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Transcription
00:00Monsieur le Président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues et oui, c'est la troisième fois depuis un an que nous assistons, nous avons cet exercice de la déclaration de politique générale et pour nous, sénateurs, c'est même la sixième fois puisque nous, nous avons double oration, nous avons lecture le mardi et explication le mercredi, au cas où on n'aurait pas compris.
00:30Je pense que nos concitoyens voudraient bien nous voir faire autre chose et sont lassés de toutes ces palinodies politiques, on peut les comprendre.
00:43Vous l'avez souligné, monsieur le Premier ministre, la censure du précédent gouvernement, pour ne parler que d'elle, a affaibli notre pays.
00:50Il est faux de dire qu'elle a été sans conséquence. On le voit par exemple s'agissant du Mercosur que les autorités européennes cherchent à enterriner en profitant de la situation de la France, on le voit aussi pour les agriculteurs, pour les mesures fiscales et pour bien d'autres domaines.
01:06Espérons donc que cette fois, comme vous le souhaitez ardemment, nous saurons trouver les conditions d'un retour à une forme de stabilité institutionnelle. Nous en avons le plus grand besoin.
01:16Ce qui ne sera pas une mince affaire car depuis les élections législatives de juin dernier, qui ont accouché d'une assemblée nationale divisée en trois blocs inconciliables, la France apparaît bloquée comme elle ne l'a jamais été sous la Ve République.
01:30Le gouvernement de Michel Barnier s'est heurté de plein fouet à cette malheureuse réalité et je veux ici, à mon tour, saluer son engagement.
01:38Monsieur le Premier ministre, c'est à vous qu'incombe maintenant la responsabilité d'accomplir cette mission, avec une pression extrême car cette fois, il ne s'agit plus d'essayer, nous devons réussir.
01:49Autrement dit, nous avons aujourd'hui une obligation de résultats vis-à-vis du pays et non seulement de moyens.
01:56En effet, comment les Français nous jugeront-ils, nous parlementaires, si nous nous avérons indéfiniment incapables de trouver des solutions ?
02:05C'est la démocratie représentative elle-même qui est en jeu.
02:08S'il y a une possibilité à trouver des compromis, nous nous installerons dans l'instabilité et nous n'échapperons pas à une nouvelle dissolution.
02:17Les Français devront être à nouveau sollicités.
02:20Alors notre responsabilité ne sera plus celle des forces de droite, du centre ou de la gauche.
02:26Elle sera collectivement celle des parlementaires qui auront échoué.
02:31Les électeurs, je pense, seront alors très sévères.
02:35Sur ce constat, le président du groupe Union Centriste ne peut que saluer l'arrivée d'un Premier ministre centriste à Matignon.
02:43Mais oui, certains membres éminents de notre groupe, bien connus, Valérie Létard, Françoise Gattel ici présente, font partie de votre gouvernement.
02:53D'autres sénateurs ici présents, évidemment et nombreux, appartiennent également à votre gouvernement et nous nous en réjouissons car ça n'a pas toujours été le cas.
03:03Nous avons la conviction que vous avez les qualités et l'expérience requises pour réussir cet exercice difficile.
03:10Votre gouvernement, comme celui de Michel Barnier avant vous, s'appuie sur un socle parlementaire qui, sans disposer d'une majorité absolue, rassemble la plus vaste coalition à l'Assemblée nationale.
03:21Je ne vois alors que deux conditions à la réussite de votre action.
03:24La première est la mise en place d'une véritable coordination au sein de ce socle parlementaire qui doit être piloté.
03:31Nous devons dialoguer.
03:35C'est sans doute ce qui a manqué, une meilleure coordination des groupes politiques, un dialogue de proximité.
03:42Le sens du collectif est important dans l'action de soutien au gouvernement car il faut savoir ce que nous sommes prêts à faire collectivement,
03:50à accepter, ce que nous voulons, comment nous y parvenons, avant même de discuter avec d'autres partenaires politiques.
03:58Monsieur le Premier ministre, votre implication dans l'animation politique du socle parlementaire sera déterminante.
