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François Bayrou est sous le feu des critiques après des révélations sur des abus sexuels au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau, où ses enfants ont étudié et sa femme a enseigné le catéchisme. Ministre de l'Éducation au moment de la première plainte, il assure n'avoir "jamais eu la moindre information" sur l'affaire. Ce samedi 15 février, le Premier ministre a reçu neuf victimes de cette affaire à la mairie de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. 

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Transcription
00:00Priorité aux directs qui en chassent un autre, on écoute ces associations de victimes de Bétharam.
00:05C'est aussi des élèves qui se sont livrés à des agressions sexuelles très graves, parfois en bande organisée.
00:14J'invite tous ceux qui n'ont pas encore saisi la justice à se manifester car un nombre colossal de victimes reste encore tapis dans l'ombre.
00:25De même, les services de l'État et notamment ceux de l'Éducation nationale ont parfois dysfonctionné alors que des alertes évidentes avaient été déclenchées par les enfants victimes.
00:38Le corps enseignant témoigne des violences quotidiennes et à quelques exceptions près n'a pas réagi et a laissé faire ses comportements délictueux pendant plusieurs décennies.
00:52La congrégation des pères de Bétharam porte, par son inaction et par réflexe de protection, une responsabilité immense dans cette affaire.
01:03Certains de ces prêtres ont trahi la mission qui leur avait été confiée par nos parents de participer à notre développement personnel et à notre éducation.
01:15Non seulement ils ne nous ont rien appris, mais se sont livrés sur nos corps d'enfants innocents à toutes les dépravations et les bassesses de la nature humaine.
01:26Je pense en ce moment à tous ces coups, à ces 21 gifles donnés à un élève de 15 ans juste pour avoir sorti un livre non autorisé par un surveillant qui aujourd'hui est tranquillement adjoint au maire d'une petite commune béarnaise,
01:43à ces humiliations répétées du perron où nous attendions terreur au ventre et nez contre le mur le tabassage en règle à venir,
01:52à ces camarades qui se retenaient d'aller aux toilettes et préférant uriner dans leur lit plutôt que de solliciter le surveillant pour s'y rendre,
02:02à ces mises à l'air dans le bureau du surveillant général qui jouissaient de cette scène, et à toutes ces agressions sexuelles, et notamment celle du petit Anthony,
02:13neuf ans violé par un prêtre, ou celle de Jean-Charles, masturbé à 12 ans par deux prêtres directeurs.
02:20J'ai entendu pendant des centaines d'heures le récit de mes camarades qui ont survécu tant bien que mal à ces épreuves qu'il fallait endurer.
02:31Monsieur le Premier ministre, entendez comment ça fait mal à chacun de nous de nous retrouver ici pour dénoncer l'omerta, le non-dit, l'hypocrisie d'un système qui nous abroyait.
02:44Entendez dans ces lieux la souffrance de tous ces enfants, ceux de Bétarame, mais aussi des 5 millions de Français qui ont connu les ténèbres et qui vous obligent à agir.
02:55Entendez ces crises indélébiles qui resteront à jamais gravées au fond de nos tripes.
03:01La violence envers les enfants n'a pas de visage, mais elle doit être combattue partout dans tous les foyers de France.
03:10C'est notre responsabilité collective de se nourrir de ce scandale de Bétarame et de s'en servir comme d'une opportunité formidable
03:21pour changer notre façon d'agir auprès de toutes les victimes de violences.
03:26Je termine cette intervention pour remercier les victimes qui témoignent sans filtre et si courageusement,
03:34donnant un visage à ces souffrances et un mot aussi à toutes ces dizaines de journalistes que j'ai rencontrés pendant près de 15 mois.
03:44Merci encore à vous tous.
03:51Ce n'est pas la meilleure intensité.
04:01Nous avons passé trois heures et demie ensemble et c'était bouleversant.
04:12A la fois par l'émotion que chacun a manifesté, celle que j'ai ressentie moi-même.
04:24Et c'était purement et simplement l'expression de la vérité, de la vérité de vie dont toutes ont été atteintes.
04:40Et certaines sans doute ont été brisées par des actes de violence intolérable et hélas d'agressions sexuelles abominables.
04:58Et c'est le travail incroyable, la chance incroyable qu'un réseau sur Internet a pu faire naître.
05:15Je voudrais signaler, on a passé beaucoup de temps ensemble, je voudrais signaler qu'ils ne se connaissaient pas.
05:24A deux exceptions près, ils ne s'étaient pas rencontrés autrement que numériquement.
05:34Et ce que ces expériences disaient était insupportable, d'autant que chez nous, j'étais parent d'élève dans cet établissement
05:51et des milliers de familles avaient des enfants dans cet établissement comme s'il y avait deux univers, l'univers des externes et l'univers des internes.
