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Avec Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-02-10##

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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 7h48, heure moins 20. Gilles Babinet, bonjour.
00:08— Bonjour. — Allô. Gilles Babinet. — Oui. Bonjour. — Allô. Bonjour. Vous êtes coprésident du Conseil national du numérique.
00:16Je vous entends pas très bien, me semble-t-il. Je ne sais pas... Ça va mieux, là ? — Oui, ça va marcher.
00:21— Ah, bah oui, ça va marcher. Quand même, à l'heure de l'intelligence artificielle, la liaison va quand même fonctionner, Gilles Babinet.
00:30— C'est ce qu'on peut espérer. — Oui, oui. Ça y est, ça marche très très bien. Ça marche très bien.
00:36Dites-moi, ce sommet de Paris qui doit réunir... Alors je vais pas faire la liste, mais beaucoup de politiques.
00:44Coorganisé avec l'Inde, la présence du Premier ministre indien Narendra Modi est importante. D'autres pays évidemment du monde entier
00:54sont représentés, puis beaucoup d'entrepreneurs, avec ce qu'a annoncé Emmanuel Macron hier soir,
01:00109 milliards d'euros d'investissement sur plusieurs années, investissement étranger en France. C'est cela, Gilles Babinet,
01:07essentiellement étranger. — Oui, oui, c'est ce que j'ai compris aussi. Vous savez, je suis pas au courant
01:13de tous les moindres détails, mais c'est ce que l'on comprend. — C'est ce que l'on comprend. Des investissements en France...
01:19Je commence avec ça, parce que vous avez rendu un rapport... Vous avez remis au président de la République en mars 2024
01:27un rapport contenant 25 recommandations pour faire de la France un acteur majeur de la révolution technologique,
01:33de l'intelligence artificielle. Nous allons en parler. Mais 109 milliards, pour quoi faire ? Pour construire des data centers,
01:42pour développer des start-up françaises européennes. C'est cela ? — Oui. Enfin vous l'avez dit, c'est principalement ça, l'enjeu.
01:52Le sujet des data centers est un sujet important, parce qu'il y en a peu en Europe. Et puis le fait de pouvoir développer
01:59un écosystème de start-up est aussi très important, dans la mesure où on sait notoirement que les sont sous-financés
02:06par rapport aux États-Unis. — Voilà. C'est quoi, un data center, pour expliquer aux auditeurs ?
02:12— ...très intensif, généralement pour des centaines de milliers voire des millions d'utilisateurs. On concentre le calcul
02:22à un endroit pour le rendre plus efficace. — Voilà. Voilà. Et donc des data centers qui vont être construits en France.
02:29D'ailleurs, l'entreprise française Mistral AI a décidé d'installer un data center dans l'Essonne. Il y aura aussi un data center
02:41à Cambrai et d'autres, évidemment, avec des investissements en France, des Émirats arabes unis, des investissements canadiens,
02:50enfin divers et variés pour l'intelligence artificielle. Quelle est la volonté aujourd'hui d'Emmanuel Macron,
02:57mais aussi de l'Europe, on l'espère ? La volonté, c'est de concurrencer la Chine et les États-Unis.
03:03Est-ce qu'on n'a pas pris trop de retard, déjà ? — On a pris beaucoup de retard suite à une absence de décision,
03:10des mauvaises décisions qui ont été structurées tout au long des 20 ou 30 dernières années. Mais je pense que ce retard
03:18est tout à fait rattrapable à condition de prendre les bonnes décisions désormais. Donc celles-ci sont manifestement
03:23les bonnes décisions. Et elles n'ont que trop tardé. On a été nombreux à appeler à vraiment un sursaut national et européen
03:32depuis au moins les 15 dernières années. Et ça n'a jamais eu lieu dans sa juste mesure. Donc là, quand on parle de 100 milliards,
03:41c'est dans les purs. Ce qui n'était pas le cas des dernières grandes déclarations. Maintenant, reste à savoir si cet argent
03:50va effectivement concrètement se retrouver en France. C'est probable. Mais l'histoire nous montre que c'est vraiment un défi.
04:02— En France, parce que nous avons des atouts en France. Nous avons plusieurs atouts. Le premier, c'est la qualité de nos chercheurs,
04:09la qualité des ingénieurs, la qualité de la formation française. Gilles Babinet. — Oui. Écoutez, il y a plus que ça, d'ailleurs.