04:04La seconde condition à la réussite de l'action que nous essayons de mener, c'est l'ouverture du dialogue avec la gauche républicaine.
04:12Et oui, si nous ne voulons plus dépendre du Rassemblement national, et j'ai compris qu'il y avait unanimité, c'est avec les groupes de gauche qu'il nous faut dialoguer pour trouver des compromis.
04:23Mais ce qui est vrai pour nous l'est également pour la gauche. L'équation est symétrique.
04:28La censure du gouvernement Barnier n'a abouti que parce que le Rassemblement national a voté une motion de censure avec l'ensemble du nouveau fonds populaire.
04:36Or, l'autre conviction qui m'anime est que dans l'intérêt du pays, nous pouvons trouver des compromis avec la gauche républicaine.
04:44D'abord dans l'ordre des priorités pour donner à notre pays un budget.
04:49La route secours qu'est la loi spéciale n'aura qu'un temps.
04:52Il nous faut indexer le barème de l'impôt sur le revenu, prolonger le bénéfice de certains avantages fiscaux,
04:58permettre l'investissement des collectivités locales, traduire nos engagements pluriannuels en matière de recherche, de justice ou de défense,
05:05reconstruire Mayotte et plus largement aider les Outre-mer.
05:09Et puis, il nous faut bien sûr réduire les déficits. Nous ne pouvons plus faire comme s'ils n'existaient pas.
05:15Comme vous l'avez souligné, monsieur le Premier ministre, c'est une question de soutenabilité des politiques publiques et de respect vis-à-vis des générations futures.
05:22En un mot, l'intérêt supérieur du pays nécessite l'adoption d'un budget.
05:27Ensuite, nous pouvons nous entendre parce qu'avec 10 millions de nos compatriotes en situation de précarité,
05:33la question sociale doit être au cœur de nos préoccupations.
05:37Depuis le « quoi qui en coûte » de la période Covid, nous avons multiplié les mesures sociales.
05:43Mais une juxtaposition de mesures sociales ne fait pas une politique sociale.
05:47Il nous faut donc une vision globale destinée à soutenir le niveau de vie des Français les moins favorisés,
05:53en commençant par le logement qui représente en moyenne le tiers du budget des ménages.
05:57Pour ceux qui ont un logement, car par ailleurs, alors que la demande ne cesse de croître, l'offre demeure grippée.
06:03Chacun dans cet hémicycle aura à cœur d'accompagner la ministre du Logement dans la mise en œuvre des moyens et des solutions innovantes.
06:11Il nous faut de toute urgence répondre au malaise des agriculteurs.
06:16Cela a été dit par les orateurs précédents.
06:18La loi d'orientation, dont le Parlement achèvera bientôt l'examen, intervient sur un certain nombre de problématiques agricoles,
06:25bien identifiées comme la transmission des exploitations.
06:28Mais le problème de fond, c'est le partage de la valeur ajoutée.
06:31Songeons un peu que sur 100 euros de dépenses alimentaires, moins de 7 seulement vont aux producteurs.
06:38Les lois EGalim ont bien tenté de rééquilibrer les choses, mais il faudra rapidement les prolonger.
06:43Car en l'État, les agriculteurs demeurent la catégorie socioprofessionnelle la plus souvent sous le seuil de pauvreté.
06:50Et nombre d'agriculteurs retraités ne touchent même pas le minimum vieillesse.
06:54Une proposition de loi récemment adoptée par le Sénat améliorerait leur situation, faisant-la prospérer rapidement.
07:01A cette réalité inacceptable viennent se cumuler les contraintes de la transition environnementale.
07:07Pour les agriculteurs, c'est insupportable.
07:09Et il nous faut intervenir à la fois pour un meilleur revenu et pour aider le monde agricole à se transformer de manière réaliste et raisonnable.
07:17Je ferai allusion aussi au problème du ZAN qui a été évoqué précédemment et dont il y a urgence à modifier le texte.
07:26C'est ce que vont s'employer mes collègues Jean-Baptiste Blanc et Guylain Cambier.
