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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Bonsoir à tous, 19h c'est l'heure, ravi de vous retrouver. Beaucoup d'infos ce soir, tout de suite Maureen Vidal, enchantée Maureen, ça va ?
00:08Enchantée, non ça va bien ?
00:10Non je suis pas réveillée, j'ai écouté le discours de François Bayrou et...
00:14Ah vous vous réveillez !
00:16Un petit café ? Allez Maureen, les infos !
00:18Rêve de l'actualité, les socialistes restent sur leur fin après le discours de politique générale de François Bayrou.
00:24Le compte n'y est pas concernant leur demande d'abrogation de la réforme des retraites.
00:28Le Premier ministre a promis que tout était négociable.
00:31Côté LR, Laurent Wauquiez a affirmé qu'il s'opposerait à la proportionnelle mentionnée par le Premier ministre.
00:36Ecologistes et Insoumis affirment déposer une motion de censure dès jeudi, replaçant ainsi l'URN comme arbitre.
00:42Une cycliste décédée à Rouen après avoir été renversée ce matin.
00:46La conductrice a été interpellée après avoir percuté trois cyclistes avec sa camionnette.
00:50Elle travaille dans une société de chauffeurs-livreurs où elle a volé le véhicule avec lequel elle a commis ces accidents.
00:56La police judiciaire de Rouen s'est saisie de l'enquête.
00:59Et la princesse Kate en rémission de son cancer ?
01:02Une bonne nouvelle qui soulage la famille Royal.
01:05Âgée de 43 ans, Kate a visité l'hôpital Royal Marsten à Londres où elle a été soignée
01:10afin d'en remercier le personnel et d'apporter son soutien aux patients.
01:13Elle a terminé son traitement de chimiothérapie en septembre.
01:16Merci Amorine pour ces informations et au sommaire ce soir.
01:20Derrière le discours de politique générale de François Bayrou,
01:24une ombre, un spectre.
01:26Non pas le sauvetage à tout prix de la France,
01:29mais un arrière-goût de recherche de pacte de non-censure.
01:33En quoi son discours et ses objectifs permettront-ils à la France de sortir de ce marasme budgétaire,
01:40économique et surtout politique de la France en ce moment ?
01:43L'édito de Mathieu Bocoté.
01:45François Bayrou n'a pas vraiment eu de mots sur la laïcité ou de position claire sur le voile.
01:51Pourtant ce sujet divise le gouvernement, divise l'Assemblée nationale, divise la France.
01:55Nous nous arrêterons sur une vidéo inédite d'un député élu à l'Assemblée nationale
02:00qui compare ceux qui veulent interdire le voile dans l'enseignement supérieur aux talibans.
02:06Les ennemis de la République sont-ils sur les bancs de la République ?
02:10L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:12Arrêtons-nous sur des valeurs qui, si chacun les incarne,
02:17permettront sûrement à la France de connaître un sursaut.
02:20Celle de Charles Dalla, vainqueur du Vendée Globe et de ses concurrents.
02:24Des hommes qui, dans l'immensité des océans, incarnent l'esprit du courage,
02:28de l'audace hors normes, du rêve, de la persévérance, du dépassement de soi.
02:33Des valeurs inspirantes qui rappellent à nos jeunes l'importance du rêve et du dépassement de soi.
02:40Le regard de Marmeneau.
02:42La politique piétine et sur le terrain, la France s'envenime.
02:46Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur cités par le Figaro,
02:50on compte en moyenne chaque jour en France trois meurtres ou assassinats,
02:54600 cambriolages, plus de 330 vols avec arme à feu.
02:58Aujourd'hui, par exemple, deux frères, assis ménacères,
03:02étaient au tribunal de Tonon-les-Bains après une agression en masse,
03:05en plein cœur de l'hôpital d'Annemas.
03:07Ils se plaignaient des conditions de leur admission à l'hôpital.
03:11Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:15Et puis depuis le 1er janvier, plus d'un Français sur quatre n'a plus le droit de rouler
03:19dans quatre grandes villes Paris-Lyon-Grenoble-Montpellier.
03:22Vous découvrez une carte inédite de boulevard Voltaire.
03:25Mais ce qui interpelle, c'est que plusieurs considèrent que ces règles auront surtout pour conséquence
03:30de chasser les Français les plus modestes de ces métropoles.
03:33Pourquoi les écologistes font-ils la guerre aux petits travailleurs ?
03:37L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:39Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
03:43C'est parti.
03:56Voilà, c'était il y a à peine deux heures.
03:59François Bayron livrait un nouveau discours de politique générale.
04:03Tous n'ont peut-être pas eu le courage d'écouter jusqu'au bout.
04:07Mathieu Beaucoup dit oui.
04:09Que faut-il en retenir ? Va-t-on enfin sauver la France ?
04:12Vous avez raison de le référer au courage.
04:14Imaginez une journée où vous savez que vous avez un rendez-vous chez le dentiste
04:18pour vous extraire une molère à froid parce qu'il est impossible de vous piquer pour diminuer la douleur.
04:23J'ai vécu ma journée ainsi, sachant que j'avais un discours de politique général à écouter.
04:27Et finalement, c'est l'équivalent de deux molères.
04:29Vous êtes dur.
04:31Pas du tout. Je suis généreux. J'aurais pu dire bien pire.
04:34Mais je me retiens.
04:36Alors qu'est-ce qu'on entend ? On commence à avoir l'habitude de ces discours ennuyants.
04:39On commence à avoir l'habitude de ces discours qui, d'un côté, veulent avoir une dimension un peu épique.
04:45Chacun veut laisser sa marque. Chacun veut laisser sa trace.
04:48Chacun veut nous faire comprendre qu'avec lui, tout va changer.
04:50Et au même moment, c'est la même écriture ennuyante.
04:53La même écriture plate. La même écriture sans envergure.
04:56Je ne le reproche pas à François Bayron qui est un homme de culture.
04:58Mais manifestement, il n'a pas tenu la plume pour ce discours.
05:01Et par ailleurs, c'était le symbole d'une indécision collective assez ennuyante.
05:05Mais allons dans le texte immédiatement. Que retenir de cela ?
05:10D'abord et avant tout, le grand écart dans ce discours entre la mission concrète qui lui est assignée,
05:17globalement être capable de faire adopter un budget.
05:19C'est de cela seulement dont nous parlons pour ce gouvernement.
05:23Et de l'autre côté, l'occasion pour François Bayron de faire une forme d'éditorial tout sur tout par mois.
05:31Donc c'était l'occasion pour lui de nous dire sa vision de la France.
05:35Enfin, il s'est préparé toute sa vie à nous expliquer en grand format comment il voyait la France.
05:41Et c'était l'occasion de le faire.
05:43Donc c'est comme s'il était au pouvoir pour cinq ans.
05:45C'est comme s'il était installé aux manettes pour être capable de réorienter le pays,
05:49de le transformer selon sa vision.
05:51Alors qu'on sait qu'il n'y a rien de tout cela.
05:53Concrètement, budget et c'est tout.
05:55Ça n'ira pas plus loin que cela.
05:57Mais quoi qu'il en soit, il en a profité pour donner sa vision.
06:00Il a utilisé un terme.
06:02Il a parlé de la promesse française.
06:04Qui est la version française, on l'aura compris, de l'American Dream.
06:08Alors, l'American Dream, qu'est-ce que c'est?
06:10C'est cette idée que vous pouvez vous arriver aux États-Unis,
06:12vous n'êtes absolument rien, et grâce à vos efforts, vous pouvez devenir tout.
06:16La promesse française, écoutant François Bayron, c'est un peu autre chose.
06:20C'est cette idée que c'est une société qui ne laisse personne tomber,
06:23que vous pouvez tribucher une fois, deux fois, trois fois,
06:26et toujours on vous aidera à vous relever pour que vous puissiez reprendre votre vie en main.
06:29C'est un idéal égalitaire de classe moyenne, on l'avait compris.
06:33Ce n'est certainement pas déshonorant,
06:35mais c'est une promesse qui ne fait pas nécessairement rêver.
06:38Mais quoi qu'il en soit, c'est la promesse qu'il promettait à chacun aujourd'hui.
06:42Autre chose qui n'est pas sans importance,
06:45il nous explique qu'une des grandes missions de ce gouvernement,
06:48ce sera de lutter contre l'endettement écrasant de la France.
06:53Et il y a un récit intéressant de l'endettement de la France
06:56qu'il nous propose depuis François Mitterrand son premier jour jusqu'à aujourd'hui.
07:00C'est l'occasion pour lui de dire à tous que la France,
07:03en effet, toute la classe politique, dans son ensemble, gauche, droite, tout ça,
07:07ils ont tous participé à l'endettement de la France,
07:10que ce soit dans son esprit François Hollande, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Jacques Chirac,
07:16vous faites la liste, ainsi de suite.
07:18Donc on est dans cette idée que la France a un problème budgétaire tel
07:21que l'essentiel de nos efforts devrait porter à la lutte pour le désendettement.
07:26Ce qui n'est pas fou comme idée, ce qui peut avoir du sens,
07:29mais là on bascule.
07:30Donc théoriquement ce diagnostic, ça vient avec on va couper ça, on va couper ça, on va couper ça.
07:35Pas exactement.
07:36Alors il nous dit qu'il faut débureaucratiser.
07:38Alors c'est même très important de débureaucratiser.
07:41Puis on est plutôt d'accord avec lui.
07:43Avant de nous expliquer l'ensemble des actions gouvernementales
07:46qui devraient être engagées sur le mode tâtillon,
07:48où il nous explique comment le gouvernement doit gérer le rapport à l'écran des parents,
07:52de quelle manière imposer le sport à l'école.
07:55Et là il nous donne toute une série de mesures tout à fait tâtillonnes,
07:57fort légitimes probablement une après l'autre.
08:00Mais on n'est pas du tout dans l'idée d'un gouvernement qui donne de grands axes.
08:03On était dans un catalogue de mesures pour montrer qu'on n'oublie absolument rien.
