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00:00Jules Torres et Paul Melun sont avec moi dans ce duo.
00:04Bonsoir M. Jules Torres, bonsoir M. Paul Melun.
00:06Evidemment c'est de l'actualité.
00:08On va parler aussi de l'investiture américaine
00:11parce qu'il y a vraiment deux temps forts ce soir.
00:13Un, la libération de ces otages et de Outre-Atlantique.
00:16D'ailleurs Sarah Knafo sera avec moi tout à l'heure en direct de Washington
00:21puisqu'elle fait partie de la liste très sélective des invités de Donald Trump.
00:24Non, ils ne sont pas nombreux en France.
00:26Emmanuel Macron n'a pas été invité, Jules Torres.
00:28Je crois que si.
00:29Il a été invité mais il n'y va pas.
00:31Exactement, c'est quelque chose qui se fait très rarement.
00:34Normalement les chefs d'État ne sont pas invités
00:36mais Donald Trump a invité le président de la République
00:39sans doute pour lui rendre l'appareil de la cathédrale Notre-Dame
00:42et de la réouverture où il y a eu vraiment un moment très important
00:46notamment aussi sur la guerre en Ukraine.
00:47On en a évidemment parlé
00:49mais a priori le chef de l'État ne souhaitait pas se rendre
00:52à l'investiture du nouveau président américain.
00:55M. l'ambassadeur, vous pouvez peut-être réagir, dire quelque chose.
00:58Vous n'avez pas encore quitté ce studio.
01:00Israël sera représenté ?
01:02Pas notre ambassadeur autant que je sais
01:04mais je sais que notre Premier ministre pensait y aller.
01:06Ah, il pensait y aller mais malheureusement il n'y va pas y aller.
01:08Il était un peu occupé.
01:09Oui, il était un peu occupé.
01:12Il a été un petit peu occupé.
01:13Donc Emmanuel Macron, c'est un choix de sa part de ne pas aller ?
01:16Oui, je pense vraiment que c'est un choix.
01:19Si vous voulez, je vais faire une petite enquête
01:21pour le temps que nous sommes là avec Paul Melun
01:24mais c'est absolument certain
01:26qu'il a reçu une invitation.
01:28Après, les raisons pour lesquelles il refuse d'aller à cette investiture
01:32sont sans doute nombreuses.
01:34Sans doute ne veut-il pas apparaître seul
01:37parce qu'on l'a dit, il y aura donc Mario Maréchal,
01:40il y aura Éric Zemmour, il y aura Sarah Knafo
01:42pour le Rassemblement National.
01:43Il y aura une délégation qui sera menée par Louis Alliot.
01:46Moi, je me mets dans la tête du Président de la République
01:48qui n'est pas tout à fait sur la même longueur d'onde
01:50que les personnalités que je viens de citer
01:52et qui ne voudrait pas être à côté d'eux.
01:54Après, c'est le Président de la République.
01:55Il peut très bien négocier d'être au premier rang.
01:57Vous voyez, il y a beaucoup de choses
01:58mais en tout cas, ça traduit chez Emmanuel Macron
02:01une certaine réticence.
02:02Je voudrais qu'on revienne un instant sur ce qu'a dit
02:03l'ambassadeur d'Israël en France.
02:04Il est très dur avec le Président de la République.
02:06C'est-à-dire qu'on a cherché Jules Torres, Paul Melun,
02:09je ne sais pas si vous avez regardé,
02:10mais pas de tweet de félicitations.
02:12Emmanuel Macron ne s'est pas félicité
02:14de cette libération des otages.
02:16Attendez, Olaf Scholz l'a fait,
02:18le Premier ministre britannique l'a fait.
02:19Il ne l'a pas fait aujourd'hui
02:20mais quand il y a eu la déclaration
02:21avec le cessez-le-feu de ça,
02:22il a fait un tweet
02:23dans lequel il a nommé les otages
02:25et où il a évoqué le soulagement
02:27hors nom de la France.
02:29Il l'a déjà fait.
