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Transcription
00:00Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres,
00:04mes chers collègues, la vie épavée d'occasions perdues peut-on lire
00:08dans la promesse de l'aube de Romain Garry.
00:11Je vous souhaite, monsieur le Premier ministre, que la promesse
00:14française que vous faites soit une réussite.
00:17Quelles que soient nos divergences, dans l'intérêt de la France, nous
00:20n'avons plus le temps des occasions manquées.
00:23Pour cela, bien sûr, il faut que la responsabilité collective soit
00:26engagée. Il faut que chacun des dirigeants
00:29politiques écoute les Français qui, nombreux, souhaitent le compromis.
00:33Aussi, nous leur devons de la clarté, de la stabilité et de la visibilité.
00:38Face à leurs inquiétudes, nous leur devons des réponses sur le budget,
00:42sur la question des retraites et toutes les politiques publiques qui
00:46intéressent leur quotidien et engagent leur avenir.
00:49C'est un devoir aussi pour conforter notre pays sur la scène
00:52internationale, en particulier auprès de nos partenaires européens.
00:56La France, depuis longtemps vue comme un bel exemple de démocratie
00:59des Lumières, ne doit pas se perdre dans un tunnel d'incertitude.
01:03Le contexte géopolitique nécessite la solidité et la puissance des
01:07espaces démocratiques et non belliqueux.
01:10Faut-il rappeler encore à ceux qui oeuvrent à la stratégie du chaos
01:14que personne n'a véritablement gagné les dernières élections
01:17législatives? La digue du fait majoritaire
01:20propre à la Vème République a cédé.
01:24A cet égard, l'instauration de la proportionnelle à l'Assemblée
01:27nationale pourrait ne pas suffire à régler l'impasse politique actuelle
01:31et consacrer la fragmentation du paysage politique.
01:34Nous devrons en débattre. Il faudra penser cette réforme dans
01:38le cadre d'un rééquilibrage du pouvoir exécutif.
01:41J'observe que les pays européens qui ont la proportionnelle ont un
01:45Premier ministre fort, ce qui oblige les partis à faire des
01:49coalitions autour de celui-ci. En attendant, depuis juin dernier,
01:53la réalité politique et institutionnelle qui est la
01:56nôtre conduit à des négociations. Non sans mal, hier, une motion de
02:00censure, aujourd'hui, des lignes rouges érigées de toutes parts et
02:04des avances gouvernementales encore timides.
02:07Mon groupe souhaite que nous parvenions à trouver ce chemin
02:11étroit qui sortira le pays de l'immobilisme.
02:14Au RDSE, vous le savez, le dogmatisme n'est pas notre boussole.
02:18A la fois par philosophie, mais aussi par volonté.
02:22C'est au cas par cas, texte par texte, que nous jugerons vos
02:26propositions en fonction des valeurs qui nous sont chères et de la
02:30diversité qui caractérise notre groupe.
02:33J'en viens au point névralgique, la question des retraites.
02:37Nous avons bien entendu votre décision de missionner la Cour des
02:42comptes pour un état des lieux financiers qu'on sait déjà très
02:46contraint. Pour autant, derrière la logique
02:49mathématique d'une démographie défavorable et les corrections
02:53douloureuses qui en découlent, il y a des hommes et des femmes qui
02:57attendent un geste. Les dernières élections ont envoyé
03:01un signal. Nos concitoyens souhaitent la
03:03réouverture de la réforme et des concessions, bien sûr, réfléchies et
03:07soutenables. Pour la majorité des membres du
03:09RDSE, rien n'est à bout, car nous souhaitons de nouvelles avancées sur
03:13la pénibilité, l'usure au travail, la durée de cotisation ou encore la
03:17réduction de l'impôt sur les salariés et les salariés en cas
03:20d'engagement citoyen. Quel financement laisseront les
03:23partenaires sociaux sortir la fumée blanche du conclave annoncé?
03:27Nous en débattrons en temps étil, mais les hausses de cotisation nous
03:31apparaissent difficiles à exclure. En parallèle, n'oublions pas une
03:35question centrale, celle des conditions de travail.
03:39Un récent rapport pointe les failles du management français.