08:08Par ailleurs, on nous dit, c'est intéressant,
08:10il est nécessaire, il est nécessaire de déconstruire une bonne partie des autorités administratives
08:17qui se sont multipliées avec les années.
08:20On en parle souvent.
08:21Tout le monde constate qu'on pourrait couper, couper encore, couper là-dedans, couper toujours,
08:25puis il en resterait toujours trois à couper,
08:27de ces autorités administratives tentaculaires qui se sont multipliées.
08:31Or, il nous dit tout de suite, mais n'oublions pas,
08:33plusieurs d'entre elles sont tout à fait utiles et nécessaires,
08:35donc nous ne coupons pas trop par dix mains.
08:37Il y a comme une forme de contradiction dans son discours.
08:41Il y a quelques considérations sur le blocage actuel du pays,
08:44en disant que le système politique ne produit plus de majorité.
08:47Peut-être devons-nous penser à la proportionnelle,
08:49qui serait l'occasion, dans son esprit, de détacher les socialistes de la France insoumise,
08:53de créer un nouveau bloc gouvernemental, on comprend.
08:56Mais c'est un système bloqué, dans une époque où des empires émergent partout
09:01et la France comme l'Europe sont paralysées.
09:03Et on arrive ensuite au cœur du sujet,
09:06le seul sujet qui compte pour lui pour éviter la censure,
09:08ce n'est même pas le budget, c'est les retraites.
09:11Il nous dit que la question des retraites est fondamentale.
09:15Il nous explique comment, d'un côté, les retraites coûtent chaque année,
09:20et ensuite, est-ce qu'on a les moyens de se les payer.
09:23La réponse est non, il démontre très clairement
09:25qu'il n'est pas possible de financer les retraites actuellement
09:28avec le système que nous avons.
09:30Alors, que dit-il?
09:31Il dit que c'est absolument nécessaire de poursuivre la réforme,
09:34mais celle-là n'est pas acceptée nécessairement.
09:36Il la suspend temporairement pour inviter les partenaires sociaux
09:40à me proposer un modèle qui serait apparemment moins brutal,
09:44mais qui permettrait néanmoins de combler le trou dans le déficit des retraites.
09:49Et puis il dit que si ça ne fonctionne pas,
09:51si on ne parvient pas à être d'accord, retour à la case départ.
09:54On passera par la cour des comptes qui nous expliquera si c'est possible ou non,
09:57mais au final, on retourne à la case départ.
09:59Donc, de manière un peu cynique, rien d'autre ne s'est joué ici
10:04que la question de l'appui du Parti socialiste pour éviter la censure.
10:09Je note, cela dit, quelque chose d'assez fascinant,
10:11puis on aura l'occasion, je crois, d'en parler dans un instant.
10:14Il y a quelque chose d'infiniment triste
10:16qui est un signe de fatigue existentielle et de fatigue collective
10:20de voir une nation investir l'essentiel de ses énergies politiques
10:23à débattre de la question des retraites.
10:25Les retraites, c'est-à-dire globalement, c'est le signe d'une nation
10:28qui est en train de basculer dans une logique gériatrique.
10:31C'est le signe d'une captation générationnelle,
10:35d'une confiscation générationnelle du destin de la France
10:39pour entretenir jusqu'au dernier jour la situation des boomers
10:43et de ceux qui ont profité de la prospérité d'hier
10:47et qui aujourd'hui voient que la prospérité tombe pour tout le monde,
10:50mais ça ne doit pas tomber pour eux.
10:52Donc, l'ensemble de la société doit casquer,
10:54l'ensemble de la société doit payer, payer et payer encore
10:57pour être capable d'assurer la retraite la plus confortable
11:00qui soit une certaine catégorie de la population.
11:02Et pendant ce temps, dans l'autre côté de l'axe,
11:04on pourrait dire de l'arc démographique,
11:06on apprenait aujourd'hui, on en parlera dans un instant,
11:09une chute de la natalité encore plus marquée en France.
11:11Donc, on pourrait dire que théoriquement,
11:13cet argent immense qu'on met pour financer à tout prix
11:15la retraite des boomers et des autres,
11:17ça pourrait être de l'argent théoriquement investi
11:19dans une politique nataliste,
11:21mais l'idée ne traîne même pas dans le paysage.
11:23De ce point de vue, c'est un budget qui représentait,
11:26pardonnez-moi, un discours qui représentait
11:28cette crise de régime dont nous parlons souvent,
11:30cette impuissance collective,
11:32jusqu'au thème qui était privilégié.
11:34On fera un tour de table dans un instant, effectivement,
11:36sur ces chiffres de la natalité,
11:38est-ce que c'est le symbole de la France en déclin?
11:40Alors, vous parlez d'un programme complet
11:42de gouvernement, Mathieu Bocoté,
11:44sur quel chantier François Bayrou a-t-il cherché
11:46à imprimer sa marque, on va dire?
11:48Alors, je l'ai évoqué, la question de la débureaucratisation.
11:51En soi, c'est fondamental, mais il nous dit sa réponse,
11:54il nous montre à quel point il n'y a pas le réflexe Jacobin,
11:56ce qui n'est pas un défaut, loin de là,
11:58il nous dit qu'il faut miser davantage
12:00sur les collectivités locales, donc il faut, autrement dit,
12:02que le moins de choses se règlent au niveau de l'État
12:04et davantage au niveau des collectivités.
12:06Il ne faut pas oublier, par ailleurs,
12:08que c'est justement dans ces étages inférieurs
12:10que s'est développé en France les métastases administratives,
12:12que sont ces administrations nombreuses
12:14qu'il est impossible d'opérer et qui nous plombent
12:16et qui nous vident de nos énergies.
12:18Donc, il nous dit qu'on va devoir régler ça à ce niveau,
12:20sans voir que la question de la bureaucratie
12:22se pose à ce niveau.
12:24Il nous dit qu'il y a un fond spécial consacré
12:26à la réforme de l'État, donc, autrement dit,
12:28donner les moyens pour être capable d'engager,
12:30pour nous dire les politiques nécessaires
12:32qu'on n'appliquera évidemment pas, n'en doutons pas.
12:34Il envoie un signal inquiétant, si je peux me permettre,
12:36où il nous a dit que les états généraux sur l'information,
12:38dont on a beaucoup parlé l'an dernier,
12:40états généraux qui avaient essentiellement
12:42pour fonction d'encadrer la parole publique
12:44pour éviter que des propos
12:46qui contredisent l'idéologie dominante
12:48ne puissent s'exprimer,
12:50quand on me dit qu'on doit traduire concrètement
12:52les conclusions des états généraux sur l'information,
12:54dans un contexte où nous en parlions hier
12:56avec Elon Musk,
12:58eh bien, on veut à tout prix
13:00resserrer la parole publique,
13:02on pense à abolir une chose.
13:04Il y a un temps, on pensait même fermer une chaîne télé.
13:06D'ailleurs, on va en fermer une bientôt, C8, ne l'oublions pas.
13:08Mais moi, quand ces gens-là, au sens large,
13:10s'inquiètent de la question du contrôle de l'information,
13:12j'ai tendance à penser que c'est la censure
13:14qui se présente encore à nous de manière
13:16quelque peu inquiétante.
13:18Autre chose,
13:20je reviens sur la proportionnelle un seul instant.
13:22On comprend que, dans son esprit,
13:24la proportionnelle, ce serait la réforme
13:26qu'il aimerait laisser, parce qu'on sait très bien
13:28qu'il ne désendettera pas la France.
13:30On comprend que c'est la réforme institutionnelle
13:32qu'il aimerait laisser. Pourtant, on comprend
13:34qu'ils sont nombreux, aujourd'hui,
13:36à ne pas avoir de raison à basculer dans cette logique.
13:38Un dernier mot sur la dette,
13:40et ça, c'est une chose qui m'a frappé.
13:42Dans les années 90, ils étaient nombreux,
13:44souvent en droite, mais pas seulement,
13:46à dire qu'on ne sera pas capable de réformer l'État,
13:48parce que l'État est trop obèse.
13:50Donc, ce qu'on va faire, c'est qu'on va miser sur l'Europe
13:52pour faire le travail à notre place.
13:54On va s'engager dans l'Europe pour que l'Europe
13:56fasse ce qu'on n'est pas capable de faire nous-mêmes.
13:58J'entends aujourd'hui le même discours sur le mode
14:00que c'est le FMI qui va faire le travail,
14:02parce qu'on n'est pas capable de le faire nous-mêmes.
14:04Je ne suis pas de ceux qui ont un tel discours,
14:06parce que je réflexe souverainiste trop fort.
14:08Il n'en demeure pas moins que le discours d'aujourd'hui
14:10était le discours de l'impuissance,
14:12alors qu'il se voulait le discours de la résolution.
14:14Est-ce qu'il a abordé, ou comment a-t-il abordé
14:16les questions régaliennes?
14:18Ah, excellent! Et surtout le comment.
14:20Vous avez tout à fait raison.
14:22Oui, il a posé une question simple.
14:24Il a dit que l'immigration, c'est une question de proportion.
14:26Très juste. On répète ça ici sans arrêt.
14:28L'immigration, c'est le nombre, le nombre et le nombre.
14:30Donc, il donne l'exemple.
14:32Vous avez un village français charmant.
14:34Vous accueillez une famille, d'ailleurs, dans le monde.
14:36Elle peut s'intégrer très rapidement.
14:38Vous en accueillez 30 en même temps.
14:40Vous débalancez le village, et les gens peuvent penser
14:42qu'ils sont en minorité chez eux.
14:44Donc, c'est intéressant. Il y a une conscience de cela.
14:46Mais très rapidement, il passe à un autre sujet.
14:48Il parle surtout de Mayotte.
14:50Et là, j'ai l'impression qu'une partie de la classe politique,
14:52et François Bayrou la représente,
14:54parle avec beaucoup plus de liberté de l'immigration
14:56en Mayotte qu'en France métropolitaine.