06:06Et l'univers des internes était un univers dont on ne peut pas supporter l'idée, comme ça a été publié hier, vous le savez,
06:25quand j'ai appris en 1996, alors que j'étais ministre de l'Éducation nationale, la première plainte pour une claque.
06:42J'ai fait organiser une inspection générale de l'établissement dont je n'avais aucune trace.
06:52Je savais bien que je l'avais souhaité, mais je n'avais aucune trace. Et cette inspection a donné lieu à un rapport que vous avez lu hier
07:04et qui était un rapport au bout du compte rassurant. Et c'est toujours pareil dans les affaires de violence de cet ordre.
07:16On peut vivre à côté. Et ici, il y a des milliers de familles, des milliers de familles dont les enfants ont été scolarisés avec Aram.
07:29Et puis il y a tous ceux qui, depuis cette époque, se sont tus. C'était très frappant dans la délégation que plusieurs des membres de la délégation
07:42ont dit « je ne savais pas », eux-mêmes. Et l'un d'entre eux a expliqué qu'on pensait qu'on était tout seul à subir ça.
07:54Alors c'est pour moi une expérience bouleversante. C'est une expérience à laquelle je veux apporter mon soutien et prendre des décisions
08:10qui ont le sens de ce soutien. Mais au-delà des décisions gouvernementales, je veux dire que c'est notre société tout entière qui ne peut pas accepter
08:31– c'est du moins comme ça que je le ressens – que ces violences demeurent ignorées, notamment sur un point, demeurent sans suite sur un point,
08:48c'est que beaucoup de victimes qui sont là savent ou découvrent que pour un certain nombre, les actes qui les ont frappés sont prescrits. Ils demeurent victimes.
09:13Ce n'est pas parce que pénalement les actes sont prescrits que humainement les conséquences sont effacées. Je pense qu'il convient que nous nous interrogions sur cette situation-là.
09:32C'était une des demandes qui a émergé de la rencontre et je pense qu'il convient de la prendre en compte. Ensuite, le collectif a dit mais on a besoin de moyens supplémentaires pour que les plaintes soient examinées.
09:58Et ces moyens supplémentaires, je vais demander au ministère de la Justice de détacher les magistrats pour qu'on puisse aller au bout du travail sur les plaintes.
10:13Il y a 112 plaintes si ma mémoire est fidèle et 95 ont été déjà entendues par les gendarmes où qu'ils se trouvent, dans l'Hexagone ou l'Outre-mer ou à l'étranger.
10:31Et il faut aller jusqu'au bout de cela parce que les coupables ne peuvent pas rester à l'abri. Il y a eu ensuite un souhait de sensibilisation des enfants dans toutes les écoles de France.
10:51Et comme vous savez, c'est un programme qui a été lancé le 5 février dernier par le gouvernement et le ministère de l'Éducation nationale sur l'éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
11:13Ensuite, des inspections aléatoires sur les internats qui sont pas la panacée comme on l'a vu, mais qui méritent d'être organisées. Et puis, il y a la question du fonds d'indemnisation pour les victimes d'abus physiques et sexuels.
11:39Le collectif a fait valoir quelque chose qui est très frappant, qui est que ce fonds d'indemnisation, le CRR, le comité de reconnaissance et de réparation, prend en compte les religieux mais ne prend pas en compte les laïcs.
12:04Or, il se trouve que les laïcs, surveillant par exemple dans un établissement, ces laïcs-là, évidemment, portent des responsabilités dont ne peuvent pas s'exonérer les responsables.
12:20Et donc, on va ensemble examiner les moyens d'élargir la responsabilité qu'Antilie en a, non seulement aux religieux mais aux laïcs qui dépendent de ces institutions.
12:36Et on peut tout à fait imaginer, envisager l'idée que ce soit sous l'autorité de l'État et non pas de l'Église qu'on puisse examiner ces responsabilités.
12:50Et puis, on va rappeler qu'il est obligatoire de signaler immédiatement tous les soupçons d'abus sexuels ou de violences physiques sous peine de sanction.
13:05Très important, il faut que nous trouvions un mécanisme pour garantir l'accompagnement psychologique des victimes.
13:15Beaucoup de ceux qui étaient là ont signalé quel investissement ça représentait pour eux de suivre des psychothérapies adaptées à ce genre de situation.
13:28Et enfin, il y avait la demande de créer un numéro vert. Ce numéro vert existe, mais on ne le connaît pas ou on ne le connaît pas assez.
13:39C'est le numéro 119. C'est un numéro dans lequel on peut signaler ce type de violence-là.
13:48Et enfin, j'ai fait une proposition pour ceux que ça intéresserait du collectif. Je leur ai proposé, après m'être assuré que la personnalité en question l'accepterait,
14:03qu'ils puissent rencontrer Jean-Marc Sauvé, qui a suivi, comme vous le savez, les violences dans le cadre de l'Église et qui a accepté, à ma demande, de les rencontrer,
14:20pour tous ceux, en tout cas, que cela intéresserait. Mais on est devant un continent méconnu, inconnu ou trop longtemps inconnu.
