On se rappelle tous de Ayana Kamoura aux Jeux Olympiques.
27:51C'est intéressant
27:55de voir aussi comment les événements, c'est dans votre
27:57rapport, les films, les biopics
27:59ont aussi stimulé
28:01le marché du disque.
28:03Ça stimule les ventes, alors il y a un effet
28:05jeu évident, aussi bien en France
28:07d'ailleurs que pour
28:09l'export des productions françaises.
28:11Et puis évidemment, les biopics
28:13qui sont un phénomène
28:15qui dure et qui
28:17va durer encore, puisque
28:19cette année, on annonce également
28:21Bruce Springsteen, Michael Jackson, les Beatles.
28:23Dans le rapport,
28:25vous parlez d'Amy Winehouse, d'Asnavour,
28:27tout ça.
28:29Avec un impact important sur les ventes.
28:31Pour Asnavour, c'est 85%
28:33de ventes en plus,
28:35liées à la fois à ce titre
28:37d'Ayana Kamoura pendant les Jeux, mais aussi
28:39évidemment aux films de Grand Corps Malade.
28:41Mais par exemple, les reprises
28:43qui sont faites dans The Voice, puisque c'est que des
28:45reprises, et dans Star Academy,
28:47il y a un impact sur les chansons.
28:49Le succès de Santa est aussi
28:51lié à cela,
28:53et à la reprise de Recommence-Moi.
28:55Incroyable ! Alors, beaucoup de questions
28:57sur l'intelligence artificielle.
28:59J'étais dans l'intelligence
29:01artificielle, et je me suis dit,
29:03comme on soit Bertrand Burgala,
29:05j'ai tapé, fais-moi une chanson
29:07à la manière de
29:09Bertrand Burgala. Vous ne l'aviez pas fait ?
29:11Non, je n'ai pas osé.
29:13On va l'appeler
29:15une Burgalette.
29:17Une bonne Burgalette !
29:19Non, parce que la chanson,
29:21la chanteuse,
29:23c'est incroyable. On va passer 45 secondes
29:25d'une chanteuse.
29:27Vous me disiez,
29:29c'est une chanteuse qui n'existe pas,
29:31des paroles qui n'ont pas
29:33été écrites par quelqu'un,
29:35et du coup, c'est
29:37une aventure. Dites-moi si cette chanson-là
29:39est une chanson de Bertrand Burgala ou pas.
29:41D'accord.
29:45Déjà, ça commence mal. Je ne fais jamais ce genre
29:47d'accord trop.
29:49Non.
29:53Vous êtes sûrs que vous n'avez pas tapé le nom d'un homonyme ?
29:57Ça ne ressemble pas du tout.
29:59Je ne fais jamais...
30:05On est tranquille, alors.
30:07Vous me rassurez vachement.
30:09Vous trouvez la chanson bien ?
30:13En fait, c'est marrant, parce que c'est tout ce que j'essaie de faire.
30:15Ce n'est pas du tout que je sois pour ou contre.
30:17Moi, j'essaie de faire des chansons
30:19où on ne sache pas ce qui va se passer
30:21à la mesure d'après. C'est ce qui fait qu'elles ne sont pas
30:23très commerciales.
30:25Et là, c'est vraiment le canevas.
30:29C'est exactement le genre de truc que je ne fais jamais.
30:31J'aime bien faire des choses
30:33qui soient un peu,
30:35on va dire, sophistiquées, mais qui n'en aient pas l'air.
30:37J'écoute justement comme une chanson comme ça.
30:39C'est bien produit, écoutez.
30:43En fait, l'intelligence artificielle,
30:45ça va être la fausse perfection.
30:47Ce qu'on a déjà avec l'autotune.
30:49On a déjà tout ça.
30:51Effectivement, vous allez avoir
30:53des choses qui ont l'air parfaites, qui seront
30:55complètement vides.
30:57De ce point de vue-là, ça me rassure.
30:59Ce n'est pas une menace.
31:01Je pense que ça va mettre au contraire
31:03en avant tout ce qu'une machine ne peut pas faire.
31:05C'est-à-dire des choses qui sont
31:07imparfaites, mais qui sont sincères.