02:30Il ne l'a pas fait aujourd'hui
02:31mais il l'a fait mercredi, me semble-t-il.
02:33Écoutez, je vais reprendre
02:35parce que Thomas Lacroix m'avait envoyé le tweet.
02:38Après 15 mois de calvaire injustifiable,
02:40soulagement immense pour les Gazaouis.
02:42Il n'a pas dit que ça.
02:43Oui, d'accord.
02:44Espoir pour les otages et leur famille.
02:46Et effectivement, l'ambassadeur d'Israël en France
02:48ne comprenait pas.
02:49Oui, sans doute le fera-t-il
02:50lorsque les deux otages franco-israéliens,
02:53Ohad et Hofer, seront libérés.
02:56Pour l'instant, les trois personnes
02:58qui ont été libérées sont des Israéliennes.
03:00Peut-être aurait-il dû.
03:01Peut-être doit-il attendre.
03:03Je ne sais pas s'il y a une règle spécifique
03:05dans ce contexte-là.
03:07Moi, je pense que le président de la République
03:09est plutôt dans son rôle.
03:10C'est-à-dire qu'il doit tweeter, réagir
03:14quand il s'agit sans doute de Français.
03:16Il a réagi sur la question du cessez-le-feu.
03:19Après, ça a traduit aussi
03:21une certaine ambiguïté d'Emmanuel Macron
03:23ces dernières semaines et ces derniers mois
03:25sur la question d'Israël
03:26et qui a beaucoup heurté la communauté juive.
03:28Après, c'est sur des questions très diplomatiques
03:30qui sont très complexes.
03:32Mais on se souvient qu'il avait beaucoup heurté
03:34juste avant les commémorations du 7 octobre.
03:36Qu'il avait heurté quand un propos
03:38a été rapporté après le Conseil des ministres
03:41où il parlait de la création d'Israël
03:43comme étant une création de l'ONU en 1941
03:46mais seulement de l'ONU.
03:47Donc c'est vrai que ça fait partie,
03:49en tout cas, cette petite pierre
03:51va s'ajouter aux nombreuses pierres
03:53de l'ambiguïté d'Emmanuel Macron vis-à-vis d'Israël.
03:55Ce soir, l'ambassadeur de France en Israël,
03:57Joshua Zarca, qui était avec nous,
03:58dit que je ne comprends pas.
03:59Je ne comprends pas. Il a dit trois fois.
04:01Il est très diplomate dans ce qu'il dit.
04:03C'est son rôle, l'ambassadeur.
04:05Excusez-moi, mais il y a un dossier quand même.
04:07Il y a un dossier.
04:08Et que vous levez, chère Pascale.
04:10Non, mais attendez.
04:12Je suis surprise.
04:13On a le plan de parole de Renaissance
04:16Déjà, j'aimerais bien être le porte de ma propre parole.
04:18Si vous me laissez parler, ce sera bien.
04:20Allez-y. On vous écoute.
04:22Merci, chère Pascale.
04:23Je sais que vous êtes une arbitre
04:24beaucoup plus élégante
04:25que notre ami Jules
04:26qui monopolise la parole dans notre émission.
04:27C'est bien lui.
04:28Je vous écoute.
04:29Non, non.
04:30C'est un sujet qui est quand même sérieux.
04:31Je pense que si vous voulez.
04:32Ceux qui feraient le procès au Président de la République
04:35de ne pas se réjouir de la libération des otages,
04:37franchement, ça ne me paraît pas sérieux.
04:39Évidemment, le Président de la République
04:41et l'ensemble du gouvernement français
04:43et la diplomatie française se réjouit
04:45dès lors que des innocents
04:46qui ont été pris en otage par une organisation terroriste
04:48le 7 octobre sont libérés.
04:49Bien sûr.
04:50Le Président de la République a fait part
04:52de sa satisfaction du cessez-le-feu.
04:54Il a mentionné la souffrance du peuple gazaoui.
04:56Mais ça me paraît logique de la mentionner.
