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00:00Bonjour, je suis Aurélie Palluze, professeure en culture générale en prépa économique au lycée OZN de Toulouse.
00:08Alors je vous propose une réflexion sur image du pouvoir et pouvoir des images.
00:13En effet, on va d'abord s'intéresser aux images du pouvoir
00:17en partant du principe que c'est par l'image que le pouvoir trouve sa permanence dans la mémoire du peuple.
00:23On va ensuite évaluer ce pouvoir des images qui semble omniprésente
00:27et se demander si nous sommes vraiment soumis au pouvoir des images.
00:34Peut-être d'abord s'interroger sur les images du pouvoir
00:36et voir à travers quelles images un pouvoir, notamment politique, peut s'imposer.
00:41D'abord, c'est par l'image avec des objets symboliques qu'un pouvoir peut s'établir.
00:47La crosse, le sceptre, la couronne ou le trône.
00:49On voit aussi que la monnaie a eu un rôle important.
00:53Notamment Alexandre le Grand, dont l'empire s'étendait de la Macédoine jusqu'à l'Inde,
00:57qui a fait frapper la monnaie à son effigie.
01:00Et on comprend l'intérêt de cette stratégie pour diffuser son pouvoir à travers un empire aussi vaste.
01:06Donc la monnaie circule en effet de main en main
01:08et donc elle est une façon pour le monarque d'établir son pouvoir sur un territoire assez large.
01:13On sait aussi que c'est à cause d'une pièce de monnaie que Louis XVI a été reconnu et arrêté à Varennes.
01:19Donc comme le dit Louis Marin, qui s'est intéressé à l'image du pouvoir,
01:23l'image illustre la puissance monarchique, mais plus encore, elle actualise et la renforce en se multipliant.
01:35On peut aussi penser à l'image de soi que le monarque doit donner.
01:39Alors là, il y a une référence incontournable, c'est évidemment Machiavel et le prince,
01:44qui montrent comment un monarque va devoir construire son image.
01:49Il doit à la fois se faire renard et loup.
01:52En fait, il s'agit de faire croire que l'on pourrait être cruel et sévère,
01:56généralement pour ne pas être obligé de l'être vraiment.
01:59En gros, il faut régner à travers la crainte,
02:02il faut inspirer la crainte et donc construire une certaine image de soi.
02:06J'invite également tous les étudiants à s'intéresser au portrait officiel.
02:11Il y a évidemment le portrait de Louis XIV par Jacinthe Rigaud, qui est extrêmement connu.
02:16On sait aussi toute la propagande qui a été établie par Staline,
02:21qui s'est érigée en petit-père des peuples.
02:24D'ailleurs, le terme propagande vient du latin propaganda, ce qui doit être propagé.
02:29Initialement, c'était un terme religieux qui incitait à la diffusion du catholicisme.
02:35Ensuite, à partir de la Révolution, c'est un terme qui a été plutôt adapté à la politique.
02:44J'aimerais mener un petit travail sur certaines œuvres commandées par Napoléon Bonaparte.
02:50Je pense notamment à Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa.
02:54C'est un tableau qui a fait l'objet d'une commande auprès d'Antoine Jean Gros en 1804,
03:01quelques semaines avant le sacre de Napoléon.
03:04On sait que les armées de Napoléon, lors de la campagne d'Égypte, ont subi une épidémie de peste.
03:12Les Anglais ont diffusé l'idée, peut-être une rumeur,
03:16que Napoléon avait demandé à euthanasier les soldats malades.
03:20Ce tableau est extrêmement bien construit, puisqu'il va, par un jeu de lumière, mettre en valeur Bonaparte.
03:27Il y a aussi une structuration à travers des colonnes qui le valorise.
03:32On le voit en train de toucher le bubon d'un soldat malade.
03:36En cela, il se dépeint, en général, attentif à ses soldats.
