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François Bayrou est sous le feu des critiques après des révélations sur des abus sexuels au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau, où ses enfants ont étudié et sa femme a enseigné le catéchisme. Ministre de l'Éducation au moment de la première plainte, il assure n'avoir "jamais eu la moindre information" sur l'affaire. Ce samedi 15 février, le Premier ministre rencontrera neuf victimes de cette affaire à la mairie de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.

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Transcription
00:00Une libération de la parole, je ne sais pas, en fait.
00:02Ce que disait très bien le reportage, si vous voulez,
00:04c'est que ça fait quand même plusieurs mois déjà que les victimes
00:06attendent cette rencontre. Je pense que la parole s'est libérée
00:08depuis bien longtemps. On voit bien, au passage,
00:10que François Bayrou, parce que je l'invite à faire,
00:12je trouve ça très bien en matière d'humanité
00:14de recevoir les victimes, c'est très bien, c'est parfait.
00:16Par contre, Jean-Marie Dalbos, avec lequel on était
00:18il n'y a pas très longtemps, nous, à Bétharame,
00:20pour soutenir justement, et pour demander même la fermeture
00:22de cet établissement, parce qu'à un moment il faut être sérieux,
00:24Jean-Marie Dalbos, qui lui a écrit,
00:26qui n'a jamais eu de réponse, n'a pas été reçue.
00:28Vous voyez ce que je veux dire. C'est très bien,
00:30c'est de l'humanité, c'est ce qu'il faut.
00:32Moi, la question que je me pose en termes de décryptage politique,
00:34ça se passe à peau.
00:36On sait bien que François Bayrou a plusieurs casquettes.
00:38Il était quand même
00:40attaqué en tant que Premier ministre.
00:42La vraie question derrière, c'est quand même les questions
00:44qu'on se pose aujourd'hui sur l'ensemble de l'établissement
00:46de Bétharame.
00:48Plusieurs choses. Déjà, je vous parlais avant de Jean-Marie Dalbos.
00:50Jean-Marie Dalbos, son agresseur,
00:52qui a été reconnu par un tribunal canonique
00:54comme pédocriminel,
00:56se trouve aujourd'hui juste en face du collège.
00:58Moi, je pose la question.
01:00Alors même qu'on a quelqu'un qui
01:02est une personne dangereuse,
01:04qui théoriquement ne devrait plus donner la messe
01:06et qui officie tous les jours, je pose la question au ministre de l'Intérieur.
01:08On a l'impression que Bruno Rotailleau a l'air très au fait
01:10et très dynamique sur toutes ces questions-là,
01:12de mettre au propre
01:14l'ensemble du territoire.
01:16Je lui demanderais de voir
01:18qu'il y ait bien un souci d'égalité
01:20qui s'intéresse à Bétharame.
01:22Parce qu'on pense qu'il y a des enfants en danger.
01:24C'est ce qu'on pense, nous, à Mouve Enfant.
01:26Et ce qu'on ne voudrait pas, c'est que ce soit vu comme quelque chose de local.
01:28C'est ce qui se passe aujourd'hui.
01:30Il ne faut pas le perdre de vue.
01:32Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'église
01:34nous a dit qu'il y avait eu 330 000 victimes
01:36de pédocriminalité dans l'église en 70 ans.
01:3813 enfants par jour.
01:4023% de ces crimes ont eu lieu dans des établissements privés sous contrat.
01:42Comment se fait-il que l'Éducation nationale
01:44ne fait aucun contrôle ?
01:46Bétharame, il n'y a pas eu de contrôle depuis 30 ans.
01:48Et ça continue encore aujourd'hui.
01:52La parole, en réalité, il faut qu'on arrête un peu avec cette histoire-là.
01:54La parole, elle s'est toujours libérée.
01:56Les enfants parlent, etc.
01:58Les enfants à Bétharame, quand ils parlaient,
02:00on leur mettait des baffes, voire autre chose, etc.
02:02C'est ça, en fait, c'est ce que nous disent les victimes.
02:04Par contre, nous ne sommes pas capables de les protéger.
02:06Donc, il ne faut pas que ça se nuite, en fait, à peau.
02:08C'est sur tout le territoire national.
02:10Et je poserai une question, voyez-moi.
02:12Combien de Bétharame, quand il y a 23% des crimes parents sexuels
02:14sur mineurs qui ont eu lieu
02:16au sein d'établissements catholiques sous contrat,
02:18combien de Bétharame en France ?
02:20Je vais vous donner un seul exemple.
02:22Moi, mon géniteur, qui était quelqu'un d'extrêmement,
02:24qui est d'ailleurs toujours quelqu'un d'extrêmement violent,
02:26moi, je me rappelle très bien, je suis d'origine bretonne,
02:28il était dans un collège,
02:30un établissement privé du côté de Trégué.
02:32Il le disait, les moines, en fait,
02:34comment dire,
02:36les savatés, etc.
02:38C'était la manière dont ça se passait.
02:40Combien de Bétharame aujourd'hui ?
02:42C'est ça, en fait, la question qu'on doit se poser.
02:44Et quand on est dans un État de droit, théoriquement,
02:46l'éducation nationale doit se saisir.
02:48On l'entend, l'éducation nationale ? On l'entend, Elisabeth Born ?
02:50On ne l'entend pas. On l'entend, le ministre de l'Intérieur ?
02:52On ne l'entend pas.
02:54On l'entend, la ministre des Sports,
02:56alors même qu'il y a un agrément jeunesse et sport
02:58au niveau de Bétharame, qui permet encore aujourd'hui
03:00à des prêtres de recevoir des enfants
03:02sur Bétharame ? On ne l'entend pas.
03:04Donc, qu'on arrête un peu tout ce truc-là.
03:06C'est bien l'humanité, c'est bien le service après-vente.
03:08C'est très bien pour les victimes. J'espère, effectivement,
03:10que ça ira au bout. Mais ne perdons pas
03:12le jeu politique qui doit se passer aussi
03:14sur tout le territoire de la République.
03:16Et nous, là, on a un point de vigilance, on voit bien.
03:18Enfin, je veux dire, c'est un peu poussif.
03:20Ok, d'accord, soit les victimes, c'est une bonne chose,
03:22mais quand même, elles ont attendu combien de temps ?
03:24Vous voyez ce que je veux dire ? Il faut être calme, un peu sérieux.
03:26Moi, je me vis avec un peu de colère.

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