04:58Et il a aussi mentionné, évidemment,
05:00le sort de ces malheureux otages.
05:02Donc, je pense qu'il ne faut pas aller,
05:04si vous voulez,
05:05traquer dans le fil d'actualité Twitter du Président.
05:07Est-ce qu'il a réagi ?
05:08Est-ce qu'il a réagi plus tôt ou plus tard
05:10que ses homologues européens ?
05:12Peut-être qu'il a quitté X.
05:14Ah oui, c'est ça, il a quitté X.
05:16Ce serait une info, ça.
05:18Ce serait une sacrée information.
05:20Non, mais si vous voulez,
05:21je pense qu'il faut...
05:22Le rôle d'un chef de la diplomatie
05:24ou d'un chef d'État,
05:25ce n'est pas de réagir à chaque minute, à tout.
05:27Et je comprends que nous,
05:29commentateurs de l'actualité,
05:30on ait envie parfois d'examiner,
05:32de dire, tiens, mais qu'est-ce que ça, ça veut dire ?
05:34Franchement, je pense pas que...
05:36Je pense que ce serait de la surinterprétation.
05:39Vous pensez vraiment qu'ils n'ont pas fait exprès ?
05:41Je sais pas.
05:42Parfois, je me dis, il y a un peu de...
05:43Non ?
05:44Enfin, ils réagissent tous.
05:45Vous avez du mauvais esprit.
05:46Oui, non, je suis assez critique
05:48du chroniqueur politique Paul Melun, en général.
05:50Non, il est excellent.
05:51Mais là, pour le coup,
05:52je pense qu'Emmanuel Macron
05:54est plutôt dans son rôle
05:56et que ça s'explique diplomatiquement
05:58et qu'il le fera, sans doute,
05:59quand il y aura les deux otages
06:01franco-israéliens qui seront libérés.
06:03Ça ne me choque pas autrement.
06:05Ce qu'il faut juger de l'action
06:06du président de la République là-bas,
06:07et là, peut-être plus sévère avec lui,
06:09c'est tout ce qui s'est fait
06:11en matière de diplomatie française
06:12depuis le 7 octobre jusqu'à aujourd'hui.
06:14La coalition contre le Hamas,
06:17calquée sur ce qui se faisait contre Daesh.
06:19Comment est-ce qu'il aurait dû ou pas
06:21participer à la marche contre l'antisémitisme.
06:23Ça, c'est des sujets structurants.
06:24Maintenant, oui, il se réjouit
06:26de la libération des otages, bien sûr.
06:28Oui, voilà, mais il ne le dit pas.
06:30Allez, il est 19h44.
06:3219h44 sur Europe 1.
06:34Il y a un autre événement très important,
06:35c'est, évidemment, demain,
06:36l'investiture de Donald Trump.
06:38Éfervescence, évidemment, à Washington.
06:41On l'a entendu dans les journaux.
06:43Et Donald Trump,
06:45qui va faire passer son décret.
06:48Son décret, voilà.
06:50C'est ça, c'est ça.
06:51C'est le cadeau de bienvenue de Donald Trump.
06:53Son décret politique, économique, social.
06:57Que peut-on attendre, peut-être, de Donald Trump ?
07:00Pas grand-chose.
07:01Nous, en tant qu'Européens,
07:02ou en tant qu'Américains ?
07:03En tant qu'Européens et en tant que Français.
07:05En tant que Français, moi, je...
07:06Rien du tout ?
07:07Oui, enfin...
07:08Ça a mal se passé ?
07:09Moi, je suis plutôt pessimiste, si vous voulez.
07:11Quand on a face à nous,
07:13ou à côté de nous,
07:14des dirigeants qui favorisent leur État,
07:16qui sont d'authentiques patriotes
07:18ou des souverainistes comme Donald Trump,
07:20il est évident qu'il ne va pas vraiment
07:21faire de cadeau à la France.