14:58Comme si là-bas, c'était un sujet autorisé.
15:00Probablement parce que la population
15:02n'est pas européenne, entre guillemets.
15:04Donc là, c'est bien la preuve que parler d'immigration,
15:06ce n'est pas du racisme, parce qu'on en parle à Mayotte.
15:08Alors que si on en parle en métropole,
15:10c'est parce qu'on a peut-être quelque chose à se reprocher.
15:12Donc, pour l'essentiel, il en a parlé.
15:14Parler du nombre, c'est la vraie question.
15:16Parler de la proportion, c'est la vraie question.
15:18Qu'est-ce qu'il a proposé ensuite?
15:20Rien. Il a oublié la partie solution dans son discours.
15:22C'est là qu'on voit que c'est un discours
15:24qui participe à cette crise politique
15:26dont on a eu l'occasion de parler souvent.
15:28C'est un discours qui cherchait
15:30à proposer un diagnostic,
15:32mais qui ne comprend pas qu'aujourd'hui,
15:34la population est en attente de gestes forts.
15:36De gestes forts qui marquent une rupture
15:38avec cette impuissance.
15:40Des gestes forts qui marquent cette idée
15:42qu'on va sortir de ce consensus administratif
15:44et médiatique étouffant qui nous a condamnés
15:46collectivement à l'impuissance.
15:48Ces gestes forts, tous les devinent nécessaires.
15:50François Bayrou le sait probablement lui-même,
15:52mais ce n'était pas l'occasion aujourd'hui
15:54pour lui de les annoncer.
15:56Vous avez parlé de l'immigration.
15:58On va écouter un petit extrait de François Bayrou
16:00à propos de l'immigration.
16:02On revient tout de suite.
16:04La conviction profonde
16:06c'est que
16:08cette immigration
16:10qui se développe aujourd'hui
16:12sous toutes les latitudes de la planète
16:14est d'abord une question
16:16de proportion.
16:18L'installation d'une famille
16:20étrangère dans un village
16:22pyrénéen ou sévenol,
16:24c'est un mouvement de générosité
16:26qui est suscité et qui se déploie.
16:28Des enfants fêtés
16:30et entourés à l'école, des parents qui reçoivent
16:32tous les signes de l'entraide.
16:34Mais que trente familles
16:36s'installent et le village
16:38se sent menacé
16:40et des vagues de rejets se déploient.
16:42Mathieu a peut-être une réaction.
16:44C'est un parcuit.
16:46Il célèbre le sens de l'hospitalité
16:48des Français et c'est tout à fait honorable.
16:50Ensuite, il constate que les conditions
16:52de l'hospitalité sont fracturées
16:54sous nos yeux. Théoriquement,
16:56la suite c'est de dire que plusieurs personnes doivent repartir.
16:58Ceux qui n'ont pas vocation à rester doivent repartir.
17:00Mais c'est à ce moment que s'arrête le courage du centrisme.
17:02Merci pour votre regard.
17:04Dans un instant, on fera un tour de table
17:06sur la natalité et ses chiffres inquiétants
17:08pour la France. Est-ce que c'est le symbole
17:10d'une France en déclin ?
17:12En tout cas, voici les propos de François Bayrou
17:14sur le voile. Un sujet qui a fait
17:16polémique la semaine dernière
17:18au sein de son gouvernement. Il a dit
17:20« Je pense en particulier au sort des femmes afghanes
17:22et iraniennes enfermées vivantes.
17:24Cette égalité chez nous suppose une lutte
17:26sans merci contre les violences sexuelles ou sexistes
17:28mais aussi pour l'égalité salariale
17:30et professionnelle. » Bon, je n'ai pas tout compris.
17:32Mais ce sont des propos donc
17:34assez peu clairs sur la laïcité
17:36alors que le ministre de l'Intérieur lui avait lancé
17:38un appel, Gabriel Cluzel,
17:40sur l'interdiction du voile
17:42dans l'enseignement supérieur.
17:44Et nous avons une vidéo inédite
17:46d'Antoine Léaumont
17:48postée sur sa chaîne YouTube le 11 janvier
17:50dernier qui a interpellé le député
17:52LFI Compar, ceux qui veulent inscrire
17:54le voile dans l'enseignement supérieur
17:56aux talibans. Est-ce à dire
17:58qu'il traite Bruno Rotaïo de taliban ?
18:00Oui, alors c'est
18:02une vidéo assez surprenante
18:04puisqu'il s'attaque à ce sujet
18:06On va l'avoir dans un instant.
18:08Voilà, du voile dans l'enseignement supérieur
18:10et voici
18:12sa démonstration. Il explique
18:14que puisque pour continuer
18:16des études, on exige que
18:18les femmes ne soient pas voilées,
18:20et bien ça veut dire qu'on exclut
18:22de facto, comme les talibans,
18:24il dit c'est pas très différent
18:26des talibans. Voyez, il utilise une litote
18:28qui en fait établit une quasi-égalité
18:30c'est pas très différent que
18:32les talibans qui empêchent
18:34les filles non voilées de poursuivre
18:36des études. Vous voyez un peu
18:38le raisonnement. Alors
18:40on pourrait se dire
18:42c'est tellement grotesque
18:44que c'est pas grave
18:46mais en réalité c'est extrêmement grave
18:48pour trois raisons. D'abord c'est grave
18:50parce que c'est insultant. On voit très bien
18:52qui il a visé. Il a visé Bruno Rotaïo
18:54évidemment, le ministre de l'Intérieur
18:56on a un député qui traite
18:58le ministre de l'Intérieur de Taliban
19:00c'est quand même pas neutre. Il banalise
19:02les talibans. Ah bon, on se dit
19:04si un taliban c'est juste Bruno Rotaïo
19:06ça doit aller là-bas en Afghanistan
19:08et puis il minimise
19:10les souffrances des femmes là-bas.
19:12C'est incroyable quand même. C'est des gens
19:14qui veulent se montrer féministes
19:16et qui disent que finalement si c'est pas plus grave
19:18que ce qui se passe en France, et bien mon dieu
19:20ça doit pas être dramatique. Alors on va l'écouter.
19:22C'est-à-dire que vous demandez
19:24à une femme de
19:26se dévoiler pour continuer ses études
19:28ou bien de rester voilée
19:30et de les arrêter. Autrement dit
19:32si je reviens
19:34sur disons d'autres
19:36forces politiques qui font ça
19:38si jamais vous demandez à une femme
19:40d'arrêter ses études si elle veut conserver
19:42son voile sur la tête
19:44et bien vous n'êtes pas très différent finalement
19:46de ceux que nous critiquons
19:48par exemple en Afghanistan, les talibans.
19:50Réaction
19:52Gabrielle Buzel, continuez sur
19:54votre chronique parce que ça fait
19:56beaucoup réagir autour de la table.
19:58Non mais rappelons
20:00que Bruno Retailleau n'obstruit
20:02pas les fenêtres derrière lesquelles
20:04les femmes se tiennent, n'empêche pas les femmes de
20:06parler, n'empêche pas les femmes de réciter
20:08de la poésie, n'empêche pas les voix des femmes
20:10sur les médias. Enfin évidemment tout cela
20:12est une absurdité.
20:14Les raisonnements spéciaux est très simple.
20:16Je ne sais pas si vous avez lu le Rhinocéros.
20:18Vous connaissez l'histoire de
20:20Socrate et son chat, c'est un syllogisme en fait.
20:22Socrate,
20:24il explique, il y a quelqu'un qui explique
20:26dans un personnage dans le
20:28Rhinocéros qui est une pièce d'absurde,
20:30rappelons-le, que tous les chats
20:32sont mortels, Socrate est mortel
20:34donc Socrate est un chat.
20:36Et donc
20:38c'est exactement ça, c'est-à-dire que
20:40pour Antoine Léaumant,
20:42puisque les talibans édictent un
20:44règlement vestimentaire, que
20:46lui aussi Bruno Retailleau entend
20:48édicter une interdiction vestimentaire,
20:50et bien Bruno
20:52Retailleau est un taliban
20:54et Antoine Léaumant, convenons-en,
20:56n'est pas un aigle.
20:58On a qu'à décliner son raisonnement de
21:00mille façons. Oui c'est dramatique ce raisonnement.
21:02Très honnêtement, je pense
21:04qu'il est important de relever cette phrase,
21:06parce qu'on peut l'opposer à tout,
21:08au port de la burqa, ce qu'on peut dire
21:10et si on interdit
21:12la burqa dans l'espace public,
21:14de facto, on pousse les
21:16femmes à rester chez elles. Donc ça veut dire que
21:18c'est des talibans
21:20qui font ça. On peut le dire pour
21:22la piscine. Si vous ne
21:24voulez pas que les filles
21:26aient des horaires séparés à la piscine,
21:28c'est que vous êtes des talibans parce que vous
21:30interdisez aux filles de se
21:32baigner. On peut le dire du burkini,
21:34puisque si vous ne voulez
21:36pas qu'elles aient un burkini, vous les
21:38empêchez de se
21:40baigner. On peut le dire pour le halal à la cantine.
21:42Si vous n'autorisez
21:44pas le halal à la cantine, il y a des enfants
21:46qui ne pourront plus se nourrir.
21:48En plus d'être un taliban, vous êtes un taliban
21:50torsionnaire. Il faut comprendre
21:52que c'est un subterfuge,
21:54c'est un syllogisme,
21:56souvent utilisé par la France Insoumise.
21:58Je ne sais pas si vous vous souvenez, Eric Coquerel
22:00avait comparé le voile islamique avec
22:02un voile de marié.
22:04C'est pareil, syllogisme,
22:06les voiles de marié se mettent sur la tête,
22:08les voiles islamiques se mettent
22:10aussi sur la tête, donc un voile de marié
22:12c'est comparable à un voile islamique.
22:14Vous voyez cette banalisation ? Je me souviens qu'il s'était
22:16pris un tsunami de photos avec des
22:18mariés, mais beaucoup de mariés, très
22:20vexés, Diari d'aujourd'hui, qui lui a envoyé
22:22leur voile de marié.