14:35Et ce continent-là, il faut qu'on aille jusqu'au bout de la découverte, de la parole, de l'élucidation de ce qui s'est passé réellement et à côté de quoi,
14:53s'en est un témoignage, nous pouvons vivre sans le savoir. Je rappelle que j'avais demandé cette inspection en 1996, mais quand j'ai quitté le ministère en 1997,
15:11il y a eu nombre de ministres de l'Éducation et nombre de ministres de la Justice d'opinions différentes et que, cependant, on est resté sous les radars.
15:26Et si Alain Asker n'avait pas été là, dans une intuition, pour proposer à ceux qui se reconnaîtraient dans ces actes-là, pour leur proposer de se réunir, de se regrouper, ça ne serait pas arrivé.
15:45Encore une fois, ceux qui sont membres de ce collectif ne se connaissaient pas entre eux. C'est la première fois ce matin qu'ils se rencontraient. Et cependant, la ressemblance incroyable de ce qu'ils ont vécu est une attestation de la sincérité, de la vérité de ce qu'ils disent.
16:11Pour moi, c'était bouleversant. Et pour nous, ça doit être une obligation, un devoir. Donc on a répondu, j'espère... En tout cas, c'était une rencontre, pour moi, d'une authenticité terriblement marquante.
16:33Je le répète, il y a des actes intolérables et il y a des actes abominables. Et ces actes-là, il est de notre devoir de les reconnaître, de voir la justice les punir, et de se trouver ensuite avec la question de l'accompagnement et des réparations, qui est une question tendante pour nous tous.
17:03– Vous nous redites qu'à l'époque, vous ne saviez pas. – Eux ne savaient pas.
17:09– Mais vous, vous allez voir un juge, pourtant à titre privé, qui vous donne des informations sur ce thème ? – Pas du tout. Lorsque je rencontre le juge en question, la personne poursuivie a été libérée.
17:25Et la justice, par une décision de justice, l'a libérée. Et puis il s'est suicidé et l'affaire a été de ce fait éteinte. Mais je suis sûr que beaucoup d'autres sont restés ignorés, y compris de moi.
17:45– Au vu des témoignages que vous avez retenus, est-ce que vous avez des regrets, des remords sur cette période ? – Non, j'ai fait tout ce que je devais faire quand j'étais ministre, et j'ai fait tout ce que je pensais devoir faire quand je n'étais plus.
18:03Encore une fois, c'est des affaires qui ont 30 ans, 25 ans, et depuis, vous n'en avez pas entendu parler. Et moi non plus. Et c'est une des choses qui sont inacceptables.
18:20– Vous n'avez pas demandé le résultat de votre inspection que vous aviez demandé vous-même, M. le Premier ministre ? – Le résultat a été publié hier, et vous l'avez lu. Il est absolument, comment je peux dire, dans le sens de cette institution.
18:37Positif pour cette institution, pour son climat, pour son ambiance, pour le travail qui y est conduit.
18:44– Les victimes étaient très seules depuis un moment, alors que ça a émergé il y a un an déjà. Ça, ce n'est pas normal. Comment pouvez-vous expliquer qu'aucun politique n'ait reçu ou ne s'est pas intéressé à cette période ?
18:54– Politique, je ne sais pas si je le suis, mais je suis sûr que je m'y suis intéressé. On vient de passer 3h30 ensemble.
19:01– Est-ce que ce n'est pas un peu tard pour faire cette réunion aujourd'hui ? – Oui, il y a 30 ans trop tard.
19:05– Est-ce que certaines victimes auraient attendu, pas forcément celles autour de vous, mais d'autres ?
19:11Vous les excusez, est-ce que vous êtes prêt à le faire ?
19:14– Mais à coup de pas, ça veut dire que c'est ma faute. Et je vous assure que ce n'est pas de ma faute.
19:19– Monsieur le Premier ministre, on savait, vous le saviez, tout le monde le savait ici, que Betaram était une institution dure, même il y a 30 ans.
19:27Je pense qu'il faut faire la différence entre l'internat et l'établissement local.
19:38Les externes, les demi-fonctionnaires, c'était les familles du pays.
19:44Il y en a des milliers, et qui ne savaient pas ça.
19:49Les garçons qui sont là ont dit « on n'a jamais osé le dire à nos parents ».
19:56Vous comprenez ça, humainement ? Ils ne l'ont pas dit non plus à vous.
20:04Alors, est-ce qu'on aurait dû s'en apercevoir avant ? À coup sûr, bien sûr, évidemment.
20:10Quand il y a des violences intraconjugales, les voisins disent « on aurait dû le savoir avant ».
20:16Et puis, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
20:21Et c'est une raison de plus de construire une prévention sur ce sujet.