03:43La situation des salariés est fragilisée par l'ubérisation du
03:47travail ainsi que par l'expansion de la sous-traitance jusqu'au coeur de
03:51nos services publics. Inquiétant aussi, l'Office français
03:55des drogues et des tendances addictives vient de signaler un
03:59public croissant d'actifs consommateurs de cocaïne pour tenir
04:03au travail. Aussi, le chantier des conditions
04:07de travail, secteur par secteur, branche par branche, doit être revu
04:11à l'Assemblée nationale. C'est un sujet qui ne sera pas
04:15traité en trois mois, mais il est la condition de l'acceptabilité de
04:19l'allongement des carrières. Seconde urgence, un budget pour
04:23d'eux-mêmes. Nos positions sont claires.
04:27Nous les avons exprimées avant que la motion de censure n'interrompe nos
04:31travaux budgétaires au Sénat. Mon groupe souhaite une meilleure
04:35justice fiscale et un effort contributif mieux réparti.
04:39Nous avons fait les frais d'une seconde délibération.
04:44Nous attendons que les totems se brisent sur ces points.
04:48Nous voulons une barre de réduction des dépenses moins haute, afin de
04:52ne pas gripper un peu de croissance attendue en 2025.
04:56Sans surprise, nous souhaitons la préservation des capacités
05:00d'investissement des collectivités locales, un objectif déjà entendu,
05:04sans pour autant exonérer celle-ci d'un effort selon leur situation.
05:08J'en profite pour saluer d'une façon générale vos intentions de
05:12réconcilier toutes les Frances, la France périphérique, la France
05:16provinciale et issues des quartiers. La clé de tout cela, c'est
05:20l'aménagement du territoire, mais aussi le renforcement de la
05:24décentralisation et de la déconcentration.
05:28Nous vous suivrons s'il s'agit de mieux garantir les libertés locales,
05:32les services publics, les politiques de proximité et de soutenir les
05:36départements et régions qui sont les premiers amortisseurs de la crise
05:40sociale que traverse notre pays. Sur d'autres sujets que je ne
05:44pourrais pas tous évoquer, je répète notre volonté d'ouverture
05:48tant que vos politiques s'inscriront sans détour dans le sillon de la
05:52justice sociale, de la solidarité et du progrès.
05:56Vous nous trouverez en particulier à vos côtés sur le chemin d'une
06:00école qui tiendrait mieux son rôle, au premier rang desquels celui de
06:04la liberté et de l'égalité des chances, et à l'abri de tout
06:08séparatisme. Mon groupe est très attaché aux
06:12fondamentaux républicains et au respect du principe de laïcité,
06:17seule condition du vivre ensemble. Quant aux valeurs de fraternité et
06:21d'humanisme, elles doivent rester au coeur des projets de la politique
06:25relative à l'immigration. Nous avons là nos lignes rouges.
06:29Vous avez évoqué le poids des normes.
06:33Je pense à nos territoires ultramarins, bien souvent en première
06:37ligne du dérèglement climatique et des déséquilibres sociaux.
06:41Je pense spécialement à Mayotte et à la Nouvelle-Calédonie, qu'il
06:45faudra soutenir, car ces territoires sont notre richesse et
06:49ils participent au rayonnement de la France dans le monde.
06:53A cet égard, je rappellerai que la France n'a rien à gagner.
06:57C'est pour ça que j'ai décidé d'inviter le président de la République
07:01à nous rappeler que la France n'a rien à gagner à alimenter des
07:05rapports tendus avec certains de nos pays très proches.
07:09Mon groupe appelle à l'apaisement avec l'Algérie.
07:13En Afrique, de nombreux Etats commencent à nous tourner le dos.
07:17Notre perte d'influence pourrait être totale sur ce continent.
07:21La diplomatie a besoin d'un cap cohérent.
07:25Sans stabilité politique, rien ne sera facile.
07:29Nous avons en commun un bout de territoire pyrénéen.
07:33Dans cet hémicycle, la France a à défendre ensemble.
07:37Vous avez cité Pierre Mendès-France.
07:41Son héritage a toujours été salué. On peut faire beaucoup en peu de
07:45temps. Pour terminer, je vous rappellerai
07:49ce que disait François Mitterrand de Pierre Mendès-France.
07:53Il nous laisse sa foi de la République, sa méthode la vérité,
07:57son exemple, l'inlassable combat pour la paix et pour le progrès.
08:01Un chemin à suivre. Merci.

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