Le président de l'Union des droites pour la République, Eric Ciotti, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Eric Ciotti, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes le président des droites pour la République, député des Alpes-Maritimes.
00:08Tout à l'heure, M. Ciotti soutiendra un conseil interministériel de l'immigration,
00:12avec notamment pour objectif de voir ce que peut faire la France face au régime algérien.
00:16Le Premier ministre promet des décisions.
00:18Le ministre de l'Intérieur ne cesse d'appeler au bras de fer avec Alger.
00:22Et on a appris hier, selon le ministre des Affaires étrangères,
00:25que déjà la France interdit d'entrer plusieurs dignitaires algériens.
00:28Est-ce que vous voyez là, Eric Ciotti, un sursaut, une réaction salutaire ?
00:33Attendons de voir les conclusions de cette énième commission, comité.
00:39Dès qu'il y a un problème, le gouvernement ou le président de la République convoquent un comité.
00:44Nous, ce que nous attendons, c'est des actes.
00:46Moi, ce que j'attends de cette réunion, c'est enfin du courage.
00:50C'est enfin de cesser, de subir cette humiliation algérienne,
00:55répéter, multiplier ces provocations de la part d'un État voyou,
01:00d'un État qui a pris un otage, Boalem Sansal,
01:04qui est animé par cet esprit de liberté,
01:08qui est emprisonné, dont la vie est menacée,
01:11qui est malade et qui reste dans les géoles de cette dictature terrifiante.
01:16Nous devons réagir.
01:18Et vous ne voyez pas un changement de ligne et de paradigme depuis quelques jours ?
01:21Pour l'instant, je ne les vois pas.
01:23Pour l'instant, je ne vois pas de changement.
01:25J'entends des paroles.
01:27J'entends des paroles contradictoires, d'ailleurs,
01:31entre celle obtenue par le ministre des Affaires étrangères,
01:35qui, en gros, nous a dit,
01:37circulez, il n'y a rien à voir, on a pris quelques mesures sur des dignitaires,
01:41on ne sait pas lesquelles,
01:43et le ministre de l'Intérieur,
01:45qui, pour reprendre le mot d'un de vos confrères ce matin,
01:49fait de la politique avec le mégaphone.
01:51Mais nous attendons les actes.
01:54Mais quels actes ? Vous vous dites, Eric Sutter,
01:56là vous avez parlé d'état voyeux, vous dites plus aucun visa,
01:59c'est-à-dire zéro visa en attendant qu'Alger reprenne, dites-vous,
02:02les ressortissants.
02:04Il faut suspendre tous les visas,
02:06l'octroi de tous les visas aujourd'hui.
02:08Nous avons donné l'année dernière, en 2024,
02:11250 000 visas aux Algériens,
02:15alors qu'ils n'ont repris sur les OQTF
02:20quasiment 35 000 aux OQTF concernant des Algériens,
02:25ils n'en ont repris que 2 000.
02:27J'entends.
02:28Ça veut dire que c'est un taux extraordinairement faible.
02:31Mais vous voulez un drap de fer ou une rupture définitive avec l'Algérie ?
02:34Il faut imposer aujourd'hui la volonté française.
02:37Il ne faut plus se laisser marcher dessus par cet état,
02:41et donc il faut répliquer.
02:43Je vous pose plus clairement la question.
02:45Je prends l'exemple de ce qu'a fait Donald Trump avec la Colombie
02:47et les migrants que la Colombie refusait de prendre en provenance des Etats-Unis.
02:51Il a annoncé des sanctions.
02:53Immédiatement, cette méthode a porté ses fruits.
02:56Il faut faire pareil.
02:58Est-ce qu'il faut punir ou plutôt sanctionner le régime algérien ?
03:01Ou alors il faut punir tous les Algériens
03:03qui seraient quelque part comptables de l'attitude de leur gouvernement
03:06alors qu'il y a encore quelque temps, je le rappelle,
03:08il y a eu une révolution avortée dans le pays.
03:10Est-ce que le zéro visa ne punit pas tous les Algériens ?
03:13Avec beaucoup de victimes.
03:15Vous avez raison.
03:16Ceux qui sont en cause,
03:18ce sont ceux qui tiennent cette dictature militaire
03:21dans une forme de barbarie,
03:23de retour en arrière extrêmement grave.
03:28Je ne fais pas d'amalgame avec tout le peuple algérien,
03:31mais aujourd'hui, il y a un État qui dirige
03:34et il faut qu'il en subisse les conséquences.
03:36Les conséquences, elles sont de quels ordres ?
