A l'occasion du salon de l'Agriculture, Public Sénat part à la rencontre de tous les acteurs du monde agricole présents Porte de Versailles, à Paris.
L'occasion d'une immersion auprès des agriculteurs, un an après un rendez-vous marqué par la colère.
Comment leur situation a-t-elle évolué ? Que dire des négociations commerciales qui se déroulent en ce début d'année ? Quelle sont les ambitions du secteur en matière de lutte contre le réchauffement climatique ?
Cette déambulation de 26 minutes, tournée dans les allées du salon, donne l'occasion de vivre les moments forts de ce rendez-vous populaire entre les agriculteurs et des visiteurs toujours plus nombreux.
Année de Production :
L'occasion d'une immersion auprès des agriculteurs, un an après un rendez-vous marqué par la colère.
Comment leur situation a-t-elle évolué ? Que dire des négociations commerciales qui se déroulent en ce début d'année ? Quelle sont les ambitions du secteur en matière de lutte contre le réchauffement climatique ?
Cette déambulation de 26 minutes, tournée dans les allées du salon, donne l'occasion de vivre les moments forts de ce rendez-vous populaire entre les agriculteurs et des visiteurs toujours plus nombreux.
Année de Production :
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00:00Passe par l'étape 2
00:02Non, non, non, non, je perds.
00:24C'est parti pour le 61e Salon d'Agriculture, ici à la Porte de Versailles de Paris.
00:40Pendant 10 jours, tous les secteurs sont représentés, l'occasion de prendre le
00:44pouls de la profession, l'occasion aussi pour des centaines de milliers de visiteurs
00:48de rencontrer tous ces professionnels.
00:49Bonjour Benoît, le Salon va ouvrir dans quelques minutes, qu'est-ce qu'on peut
00:59dire de l'état d'esprit, de votre état d'esprit ?
01:01Un état d'esprit plutôt positif, nous en tant qu'éleveur, si on vient au sein
01:05de l'agriculture, c'est pour promouvoir notre élevage, l'élevage français en
01:08général, plus particulièrement la filière bovin-viande dans mon cas, étant éleveur
01:12charolais, et on est là aussi pour avoir un message d'avenir, un message positif
01:16sur les nouvelles générations qui vont arriver dans nos métiers, pour reprendre
01:20les exploitations et pour leur dire que c'est possible et qu'il y a de l'avenir dans
01:23notre métier.
01:24On avait vu un Salon de l'agriculture 2024 marqué par la colère, même de la violence
01:29le jour de l'ouverture, qu'est-ce qu'on peut dire cette année, ce sera différent
01:31forcément, comment l'expliquer ?
01:33L'année dernière c'était un salon qui était vraiment très tendu, il y avait des
01:36manifestations agricoles un mois avant où il y avait des blocages, c'était vraiment
01:39très très tendu, donc c'était presque au pire moment que ça pouvait arriver l'an
01:43dernier, là cette année c'est beaucoup plus calme, même si dans le fond les problèmes
01:46sont les mêmes que l'an dernier, il n'y a pas grand-chose on va dire qui a bougé,
01:51même s'il y a des signaux où aujourd'hui on voit que ça veut aller dans le bon sens
01:54mais ça ne va pas encore assez vite, notamment sur la simplification.
01:58Sur nos marchés, dans ma filière sur les bovins-viandes, on est plutôt aujourd'hui
02:02sur une dynamique positive, mais il y a énormément de dossiers qui sont sous une grosse pile
02:07et qui n'ont pas été empilés.
02:09Évidemment, le salon c'est aussi l'occasion de porter des messages aux politiques, que
02:13ce soit le chef de l'État le premier jour et ensuite les autres responsables politiques.
02:17Qu'est-ce que vous, vous allez porter comme principale demande, comme principale revendication ?
02:22Les politiques n'ont pas forcément un pouvoir immense sur le marché, sur la filière,
02:27mais ils ont un devoir de porter des symboles.
02:30Il y a eu le Mercosur il n'y a pas très longtemps, qui ne va pas révolutionner finalement
02:34nos filières, mais qui a un très mauvais signal pour nous éleveurs.
02:38On va rapporter de la viande, des produits, des matières premières qui sont faites dans
02:43des conditions bien moins bonnes qu'en Europe et qu'en France.
