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00:00Les filles dénoncent l'interruption par l'EPS du nouveau Front Populaire après la non-censure du budget.
00:05Ça y est, la rupture est consommée pour cette fois-ci.
00:08On va juste écouter Jean-Luc Mélenchon qui était hier à Nantes
00:11pour commémorer la première abolition de l'esclavage du 1794.
00:15Écoutez ce qu'il a dit sur la complicité entre François Bayrou, Olivier Epport et François Hollande.
00:21Le gouvernement, c'est assez vicieux.
00:25Ils disent qu'il faut un budget parce que sinon... Mais sinon quoi ?
00:29Il y a un budget. Il y a une loi spéciale qui a été votée
00:32et c'est le budget de l'année précédente qui est reconduit.
00:34Il ne convient pas de me dire que tout ça est extravagant.
00:36En Espagne, ils font ça depuis trois budgets.
00:38Bon, donc c'est pas vrai que...
00:40Mais le gouvernement a volontairement mis l'État en chômage technique.
00:45Donc il ne paye plus rien.
00:46Alors tout le monde dit, ah là là, il faut quand même qu'on puisse...
00:49Il faut qu'on ait nos subventions, il faut qu'on ait nos prestations.
00:52Voilà comment s'y prend M. Bayrou
00:54avec la complicité d'Olivier Epport et de François Hollande
00:58parce que c'est lui le grand tireur de ficelle du Parti Socialiste.
01:01Les autres sont un décor.
01:03Voilà, le marionnettiste à gauche, c'est François Hollande, Gautier Lebrec.
01:06Oui, je vois que tous les députés de la France Insoumise se donnent le mot
01:09et tweetent le nouveau Front Populaire comporte désormais trois groupes politiques
01:12les écologistes, les communistes et les insoumis.
01:14Bon, c'est un petit théâtre. On est habitués à ces ruptures.
01:18Je veux dire, ce n'est pas très insultant.
01:20Je rappelle que Sofia Chikurro est allée jusqu'à comparer Fabien Roussel à Doriot,
01:24à un collabo, donc ils sont allés largement plus loin dans les anathèmes et les insultes.
01:29La seule question qui nous intéresse, c'est jusqu'à quand ?
01:32Jusqu'à quand le PS ne censurera pas François Bayrou ?
01:35Et jusqu'à quand ils vont jouer le divorce ?
01:38Est-ce qu'il y aura à nouveau un remariage ?
01:40Est-ce qu'au moment des municipales, on aura des listes communes ?
01:42Est-ce qu'il y a une prochaine dissolution s'il y en a une l'été prochain
01:46puisque c'est le souhait du Rassemblement National ?
01:48Jordan Bardella l'avait formulé.
01:50À ce moment-là, Marine Le Pen et ses députés pourraient censurer François Bayrou
01:54pour essayer de forcer le chef de l'État à dissoudre à nouveau.
01:57Est-ce que dans ce cas-là, il y a des listes communes ?
01:59Il y a la nouvelle NUPES et le nouveau NFP, ils trouveront un troisième nom.
02:03Mais je rappelle que Raphaël Glucksmann a fait une campagne entière
02:06contre Jean-Luc Mélenchon et contre la France insoumise.
02:09Il a terminé premier à gauche aux Européennes.
02:1148 heures plus tard, il acceptait l'accord du nouveau Front populaire.
02:16Oui, il est à Bruxelles, à Strasbourg.
02:18Mais justement, il était devant.
02:20Ce qui est très intéressant, c'est cette recomposition aujourd'hui de la gauche classique
02:24et le point d'interrogation aussi sur la recomposition de la droite classique.
02:29Est-ce que ça va être à la défaveur des extrêmes, entre guillemets ?
02:32C'est ce moment où effectivement ce centre, ce Macron qui nous avait fait croire
02:36qu'effectivement les partis traditionnels ne valaient plus rien,
02:39eux-mêmes effectivement étaient en perte de vitesse,
02:41ils se sont dissous et maintenant ils se remodellent.
02:44Jusqu'où est-ce que ça va aller ?
02:46La question se pose aussi à droite, dans la droite traditionnelle.
02:49Est-ce qu'elle a suffisamment de vigueur, de structure pour aujourd'hui pouvoir...
02:53Henri Guaino.
02:54Je me trouve très optimiste sur le remodelage des partis.