03:39Que pouvons-nous faire ?
03:40Que devons-nous faire ?
03:42C'est ça la question.
03:43Suspension de tous les visas
03:45tant que toutes les obligations de quitter le territoire
03:48à destination de l'Algérie ne sont pas exécutées.
03:51Tous les visas, indistinctement.
03:53Suspension des transferts financiers
03:55des Algériens de France vers l'Algérie.
03:58Gèle aujourd'hui des biens,
04:01souvent mal acquis d'ailleurs.
04:03Il y a eu des procès, ce qu'on appelait les biens mal acquis,
04:06à l'égard de dirigeants africains.
04:08On n'a jamais osé toucher les dirigeants algériens.
04:12Pourtant, il y aurait beaucoup à faire et à regarder.
04:15Pourquoi ? Expliquez-nous pourquoi.
04:17Parce qu'il y a une peur.
04:18Parce qu'il y a aussi cette forme de culpabilité devant l'histoire,
04:23dont M. Apathy, hier, dans un propos extraordinairement scandaleux,
04:28a été finalement l'exégèse,
04:31puisqu'il comparait la France en Algérie au nazisme.
04:35La colonisation française au nazisme.
04:37Il a convoqué l'image d'Auradour sur glace.
04:39Vous avez réagi sur X.
04:40C'est une infamie.
04:41Mais ce sentiment a été partagé par d'autres qui nous dirigent.
04:45Vous avez dit que Bruno Rotailleau avait expulsé tous les influenceurs algériens,
04:48mais visiblement il y en a encore un sur une chaîne de radio.
04:52Cela veut dire que vous le comparez à un propagandiste de haine aujourd'hui algérien ?
04:56M. Apathy a repris mot pour mot la propagande du gouvernement algérien
05:01et du président algérien.
05:03C'est exactement les mêmes termes.
05:05C'est extrêmement grave.
05:07J'aimerais d'ailleurs que l'ARCOM réagisse à de tels propos.
05:10On a appris par ailleurs, selon les informations du journal Marianne,
05:14que des visas ont été accordés à des imams algériens.
05:18Pourquoi ?
05:19Parce qu'il y a la période de Ramadan qui va débuter.
05:22Ce sont des récitateurs.
05:23Ils viennent pour la prière dans quelques jours.
05:27Comment vous réagissez ?
05:28Est-ce que vous estimez que c'est un double discours du gouvernement ?
05:31Ou est-ce que vous dites que c'est la liberté religieuse ?
05:33Bien sûr, c'est un double discours.
05:35Cela montre aussi qu'on a des paroles fortes.
05:38Et notamment le ministre de l'Intérieur.
05:40Mais des actes très faibles.
05:42C'est une forme de lâcheté.
05:44J'ai regardé un peu, parce que nous étions intervenus à LR,
05:50lorsque j'étais président des Républicains,
05:52notamment avec Bruno Retailleau,
05:54contre ces imams qui, à l'époque, étaient détachés.
05:58J'ai retrouvé un tweet de Bruno Retailleau
06:01qui attaquait, c'était à l'époque M. Castaner,
06:05qui était ministre de l'Intérieur, sur ce sujet.
06:07Et hier, il justifie en disant que ces imams étrangers
06:11vont participer à l'intégration des musulmans
06:14à la communauté musulmane.
06:16Mais comment pouvoir participer à l'intégration
06:19à la communauté nationale ?
06:21Ce que nous souhaitons tous, naturellement.
06:23Avec des imams venus de l'étranger.
06:27C'est une erreur profonde.
06:29Est-ce que ce ne sont pas deux dossiers différents ?
06:33Est-ce qu'il n'y a pas un risque, c'est une question que je vous pose,
06:36de vouloir punir tout le monde
06:39au nom du régime algérien aujourd'hui,
06:42y complit les musulmans de France ?
06:44Ce n'est pas une punition
06:46que d'éviter qu'il y ait une propagande étrangère
06:49avec des imams dont nous ne connaissons pas
06:52l'origine idéologique
06:55et qui sont systématiquement
06:58sous l'influence du régime algérien,
07:00au cœur d'une crise,
07:02de les accepter pour venir faire des prêches
07:05dans les mosquées en France.
07:07C'est pour moi une aberration
07:09et c'est une contradiction.
07:11Mais cette contradiction est au cœur
07:13de ce qui fait la faiblesse de ce pouvoir,
07:16de ce gouvernement.
07:18Il est traversé de contradictions permanentes.
07:20Il dit tout et son contraire.