22:24Alors, ça avait un petit côté
22:26cocasse parce qu'il avait dit, il était très fier
22:28de sa trouvaille. Je me demande d'ailleurs si ce n'était pas David
22:30Girod à l'époque qui était son attaché
22:32parlementaire, qui lui avait trouvé cette idée.
22:34Et il disait, vous n'allez pas
22:36interdire le voile de marié.
22:38Ah oui, moi je suis d'accord, à la fac,
22:40le voile de marié c'est très encombrant.
22:42Il ne faut pas l'emborder, on se prend les pieds dedans, c'est une très
22:44mauvaise idée. Donc on voit bien que sa
22:46comparaison était complètement
22:48stupide.
22:50Et puis, il y a eu aussi le serre-tête,
22:52vous vous souvenez de M. Aurélien Tassé,
22:54il y a eu aussi le rouge à lèvres,
22:56alors ça c'était une trouvaille nouvelle
22:58de Raphaël Arnault, ça ne se met pas sur la tête
23:00un rouge à lèvres, mais c'est un embellissement
23:02comme dirait Sandrine Rousseau. Vous savez, elle avait dit,
23:04Sandrine Rousseau, le voile islamique parfois c'est un embellissement,
23:06elle s'était fait du reste siffler
23:08à une manif
23:10d'Iraniennes.
23:12Et ils utilisent
23:14sociologisme pour tout. Antoine Léaumont,
23:16il a dit que les islamistes et l'extrême-droite
23:18c'était la même chose, vous voyez, parce qu'ils
23:20veulent diviser la société.
23:22Donc c'est ce travail qu'une fois de plus on peut
23:24dénigrer les opposants et puis banaliser
23:26les islamistes. On va essayer
23:28de comprendre pourquoi a-t-elle zèle à défendre
23:30le voile islamique au cœur de l'Assemblée
23:32nationale par un député élu
23:34vraiment de la République
23:36et qui critique en fait le ministre
23:38de la République. On en parle, on marque une pause.
23:46Voilà, je racontais des choses
23:48pendant la pub, mais revenons à nos moutons.
23:52On parlait avec vous de cette vidéo inédite
23:54que vous avez publiée
23:56sur le site de Boulevard Vortel d'Antoine Léaumont
23:58qui compare ceux qui
24:00critiquent le voile porté en France,
24:02le voile porté par les femmes, à des talibans.
24:04Alors, je vous demandais, pourquoi a-t-elle
24:06zèle à défendre le voile islamique ?
24:08On ne comprend pas en fait.
24:10Oui, alors, on se demande, d'autant plus
24:12que ce n'est pas une question de laïcité
24:14puisque tout ce beau monde qui est
24:16très favorable à ce voile islamique,
24:18qui le défend toute la sainte journée,
24:20est d'une dureté sans nom avec ce qui
24:22nous reste de substrats chrétiens dans notre société.
24:24Vous voyez, par exemple, Antoine Léaumont
24:26il dénonce un Éric Ciotti
24:28quand il souhaite Joyeux Pâques, il lui dit
24:30vous avez un étrange rapport à la laïcité
24:32mais lui-même souhaite
24:34bon courage à tous les musulmans qui commencent le Ramadan.
24:36Vous voyez ? Mais il n'est pas
24:38le seul, on peut prendre un exemple plus récent.
24:40Vous savez qu'il y a une conseillère municipale
24:42à Toulouse qui a découvert un scandale
24:44ce week-end, c'est qu'il y avait
24:46dans les galettes des écoles
24:48des petites fèves en forme de
24:50santons. Et donc,
24:52elle a trouvé ça révoltant, elle a demandé à la
24:54mairie de s'excuser, etc.
24:56Eh bien, moi, j'ai fait
24:58des petites recherches et j'ai vu que sur
25:00l'Abaïa, elle avait un avis, elle trouvait
25:02que l'interdiction de l'Abaïa
25:04était, je cite, une aberration.
25:06Elle disait qu'il s'agissait, encore
25:08une fois, d'un contrôle sur
25:10le corps des femmes dans l'optique
25:12de faire plaisir aux Rennes. Vous voyez, le contrôle
25:14du corps des femmes,
25:16ce n'est pas l'Abaïa, c'est le Rennes.
25:18Et puis, elle n'était pas toute seule.
25:20Elle s'appelle Agathe Roby. Cette dame, sur la question
25:22des fèves de la Crèche, il y a un député
25:24qui s'appelle Adrien Clouet.
25:26Il a dénoncé
25:28les catholiques intégristes, bien connus
25:30catholiques intégristes, autour du
25:32maire de Toulouse.
25:34Sans doute eux qui avaient organisé, vous savez,
25:36la cérémonie de la Porte des Ténèbres, c'est sûr.
25:38Et donc, ces catholiques intégristes
25:40ne reculent devant rien. Ils continuent
25:42leur croisade avec l'argent public.
25:44Vous voyez ?
25:46Moi, je pense que la Porte des Ténèbres a coûté
25:48un chouïa plus cher, mais passons.
25:50Et il dit, leur évangélisation
25:52forcée doit cesser. Parce que forcément,
25:54quand vous vous cassez la dent sur une fève,
25:56vous êtes immédiatement touché par la grève.
25:58Vous devenez catholique. Alors lui, il dit,
26:00à ma cérémonie de vœux jeudi soir,
26:02donc c'était il y a quelques jours,
26:04toujours Adrien Clouet,
26:06vous aviez des fèves
26:08bien laïques et républicaines.
26:10Alors on imagine qu'à la place de la couronne,
26:12il avait un bonnet phrygien, moi je pense.
26:16Et lui aussi,
26:18sinon ce ne serait pas drôle, lui aussi,
26:20il n'aime la laïcité que lorsqu'elle s'attaque
26:22sans ton de la galette. Et lui aussi,
26:24il avait fustigé Gabriel Attal
26:26lorsqu'il avait interdit l'abaya
26:28dans les établissements scolaires.
26:30Ce deux poids deux mesures assez frappant.
26:32En fait,
26:34il n'aspire pas au respect de la laïcité,
26:36mais à la disparition
26:38du christianisme pour avoir
26:40une terre en friche
26:42qui pourra donc être ré-ensemencée
26:44très
26:46tranquillement par un islam conquérant.
26:48Là aussi, c'est strike.
26:50À la fois, il poursuit un objectif
26:52idéologique,
26:54on sent qu'il y a un fond anti-chrétien
26:56extrêmement fort, mais aussi électoraliste
26:58parce qu'il imagine que ça fera plaisir
27:00à son électorat. Mais le dernier
27:02point, et c'était l'objet de votre question,
27:04pourquoi une telle défense du voile
27:06islamique ? Eh bien, la chercheuse
27:08du CNRS bien connue, Florence
27:10Bergeau-Blacler, auteure du
27:12frérisme et ses réseaux L'Enquête,
27:14elle explique que s'il n'y a pas
27:16de voilement, il n'y a pas de société
27:18islamique. Elle explique
27:20pourquoi ce n'est pas du tout neutre.
27:22Elle dit que s'attaquer au voile, c'est
27:24s'attaquer à la structure même de la société
27:26islamique et donc l'empêcher.
27:28Donc favoriser le voile
27:30a contrario. Je vous laisse écrire la
27:32suite. Donc vous voyez, comme disent
27:34les enfants,
27:36en parlant de taliban,
27:38c'est peut-être celui qui dit qui est.
27:40Merci
27:42pour votre regard, chère Gabrielle.
27:44Dans un instant, on fera un tour
27:46sur la natalité, parce que
27:48c'est comme vous avez dit tout à l'heure,
27:50c'est un peu le revers des retraites.
27:52Ces chiffres sont inquiétants. Est-ce que c'est
27:54l'image du déclin de la France ? On en parle
27:56dans un instant. Et avec Charlotte
27:58Dornelas, on parlera du terrain. Parce que c'est
28:00bien beau, la politique politicienne, mais qu'est-ce
28:02qui se passe concrètement sur le terrain ?
28:04Avec ces chiffres sortis,
28:06Le Figaro, aujourd'hui,
28:083 meurtres, il y aurait
28:103 meurtres par jour en France,
28:12on en parle dans un instant. Alors, il s'appelle
28:14Charlie Dalin.
28:16C'est l'héros du Vendée Globe.
28:18Mais quel est ce courage ?
28:20C'est la question qu'on va se poser, ce courage
28:22qui habite ces héros, ces héros qui
28:24traversent les mers, cette
28:26méritocratie, ces valeurs
28:28d'aspiration, de dépassement de soi.
28:30On a l'impression que ce sont ces valeurs
28:32qui manquent à
28:34certains Français pour
28:36pouvoir vivre un sursaut,
28:38un sursaut de la France. Je vais peut-être un peu loin, non ?
28:40Non, pas du tout. On est dans
28:42un assoupissement.
28:44On est là, de plus en plus
28:46vautrés dans nos fauteuils.
28:48On a des jeunes
28:50qui, malheureusement, ne trouvent pas
28:52le ressort le matin pour se lever.
28:54Il n'y a plus d'élan, il n'y a plus de souffle.
28:56Et, heureusement,
28:58il y a des épreuves mythiques comme ça
29:00qui rappellent que tout un
29:02chacun, au fond de soi,
29:04a envie de se lever, a envie de donner un sens
29:06à sa vie, a envie d'être plus
29:08grand que lui-même, a envie de se surprendre,
29:10de se dire
29:12« Mais si demain, j'étais capable
29:14de… » Et cela se fait
29:16avec aussi un esprit
29:18de solidarité.
29:20C'est-à-dire que, non seulement
29:22vous allez affronter seul
29:24les éléments,
29:26vous allez tenter, dans cette solitude
29:28extrême, de trouver
29:30les paramètres
29:32qui vous propulseront
29:34avec des initiatives immédiates,
29:36reniées sur
29:38le confort, bien sûr.