07:23Si vous voulez,
07:24ceux qui n'ont pas vu que,
07:25derrière l'élection de Donald Trump,
07:27il y avait là le réveil des empires,
07:30le réveil des grandes nations,
07:32un peu comme Vladimir Poutine en Russie
07:34ou Xi Jinping en Chine,
07:36n'ont pas compris grand-chose,
07:37à mon avis, aux relations internationales.
07:39C'est-à-dire que nous n'avons pas,
07:41chez Donald Trump,
07:43une volonté internationaliste,
07:46de protection bienveillante
07:48des Européens
07:49et de leurs intérêts,
07:50comme ça, contre rien du tout.
07:51Il est évident que,
07:52que ce soit sur les questions économiques,
07:54sur les questions de taxes, par exemple.
07:56Il avait d'ailleurs, dans sa campagne menacée,
07:58de taxer les produits français
07:59à l'importation là-bas.
08:01Nos pâgnes, nos foie gras, etc.
08:03Nos fromages.
08:04Il est évident qu'on va être,
08:05évidemment, empêchés dans nos exportations.
08:07Que ça peut faire du mal à notre modèle
08:09et à notre souveraineté alimentaire.
08:11Que ça peut faire du mal à nos secteurs alimentaires.
08:13Il y a aussi ces prétentions territoriales nouvelles
08:16sur le Groenland et le Canada
08:18ou le canal de Panama.
08:19On peut prendre ça pour une vanne,
08:20parce qu'il est un peu étrange, cet homme-là.
08:23Mais enfin,
08:25les blagues les plus courtes sont parfois les meilleures.
08:27Et je ne suis pas sûr que ce ne soit pas vraiment une blague.
08:30C'est ce que disait l'ambassadeur d'Israël en France
08:32qui connaît Donald Trump.
08:33En fait, il dit ce qu'il fait.
08:34Je dirais qu'il a raison.
08:36Il n'avance jamais masqué.
08:38Et quand je vois un certain nombre de gens en France,
08:40notamment, et je le déplore,
08:41dans le camp conservateur,
08:42béats d'admiration devant M. Trump,
08:44tout ça parce qu'il n'aime pas le wokisme.
08:46Oui, ça nous fait un point commun.
08:47Si vous voulez, c'est un peu naïf.
08:49Parce que ce qu'il menace de faire avec le Groenland,
08:52c'est un peu ce qu'a fait Poutine avec l'Ukraine.
08:54Il peut le faire.
08:56Il peut le faire avec le Canada
08:57et enfin le 51ème Etat américain.
08:58Il peut menacer des possessions françaises
09:00dans certains coins du monde.
09:02Et il n'hésite sur rien.
09:04Donc, il faut l'aborder avec, je dirais,
09:07aucune candeur, aucune naïveté
09:09et lui parler le langage des puissances équivalentes
09:12avec le respect mutuel,
09:13mais avec la défense des intérêts français
09:15ou des intérêts européens.
09:16Je pense que Donald Trump est une immense chance
09:18pour l'Europe et pour la France
09:20parce que justement,
09:21il va permettre sans doute un réveil,
09:23peut-être un sursaut,
09:24de nos pays européens
09:26qui, depuis des années,
09:27sont apathiques,
09:29sont à la botte des Etats-Unis.
09:32La question aujourd'hui,
09:33ce n'est pas d'être ni à la botte des Etats-Unis
09:35ni à la botte de la Commission de Bruxelles
09:37ni à la botte des Chinois.
09:38C'est de se réveiller
09:40et de faire une Europe des nations.
09:42Et on voit bien qu'il y a,
09:43depuis les dernières élections européennes,
09:45un vent nouveau qui se lève,
09:47un vent de liberté dans les pays européens
09:49sur la question économique,
09:50sur la question migratoire.
09:52On voit bien qu'il y a une fermeture par l'Espagne.
09:54Personne, tout le monde a compris
09:56qu'aujourd'hui, il fallait un retour aux frontières.
09:58Ça ne veut pas dire la fermeture,
10:00le retour aux frontières.