02:47Donc c'est aussi à eux de se battre un peu pour envoyer des symboles aux consommateurs
02:53et surtout à nous producteurs qui s'efforçons de travailler dans des bonnes conditions d'élevage.
02:57Merci à vous.
03:04Bonjour Alexandre Humeau, c'est vous l'éleveur de la vache Segeri, la vache star de ce salon
03:26cette année.
03:27Qu'est-ce que ça fait, comme impression, qu'est-ce que vous ressentez ?
03:29Déjà c'est une fierté personnelle et c'est un moment que j'ai envie de partager avec
03:33mes proches, ma famille et mes amis pour savourer vraiment ce moment de bonheur.
03:37Alors la vache Segeri c'est Houppette, c'est une vache de quelle espèce et qui vient d'où ?
03:42C'est une vache qui vient de Dienais.
03:44Dienais c'est un petit village dans la Vienne, à côté de Poitiers, dans la région Nouvelle-Aquitaine.
03:49Houppette c'est une vache de race Limousine.
03:52On reconnaît la race Limousine avec sa couleur de robe, frôlement vif.
03:56Après elle est un peu auréolée autour des muqueuses.
03:59C'est une vache qui pèse un peu plus d'une tonne, qui est très profonde,
04:02qui a quatre bonnes pattes, une bonne mamelle
04:04et qui a vélé d'un petit veau le 25 décembre, le matin de Noël.
04:08Et qu'est-ce qu'on peut dire de son caractère ?
04:09Parce que pendant dix jours, il va y avoir du monde autour d'elle.
04:12Est-ce qu'elle ne va pas être trop déstabilisée par tout ce public ?
04:14Non, alors Houppette depuis ses un an, elle est habituée à sortir sur les concours.
04:18Donc elle est habituée à voir du monde, elle est habituée à entendre du bruit et tout ça.
04:21On peut voir que là elle est tranquille.
04:23En plus elle est avec son petit veau, ça la rassure.
04:25Et elle est avec son éleveur qui la connaît, donc il n'y a pas de soucis.
04:28L'occasion du salon, c'est aussi l'occasion de rencontrer tout ce monde autour de nous.
04:31Comment ça se passe ? Est-ce que c'est impressionnant ?
04:34Vous êtes vraiment sous le feu de tous les regards avec les gens, avec leur téléphone, etc.
04:37C'est impressionnant ?
04:38Oui, c'est impressionnant, mais c'est aussi l'endroit où on peut faire passer des messages.
04:41Aujourd'hui en France, on a une agriculture de qualité.
04:44Une des plus belles agricultures au monde.
04:47Et on produit vraiment de la qualité.
04:50Moi, je conseille aux gens d'acheter plutôt français et local.
04:54Vous avez pu aussi transmettre ce message aux politiques.
04:57Qu'est-ce que vous leur avez dit très concrètement de vos attentes ?
05:00Vous avez rencontré le président de la République en 2018-2019.
05:03Qu'est-ce que vous avez pu lui dire cette année ?
05:05Aujourd'hui, le réel problème, c'est que les agriculteurs,
05:08il y en a de plus en plus qui arrivent à la retraite.
05:10Et les jeunes générations, c'est très difficile aujourd'hui pour s'installer.
05:14C'est un vrai parcours du combattant.
05:16Et financièrement, il va falloir que l'État s'engage pour aider les jeunes
05:20à s'installer dans le monde agricole.
05:22Parce que sinon, on va perdre le monde agricole.
05:24Eh bien, merci Alexandre.
05:25Et puis, un très bon salon à vous.
05:27Et encore félicitations d'avoir été l'Edvard de la Vache cette année.
05:29Merci.
05:30...
05:52Voilà mesdames, messieurs, vous vous attendez le feu vert.
05:54On peut y aller les amis.
05:56Les Olympiades 20e édition.
05:58Félicitations à toutes et à tous.
05:59Parce qu'il y a quand même 16 filles qui participent.
06:01On a eu 20 féminisations du métier.
06:03Et ça aussi, c'est une démarque de fabrique de cette filière.
06:06...
06:09Bonjour Maya.
06:10Bonjour.
06:11On est où ici exactement ?
06:12C'est quoi tout ce qui se passe autour de nous ?
06:14Alors là, on est au salon de l'agriculture.
06:16On est en train de faire les Olympiades de Paris.
06:19Et en gros, c'est qui sera le meilleur berger de France.
