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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur Europe 1 et aujourd'hui vos deux chroniqueurs du jour, Olivier D'Artigolle et Yvon Youfolle, Céline.
00:09Et Donald Trump qui va donc prêter serment ce soir à 18h, ne manquez pas d'ailleurs l'édition spéciale sur Europe 1 et CNews de punchline avec Laurence Ferrari dédiée à cette cérémonie.
00:22Donald Trump qui va donc devenir officiellement le 47ème président des Etats-Unis, le président élu qui démarre très fort en annonçant signer une centaine de décrets dès son investiture.
00:34On va écouter Gérard Carreyrou, journaliste, éditorialiste et spécialiste des Etats-Unis. Il expliquait ce matin la stratégie de Donald Trump au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1 et CNews.
00:45La politique du gros bâton, c'est un président des Etats-Unis du début du XXème siècle qui chaque fois a utilisé la force dans un premier temps quand il n'arrivait pas à sortir d'un problème, il y allait très fort.
00:57Alors il dit c'est le big stick, le gros bâton. Et ça c'est la technique de Trump, c'est-à-dire que dans un premier temps il y va très fort, très loin et il dit comme quand il dit attention si j'ai pas d'accord le vin, je mets le feu au Proche-Orient.
01:11Il n'aurait pas mis le feu au Proche-Orient, il n'aurait pas envoyé la bombe atomique mais c'est sa méthode. Après quoi les gens ont peur en disant oh là là il est capable, peut-être qu'il peut faire ça et du coup il cède un peu de terrain et lui il reprend à ce moment-là la bombe. C'est ça la technique de Trump.
01:24Voilà la technique de Trump décortiquée par Gérard Carreyrou. Alors évidemment les décrets, on en a parlé de l'immigration, les droits de douane, l'idéologie wokiste.
01:35Vous avez presque tout donné.
01:37Presque tout, je n'ai pas tout détaillé mais ce que je veux dire c'est qu'on sent qu'il le dit d'ailleurs qu'il va agir avec une vitesse et une force sans précédent.
01:44C'est l'une des forces de Donald Trump qui avant même son investiture officielle met ses interlocuteurs, le reste du monde dans un état d'anxiété concernant la manière dont il va procéder, son calendrier, la nature de ses décisions.
02:00Anxiété c'est le mot qui convient parce que là pour le coup il annonce la couleur.
02:04Oui d'ailleurs je suis d'accord avec vous, on n'a pas trop de surprises à avoir puisque l'ensemble de ces grands axes politiques contre l'immigration, contre ce qu'il appelle l'état fédéral profond,
02:17sur le fait de relancer une grande politique énergétique y compris en relançant des forages pour justement disputer à la Chine ce secteur-là qui est très important pour une réindustrialisation.
02:29La guerre commerciale en commençant par le Mexique, le Canada, la Chine et l'Union Européenne à suivre.
02:39Donc on connaît les grandes lignes forces, ce qu'il y a de différent c'est que là Trump est préparé.
02:44Il ne l'était pas lors de son premier mandat, là il est préparé et d'ailleurs sans décret dès la première journée c'est totalement inédit et spectaculaire
02:53puisque si on prend les chiffres, lors de son premier mandat il n'avait signé sur 4 ans que 220 décrets et l'administration Biden en a signé 159.
03:01Donc sans décret sur la première journée, ça veut donc dire qu'il va détricoter énormément d'éléments de la politique Biden et lancer l'offensive.
03:10Oui, ça s'ajoute effectivement à cette technique qu'il a de dramatiser les enjeux pour effectivement ensuite lâcher un peu de laisse.
03:17On vient de le voir sur TikTok par exemple où il menaçait de supprimer TikTok ce réseau chinois pour en définitive...
03:23Il continue à maintenir la menace, simplement il donne un petit délai, un petit sursis, 3 mois.
03:27Après avoir eu visiblement ce qu'il demandait, j'ignore quel est le contenu du contrat, mais visiblement TikTok aujourd'hui reste malgré tout a été rétabli dans son réseau.