04:19Effectivement, ça, c'est unique. Et je crois qu'on ne le répétera jamais assez. C'est vraiment d'avoir des Français en petit nombre,
04:27d'ailleurs, mais qui ont un niveau d'excellence en mathématiques qui est absolument unique sur la planète et qui fait une grande différence
04:34quand ils se mettent à travailler dans le domaine de la nature artificielle. Quand vous allez dans les laboratoires de nature artificielle
04:42un peu partout dans le monde, que ce soit à New York, à Palo Alto ou ailleurs, vous êtes surpris. Mais c'est vraiment très frappant
04:52de voir le nombre de Français qui sont présents. Et souvent, dans la part de réflexion qui est vraiment la plus ardue, c'est là où on excelle.
05:02Et donc moi, c'est ce que je dis toujours. C'est le plus dur à faire, en fait. C'est-à-dire que trouver de l'argent, c'est évidemment difficile.
05:09Mais réussir à créer une école d'excellence qui vous crée des gens qui sont vraiment d'un niveau tout à fait supérieur, ça, c'est très très difficile.
05:16Et on en dispose. — Et on en dispose. On dispose aussi d'une énergie qui n'est pas chère, grâce au nucléaire, évidemment.
05:27Mais Gilles Babinet beaucoup s'inquiète du développement de l'intelligence artificielle. Et je comparais cela au début de l'ordinateur
05:34ou au début ou même quand on remonte beaucoup beaucoup plus loin à Gutenberg. Les copistes ont disparu avec Gutenberg.
05:42C'est une révolution, Gilles Babinet, une révolution. Beaucoup disent oui, une révolution, mais destructrice d'emploi, données personnelles
05:52qui vont être divulguées, risques de désinformation, d'arnaques en ligne. Que répondez-vous ?
06:00— Oui, je pense que c'est vraiment une révolution totale. J'ai souvent l'habitude de dire qu'il y a 3 grandes révolutions anthropologiques.
06:08Il y a celle de l'invention du langage, donc il y a 6 000 ans, 7 000 ans avec Sommer. Il y a celle de l'invention de l'imprimerie.
06:15Et puis il y a l'invention des machines cognitives, celle-ci, celle que l'on rencontre, qui induit des changements dans tous les domaines.
06:23C'est-à-dire effectivement, vous venez de le dire, aussi bien dans les enjeux de sécurité et de sécurisation, les enjeux du travail,
06:32certains emplois qui vont nécessairement disparaître. Je pense que la France essaye d'avoir une attitude, je dirais, équilibrée
06:44entre régulation et innovation. C'est très difficile à faire. Vous êtes critiqués systématiquement des deux côtés.
06:50Les gens qui disent « vous régulez trop », les gens qui disent « vous régulez pas assez ». Et notamment de créer une forme de culture collective
06:58de l'intelligence artificielle pour faire en sorte que finalement, on y aille de la bonne façon.
07:05— Est-ce qu'il faut en avoir peur, Gilles Babinet ? Parce que j'écoutais tout à l'heure un prof de maths, c'était juste avant le journal de cette heure,
07:13qui craignait, qui avait peur de l'intelligence artificielle et qui freinait des quatre fers. Est-ce qu'il faut en avoir peur ?
07:20Est-ce qu'on peut en avoir peur ?
07:23— Alors, on peut en avoir peur. Est-ce qu'il faut en avoir peur ? Certainement pas, parce que cette révolution s'impose à nous.
07:28C'est-à-dire que si on dit non, le reste du monde va l'utiliser. Et puis on va se déclasser. Et d'une certaine façon, on perdra notre autonomie,
07:39notre capacité de libre arbitre, etc., etc. Donc il faut l'embrasser. Mais il faut le faire à l'européenne, c'est-à-dire d'une façon différente
07:49peut-être des États-Unis ou de la Chine. La Chine, c'est très promethéen. C'est vraiment des IA de contrôle. Les États-Unis, c'est quand même
07:57très mercantiliste. Nous, nous avons peut-être une voie différente à tracer. Et encore une fois, ça se situe entre l'innovation et la régulation.
08:07Il faut faire les deux intelligemment. — Merci Gilles Babinet. Merci co-président du Conseil national du numérique.
08:14Il est 7 h 48. Vous êtes sur Sud Radio pour savoir et comprendre. On apprend. On apprend. On a besoin d'apprendre, et notamment dans ce domaine.

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