06:23Alors toi Maya, tu as 20 ans.
06:25Tu es étudiante en BTS dans l'agriculture, dans l'élevage, dans la production animale.
06:29Qu'est-ce qui t'a poussé, alors que tu ne viens pas d'une famille d'agriculteurs,
06:32à t'engager dans cette filière ?
06:34Alors j'avais commencé d'abord mes études dans le milieu équin.
06:37Les chevaux.
06:38C'est ça, les chevaux.
06:39Et j'avais continué après du coup parce que je suis passionnée d'élevage en tous types.
06:43Et je voulais en gros me perfectionner sur les différents systèmes d'élevage.
06:47Du coup, je suis allée en BTS production animale par apprentissage.
06:51Et actuellement, je suis en alternance dans une ferme en exploitation, en production laitière.
06:56Mais qu'est-ce qui fait que quand on ne vient pas de ce milieu,
07:00on se lance quand même dans cette aventure qu'est l'agriculture et l'élevage en l'occurrence ?
07:05C'est un métier de passion en premier.
07:08C'est le premier mot qui me vient à l'esprit.
07:10Parce que si on aime les animaux, on aime s'en occuper.
07:13Et on veut se perfectionner là-dedans pour leur bien-être.
07:16Et également, savoir continuer l'élevage.
07:19Parce que ça se perd de plus en plus et il y en a de moins en moins.
07:22Moi, j'ai toujours été proche des animaux.
07:25J'aime m'en occuper.
07:27Pour moi, ça a toujours été ma destinée.
07:31L'idée après, c'est d'avoir ta propre exploitation à l'école, d'avoir ton propre troupeau.
07:35Oui, alors dans l'idée, à long terme, j'aimerais pouvoir m'installer, reprendre une ferme.
07:40J'aimerais pouvoir combiner trois ateliers différents
07:43entre les chevaux, moutons et chèvres.
07:46On entend aujourd'hui beaucoup de choses dans les médias
07:48sur la difficulté même à avoir un revenu décent quand on est agriculteur.
07:52Est-ce que tout ça, ça t'inquiète ?
07:54Qu'est-ce que tu en penses de tout ce qu'on entend aujourd'hui ?
07:56Je suis réaliste.
07:58Je sais très bien que c'est très compliqué d'aujourd'hui de s'installer.
08:01D'emblée, au début, j'aurais pas forcément de revenu.
08:05Mais ça va être les premières années, une fois que les investissements seront remboursés.
08:10Et puis après, si les ateliers fonctionnent et qu'il y a un minimum de rentabilité,
08:14il y a moyen de faire quelque chose qui fonctionne.
08:16J'ai une dernière question.
08:17Qu'est-ce que tu dis à d'autres jeunes qui ont ton âge, qui ont 20 ans,
08:20qui réfléchissent, qui viennent peut-être au salon cette année ?
08:23Qu'est-ce que tu pourrais leur adresser comme message ?
08:25C'est une filière d'avenir, l'élevage, l'agriculture.
08:28Pour moi, c'est forcément de l'avenir parce qu'il y a tout à évoluer,
08:33que ce soit au niveau du bien-être animal et aussi du bien-être de l'humain, de l'éleveur.
08:37Je leur dis de ne pas perdre leur projet et de continuer.
08:43Et surtout, s'ils sont passionnés d'animaux, qu'ils continuent.
08:46C'est une bonne voie.
08:48Merci Maya et bonne chance dans ce concours qui s'ouvre aujourd'hui.
08:51Bonne chance à toi.
08:52Merci beaucoup.
09:08Aucun seul, aucun seul.
09:27Cette année, l'un des faits marquants, c'est la mauvaise récolte pour les céréaliers
09:31à cause du trop plein d'eau, les sols sont saturés.
09:34Pour en parler, je suis avec Bruno Pietremont.
09:36Bonjour Benoît. Alors comment est-ce que vous avez vécu cette récolte particulière cette année ?
09:40En fait, on a vraiment passé, comme vous venez de le dire, une année, alors 2024, mais depuis l'automne 2023,
09:45avec énormément de pluviométrie. Alors ça veut dire qu'on a de l'eau en quantité supérieure à ce qui se fait d'habitude,
09:50mais surtout, le fait que ce soit en continuité, les sols sont restés souvent gorgés d'eau.