07:22Ses ministres s'opposent en permanence.
07:24Le Premier ministre ne tranche pas.
07:26Et on nous renvoie sur la question de l'Algérie
07:28à M. Macron, qui le premier, rappelez-vous,
07:31a parlé de crime contre l'humanité.
07:33Vous nous dites qu'à l'issue de ce Conseil interministériel,
07:36vous pensez que la ligne de Bruno Rodayot,
07:38qui est malgré tout, malgré ce que vous dites,
07:40la même que la vôtre, ne gagnera pas ?
07:42Je ne crois pas qu'elle gagnera
07:44parce que ce gouvernement est marqué par l'impuissance.
07:47Il est marqué par le « en même temps ».
07:49C'est une alliance avec les macronistes
07:51qui ont mis le pays dans cet état
07:53pour le vrai changement.
07:55C'est celui que nous prenons,
07:57celui que nous portons avec une vraie alternance à droite,
08:00pas avec ce bricolage,
08:02mais avec un énorme soutien du PS.
08:04Rappelons-le.
08:05Mais d'abord, dans l'actualité, Eric Ciotti,
08:07il y a quand même des motifs pour se réjouir.
08:09Mais soyons prudents, parce que les scènes hier,
08:12en tourant l'arrivée de Mohamed Amra,
08:14ont pu choquer, avec une nuée de caméras et de micros,
08:17ce sourire narquois, cette réponse quand il dit
08:20« Je ne vais quand même pas pleurer »,
08:23alors qu'on lui dit « Pourquoi un tel sourire ? »
08:26J'étais choqué de ce transfert devant les caméras.
08:28Ce n'était pas en France, objectivement.
08:30Mais cette morgue, ce sourire,
08:32j'ai pensé aux deux agents pénitentiaires
08:35qui ont été assassinés,
08:37aux trois autres qui ont été blessés.
08:39Et ça veut dire que ces personnes, quelque part,
08:41n'ont peur de rien,
08:43qu'elles défient l'autorité de la République
08:45et qu'elles se disent qu'elles sont plus fortes,
08:47qu'elles ont droit à tout.
08:49Avoir diffusé ces images, en tout cas,
08:52et les avoir laissées capter,
08:55m'a profondément choqué.
08:57Je trouve que c'est particulièrement scandaleux.
08:59Face à cette défiance, Eric Ciotti,
09:01le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
09:03a souligné la « mobilisation »
09:05et félicité la mobilisation des services de son ministère,
09:07les enquêteurs plus largement.
09:09Et il a eu cette phrase « Plus aucun narco-criminel
09:11ne sera plus en sécurité où il se cache ».
09:14D'abord, est-ce que vous félicitez nos services ?
09:17Et est-ce que cette phrase montre une fermeté ?
09:19On a des services de police judiciaire exceptionnels.
09:22On a des services de police, en général, très courageux.
09:25Mais nos enquêteurs sont exceptionnels.
09:27Et d'ailleurs, ces procédures d'enquête
09:29qu'ils ont utilisées pour rechercher,
09:32pour retrouver Amra,
09:34dans un cas extraordinairement grave,
09:37qui a choqué toute la France,
09:39on devrait les faire diffuser à toute la délinquance.
09:42Il faut redonner à la filière d'investigation,
09:45à nos enquêteurs,
09:47les moyens de travailler,
09:49y compris en termes de rémunération,
09:51parce qu'il faut un travail exceptionnel.
09:53Il manque aujourd'hui beaucoup d'enquêteurs.
09:56Plusieurs centaines de policiers ont été mobilisés,
09:58mais au quotidien.
10:00Je le vois dans ma ville, à Nice,
10:03il manque d'enquêteurs,
10:06il manque des effectifs de police judiciaire partout,
10:09parce qu'ils font un travail courageux
10:11et ils n'en bénéficient pas.
10:13Certains vous diraient qu'en d'autres temps,
10:15ils ont été limités.
10:17Oui, mais c'était une erreur,
10:19que ce soit hier ou aujourd'hui.
10:21Ceux qui ont limité les effectifs de police ont fait une erreur.
10:23Aujourd'hui, contrairement à ce qui se dit,
10:25les effectifs diminuent.
10:27Les effectifs diminuent.
10:29J'ai discuté hier
10:31avec un patron du renseignement intérieur
10:33qui me disait que sur son territoire,
10:35il perdait une dizaine d'agents
10:37au cœur de la menace terroriste.
10:39La réalité est là aussi.
10:41Il y a souvent un écart
10:43entre les discours et les actes.
