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La députée Reconquête au parlement européen, Sarah Knafo, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:00Bonjour Sarah Knafo, bonjour Sonia Mamouk, et bienvenue à la grande interview sur CNews
00:04Européens.
00:05Vous êtes Sarah Knafo, eurodéputée, reconquête beaucoup de sujets à vous soumettre ce matin
00:09et tout d'abord bien sûr l'émotion, l'émotion qui est très vive à épiner sur Orge.
00:13L'enquête se poursuit après le meurtre de Louise, 11 ans, lardée de plusieurs coups
00:17de couteau.
00:18Tant de vies volées, Thomas, Lola, Philippine, Elia, c'est maintenant Louise à la sortie
00:23du collège.
00:24Que dit selon vous, Sarah Knafo, cette série dramatique de la sécurité, de l'insécurité
00:29dans notre pays, dans nos villes et nos villages ?
00:31Il y a une phrase de Jean-François Reuvel qui me frappe, il dit si vous voulez juger
00:34un régime politique, alors comptez les cadavres.
00:37Quand on compte, quand on énumère ce que vous venez de faire, que des enfants, que
00:41des adolescents, tous jeunes, tous innocents, qui n'ont jamais cherché la bagarre, qui
00:45n'ont jamais dit un mot de travers, on voit leur visage, on voit leur famille, on voit
00:50à quel point ça avait l'air d'être des enfants bien élevés qui n'avaient jamais
00:53cherché à mal, alors on se dit que ça condamne notre régime politique.
00:57Je crois que tous sont coupables, que tous ceux qui ont conduit le pays jusqu'ici, depuis
01:00les 40 dernières années, sont coupables et quand on voit des gens, quel que soit leur
01:04âge, qui se réveillent un matin et qui se disent mais comment est-ce qu'ils ont transformé
01:08la France en cet endroit où n'importe qui est en danger à n'importe quel moment ?
01:12Je pense que la seule question que les gens se posent maintenant, puisqu'ils le savent
01:15tout ça, le constat on l'a fait, nous vous voyez chez Reconquête, ça fait depuis 4
01:19ans qu'on dit ça, Éric Zemmour ça fait depuis 30 ans qu'il le dit, le constat maintenant
01:23tout le monde l'a fait.
01:24Je pense que la seule question que les Français se posent aujourd'hui, c'est pourquoi ils
01:27ne font rien ? Et dans ce « ils ne font rien », c'est toute la classe politique.
01:30On a un gouvernement qui n'est pas d'accord entre lui.
01:33Si vous voulez on pourra...
01:34On va en parler bien sûr, mais vous avez vu que Bruno Retailleau a dénoncé cette
01:37criminalité insupportable et à la une du JDD hier, le ministre de l'Intérieur affirme
01:41je cite « que notre droit ne protège plus les Français ». Est-ce que vous y voyez
01:45Sarah Knafo bien un constat lucide et un appel à agir ou alors au contraire l'impuissance
01:50du politique institutionnalisée ?
01:52Un constat lucide, évidemment.
01:54On le dit depuis des années comme je vous le disais, mais je crois que les Français
01:57s'impatientent.
01:58On est d'accord avec M.
01:59Retailleau, on est d'accord avec ses constats, qui ne les validerait pas ? C'est aujourd'hui
02:03évident pour je pense 80% des Français, c'est majoritaire même à gauche, c'est
02:07sujet.
02:08Donc là, je pense que quand on soulève un espoir comme il le fait chez le peuple français,
02:12il faut faire attention à ne pas le décevoir.
02:13Et là, à mesure qu'on voit des drames qui se reproduisent, on se met à s'impatienter
02:18et on se dit mais pourquoi est-ce qu'il n'agit pas ? Il a une chance contrairement à nous
02:21qui avons fait le même conseil il y a longtemps, c'est que lui, il est au pouvoir et comme
02:24il est au pouvoir, il a des manettes et les manettes qu'il a aujourd'hui, il devrait
02:28les actionner et les actionner vite parce que je vous le dis, les Français s'impatientent.