09:54Évidemment, c'est un impact sur les plantes, bien évidemment, mais sur les scérales proprement dites,
09:58et ce qui est arrivé à cette récolte 2024, qui a été sans doute la plus faible depuis 40 ans au niveau volume global.
10:04Alors, il y a la baisse de rendement et il y a aussi un grain de moins bonne qualité.
10:08Ça peut être variable selon les régions, c'est variable selon les variétés de scérales,
10:12mais aussi parfois selon les parcelles, quand on a la chance d'avoir des parcelles plus ou moins drainantes,
10:16simplement avec des bons limons, des bonnes déperceurs de terre, ou plus superficielles, ou plus sensibles à l'eau.
10:22Là, ça a été vraiment la catastrophe, ça veut dire qu'on a eu des parcelles qui n'ont pas pu être ou semées,
10:26ou d'autres qui n'ont pas pu aller jusqu'à la récolte, et puis d'autres qui ont pu aller jusqu'au bout,
10:29mais avec des qualités qui ont été plutôt dégradées, ce qui veut dire que ça a une incidence sur l'ensemble de nos filières.
10:33Et alors, l'année dernière, c'était peut-être plutôt des problèmes de sécheresse. Cette année, c'est le trop plein d'eau.
10:37Qu'est-ce que ça fait d'être victime, comme ça, du dérèglement climatique d'une année sur l'autre ?
10:41C'est quelque chose d'assez difficile à vivre. Alors, j'ai à dire, le climat, ça fait toujours partie de notre métier.
10:45La vraie difficulté, c'est que, pour nous, l'un des atouts majeurs pour pouvoir passer ces événements climatiques,
10:50c'est d'avoir notamment des variétés qui soient plus résistantes. Alors, plus résistantes, notamment, ça fait quelques années,
10:54on nous disait, on va vous mettre des variétés qui sont plus résistantes au sec et à la chaleur.
11:00Ça tombe bien, en 2024, on a eu absolument tout l'inverse. On a eu plutôt du froid, enfin, du frais, en tout cas,
11:04et puis un excès d'humidité, c'est-à-dire que les variétés n'étaient pas forcément adaptées,
11:08ce qui veut dire que demain, pour passer les capes, on va avoir besoin plutôt d'un panel de variétés qui sont résistantes sur l'ensemble.
11:13Et alors, le Salon de l'agriculture, c'est l'occasion aussi de porter des revendications auprès des acteurs publics, auprès des politiques.
11:18Quelle est-il cette année ?
11:20La filière céréalière, en France, elle est extrêmement bien structurée, mais on a besoin de continuer à produire.
11:25Ce serait quand même un grand désordre d'être dans un pays comme le nôtre, où on sera capable d'aller produire ou d'acheter de la matière première ailleurs qu'en France,
11:32pour pouvoir faire tourner nos propres industries.
11:34Donc, en fait, on est en train de relativiser et d'expliquer à nos politiques, de dire, attention, il faut qu'on continue à produire,
11:40ça veut dire qu'on a besoin de moyens de production, qui sont encore des produits de traitement pour certains,
11:45mais qu'on a aussi besoin de toutes les structurations pour la logistique, qu'il soit du ferroviaire, qu'il soit encore du routier pour un certain nombre.
11:52Et puis, passer les cas, parce que quand on parle de réchauffement climatique, ça a aussi un vrai impact sur les quantités d'eau utilisées, sur l'énergie utilisée,
11:58et d'essayer de continuer à avancer, parce que l'objectif, c'est de rester compétitif.
12:02Tout ce qu'on peut vous souhaiter maintenant, c'est une meilleure récolte 2025.
12:05On va espérer, merci beaucoup.
12:07Tout ce qu'on espère pour vous.
12:08Justement, on va aller voir comment est-ce que la recherche française tente de lutter contre cette baisse de rendement de l'agriculture.
12:22Bonjour Thierry Keke.
12:37Bonjour.
12:38Vous êtes vice-président de l'INRAE, le grand centre public de recherche sur l'agriculture, l'environnement, l'alimentation.
12:44Vous présentez des nouveautés chaque année au Centre de l'agriculture.
12:47Cette année, vous présentez une nouvelle semence qui vient répondre aux interrogations des céréaliers face aux pertes de rendement qu'on a connues cette année.
12:55Tout à fait.