20:27Et c'est ce que nous allons faire, c'est ce qu'ont demandé les victimes, le collectif des victimes, et c'est ce que nous allons faire.
20:36– Est-ce que vous craignez que ça vous fragilise politiquement, monsieur le Premier ministre ?
20:41– Je ne suis en aucune manière dans des considérations politiques ni politiciennes.
20:48Écoutez, j'ai tout à fait l'intention de donner la parole aux victimes sur ce sujet.
20:56Ils se sont exprimés avec assez de force.
21:00Pour ma part, ayant été voisin de cette institution,
21:06je n'ai que le sentiment d'être bouleversé.
21:11– Monsieur Ballot, est-ce que vous pouvez nous promettre que vous n'étiez pas au courant ?
21:15– Qu'est-ce que vous voulez dire, promettre que je n'étais pas au courant ?
21:18Vous voulez que je vous le jure ? Croix de bois, croix de fer.
21:21Je n'étais pas au courant et ils ont dit eux-mêmes qu'eux n'étaient pas au courant.
21:26– Vous pouvez nous le promettre ?
21:28– Je ne sais pas ce que promettre veut dire dans votre idée.
21:31– Est-ce que vous pouvez nous le promettre ?
21:34Vous avez dit que vous ne saviez rien, que c'était une polémique montée toute pièce.
21:37– Je n'ai pas dit que c'était une polémique montée toute pièce.
21:40J'ai dit que je ne savais pas.
21:42Je savais pour cette plainte qui avait été posée sur une plaque.
21:47J'ai demandé une inspection.
21:49Cette inspection a été conduite jusqu'à son terme.
21:53Et pour le reste, des sévices sexuels, je n'avais jamais entendu parler
21:59et mes enfants étaient élèves dans l'institution.
22:01– Et votre femme ?
22:03– Ma femme, je n'ai jamais entendu parler non plus.
22:05Vous n'imaginez pas que nous aurions mis nos enfants dans une école
22:09dans laquelle il y avait ce genre de soupçons.
22:11Enfin, je ne sais pas, il n'y a pas un parent que je connaisse
22:15qui aurait pu se trouver exposé à ce risque.
22:19– Quand vous parlez de prescription, ça veut dire que vous envisagez peut-être
22:23qu'on puisse modifier la loi, qu'on puisse allonger les délais ?
22:26– En tout cas, il faut que nous posions cette question juridiquement.
22:31Quel est le statut des victimes dont on sait qu'ils ont été victimes
22:36et dont les actes sont prescrits ?
22:38Comment peut-on les reconnaître ? Et comment peut-on les aider ?
22:42– La question s'est posée à l'Assemblée nationale.
22:44Elle a été parminée par un certain nombre de parlementaires
22:47qui ont refusé d'inscrire l'ordre qui est décrit depuis.
22:51– Ces parlementaires-là s'expliqueront.
22:54Il y aura des débats à l'Assemblée nationale.
22:56Moi, je ne fais pas de politique dans cette affaire.
22:57C'est suffisamment bouleversant de se dire que ses propres enfants
23:09ont été sans rien savoir, sans rien voir, dans une institution
23:15où il y avait les actes de cette gravité-là.
23:19Je ne sais pas si vous voyez ce que ça veut dire pour un père de famille.
23:22Un père de famille, pas pour un politique.
23:27Ce n'est pas de l'ordre de la politique.
23:32C'est de l'ordre de la responsabilité que, non seulement ma famille,
23:39mais des milliers de familles, des milliers de familles,
23:43tout le monde connaît ici,
23:46vivent en ce moment en découvrant ce qu'ils ne savaient pas.
23:50Ce qu'ils ne savaient pas.
23:52Que je ne savais pas.
23:54Et peut-être aurait-il pu en être autrement.
23:58Mais qu'ils ne savaient pas.
24:00Que leurs parents ne savaient pas.
24:05Et qu'ils n'ont pas osé leur dire.
24:09Et donc, ce qui est abominable et ce qui est intolérable
24:16ne peut pas être accepté.
24:18Est-ce que le juge Miranda vous a parlé de cette mise en examen ?
24:22Le juge Miranda, c'est il y a 30 ans.
24:26Est-ce que les dates...
24:28Le juge Miranda est mon voisin.
24:30Donc nous nous sommes croisés sur le chemin.
24:33Mais je répète, cette personne avait été libérée par la justice.
24:40Est-ce que lui-même avait pu faire valoir son point de vue
24:45auprès de ses collègues magistrats qui l'ont libérée ? Je ne sais pas.
24:51Le juge Miranda dit qu'il vous a alerté en 1998.
24:54C'est-à-dire qu'il était libéré. Je vous répète.
24:58En 1998, cette personne, je ne me trompe pas dans les dates,
25:04avait été libérée par la justice.