10:01Ça veut dire une Europe forte
10:02qui ne subit plus la pression migratoire
10:04qui vient notamment de l'Afrique
10:06et du Moyen-Orient.
10:07Ça, c'est la première des choses.
10:08Ensuite, qu'attendre de Donald Trump ?
10:10On peut attendre trois choses.
10:11Déjà, un revirement géopolitique mondial
10:13très conséquent.
10:15On l'a déjà vu.
10:16Avant même qu'il soit investi,
10:17le président élu a commencé
10:19à faire beaucoup de choses.
10:20Vous avez parlé de la libération des otages,
10:22où il a beaucoup compté,
10:23sur le conflit en Ukraine.
10:24On voit bien qu'il a une influence majeure.
10:27Et puis surtout,
10:28et c'est là où je pense que Donald Trump
10:30est une chance aussi pour l'Europe et pour la France,
10:32c'est que les Etats-Unis
10:34vont peu à peu quitter le territoire européen
10:36parce qu'ils sentent bien
10:38que le vrai sujet est sur le Pacifique Nord
10:40face à la Russie
10:41et sur le Pacifique Sud
10:42avec l'Empire chinois.
10:44Les Européens ne sont peut-être plus les alliés
10:46qu'ils ont été avec les Etats-Unis.
10:50En tout cas, ça va amener à ce qu'ils se réveillent.
10:52La deuxième des choses,
10:53ce sera sur le nationalisme économique
10:55que Donald Trump veut imposer.
10:57C'est sans doute le vrai point
10:59qui va occuper ces 100 premiers jours
11:01et ces 100 décrets.
11:02Et puis le troisième point,
11:03c'est le retour au contrôle des frontières strictes.
11:05Ça, il l'a promis.
11:07Demain, lors de son discours d'investiture,
11:09il signera ensuite un décret
11:12augmentant à 25%
11:14les droits de douane via le Mexique.
11:16Ça, c'est une des manières aussi
11:18d'utiliser ces leviers
11:20pour contrer l'immigration clandestine.
11:22Et on verra tout ce qu'il fera
11:24ensuite sur les autres plans.
11:25La question de la santé
11:26qui est très importante aux Etats-Unis.
11:28Mais en tout cas, je pense que ces trois points
11:30occuperont largement
11:32l'espace de ce discours d'investiture.
11:35Alors, je voudrais, d'un pas à l'autre,
11:38Donald Trump et son allié Elon Musk.
11:40Ça aussi.
11:42Elon Musk.
11:43On peut dire que c'est le bras droit de Donald Trump.
11:45En tout cas, il s'affiche comme tel.
11:46Ce n'est pas le bras gauche.
11:47Non, ce n'est pas le bras gauche.
11:48C'est ça, ce n'est pas le bras gauche.
11:49Mais le bras gauche, on le cherche toujours chez Trump.
11:50Je voudrais que...
11:51Bon, effectivement, vous savez que TikTok
11:53devait être interdit aux Etats-Unis.
11:54Et puis finalement, là, ce soir, revirement,
11:56TikTok est en train de négocier
11:58avec Donald Trump.
12:01Vous savez que chez nous,
12:03il y a plusieurs personnalités qui ont appelé
12:05à quitter le réseau social X
12:07depuis qu'Elon Musk est aux commandes.
12:09Et je voudrais que vous écoutiez,
12:11que vous me disiez ce que vous en pensez.
12:12Charline Vanhoenacker
12:15de France Inter, hier soir,
12:17qui a qualifié Elon Musk
12:19sur le service public
12:21de gros connard.
12:22On a beaucoup parlé de génie à propos d'Elon Musk.
12:24On a oublié de dire que c'était quand même un gros connard.
12:26Ça fait du bien de le dire aussi.
12:28On l'a trop dit.
12:29Parce que là, j'adore, on a un langage très châtié,
12:31très européen, etc.
12:33Vous ne voulez pas venir avec moi sur les réseaux,
12:34qu'on se fasse ensemble ?