10:45Justement, cet écart,
10:47selon votre allié, le RN,
10:49est symbolisé par Bruno Rotaio.
10:51Le RN, il est vrai,
10:53vise vertement le premier flic de France.
10:55Je sais que vous connaissez l'homme.
10:57Je sais que vous appréciez ses convictions.
10:59Comment vous, aujourd'hui,
11:01vous appréciez les critiques
11:03vis-à-vis de Bruno Rotaio ?
11:05Est-ce qu'il y a une forme d'inquiétude
11:07au sein du RN pour le cibler autant ?
11:09Nous, ce qui nous importe,
11:11je dis nous dans l'alliance que nous formons,
11:13que j'ai voulu former,
11:15pour porter une alternance à droite
11:17qui est la seule qui, pour moi,
11:19peut changer le pays,
11:21peut faire cette révolution dont la France a besoin
11:23alors qu'elle sombre,
11:25et on le voit dans tous les domaines.
11:27Bruno Rotaio, ce que je lui reproche,
11:29il a sans doute les mêmes convictions.
11:31On a souvent oeuvré ensemble.
11:33Mais aujourd'hui, il est
11:35prisonnier, otage même,
11:37d'un gouvernement.
11:39Les mots sont forts.
11:41Otage du macronisme.
11:43Si M. Bruno Rotaio
11:45occupe cette fonction,
11:47et Macron l'a voulu,
11:49c'est parce qu'aux élections législatives,
11:51il y a eu une alliance qui est allée
11:53des amis de M. Bruno Rotaio
11:55et des amis de M. Wauquiez, d'ailleurs,
11:57jusqu'aux insoumis.
11:59Rappelez-vous les 100 retraits
12:01de candidats insoumis
12:03du Nouveau Front Populaire
12:05pour faire élire certains amis
12:07de M. Bruno Rotaio.
12:09La petite musique qu'il fait entendre, selon vous,
12:11ne l'arrive pas à vos oreilles.
12:13Il est prisonnier de ce système.
12:15C'est un otage en prison qui peut partir.
12:17Comment veut-il ?
12:19Qu'il le fasse.
12:21Mais quand on n'est pas
12:23en conformité avec
12:25ses convictions, quand on ne peut pas agir,
12:27il faut le dire.
12:29Moi, j'appelle...
12:31C'est à lui de décider.
12:33Mais à un moment, je pense que la contradiction,
12:35elle sera évidente quand on voit
12:37que systématiquement,
12:39quand on a proposé, avec le Rassemblement
12:41national, à l'Assemblée nationale,
12:43le retour des peines planchers,
12:45M. Rotaio s'y est opposé.
12:47Quand on a proposé...
12:49Son ministre délégué,
12:51c'était M. Daragon à l'époque,
12:53qui est venu dire que ce n'était pas pertinent.
12:55On a proposé, le même jour,
12:57le retour à la double peine.
12:59Ce sont deux mesures, je prends ces exemples,
13:01que nous avions ensemble défendues.
13:03Pourquoi M. Rotaio
13:05s'y oppose aujourd'hui ?
13:07C'est cette contradiction que je pointe.
13:09Mais ce n'est pas envers lui,
13:11c'est quand même très ciblé par le Rassemblement national.
13:13Certains affirment que parce qu'il est l'homme
13:15aujourd'hui fort de la droite et qu'il inquiète.
13:17C'est cette coalition des contraires
13:19qui est la continuité
13:21de l'impuissance macroniste.
13:23Et je dis, on a raté
13:25une occasion, au mois de juin dernier,
13:27d'unir toutes les droites.
13:29Moi, ce que je regrette, c'est que M. Rotaio,
13:31il ne m'est pas suivi dans cette alliance.
13:33Parce que s'il m'avait suivi,
13:35il serait sans doute aux mêmes fonctions
13:37dans le gouvernement, mais nous gouvernerions
13:39à droite, nous gouvernerions
13:41sur nos convictions et pas
13:43sur celles de M. Macron.
13:45C'est ça que je lui reproche.
13:47Et si je vous entends, Eric Ciotti, dans cette course aussi à la présidence élaire
13:49que vous connaissez bien, vous avez dirigé le parti,
13:51vous diriez ce matin que Laurent Wauquiez
13:53et Bruno Rotaio, c'est bonnet blanc, blanc bonnet ?
13:55Vous n'allez pas prendre parti ?
13:57Je ne me mêlerai pas de cette
13:59petite compétition.
14:01Petite, à laquelle vous avez participé avant, avec entrain.