02:58Je ne crois pas un instant.
03:00Un des mots principaux de notre époque, c'est que précisément,
03:05nos partis politiques ne sont plus enracinés dans des familles politiques.
03:09C'est-à-dire que ce sont pour l'essentiel soit des cartels électoraux,
03:13soit des entreprises unipersonnelles.
03:15Or, un parti politique dans une démocratie, ça joue son rôle
03:21quand ça s'inscrit dans une histoire, dans une culture,
03:24dans des systèmes de valeurs partagées.
03:27C'est-à-dire qu'il y a une vraie famille politique derrière.
03:30Pour l'instant, on ne voit pas venir.
03:33Alors quand vous dites la recomposition de la droite,
03:35mais c'est quoi la droite dont vous parlez ?
03:37C'est la droite orléaniste.
03:38Mais la droite orléaniste, c'est une toute petite partie de...
03:41Elle a toujours été en recomposition.
03:43Le RPR, c'est aussi...
03:45Il y a eu des recompositions à droite qui se sont...
03:47Le RPR, justement.
03:48Qui sont des unions de plusieurs familles et de traditions différentes.
03:51Le RPR, ce n'était pas une union de plusieurs familles.
03:53Le RPR, c'était un parti gaulo-bonapartiste
03:56dans lequel, comme toujours, il y a des gens différents.
03:58Mais il y avait quand même une vraie famille politique
04:02avec une véritable histoire,
04:04avec des gens qui, à l'époque, avaient vécu l'histoire du gaullisme.
04:09Ils ne s'entendaient pas toujours.
04:10Ils n'étaient pas toujours d'accord sur tout.
04:12Entre un Michel Debré qui était plutôt jacobin,
04:15un Olivier Guichard qui était plutôt girondin.
04:18Il y avait des tensions entre un Mesmer ou un Chabon.
04:22Il y avait des différences.
04:23Très bien.
04:24Mais il y avait quelque chose de commun.
04:25Il y avait un socle commun.
04:26Et aujourd'hui, il n'y a plus ça ?
04:27Après, on est passé à l'UMP.
04:29Ça a été terminé.
04:30Et aujourd'hui ?
04:31Le déclin et la disparition de cette famille politique,
04:35du paysage politique, est une catastrophe.
04:38Comme la disparition d'un parti socialiste,
04:41humaniste, héritier de Jaurès et de Blum,
04:43même s'ils ne sont pas toujours à la hauteur.
04:44Pas plus, d'ailleurs, que le RPR n'était toujours à la hauteur,
04:46ni de Général De Gaulle, ni de Georges Pompidou,
04:48encore moins de Napoléon.
04:50Mais quand même, ça a structuré le paysage.
04:55Et tout ça a remis en éclat.
04:58Vous ne croyez pas à la recomposition de LR ?
05:01Parce que c'est vrai que depuis le week-end dernier,
05:03il y a une espèce de vent de victoire.
05:05Mais autour de qui ?
05:07C'est autour de quoi, la vraie question ?
05:10C'est quoi ? C'est de ramener dans la même famille
05:14Wauquiez, Retailleau, puis Édouard Philippe,
05:18Darmanin, puis etc.
05:20Mais ça donne quoi ?
05:22Ça donne une primaire.
05:23Vous avez raison.
05:24Non, mais s'il y a la primaire, c'est une catastrophe.
05:26Alors c'est la défaite assurée.
05:28Regardez où ça nous amène.
05:30C'est la défaite assurée.
05:32Si tout le monde va à la bagarre en ordre, c'est pareil.
05:34C'est 5 candidats du centre.
05:38Mais ça ne veut plus rien dire.
05:40Non mais si !
05:42L'union des droites, ce n'est pas une union,
05:44c'est une absorption.
05:46C'est une absorption par le RN
05:48de tout ce qui gravite autour et qui va vouloir se réunir.
05:50On ne peut pas appeler ça une union.
05:52Chacun est libre d'y aller,
05:54mais ce n'est pas une union.
05:56Le problème, c'est que ça ne peut pas reposer sur des accords de partis.
06:02Là, la question qui se pose,
06:04c'est est-ce que Berrou va pouvoir assembler le groupe central ?
06:08Mais entre le parti socialiste tel qu'il est aujourd'hui,
06:12et LR tel qu'il est aujourd'hui,
06:14il n'y a pas d'alliance possible.
