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00:00L'actualité, elle est lourde.
00:02Et la mort, disons-le, du pape
00:03a mis de côté un fait majeur.
00:07Majeur, qui se passe actuellement
00:08en France. Les prisons. Mais bien sûr.
00:1165 faits en 10 jours.
00:12Mais Valérie Benahim,
00:13moi j'ai le souvenir d'un président de la République
00:16qui nous explique qu'on est en guerre
00:17contre un virus, qu'il y a une menace
00:20existentielle aux portes de l'Europe
00:21qui est la Russie.
00:23Et j'y pensais même hier, je me disais
00:26il faut qu'on ait un mot pour les agents pénitentiaires,
00:28il faut qu'on ait un mot pour les forces de l'ordre
00:30dire qu'on pense fort à eux parce que là
00:32aujourd'hui, on est dans une
00:33situation... Une guerre.
00:36C'est la question que je voulais vous poser.
00:38Est-ce que vous avez la sensation que
00:39on vit une forme de guerre
00:41sur notre sol ? C'est-à-dire que vous avez
00:44on ne sait pas vraiment qui sont pour l'instant
00:46il y a des pistes. La question c'est oui, d'où ça vient.
00:48Parce qu'il y a plusieurs
00:50possibilités effectivement.
00:51On évoque le narcotrafic,
00:53on évoque également des pistes d'ingérence étrangère
00:56notamment l'Algérie ou la Russie.
00:58Qu'en est-il réellement ?
01:00C'est vrai qu'on peut s'interroger et se dire
01:02qu'y compris les narcotrafiquants
01:04n'ont aucun intérêt à venir
01:06attaquer directement
01:08ainsi les services de l'État.
01:09Donc on peut s'interroger.
01:11Je rappelle donc très rapidement que plusieurs attaques
01:13de prison ont eu lieu depuis maintenant deux semaines
01:16partout sur le territoire. Des attaques
01:18à Nîmes, Toulon, Agen, Marseille,
01:20Valence. Le week-end dernier, c'est
01:22la maison d'arrêt de Lyon qui a été prise pour cible.
01:24D'autres attaques ont eu lieu dans la nuit
01:26de lundi à mardi en Isère.
01:29Trois personnes ont été contrôlées
01:30dans la nuit aux abords de la prison
01:31avec dans le coffre de leur véhicule
01:33un géricane d'essence
01:34de 10 litres.
01:36J'allais y venir, c'est absolument...
01:38Non, mais il n'y a aucun problème
01:39parce que c'est effectivement
01:40une séquence terrifiante.
01:41Lundi, deux pavillons
01:43habités par des agents pénitentiaires
01:45qui ont été attaqués
01:46au cocktail Molotov
01:47à l'arme automatique
01:48à Villefontaine
01:49commune située au sud de Lyon.
01:52Et cet après-midi,
01:52Jules Torres, vous avez le ministre de l'Intérieur,
01:56le ministre de la Justice
01:57accompagné du Premier ministre
01:58qui sont allés au plus près
02:01des agents pénitentiaires.
02:03Oui, parce qu'il y a évidemment une crainte
02:04chez ces 50 000 membres
02:07de l'administration pénitentiaire
02:09d'être ciblés
02:11parce que depuis maintenant deux semaines,
02:14il y a des dizaines et des dizaines
02:15d'attaques contre des véhicules
02:19de personnes qui appartiennent
02:20à l'administration pénitentiaire.
02:22On peut dire que c'est que du matériel
02:23mais c'est quand même troublant.
02:26Il y a des attaques
02:27contre des administrations pénitentiaires.
02:29Moi, la semaine dernière,
02:30je suis allé dans la journée
02:32à la prison de Toulon,
02:34Toulon qui a été attaqué
02:36par une quinzaine de tirs
02:37de Kalachnikov.
02:39Et vous me demandiez,
02:40enfin vous demandiez
02:41si c'était une guerre.
02:42En réalité, c'est une guerre hybride.
02:43C'est une guerre hybride
02:44parce qu'elle fait face
02:46à plusieurs groupes,
02:49groupements.
02:49On ne sait pas qui coordonne
02:51ces attaques.
02:52Ce qu'on sait,
02:53c'est qu'il y a une responsabilité
02:55de l'ultra-gauche
02:56qui veut désengorger nos prisons,
02:58qui considère que la prison
03:00n'est pas le moyen
03:00pour répondre à l'insécurité
03:02et que la plupart des personnes
03:04qui sont en prison
03:05devraient être libérées.