12:35Moi, je vous conseille.
12:36Bien sûr, mais ça fait du bien de dire gros connard.
12:38Je vous conseille pour votre prochain...
12:39Voilà.
12:40C'est la grande analyse géopolitique
12:42qu'elle nous offre là.
12:44Non, mais je trouve qu'il y a chez elle,
12:46comme chez certains humoristes,
12:47prétendument de gauche,
12:49une forme de ricanement,
12:52bébête sur tout et n'importe quoi,
12:54accompagnée d'un peu de vulgarité.
12:56Qu'est-ce que ça apporte ?
12:58Est-ce qu'on ne serait pas en attente
13:00d'une humoriste qui d'ailleurs
13:02est tout autant une militante politique
13:04qu'une humoriste, elle a le droit
13:05de faire de la politique,
13:06puisqu'elle entend en faire,
13:07mais d'en faire intelligemment.
13:08De dire, à ce moment-là,
13:09ce qu'elle reproche à Elon Musk,
13:11le cas échéant qu'elle essaie peut-être
13:13de sensibiliser le public de cette émission
13:15à qui est Elon Musk,
13:17quelle est sa carrière,
13:18pourquoi est-ce qu'il fait ceci,
13:19pourquoi est-ce qu'il fait cela,
13:20pourquoi est-ce qu'il fait la conquête spatiale,
13:21pourquoi est-ce qu'il s'est lancé dans l'électrique,
13:23de grâce qu'elle essaie d'élever le débat.
13:25Je veux dire, là, ce qui est pitoyable,
13:27si vous voulez, c'est que ce sont des gens
13:29qui nous disent Trump est vulgaire,
13:30Trump dit des grossièretés,
13:31Elon Musk est vulgaire,
13:32Elon Musk dit des grossièretés,
13:33ils ont raison,
13:34mais qui leur répondent avec des grossièretés,
13:36qui disent Elon Musk est un censeur,
13:37Trump est un censeur,
13:38du coup nous on va censurer,
13:41si vous voulez, c'est complètement stupide,
13:43c'est-à-dire que ce sont des gens
13:44qui sont dans l'anathème,
13:46dans la violence verbale,
13:47et qui sont dans la pauvreté,
13:49dans la paresse intellectuelle,
13:50donc oui, je trouve ça déplorable,
13:52et j'aurais aimé qu'il y ait quelqu'un sur le plateau
13:54pour lui dire,
13:55non, vous dites des salades,
13:56Madame va donner cœur.
13:57Non, on est dans le règne de l'entre-soi,
14:00on est avec la bande de petits copains
14:02du service public
14:03qui sont payés par les Français,
14:04je te rappelle que le service public
14:06c'est 5 milliards d'euros par an,
14:08et ils insultent en permanence,
14:09quand ils n'insultent pas les Français,
14:11les électeurs du racisme national,
14:13ils insultent Elon Musk,
14:14alors moi je peux vous dire,
14:15entre Charline Vanhoenacker
14:17qui le traite de connard,
14:18et Sandrine Rousseau,
14:19Marine Tendulli qui quitte X,
14:20je peux vous dire Elon Musk,
14:21il sera toujours milliardaire ce soir,
14:23ce sera toujours l'homme le plus riche du monde,
14:24X sera toujours autant consulté,
14:27c'est l'un des réseaux sociaux
14:28les plus consultés,
14:29alors moi si ces gens-là
14:30pouvaient arrêter de cracher au visage
14:33de tout le monde,
14:34de toutes les personnes
14:35qui ne sont pas d'accord,
14:36de toutes les personnes
14:37qui n'appartiennent pas
14:38et qui résistent
14:39avec vos impôts,
14:40vos impôts et les miens,
14:41je peux vous dire,
14:42ça me ferait déjà une belle aide.
14:43Vous en payez beaucoup Jules,
14:44les impôts ?