02:31Alors, c'est intéressant.
02:32En quoi vous feriez différemment ? Par exemple, Sarah Knafo, pour être très précise, l'un
02:36de vos chevaux de bataille, c'est la justice des mineurs.
02:39Vous voulez en finir avec la culture de l'excuse ? Alors, tout le monde a dit depuis des années
02:43tolérance zéro.
02:44Qu'est-ce que vous feriez si vous étiez au pouvoir que d'autres n'ont pas fait ?
02:48Le premier principe à avoir, c'est qu'un jeune qui tue comme un adulte doit être jugé
02:53comme un adulte.
02:54On ne doit pas regarder en fonction de l'âge mais en fonction de la gravité du crime.
02:57Même à 12-13 ans, un jeune qui tue comme un adulte, condamné comme un adulte ?
03:01Absolument, condamné comme un adulte.
03:03Si un jeune de 14 ans assassine l'art de coup de couteau par exemple, il doit savoir
03:08qu'il peut passer le restant de ses jours en prison.
03:10Aujourd'hui, on est dans un système où on veut protéger les jeunes de la sanction
03:13au lieu de les préserver du crime.
03:15C'est par la sanction qu'on les protègera du crime.
03:17Et tout le monde le sait, quand on a des enfants, on sait qu'un enfant va chercher
03:21la limite.
03:22S'il ne trouve jamais cette limite, il va continuer, il va continuer.
03:25Et là, on a des jeunes en France qui savent qu'il y a une impunité.
03:28Pas parce qu'ils connaissent nos lois par cœur, mais parce qu'ils l'ont constatée
03:31cent fois.
03:32Ils voient que leurs amis n'ont rien, ils voient qu'ils peuvent s'en sortir avec
03:35un rappel à la loi ou même pas.
03:36Je pense qu'il faut vraiment supprimer ce code des mineurs qui nous enferme dans la
03:40culture de l'excuse.
03:41Il ne suffit pas de dire « on arrête avec la culture de l'excuse », il faut en sortir.
03:45Il faut sortir de ce schéma où on pense qu'un adolescent, c'est toujours un pauvre
03:48être malheureux qui va un peu se révolter contre la société en agissant mal.
03:52Ce n'est pas vrai.
03:53L'histoire montre que les adolescents peuvent commettre des tueries de masse, des actes
03:57de barbarie et à 15 ans, à 16 ans, à 17 ans, on sait pertinemment que tuer, c'est
04:01le mal absolu.
04:02Je vous entends.
04:03Donc si on le condamne comme un adulte, ça veut dire, Sarah Knafo, que pour vous, la
04:06prison, ce n'est pas la réinsertion.
04:07Ah non.
04:08La prison, alors dans la doctrine originelle de la prison, qu'on n'aurait jamais dû
04:13quitter, la prison, ça sert à mettre un individu dangereux hors d'état de nuire.
04:18Et dans ce système où on considère que l'intérêt général de la société, c'est
04:22le bien-être des détenus, alors forcément, on sacrifie le bien-être des honnêtes gens
04:27qui se promènent dans la rue, qui peuvent se faire planter un coup de couteau pour n'importe
04:30quoi, comme on le voit avec une enfant de 11 ans qui manifestement n'avait rien fait.
04:34La prison, son seul objectif, c'est de mettre les individus qui sont dangereux, qui pourraient
04:39continuer de commettre leurs crimes ou leurs délits, en prison.
04:42Quand on regarde la situation en France, on voit qu'il y a carrément inscrit dans nos
04:46lois la demande faite aux magistrats de ne pas mettre les individus en prison et de leur
04:51préférer des alternatives.
04:52Des aménagements, effectivement.
04:53De ne pas les mettre, mais de préférer à chaque fois que les peines prononcées ne
04:57soient pas des peines de prison.
04:58Vous ne donnez plus le choix d'alternatives possibles aux juges, en votre cas ?
