Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé ce samedi 1er février à La Tribune Dimanche sa décision de faire usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter par l'Assemblée les budgets de l'État et de la Sécurité sociale. Les députés doivent examiner ce lundi après-midi les conclusions de la commission mixte paritaire. Manuel Bompard a déjà annoncé que La France insoumise déposera une motion de censure.
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00:00Sur le second, je crois que cette annonce est à peu près la même que celle de la semaine dernière, d'il y a deux semaines, d'il y a un mois et demi,
00:08et je ne me suis jamais autant sorti de gauche qu'aujourd'hui, d'autant que certes, je suis d'accord, ce budget n'est pas notre budget.
00:15Nous avons d'ailleurs voté contre la commission mixte paritaire, et si nous avions eu la possibilité de voter contre demain dans l'hémicycle,
00:22nous aurions également voté contre. Le 49-3 va nous en empêcher. Donc oui, ce budget n'est pas satisfaisant,
00:27mais il faut aussi reconnaître qu'entre la copie de Michel Barnier et la copie de François Bayrou, il y a eu des évolutions significatives.
00:34Il y a plus d'un milliard d'euros qui va arriver pour l'hôpital, pour la dépendance. Il y a des éléments qui ont évolué,
00:40par exemple les 4 000 postes sur l'éducation nationale. Je ne vais pas crier victoire. C'est un moindre mal.
00:45Mais l'enjeu, il est double, de savoir si ce budget nous convient, s'il ne nous convient pas, et de savoir s'il faut un budget pour la France.
00:52Et il faut un budget pour la France. Donc ce qui est aujourd'hui entre nos mains, c'est-à-dire dans l'arbitrage des socialistes,
00:58c'est de faire face à ce dilemme entre un budget que nous ne soutenons pas, que nous combattons,
01:04mais aussi la nécessité de voir quel est le coût d'une éventuelle nouvelle censure et donc d'une non-adoption d'un budget.
01:11Donc nous, on conteste ce gouvernement. On l'a dit la semaine dernière, on n'a pas accepté la dérive vers l'extrême droite
01:17des propos de François Bayrou sur la submersion migratoire. Donc tout ceci dans la balance.
01:23Il y a d'un côté, on va dire, les engagements que François Bayrou va devoir prendre d'ici le vote de la censure
01:28sur le fait qu'il respecte les principes républicains et qu'il ne cherche pas à négocier quoi que ce soit avec l'URN.
01:33Et d'autre part, des discussions qu'il doit avoir en interne pour savoir quel est l'arbitrage qu'on fait entre un mauvais budget,
01:38mais qui est un budget amélioré par rapport à Michel Barnier, et un non-budget.
01:43– J'écoute beaucoup de vos collègues socialistes à l'Assemblée et ce qu'ils disent,
01:46c'est une sorte de petit refrain, une petite musique un peu différente qui dit
01:49quand on va sur le terrain, nos électeurs nous disent non, soyez responsables, il faut un budget,
01:53vous ne pouvez pas de nouveau vous mettre de côté de la censure et empêcher le gouvernement de gouverner.
01:58Est-ce que c'est ça l'élément qui fait qu'au final, en dehors des avancées politiques que vous avez eues,
02:03est-ce que ça fait partie des éléments qui vous ont fait changer d'avis
02:05par rapport à ce qui s'est passé sous le mandat de Michel Barnier ?
02:09– Vous savez, tout rentre dans la balance, mais on se détermine surtout par rapport
02:13à ce qu'on croit bon pour le pays et bon pour les Françaises et les Français.
02:16Et donc la question c'est de savoir si l'absence de budget aujourd'hui est préjudiciable au quotidien,
02:21et ce que nous avons réussi à apporter, par exemple la suppression des deux jours de carence qui était envisagée,
02:26bon ben ça c'est plutôt bon pour le pouvoir d'achat,
02:28la question du non-déremarquement des médicaments c'est plutôt aussi quelque chose qui va dans le bon sens.
02:34Voilà donc en fait on a réussi à obtenir des mesures de pouvoir d'achat,
02:37maintenant la question c'est, est-ce que c'est suffisant ?
02:39La réponse est non, voilà, et donc oui évidemment qu'on entend des électeurs, des citoyens
02:44qui nous disent qu'il y a un besoin de stabilité et on le reconnaît,
02:47mais sauf qu'aujourd'hui ceux qui sont responsables de l'instabilité ce n'est pas des socialistes,
02:51c'est Emmanuel Macron qui a décidé une structure, qui a projeté le pays dans la ruine
02:54et surtout qui a refusé d'égoutter le problème.