29:40Faire en sorte que, de temps
29:42en temps, même si la fatigue vient
29:44vous cueillir, eh bien non, il n'est pas
29:46question de dormir, parce que là,
29:48la tempête est trop forte.
29:50Il y a aussi les instants de doute.
29:52Il ne faut pas douter.
29:54Quand on a pris une décision, on est obligé
29:56de l'assumer dans notre monde
29:58de la victimisation. Vous imaginez ?
30:00C'est exactement
30:02le contraire.
30:04Et puis, il y a cette capacité
30:06à faire attention
30:08à celui qui est un peu plus loin,
30:10qui est votre concurrent.
30:12Mais si, d'aventure,
30:14il lui arrive quelque chose,
30:16eh bien, vous oubliez la compétition.
30:18Il faut aller le sauver.
30:20Risquer votre propre peau.
30:22C'est ce qui s'est passé
30:24il y a quatre ans, sur le Vendée Globe.
30:26On avait déjà
30:28Charlie. Eh oui, il était déjà là,
30:30Charlie. Il était Charlie,
30:32si je puis dire. Et quand il apprend
30:34que l'un
30:36de ses concurrents, qui s'appelait
30:38Kevin Escoffier,
30:40est en détresse,
30:42et il est là, menacé
30:44par cet océan qui risque de le gober,
30:46eh bien, que fait-il ?
30:48Plus question de se battre pour la victoire.
30:50Il se déroute.
30:52Et il le sauve.
30:58La direction de course
31:00lui accordera un temps.
31:02Un temps pour
31:04récupérer
31:06le...
31:08En réalité, c'est...
31:10Yannick Bestéven, celui qui a gagné,
31:12qui a fait ça.
31:14Qui a eu ce courage.
31:16Et lui, Charlie Dalin,
31:18qui, à ce moment-là, franchit la ligne d'arrivée,
31:20en premier, se trouve
31:22déclassé. Et croyez-vous
31:24qu'il va se plaindre ? Mais non.
31:26Il dit, c'est formidable.
31:28On a montré notre fraternité.
31:30Comment on vit à bord ?
31:32Vous êtes là, face
31:34à toutes ces démesures
31:36de la nature.
31:38Cette nature, qui est prête de temps en temps
31:40à vous dorloter, qui est prête à vous endormir,
31:42qui est là, qui vous encalmine,
31:44et puis sinon, qui peut vous cueillir.
31:46Et quand elle vous cueille,
31:48c'est le sentiment
31:50qu'elle cherche à vous massacrer.
31:52Le bateau n'est plus
31:54qu'un fœtu. Il va
31:56vogue dans tous les sens.
31:58Et vous êtes berlinguer. Comment tenir ?
32:00Il n'y a même plus la possibilité
32:02de prendre un petit café.
32:04Et de temps en temps, s'assoupir, non moins,
32:06parce que la fatigue, elle est plus forte que tout ça.
32:08Et dans ce monde-là,
32:10c'est vous.
32:12Vous, face à vous-même.
32:14Et s'il y a un instant,
32:16vous perdez le sens
32:18de la veille,
32:20eh bien, vous risquez de vous
32:22retrouver comme Escoffier
32:24il y a quelques mois.
32:26Et ce courage extrême, il y a des images
32:28qui jaillissent, comme Bertrand de Broc,
32:30dans le deuxième
32:32Vendée Globe. À un moment donné, il est là,
32:34sur le pont, et il a
32:36le mât
32:38de la voile
32:40qui vient le frapper au visage.
32:42Il est en sang, l'œil
32:44tuméfié, surtout la langue ouverte.
32:46Et la langue qui est là
32:48complètement déchirée.
32:50Il fait part de ce qui lui arrive
32:52à la Terre,
32:54là-bas, si loin.
32:56Et c'est le médecin
32:58qui va lui dire
33:00comment faire
33:02en sorte de
33:04mettre des points de suture
33:06sur sa langue. Vous imaginez,
33:08vous êtes en plein océan,
33:10et il lui explique comment
33:12il doit réparer
33:14sa langue sans le moindre
33:16élément pour l'endormir.
33:18C'est-à-dire, c'est d'un courage inouï.
33:20Et le médecin lui-même a répété
33:22devant sa glace, les gestes
33:24pour pouvoir lui envoyer par Telex
33:26qui comprennent la manière
33:28d'opérer. Et là,
33:30vous êtes sur votre bateau,
33:32chahuté dans tous les sens,
33:34avec votre aiguille que vous avez
33:36trouvée dans la boîte à pharmacie
33:38et vous recousez.
33:40On a compris.
33:42On va mourir ensuite.
33:44Vous vous rendez compte ? C'est-à-dire qu'à chaque
33:46seconde, voilà ce que vous vivez
33:48pendant deux mois,
33:50trois mois, et en ayant...
33:52Et cette musique qu'on a entendue, mon cher Marc ?
33:54Et bien simplement...
33:56On peut la remettre d'ailleurs.
33:58Parce que Charlie Dalin a demandé
34:00qu'au moment où il va entrer
34:02vers les sables d'Olonne,
34:04les haut-parleurs
34:06diffusent cette musique,
34:08cette musique qui lui montre qu'il retrouve
34:10la terre ferme, qu'il retrouve
34:12sa famille, qu'il retrouve
34:14ceux qu'il a fait vibrer pendant des mois,
34:16ceux qui peut-être, grâce à lui
34:18et à tous ceux qui sont derrière,
34:20se sont réveillés.
34:22Il leur a donné, non pas
34:24une leçon de courage et d'audace,
34:26mais simplement le sens de la vie.
34:28La vie, ce n'est pas de
34:30s'avachir. La vie, c'est de savoir
34:32se lever. La vie, c'est le
34:34désir d'entreprendre. La vie, c'est
34:36de courir après ses lèvres,
34:38après ses rêves. Voilà
34:40exactement ce que nous enseignent
34:42ces gens qui sont partis
34:44et pour certains qui n'arriveront
34:46que dans un mois, un mois
34:48et demi. Et cette grande aventure,
34:50on la doit à Philippe Janteau
34:52et à Philippe Devilliers qui avait suivi
34:54Janteau dans cette opération. Quand Janteau
34:56lui a proposé ce tour du monde
34:58sans escale et sans assistante,
35:00Devilliers, à l'époque
35:02qui était responsable de la région de Vendée,
35:04lui a voté les crédits nécessaires
35:06et donc il participe
35:08à tisonner le rêve pour les uns et les
35:10autres et à nous mettre debout.
35:12Si je puis dire. Des bateaux
35:14extraordinaires, un savoir-faire unique au monde
35:16et on voit effectivement oser affronter
35:18les vents contraires, oser affronter
35:20les difficultés. C'est peut-être un message
35:22aussi à nos politiques, non ? Oui, et savoir
35:24prendre le bon vent et à un moment donné, là
35:26il y avait une dépression qui menaçait
35:28Dalin. Et cette dépression
35:30risquait de le gober.
35:32Et bien néanmoins
35:34il prend le défi
35:36d'aller devant avec
35:38toutes les voiles sorties en
35:40surfant sur les vagues à
35:4290 km heure. Une folie.
35:44Mais c'est ça
35:46qui rend les hommes grands.
35:48Merci beaucoup mon cher
35:50Marc. Dans un instant, Charlotte
35:52Dornelas, les deux pieds sur terre, on va quitter
35:54la mer.
35:56On va voir un peu la violence de notre
35:58quotidien. Mais juste avant,
36:00peut-être un tour de table sur ces chiffres parce que je ne vais pas
36:02passer à côté. Depuis la fin de la première
36:04guerre mondiale, c'est une première,
36:06le nombre d'enfants qu'a une femme
36:08dont sa vie n'a jamais été aussi
36:10bas en France. L'année
36:12dernière, 663 000 bébés
36:14sont nés selon l'INSEE. Chiffre en baisse
36:16de 2% par rapport à l'année
36:18d'avant, 2023. 21%
36:2021,5%
36:22de moins par exemple qu'en 2010. C'était l'année
36:24du pic, du dernier pic des naissances.
36:26Et la baisse est quasi continue
36:28depuis 2011. Il faut noter
36:30aussi que 646 000 personnes
36:32sont décédées en France.
36:34Ce qui fait quand même une situation
36:36préoccupante. On est 68,6
36:38millions d'habitants.
36:40Ce qui fait le deuxième pays le plus
36:42peuplé de l'Union Européenne derrière
36:44l'Allemagne. Mais Charlotte, je commence avec vous.
36:46On a l'impression quand même que
36:48ce déclin,
36:50que cette chute de la natalité
36:52est le symbole d'une France
36:54en déclin.
36:56Il est évident que si une population
36:58entière, il ne s'agit pas de cibler
37:00tel ou tel, si une population entière
37:02n'a plus la force de vivre et donc de se
37:04survivre à elle-même en ayant
37:06des enfants, il y a une fatigue existentielle
37:08qui est évidente. Mais il y a un autre chiffre à mettre en parallèle
37:10et qui justifierait...
37:12Excusez-moi, j'ai dit première guerre mondiale, c'est depuis la seconde
37:14guerre mondiale, pardon. Et qui justifierait un autre
37:16chiffre qui justifierait en effet que
37:18ce sujet devienne éminemment politique
37:20et génère une politique
37:22nataliste. C'est qu'en revanche,
37:24le chiffre du désir
37:26d'enfant de toutes les femmes
37:28est bien supérieur au nombre
37:30qu'elles ont. Il y a donc bien un déficit
37:32qu'il faudrait habiter. Pourquoi
37:34est-ce que les femmes n'ont pas autant d'enfants qu'elles aimeraient
37:36en avoir ? Il peut y avoir des histoires individuelles.
37:38Il y a aussi probablement beaucoup qui auraient
37:40besoin d'aide pour avoir ces enfants-là
37:42et besoin de stabilité peut-être,
37:44à la fois familiale, économique,
37:46professionnelle et sécuritaire.
37:48Pourquoi pas, c'est aussi des questions qui se posent.