12:56Effectivement, ce stand est consacré cette année encore plus que d'habitude aux solutions que la recherche agronomique peut apporter aux enjeux de la transition écologique et agroécologique de l'agriculture.
13:06Et en particulier, puisque vous évoquez ce point, cette nouvelle variété de blé, donc Géopolis,
13:11une variété qui a été obtenue dans nos laboratoires avec l'aide de notre filiale Agriobtention.
13:16Dix ans de travail pour revoitir un blé qui présente beaucoup de caractéristiques intéressantes face au changement climatique.
13:22Première caractéristique, il résiste bien à la sécheresse.
13:25Il résiste bien aussi aux excès d'eau, ce qu'on a connu en 2024, qui a entraîné beaucoup de pertes de rendement dans les grandes cultures.
13:31Et puis, il est aussi tolérant à diverses maladies, notamment des maladies portées par des champignons, qu'on appelle les maladies fongiques, en particulier la septoriose, qui a fait des ravages en 2024.
13:40Et Thierry, c'est une semence que les agriculteurs, les céréaliers vont pouvoir s'approprier dès cette année ?
13:44Tout à fait. Elle est inscrite au catalogue. Elle est prévue pour être déployée en 2025 pour une récolte en 2026, ce qu'on espère être à la hauteur de nos espérances.
13:51On peut aller voir une autre innovation ?
13:54On peut aller voir autre chose.
13:55C'est vrai que la question de l'eau, que ce soit son trop-plein ou son manque, c'est vraiment au cœur des préoccupations des céréaliers et des agriculteurs.
14:01Complètement, puisque pour qu'une plante puisse pousser, il lui faut de l'eau au bon moment, en quantité suffisante, mais pas trop.
14:07Et donc, l'idée est de pouvoir, si c'est nécessaire, irriguer en économisant au maximum l'eau et en l'utilisant lorsque c'est nécessaire.
14:14Et ce qui est présenté ici, sur le stand d'Inrae, c'est une maquette qui représente comment on peut à la fois mesurer la disponibilité en eau au niveau du système racinaire des plantes,
14:22qui va déclencher l'irrigation lorsqu'elle sera nécessaire, sans excès, pour économiser l'eau, qui est une ressource importante, vitale pour l'agriculture, mais aussi pour l'ensemble des concitoyens.
14:32Thierry, est-ce que vous diriez que la transition écologique, est-ce que c'est toujours au cœur de vos préoccupations ?
14:36On a un doute dans le débat public aujourd'hui.
14:39En tout cas, pour nous, c'est très clair que l'agriculture doit accomplir ses transitions, et cette transition agroécologique sur laquelle nous travaillons depuis maintenant plus de dix ans,
14:48c'est quelque chose qui est vraiment l'avenir de l'agriculture et des agriculteurs.
14:51Et nous travaillons avec eux, avec tous nos partenaires, pour faire en sorte que ces innovations aillent au plus près des utilisateurs dans les exploitations.
14:57Merci Thierry Cacquet pour cette explication.
15:02Merci Thierry.
15:19Bonjour Laurent Verdot.
15:20Bonjour.
15:21Vous êtes la directrice de l'agence Bio.
15:23On a vu depuis plusieurs années que les chiffres du Bio n'étaient pas très bons, qu'il y avait une baisse de la consommation du Bio en France.
15:28Est-ce que c'est encore le cas en 2025 ?
15:30Alors, le Bio commence à reprendre des couleurs, notamment dans les magasins spécialisés et dans les circuits courts,
15:35parce que les circuits courts, ça reste quand même du local, du pas cher, du frais.
15:38En revanche, ça continue de baisser en grande distribution.
15:41Donc pour l'instant, les circuits en croissance compensent le déréférencement, le fait qu'il y ait moins de Bio dans les rayons.
15:47Mais pour combien de temps encore ?
15:48L'enjeu, c'est quand même d'assurer des débouchés pour les agriculteurs Bio qu'on célèbre aujourd'hui.
15:53Mais alors, du coup, quel est votre message cette année au sein de l'agriculture ?
15:56Vous avez le ressenti d'une forme de blues de la part des différentes filières.
16:00Comment est-ce que vous vivez à ce moment ?
16:02Alors, ici à l'agence Bio, on a beaucoup de personnalités emblématiques qui sont là,
16:06mais on est rarement en Bio par choix marketing, on est toujours là pour un choix de vie.