03:07Et donc, ils utilisent
03:08des actions violentes.
03:10Le mode opératoire,
03:11parfois, de l'extrême-gauche,
03:12sait de brûler des voitures.
03:15En revanche, l'extrême-gauche
03:16ne tire pas
03:16avec des Kalachnikovs
03:18sur des prisons.
03:19Et donc, c'est là aussi
03:19où se rejoint
03:20à cette extrême-gauche
03:21la criminalité organisée,
03:22les narcotrafiquants
03:23qui ont bien décidé
03:25de s'en prendre
03:25à ces narcotrafiquants
03:26puisqu'on voit bien
03:27que depuis maintenant
03:28plusieurs mois,
03:29Bruno Rotaillot
03:29et Gérald Darmanin
03:30sont en première ligne
03:31contre le narcotrafique.
03:32On va écouter justement
03:33François Bayrou
03:34qui est accompagné
03:35des ministres de la justice
03:36et de l'intérieur.
03:36Gérald Darmanin et Bruno Rotaillot
03:38se sont rendus tous les trois
03:39au centre pénitentiaire
03:40de Saint-Quentin-Valavillé
03:42ce mercredi après-midi.
03:44Il s'agissait de montrer
03:46au personnel pénitentiaire
03:47qu'on était avec eux
03:48dans ces circonstances
03:49et qu'on était avec eux
03:51parce qu'ils sont
03:52en première ligne
03:53du plus difficile
03:54de la société,
03:56des plus dangereux
03:56de la société
03:57et parce qu'ils sont
03:58notre dernier recours.
04:00Et donc,
04:01on voulait être avec eux
04:03et en même temps,
04:04on mesure très bien
04:05quel est le cadre
04:06de ces attaques.
04:07Ce sont des réseaux
04:09qui tout d'un coup
04:10croyaient qu'ils étaient
04:12en situation d'impunité
04:14et les maîtres absolus
04:15et qu'ils pouvaient
04:16continuer leurs actes
04:17de délinquance
04:19et qui tout d'un coup
04:20voient la perspective
04:21des tensions
04:23plus sévères,
04:24plus rigoureuses
04:25sans les moyens
04:27de continuer
04:27à exercer
04:28leurs activités néfastes
04:30depuis la prison.
04:32Et ça veut dire
04:32qu'ils se sentent inquiétés
04:33dans leur impunité.
04:35Et je rappelle
04:37que pour plusieurs des cas,
04:38le parquet national
04:39antiterroriste
04:40s'est saisi
04:41des dossiers.
04:42Donc,
04:42on est vraiment
04:42dans un climat
04:43de terreur.
04:45Aujourd'hui,
04:46Valérie Benahim,
04:47la prison que vous connaissez
04:48bien évidemment
04:49avec plusieurs enquêtes
04:51que vous avez pu proposer
04:52et notamment un livre
04:52absolument passionnant
04:53sur le sujet.
04:55Valérie ?
04:55Oui.
04:56Ce qui est intéressant,
04:57c'est que d'abord,
04:58moi j'ai une pensée,
04:59évidemment,
04:59vous l'avez dit,
04:59Eliott en préambule
05:00pour les surveillants
05:01de prison
05:01qui font un métier
05:03extrêmement difficile.
05:04C'est un métier
05:04qui ne fait d'ailleurs
05:05plus rêver
05:05puisqu'il y a 30%
05:07des inscrits au concours
05:08qui ne se présentent
05:08finalement pas.
05:09Il y a 7% des postes
05:11qui sont toujours vacants
05:12malgré,
05:13on l'a pu le voir d'ailleurs,
05:14des campagnes de recrutement
05:15qui sont assez intenses.
05:17Et la charge qu'ils ont,
05:19la moyenne,
05:19c'est 2,5 détenus
05:20pour un surveillant.
05:21Ça,
05:21c'est la moyenne nationale
05:22mais il y a des prisons
05:23où vous pouvez multiplier
05:24par 3 ce chiffre
05:25pour un seul surveillant.
05:27Donc,
05:27c'est extrêmement compliqué.
05:29Et la revendication
05:29parce qu'il y a des tags
05:30que l'on a pu voir fleurir.
05:32Des DPF.