05:01Il faut absolument des peines planchées.
05:02Donc, il faut dire que certains cas doivent mériter de la prison ferme, quoi qu'il
05:05arrive. Pour ça, en fait, pourquoi est-ce que vous n'avez pas des gens qui sont mis
05:08en prison ? D'abord, par idéologie.
05:10L'idéologie, on l'a dit, ça a été celle de Mme Rachida Dati, de Mme Taubira, de Mme
05:14Belloubet. Toujours la même.
05:16La prison, c'est l'école du crime.
05:18Donc, on pense ça.
05:19Et par manque de grâce.
05:20Et à la fin, on s'aperçoit de quoi ?
05:22Qu'on a des multi-récidivistes partout dans nos rues.
05:24C'est bien que leur système a échoué.
05:25Si on a déjà de la récidive alors qu'on ne les met pas en prison.
05:28Moi, je pense qu'un individu en prison, un criminel en prison, c'est la meilleure
05:32manière de faire qu'il ne récidivera pas.
05:35Le ministre de l'Intérieur, Sarah Knafo, comme le ministre de la Justice, qui
05:38s'exprime aussi sur l'immigration et le droit du sol.
05:40Gérald Darmanin se dit favorable à l'ouverture du débat sur le droit du sol en
05:44France. Sa déclaration, vous le savez, a provoqué des hall-cœurs, des crispations
05:48dans son camp. De quoi c'est le signe, selon vous ?
05:51Je pense que c'est le signe que même au sein de ce gouvernement, ils ne sont pas
05:55d'accord. Donc, on a de très belles interviews.
05:57On a parfois des bons constats qui sont posés par M.
06:00Darmanin ou par M.
06:01Retailleau. Et puis, à la fin, il s'écharpe entre eux.
06:04Ce qui me frappe le plus, c'est qu'en réalité, ça débat au sein du
06:06gouvernement, mais ça ne débat presque plus au sein du peuple français.
06:09Pourtant, le Premier ministre veut lancer un grand débat sur l'identité nationale.
06:12Moi, franchement, ce genre de mesures, ça me révolte.
06:14Pourquoi ? Ça me révolte parce que ça donne l'impression qu'on n'en a pas
06:16débattu. Ça fait 40 ans qu'on en débat.
06:18C'est le sujet le plus consensuel de France.
06:20Aujourd'hui, l'immigration, c'est le sujet qui fait le plus consensus.
06:23On ne veut plus débattre. Moi, je regarde les Etats-Unis.
06:26Donald Trump en est à son 30e décret et nous, on en est à débattre pour savoir
06:30s'il faudrait un débat. Alors, Elisabeth Borne n'est pas d'accord.
06:33Elle dit moi, je ne veux pas qu'il y ait un débat.
06:34Donc, en réalité, nous, on débat de la possibilité éventuelle d'un éventuel
06:37débat pendant que les autres pays avancent.
06:39Franchement, je trouve ça révoltant parce qu'il nous donne l'impression qu'en
06:43réalité, les Français n'ont pas réfléchi à la question.
06:45Ils ont besoin qu'on en débatte. Ils ont besoin de se faire une opinion.
06:47C'est faux. 70% des Français sont d'accord, quelle que soit la question,
06:50quel que soit le sondage pour arrêter avec l'immigration, pour expulser les
06:54délinquants et les criminels, qu'ils soient binationaux ou étrangers.
06:57Tous les Français sont d'accord. Et même à gauche, vous trouvez des majeurs.
06:59L'identité nationale, en tout cas, il y a un responsable politique qui a pris
07:02à bras le corps ce sujet, c'est Jean-Luc Mélenchon, qui a d'ailleurs acté,
07:06parlé du grand remplacement avec d'ailleurs, dans une salle,
07:10bien des gens qui se sont mis debout, qui ont applaudi.
07:12Comment vous avez réagi à l'expression qui est reprise de grand remplacement
07:16par Jean-Luc Mélenchon ?