03:42Il reprend aussi le geste des rois qu'on disait « taumaturges »,
03:45c'est-à-dire des rois à qui on prêtait la capacité à guérir miraculeusement les écrouelles.
03:51On voit ici, à travers l'image, comment Napoléon essaie de contrecarrer une rumeur
03:57et de construire une image de soi valorisante.
04:00En s'inscrivant aussi dans une certaine tradition picturale et historique.
04:05Il y aurait beaucoup à dire sur ce travail autour de Napoléon.
04:09On peut aussi, de façon intéressante, comparer le portrait équestre qui a été fait de lui par Jacques-Louis David.
04:16Il est sur un cheval blanc, présenté comme un conquérant, un peu à la manière d'Alexandre le Grand.
04:22On voit aussi comment les images du passé sont convoquées afin de valoriser un monarque.
04:28Et à l'inverse, Paul de La Roche a peint Napoléon en pleine méditation,
04:34avant le franchissement d'un col vers l'Italie.
04:38Il est engoncé dans sa rodungote, il est sur une mule.
04:42C'est un tableau qui n'est pas là pour le discréditer,
04:45mais qui montre Napoléon en pleine méditation sur des stratégies.
04:50On voit ici un être inquiet, sur qui pèse le poids de l'histoire,
04:55mais ça en donne aussi une image assez attachante.
04:58Donc il y a tout un travail qui serait intéressant de mener sur les images des monarques.
05:02Et puis, bien évidemment, on peut penser au portrait officiel de nos présidents français.
05:08La première photographie officielle a été celle d'Adolphe Thiers,
05:13avec trois éléments fondamentaux, la Constitution, une bibliothèque en arrière-plan avec le poids du savoir,
05:20et puis souvent des médailles pour les généraux ou la Légion d'honneur.
05:24Et on voit, par exemple, comment Valéry Giscard d'Estaing a cassé complètement ses codes
05:29lorsqu'il est devenu président, puisque lui a été pris de plus près, souriant,
05:35avec un drapeau français agité en arrière-plan,
05:39pour montrer qu'il voulait justement changer l'image du président
05:43et proposer un chef plus près de sa nation.
05:47Donc voilà déjà un premier point sur image et pouvoir.
05:51On voit comment, pour être en position du pouvoir, il faut non seulement être en capacité d'agir,
05:58mais encore faut-il donner aussi cette image au peuple ou au groupe que l'on gouverne.
06:04On voit que le portrait permet de figurer la présence du dirigeant
06:08et surtout d'imposer la présence d'un chef, même en son absence.
06:13Donc on a ici une réflexion intéressante sur la tension entre présence et absence autour de l'image.
06:22J'aimerais maintenant envisager un deuxième point, puisque là on a évoqué plutôt les dirigeants,
06:27mais nous constatons aussi qu'à l'échelle même d'une société,
06:30le pouvoir social et l'ordre peuvent passer par une première impression, une image ou par un uniforme.
06:39Blaise Pascal, dans ses pensées, a été très sensible à cette question.
06:45Je vous lis un extrait, c'est le fragment 44.
06:49« Ne diriez-vous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple,
06:55se gouverne par une raison pure et sublime, et qu'il juge des choses dans leur nature,
07:01sans s'arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l'imagination des faibles ? »
07:06On a ici le portrait d'un magistrat qui, par sa vieillesse, impose une image de sagesse.
07:13On a vraiment l'idée que la vieillesse irait de pair avec la sagesse
07:16et que ce magistrat ne jugerait donc pas son désapparence et ne se laisserait pas berner par l'imagination.
07:22Et pourtant, voilà ce que dit ensuite Blaise Pascal.
07:25« Que le prédicateur vienne apparaître, si la nature lui a donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre,
07:32que son barbier l'ait mal rasé, si le hasard l'a encore barbouillé de surcroît,
07:37quelques grandes vérités qu'il énonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur.
07:43Autrement dit, si un orateur se présente à ce magistrat et qu'il a la voix enrouée,
07:49un visage un peu bizarre et qu'il est mal rasé, le magistrat ne pourra pas s'empêcher de le juger défavorablement.