05:32Des DPF,
05:33Défense des droits
05:34des prisonniers français.
05:35On n'y croit pas un instant
05:36parce que ce serait
05:37contre-productif.
05:38Donc,
05:38on s'interroge
05:39sur qu'est-ce que ça représente,
05:40qu'est-ce que ça veut dire,
05:43qui y est derrière.
05:44Et puis,
05:45c'est surtout,
05:46dans ces cas-là,
05:47si vous avez
05:47des individus
05:49qui sont capables,
05:51Kalachnikov à la main,
05:52d'attaquer des prisons,
05:54d'aller sur des établissements,
05:55d'attaquer des bâtiments
05:57ou des domiciles
05:58privés des agents pénitentiaires.
05:59C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:01en France,
06:01vous avez des individus
06:02qui n'ont absolument plus peur
06:04de l'autorité,
06:05de l'État,
06:06en quelque sorte.
06:06Et opérations coordonnées.
06:08Donc,
06:08sur un très grand nombre
06:09d'établissements,
06:10vous l'avez signalé,
06:11Elliot.
06:12Il faut se souvenir
06:12que dans le rapport sénatorial
06:14qui a inspiré la loi,
06:17les sénateurs
06:18avaient pointé
06:19la pression mise
06:21par les narcotrafiquants
06:22sur le personnel pénitentiaire.
06:25C'est pour ça
06:25qu'ils demandent d'ailleurs
06:26l'anonymisation.
06:27Personnel pénitentiaire
06:28qui se retrouve
06:29sous cette pression-là
06:31et un peu abandonné
06:33pendant une trop longue période.
06:35Puisqu'il y a eu
06:36des témoignages très durs
06:37concernant la pression,
06:39les menaces directes
06:40sur eux ou leur famille.
06:41avec cette décision
06:43de Gérald Darmanin
06:45de regrouper
06:46les plus gros profils
06:50des narcotrafiquants
06:52dans une prison.
06:53Donc, politiquement,
06:55l'exécutif
06:55n'est pas resté
06:56sans réponse.
06:58La question
06:59qu'on se pose
07:00aujourd'hui,
07:01c'est qu'on voit
07:01très bien
07:02les narcotrafiquants,
07:03la DZ mafia notamment.
07:05Est-ce qu'il y a
07:05une porosité
07:06avec d'autres groupes,
07:07notamment venant
07:08de l'extrême gauche,
07:08où il y a un effet
07:09d'aubaine
07:09de certains groupuscules,
07:12pouvant peut-être
07:13aller sur cette actualité ?
07:15Il est 17h26
07:16sur Europe 1.
07:18On est en direct
07:19et on est ensemble
07:20jusqu'à 18h.
07:21On marche sur la tête
07:22si vous souhaitez réagir
07:23sur ce climat
07:24de terreur
07:25en France
07:26et ces prisons
07:26qui sont attaquées
07:27peut-être sur fond
07:29de trafic
07:29de stupéfiants,
07:30de narco-criminels.
07:31Criminels 01-80-20-39-21.
07:36Est-ce qu'il va falloir
07:37utiliser l'armée
07:38pour défendre ces zones ?
07:41Il y a des syndicats
07:42qui commencent
07:42à émettre
07:43cette possibilité.
07:45Il n'est pas l'homme
07:46que vous croyez être.
07:48Il n'est pas celui
07:48que vous croyez.
07:49Il n'est pas celui
07:49que vous croyez.
07:50Pardonnez-moi,
07:51ces femmes amoureuses
07:52des tueurs en série.
07:53C'est l'ouvrage passionnant
07:55de Valérie Benahim.
07:56On se retrouve
07:56dans un instant.
07:5801-80-20-39-21.
08:02Si vous souhaitez réagir
08:03à notre dernier thème
08:05pour cette émission
08:06qui est ô combien important
08:08qui a été sous-traité
08:09ces dernières heures
08:10avec la disparition
08:11du pape, bien sûr.
08:13Mais ce climat de terreur
08:14en France
08:15avec plus de 60 faits
08:17qui touchent les prisons,
08:19les agents pénitentiaires,
08:21peut-être sur fond
08:22de trafic de stupéfiants.
08:25On est avec Amit Saï en direct.
08:27Merci d'être avec nous.
08:28Vous êtes délégué national
08:29FO Justice
08:30en charge d'émission
08:31extérieure.