06:16Mais surtout, la question n'est pas là.
06:18La question, c'est comment les partis répondent aux attentes des gens ?
06:22Comment ils répondent ?
06:24Comment ils répondent au-delà de toutes les idéologies
06:28qui sont devenues des slogans,
06:30la politique des marqueurs ?
06:32Comment ils répondent à une société aussi fracturée que la nôtre,
06:36autant déliquescence ?
06:38Et ce n'est pas vrai qu'en France.
06:40Regardez les autres pays,
06:42regardez les Etats-Unis, regardez l'Allemagne,
06:44regardez la Grande-Bretagne.
06:46Là, la vraie question,
06:48la vraie question, ce n'est pas est-ce que la droite doit se réunir ?
06:50Pourquoi le gaullisme avait réussi ?
06:52Il avait réussi parce qu'il ne raisonnait pas comme ça.
06:54Comme disait le général de Gaulle,
06:56gouverner au nom d'une faction est une faute.
06:58La France, ce n'est pas la droite,
07:00ce n'est pas la gauche.
07:02Tous les Français ne peuvent pas dire qu'ils étaient centristes.
07:04Ou Pasqua.
07:06Si être de gauche, c'est être pour la justice sociale,
07:08je suis de gauche, Pasqua.
07:10Si être pour l'ordre de l'autorité, je suis de droite,
07:12je suis de droite, Pasqua.
07:14Pas un vague centriste du modem.
07:18On va sortir déprimés.
07:20C'est un avis extrêmement lucide.
07:22Ma question, elle se trouve dans le rapport
07:24entre le politique et la société.
07:26La société est absente de toutes ces combinaisons.
07:28Qui va faire alliance avec qui ?
07:30Est-ce qu'on fait une primaire ?
07:32Les primaires, on a compris. Non, on n'a pas compris.
07:34C'est une machine à perdre.
07:36En même temps,
07:38on voit par exemple aux Etats-Unis
07:40prendre par réussite une synthèse politique
07:42assez intéressante entre les victimes
07:44de la désindustrialisation
07:46et le haut du panier de l'industrie,
07:48pour le dire autrement, qui ont compris
07:50qu'on était dans une compétition féroce avec la Chine
07:52et qu'on n'a pas gagné la Première Guerre froide
07:54parce qu'on était supérieurs moralement,
07:56mais parce qu'on était forts économiquement
07:58et forts technologiquement.
08:00Donc, l'evoquisme est devenu aussi un handicap pour ça
08:02parce que si on choisit des ingénieurs ou des généraux
08:04ou des pompiers à Los Angeles,
08:06en fonction de leur orientation sexuelle ou de leur origine,
08:08on n'est plus dans l'efficacité.
08:10Cette synthèse-là, elle est quand même possible.
08:12Je vous rejoins totalement.
08:14Je vous propose à l'heure actuelle de changer le nom des Républicains
08:16à je ne sais quel autre truc, c'est ridicule.
08:18Quelles sont les questions historiques auxquelles nous sommes confrontés ?
08:20L'intelligence artificielle, c'est vertigineux.
08:22Mais ces questions-là,
08:24elles ne sont jamais posées par nos partisans.
08:26Trump, il n'a pas fait une synthèse,
08:28il ne s'est pas mis dans une table
08:30en disant voilà toutes mes clientèles.
08:32Il n'a pas fait ça. Il a fait ce qu'il a sorti de ses tripes,
08:34qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
08:36et il a appuyé sur les ressorts
08:38de la crise de la société
08:40telle qu'il la sentait.
08:42On peut ne pas aimer du tout,
08:44on peut détester ou on peut adorer.
08:46Mais c'est quand même une synthèse.
08:48Ou un creuset sociologique.
08:50Pas au sens,
08:52je prends un morceau de ceci,
08:54un morceau de cela, je mets ensemble
08:56pour servir des clientèles.
08:58Le gaullisme aussi est une synthèse.
09:00Au sens d'arriver à faire vivre ensemble des gens
09:02au nom d'une vision supérieure de la société.
09:04Gottez le bref,
09:06on le rappelle des titres.
09:08Puisqu'on parle de LR,
09:10comment va-t-on assister dans les semaines qui viennent
09:12avant qu'on parle de primaire et de 2027 ?