31:09Quand vous parlez des grands tubes,
31:11c'est tout ce que moi, je ne sais pas faire.
31:13Mais tous les Céline Dion,
31:15les Cabrel, les Lavoine,
31:17il y a une sincérité.
31:19Le grand public, pourquoi il les achète ?
31:21Parce que ça leur parle.
31:23Je trouve ça merveilleux.
31:25Mais une machine, elle pourra faire des exercices de style.
31:27Bien sûr.
31:29Il y a déjà toute une pop
31:31industrielle qui est déjà fabriquée comme ça.
31:33On a déjà beaucoup de choses
31:35comme ça, et on n'a pas besoin
31:37de machines en plus.
31:39Comment on fait, du coup,
31:41moi, si là, les 45 secondes,
31:43à qui on paye, on fait quoi ?
31:45Ça, c'est le problème fondamental
31:47aujourd'hui.
31:49La Sud Radio ne reversera pas de droits pour les 45
31:51secondes qu'on a diffusées.
31:53Ce qui me rassure, c'est que j'attaquerai pas
31:55en disant qu'ils m'ont
31:57les salauds, ils m'ont tout volé.
31:59Donc ça, ça me rassure.
32:01On va écouter Bertrand Burgala.
32:07Ça, ce n'est pas une chanson de moi.
32:09C'est une participation.
32:11Avec Hélène Paris.
32:13J'ai demandé à la réalisatrice
32:15de lui trouver une chanson de vous.
32:17C'est un duo amical
32:19avec quelqu'un que j'aime beaucoup,
32:21Hélène Paris.
32:23On a écrit des chansons ensemble pour elle,
32:25avec Marc Lavoine, mais ce n'est pas une chanson que j'ai écrite.
32:27Ça m'amène.
32:29C'est la musique du film
32:31réalisé...
32:33J'adore ce titre-là.
32:35Mais donc, l'intelligence artificielle,
32:37c'est un enjeu ?
32:39Vous l'appréhendez comment ?
32:41On l'appréhende comme le reste,
32:43en disant que ce pour quoi
32:45on est en train de se battre là,
32:47concernera tout le monde.
32:49Non seulement les industries culturelles,
32:51mais c'est très important
32:53et il y a des choses auxquelles il faut qu'on fasse absolument
32:55attention. Et on est face à un discours
32:57totalement lénifiant
32:59là-dessus, de gens
33:01qui ne s'intéressent ni à la
33:03culture, mais souvent
33:05même pas, d'ailleurs, à créer de la valeur.
33:07C'est souvent des boîtes qui veulent se valoriser,
33:09qui sont les rois du baratin
33:11sur l'intelligence artificielle,
33:13qui ont un mépris total
33:15des créateurs.
33:17Il faut qu'on fasse très attention et on le fait.
33:19Moi, je n'ai pas votre talent.
33:21Je sors ce truc-là, je me dis que ce n'est pas mal.
33:23J'appelle un pote qui fait un peu de guitare,
33:25on le retravaille.
33:27Ça va peut-être mieux marcher que mes trucs.
33:31Vous comprenez aussi,
33:33est-ce qu'on peut faire un procès
33:35aux artistes et aux musiciens qui s'aident
33:37de l'intelligence artificielle ou pas ?
33:39Comment dire ?
33:41Il y a toujours eu des antisèches,
33:43il y a toujours eu des façons de s'inspirer,
33:45de choses, etc. Après,
33:47il y a des gens qui le font
33:49plus ou moins bien.
33:51Et je pense que là-dessus, nous,
33:53on demande juste l'application des textes
33:55existants en matière de copie,
33:57de plagiat, etc. En revanche,
33:59vous avez aujourd'hui déjà 10%
34:01des musiques. Deezer
34:03ont identifié que 10% de ce qui était
34:05mis en ligne maintenant sur
34:07Deezer était généré totalement
34:09automatiquement. Vous avez les gens
34:11qui génèrent 1000 morceaux par jour,
34:13qui déposent 1000 morceaux par jour.
34:15Donc, ça pose des problèmes de pollution,
34:17quand je dis pollution,
34:19vraiment totale au sens écologique,
34:21de stockage. Évidemment,
34:23ça engloutit tout.