08:33Merci de témoigner
08:34cet après-midi
08:35sur l'antenne
08:36d'Europe 1.
08:38Est-ce que déjà
08:39vous pouvez nous parler
08:40du climat
08:41qu'il peut y avoir
08:42chez les agents pénitentiaires,
08:44ce qu'ils vivent
08:45depuis maintenant
08:46deux semaines,
08:46ce qu'on avait
08:47quasiment jamais vu
08:49ces dernières années,
08:50voire ces dernières décennies ?
08:52Eh bien,
08:53c'est pas quasiment,
08:54c'est du jamais vu.
08:55Effectivement,
08:56c'est un climat
08:57assez pesant.
08:59Maintenant,
08:59on espère que
09:00des interpellations
09:03vont avoir lieu
09:04rapidement,
09:05c'est ce qu'on espère
09:06en tout cas.
09:08Et surtout,
09:09bien entendu,
09:10essayer d'interpeller
09:12tout le réseau
09:13et pas les petites mains
09:15qui font ça
09:16pour quelques centaines
09:17d'euros.
09:17Je rappelle très rapidement
09:20des maisons d'arrêt
09:20qui ont été visées
09:22par des tirs
09:22à la Kalashnikov,
09:23des voitures
09:24qui ont été incendiées,
09:26des attaques
09:26contre la maison
09:27d'un couple de surveillants.
09:29Vous avez
09:29le Premier ministre,
09:31le ministre de l'Intérieur
09:32ainsi que le ministre
09:32de la Justice
09:33qui se sont rendus
09:34ce matin en prison
09:35pour apporter leur soutien.
09:37Mais concrètement,
09:38vos collègues,
09:39ils vous disent quoi
09:40ces derniers jours ?
09:43Ils sont inquiets.
09:44C'est sûr que
09:44on a une vague
09:46de vigilance.
09:47la vigilance
09:48a augmenté d'un cran.
09:51Les collègues
09:52sont suspicieux,
09:54sont inquiets
09:54pour leur sécurité,
09:56pour la sécurité
09:57de leur famille.
09:59Nous,
10:00on se mobilise
10:0224 heures sur 24
10:03et 7 jours sur 7
10:04pour les accompagner,
10:06pour les rassurer.
10:07Et puis,
10:09comme la journée
10:10d'aujourd'hui
10:10et de cette semaine,
10:11on est tous les jours
10:12sur le terrain
10:13pour répondre
10:14à leurs inquiétudes
10:15et à leurs sollicitations.
10:18Et sur les menaces
10:21ou les attaques,
10:22vous avez
10:23quelques précisions ?
10:24Vous pouvez nous raconter,
10:25par exemple,
10:26pour que les auditeurs
10:27se rendent compte
10:28de ce qui est en train
10:29de se passer.
10:31Est-ce que vous avez
10:31un fait
10:32qui,
10:32ces deux dernières semaines,
10:33vous a particulièrement marqué ?
10:35Bien entendu,
10:36on a des faits
10:37qui nous marquent
10:38comme les tirs
10:41à l'arme automatique
10:42sur des logements
10:46de collègues,
10:48les tirs à l'arme automatique
10:50sur la prison de Toulon.
10:51Voilà,
10:52c'est des faits marquants,
10:54ce n'est pas anodin.
10:55La pénitentiaire
10:56n'a jamais connu
10:57des actes d'intimidation
10:59de cette hauteur.
11:01Et voilà,
11:03c'est que forcément,
11:04la criminalité
11:05a augmenté d'un cran
11:06et forcément,
11:08à nous de nous adapter.
11:10On a saisi le ministre
11:11pour plus de sécurité
11:13dans les établissements
11:14pénitentiaires.
11:15Il faut savoir
11:15que nous,
11:16nous disposons déjà
11:18d'agents habilités
11:19et formés
11:21à garantir
11:23la sécurité
11:24des établissements
11:25pénitentiaires,
11:25c'est les ELSP.
11:27Voilà,
11:27nous,
11:27ce qu'on demande,
11:28c'est qu'effectivement,
11:29ils soient présents
11:30pour sécuriser
11:31les sites pénitentiaires
11:32malheureusement,
11:33à l'heure actuelle,
11:34ce n'est pas le cas,
11:35étant donné que
11:36ces équipes-là
11:37sont réquisitionnées
11:38pour faire
11:39de l'extraction judiciaire.