25:06Concernant le père Caricat dont on parle là,
25:09quand vous avez été informé de ces faits,
25:12bien qu'il ait été libéré,
25:13est-ce qu'il n'était pas un moment, politiquement,
25:16de s'appeler à quelque chose,
25:18même si vous étiez pris ministre de l'Éducation nationale à ce moment ?
25:20Je ne connaissais pas...
25:22Votre femme est allée...
25:24Ma femme, oui.
25:26Mais heureusement, je ne connais pas tous ceux que ma femme connaît,
25:29et ma femme ne connaît pas tous ceux que je connais.
25:31Non, je ne connaissais pas cette personne.
25:34C'était le directeur de l'établissement dans lequel vos enfants étaient scolarisés.
25:37Eh bien, je ne le connaissais pas.
25:39Monsieur Esquerre nous a dit juste avant le début de la réunion
25:41qu'ici tout le monde savait.
25:43Tout le monde savait.
25:45Hier,
25:48sur Radio France Bleu,
25:50sur ICI,
25:52comme ça s'appelle maintenant,
25:54il y avait Maître Sagar Doïto.
25:57On ne savait pas tout.
25:59Maître Sagar Doïto était l'avocat
26:03du garçon qui a porté plainte.
26:06On lui a dit, est-ce que vous êtes au courant ?
26:09Et il a répondu ceci, que j'ai trouvé éclairant.
26:12Il a dit, écoutez,
26:14vous venez d'annoncer sur la radio
26:16qu'à Grenoble, il y avait eu un attentat à la grenade.
26:19Est-ce que je suis au courant ?
26:21Oui. Est-ce que je sais quelque chose ?
26:23Non.
26:25Et il a dit, parlant de moi, M. Bayrou, c'était ça.
26:28Il était au courant par les articles de journaux,
26:31notamment en 1996,
26:33puisque j'ai demandé une inspection.
26:35J'ai demandé, personne d'autre que moi a demandé une inspection.
26:38Mais je ne savais pas ce qui s'était passé.
26:41Quand l'inspection dit, il ne se passe rien,
26:43qu'est-ce qu'on peut faire ?
26:45Et donc, je ne ressens aucune indulgence
26:50d'aucune sorte à l'égard
26:53de ceux qui se sont comportés de cette manière.
26:56Et je pense que nous devons construire
26:59mieux encore une politique de prévention contre tout ça.
27:03Mais il se trouve que je ne savais pas
27:07comme aucun de ceux qui sont là et qui étaient victimes
27:09ne savaient pour les autres.
27:12C'est ce qu'ils ont exprimé.
27:14Est-ce que depuis, vous en avez parlé avec vos enfants, par exemple ?
27:17J'en ai parlé avec mes enfants,
27:20et mes enfants disent qu'ils ne savaient pas.
27:23Une de mes filles m'a parlé de gifles
27:29et de ce genre de choses, ça oui.
27:32Mais des violences sexuelles, jamais.
27:35Vous vous rendez compte ?
27:36Peut-être que vous savez ce que mes enfants représentent pour moi.
27:39C'est aussi ce que la religion représente pour vous.
27:42Non, la religion est pour moi totalement extérieure à tout ça.
27:47En aucune manière.
27:49Et je l'ai dit, nous en avons parlé ensemble.
27:52Ce n'est pas parce qu'on croit qu'on a la foi en quelque chose
27:58et chacun a sa propre forme de foi.
28:01Ce n'est pas parce qu'on croit en quelque chose
28:03qu'on peut mélanger avec des actes qui sont des actes
28:09répréhensibles pénalement, moralement,
28:13et je vous ai dit, intolérables pour certains, abominables pour d'autres.
28:18Peut-être que vous connaissez ma vie un peu.
28:21Vous savez que j'ai toujours considéré,
28:24jusque dans des combats acharnés,
28:29que quiconque touche à un enfant,
28:31quiconque touche à un enfant,
28:34ne mérite aucune forme d'excuse.
28:39Quiconque touche à un enfant,
28:42pour moi,
28:44ne mérite aucune forme d'excuse.
28:54Moi je le crois.
28:56Je dis que tout le monde savait qu'il y avait une éducation
28:58avec des coûts,
29:01et M. Bayrou vient de le dire pour sa fille,
29:04qui lui en a parlé.
29:07Après, c'était effectivement l'omerta
29:12autour de ce type d'établissement.
29:14Oui, tout le monde savait qu'à Bétarame,
29:17il y avait de la discipline et que c'était très dur à vivre.
29:21Et pourtant, malgré cette réputation,
29:24les parents mettaient leurs enfants.
29:26C'est en fait très bizarre,
29:28c'est ça en fait qu'on dénonce
29:31et qui est aujourd'hui accepté par le Premier ministre.
29:35C'est qu'en fait, on sait sans savoir.
29:38C'est un concept un peu bizarre,
29:40mais c'est très surprenant en fait,
29:45comme analyse.
29:47Oui, on sait qu'il y a de la...