03:35Donc on connaît la méthode, mais il y a un élément supplémentaire qui apparaît aujourd'hui, c'est que Donald Trump est porté maintenant par une vraie révolution.
03:43Cette révolution que j'ai appelée, je ne suis pas le seul à le dire, une révolution conservatrice, c'est-à-dire qu'il a gagné sa bataille culturelle.
03:49Et donc il s'oblige à une rupture, et il y a des ruptures, ce ne sont pas les ruptures telles que nous les avait promises Michel Barnier par exemple,
03:56c'est-à-dire des ruptures tout en rondeur, là ça va être des ruptures brutales.
04:00En effet, c'est des ruptures brutales avec tout ce qui a pu apparaître comme étant les idéologies progressistes.
04:06C'est le progressiste qui a perdu face, appelons-le le populisme pour que je me fasse bien comprendre, ou le souverainisme, etc.
04:12Et donc il y a toute une rupture révolutionnaire qui va être engagée, qui va se lire dès demain dans certaines villes américaines d'ailleurs,
04:21avec des arrestations, si j'ai bien compris, de sans-papiers.
04:25J'entendais effectivement Gérard Carreyrou ce matin nous dire que sous le mandat de Biden, 7 millions et demi de clandestins avaient été tolérés,
04:33et je pense qu'une partie de ceux-là sont prêts maintenant à connaître, imaginent leur sort avec Donald Trump.
04:39Donc on va effectivement avoir une politique qui va cesser avec les bons sentiments, qui va cesser avec le wokisme,
04:46qui va cesser avec le politiquement correct, avec tout ce qui nous habite également dans nos propres démocraties occidentales, européennes je veux dire.
04:53Et là on arrive vraiment à cette révolution qui risque de marquer les esprits, et surtout qui signe la fin d'un vieux monde, d'un monde ancien,
05:02qui est ce monde qui depuis 40 ans n'a pas réussi précisément à passer à l'acte.
05:06Les réactions attendues, on va écouter justement celle de François Bayrou, qui s'est exprimé il y a quelques minutes à peine depuis Pau,
05:13sur justement le besoin d'une Europe forte face à la politique américaine.
05:17Les Etats-Unis ont décidé d'une politique qui est une politique incroyablement dominatrice,
05:24et si nous ne faisons rien, et bien notre destin est très simple, nous allons être dominés, nous allons être écrasés, nous allons être marginalisés.
05:33Et c'est une décision qui ne tient qu'à nous les Français et les Européens, parce qu'évidemment sans Europe c'est impossible de le faire.
05:40Voilà François Bayrou, il y a quelques minutes, si on ne fait rien on va se faire manger.
05:43Beaucoup de commentateurs décrivent d'une manière très positive l'arrivée de Trump,
05:49nous verrons si les mêmes ne vont pas dégriser dans quelques semaines ou dans quelques mois,
05:54parce que la mise en oeuvre de ce qu'il a annoncé aura des conséquences très sévères pour l'Union Européenne et pour notre pays, ça nous le verrons.
06:02En tout cas, à l'échelle de l'Union Européenne, la réponse n'est pas coordonnée.
06:09Je vois que les Britanniques veulent négocier en direct, ce qu'a déjà fait Georgia Meloni en prenant de l'avance.
06:16La seule réponse de la Commission Européenne est de dire on va vous acheter un peu plus de lacs de gaz liquéfiés,
06:21ce qui pose un problème d'ailleurs sur le plan environnemental, mais passons,
06:25et peut-être que comme ça vous serez un peu moins durs dans les tarifs douaniers.
06:30Tout ça est une politique de gribouille, alors que Donald Trump à sa feuille de route,
06:35qu'il a mis autour de lui des personnes qui ne sont pas des âmes sensibles,
06:39qui sont plutôt des rouleaux compresseurs chacun dans leur domaine,
06:42je trouve que là où nous en sommes aujourd'hui, fait un peu peur.
06:45Alors après, pour ne pas tout dépeindre de manière positive,
06:49la collusion aujourd'hui entre des intérêts publics et des intérêts privés,
06:54via notamment la figure d'Elon Musk, qui va pour aussi sa propre feuille de route,
07:00pose quand même un certain nombre de problèmes.