37:50Bien sûr. Là, il y a évidemment un investissement
37:52politique qui est possible sans que
37:54Sandrine Rousseau vienne hurler qu'elle fait
37:56ce qu'elle veut avec son corps. Oui, en effet.
37:58Je suis absolument d'accord
38:00puis encore une fois, je reprends les mots de Charlotte,
38:02il ne s'agit pas de juger les personnes une par une.
38:04C'est un choix individuel d'avoir
38:06des enfants et par ailleurs, ce n'est pas toujours facile
38:08pour les uns les autres. Une fois que c'est dit,
38:10collectivement, le destin
38:12de nos nations, ce n'est pas exclusif à la France,
38:14en Italie aussi, c'est
38:16l'hépatisation de nos nations.
38:18C'est-à-dire, fondamentalement, un devenir
38:20gériatrique,
38:22c'est un peuple qui finalement meurt,
38:24qui ne se reproduit plus.
38:26Et là, c'est la question des politiques publiques qui apparaissent.
38:28Pour combler, justement, entre le désir d'enfant
38:30et le nombre d'enfants réels, il faut créer des conditions
38:32matérielles.
38:34C'est à la fois matériel,
38:36il faut créer des conditions pour que cet élan de vie
38:38qui consiste à se reproduire, à transmettre,
38:40puisse surgir. Donc, il y a à la fois une dimension
38:42métaphysique, spirituelle, culturelle
38:44et ensuite des dimensions très matérielles.
38:46Et pour cela, l'État a un rôle à jouer,
38:48pour une fois, et étonnamment,
38:50il accepte tous les autres rôles,
38:52sauf celui-là, qui serait pourtant essentiel.
38:54C'est vrai, c'est vrai. On dirait
38:56qu'on parlait, Marc Menand,
38:58on parlait d'une certaine politique de la natalité,
39:00c'est faire le jeu de...
39:02Sauf que moi, tout à l'heure,
39:04notre bon Mathieu
39:06expliquait que quand
39:08Bérou tente d'envisager
39:10de lutter
39:12contre les mauvaises idées, etc.,
39:14de réfléchir sur
39:16comment avoir la bonne pensée,
39:18c'est pas la politique qui doit nous déterminer
39:20à avoir des enfants.
39:22C'est quoi, les enfants ?
39:24C'est semer l'amour !
39:26C'est se projeter !
39:28– Non mais je disais, l'État est là pour soutenir, pas pour dévouer.
39:30– Oui, non mais, attendez,
39:32jusqu'au bout de mon raisonnement.
39:34Semer l'amour, c'est se projeter,
39:36c'est dire, quand j'aurai cet enfant,
39:38qu'est-ce que je pourrais lui offrir ?
39:40Aujourd'hui, combien de personnes n'ont même pas de logement ?
39:42Combien de personnes sont dans une précarité ?
39:44C'est-à-dire qu'au-delà,
39:46même si vous votez demain des aides,
39:48c'est pas sur les aides que vous allez pouvoir
39:50essayer d'offrir cet avenir
39:52qui permettrait
39:54de voir le petit Guy Ray
39:56lorsqu'il atteindrait l'adolescence.
39:58Et par conséquent, cette désespérance,
40:00quelque chose qui vous lamine,
40:02il faut que cette société retrouve
40:04la capacité à générer
40:06un quotidien beaucoup plus flamboyant.
40:08C'est l'agriculteur,
40:10il lui faut une belle terre
40:12pour avoir envie de l'ensemencer
40:14et ça, ça ne se décrète pas.
40:16Ce sont les conditions qui doivent
40:18générer en vous la pulsion créatrice.
40:20– Et je reviens sur ce mot,
40:22la France est en péril,
40:24la France est en déclin,
40:26c'est à tout point de vue, au niveau économique,
40:28à tout point de vue.
40:30– C'est un sujet majeur, la démographie,
40:32c'est vraiment le destin de la France.
40:34– Il n'en a pas parlé, il a dit un petit mot,
40:36il l'a évoqué à peine.
40:38– Je ne comprends même pas comment on peut parler
40:40des retraites, même si c'est un tout petit aspect
40:42de la démographie, mais sans évoquer cet aspect,
40:44moi j'ai suivi tout le débat sur la réforme des retraites,
40:46pas un seul moment on a prononcé le mot maire.
40:48Et on a même posé la question à Emmanuel Macron,
40:50non mais lui ce n'est pas son genre
40:52de réduire les femmes à un ventre,
40:54vous voyez la conception de la maternité,
40:56vous vous rendez compte ?
40:58Moi je crois qu'il y a un discours
41:00qui est très négatif sur la mère,
41:02il y a un dénigrement de la mère,
41:04on parle de la fête des mères,
41:06c'est la défaite de la mère,
41:08elle n'est plus mise en valeur.
41:10C'est vrai que donner des aides matérielles,
41:12les parents ont objectivement
41:14besoin d'aides matérielles,
41:16ce n'est pas suffisant, mais une aide matérielle
41:18c'est une reconnaissance, c'est une façon de dire
41:20vous avez des enfants, c'est beau d'être mère,
41:22et puis notre société en a besoin aussi,
41:24et voici comment la société vous aide.
41:26Quand vous regardez les différences de salaire,
41:28vous savez il y a des féministes qui sortent des différences de salaire,
41:30ce n'est pas vraiment la différence entre
41:32femme et homme qui est frappante,
41:34c'est la différence entre mère et femme sans enfant,
41:36ou mère et homme, parce que de fait
41:38il y a des sacrifices
41:40assez mécaniques, cela il devrait être
41:42véritablement
41:44remercié et compensé par la société,
41:46et ils ne le sont pas du tout.
41:48En tout cas, rien n'est pensé en ce sens.
41:50Même en sens contraire, il faut examiner les fantasmes
41:52d'une société, surtout ces fantasmes morbides.
41:54Quand on lit les écolos,
41:56il y a quand même cette idée que fondamentalement,
41:58non seulement les co-anxiétés,
42:00mais cette idée qu'on ne devrait plus en Occident
42:02mettre d'enfants au monde pour réduire
42:04notre fameux bilan carbone,
42:06il faudrait presque programmer notre propre extinction
42:08pour permettre à la planète de revivre.
42:10Ce discours est très fort
42:12chez les écolos, il est très puissant,
42:14placer l'enfant par un chien...
42:16Il y a quelque chose derrière ça
42:18qui témoigne d'une absence
42:20de désir de vivre.
42:22Oui, monsieur Cochet, Yves Cochet,
42:24il envisageait même de faire des allocations familiales
42:26à l'envers, un peu comme en Chine. Plus vous avez d'enfants,
42:28plus vous êtes taxés, donc c'est quand même assez problématique.
42:30Des écolos, on en parlera
42:32dans un instant, avec
42:34les ZFE.
42:36Alors Charlotte, pendant que la politique
42:38en France piétine sur le
42:40terrain, la réalité se fait de plus
42:42en plus violente. C'est le gouvernement lui-même
42:44qui le constate, selon Le Figaro, avec des chiffres
42:46du ministère de
42:48l'Intérieur. Chaque jour en France, on commis en moyenne
42:503 meurs, 3 assassinats, 600 cambriolages,
42:52plus de 330 vols
42:54avec arme à feu, près de 700 vols
42:56dans les véhicules et plus de
42:581110 excroqueries
43:00par jour. Et aujourd'hui
43:02même, Charlotte Dornelas, deux frères
43:04assis ménagères, était convoquée
43:06au tribunal de Tonon-les-Bains
43:08après une agression assez sauvage
43:10et en masse, en plein coeur
43:12de l'hôpital d'Annemas. Qu'en est-il
43:14concrètement ?
43:16Ces deux frères
43:18étaient convoqués en comparution immédiate
43:20aujourd'hui, ça s'est passé
43:22mercredi dernier, donc la comparution immédiate
43:24vous savez, elle est immédiate dans le temps
43:26de la justice, ça peut prendre quelques jours.
43:28Mais le procès a finalement été renvoyé au 17
43:30février prochain. Pourquoi ?
43:32Parce que leur avocate, à eux,
43:34donc aux agresseurs présumés,
43:36leur avocate a trouvé que les faits
43:38qui leur étaient reprochés étaient suffisamment graves
43:40pour qu'elle puisse mettre en place une défense
43:42préparée de manière sérieuse.
43:44Donc c'est vraiment en raison de la gravité
43:46des actes qui leur sont reprochés
43:48qu'elle a demandé un renvoi, qui d'ailleurs
43:50a été accepté. Au tribunal,
43:52il y avait donc ces deux hommes
43:54et il y avait également 13 soignants.
43:56Les 13 soignants qui ont été blessés dans cette
43:58agression, par deux personnes quand même,
44:00et 12 d'entre eux, alors là c'est le
44:02procureur qui a précisé, qui ont eu des
44:04ITT allant de 1 à 6 jours
44:06et, par ailleurs, l'hôpital est fermé
44:08jusqu'à nouvel ordre. Il a dit qu'ils examineraient
44:10à nouveau aujourd'hui
44:12cette fermeture. L'hôpital, c'est
44:14250 lits et une centaine de consultations
44:16par jour aux urgences
44:18de cet hôpital qui par ailleurs est privé.
44:20Et donc il est
44:22fermé parce que les soignants ont été tellement
44:24choqués par cette agression
44:26qu'ils ne pouvaient plus travailler.
44:28Donc mercredi soir, je vous le disais, il est 23h
44:30à peu près, quand un de ces deux hommes
44:32est admis aux urgences,
44:34il remplit les fiches administratives
44:36et il est sur un brancard.
44:38Son frère, réussi à se faufiler
44:40à l'intérieur des urgences, le rejoint
44:42et s'en prend verbalement et physiquement
44:44immédiatement à une des infirmières
44:46mais comptant après
44:48une dizaine de minutes d'attente.
44:50Parmi les gens qui nous écoutent, certains sans doute
44:52ont déjà été aux urgences ces dernières années.