14:03Oui, mais justement,
14:05j'ai tiré les conséquences
14:07de l'impuissance
14:09de ceux qui aujourd'hui
14:11entourent
14:13cette famille politique,
14:15ce que j'ai appelé les chapeaux à plumes, à agir.
14:17Quelque part, cette élection,
14:19c'est une primaire pour savoir
14:21qui sera le soutien
14:23de M. Édouard Philippe.
14:25La question, elle est là, je le dis
14:27très clairement. Vous verrez
14:29comment ça se termine, je vois votre scepticisme.
14:31Pas scepticisme, je te pose la question.
14:33Dans les sondages, il y a une percée quand même.
14:35Ce n'est pas de ce côté, parce que les choix
14:37courageux n'ont pas été faits,
14:39que le changement dont la France a besoin
14:41viendra. Il viendra
14:43de cette alliance des droites
14:45réelle, sincère.
14:47Qui va jusqu'à reconquête,
14:49l'Union des droites ?
14:51En tout cas, institutionnellement, il y a deux groupes
14:53à l'Assemblée nationale. Il y a
14:55l'UDR, que j'ai l'honneur de présider,
14:57et il y a le Rassemblement national
14:59que président à l'Assemblée nationale
15:01Marine Le Pen et Jordan Bardet,
15:03pour le parti. Cette alliance, elle est
15:05entre nos deux formations.
15:07Après, elle aspire à rassembler
15:09tous les Français. Tous les Français
15:11qui ne supportent plus qu'on
15:13dise tous les jours qu'il y a trop d'immigration
15:15mais qu'on ne fasse rien. Les Français qui ne
15:17supportent plus qu'on dise qu'il y a trop de violence
15:19mais qu'on ne fasse rien. Les Français
15:21qui disent qu'il y a trop d'impôts, mais
15:23on continue à accumuler chaque fois
15:25qu'il y a un problème, une taxe,
15:27un impôt supplémentaire. On a encore
15:29rajouté la barque dans ce
15:31budget fiscal lourdement.
15:33Les Français qui voient qu'on
15:35multiplie les tracasseries
15:37administratives, les contraintes
15:39contre les entreprises, contre la liberté économique.
15:41Ça, c'est le projet de l'Union des droits.
15:43Tout cela, nous allons le porter, et le vrai
15:45changement, il est là. Le reste, c'est de la
15:47communication, mais je crois que les Français
15:49ne croient plus à la communication. Je voudrais conclure
15:51cet entretien par les derniers
15:53jours de la chaîne C8, avant
15:55la fermeture, depuis le non-renouvellement
15:57de la fréquence. Vous vous êtes exprimé
15:59sur ce sujet, dénonçant une censure
16:01d'Etat. Le président Emmanuel Macron,
16:03depuis, a affirmé que ce n'était pas du tout une décision
16:05politique. Est-ce que vous maintenez
16:07pour vous que c'est une censure d'Etat, et donc une décision
16:09politique ? Bien sûr, c'est une décision politique.
16:11Vous savez, moi, j'aimerais qu'on ferme l'ARCOM
16:13plutôt que fermer C8. D'ailleurs,
16:15nous défendrons un texte dans ce sens
16:17à l'Assemblée nationale, parce que ça fait
16:19partie de ces institutions
16:21politisées,
16:23qui ne servent à rien, sauf
16:25des courroies de transmission de volonté
16:27politique. Cette décision, elle est scandaleuse.
16:29C8, c'était la chaîne
16:31de la TNT, avec ses news
16:33la plus populaire, la plus
16:35suivie, aimée des Français.
16:37Et on prive des millions de Français
16:39de leur chaîne préférée,
16:41parce qu'un petit Sénac
16:43a obéi à des instructions
16:45politiques, pour sanctionner
16:47un groupe de médias, parce qu'il est considéré
16:49comme malpensant. Voilà,
16:51c'est le problème français. On a une
16:53petite caste qui dit
16:55aux Français ce qu'ils doivent regarder,
16:57ce qu'ils doivent penser,
16:59et ils aimeraient leur dire ce qu'ils doivent
17:01voter. Eh bien, la réaction, elle sera
17:03dans le vote, pour balayer
17:05tous ceux qui, aujourd'hui,
17:07entretiennent ce système, et quelque part
17:09portent atteinte à la démocratie.
17:11Parce que quand on ferme une chaîne de
17:13télé, on n'est plus vraiment
17:15dans une démocratie.
17:17Merci Eric Ciotti, c'était votre grande interview.
17:19Je vous souhaite une bonne journée. Merci.