11:41Et voilà,
11:42la seule solution
11:42pour ça,
11:43c'est la visioconférence.
11:44Mais Ahmed Saï,
11:45la question qu'on se pose aussi,
11:46c'est est-ce qu'il va falloir
11:47envoyer les militaires
11:48pour assurer la sécurité ?
11:50Pourquoi je vous dis ça ?
11:51Dominique Verrière,
11:52qui est à la tête
11:52de l'union régionale
11:53du syndicat UFA Punsa,
11:55un nouveau collègue,
11:56qui dit
11:56nous demandons
11:57que les domaines pénitentiaires
11:58passent en zone protégée,
12:00un peu comme sur
12:01les terrains militaires
12:02où toute intrusion
12:04peut être défendue activement
12:06si on transforme
12:07l'emprise du domaine pénitentiaire
12:08qui appartient à l'administration
12:09en zone quasi-militaire.
12:11On peut défendre
12:12cette zone,
12:13il disait ça hier,
12:15si je ne m'abuse.
12:16Est-ce que vous partagez
12:17cette position ?
12:18Est-ce que vous aussi,
12:19vous voulez que,
12:19aujourd'hui,
12:21vous ayez une sécurisation
12:22militaire,
12:23par exemple,
12:24des prisons ?
12:25Et non,
12:25nous,
12:25on ne partage pas du tout
12:26cette vision-là.
12:27L'armée,
12:28voilà,
12:29elle a ses missions
12:30et l'administration pénitentiaire
12:32a ses missions.
12:33Nous,
12:34alors,
12:34d'aujourd'hui,
12:34c'est ce que je vous disais
12:35à l'instant,
12:36on a des agents
12:37parfaitement habilités
12:39et formés
12:40à répondre
12:41à ce genre de situation.
12:42Ce sont les équipes locales
12:43de sécurité pénitentiaire.
12:45Voilà,
12:46et maintenant,
12:47on n'a pas besoin
12:48d'aller jusqu'à déployer l'armée
12:50au sein de nos détentions.
12:52Ce n'est pas la solution
12:53au problème.
12:54Eh bien,
12:55merci beaucoup
12:56pour votre témoignage,
12:58Ahmed Saïd.
12:58On pense vraiment
12:59à vos collègues
13:00et on leur souhaite
13:01bon courage.
13:02Transmettez-leur,
13:03évidemment,
13:04notre soutien
13:04plein et entier.
13:06Je rappelle que vous êtes
13:06délégué national
13:07FO Justice
13:08en charge des missions extérieures.
13:1001 80 20 39 21
13:13si vous souhaitez réagir.
13:15Avant de vous donner la parole,
13:16les amis en studio,
13:17je voudrais qu'on écoute
13:18Pascal Praud
13:19qui a produit son édito
13:21ce matin
13:22dans l'heure des pros
13:23sur CNews et Europe 1.
13:24au sujet,
13:25bien évidemment,
13:25de ce climat de terreur.
13:27Il parle de climat de terreur.
13:28Écoutez.
13:29La mort du pape
13:30a masqué les attaques
13:31qui continuent
13:32de perturber
13:32le quotidien des prisons
13:34et la vie
13:34des agents pénitentiaires.
13:36Depuis 10 jours,
13:3713 faits délictuels
13:38ou criminels
13:39sont recensés
13:39dans 9 départements.
13:42Dégradation de domicile,
13:43incendie de véhicules,
13:44tags,
13:45cocktails Molotov,
13:46drones
13:47qui survolent une prison.
13:48un climat de terreur
13:49est installé
13:50après que Gérald Darmanin
13:51a annoncé
13:52la construction
13:52de prisons nouvelles
13:53et le regroupement
13:55dans le même lieu
13:56des narcotrafiquants.
13:57De mystérieuses signatures
13:59sont apparues
13:59sur des maisons
14:00prises pour cibles
14:01ou sur les murs
14:02de bâtiments officiels.
14:03DDPF,
14:05Défense des droits
14:07des prisonniers français.
14:08Le groupe a publié
14:09des menaces
14:10et des vidéos
14:10sur la messagerie
14:11cryptée Telegram.
14:12A ce jour,
14:13aucune interpellation,
14:15aucune piste sérieuse
14:16n'est retenue
14:17même si celle
14:17du narco-banditisme
14:19est privilégiée.