07:56Autrement dit, même le plus sage ou celui qui donne l'impression d'être le plus sage est berné par l'imagination
08:04et on voit comment les images s'imposent à nous au-delà de la raison. »
08:10Et Blaise Pascal confirme effectivement que les magistrats et les médecins
08:16semblent avoir besoin d'un uniforme, des bonnets carrés ou des robes rouges,
08:22pour imposer leur pouvoir dans l'espace social.
08:26Donc on voit comment l'image aussi a un rôle essentiel à nos yeux.
08:31On a l'impression ici qu'il suffirait de se construire une certaine image de soi pour asseoir son pouvoir.
08:42Mais construire une image de réussite, c'est toujours un pari risqué.
08:47Alors ça fonctionne chez Belle Amie de Maupassant, mais on a dans le monde contemporain quelques cas qui ont précisément dysfonctionné.
08:56En 2020, des influenceurs ont voulu faire croire à leurs abonnés qu'ils menaient une vie de luxe.
09:02Or, ils avaient loué un studio moyennant 64 dollars, donc 50 euros,
09:08et dans ce studio il y avait un jet et ils ont prétendu que ce jet était le leur et qu'ils voyageaient en jet.
09:14Certains followers ont perçu la supercherie et donc les influenceurs ont été discrédités.
09:20On peut également penser au cas d'Anna Delvey, de son vrai nom Anna Sorokine.
09:25C'est une jeune femme russe qui a escroqué des hôtels, des restaurants et toute la haute aristocratie new-yorkaise
09:34en se faisant passer pour une riche héritière allemande.
09:37Elle a été démasquée et elle est aussi condamnée.
09:41Donc on voit que parfois se construire une image de soi pour intégrer des milieux favorisés est aussi un pari risqué.
09:51D'où les questions qui émergent par rapport à ces faits.
09:54Peut-on cacher ce que nous sommes ou ce que nous avons été ?
09:59Jusqu'à quel point pouvons-nous maîtriser notre image ?
10:02Et à force de se créer des identités, de construire des images que l'on proposerait à nos différents interlocuteurs,
10:09ne risque-t-on pas de se perdre dans un vertige identitaire ?
10:14On peut penser en cela à Lorenzaccio de Musset.
10:17L'histoire d'un personnage qui construit plusieurs facettes de sa personnalité afin de mener à bien son projet.
10:24Il constitue en fait un tyrannicide.
10:27Et progressivement, il ne sait plus qui il est.
10:30Il éprouve une véritable crise dentitaire puisqu'il est noyé dans les différentes images de lui-même.
10:35On voit finalement que l'image et le pouvoir sont liés de facto.
10:41Plus encore, je voudrais prouver que les images orientent notre jugement et notre comportement.
10:48On voit d'abord que la publicité pousse à la consommation.
10:52Je voudrais évoquer ici un personnage, Édouard Bernays, qui est le neveu de Freud.
10:58Et qui a justement développé la publicité.
11:01Comment s'y est-il pris ?
11:03Il souhaitait faire en sorte que les femmes américaines fument.
11:07Pour cela, il a travaillé sur l'image de la femme en collaboration avec des magazines,
11:13en valorisant la minceur et en soutenant que fumer permettait de mincir et empêchait de manger.
11:20Premier temps d'abord, il a réussi à imposer la cigarette dans les foyers américains.
11:26Mais il s'est rendu compte que les femmes américaines avaient encore peur de s'afficher en espace public avec des cigarettes.
11:33Donc il a mené une campagne où il a demandé à des femmes, lors d'une parade de Pâques en 1929,
11:41de fumer sous l'œil des photographes et de journalistes.
11:46Il a appelé cela les « torches de la liberté ».
11:50Et donc il a favorisé l'idée que la cigarette était source d'émancipation pour les femmes.