07:17Je pense qu'aujourd'hui, le sujet du grand remplacement, ce n'est pas est-ce
07:19qu'il existe ou est-ce qu'il n'existe pas ?
07:21Maintenant, il y a consensus.
07:22Là encore, 67% des Français disent qu'ils ont peur du grand remplacement.
07:26Je pense qu'aujourd'hui, le seul clivage, c'est entre ceux qui le
07:28promeuvent, c'est Jean-Luc Mélenchon, vous l'avez dit, et ceux qui le
07:31combattent, c'est Éric Zemmour.
07:32Vous et Jean-Luc Mélenchon, ce sont les deux projets aujourd'hui de sociétés
07:35que vous voyez.
07:36Je pense que ce sont les seuls qui sont lucides sur la question.
07:39L'un, pour en profiter, et je trouve ça criminel, parce que ça signifie
07:42absolument, c'est criminel de se dire que ce pays,
07:45d'après Jean-Luc Mélenchon, est terminé.
07:46Vous savez, il parle de nouvelle France.
07:48Ça veut tout dire. Ça veut dire que l'ancienne France, on va la mettre à la
07:50poubelle. Et maintenant, lui se dit j'arriverai au pouvoir grâce au grand
07:54remplacement, grâce à ce nouveau peuple.
07:56Il appelle ça le nouveau tiers Etat.
07:58Nous, ce qu'on dit, c'est on veut garder la France.
08:00On veut garder la France que les gens ont connue.
08:02On veut même la rendre plus grande, la rendre plus puissante.
08:04Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous disent c'est une identité qui est
08:06figée, justement, qui est gravée dans le marbre, qui ne bouge pas à votre
08:08identité ?
08:09Ça n'a jamais été figé.
08:10Ça n'a jamais été figé.
08:12Se dire qu'il y a un peuple historique qui est sur le sol de France depuis
08:15longtemps, qu'on a des ancêtres, ce n'est pas quelque chose qui est figé.
08:18Vous savez, même dans le conservatisme, l'idée, c'est de continuer à
08:22transmettre ce qu'on a fait pour l'améliorer, pour améliorer cette
08:24transmission et pas pour l'effacer.
08:26La table rase, c'est les communistes, c'est Jean-Luc Mélenchon.
08:28Et ceux qui ne veulent pas, Sarah Knafo, s'assimiler, ceux qui sont dans la
08:31haine de la France, et pourtant, ils sont français depuis deux ou trois
08:35générations, même parfois plus que moi.
08:38Comment on fait, ou vous, effectivement, donc c'est intéressant cette
08:41conversation, comment on fait par rapport à ces jeunes français aujourd'hui ?
08:44Moi, je crois qu'aujourd'hui, il va falloir tenter ce qu'en fait, personne
08:47n'a jamais tenté, c'est-à-dire un véritable plan d'assimilation qui,
08:50selon moi, doit reposer sur plusieurs piliers.
08:52Le premier, c'est la tolérance zéro.
08:54La tolérance zéro vis-à-vis de, notamment, la justice.
08:57C'est-à-dire qu'on doit dire à des gens, si vous comptez vivre à côté
09:00de nous, en parallèle, dans une économie parallèle, si vous comptez
09:04réussir à vivre en France sans travailler dans les entreprises
09:07françaises, mais par exemple en trafiquant des stupéfiants, vous voyez
09:09que c'est un grand sujet d'actualité aussi, nous ne vous laisserons plus
09:12faire. Une tolérance zéro, vous serez en prison.
09:14Je crois à la force de l'exemple.
09:16Quand on se dit mon cousin ou celui que je connaissais n'arrive plus
09:20à seulement vivre de son trafic de stupéfiants, je pense que ça pourrait
09:23faire une grande incertitude.
09:24Mais l'aspect culturel, ça ne se décrète pas l'amour de la France ?
09:26D'abord, l'aspect culturel, en France, c'est beaucoup vu par le travail.