14:20Ce qui ne manque pas
14:21d'étonner les observateurs
14:22qui soulignent
14:22que le mode opératoire
14:23rappelle davantage
14:24l'extrême gauche
14:25et renvoie aux années 70
14:26quand les Brigades Rouges,
14:28la Borda Badère
14:29ou Action Direct
14:30terrorisaient l'Europe
14:31et la France.
14:32François Bayrou se rend
14:33ce matin
14:33à la prison de Saint-Quentin
14:34Falavie en Isère.
14:35Il est accompagné
14:37de Gérald Darmanin
14:37et de Bruno Retailleau.
14:39Nous en saurons
14:39peut-être davantage
14:40ces prochaines heures.
14:43Climat de terreur.
14:45Alors,
14:46moi vraiment,
14:46à chaque fois,
14:47je vois qu'il peut y avoir
14:48un décalage
14:49entre ce qu'on peut dire
14:51sur les plateaux
14:52ou entendre
14:52les responsables politiques
14:53et ce que vivent
14:54et ce que ressentent
14:55et ce que veulent
14:56les Français.
14:57Pourquoi je vous dis ça ?
14:58Prenons le cas,
14:59par exemple,
14:59du narcotrafic,
15:01de la violence,
15:02l'ultra-violence,
15:03la criminalité
15:04dans les quartiers.
15:05Bon,
15:06ceux qui y vivent
15:06le vivent au quotidien.
15:08Ils n'en peuvent plus,
15:08bien sûr.
15:09Et qu'est-ce qu'ils demandent ?
15:11Le dernier sondage,
15:12je crois,
15:12qui date de janvier 2025,
15:1472% des Français
15:15estiment qu'il faut
15:16faire appel à l'armée
15:17pour lutter
15:18contre le trafic de drogue
15:19dans les quartiers difficiles,
15:20Olivier D'Artigol.
15:21Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
15:22Oui,
15:23je sais que c'est une proposition
15:25qui revient régulièrement
15:26dans le débat public.
15:29Il y a eu un échec,
15:30il faut quand même le dire,
15:31sur les opérations
15:32place nette,
15:33quand bien même
15:33la volonté politique
15:35était louable,
15:36mais il y avait
15:36l'effet plumeau,
15:37le point de deal
15:38se déplaçait
15:39et revenait
15:39quelques jours
15:41ou quelques heures
15:41après.
15:42Il y a donc
15:43une très grande difficulté
15:44pour les politiques publiques
15:46pour mener
15:47cette guerre
15:49et remporter
15:50des victoires.
15:52Personnellement,
15:53je crois toujours,
15:54tout simplement
15:55parce que le juge Falcon
15:56en a fait la démonstration
15:57dans un autre temps
15:58et sur un autre sujet,
16:00qu'on n'arrivera à rien
16:01si on n'arrive pas
16:02à briser
16:02les reins
16:04des filières financières,
16:06du blanchiment
16:07de l'argent.
16:08C'est véritablement
16:08le nerf de la guerre.
16:09Olivier, ça prend des années.
16:10Oui, mais je dis
16:11tout simplement
16:12qu'il faut...
16:12Pensez à cet habitant
16:13ou à cet habitant
16:14du quartier
16:15qui est pourri
16:16par la drogue.
16:16Donc, je pense totalement
16:17que ce soit un dealer
16:19qui vous demande
16:20votre guerre d'identité
16:21quand vous rentrez.
16:21Je pense totalement
16:21à lui,
16:22c'est pour ça que je dis
16:23que le nerf de la guerre
16:23sera donc le nerf
16:25sur la bataille financière.
16:27Sur les questions
16:29vraiment du quotidien,
16:31on a fait la démonstration
16:33pendant les JO
16:34qu'on pouvait sécuriser
16:35un emplacement
16:36avec une mobilisation
16:38pérenne
16:39du bleu,
16:41comme on dit,
16:41sur le terrain.
16:42Il suffit donc
16:43pour certains quartiers
16:44pour les reconquets,
16:45de revenir vers
16:47des commissariats
16:48de proximité
16:49dont certains quartiers
16:50populaires ont été privés
16:51par des décisions
16:52de régulation
16:55des effectifs publics.
16:57Il faut donc
16:57des moyens,
16:58des policiers,
16:59des commissariats
17:00ouverts,
17:01des rondes,
17:01un bon continuum
17:03de sécurité
17:03avec les polices municipales.