29:49mais on ne gratte pas,
29:51peut-être parce qu'on ne veut pas savoir.
29:53La preuve, il y a une inspection...
29:56Mais pourquoi ?
29:58Il ne voudrait pas savoir
30:00ce qui est le meilleur pour ses enfants,
30:02comme tous les parents.
30:04Voilà.
30:09Dans ce contexte-là,
30:11effectivement, c'est compliqué.
30:13Vous savez, quand je vais voir
30:17le directeur de Bétarame,
30:19j'actionne mon petit réseau,
30:22je saisis le maire de Coiraz
30:23et le maire de Monteau
30:25pour appeler le préfet.
30:27Le préfet me répond
30:29je ne peux pas faire suspendre un surveillant comme ça.
30:32Il faut voir avec le procureur.
30:34En fait, c'est un peu...
30:36C'est là où il y a une faiblesse dans notre système.
30:39C'est-à-dire, en fait, personne ne se mouille.
30:42C'est bizarre.
30:44François Bayrou aujourd'hui, il le dit,
30:46s'il n'y avait pas cet homme ordinaire
30:48qui est allé en Esquerre,
30:50le scandale de Bétarame,
30:51il n'aurait pas éclaté.
30:53Et toutes les victimes,
30:55elles resteraient avec leur poids.
30:57Aujourd'hui, elles ont la possibilité
30:59de s'exprimer à travers le collectif
31:02en déposant des plaintes,
31:04évidemment, dans les gendarmeries.
31:06C'est une énorme victoire.
31:08C'est un jour historique.
31:10Et c'est un jour historique également
31:12pour toutes les victimes en France.
31:15Aujourd'hui, on a crevé la piscée.
31:17Question pour tous les deux.
31:18Cette rencontre permet de faire la lumière, avancer ?
31:22En tout cas, pour moi,
31:25c'est le surgissement
31:30d'un continent que j'ignorais.
31:35Je suis né dans cette région.
31:37J'ai pas été élève à Bétarame,
31:39contrairement à ce qui a été écrit, je ne sais où.
31:41Moi, j'ai été élève dans l'enseignement public
31:44à 4 km de Bétarame.
31:49J'ai été parent d'élève.
31:51Et ce que j'ai entendu,
31:53avec le saut de l'authenticité la plus grande,
32:00ce que j'ai entendu, c'est un continent que j'ignorais.
32:06La piscée est crevée, M. Esquerre, aujourd'hui ?
32:08C'est une page qui se tourne ?
32:10En tout cas, je le dis, c'est un jour historique.
32:13Vous savez, j'ai 53 ans.
32:15Ça fait 40 ans que j'attendais ce moment.
32:1840 ans.
32:20Donc, c'est une immense victoire.
32:23Et pour moi, c'est une immense gratitude à leur égard.
32:27Parce que
32:30c'est incroyablement émouvant d'imaginer
32:35que, partie du seul Alain Esquerre,
32:39un réseau Internet s'est créé.
32:42Alors, si je n'avais pas existé,
32:46ils ont dit ça en riant et ils ont raison,
32:50si je n'avais pas existé, tout ça serait demeuré ignoré.
32:55Alors, d'une certaine manière,
32:59on a servi à quelque chose.
33:02Mais pour moi, ce qu'il faut examiner,
33:07c'est comment on peut prendre en charge les victimes,
33:11même quand il n'y a pas de condamnation.
33:15Il n'y a pas de condamnation pénale.
33:19Et c'est la raison pour laquelle
33:22on va, ensemble,
33:25avec les associations nationales, réfléchir à cette question.
33:31Tout à l'heure, je n'ai pas dit qu'il y avait quelqu'un
33:35qui avait beaucoup réfléchi à ces questions, c'est Jean-Marc Sauvé.
33:39Et que Jean-Marc Sauvé, que j'admire beaucoup,
33:42que j'ai appelé, m'a fait l'amitié de dire
33:46qu'il allait s'entretenir avec le collectif
33:50pour partager avec lui ses questions et ses interrogations.
33:55Et aussi, avoir la certitude qu'ils seront écoutés.
34:01Jean-Marc Sauvé dit que la première chose, c'est de les écouter.
34:06Et il a raison.
34:08Et encore une fois, c'était un continent inconnu
34:14dont le surgissement doit être utile.
34:18Si on peut, utile à eux.
34:22Plusieurs d'entre eux ont exprimé ce que c'était pour eux
34:28d'être entrés dans ce chemin de reconnaissance.
34:32Voilà, semé d'embûches pour tout le monde.
34:41Pardon ?
34:44Je n'entends pas ici le son.
34:48Eh bien, avec le procureur général, il y a deux choses.
34:52Il y a le parquet de peau qui doit être renforcé
34:56selon les études même du ministère de l'Intérieur.
34:59Et il y a une commande au volant
35:03pour aider à ce que le dossier soit décrypté jusqu'au bout.