34:25Donc, quelqu'un qui dépose
34:271000 chansons par jour qui ont été faites
34:29par une machine,
34:31après, de toute façon,
34:33de façon accidentée...
34:35Justement, en amont de la génération
34:37de ces titres, le problème
34:39c'est aussi l'entraînement des modèles d'IA.
34:41Sur quoi ont-ils appris
34:43à faire la musique
34:45que vous avez générée ?
34:47Bien précisément, ils ont absorbé
34:49des sets de données
34:51extraordinaires,
34:53avec tout le patrimoine musical mondial. Bien sûr que c'est du vol.
34:55Bien sûr que c'est du vol.
34:57Justement, les droits d'auteur,
34:59les droits voisins, ce sont des droits de propriété.
35:01On peut faire quelque chose,
35:03c'est simplement appliquer le droit.
35:05Les enjeux,
35:07les enjeux pour vous, les défis,
35:09ça va être aussi de toucher les plus de 50 ans
35:11qui, aujourd'hui, sont totalement absents
35:13du streaming. Ils ne sont pas absents,
35:15mais ils ne sont pas suffisamment nombreux
35:17au regard de leur poids dans la population.
35:19On sait que, justement,
35:21parmi les marges de progression,
35:23il y a effectivement
35:25sur cette partie de la population,
35:27mais il faut aussi qu'on fasse attention
35:29sur les moins de 20 ans,
35:31de faire en sorte qu'ils restent
35:33dans un mode de consommation vertueux,
35:35notamment vertueux pour la rémunération
35:37des artistes, et qu'ils ne soient pas
35:39tentés de consommer la musique
35:41sur TikTok ou les Reels.
35:43Mais la disparition de
35:45tout ça, de la télévision
35:47et la radio, ça a permis aux concerts
35:49d'exister
35:51alors qu'ils n'existaient presque pas.
35:53Les concerts ont explosé.
35:55J'ai plein de potes qui vont aux concerts
35:57et qui, avant, n'allaient pas aux concerts.
35:59C'est à deux vitesses.
36:01Vous avez des grands concerts qui sont
36:03une industrie phénoménale aujourd'hui,
36:05avec une organisation incroyable,
36:07des spectacles.
36:09Pour les artistes plus confidentiels,
36:11la situation est la même
36:13qu'avant, et c'est quand même
36:15de plus en plus difficile.
36:17Il y a de plus en plus de recours,
36:19y compris dans les grands concerts,
36:21à de la musique enregistrée, en réalité,
36:23en semi-playback, avec des choses enregistrées.
36:25Quand un artiste
36:27qui ne remplit pas des grandes salles
36:29et qui a trois ou quatre musiciens avec lui,
36:31on lui dit que le métier a changé.
36:33Il faudrait que tu sois, comme Edith Préteau,
36:35avec ton téléphone portable en playback.
36:37Edith Préteau n'est en playback
36:39qu'à ses concerts.
36:41Ça vous choque ?
36:43Ça ne me choque pas.
36:45Je trouve que le playback
36:47aujourd'hui, dans les concerts,
36:49je pense que
36:51s'il est dit, c'est presque
36:53comme l'information du consommateur.
36:55J'ai remarqué que souvent,
36:57même en radio, plus on dit que c'est en live,
36:59que je trouve un mot pas très joli,
37:01plus c'est en live, en réalité,
37:03plus c'est fabriqué.
37:05Je trouve que le playback a toujours existé,
37:07mais il faut qu'il soit franc à ce moment-là.
37:09Bertrand Burgala, Alexandre Lach,
37:11président du SNEP et donc
37:13directeur général du SNEP, merci d'avoir été avec nous.
37:15Je vous encourage, auditeurs,
37:17à aller sur le site du SNEP pour regarder.
37:19Et bravo aussi
37:21à Indochine,
37:23qui reste
37:25en tête du top physique.
37:27J'aime beaucoup.
37:29Je vous mettrai du Indochine.
37:31J'y me fais souffrir.
37:33Tu as tenté.
37:35Et puis je vous mettrai la chanson de Burgala en sonnerie.
37:37Absolument, je vais faire ça.
37:39Merci à vous, on se retrouve dans un instant.