16:10Et c'est des gens qui tiennent malgré la crise et qui veulent rester en Bio.
16:13On a quand même moins de sorties de Bio qu'on a d'entrées.
16:16Ça reste un solde positif, même s'ils s'amenuisent.
16:19Le métier du Bio, ça reste un métier attractif pour la beauté agricole.
16:23Quel est votre message, vous, à l'agence Bio ?
16:26Est-ce que vous dites qu'il faut soutenir ces agriculteurs ?
16:29Il faut continuer à tenir un discours qui soit celui de la transition écologique ?
16:34Plus que jamais, on a vu tous les problèmes qu'on a avec nos nappes phréatiques, l'eau, les polluants.
16:40Il est indispensable pour avoir une eau de qualité, pour avoir encore des abeilles, d'avoir du Bio.
16:44Donc l'enjeu, c'est de développer le Bio dans les champs.
16:46Mais pour ça, on a besoin de développer les débouchés.
16:48C'est pour ça qu'on a remis notre stand, comme vous le voyez, aux couleurs de la nouvelle campagne qu'on lance.
16:52C'est Bio la France, parce que le Bio, ça fait avant tout partie du bien manger, de la culture, de la bonne bouffe qu'on a en France.
16:57C'est pour ça que, regardez, on a une chef qui nous concocte des super plats à base des produits de terroirs bio qu'on a partout en France.
17:04Parce que le thème de ce salon, c'est quand même la fierté.
17:07Et l'agriculture biologique, c'est une fierté française.
17:10On est le premier vignoble bio mondial.
17:12On est la deuxième surface bio cultivée en Europe.
17:15Donc, Cocorico Bio pour cette édition.
17:18Et on a vu à l'automne dernier qu'il y avait eu un débat sur la suppression de l'agence du Bio de la part de certains parlementaires, certains sénateurs.
17:24Comment vous avez vécu toute cette période qui s'est passée ?
17:26Ça nous a donné l'occasion de réexpliquer que tant qu'on n'a pas réussi à atteindre les objectifs de 21% de surface bio,
17:32c'est l'objectif de la France vis-à-vis de l'Union européenne,
17:35on ne peut pas débrancher une agence qui est dédiée à la réussite de cet objectif.
17:40Et donc, rappelons qu'on n'est qu'à 10% et on a vraiment besoin de développer le Bio sur notre territoire pour les abeilles,
17:46pour le propre et puis pour le bonheur de nos agriculteurs.
17:49Parce que ce que vous verrez ici sur notre stand, c'est que toute la semaine,
17:52on a des agriculteurs qui sont fiers et heureux d'être en Bio,
17:55heureux de vrai à l'agriculture, d'intérêt général que le Bio.
17:58Merci. On va aller voir ce que...
17:59Très volontiers.
18:00Allons voir. Alors, c'est quoi exactement cette animation sur le stand ?
18:03Ah oui, tous les jours, on a des chefs qui vont se relayer, qui viennent de partout en France.
18:07Donc aujourd'hui, on a Hello Ernest, qui est un restaurant parisien,
18:11qui vient nous cuisiner des produits d'Île-de-France ultra frais, ultra bio.
18:15Et parce que c'est important de vous montrer que le Bio a une place dans la gastronomie,
18:19dans tout type de restauration, notamment que ce soit du kebab à la pizzeria,
18:24en passant par l'étoilé, partout, on doit faire une place à nos agriculteurs bio.
18:28Merci, Laure Merdeau.
18:29Merci à vous.
18:31On met la poudre d'oreille.
18:32Non, c'est pas ça.
18:33Pour avoir une bonne uniformité.
18:35C'est toujours pas mal.
18:37Il y a encore des tranches de suisse, on peut en refaire plus.
18:39Un magret qui était homogène de par sa couleur et sa texture, ainsi que son goût.
18:46Un très beau produit bien travaillé.
18:49Merci.
18:50Merci.
18:51Merci.
18:52Merci.
18:53Merci.
18:54Merci.
18:55Merci.
18:56Merci.
18:57Merci.
18:58Merci.
19:00Bonjour, Olivier Allemand.
19:01Bonjour.
19:02Vous êtes le commissaire général du concours général agricole.
19:05C'est un événement essentiel qui est concomitant avec l'Assemblée de l'agriculture,
19:10et ça depuis des années.