35:07Quand vous dites que lors de votre rencontre
35:11avec le juge Miron, le père Calicard,
35:14vous ne saviez pas qu'il avait été mis en examen ?
35:18Il avait été mis en liberté.
35:21C'est la seule chose dont je me souviens.
35:25C'est il y a 30 ans, je ne me souviens pas.
35:29Non, le juge m'avait parlé, je crois, de cette plainte.
35:33Oui, c'est tout à fait juste.
35:37Encore une fois, je ne rencontrais pas le juge.
35:41Le juge est mon voisin.
35:45En 1987, avec Philippe Douste-Blazy,
35:48vous faites un déplacement à Bétarame
35:51alors qu'un élève a été gravement blessé
35:54par un surveillant qui reçoit une claque.
35:56Qu'est-ce que vous demandez à ce moment-là
35:59dans une crise de parole rapportée par Sud-Ouest ?
36:02La réputation de l'établissement.
36:05Les Béarnais se sont sentis injustement attaqués.
36:08Je dis que les familles se sont senties attaquées
36:11et qu'elles ont ressenti de la justice.
36:14Ma citation précise que ce que devait demander le ministre
36:18en 1996, il l'a demandé.
36:21Je n'avais pas cette archive,
36:23cette inspection.
36:26Elle a été publiée hier, vous pouvez la lire
36:29pour savoir ce que je savais.
36:32Cette inspection dit que l'ambiance, le travail,
36:35la qualité de travail, les relations avec les élèves
36:38et les relations entre enseignants étaient excellentes.
36:41Je n'en savais rien.
36:44Je pensais en effet que c'était vrai
36:47puisque mes enfants étaient élèves.
36:50Elle est aussi à mal le témoignage d'une enseignante
36:53qui témoignait de situations abnormales.
36:56Je ne connais pas cette dame, je ne l'ai jamais rencontrée.
36:59Ah, elle ne s'est trompée de personne.
37:02Je crois qu'elle dit qu'elle en a parlé à ma femme.
37:05Non, à vous de vive voix.
37:08Je n'en ai pas de souvenir en tout cas.
37:11Je ne connais pas cette dame.
37:14Je sais à peu près qui je connais,
37:17mais je ne connais pas cette dame.
37:20J'ajoute que le rapport de l'inspection
37:23n'est pas précis.
37:26Monsieur le Premier ministre, aujourd'hui, les yeux dans les yeux,
37:29vous nous dites que vous êtes soulagé.
37:32Un, je suis bouleversé.
37:35Et deux, je suis
37:39acquis
37:42à l'authenticité de ce que j'ai entendu
37:45et que je les soutiens.
37:48Et que je n'ai pas l'intention de les soutenir seulement aujourd'hui.
37:50J'ai l'intention que
37:52leur drame de vie,
37:55car ce sont des drames de vie,
37:58servent à tout le monde
38:00pour l'avenir
38:02et pour ceux très nombreux
38:04qui sont victimes de ce genre
38:08de sévices.
38:10Vous vous êtes dit à un moment, ça aurait pu être mes enfants.
38:14Non, parce que je crois que si ça avait été mes enfants,
38:16ils l'auraient dit.
38:19Je crois que je n'aurais pas pu
38:21ignorer ça pour mes enfants.
38:23Mais oui, c'est tout à fait possible
38:25que les enfants se taisent à l'égard
38:27de leurs parents.
38:29Beaucoup d'entre ceux qui sont ici
38:31ont témoigné de ça.
38:35À la lumière de ces événements, est-ce que vous vous regrettez
38:37de l'avoir dit aujourd'hui ?
38:41Excusez-moi, on ne peut pas vivre de regrets.
38:43Je regrette infiniment
38:46que de tels actes aient pu être commis
38:49dans un pays
38:51ou dans une région
38:53qui est aussi humaniste
38:55que la nôtre.
38:57On n'est pas ici dans un univers de violence.
38:59On n'est pas dans un univers
39:03d'écrasement.
39:05On est dans un univers de respect.
39:11Si la question est, est-ce que vous auriez pu
39:13imaginer ça ?
39:15Non, je n'aurais pas pu l'imaginer.
39:17Monsieur Esquerre, c'est vous qui évoquez le fait
39:19qu'il y ait un élu dernier
39:21parmi les acteurs prisonniers, c'est ça ?
39:23C'est quelqu'un qui serait toujours en fonction aujourd'hui ?
39:25Oui.
39:29Le procureur communiquera
39:31de toute façon et mettra en examen
39:33je pense prochainement
39:35tous les agresseurs
39:37de Bétharame.
39:39Pour l'instant, juridiquement, c'est une enquête préliminaire.
39:41Vous avez bon espoir
39:43pour que l'enquête avance
39:45et aille vraiment sur le terrain judiciaire
39:47avec vos juges ?
