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00:00A 13h38, l'autre sujet que je voulais aborder avec vous, ça concerne le droit du sol.
00:04La semaine dernière, l'Assemblée nationale a donc voté une proposition de loi visant à restreindre, à durcir le droit du sol à Mayotte.
00:10Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui souhaite que la question justement du droit du sol sur tout le territoire national soit tranchée en 2027. Écoutez.
00:19Le droit du sol, moi je ne dis pas que le gouvernement doit trancher sa question la semaine prochaine.
00:22Je pense que l'élection présidentielle la tranchera.
00:24Vous évoquiez aussi la question d'un référendum.
00:26Il y a deux interprétations possibles pour savoir si le droit du sol pourrait être dans le référendum tel que l'article 11 prévoit aujourd'hui.
00:31C'est au président de décider. Moi, je me reste à ma place.
00:34En tout cas, ce qui est sûr, c'est que dans deux ans, à l'élection présidentielle, on tranchera cette question.
00:38Et les Français trancheront et les Français auront raison.
00:40Voilà, dans deux ans maintenant. Il y avait une petite excitation et finalement, il va falloir patienter deux ans pour réexaminer ce droit du sol.
00:49Il y a quand même une petite course à l'échalote entre le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur sur ces sujets-là.
00:56Oui, parce que Bruno Retaille, dans le même temps, a proposé un référendum.
00:59Je reste très attaché au droit du sol qui nous vient du XVIe siècle, qui nous vient du code civil napoléonien,
01:09qui nous vient d'une histoire qui, pour moi, lie en effet le citoyen à un territoire et à une adhésion à notre République.
01:18Alors, faut-il bien sûr créer les conditions de cette adhésion.
01:21Nous verrons comment le débat peut évoluer.
01:23Ça peut peut-être être un débat de grande qualité, à partir du moment où on ne le mène pas uniquement avec l'idée de souffler sur des braises,
01:31et notamment sur des braises identitaires.
01:33Mais surtout que c'est de la parole, parce qu'on annonce des choses.
01:35Il y a effectivement ce qui se passe à Mayotte, mais on dit qu'il milite pour l'élargissement de ce droit.
01:42Il est suivi d'ailleurs par François Bayrou sur le sujet.
01:45Mais à l'arrivée, on dit, allez hop, rendez-vous dans deux ans.
01:47Je ne comprends pas bien, en tout cas, on nous parle de polyphonie gouvernementale.
01:52Il y a plutôt une cacophonie.
01:54Il y a plusieurs lignes aujourd'hui dans ce gouvernement concernant ces sujets-là.
01:59Et je n'ai pas le sentiment que ce soit la question prioritaire pour 2027.
02:07Moi, je me méfie de ces conversions tardives, de ceux qui découvrent aujourd'hui ce qu'est le droit du sol.
02:13C'est un converti ?
02:14Darmanin, à l'évidence.
02:15Oui, mais ça a été dit, il est dans la course à l'échalote.
02:17Il voit bien qu'il y a un courant conservateur qui nous vient des Etats-Unis
02:21et qui force aujourd'hui à ouvrir les yeux sur les failles de nos a priori.
02:26Et le droit du sol, je ne peux pas du tout en parler
02:28parce que ça fait maintenant 30 ans que je milite pour l'abolition du droit du sol
02:31qui, quand il avait été appliqué en France, était surtout pour favoriser les conscriptions.
02:35Et qui aujourd'hui, le droit du sol, ça donne une nationalité quasi-automatique
02:41à l'enfant qui naît en France.
02:43Encore une fois, ce droit à cette nationalité française est vu comme une sorte de violence identitaire
02:47par ces nouveaux Français qui sont issus d'une immigration
02:51et dont la culture de leurs parents les rattache également à une culture exogène.
02:56Et donc, il faut prendre en compte ce que l'on a appelé des Français de papier.
03:00Il y a des Français qui ne se reconnaissent pas Français
03:02mais qui se disent d'abord Marocains, Algériens, Tunisiens avant de se dire Français.
03:06Donc ça, ça pose un problème.
03:07Et puis d'autre part, le droit du sol, certes, est notre droit depuis très longtemps
03:11mais je pense que les révolutionnaires avaient voulu introduire à un moment donné le
03:17ius voluntatis, le droit de la volonté.
03:19Et ce droit de la volonté dont parle aujourd'hui maintenant Darmanin
03:22mais ça fait maintenant 30 ans que nous étions quelques-uns à en parler.
03:24Ce droit de la volonté me paraît plus justifiable dans la mesure où il exige de celui qui veut devenir Français
03:29une adhésion, un acte volontaire d'adhésion à la société française
03:35non pas à la République, à la société française et aux valeurs françaises.
03:39Et non pas simplement aux valeurs de la République qui, là non plus, ne veulent pas dire grand-chose.
03:42Et vous parlez de cette battle qui est entre Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.
03:46Bruno Retailleau qui estime nécessaire à lancer un référendum sur l'immigration, il dit
03:50c'est le phénomène qui a le plus bouleversé la société française depuis un demi-siècle
03:54sans que les Français aient jamais été consultés.