09:29Quand vous avez eu des générations de Polonais ou d'Espagnols,
09:31alors c'est différent, je vous l'accorde, ils se sont beaucoup intégrés
09:34à l'usine parce qu'il y a eu une force assimilatrice du lieu de travail.
09:39Quand vous avez des gens qui sont totalement déconnectés de nous,
09:42qui quittent l'école très tôt, qui vivent de trafic, comment voulez-vous
09:45qu'à un quelconque moment, ils aient accès à cette force
09:49assimilationniste ? Ensuite, je pense, et c'est plutôt même la base,
09:52le béaba, qu'il faut fermer la porte.
09:54Il faut fermer la porte parce que quand vous continuez d'accueillir
09:57des flux qui forment l'équivalent de la ville de Paris à l'échelle
10:01d'un quinquennat, donc deux millions de personnes tous les cinq ans,
10:04comment voulez-vous que ceux qui sont déjà là s'assimilent ?
10:06Donc la justice, arrêter les flux migratoires.
10:09Je pense qu'il y a, dans cette optique de justice, vous avez effectivement
10:12la justice pénale, vous avez également la justice sociale.
10:15Il ne faut plus que les gens viennent en France en se disant seulement
10:18c'est un eldorado social.
10:19Il faut que ceux qui sont dans notre pays se disent on vient pour apporter
10:23quelque chose. Nos parents, les miens, mes grands-parents ont été fiers
10:27d'apporter quelque chose à la France, de travailler, de ne jamais bénéficier
10:29d'aide sociale, de se dire si je suis ici, je dois quelque chose à la France.
10:33Et donc, je travaille, j'offre quelque chose, j'offre mon travail,
10:36mon savoir, mon inventivité.
10:38Des générations entières de gens se sont dit la même chose.
10:40Aujourd'hui, vous avez en France des Libanais, des Asiatiques
10:43qui sont chez nous et qui se disent je veux apporter quelque chose
10:46au pays qui m'a accueilli.
10:47Donc, le deuxième pilier, je vous ai dit justice pénale en premier,
10:51le deuxième, arrêter cette attractivité sociale, arrêter cette assistanat.
10:54Que les gens qui sont là pour profiter de nous et de notre générosité
10:57n'ait plus aucun intérêt à réussir.
10:59Et le troisième, parce qu'on peut arrêter les flux migratoires.
11:00Mais pardonnez-moi de parler ainsi, il y a les stocks.
11:03Par exemple, Éric Zemmour avait évoqué lors de la dernière présidentielle,
11:07Sarah Knafo, le fait de ne pas donner un prénom français à son enfant.
11:10Est-ce que vous, vous êtes partie aussi d'une autre génération,
11:12vous estimez que donner un prénom étranger à son enfant, c'est ne pas s'assimiler ?
11:16Je pense que quand on donne un prénom français à ses enfants,
11:18on fait un pas vers la France parce qu'on leur donne un destin
11:21qui s'inscrit dans l'histoire de France.
11:22Ce qu'avait dit Éric Zemmour, c'était que le nom de famille
11:25était là pour rappeler les origines.
11:27Ça rappelle les origines ancestrales.
11:29On a un nom de famille qui peut nous permettre d'avoir ça.
11:31On peut aussi donner des deuxièmes prénoms qui nous relient à notre origine.
11:35En revanche, le premier prénom, c'est un pas qu'on peut faire vers la France.
11:38Vous savez, j'avais entendu un sociologue qui disait
11:40le prénom, c'est un don que peut faire un parent à son enfant qui est gratuit.
11:43C'est gratuit de donner un prénom
11:45et qui peut l'insérer dans une toute autre histoire.
11:47C'est un marqueur de classe sociale.
11:49Le prénom, c'est un marqueur aussi d'origine, de culture.
11:51Donc, c'est un cadeau qu'on peut faire à son enfant pour lui permettre de s'intégrer.
