• il y a 11 heures
Le téléphone portable de Louise, 11 ans, a été retrouvé vendredi 7 février dans la forêt des Templiers, en Essonne, où le corps inerte de la fillette avait également été retrouvé, quelques heures après le signalement de sa disparition par sa sœur. Ce lundi 10 février, deux personnes ont été placées en garde à vue : un homme de 23 ans suspecté de meurtre sur mineur, et sa mère âgée de 55 ans, soupçonnée de non-dénonciation de crime.

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Transcription
00:00Moi, mon client, quand il est interpellé, il est interpellé, il est minuit 40,
00:03il est interpellé à son domicile, puisqu'ils sont venus le chercher à son domicile.
00:06Au domicile de sa mère, donc ?
00:07Au domicile de sa mère, donc à son domicile, puisqu'il y réside.
00:10Moi, à ce moment-là, je ne suis pas désignée,
00:12puisque mon client, quand il est interpellé, il ne sait pas trop ce qui se passe.
00:16On lui dit, mais bon, il a 23 ans, il faut quand même remettre ça dans le contexte.
00:19Et ensuite de quoi, quand il est placé en garde à vue,
00:21il ne fait pas appel à mes services et il ne fait d'ailleurs appel à aucun service d'avocat.
00:26Parce que les policiers lui disent, bon, tu sais,
00:28et je suis désolée aussi d'en parler parce que ça se passe comme ça,
00:30les policiers lui ont dit, tu sais, si tu prends un avocat, ça va retarder un peu
00:33parce qu'il va falloir qu'on prévienne l'avocat, on est en pleine nuit.
00:36Sinon, à partir de 6 heures du matin, on va commencer les auditions.
00:39Voilà, ça, c'est aussi une réalité du terrain.
00:41Et donc, la première audition a eu lieu sans avocat.
00:44Et c'est ensuite que j'ai la famille qui m'a appelée pour me désigner.
00:47Et c'est à ce moment-là que j'ai filé à l'APJ de Versailles
00:51et que j'ai été désignée par mon client.
00:53Je l'ai assistée pendant 30 minutes pour la durée de l'entretien.
00:57Ensuite de quoi il y a eu l'audition qui a duré à peine, on va dire, 50 minutes.
01:01J'ai pris aussi le temps nécessaire pour écrire un mail très circonstancié
01:04au parquet d'Evry pour leur expliquer tout ce qui n'allait pas dans cette procédure
01:08parce que c'est aussi notre rôle d'avocat de dire que le temps de la garde à vue
01:11est nécessaire pour faire telle et telle investigation.
01:13Mais ce qui justifie au début cette interpellation et cette garde à vue,
01:17c'est parce que votre client semble ressembler à cet homme en doudou noir
01:20qui a été vu sur les bandes de vidéosurveillance.
01:22C'est ça. Mais je vais même vous dire, vous en savez davantage que moi
01:25puisque nous, quand on est en garde à vue, l'avocat aujourd'hui,
01:28même s'il a accès à simplement les PV d'audition et de confrontation,
01:31on n'en sait pas plus.
01:32Donc on essaye d'avoir des informations en off avec les enquêteurs.
01:35Ils ne sont pas obligés de nous les dévoiler.
01:37Mais bon, après, on a l'habitude un peu.
01:39Donc on sait aussi mettre en place une espèce de tacite connivence avec eux
01:43et on voit un petit peu ce qu'il en est.
01:45Mais nous, ce qui nous a été montré, c'est simplement la photo que vous avez également,
01:48qui n'est pas de meilleure qualité.
01:51Et tout simplement, c'est ça.
01:53À ce moment-là, la réponse de votre client, c'est de dire qu'il était à un autre endroit.
02:01Son alibi, c'est de dire ça ne peut pas être moi puisque je n'étais pas dans la zone
02:06et je ne peux pas être celui qui est vu sur cette vidéo de caméra surveillance.
02:11C'est la réponse qui est donnée, formulée par votre client.
02:13Durant la première audition à laquelle je n'ai pas assisté,
02:15mais j'ai bien évidemment eu accès au PV,
02:19on lui demande simplement quel a été son emploi du temps.
02:21Et c'est simplement quand moi je l'assiste à ce moment-là, lors de la deuxième audition,
02:24qu'on lui présente ce cliché et c'est tiré d'une vidéo surveillance.
02:27Donc on n'a même pas eu accès nous à la vidéo surveillance,
02:30en version active de la part de mon client.
02:34Mais cette photo, quand on la voit et quand elle est présentée à mon client,
02:38notre réaction à nous deux, puisque même moi je suis stupéfaite,
02:40je leur dis mais vous êtes sérieux ?
02:42C'est sur ça que mon client est placé en garde à vue ?
02:44D'autant que moi je le sais et je suis obligée d'en parler à mon client
02:48parce qu'en tout cas, j'ai pris cette option-là.
02:49Je sais que derrière, il y a la déferlante haine
02:52par rapport à son identité qui a été dévoilée.
02:54Donc je lui précise pendant l'entretien qu'il y a tout ça derrière
02:57auquel il va devoir se préparer.
02:59Et quand je vois que c'est sur la base de cette preuve qui n'est pas irréfutable,
03:02je me dis mais ce n'est pas possible.
03:04Mais c'est allé encore plus loin, c'est-à-dire que vous avez expliqué
03:07qu'à l'heure de la disparition de Louise, votre client,
03:10géographiquement, matériellement, ne peut pas être là
03:13parce qu'il est à un autre endroit dans une localité voisine.
03:15Sauf qu'on n'a pas véritablement l'horaire précis
03:18de la disparition.
03:19Alors on sait à peu près, on a une tranche horaire,
03:21mais on n'a pas l'heure précisément.
03:23Donc ce qui veut dire que moi, quand mon client
03:25donne simplement son emploi du temps avec sa petite amie,
03:29tout de suite, on se dit mais que probablement,
03:32à l'heure où a été enlevée la pique Louise,
03:34il n'était pas du tout dans le secteur.
03:36Donc on était obligé de rentrer un petit peu dans une confession de notre intimité.
03:39Quand je dis notre intimité, c'est parce que forcément moi,
03:41à chaque fois, je prends fête écose pour mes clients et on est une équipe.
03:43Donc on parle avec le on.
03:45Mais il a été obligé de raconter son emploi du temps
03:49et cet emploi du temps-là ne venait pas corroborer
03:51les éléments qui étaient dans le dossier.

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