17:05Quand on y met
17:06les moyens,
17:06on obtient des résultats.
17:08J'entends,
17:08mais sauf que là aussi
17:09vous êtes sur le moyen terme
17:11ou le long terme.
17:12La situation d'urgence,
17:13la femme
17:14qui vient vers vous,
17:16Valérie,
17:16qui dit
17:16mais moi ça fait des années
17:18que j'habite dans ce quartier
17:19qui est pourri par la drogue.
17:21Aujourd'hui il y a des gens
17:21en Kalachnikov chez moi.
17:22Je suis d'accord avec vous
17:23mais effectivement
17:26on l'a vu
17:26et je pense que
17:27y mettre l'armée
17:29sera l'équivalent
17:30de ce qu'on a fait
17:31avec les places nettes.
17:32C'est-à-dire que
17:32sur l'instant T
17:34on résoudra
17:34en apparence
17:36le problème
17:36mais on ne fera que
17:38le déplacer
17:39et attendre
17:40une semaine,
17:41quinze jours,
17:41trois semaines
17:42et quand l'armée partira
17:42parce qu'elle devra
17:43aller ailleurs
17:44les narcotrafiquants
17:46reviendront.
17:47Donc le sujet
17:48c'est un sujet
17:49qui est une lame de fond
17:50et qui est beaucoup plus intéressant
17:51et important
17:52à mon sens
17:53c'est qu'effectivement
17:54on a supprimé
17:54de mémoire
17:55il me semble
17:55vingt mille
17:56fonctionnaires de police
17:58et donc il faut à nouveau
17:59les remettre sur le terrain.
18:01Il faut à nouveau
18:02les remettre sur le terrain.
18:04Je pense qu'ils ont supprimé
18:05ces postes
18:06et les remettent
18:06je crois que la police
18:07ne veut pas
18:07parce que les commissariats
18:08sont tous attaqués
18:09je vous le rappelle
18:10dans certaines banlieues
18:10on appelle banlieues difficiles
18:12et ils sont attaqués
18:12à la Kalachnikov
18:13à les grenades
18:14enfin c'est des grosses attaques
18:15même la police
18:16n'a pas ces armes-là
18:17presque.
18:18Donc là on rentre vraiment
18:19dans une guerre
18:20personne ne veut prononcer
18:21le nom évidemment
18:22parce que tout le monde
18:22a peur du nom.
18:23Mais c'est plus facile
18:23de dire on est en guerre
18:24contre un virus
18:24qu'effectivement
18:25en guerre contre le narcotrafic.
18:26Mais je pense qu'il y a
18:27une vraie guerre aujourd'hui
18:28de population
18:29contre le pays.
18:32Contre ça
18:33réinstaller
18:34des commissariats
18:35au cœur
18:36de la cité
18:37réinstaller
18:38des policiers
18:40Mais tout ça
18:40ça prend des mois
18:41et des semaines
18:41mais la guerre
18:42contre le narcotrafic
18:43elle est menée
18:44depuis maintenant six mois
18:45le couple régalien
18:46fonctionne
18:47il y a une loi
18:48qui a été votée
18:49alors elle est certes
18:50peut-être pas révolutionnaire
18:51mais d'ailleurs
18:52s'il y a des attaques
18:53c'est peut-être
18:54parce que
18:54l'exécutif
18:55aujourd'hui veut
18:57casser les reins
18:58comme disait Olivier
18:58des narcotrafiquants
18:59au sujet
19:00pardonnez-moi
19:01mais juste sur l'armée
19:02je sais que c'est quelque chose
19:03qui est partagé par les français
19:04mais il faut faire vraiment
19:06très attention
19:07avec l'usage
19:07qu'on peut faire de l'armée
19:08sur les théâtres
19:09l'armée ça va sur des théâtres
19:11d'opération
19:11ça va pas forcément
19:12dans la ville
19:13et moi je sais
19:14parce que j'ai interviewé
19:15je pense les quatre
19:16ou cinq derniers ministres
19:17des armées
19:18et ils vous disent tous
19:20attention
19:20quand on donne
19:21un ordre
19:22à un militaire
19:23il a ordre
19:24on va tuer
19:24Alors il ne faut pas expliquer
19:24qu'on est en guerre
19:25contre le narcotrafic
19:26moi je veux bien
19:26encore une fois