11:55Et sur ce point, je note que vous le prenez dans l'aspect positif
11:58et pas dans une obligation, justement, de ne plus perdonner de prénoms étrangers.
12:02C'est un pas qu'on fait vers la France.
12:03C'est un pas que beaucoup de gens ont fait.
12:04Je vous citais tout à l'heure les Asiatiques ou les Libanais
12:07ou même les Français de confession juive.
12:08Ils ont fait ce pas vers la France d'offrir à leurs enfants un avenir français.
12:13Et de votre point de vue, Sarah Knafo, on poursuit notre entretien sur ces news européens.
12:16Est-ce qu'il est possible de changer profondément les choses en matière migratoire
12:19sans remettre en cause la primauté des règles et des normes européennes ?
12:24Alors oui, tout à fait, sans sortir d'aucun traité, sans sortir des traités.
12:29Première réponse, vous allez comprendre.
12:32Beaucoup de politiques essayent de cacher leur lâcheté derrière l'Union européenne.
12:36Si on fait ça, c'est parce que c'est les règles de l'UE ou les règles de la CEDH.
12:40Et pourtant, quand on observe à plat les différentes politiques migratoires
12:44des 27 pays de l'Union européenne, on s'aperçoit qu'on a la pire.
12:47Il n'y a aucun autre pays de l'Union européenne qui a, comme nous,
12:49la ME ouverte à tous les clandestins qui arriveraient sur son territoire.
12:52Il y a des politiques européennes comme le pacte asile-immigration
12:54qui nous est imposé par l'Union européenne.
12:56Donc comment changer les choses ?
12:57Tout à fait. Déjà, ce que je veux vous dire, c'est que le premier problème
13:00est un problème national.
13:01C'est nous-mêmes qui avons décidé de ces politiques
13:03et c'est nous-mêmes qui pouvons les changer.
13:05Ensuite, comment changer les choses ?
13:07Je pense qu'il faut faire ce que la France n'a encore jamais osé faire,
13:09c'est-à-dire poser un ultimatum à l'Union européenne et leur dire
13:13si dans les trois mois qui viennent, vous ne révisez pas tel traité,
13:16tel traité et tel traité qui nuisent à nos intérêts vitaux,
13:20alors on vous annonce déjà qu'on ne les respectera plus.
13:22Et donc, personne n'a jamais osé faire ça.
13:23Donc on sort des traités dans ce cas-là.
13:24Personne n'a jamais osé faire ça.
13:25Ça raconte, donc on sort des traités.
13:27Tout à fait, à terme.
13:28Donc si jamais vous dites à l'Union européenne, nous,
13:30on veut bien s'inscrire dans une révision, mais on vous laisse trois mois.
13:34On ne se dit pas que c'est une révision qui va durer des ans.
13:36On veut bien être dans la philosophie du droit international et vous dire
13:40vous avez le temps, vous avez trois mois, mais à l'issue de ces trois mois,
13:43on vous prévient d'avance.
13:44Nos intérêts vitaux sont tellement menacés qu'on va le faire.
13:46Vous, au pouvoir, reconquête au pouvoir.
13:48Si l'Union européenne ne répond pas à votre ultimatum, que faites-vous ?
13:51Il n'y a aucun scénario où l'Union européenne se dit qu'elle peut tolérer
13:54que la France, donc la France et l'Allemagne, vous savez que sans eux,
13:57il n'y a plus d'Union européenne.
13:58Il n'y a aucun scénario où l'Union européenne, à mon sens,
14:01ne plie pas face à un désir de la France.
14:03Quand l'Allemagne a fait la même chose.
14:04Vous avez vu l'Allemagne récemment, qui a dit on veut remettre des frontières.
14:08Ils l'ont fait six mois renouvelables.
14:09Voilà, exactement.
14:10Mais s'ils disent non à la France, vous ne l'imaginez pas.
14:12C'est-à-dire que vous ne sortirez pas des traités.
14:13Ah si, je vous le dis, si à horizon, trois mois, on fixe un délai.