07:02On reviendra tout à l'heure sur toute la partie numérique.
07:04Ne vous en posez pas quand c'était Soros si je comprends bien,
07:06parce que c'est exactement les mêmes personnages,
07:08sauf que Soros militait pour une sorte de mondialisme qui vous agrée,
07:12tandis que Musk milite précisément pour l'inverse.
07:15On reviendra sur toute la partie numérique et toutes les fractures que ça organise.
07:20Il faut effectivement ne pas trop applaudir à l'arrivée...
07:25Alors certes, j'applaudis à cette révolution conservatrice que j'appelle de mes voeux,
07:29parce qu'elle va libérer, si je puis dire, les esprits occidentaux, les esprits européens.
07:33Elles libèrent déjà dans le débat public,
07:38beaucoup d'esprits qui étaient réticents à aborder les sujets.
07:41On vient d'en apporter une preuve avec par exemple le problème de l'immigration,
07:45et Retailleau symbolise assez bien cette libération des esprits là.
07:50Le protectionnisme américain risque peut-être d'annoncer de mauvaises nouvelles,
07:56peut-être même à nos agriculteurs s'ils voient que les marchés américains
08:00refusent de s'ouvrir maintenant aux produits français.
08:05Je ne prends que cet exemple-là.
08:06Alors sur le plan politique maintenant, qu'est-ce que ça va changer justement
08:10si on arrive à Donald Trump pour la France et pour l'Europe ?
08:13On va se poser la question.
08:14On va écouter un parti qui n'est pas très à l'aise finalement avec cette investiture,
08:18c'est le Rassemblement National.
08:19Écoutez Jordan Bardella, eurodéputé et président du REN,
08:23et on va écouter Raphaël Glucksmann dans la foulée,
08:26eurodéputé PS qui était sur France Info et Sud Radio ce matin.
08:29Est-ce que l'élection de Trump est une bonne chose ?
08:32C'est une bonne chose pour l'Amérique,
08:34mais c'est une mauvaise chose pour la France et pour l'Europe.
08:37À nous de suivre ce chemin de tous ces grands dirigeants
08:40qui dans le monde sont en train de s'imposer.
08:41On assiste vraiment, je crois, à un mouvement partout dans le monde
08:45de réappropriation de la politique par les peuples.
08:48C'est un modèle basé sur le respect de la parole des peuples,
08:51sur la fierté nationale, sur la défense de nos intérêts
08:54et sur la maîtrise des frontières.
08:55Je ne sais pas si nous avons conscience de la tempête qui arrive.
08:58Ce qu'ils sont en train de concevoir,
09:00c'est l'idée finalement que nous sommes le 51ème Etat américain
09:04et que les élections américaines vont continuer chez nous.
09:07Et donc on aura des ingérences en permanence.
09:09Et moi, ce qui m'intéresse, c'est l'Europe, c'est la France.
09:13C'est notre capacité à résister à cette tempête
09:15et à prendre en main notre destin.
09:17Voilà, Jordan Bardella et Raphaël Glucksmann
09:21qui réagissent donc à cette investiture.
09:23Yves-Henri Houffolle, on sent effectivement
09:26que quand on entend Jordan Bardella dire
09:28que ce n'est pas une bonne nouvelle forcément pour la France et l'Europe
09:30parce qu'il va falloir effectivement muscler un peu notre jeu.
09:32Et de l'autre côté, Raphaël Glucksmann qui dit
09:34qu'il va falloir résister à la tempête.
09:36Il y a de l'appréhension des deux côtés.
09:38Il y a deux lectures.
09:39On peut se réjouir effectivement de cette libération des esprits,
09:41de cette libération de la parole,
09:43de la parole publique sur les réseaux sociaux.
09:44Je ne sais pas si on y reviendra.
09:45Cette libération fait peur précisément
09:47à cette gauche sectaire-là.