19:12Alors, il était antérieur à la création de l'Assemblée de l'agriculture.
19:14Le concours, il a 154 ans.
19:16Et en fait, comme aujourd'hui, c'était tous les agriculteurs, tous les viticulteurs,
19:20tous les éleveurs de la France et de la Navarre qui montaient à Paris pour comparer leurs produits.
19:27Et effectivement, ça restait quelque part entre agriculteurs.
19:31Et à la fin de la Seconde Guerre mondiale, M. Pizani, qui était ministre d'agriculture, a dit
19:36« Mais il faut montrer cette diversité des produits et l'excellence française à tout le monde,
19:41aux Franciliens, mais aussi à tous les Français. »
19:43Et c'est là que s'est créé le Salon d'agriculture.
19:45Donc, le concours général agricole est à l'origine de la création du Salon d'agriculture.
19:49Comment ça marche exactement ?
19:50Il y a des jurés qui planchent sur chaque catégorie de produits
19:53et qui, en une matinée, vont comme cela décerner des médailles.
19:56C'est bien ça ?
19:57Alors, il y a des agriculteurs, des viticulteurs qui s'inscrivent, qui inscrivent leurs produits.
20:04On est cette année à plus de 20 500 agriculteurs et viticulteurs qui ont inscrit leurs produits.
20:09Ensuite, il y a les présélections dans les départements.
20:12Et arrive en finale, ici au Salon d'agriculture, à peu près la moitié des produits qui sont inscrits
20:18et qui sont donc dégustés par plus de 8 400 jurés aujourd'hui.
20:22Et alors, sur quels critères est-ce qu'ils décernent ces médailles qu'on retrouve ensuite sur l'emballage des produits ?
20:27En fait, chaque catégorie de concours a ses critères de dégustation.
20:32Et en fait, on forme ces jurés.
20:35Sur chaque table de jurés, il y a la moitié des professionnels de la catégorie.
20:38Jus de fruits, palmipède gras, foie gras, volaille, tout ce que vous avez autour de vous.
20:45Et moitié de professionnels de la catégorie et moitié de consommateurs comme vous et moi
20:49à qui on a payé une journée de formation.
20:51D'accord.
20:52Pour justement leur apprendre les critères de dégustation de la catégorie qu'ils ont choisi.
20:56Et ensuite, ils sont tous six autour de la table pour à la fois débattre,
21:03pour pouvoir noter ces différents échantillons.
21:09Et à la fin, ça donne donc des médailles pour ces produits.
21:12Et ça, ça se répercute ensuite avec une meilleure vente de ces produits dans les allées des supermarchés.
21:17Il y a deux choses.
21:18Il y a deux raisons pour lesquelles ce concours général correspond aux attentes des agriculteurs et des viticulteurs.
21:25C'est que un, c'est la reconnaissance de l'excellence de leur travail.
21:28Une médaille au concours général d'école.
21:30Et deux, c'est la sûreté d'avoir un chiffre d'affaires additionnel en plus l'année où on a la médaille.
21:36En fonction des catégories, c'est entre 18 et 40% de chiffre d'affaires en plus l'année où on a la médaille.
21:41Donc c'est important parce que le consommateur a confiance dans la médaille du concours général d'école.
21:45Donc du coup, dans l'acte d'achat, il prend un produit médaillé.
21:48Alors le concours général d'école, il évolue aussi pour faire face aussi à des nouvelles envies des consommateurs.
21:54C'est la nouveauté de l'année, avec peut-être moins de viande et peut-être de nouvelles catégories.
21:59En fait, on essaie de s'adapter aux évolutions sociétales du goût des consommateurs.
22:03Parce qu'encore une fois, on part du goût des consommateurs.
22:06C'est pour ça qu'il y a des consommateurs dans les tables de dégustation.
22:08C'est pour nous alerter et pour nous dire, attention, là, on a des attentes qui changent.
22:12Et donc effectivement…
22:13Quelles sont les nouvelles catégories ?
22:14Il y a deux ans, il y a le sans alcool qui montait en puissance.
22:18Donc on a fait dans le concours bière une catégorie sans alcool.
22:21Et en fait, on voit qu'il y a un transfert des produits carnés vers des produits plus végétaux.
22:27Cette année, on a le chou de la choucroute, pour la première année au concours.
22:31Et on travaille pour 2026 sur le pain de campagne, donc la filière blé.