07:32Toujours au chapitre social, la santé est une autre grande préoccupation de nos concitoyens.
07:37Voilà 20 ans que l'on voit grandir les déserts médicaux et malgré les mesures prises jusqu'ici, ils ne se résorbent pas.
07:44Deux autres chocs nous attendent de nature démographique, la dépendance et la baisse de la natalité.
07:50Ils sont majeurs et vont structurer notre société.
07:53Prenons-en rapidement l'urgence et amenons ces dossiers coûteux à des aboutissements importants et rapides.
08:01S'agissant des retraites, sujet permanent de crispation et de clivage dont il a été beaucoup question dans les interventions précédentes,
08:09vous avez ouvert le chantier.
08:12Faisons confiance aux partenaires sociaux pour faire des propositions constructives.
08:16Pénibilité, carrière longue, emploi des seigneurs constituent notamment des sujets insuffisamment explorés et qui mériteraient de compléter la réforme adoptée.
08:26Et s'il n'y a plus de tabou, il faudra tôt ou tard reparler du temps de travail.
08:30Car c'est la variable clé tant pour les retraites que pour tout le reste.
08:34Nous travaillons trop peu en France, à tout le moins singulièrement moins que dans les autres pays de l'OCDE.
08:41On ne peut pas attendre des miracles en matière de croissance dans ces conditions.
08:45Cette question du temps de travail peut être liée à une autre problématique clé dont vous avez parlé, celle de la simplification.
08:52Oui, notre pays souffre d'un excès de normes et de bureaucratie.
08:57Cela fait des décennies que nous dénonçons sans résultat notable.
09:01Jusqu'à Notre-Dame, la loi de simplification a conduit au succès que l'on connaît.
09:05Suivant cet exemple, voilà que nous sommes invités à voter une nouvelle loi de simplification pour reconstruire Mayotte.
09:11Pourquoi ne pas le faire pour le pays entier, ce qui a fonctionné pour Notre-Dame ou les Jeux Olympiques ?
09:17Tout parlementaire, quelle que soit son appartenance politique, pourra se retrouver dans cet objectif.
09:22Sur les questions institutionnelles également, nous pouvons avancer.
09:25Avancer sur le mode de scrutin, comme vous l'avez proposé, sur le cumul des mandats,
09:29sur le financement des campagnes électorales ou en renforçant le statut de l'élu local.
09:34Le Sénat a récemment voté une proposition de loi en ce sens, qu'il faut au plus vite faire prospérer à l'Assemblée nationale.
09:40Il nous faut également relancer le processus de décentralisation en allant vers plus de différenciation dans les territoires,
09:47ainsi que relancer le processus institutionnel en Corse et en Calédonie.
09:52Pour conclure, je dirais que la dynamique de dépassement responsable des clivages politiques,
09:56que j'appelle avec mes collègues de mes voeux, va nécessiter de toute part des concessions et des compromis.
10:02Pour autant, il va falloir cesser de penser que progresser, c'est dépenser toujours plus d'argent et augmenter les impôts.
10:09Il nous faudra rechercher l'efficacité des politiques publiques.
10:13Pendant que nous censurons, que nous nous disputons à Paris, les taux d'intérêt de la dette montent,
10:19les faillances d'entreprises se multiplient, les entreprises appuient sur la pédale des freins et les embauches sont gelées.
10:25Nous devons agir pour établir la confiance économique ou bien nous irons au-devant d'une grasse crive et nous verrons le retour du chômage de masse.
10:33La situation internationale nous oblige également. L'administration Trump va s'installer dans quelques jours aux Etats-Unis.
10:39La Chine est plus conquérante que jamais et la Russie n'a aucunement renoncé à ses ambitions.
10:44Face à ces géants, l'Europe est malade et a impérativement besoin d'un sursaut.
10:48Alors ne perdons plus de temps, monsieur le Premier ministre, vous avez compris que le groupe union centriste soutiendra l'action de votre gouvernement.
10:55Je vous remercie.

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