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François Bayrou est sous le feu des critiques après des révélations sur des abus sexuels au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau, où ses enfants ont étudié et sa femme a enseigné le catéchisme. Ministre de l'Éducation au moment de la première plainte, il assure n'avoir "jamais eu la moindre information" sur l'affaire. Ce samedi 15 février, le Premier ministre a reçu neuf victimes de cette affaire à la mairie de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. 

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Transcription
00:00Evidemment, je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences à fortiori sexuelles. Jamais.
00:12C'est vrai que cela contredit en tout cas la version qui le livre aujourd'hui, David Pierrotin.
00:18Alors moi, on m'a appris que lorsque quelqu'un dit le mardi, je n'étais pas alerté.
00:25Quand les preuves, c'est-à-dire des archives, des témoignages, des juges disent qu'on l'a alerté,
00:31et que le samedi, cette même personne, le premier ministre, dit que j'étais alerté mais que d'une partie des violences,
00:39moi j'appelle ça un mensonge.
00:41La réalité dans cette affaire-là, c'est que vous avez le moment où il a été ministre de l'éducation et où il a été alerté,
00:48il a même été impliqué puisqu'en plus d'avoir été alerté, il a défendu l'établissement.
00:53C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit le premier ministre aux côtés des victimes en disant vouloir faire le nécessaire pour faire manifester la vérité.
00:59C'est la même personne qui, à l'époque, a défendu Notre-Dame-de-Bétarame en parlant d'attaques injustes contre l'établissement.
01:06Et le deuxième élément très important, c'est sur la question des violences sexuelles qui ont été mises au jour à partir des années 98.
01:15Il n'était plus ministre, mais il était député, il était président du Conseil général.
01:20Et surtout, il vient de répéter aujourd'hui qu'il n'était pas alerté alors qu'il a rencontré le juge d'instruction de l'époque,
01:26qui est catégorique en disant qu'il avait fait état d'une plainte pour viol sur mineurs, en lui disant que les faits n'étaient pas tant et tout à fait solides.
01:39Qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui ? Il faudrait poser la question à François Bayrou.
01:43Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous êtes en train de dire que le juge d'instruction qui explique vous avoir rencontré,
01:48est-ce que cette personne ment ?
01:50Oui, mais pardonnez-moi David Pierrotin, mais comme le disait Matthias Tesson tout à l'heure, notre journaliste police-justice BFMTV,
01:55il a lancé cette mission d'inspection en 1996. Il y avait donc à sa décharge la volonté d'aller éclaircir un point de cette affaire,
02:04mais qui était certes mineur par rapport à l'ampleur des faits qui sont décrits.
02:08Mais sur cette inspection, moi j'ai une question, c'est pourquoi mardi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre dit qu'il n'est pas au courant
02:15et ne parle pas de cette inspection ? Et la deuxième, moi j'invite tous les Français à lire ce rapport qui en réalité n'est pas une inspection du ministère.
02:23Cet établissement n'a jamais été contrôlé par les ministères. C'est un rapport académique décidé par le rectorat localement.
02:29Et ce rapport, quand on le lit, dit tout va bien dans cet établissement, mais nous confirmons que des gamins de 13 ans sont punis,
02:39contraints d'aller dehors pendant une heure sous zéro degré en slip, qu'un surveillant a donné une gifle et confirme la perte d'audition d'un enfant de 14 ans dans ce rapport.
02:50On a un rapport supposé avoir été décidé par le ministre de l'Éducation de l'époque, François Bayrou,
02:57qui atteste de violences sincèrement, de violences sordides sur des enfants de 13-14 ans, et qui dans ses conclusions estime que tout va bien.
03:06Moi aujourd'hui, quand on lit ce rapport et quand on voit ce qui n'a été fait par la suite, c'est-à-dire rien.
03:11J'aurais honte d'utiliser ce rapport pour dire que les choses ont été engagées.

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