03:57Oui, non mais on peut.
03:58Là, on peut.
03:59De toute manière, il n'y a pas eu de référendum dans notre pays depuis bientôt 20 ans.
04:03Donc ça, c'est un problème dépassant la simple question de l'immigration.
04:07Après, je ne suis pas dupe du fait qu'il y a en effet une poussée venant de la victoire de Trump
04:14avec quelques rebonds dans des pays européens, avec une bataille idéologique, politique, culturelle
04:19mais que je trouve très saine parce que c'est bien de pouvoir...
04:22Moi, j'aime bien ça, je préfère les débats marqués et clivants.
04:25Vous voulez dire que l'annonce de Trump déconne un peu la pulpe du fond à tout le monde ?
04:27Non mais en tout cas, allons vers une vraie et belle campagne pour les élections présidentielles en 2027
04:34étant donné qu'on a été privé de débats en 2022, ce qui n'est jamais très bon.
04:39On récolte aussi cette crise venant d'une réélection d'Emmanuel Macron mais sans qu'on se souvienne...
04:45Est-ce qu'il y avait débat en 2017 ?
04:47Non, mais 2017 non plus.
04:49Non mais...
04:50Allons vers un grand et beau débat à condition qu'il soit instruit, qu'il soit documenté.
04:57Non mais pourquoi ?
04:58Là, il y a des chiffres quand même qui sont têtus.
05:00Oui, on a 10% de population qui vivent en France d'origine étrangère.
05:03Mais pourquoi il n'y a pas eu de débat depuis tout ce temps ?
05:05C'est parce que ceux, et j'en étais, qui mettaient en alerte sur le droit du sol, ou sur l'immigration, ou sur la crise de l'intégration...
05:12336 700 premiers titres de séjour délivrés en 2024, près de 2% de plus par rapport à 2003.
05:17Mais on découvre...
05:18Il y a un tiers d'étudiants, qu'est-ce qu'on en fait ?
05:19Il y a un tiers d'étudiants, on en fait quoi ?
05:20On découvre que...
05:21Ils en ont folle, ces étudiants, on les garde ou pas ?
05:23On découvre que...
05:24Tu permets que je termine d'abord ?
05:25On découvre que...
05:26Pourquoi il n'y a pas eu de débat ?
05:27Parce que tous ceux qui disaient précisément, qui sonnaient l'alarme, étaient traités de fascistes, tout simplement.
05:32Et donc, au bout du compte, il faut avoir le cuir épais pour accepter d'être traité de fasciste sans arrêt,
05:37pour pouvoir décrire simplement ce que les gens maintenant reconnaissent de bonne foi, en disant, bah oui, effectivement, il y a un problème.
05:42Sauf que ce problème, il est exactement le même, il se posait dans les mêmes termes, il y a 30 ans, peut-être avec un petit peu moins d'acuité,
05:47enfin, dans les chiffres, en tout cas.
05:48Il y avait 200 000 arrivés il y a 20 ans, maintenant il y en a 500 000.
05:52Alors, naturellement, il est encore heureux que les gens...
05:55Interrogeons-nous plutôt sur cette crise de l'intelligence collective qui nous a fait nous fermer les yeux sur 30 ans, 40 ans d'immigration invasive.
06:03Aujourd'hui, je me demande si on va pouvoir revenir en arrière.
06:05On ne pourra pas revenir en arrière, d'ailleurs.
06:07Mais enfin, est-ce que tout peut être réparé ? Je n'en suis même pas certain.
06:10En un mot.
06:11Non, moi, je conteste le phénomène. Pour moi, il n'y a pas de submersion.
06:15Donc, il y a des problèmes d'intégration.
06:17Mais vous êtes d'accord qu'il faut un débat, que ce débat, on va l'appeler mutier et renouvelé par Bruno Retailleau.
06:22Et j'espère que la gauche aura d'ailleurs un peu la volonté de le mener de manière un peu ardente aussi.
06:29Même en 2008, quand le président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait lancé un débat sur l'identité nationale, il a fait repentance en 2015.
06:37Je cite ses propos dans mon blog de ce matin en disant qu'il n'aurait pas dû faire un débat sur l'identité française, mais sur l'identité républicaine.
06:46Donc, dès même à l'époque, vous voyez que la droite de gouvernement craignait de parler de la France, de ses racines, de ses représentants.
06:52Mais c'est une belle chose, la République aussi.
06:53Et la France.
06:54Olivier Lartigolle.
06:55Et Marie Youffol.
06:56En quelques instants.
06:57On va écouter Emmanuel Macron.
06:58Ça faisait longtemps que vous ne l'aviez pas entendu.
06:59La République française.
07:00Tiens, il y a un sommet de l'intelligence artificielle.
07:02Il vient l'approfiter pour tacler les patrons.
07:06C'est trop facile d'être planqué derrière son bureau.
07:08Réponse au grand patron.
07:10On va l'entendre, à tout de suite.
07:11Repas, il est 13h45.

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