22:35Et pour la filière blé dure, donc les pâtes.
22:37Parce qu'encore une fois, il y a un plan de souveraineté alimentaire pour les pâtes.
22:41Et donc du coup, on va valoriser la pâte française.
22:43Bien, merci Olivier pour toutes ces explications.
22:45Merci à vous.
22:46On va suivre, bien sûr, ces épreuves.
22:47Il faut goûter.
22:56On est d'accord ?
22:57Pas de chichi ?
22:58On va manger avec les doigts.
23:05Là, on est en train de faire une madeleine en tente de chocolat.
23:14Le dernier passage obligé, c'est le pavillon 3.
23:17Le pavillon de la gastronomie.
23:19Le pavillon des régions.
23:20Cette grande vitrine pour tous ces départements qui communiquent sur les meilleurs produits.
23:26Et aussi l'occasion de goûter quelques-uns de ces mets.
23:32Et alors, parmi tous ces bons produits, il y a les produits à base de lait de chèvre.
23:36Bonjour Leslie.
23:37Bonjour.
23:38Vous travaillez pour l'interprofession justement de tous ces transformateurs producteurs de fromage, de lait de chèvre, en région Centre-Val-de-Loire.
23:44Tout à fait.
23:45C'est une vitrine importante, ce hall 3, pour vous.
23:47Oui, c'est très important de venir faire connaître l'ensemble des produits de la région.
23:51Puisque sur la France, au niveau national, on a 15 appellations d'origine protégée en fromage de chèvre.
23:57Et aujourd'hui, on en a 5 sur la région.
23:59Ce qui fait de nous la première région en production caprine.
24:02Sympa.
24:03Ce n'est pas un enjeu de vente, de commercialisation des produits.
24:05C'est vraiment un enjeu de communication auprès du public pour vous.
24:07Tout à fait.
24:08C'est vraiment un enjeu de communication pour montrer qu'on fait des produits au lait cru.
24:11Donc, on est vraiment une région spécialisée là-dedans.
24:14Et vraiment une région de la chèvre.
24:16Justement, est-ce que vous pouvez nous parler un peu des produits qu'on a là ?
24:19Qu'est-ce que vous nous proposez aujourd'hui ?
24:20Tout à fait.
24:21Donc, on en a 5.
24:22On a le crottin de chavignol pour démarrer, qui est produit dans le chèvre, ici.
24:25Oui, et juste à côté de son cerf.
24:27Juste à côté de son cerf.
24:28Donc, ça se marie très bien.
24:29Il est disponible en deux affinages.
24:31Donc, on a un affinage ici à 11 jours.
24:33Et un affinage ici, comme vous voyez, qui est un petit peu bleuté.
24:36Et donc, qui lui confère un caractère un petit peu plus de sous-bois.
24:39Et donc, pour les amateurs de fromage, c'est plutôt pas mal.
24:42Et quel est le retour à des visiteurs quand ils viennent sur votre stand ?
24:45Qu'est-ce que vous retenez en premier comme rapport avec ce public ?
24:49C'est souvent un public d'amateurs.
24:51Mais c'est vrai qu'on parle souvent de fromage de chèvre.
24:54De manière générique.
24:55Et nous, on est là vraiment pour mettre un nom sur chacun des fromages.
24:58Expliquer que derrière, il y a un savoir-faire.
25:00Et il y a des producteurs derrière.
25:02Est-ce qu'on peut goûter ?
25:03Bien sûr. Vous voulez goûter lequel ?
25:05Votre préféré, c'est quoi ?
25:06Mon préféré, ça va être le Valençay.
25:08Ok.
25:09Qui est un fromage pyramidal cendré.
25:11Qui est produit dans l'Inde, ici.
25:13Et donc, qui est très crémeux.
25:15Et en plus, nous, je crois qu'on a le pain qui va aller avec.
25:23Merci beaucoup.
25:24Merci.
25:25Et vous restez donc les 10 jours sur le salon ?
25:27Oui, on reste les 10 jours sur le salon.
25:30Merci.
25:32Merci.
25:43Voilà pour cette immersion au salon.
25:45Des rencontres avec des agriculteurs, des éleveurs.
25:48Mais aussi des responsables de certaines filières agricoles.
25:51Et aussi cette dégustation des bons produits des régions.
25:54C'est ça, la promesse d'un salon agriculture réussi.