09:49Mais en effet, d'ailleurs,
09:51il y a simplement 21% des Français
09:53qui approuvent, qui se reconnaissent
09:55dans la méthode de Donald Trump.
09:57Donc, il y a beaucoup de réticence
09:59dans l'opinion française elle-même
10:00à travers d'abord son personnage
10:02dont on connaît maintenant
10:04toutes les caractéristiques.
10:06Et quand il parlait patriotisme,
10:08justement, le retour du patriotisme,
10:09ce que disait Jordan Bardel,
10:10de réappropriation finalement du peuple.
10:12Oui, mais ça c'est une très bonne chose.
10:14Cela montre malgré tout en négatif
10:16ce qu'est devenue l'Europe et l'Union Européenne
10:18depuis ses 30 ou 40 ans
10:20où elle a délégué une partie de sa puissance
10:22précisément au protectorat américain.
10:24C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on se rend compte
10:25que l'Europe est devenue faible
10:27à cause précisément de sa dépendance
10:29avec les États-Unis, qui a été une dépendance voulue.
10:31Mais l'Union fait la force peut-être, non ?
10:33L'Union de qui ?
10:35L'Union des pays d'Europe, justement, pour résister à tout ça.
10:37Une occasion précisément pour rebâtir
10:39une Europe qui soit vraiment une Europe
10:41des nations, mais qui respecte
10:43précisément les singularités
10:45de chacun. Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
10:47On a construit une Europe commerciale,
10:49une Europe sans armes
10:51et une Europe qui était sous protection américaine.
10:53Donc, peut-être que la vertu effectivement
10:55de Donald Trump sera de réveiller
10:57cette grande somnolence européenne
10:59qui a laissé croire que l'Union Européenne était forte
11:01alors qu'elle est faible.
11:02Que va changer cette investiture pour le paysage politique ?
11:04Français ?
11:05Oui.
11:06Déjà, il y a des lignes de démarcation.
11:08On voit très bien que dans l'offre politique nationale,
11:10ceux qui se revendiquent le plus du trumpisme
11:12aujourd'hui s'y reconquêtent.
11:14Et qui sont d'ailleurs invités.
11:16Et non pas le Rassemblement National.
11:18Jean-Marie Le Pen avait,
11:20sur le plan économique, un projet
11:22très libéral à la Reagan des années 80.
11:24Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui du Rassemblement National
11:27dont on ne sait plus trop où est
11:29véritablement la ligne économique,
11:31mais qui va plutôt parler à une droite sociale,
11:33un électorat populaire
11:35et en ne rejetant pas toujours
11:37des solutions portées par l'Etat.
11:39Donc on voit bien qu'il y a là
11:41des distinctions
11:43programmatiques assez sérieuses.
11:45D'ailleurs, on le voit bien.
11:47Elon Musk soutient la FD en Allemagne,
11:49une partie d'extrême droite,
11:51avec laquelle le Rassemblement National
11:53a plutôt pris ses distances.
11:55Mais ça sera intéressant de voir comment les choses se décomptent.
11:57Le Rassemblement National sera représenté
11:59lors de l'intronisation de...
12:01Je vous assure...
12:03Il n'ira pas par la Le Pen en effet.
12:05Je vous assure, Yvan, que quand on est
12:07attentif aux dernières déclarations
12:09depuis la victoire de Donald Trump,
12:11le RN
12:13est moins allant que reconquête.
12:15Il est plus prudent. Précisément pour la raison
12:17que l'on a dite, c'est-à-dire qu'il voit
12:19la vulnérabilité de l'Europe et singulièrement
12:21de la France.
12:23On reste ensemble bien sûr jusqu'à 14h.
12:25On va poursuivre les débats. Dans quelques instants,
12:27on va revenir sur ce service public français
12:29qui prend partie contre Donald Trump,
12:31et des chercheurs du CNRS
12:33qui ont lancé
12:35une application
12:37qui s'appelle HelloKitX
12:39qui permet de transférer ces données
12:41vers une autre plateforme.
12:43Restez bien avec nous.
12:45La suite de Repin13h, c'est dans un instant avec Céline Giraud.

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