39:49J'ai quand même un peu l'impression d'y travailler
39:51depuis maintenant 15 mois
39:53et de faire ça
39:55tous les soirs, le week-end
39:57pour faire avancer
39:59et pour donner suffisamment d'éléments
40:01au procureur de la République de Pau.
40:07Je ne le connais pas.
40:09Je n'ai pas l'intention de le connaître.
40:13Mais
40:15les témoignages sont très lourds
40:17et concordants.
40:19À la lumière de ce que vous avez entendu
40:21de la souffrance qui avait été partagée aujourd'hui,
40:23est-ce que
40:25à tête reposée, vous avez le sentiment
40:27d'avoir eu les mots justes
40:29dans vos expressions à l'Assemblée nationale
40:31cette semaine ?
40:33J'ai eu les mots de la vérité
40:35qui sont
40:37j'avais
40:39entendu
40:41l'écho de la plainte
40:43pour une gifle.
40:45Je n'avais jamais de ma vie
40:49entendu, quand j'étais
40:51ministre de l'Éducation nationale, parler
40:53de sévices sexuels
40:55parce que j'aurais été
40:57doublement irresponsable.
40:59J'aurais été irresponsable
41:01comme ministre et j'aurais été irresponsable
41:03comme père de famille.
41:05J'essaie de ne pas être irresponsable.
41:07Donc de ce point de vue-là, non, je...
41:11Oh, si vous croyez que vous,
41:13vous avez toujours les bons mots.
41:15Non,
41:17quand on
41:19est éclairé par
41:21la suite des événements,
41:23oui, on se dit
41:25qu'on aurait pu sans doute
41:27avoir d'autres mots, mais je n'ai dit
41:29que la vérité stricte.
41:31C'est-à-dire, et encore,
41:33je n'avais aucune trace du rapport
41:35de l'inspection générale.
41:37Aucune trace.
41:39Je savais que j'avais déclaré au journal,
41:41c'est vous qui l'avez rappelé, que ce qui devait être fait
41:43avait été fait. Donc je me disais qu'il y avait
41:45un rapport. Mais je ne l'avais pas.
41:47Pourquoi a-t-il mis autant de temps à sortir ?
41:49Je ne sais pas.
41:51Parce que j'imagine que ce rapport
41:53était
41:55dans l'éducation
41:57nationale. Alors pourquoi est-il pas sorti ?
41:59Je n'en sais rien. Mais je sais
42:01avec certitude
42:03que j'ai fait ce qu'il fallait faire.
42:05Mais simplement,
42:07on ne connaissait pas le continent
42:09inconnu.
42:15Je ne suis pas
42:17ministre de l'éducation nationale
42:19quand cette affaire
42:21de deuxième plainte arrive.
42:23Je suis ministre de l'éducation nationale
42:25jusque en mai,
42:27je crois, 97,
42:29et la plainte arrive
42:31décembre 97 et
42:331998.
42:35La mise en liberté intervient
42:39en 98,
42:41au printemps 98.
42:43Je ne suis plus ministre de l'éducation nationale.
42:45Mais pourquoi
42:47les ministres
42:49de l'éducation nationale
42:51de l'époque n'en ont pas
42:53été saisis ?
42:56C'est à l'intérieur
42:58de l'institution.
43:02Et pourquoi est-ce que les ministres
43:04de la justice n'en ont pas été saisis ?
43:09Je répète,
43:11je vous ai dit les choses. J'ai quitté
43:13le ministère de l'éducation nationale en mai
43:1597, c'est-à-dire
43:17six mois
43:19ou un an avant les événements que nous
43:21évoquons.
43:23Je n'en ai pas été
43:25saisi comme député.
43:27C'était la justice
43:29qui était saisie et la justice a pris une décision.
43:31Voilà, puis je vais pas
43:33défendre la justice
43:35de l'époque, je n'ai aucun
43:37élément pour le faire.
43:39Aujourd'hui, comment vous allez travailler concrètement ?
43:41Est-ce que vous envisagez un comité interministériel ?
43:43Comment vous allez mettre les choses sur la table
43:45pour avancer ?
43:47C'est exactement ce que nous avons dit.
43:49Nous allons mettre en place
43:51non pas un énième plan
43:53parce qu'il y en a plein de plans,
43:55non pas un énième grenelle parce qu'il y a plein
43:57de grenelles. Je veux traiter la question
43:59du statut des victimes
44:01qui n'ont pas pu être,
44:03qui n'ont pas pu bénéficier d'un jugement
44:05parce que les faits étaient prescrits
44:07et dont soit reconnu
44:11le tort terrible
44:13qu'elles ont subi.
44:15Qu'est-ce qu'on fait ? Je n'ai pas de réponse
44:17à l'heure qu'il est, mais on va chercher
44:19la réponse là.
44:21Oui, aussi vite que possible.
44:23Merci beaucoup.

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