09:14Ça a commencé dès hier soir
09:16lors d'un dîner au ministère de l'Intérieur
09:18entre Bruno Rotailleau et Laurent Wauquiez
09:20où Laurent Wauquiez est venu dire à Bruno Rotailleau
09:22il ne faut pas que tu sois candidat
09:24à la succession d'Éric Ciotti
09:26puisqu'Éric Ciotti est parti chez Marine Le Pen
09:28et a fondé son propre parti, l'UDR.
09:30Laurent Wauquiez va être candidat à la succession d'Éric Ciotti
09:32et Bruno Rotailleau se prépare
09:34aussi à être candidat
09:36puisqu'il voit bien les sondages.
09:38Il a décidé dans un sondage aux Pignonouais
09:40pour reprendre la tête des LR
09:42loin devant Laurent Wauquiez.
09:44Il y a plus de 10 points d'écart entre les deux
09:46et celui qui prendra le parti
09:48sera évidemment le mieux placé pour ensuite
09:50être le candidat de la droite.
09:52Donc on va assister à un classique
09:54de la droite, une guerre des chefs
09:56qui a déjà commencé hier soir
09:58et qui va augmenter
10:00en intensité dans les semaines qui viennent.
10:02Aucun des deux n'a lâché hier soir ?
10:04Aucun des deux n'a lâché, non.
10:06Cher Bruno, on s'était dit que vous,
10:08vous alliez au gouvernement et moi,
10:10je refondais le parti et Bruno Rotailleau
10:12lui a répondu non, on n'a jamais dit ça puisque vous avez
10:14essayé d'entrer deux fois au ministère de l'Economie
10:16et des Finances à Bercy donc il n'a jamais été
10:18question de cela. Bruno Rotailleau voit
10:20sa popularité, son entourage
10:22voit sa popularité, son entourage le pousse
10:24à être candidat à la présidence des Républicains.
10:26Il n'y a aucune raison qu'il ne le soit pas.
10:28Donc on va assister à une bataille.
10:30Rotailleau-Wauquiez dans les semaines qui viennent.
10:32Alors 18h30, le rappel des titres de L'Actuel et on continue
10:34de parler de la droite dans un instant avec Henri Guaino
10:36mais d'abord c'est Audrey Berthaud. Bonsoir Audrey.
10:38Merci beaucoup Audrey Berthaud. Sur la droite,
10:40sur ce qu'a évoqué à l'instant Gauthier Lebret-Henri Guaino,
10:42cette guerre fratricide,
10:44un camp classique de la droite qui va
10:46évidemment démarrer entre Bruno
10:48Rotailleau et Laurent Wauquiez.
10:50Il y a un moyen de l'éviter ?
10:52D'abord, c'est tout à fait normal
10:54c'est-à-dire qu'on voit bien que
10:56la politique commence
10:58avec l'élection présidentielle et finit avec
11:00l'élection présidentielle et
11:02que c'est un problème de personne.
11:04Justement, c'est pas seulement
11:06un problème de droite, de gauche, du centre.
11:10La plupart des Français ne raisonnent pas
11:12ou plus comme ça parce que
11:14on serait incapable de dire ce que ça signifie.
11:16Encore une fois, qu'est-ce que ça signifie
11:18la droite ? Est-ce que c'est la droite traditionnaliste ?
11:20Est-ce que c'est la droite orléaniste ?
11:22La droite de l'argent ? La droite de la tradition ?
11:24C'est quoi la droite dans l'histoire ?
11:26Même dans notre histoire,
11:28quant à la gauche,
11:30il y a toujours eu plusieurs gauches.
11:32Eux, ils sont plus capables de s'unir parce que les fractures, en réalité,
11:34sont finalement moins profondes.
11:36Plutôt, le mot gauche veut dire quelque chose
11:38au-delà de leurs fractures.
11:40On a vu les staliniens
11:42soutenir le gouvernement
11:44du Front Populaire de Blum
11:46qui avait été un des artisans de la scission
11:48de la SFIO.
11:52Tout ça est normal.
11:54Après, ce qu'on appelle la division,
11:56la division de camps qui n'existe
11:58en réalité, qui n'existe plus.
12:00Est-ce que la division
12:02est forcément un facteur d'échec ?
12:04On m'a toujours dit ça.
12:06J'ai vu Baladur Chirac...
12:08Bon, Baladur Chirac,
12:10ça a quand même permis...