14:45Oui, moins que vous,
14:46moins que vous,
14:47mais voyez,
14:48c'est toujours ce petit entre-soi,
14:50elle dit ça,
14:51en plus avec un public
14:53un petit peu conquis,
14:54tout le monde rigole,
14:55comme si c'était drôle,
14:56non ?
14:57C'est ça,
14:58c'est pas drôle.
14:59Traiter quelqu'un de connard
15:00à la télé,
15:01c'est pas drôle.
15:02Malheureusement,
15:03c'est quelque chose
15:04qu'on le voit de plus en plus,
15:05ils se permettent un petit peu tout,
15:07et j'espère que cette envie-là
15:09ne va pas donner des envies
15:11à Donald Trump,
15:12puisque vous avez parlé
15:13de son expansionnisme,
15:14d'aller envahir la Belgique.
15:15Oui, c'est vrai,
15:16et puis la résilience
15:17de l'armée belge
15:18face à l'armée américaine,
15:19je suis persuadé
15:20que ça fasse long feu.
15:21Non, mais ce qui est quand même
15:22terrifiant,
15:23et Jules l'a un peu dit,
15:24je suis d'accord,
15:25c'est le côté,
15:26si vous voulez,
15:27comment dirais-je,
15:28l'intolérance au débat,
15:29l'intolérance à la contradiction.
15:30Et les gens qui sur X
15:31partent parce qu'il y aurait
15:32des propos haineux
15:33ou complotistes
15:34ou d'extrême-droite
15:35ou raciste,
15:36oui les amis,
15:37ça s'appelle une agora,
15:38ça s'appelle la société.
15:39À ce moment-là,
15:40n'allez plus au supermarché
15:41de peur de croiser
15:42un raciste,
15:43un antisémite,
15:44un homophobe,
15:45quelqu'un de méchant,
15:46quelqu'un qui va vous dire
15:47que la terre est plate
15:48et qu'on n'a jamais marché
15:49sur la lune.
15:50À ce moment-là,
15:51ne parlez qu'à vos amis
15:52dans votre salon
15:53en écoutant un air de jazz
15:54avec un cigare,
15:55c'est très bien.
15:56Faites ça,
15:57restez entre vous.
15:58On peut faire ça,
15:59Jules, ça vous va ?
16:00Sans le cigare,
16:02mais voilà,
16:03je trouve qu'il y a vraiment
16:04le côté salon mondain,
16:05magas,
16:06et je trouve que
16:07quand on n'est pas capable
16:08de se frotter à la contradiction,
16:09on n'est pas un intellectuel.
16:10Je suis désolé,
16:11mais quand Yael Brown-Pivet,
16:12la présidente de l'Assemblée nationale,
16:13prononce cette phrase,
16:14la libéralisation
16:15des réseaux sociaux américains
16:16est une menace
16:17pour la démocratie.
16:18Mais vous vous rendez compte
16:19du côté surréaliste
16:20de la phrase ?
16:21Georges Orwell
16:22aurait adoré
16:23la guerre,
16:24c'est la paix,
16:25la liberté d'expression,
16:26c'est une menace
16:27pour la démocratie.
16:28Tout est surréaliste
16:29dans cette affaire.
16:30Non.
16:31Merci beaucoup,
16:32en tout cas.
16:33Dans quelques instants,
16:34Sarah Knafo sera avec nous.
16:35Elle est à Washington.
16:36Sarah Knafo, pourquoi ?
16:37Parce qu'elle a été invitée
16:38par Donald Trump
16:39pour la cérémonie d'investiture.
16:40On a plein de questions
16:41à lui poser.
16:42L'eurodéputée reconquête
16:43sera avec nous
16:44dans quelques instants.
16:45Régis Fossomier,
16:46grand reporter et auteur
16:47de l'ouvrage
16:48Qui est le diable ?
16:49L'autre ou l'Occident
16:50sera également
16:51avec moi dans ce studio.
16:52Gabriel Cluzel
16:53et Nathan Devers
16:54vont venir nous rejoindre
16:55à l'édition
16:56de Radio-Canada.
16:57Merci.