19:28la guerre
19:29ce n'est pas forcément
19:29les famaces
19:30nous on est très sereins
19:31parce qu'on est dans le plateau
19:32de CNews
19:34ou le studio d'Europe 1
19:35qu'on n'est pas au quotidien
19:37confronté
19:37à ces narcotrafiquants
19:40ces narcotrafiques
19:41qui pourrissent votre vie
19:42avec ces dealers
19:43qui sont en pieds des tours
19:44ou alors
19:45on n'est pas auprès
19:46de ces agents pénitentiaires
19:48qui doivent vivre
19:48dans la crainte
19:49et donc
19:50moi je pense aux français
19:51qui disent
19:52il y a 72%
19:53qui disent
19:53il y a un moment
19:54dans une telle situation
19:55on va utiliser l'armée
19:57je n'ai pas l'impression
19:57d'être tout à fait
19:58quelqu'un de laxiste
19:59ni de non
20:00ni de non
20:02en revanche
20:03il faudra
20:04il a un côté
20:05ministre du sentiment
20:06d'insécurité
20:06c'est ça
20:06mais si on veut
20:08mettre ce sujet
20:08sur la table
20:09il faut bien
20:09que les gens
20:09aient conscience
20:10et qu'ils acceptent
20:12ensuite les conséquences
20:13de cette décision là
20:14c'est quand on demande
20:15à un militaire
20:17de tirer
20:18il ne tire pas
20:18dans les jambes
20:19il tire pour lui
20:20et donc on va accepter
20:21les conséquences
20:2201-80-20-39-21
20:24réagissez au standard
20:25d'Europe
20:26un appel non surtaxé
20:27ce serait très intéressant
20:28d'avoir un dernier témoignage
20:29est-ce que vous considérez
20:31que pour protéger
20:33les prisons
20:33ou un peu plus loin
20:34pour lutter
20:35contre le trafic
20:36de stupéfiants
20:36dans les quartiers
20:38les plus sensibles
20:39à un moment donné
20:40il va falloir faire
20:41intervenir l'armée
20:43on prend parfois
20:44l'exemple du Salvador
20:46au Salvador
20:46je peux vous dire
20:47que monsieur Boukele
20:48il a donné les moyens
20:50à la police
20:51il a utilisé
20:53une partie de l'armée
20:54et après
20:55il a eu la construction
20:56de cette fameuse prison
20:57en l'espace de 6 mois
20:59avec 40 000 places
21:00et très très rapidement
21:01vous vous êtes retrouvé
21:02avec 40 000 personnes
21:03dans ces prisons
21:04faisant fi
21:06de l'état de droit
21:07est-ce qu'il existe
21:08une voie médiane
21:09selon vous
21:09entre la transposition
21:10de ce qui vous évoquez
21:13et présenté
21:13comme un modèle
21:14j'ai un exemple
21:16au sens propre
21:17donc pas au sens figuré
21:18et ce qui pourrait être
21:20du laxisme
21:20je pense qu'il y a
21:21une voie médiane
21:22mais vous êtes d'accord
21:23avec moi
21:23que quand vous employez
21:25la manière forte
21:26vous pouvez considérer
21:27que les choses avancent
21:28et encore une fois
21:29j'essaye toujours
21:30Olivier D'Artigol
21:31de me mettre
21:33à la place
21:34des gens
21:35qui au quotidien
21:36souffrent de cette situation
21:37parce que
21:38quand nous
21:39on n'est pas confronté
21:40à cela
21:41on peut se dire
21:42mieux vaut pas
21:44être radical
21:45excessif
21:45et d'ailleurs
21:46la radicalité
21:46n'est jamais
21:47une bonne conseillère
21:48mais du moins
21:50ayons une pensée
21:51pour ces gens
21:51qui ont vu
21:52leur quartier
21:52complètement changé
21:54ou ces agents
21:55qui se lèvent ce matin
21:56en se disant
21:57peut-être que ce soir
21:57je ne rentrerai pas chez moi
21:58parce que ce sont des quartiers
21:59où les personnes
22:00sont déjà assaillies
22:02par de très nombreuses
22:03difficultés économiques
22:04sociales
22:04d'assignation à résidence
22:07de relégation
22:08donc ils n'auront plus
22:09ce problème là
22:10vous avez entièrement raison