11:55Voilà comment, à travers cette construction d'images entre un publicitaire et des journalistes et des photographes,
12:02le tout appuyé par les magazines, on a incité les femmes américaines à fumer.
12:07On sait aussi le rôle que les westerns ont pu avoir dans l'assimilation entre la cigarette et la vie quotidienne.
12:14On sait aussi le rôle que les westerns ont pu avoir dans l'assimilation entre la cigarette et la virilité.
12:21Depuis 2016, une loi française interdit toute publicité en faveur de la cigarette.
12:27Et on comprend donc que s'il y a interdiction, c'est que la publicité a un certain pouvoir,
12:33donc que les images orientent de fait nos comportements.
12:38On peut aussi voir comment les images orientent nos choix amoureux.
12:44Alors là, on peut se demander, finalement, ce qu'on aime, c'est l'autre ou l'image de l'autre.
12:51Pour cela, on peut s'appuyer sur « Un amour de Swan » de Marcel Proust, publié en 1913.
12:58Alors, je vais vous raconter la façon dont Swan rencontre Odette.
13:03C'est une semi-mondaine, et voilà la première image qu'il se fait d'elle.
13:08Elle était apparue à Swan, non pas certes sans beauté, mais d'un genre de beauté qui lui était indifférent,
13:15qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique,
13:20de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun,
13:24et qui sont l'opposé du type que nos sens réclament.
13:28Pour lui plaire, elle avait un profil trop accusé, la peau trop fragile, les pommettes trop saillantes, les traits trop tirés.
13:35Donc, on voit que la première rencontre ne fonctionne pas, Odette n'est visiblement pas son genre.
13:41Et pourtant, à la deuxième rencontre, il va y avoir un déclic.
13:45Je vous lis cette deuxième rencontre.
13:58Swan avait toujours eu ce goût particulier d'aimer à retrouver dans la peinture des maîtres,
14:19non pas seulement les caractères généraux de la réalité qui nous entoure,
14:23mais ce qui semble au contraire le moins susceptible de généralité, les traits individuels des visages que nous connaissons.
14:30Donc, on voit ici comment finalement l'esthète qu'est Swan va être saisie par la ressemblance entre Odette,
14:38qui n'était pas son genre, et un tableau de Botticelli.
14:42Cela dit, si on décortique un peu cet extrait, on voit qu'il ne précise pas les traits communs.
14:49On a l'impression que c'est seulement une posture, une certaine inclination de la tête.
14:54On comprend aussi que Swan a une certaine tendance à associer des tableaux célèbres avec les visages qu'il croise.
15:03Donc, on comprend finalement que ce qu'il aime, c'est avant tout une certaine image.
15:08Il aime retrouver Botticelli dans les traits d'Odette.
15:12Et on voit dans l'œuvre le danger qu'il y a à cela.
15:16Cela évoque évidemment la cristallisation, selon Stendhal, l'idée que finalement on va par l'imagination
15:23parer la personne aimée de toutes les qualités que l'on recherche chez l'autre.
15:28Plus tard, Swan ne la trouve plus si jolie et il va utiliser l'image pour raviver ses sentiments.
15:36Là encore un dernier extrait.
15:46Que va faire Swan pour raviver l'image de la beauté qu'il avait appréciée chez Odette ?
15:56Voilà ce qui est écrit.
15:58Il va se servir de la photographie pour raviver la beauté qu'il avait trouvée chez Odette.
16:16Il va donc convoquer des images pour être conforté dans sa passion.
16:21On a l'impression, à travers le cas de la publicité et de cet amour de cette cristallisation,
16:27que nous sommes soumis aux images.
16:29Et pourtant, nous avons à notre disposition des stratégies pour ne pas être prisonniers des images.
16:36Comment s'y prendre ? On peut les décrypter, les déconstruire.
16:40On peut d'abord s'appuyer sur des études théoriques.
16:44Je pense notamment à la sémiologie proposée par Barthes.