44:5410 minutes d'attente, normalement on pète le champagne.
44:56Là, 10 minutes
44:58d'attente, c'était
45:00déjà trop. Donc il a attrapé
45:02cette infirmière, il l'a poussée, traînée par les cheveux
45:04par terre, rejoint par son frère
45:06qui était initialement sur le brancard lui-même.
45:08Ils ont distribué des coups.
45:10Certains médecins ou autres soignants
45:12qui étaient à proximité ont tenté de venir les aider.
45:14Ils se sont pris des coups
45:16et les
45:18deux hommes ont pris la fuite.
45:20Donc l'agression a été condamnée
45:22par la préfecture, l'ARS
45:24par les formules habituelles
45:26mais les deux se sont indignés
45:28que cette agression
45:30vienne se rajouter à d'autres.
45:32Non seulement en France, on estime à peu près
45:34à une soixantaine de soignants agressés
45:36par jour. Alors certains verbalement
45:38mais d'autres physiquement. Enfin je dis
45:40mais, c'est pas bien
45:42d'insulter les soignants, c'est encore moins bien
45:44de les frapper, évidemment.
45:46Et ils évoquaient notamment
45:48à côté, on est à Tonon-les-Bains,
45:50on n'est pas dans
45:52une banlieue chaude, en l'occurrence.
45:54Et là, en l'occurrence,
45:56ils expliquaient qu'il y avait deux autres soignants
45:58qui avaient été violemment agressés en décembre
46:00dans un autre hôpital à proximité
46:02et un véhicule du SMUR
46:04qui avait été caillassé lors d'une intervention
46:06quelques jours plus tôt. Les caillassages
46:08de véhicules, que ce soit des ambulances,
46:10les pompiers, accompagnés ou non
46:12des policiers, certains ne se rendent même plus
46:14à certains endroits pour cette raison précise.
46:16On connaissait déjà
46:18le phénomène et les agressions
46:20de soignants. Eh bien là, c'est le fait qu'il y en ait
46:22treize d'un coup, qui évidemment
46:24et que l'hôpital en soit fermé comme conséquence,
46:26qui médiatise la chose
46:28et qui attire notre
46:30attention sur un phénomène qui est
46:32désormais quasiment quotidien. Les deux hommes,
46:34ils ont 33 et 25 ans.
46:36Ils n'ont pas 17 ans. Ils ont 33
46:38et 25 ans. Ils sont cheminots
46:40à Genève. Ils ont donc un métier. Ils sont
46:42économiquement intégrés, puisqu'on nous dit en permanence
46:44que c'est ça le problème. Et l'un est père
46:46de trois enfants. Je précise
46:48en passant que certains parents
46:50ne sont pas dépassés. Quand on nous dit
46:52qu'il ne faut jamais faire de généralisation,
46:54là, en l'occurrence, il y a des parents qui se laissent
46:56dépasser par leur propre violence,
46:58mais probablement qu'ils sont surtout des mauvais exemples
47:00pour leurs enfants, au moment où il faudra
47:02parler de la justice, de la
47:04violence des mineurs.
47:06Et, notons, alors là, c'est
47:08la petite cerise sur le
47:10gâteau de cette histoire, ils ont été
47:12interpellés rapidement et assez facilement, pour la
47:14bonne et simple raison qu'ils se sont présentés eux-mêmes
47:16au commissariat, les deux frères, le lendemain,
47:18non pas pour venir expliquer
47:20ce qu'ils avaient fait, mais pour compter plainte contre
47:22l'hôpital.
47:24Non, c'est important de s'arrêter
47:26au moment de venir porter plainte
47:28contre l'hôpital. Incroyable, incroyable.
47:30Alors, Charnotte Dornelin, justement, je parlais
47:32de cette note qui a été publiée par
47:34le Figaro,
47:36du ministre de l'Intérieur, avec ses chiffres.
47:38Est-ce qu'ils sont où ? En quoi sont-ils
47:40préoccupants ? Ben, on comprend que
47:42par les chiffres qui sont, vous savez, c'est le
47:44service de statistique, en effet, rattaché au
47:46ministère de l'Intérieur, qui tous les ans
47:48sort les chiffres. Alors, les chiffres
47:50c'est toujours un peu brut et froid,
47:52mais on voit que derrière ces chiffres et derrière
47:54l'évolution, surtout, des différentes
47:56catégories de violences qui s'expriment dans la
47:58situation, on comprend pourquoi il y a un
48:00nombre de Français croissant, pour
48:02qui la sécurité élémentaire, c'est-à-dire
48:04celle du quotidien, celle de sortir de chez soi,
48:06voire à l'intérieur de chez soi, d'ailleurs,
48:08de sortir de chez soi,
48:10de pouvoir que ses enfants aillent à l'école,
48:12dans le bus, dans les transports, absolument
48:14partout, ça devienne une préoccupation
48:16majeure pour beaucoup de Français.
48:18On le voit de sondage en sondage, certains
48:20continuent à faire semblant de ne pas comprendre,
48:22eh bien, ce sont les chiffres que vous avez donnés
48:24chaque jour en France, c'est quand même assez impressionnant.
48:26Alors, 3 meurtres ou assassinats,
48:28600 cambriolages, 330 vols
48:30avec arme à feu, par jour !
48:32Par jour, en France !
48:34C'est pas simplement des chiffres dans un tableau Excel du
48:36ministère de l'Intérieur, c'est autant de victimes.
48:38330 vols avec arme à feu, c'est
48:40330 personnes, voire plus,
48:42qui ont été braquées avec une arme à feu, c'est pas rien
48:44quand même dans une vie, et évidemment, on peut
48:46comprendre que ça devienne
48:48une préoccupation. Alors, le
48:50criminologue Alain Bauer, vous savez qu'il, depuis
48:52des années, parle du taux d'homicidité
48:54et de son évolution dans la société,
48:56il a rappelé, encore
48:58une fois, à la lecture de ses chiffres,
49:00entre 2016 et 2024,
49:02augmentation de 28%
49:04du nombre d'homicides,
49:06en 8 ans,
49:08du nombre d'homicides,
49:10de personnes capables de tuer,
49:12et c'est donc
49:141186 homicides par an,
49:16parce que 3 par jour,
49:18ça semble déjà beaucoup,
49:201186 personnes qui sont donc tuées
49:22par quelqu'un d'autre, et les chiffres sont
49:24encore provisoires pour l'année, donc on verra quand
49:26ils seront consolidés, auxquels
49:28présistent-ils, et ça me semble important, s'ajoutent
49:30les tentatives d'homicides, parce que
49:32quelqu'un qui n'est pas mort, ça ne veut pas
49:34dire que la volonté d'homicide n'était pas réelle.
49:36Les homicides « ratés »,
49:38tant mieux pour ceux qu'il visait, évidemment,
49:40et lui nous dit, c'est
49:427000 faits en plus par an,
49:44ce qui veut dire 5000 personnes
49:46qui ont voulu tuer,
49:485000 donc, victimes,
49:50la volonté de tuer est clairement en augmentation
49:52ces dernières années, en France,
49:54avec un focus particulier dans
49:56l'outre-mer, puisqu'ils enregistrent
49:5814% des homicides, alors qu'ils ne représentent
50:00que 4% de la population française,
50:02on a régulièrement parlé ici
50:04des crises parfois extrêmement violentes
50:06qui secouent l'outre-mer,
50:08on a parlé à Mayotte, par exemple,
50:10d'habitants épuisés
50:12par un degré de violence qui ne cesse de monter,
50:14les braquages sur les routes,
50:16les coupeurs de routes, etc.,
50:18et bien voilà, ça se retrouve aussi dans les chiffres,
50:20donc on peut peut-être comprendre que derrière la préoccupation,
50:22il y a une manière de la voir et de la lire.
50:24Et en outre-mer, souvent la drogue derrière,
50:26je termine la parenthèse.
50:28En outre-mer et en métropole aussi, d'ailleurs,
50:30la drogue, évidemment, génère beaucoup
50:32d'homicides, mais on l'a vu ces dernières années,
50:34les homicides, c'est vrai, dans le grand banditisme,
50:36c'est parfois entrebandis,
50:38mais d'abord on a vu des victimes collatérales
50:40désormais du narcotrafic, et puis un gamin de 13 ans
50:42qui est recruté
50:44et menacé et qui se retrouve
50:46au coin d'une rue et qui se prend une balle
50:48dans la jambe la première fois et que l'on retrouve
50:50brûlé dans le coffre d'une voiture,
50:52je pense qu'on peut appeler ça une victime collatérale
50:54d'une criminalité qu'on laisse
50:56se développer aussi.
50:58Ensuite, il y a les coups et les blessures
51:00volontaires, alors cette année, ce sont
51:02337 000 faits,
51:04337 000 faits de coups et blessures volontaires
51:06sur personne, donc entre
51:08900 et 1000 infractions par jour,
51:10avec une donnée assez terrifiante, la violence
51:12intra-familiale fluctue entre 55
51:14et 60% de cette
51:16violence, or une cellule familiale dans
51:18laquelle s'exerce une violence,
51:20que ce soit entre conjoints ou
51:22sur les enfants, ça génère évidemment des
51:24citoyens de main potentiellement beaucoup plus
51:26violents que dans une cellule familiale apaisée,
51:28donc c'est évidemment une préoccupation aussi.
51:30Explosion des violences sexuelles
51:32avec 8% d'augmentation,
51:34c'est plus de 330 faits
51:36qui sont signalés, tout ça est signalé aux forces
51:38de l'ordre, c'est pas ce qui arrive, c'est ce qui est
51:40signalé, 330 faits signalés
51:42par jour, et là les autorités, que ce soit
51:44dans la gendarmerie ou dans la police, disent
51:46que c'est pas seulement le mouvement MeToo qui a poussé
51:48des gens à venir en parler, c'est qu'ils constatent
51:50même en flagrant délit, une augmentation
51:52considérable de ces
51:54agressions, voilà, c'est un fait
51:56chiffré, d'année en année, il y a un retour
51:58évident de la violence dans notre société,
52:00et si l'augmentation des violences sexuelles
52:02est considérée par tous et
52:04toutes comme un
52:06phénomène de société, il est
52:08impossible de ne pas reconnaître la même
52:10chose avec les autres violences qui augmentent dans des
52:12proportions parfois supérieures.