12:12Chirac a quand même été élu.
12:14Il a été élu sur la fracture sociale.
12:16Vous remarquerez que c'était ça.
12:18Oui, j'en sais quelque chose.
12:20C'est un petit peu vous qui avez inventé ça.
12:22Sarkozy, Bérou.
12:24Bérou, il fait 18 % des voix au premier tour.
12:26Aujourd'hui, vous dites que quelqu'un va faire 18 %.
12:28C'est fini.
12:30Il y a un candidat de droite qui fait 18 %.
12:32De toute façon, même si quelqu'un
12:34fait un peu plus, ce n'est pas possible.
12:36Sarkozy a fait 30 %.
12:38Il a pompé des voix qui étaient
12:40soi-disant des voix du Front National
12:42à l'époque.
12:44Mais parce qu'il a su,
12:46à un moment donné, parler
12:48à tout le monde. C'est une dynamique, la politique.
12:50Ça n'est jamais...
12:52Surtout quand elle est fondée
12:54sur l'élection présidentielle, comme aux Etats-Unis,
12:56comme en France, avec des institutions
12:58très différentes. Elle n'est jamais
13:00autre chose qu'une dynamique.
13:02Et les partis, eux, ils font
13:04que des petits calculs d'arithmétique
13:06et de clientèle.
13:08Le problème des clientèles,
13:10c'est qu'une clientèle, ça se perd.
13:12Exactement.
13:14Geoffroy Lejeune.
13:16J'adore écouter Henri Guaino sur ce sujet, parce que ça fait 10 ans
13:18que je l'écoute et qu'on a ces discussions.
13:20Je pense que si on met à part
13:22la parenthèse Nicolas Sarkozy en 2007
13:24à laquelle vous avez participé, le vrai drame
13:26commence dès 2002, au moment où,
13:28traumatisé par l'arrivée au second tour de Jean-Marie Le Pen,
13:30la droite décide de faire ce que vous appelez
13:32un cartel électoral, c'est-à-dire l'UMP,
13:34quelque chose où vous décidez de diluer
13:36toute cohérence, toute idée,
13:38tout corpus idéologique
13:40en vous disant qu'on va faire une machine électorale
13:42qui ne sera qu'une machine à gagner,
13:44quelles que soient
13:46les idées qui seront défendues. Il y a eu des
13:48phrases célèbres, notamment
13:50je crois qu'elle est attribuée à Charles Pasqua,
13:52qui dit nous on amène les électeurs et eux ils amènent les élus,
13:54en parlant de l'UDF indécentriste.
13:56C'était pour la guérance UDF-RPA.
13:58Qui est un peu ce qui a été l'UMP.
14:00Et en fait,
14:02à ce moment-là, je pense qu'il y a quelque chose de plus
14:04pernicieux qui s'installe dans la tête de beaucoup de dirigeants de droite,
14:06ce qui n'était pas le cas de Nicolas Sarkozy, puisqu'en 2007
14:08il a prouvé l'inverse. Et par ailleurs,
14:10on va rejeter aussi tout ce que le Front National
14:12de l'époque incarne.
14:14Ils sont au second tour, c'est nos ennemis, il faut absolument qu'on s'en détache.
14:16Sauf que le Front National,
14:18il a prospéré sur le fait de récupérer des idées qui étaient celles de la droite.
14:20Je cite à nouveau
14:22Pasqua, mais un électeur
14:24du Front National, c'est un communiste
14:26qui a été cambriolé deux fois.
14:28Et en fait, c'est à ces gens-là que la droite
14:30aurait dû s'adresser. Et il y a une forme
14:32de rejet, vous savez, moi je me souviens des débats
14:34quasi hystériques, notamment
14:36jusque dans les années 2012, 2015,
14:38sur le Nini,
14:40qu'est-ce qu'on fait avec le Front National,
14:42dans les élections cantonales, où il y a un candidat
14:44à la FN contre un candidat à l'UMP,
14:46comment on va gérer cette situation épouvantable, etc.
14:48Et en fait, le fait de ne pas avoir su répondre à cette question,
14:50et notamment de ne pas avoir su assumer
14:52que certaines idées du FN, pas toutes,
14:54mais certaines, étaient celles de la droite initialement,
14:56et bien aujourd'hui la droite se retrouve à courir...
14:58...
15:00...
15:02...