16:48Barthes, dans Mythologie, propose d'étudier les signes.
16:52Il analyse ce qu'il appelle des mythes contemporains et il va décrypter ces mythes comme autant de signes
17:00dans lesquels serait cachée une idéologie bourgeoise.
17:03Par exemple, il va montrer comment le commentaire sportif érige le Tour de France en épopée.
17:09Il va montrer comment la publicité qui nous vend des savons nous vend de la douceur parfumée
17:15par contraste avec l'eau de Javel qui serait abrasive.
17:18Régis Debray va lui proposer une nouvelle science, en quelque sorte, qu'il intitule la médiologie.
17:25Il invite à s'interroger sur les rapports entre la technique et la culture.
17:32Il y a cette idée que l'on peut aussi convoquer des théoriciens pour décrypter les images.
17:43Mais de façon plus simple, on voit que l'école fait aussi de l'analyse d'images un enjeu citoyen.
17:50On le voit à travers ce qu'on appelle l'EMI, l'éducation aux médias et à l'information.
17:55On le voit aussi à travers des dispositifs comme collège au cinéma ou lycéen au cinéma
18:00qui permettent de s'approprier les techniques d'analyse filmique
18:05et donc d'être plus conscients de la fabrique des images.
18:10Et je voudrais finir par l'idée que ce pouvoir des images n'est pas forcément nécessairement
18:16un enjeu citoyen.
18:19Et je voudrais finir par l'idée que ce pouvoir des images n'est pas forcément néfaste.
18:25Ce pouvoir des images peut aussi être une chance.
18:28On voit par exemple à travers les choix de l'association Just Stop Oil en 2022,
18:36on voit comment cette association a compris le pouvoir des images
18:40et en aspergeant le tableau Les Tournesols de Van Gogh,
18:44ils ont compris d'une part la valeur sacrée du tableau, de l'art,
18:49mais aussi la puissance virale des images sur les réseaux sociaux.
18:54Le fait d'asperger un tableau est un dispositif qui peut être controversé, contestable,
19:01mais c'est une association qui, pour défendre nos causes politiques,
19:05joue sur le pouvoir des images.
19:08On sait aussi que ce pouvoir des images favorise les interactions sociales.
19:13C'est le sociologue Erwin Goffman, dans un ouvrage intitulé
19:18« La mise en scène de la vie quotidienne » en 1956,
19:21qui a montré que dans les interactions avec autrui,
19:25nous allons donner la meilleure image de nous-mêmes.
19:28Donc on va essayer de contrôler l'image de soi
19:32et on va aussi aider autrui à contrôler son image.
19:35Par exemple, en ne lui faisant pas remarquer des bruits de digestion ou des bruits de bouche,
19:40on favorise les interactions sociales.
19:43Mais dès le IIIe siècle av. J.-C.,
19:45Plotin estimait que l'image de soi idéale,
19:49que l'on se faisait de sa personne,
19:51était déjà à la base de la morale.
19:54Voilà ce qu'il dit.
19:55« Ne cesse pas de perfectionner ta statue
19:58jusqu'à ce que la vertu brille à tes yeux de sa divine lumière,
20:02jusqu'à ce que tu vois la tempérance assise en ton sein dans sa sainte pureté. »
20:07Donc on voit effectivement que cette image de soi idéale
20:10permet de développer des vertus morales.
20:15Et puis, dernier point,
20:17le pouvoir des images se vérifie aussi
20:19parce qu'elles sont porteuses d'une certaine vérité.
20:22On voit par exemple l'importance des images pour apprendre,
20:25les imagiers, les cartes, les croquis.
20:28Et même Platon, qui mettait à distance les images
20:32et invitait à s'en méfier,
20:34a utilisé l'allégorie pour interroger
20:38le rôle du philosophe dans l'accès à la vérité.
20:43Donc on voit ici que l'image a un certain pouvoir,
20:47mais ce pouvoir peut favoriser la connaissance et la compréhension.