52:14Peut-être 10 secondes pour
52:16dire comment est-ce qu'on peut expliquer cela,
52:18qu'en est-il des atteintes aux biens
52:20qui peuvent également faire basculer des vies, peut-être
52:22intervenir ? Je veux dire un mot sur les atteintes aux biens
52:24simplement, parce que
52:26la seule chose qui chute, pardon,
52:28vraiment, ce sont les vols sans
52:30violence, 11% de vols
52:32sans violence en moins, on se dit c'est très étonnant
52:34quand même, ils pourraient choisir de voler sans violence plutôt
52:36que d'augmenter les vols avec violence,
52:38et bien là c'est Alain Bauer qui donne la clé de lecture,
52:40il dit finalement, il y a une baisse des atteintes
52:42aux biens qui est structurelle en effet dans la société,
52:44tout simplement parce que les biens sont
52:46mieux protégés qu'avant. Les voitures, c'est
52:48beaucoup plus difficile de démarrer une voiture,
52:50il y a des alarmes dans toutes les maisons,
52:52vous avez des digicodes à l'entrée de tous les
52:54immeubles, et donc désormais,
52:56soit on fait des vols, des
52:58cambriolages quand les personnes ne sont pas là,
53:00soit on s'attaque aux propriétaires, d'où l'augmentation
53:02des vols avec violence.
53:04C'est pas spécialement rassurant, et ce serait bien
53:06que tous les hommes politiques ne se ruent pas
53:08sur la baisse des vols sans violence
53:10pour nous expliquer que tout est sous contrôle
53:12puisque malheureusement, c'est loin
53:14d'être le cas.
53:16Je pense qu'il était important de s'arrêter sur ces
53:18chiffres et sur la réalité,
53:20la réalité
53:22de notre quotidien. Mathieu Bocoté,
53:24on en parle de plus en plus, des conséquences
53:26sociales du durcissement des règles concernant
53:28les zones à faibles émissions
53:30dans quatre métropoles de France,
53:32dont Paris. On va regarder
53:34si vous permettez une carte interactive.
53:36Gabrielle, dites-nous un petit mot, peut-être rapidement, sur la carte
53:38interactive qu'a dévoilée Boulevard
53:40Voltaire sur ses ZFE.
53:42Oui, nous avons
53:44voulu regarder
53:46la vision globale de cette
53:48carte interactive.
53:50Vous pouvez
53:52constater que les villes en rouge sont celles
53:54où un véhicule sur trois
53:56n'est pas en règle.
53:58Il est catégorique critères 3 ou plus.
54:00Les critères 3, c'est les
54:02diesels avant
54:042011, que je ne dise pas de bêtise,
54:06et les essences avant 2006.
54:08Les critères 4, c'est
54:10les diesels avant 2006.
54:12En vert, c'est
54:14ce qui est en règle, les communes en règle.
54:16Vous pouvez aller voir sur votre commune le nombre de véhicules.
54:18En tout cas, ce que vous constatez, c'est que
54:20les départements urbains et les plus riches
54:22sont les plus en règle,
54:24parce que les gens y sont riches ou parce que les plus pauvres
54:26peuvent se déplacer en ce transport en commun.
54:28Un département, par exemple, comme la Creuse,
54:30lui, évidemment, n'est pas du tout
54:32en règle. Il y en a d'autres de la même
54:34façon. On a un découpage
54:36tout à fait. Christophe Guy, lui,
54:38entre les grandes métropoles
54:40et la France périphérique.
54:42Je ne veux pas prendre le temps de parole
54:44de Mathieu. En tout cas, c'est très intéressant
54:46d'aller constater
54:48les dégâts, si j'ose dire, dans votre commune.
54:50On va regarder ça sur votre
54:52site boulevard Voltaire.
54:54Mais Mathieu Bocoté, ce qui vous intéresse, c'est le fait
54:56que finalement,
54:58les écologistes veulent
55:00la mort du petit travailleur pauvre,
55:02la mort des pauvres.
55:04Je ne sais pas s'ils veulent leur mort, mais ce qui est certain,
55:06c'est que c'est la guerre sociale aux pauvres.
55:08Voilà des gens qui, officiellement, se disent de gauche,
55:10donc théoriquement, ça veut dire qu'ils sont soucieux
55:12des plus démunis. Dans les faits,
55:14l'écologisme, aujourd'hui, se présente, à rien des égards,
55:16comme une logique discriminante
55:18à l'endroit des moins favorisés de notre société.
55:20Alors, qu'on se comprenne bien, la formule est souvent utilisée,
55:22ZFE, zone de la forte exclusion.
55:24L'idée est la suivante.
55:26Pour les écolos, la voiture
55:28est le symbole d'un certain monde
55:30à bannir. Pourquoi? C'est le symbole de la
55:32liberté d'un individu qui peut se soustraire à l'esprit
55:34communautaire. C'est le symbole d'un individu
55:36qui peut passer d'un endroit à un autre et qui
55:38peut, en plus, se déplacer en se dérobant
55:40en structure collective, que ce soit
55:42la logique du phalanctère ou
55:44l'obsession communautaire
55:46des écologistes. Alors,
55:48on s'en prend, évidemment, à une certaine catégorie de
55:50voitures, tout en sachant qu'à terme,
55:52c'est la voiture elle-même qui est ciblée. Donc, on
55:54commence avec la voiture des plus démunis,
55:56ce qui fait que les plus prospères se disent « ça me touche pas »,
55:58et un jour, ça touchera les plus prospères,
56:00qu'ils n'en doutent pas un seul instant.
56:02Qu'est-ce qu'on doit voir derrière ça? Il y a un rappel,
56:04on pourrait dire « big picture », comme on dirait
56:06en anglais. Un rappel de base, c'est que
56:08les écolos ont compris depuis longtemps qu'ils ne gagneraient pas
56:10le pouvoir directement au niveau national.
56:12Ils peuvent y participer, mais ils ne le gagnent pas directement.
56:14Mais ils ont transformé les municipalités
56:16qu'ils peuvent gagner, parce que la sociologie électorale
56:18leur est favorable, en laboratoire
56:20pour imposer leurs nouveaux modèles de société.
56:22Ils profitent aussi de l'Europe, soit dit en passant,
56:24qui est un autre pouvoir non démocratique.
56:26Et quelle idée, c'est tout simplement
56:28de transformer les villes en laboratoire
56:30avec cette idée qu'il faut
56:32diminuer le plus possible la part
56:34de l'existence individuelle.
56:36Dans différentes dimensions, on nous dit
56:38qu'il faudrait par exemple en finir
56:40avec la maison individuelle. Rappelez-vous, c'est une
56:42formule qui avait été utilisée par
56:44des figures du gouvernement
56:46de la Macronie. En finir avec la voiture
56:48individuelle, il faut
56:50finir aussi avec
56:52la propriété, la voiture individuelle,
56:54et plus largement pousser les individus
56:56à accepter, c'est le terme qui revient de plus en plus,
56:58une logique de sobriété.
57:00Mais la sobriété, si on traduit ça dans le français
57:02courant, on appelle ça une pénurie
57:04programmée. Pourquoi? Parce qu'on
57:06considère que le capitalisme, plus il fonctionne
57:08et la richesse qu'il y a en train d'être créée, c'est comme si on
57:10la volait à la terre. C'est quand même
57:12leur logique. Donc pour être capable de rendre
57:14à la terre cette richesse qu'on n'aurait jamais dû lui voler,
57:16il faut renouer avec la logique du finance-terre,
57:18je le disais, donc fin de la propriété individuelle,
57:20transport en commun systématique,
57:22possibilité d'être enfermé dans un système où on
57:24ne se déplace jamais au-delà de 15 minutes de chez soi
57:26parce que si on se permet de sortir de chez soi,
57:28alors on viole la mère Gaïa.
57:30Il y a une logique féodale à travers tout ça, évidemment.
57:32C'est-à-dire qu'on a réussi à chasser les villes,
57:34les pauvres, les classes moyennes, les petites classes
57:36moyennes, les travailleurs, et les villes,
57:38et on a poussé en nouvelle sociologie
57:40de très très riches, de très prospères,
57:42et le petit personnel qu'on fait venir d'à travers le monde
57:44pour servir les intérêts des très prospères,
57:46à travers cela, on en disait un mot tantôt,
57:48la famille n'est plus la bienvenue.
57:50Devant tout cela, il y a une forme de révolte
57:52inévitable du contribuable qui se dit,
57:54et de l'homme ordinaire qui se dit,
57:56mais cet écologisme, ce n'est pas son souci,
57:58ce n'est pas l'environnement, c'est de me faire disparaître.
58:00Un dernier mot, en fait,
58:02il y a une forme de révolte qu'on voit aujourd'hui.
58:04Révolte des agriculteurs, on en parlait dans le passé.
58:06Révolte des automobilistes,
58:08on en parle aujourd'hui.
58:10Révolte des gilets jaunes, rappelez-vous,
58:12c'était autour d'une taxe sur le carburant.
58:14Qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
58:16L'écologisme, plusieurs comprennent que c'est aujourd'hui
58:18le prétexte logique autoritaire,
58:20et en Allemagne, en France, un peu partout ailleurs,
58:22ce qu'on constate, c'est que le commun est mortel
58:24et se dit, derrière cela, il n'y a pas simplement
58:26le souci de la terre, il y a surtout le souci de nous faire taire.
58:28L'ennemi de la liberté.
58:30Oui, très juste.
58:32Merci.
58:34Merci à vous d'avoir aidé à faire ces cartes.
58:36Merci à tous pour cette émission.
58:38Pascal Proleur, des Pro 2, tout de suite,
58:40et puis à demain.

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