14:17On leur dit voilà l'ultimatum.
14:19Si à horizon, trois mois, vous ne le faites pas.
14:20Alors là, on violera ce traité.
14:21On ne le respectera pas et on s'attribuera le droit de défendre nos intérêts vitaux.
14:25Mais je crois qu'au sein de l'Union européenne,
14:27ils seront assez intelligents pour se dire si demain,
14:33la France est un pays tellement important qu'à mon avis, ils plieront.
14:35Et le problème, c'est qu'on n'a aucun président qui n'a jamais osé faire ça.
14:38Cela revient aussi à défendre la souveraineté.
14:40Il y a la souveraineté des frontières.
14:43Il y a aussi la souveraineté technologique avec l'intelligence artificielle.
14:46On va conclure par ça.
14:47D'ailleurs, à l'Union, au Parlement européen, vous vous occupez de cette souveraineté-là.
14:51Tout d'abord, comment vous avez réagi à la vidéo du président Emmanuel Macron
14:55qui a repris des deepfakes pour faire la promotion du sommet sur l'intelligence artificielle ?
15:00Cela a été beaucoup commenté.
15:01Ça vous a choqué ?
15:02Je crois qu'il prend le sujet de l'intelligence artificielle par le petit bout de la lorgnette.
15:05Et quand on parle de ce sujet et que la seule chose qu'on trouve à faire,
15:09c'est un tweet reprenant des deepfakes, à mon avis, on écarte un peu.
15:14Il y a un côté un peu clownesque qui peut déplaire aux gens sur un sujet
15:16qui est tellement sérieux, tellement un sujet d'avenir,
15:19qui peut apporter tellement de progrès dans nos sociétés.
15:21Je trouve que c'est un peu dommage de faire ça.
15:23Vous l'avez dit, je suis en charge au Parlement européen
15:25d'un rapport sur la souveraineté technologique.
15:27Donc, il se trouve que je vois au quotidien des acteurs de ce secteur en France,
15:31mais aussi dans le reste de l'Union européenne et même aux Etats-Unis.
15:34Il y a un sujet majeur sur l'intelligence artificielle.
15:37C'est très bien qu'on fasse un sommet.
15:38C'est très bien que la France soit au centre de l'attention,
15:41mais on n'est pas aux commandes sur le sujet.
15:43Pour être aux commandes sur le sujet,
15:44je pense qu'il faut d'abord se dire que chez nous, on a des entrepreneurs de génie.
15:48On a des cerveaux, on a des idées, on a de la créativité.
15:51Je pense qu'on en a plusieurs des Elon Musk français, on a des potentiels.
15:54Des potentiels, oui, ce n'est pas la première fortune du monde,
15:56mais on a des potentiels Elon Musk français.
15:58Maintenant, ce qu'il leur faut, premièrement, il leur faut de l'énergie.
16:00On a la chance en France de pouvoir être demain un leader du nucléaire.
16:04On a les atouts chez nous pour le faire.
16:05Il leur faut aussi des marchés.
16:07J'en finis par là.
16:08Ce que je trouve absurde en France aujourd'hui, dans notre système,
16:10c'est qu'on peut avoir une collectivité qui, un matin,
16:13va donner une subvention à une entreprise avec de l'argent public
16:16et l'après-midi va prendre dans un marché public son concurrent américain.
16:20Ça, c'est absurde.
16:20Donc, il faut réserver nos marchés à nos entreprises pour les faire grossir,
16:24pour jouer sur la concurrence.
16:25Et j'en finis vraiment par là.
16:26Ce que je trouve absurde, c'est qu'Emmanuel Macron se présente aujourd'hui
16:29comme le pape de notre souveraineté technologique,
16:31alors qu'il est celui qui a donné nos données de santé à Microsoft.
16:34Ce qui, ça, est un scandale.
16:36Défi et opportunité, l'intelligence artificielle.
16:38Merci, Sarah Knafau.
16:39C'était votre grande interview et bonne journée.

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